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Membre, Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku, Posté(e)
Sexophone Membre 2 633 messages
Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku,
Posté(e)

Bonjour à toutes et à tous. :nea:

Avant de commencer, une petite question : qui fut le premier président de la France ?

Veuillez, s'il-vous-plaît, répondre sans tricher. Fiez-vous à votre mémoire ou à votre instinct, mais n'utilisez ni Internet, ni un livre ou une encyclopédie.

Promis, après je développe mon sujet. :D

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Membre, Forumeur discret, 61ans Posté(e)
Kid_Ordinn Membre 7 615 messages
61ans‚ Forumeur discret,
Posté(e)

Au pif,m'en fout d'avoir l'air con :D

René Coty ?

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 275 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Nan c'est Adolphe Thiers.

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Membre, Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku, Posté(e)
Sexophone Membre 2 633 messages
Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku,
Posté(e)

Au pif,m'en fout d'avoir l'air con :D

René Coty ?

Bien tenté. Malheureusement, ce n'est pas la bonne réponse.

René Coty a bien été Président de la République, mais déjà, sous la IVe République, il y avait eu, avant lui, Vincent Auriol.

(un jour, je ferais peut-être un sujet sur le mode de scrutin en vigueur à ce moment-là ; ça vaut le coup d'œil !)

Nan c'est Adolphe Thiers.

Perdu ! Ceci dit, c'est une erreur commune.

Le premier Président de la République Française fut : Louis-Napoléon Bonaparte.

En 1848, il fut élu au suffrage universel (masculin) direct dès le 1er tour avec 74,33 % des voix. Son mandat devait durer 4 ans.

Ils étaient 5 hommes en lice :

- Louis-Napoléon Bonaparte (bonapartiste) 74,33%

- Louis Eugène Cavaignac (modéré) 19,81 %

- Alexandre Ledru-Rollin (démocrate-socialiste) 5,06 %

- François-Vincent Raspail (socialiste) 0,51 %

- Alphonse de Lamartine (libéral) 0,23%

- Nicolas Changarnier (monarchiste) 0,06%

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Membre, Posté(e)
nemo 44 Membre 208 messages
Forumeur en herbe ‚
Posté(e)

Napoléon III.

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 275 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Arf...

Ah bah tu vois : arf aussi biggrin.gif

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Membre, Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku, Posté(e)
Sexophone Membre 2 633 messages
Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku,
Posté(e)

Élection présidentielle de 1848

Quelles sont les conditions d’éligibilité ?

Les candidats doivent être nés français, avoir au moins 30 ans et n’avoir jamais perdu leur nationalité.

En 1848, le général Louis Eugène Cavaignac a 46 ans, Alexandre Ledru-Rollin, le docteur François-Vincent Raspail, Alphonse de Lamartine et le général Nicolas Changarnier ont respectivement 41, 54, 58 et 55 ans. Bonaparte est le plus jeune candidat avec ses 40 ans.

Qui sont les candidats ?

Cavaignac est un républicain modéré attaché à la conservation de l'ordre social. Pour les bourgeois, il est le "sauveur de la république" parce qu'il n'a pas hésité à violemment réprimer l'insurrection de juin. Pour les ouvriers, il est le "bourreau". Toute la classe ouvrière le hait justement à cause de ses exactions. En tant que chef du gouvernement, il doit endosser la responsabilités de tous les maux de l'époque (impôt des 0,45 ct ; crise économique). Il est inconnu en Province.

Ledru-Rollin est un riche avocat parisien. Membre du gouvernement provisoire (24 février - 9 mai 1848) en temps que ministre de l'Intérieur et opposant à la Monarchie de Juillet. Il a participé à la Campagne des banquets (70 réunions organisées à travers la France pour demander l'élargissement du corps électoral). Il fut député de la Sarthe en 1841. Ses électeurs sont issus des classes populaires et des couches inférieures de la bourgeoisie. Il fait partis des "Rouges" (les républicains qui se battent pour les réformes sociales).

On connaît surtout Lamartine pour son œuvre littéraire (le bonhomme est avant tout un célèbre poète romantique), mais il est également un homme politique de premier plan. Présent sur l'agora depuis quinze ans, c'est un opposant à la Monarchie de Juillet et le ministre des Affaires étrangères (gouvernement provisoire). Il a été député dès 1833. Sa "passivité" durant l'insurrection de juin lui a également fait du tord. Il provoque la déception des ouvriers parisiens et des bourgeois. Personne ne le connaît en Province ; les paysans se demandent même :"Qu'est-ce que cette Martine ?"

Raspail est un vétéran des Trois Glorieuses. Ce médecin est un farouche défenseur des intérêts du peuple. Républicain d’extrême-gauche, anticlérical et jacobin, il possède un journal "L’Ami du Peuple" (à cause de son journal précédent "Le Réformateur" il a souvent été incarcéré par la Monarchie de Juillet dont il n’arrêtait pas de critiquer le conservatisme). L’Ami du Peuple relai des revendications progressistes comme l’instruction publique gratuite et obligatoire, le droit d’association et l’impôt progressif. Il est soutenu par Proudhon.

Changarnier est un général et un officier prestigieux (conquête de l’Algérie), un orléaniste et le commandant de la Garde nationale (Cavaignac l’a nommé), ainsi que le député de la Seine. Il est le candidat de la droite monarchiste  "modérément républicaine".

Un dernier homme tente de tirer son épingle du jeu : le chirurgien-major Antoine Watbled. La veille du scrutin, il fait placarder sur les boulevards des affiches qu'il signe de son nom et sur lesquelles on peut lire : "Français, vous avez d'un côté Cavaignac, un sabreur, dont la liberté ne veut pas, de l'autre Louis-Napoléon, un prince, dont la République s'inquiète ; pour vous tirer d'embarras, nommez le docteur Watbled.."

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Membre, 64ans Posté(e)
pila Membre 18 571 messages
Baby Forumeur‚ 64ans‚
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Louis-Napoléon Bonaparte fut le seul à avoir un vice-président.

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Membre, Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku, Posté(e)
Sexophone Membre 2 633 messages
Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku,
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Louis-Napoléon Bonaparte est le neveu et le petit-fils par alliance de Napoléon Ier (même si certaines études génétiques récentes semble indiquer le contraire). Contrairement à la majorité de ses adversaires, le neveu de l’Empereur n’a aucun lien avec la sanglante répression des Journées de Juin, et cette virginité politique va lui être plus que bénéfique. Le 25 septembre, il entre à l’Assemblée. Ses manières gauches, son absence de charisme et de talents oratoires, tout comme son accent alémanique (accent suisse-allemand, alsacien…) le font passer pour un imbécile aux yeux des députés. Le 9 octobre, sa maladresse le sauve face au député Antony Thouret qui propose de rendre inéligibles à la présidence de la république tous les membres des dynasties déchues. Les protestations de Bonaparte sont tellement balourdes que le dédaigneux Thouret préfère retirer son amendement. Partisan de Cavaignac, il considère que Louis-Napoléon est inoffensif et qu’il s’est discrédité tout seul, selon lui, personne ne pensera à voter pour ce napoléonide. La loi du 10 avril 1832 est abrogée trois jours plus tard. Le 26 octobre, Bonaparte officialise sa candidature lors d’un discours à la tribune.

Son électorat est très éclectique. On le dit sensible à la condition des classes laborieuses (ouvriers, artisans, boutiquiers) qui haïssent viscéralement le « bourreau » Cavaignac. Sa candidature fédère une bonne partie de la gauche et de l’extrême-gauche. Les monarchistes le soutiennent aussi ; ils voient en Bonaparte : « un crétin que l’on mènera » (dixit Adolphe Thiers), un idiot aisément manipulable. N’oublions pas que Louis-Napoléon passe pour un candidat, certes, populaire mais avant tout maladroit et sans appuis. La droite catholique se rallie à lui satisfaite par son soucis de défendre l’ordre, la famille, la religion (l’expédition de Rome pour rétablir l’autorité du Pape), le droit de propriété et la liberté d’enseignement (la fameuse loi Falloux).Dans une France profonde encore très influencée par les notables et les curés, avoir le soutient des monarchistes et de l’église c’est du bonus et du pain béni. Bonaparte tend également la main aux libéraux en leur promettant de baisser le nombre de fonctionnaire et de diminuer les impôts.

Louis-Napoléon Bonaparte fut le seul à avoir un vice-président.

Je l'ignorais, vous m'apprenez quelque chose. :)

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Membre, Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku, Posté(e)
Sexophone Membre 2 633 messages
Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku,
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Un mandat de 4 ans, avoir au moins la trentaine pour pouvoir se présenter, un vice-président, la IIe République s'est décidément bien inspiré du modèle états-uniens si cher à Alexis de Tocqueville.

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Membre, Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku, Posté(e)
Sexophone Membre 2 633 messages
Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku,
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"Je ne suis pas un ambitieux qui rêve tantôt l'Empire et la guerre, tantôt l'application de théories subversives. [...] Je mettrais mon honneur à laisser, au bout de quatre ans, à mon successeur le pouvoir affermi, la liberté intacte, un progrès réel accompli." (Louis-Napoléon Bonaparte, 1848)

Ces paroles sont prononcées durant la campagne présidentielle. Seuls des simplets pourraient le croire, lui, l'éternel putschiste (Strasbourg et Boulogne-sur-Mer). Pourtant la mayonnaise prend et personne ne se méfie. Lorsque son mandat arrive à terme, il n'arrive pas à obtenir le droit de se représenter aux présidentielles, le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon organise son coup d'état. Le 2 décembre 1852, Louis-Napoléon devient Napoléon III.

L’élection de 1848 marque l’apogée du mépris des politiques envers le "Peuple". Depuis la Révolution de 1789, ce brave peuple n’a cessé d’être instrumentalisé par les chefs politiques. Tour à tour on l’excite pour qu’il aille se révolter, tour à tour on le mitraille et on le canarde pour qu’il se taise.

La Révolution de 1789 a laissé un goût amer dans la bouche des paysans et des petites gens : on leur a sucré leurs privilèges. Exit l’exemption d’impôt pour les habitants de Domrémy, finis les privilèges professionnels, terminé le droit de corporation (sorte de syndicat de l’époque), abrogé le respect des traditions et des coutumes locales. Certes, ces privilèges empêchaient de mettre en place une politique générale et ralentissaient les échanges (à cause des péages entre les provinces), mais la frustration paysanne conduira aux guerres de Vendée. L’Empire, la Restauration, la Monarchie de Juillet, la Deuxième République, le Second Empire, la Troisième République, Vichy, la Quatrième République, la Cinquième République, les régimes se suivent et même aujourd’hui le peuple n’a pas retrouvé son dû. Pourtant, la noblesse (qu’elle soit d’empire ou royale) a souvent été rétablie.

Louis-Napoléon gagne, mais c’est le peuple qui triomphe. Personne ne s’est vraiment intéressé à lui durant la campagne. Dans une France majoritairement rurale et paysanne, ce sont les électeurs des villages qui décideront de l’issue du scrutin. Paris c’est loin et les paysans ne connaissent pas les autres candidats ; le nom « Bonaparte » est empreint de nostalgie et de patriotisme.

Ce n’est pas de bon cœur que la IIIe République rendra l’enseignement laïc, public et obligatoire. Elle ne le fera que pour empêcher le retour d’un Bonaparte ou l’élection de n’importe quel autre personnage illustre dont le nom sonne et semble familier aux oreilles du pleu-pleu de base. Hantée par le souvenir désastreux de la IIe République, la classe politique française, attendra 1965 pour à nouveau laisser le peuple élire directement son Président.

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