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Philosophie et concision ...


contrexemple

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Drôle de façon de voir les choses. Ce n'est en rien une "idée", c'est un truc qui change le point de vue sur les choses, sur le monde. C'est pas rien !

C'est bien en remettant en cause ce que l'on vit, ce que l'on voit, qu'un changement efficient peut advenir, non ?

Jouer aux billes dans une cour de maternelle ce n'est pas rien non plus, mais par contre ça ne m'apporte rien, ça ne change pas ma vie, ça ne répond pas à un manque, à un besoin à combler, ça ne me sort pas du bourbier spirituel dans lequel je suis, et bien une simple idée, aussi géniale soit-elle, à elle seule ne suffira pas à faire changer de cap mon supertanker cognitif fortement inertiel, il faut bien plus, beaucoup plus, qu'un insecte, même équipé d'un dard, s'écrasant sur mon pare-brise pour me faire m'écarter de ma route, c'est un tout circonstanciel !

Si tu attends plus, je vois pas quoi...

Entre autre: http://www.forumfr.com/sujet618687-vaut-il-mieux-dans-la-vie-tendre-vers-etre-specialiste-generaliste-ou-polymathe-ou-naif.html?p,9201748,fromsearch,1#entry9201748

Donc si tout le monde est d'accord, alors j'en resterais là.

Ce n'est pas l'avis de tous les intervenants, et pas des moindres...

T'es sûr que la concision ne te pose pas quelques problèmes d'interprétation ?

Qui chasseraient quoi ?

Quelle importance ?

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Membre, Enigmologue, Posté(e)
contrexemple Membre 6 293 messages
Enigmologue,
Posté(e)

Ce n'est pas l'avis de tous les intervenants, et pas des moindres...

T'es sûr que la concision ne te pose pas quelques problèmes d'interprétation ?

Ok, prends le philosophe de ton choix et essaies de résumer sa pensée en une phrase sur laquelle tous les connaisseurs de ce philosophe serait d'accord, sur ta manière de le résumé.

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Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
Posté(e)

C'est bien en remettant en cause ce que l'on vit, ce que l'on voit, qu'un changement efficient peut advenir, non ?

Jouer aux billes dans une cour de maternelle ce n'est pas rien non plus, mais par contre ça ne m'apporte rien, ça ne change pas ma vie, ça ne répond pas à un manque, à un besoin à combler, ça ne me sort pas du bourbier spirituel dans lequel je suis, et bien une simple idée, aussi géniale soit-elle, à elle seule ne suffira pas à faire changer de cap mon supertanker cognitif fortement inertiel, il faut bien plus, beaucoup plus, qu'un insecte, même équipé d'un dard, s'écrasant sur mon pare-brise pour me faire m'écarter de ma route, c'est un tout circonstanciel !

Je comprends strictement rien à ce que tu dis. Bergson dit que souvent un philosophe, c'est une intuition (developpée comme il faut, sauf erreur). Et toi tu prends cette assertion comme si l'intuition en question, ca devait forcément être pas grand chose.

Pourquoi ?

Parce que là, déjà, tu es en train de dire que Bergson est surtout un type qui a joué aux billes...

(quant à Descartes, une intuition a révolutionné la philo, alors quoi ?)

Sinon je suis d'accord avec ta première phrase (...)

PS : j'irai voir ton lien

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Ok, prends le philosophe de ton choix et essaies de résumer sa pensée en une phrase sur laquelle tous les connaisseurs de ce philosophe serait d'accord, sur ta manière de le résumé.

Tu as déjà oublié ce que j'ai dit dès le départ, le résumé puisque c'est ce que tu retiens, est dépendant à la fois de celui qui l'émet et de celui qui le reçoit, il est là le véritable noeud du problème, non que la concision soit réellement impossible, ni qu'une analyse ultra détaillée ne garantisse une compréhension du lecteur, c'est disons interactif ! ( il faut que le compte-rendu réponde à nos propres attentes en quelque sorte )

Toutefois, je vais tenter de m'exécuter sur ta requête, si tu t'es déjà penché sur Socrate, tu comprendras aisément que la moelle de son oeuvre ( rapportée par Platon son élève ), n'est pas une idée, un concept ou une intuition, mais une méthode, la maïeutique, partant de là, chacun de nous peut jouer les Socrate et l'exploiter à son compte, sans être obligé de lire chaque livre, qui ne fait qu'illustrer cette procédure sur des sujets particuliers, à la mode en son temps.

Satisfait ?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Je comprends strictement rien à ce que tu dis.

Parce que là, déjà, tu es en train de dire que Bergson est surtout un type qui a joué aux billes...

(quant à Descartes, une intuition a révolutionné la philo, alors quoi ?)

Bergson dit que souvent un philosophe, c'est une intuition (developpée comme il faut, sauf erreur). Et toi tu prends cette assertion comme si l'intuition en question, ca devait forcément être pas grand chose.

J'exploitais le fait que chaque chose est quelque chose pour quelqu'un, donc rien ne peut être rien, ou tout est quelque chose, d'où mon exemple de cour de maternelle, qui n'a aucun impact sur ma vie psychique ( à moi ).

Je n'ai pas lu Bergson, juste des résumés, mais ce que j'en retiens ou comprends, c'est qu'il y a une certaine permanence dans l'être, dans sa conscience, en l'occurrence dans son intuition philosophique qui le guide du passé jusqu'au présent, mais si on regarde bien, cette façon de voir s'applique à n'importe quelle composante de nous-même, elle est donc peu pertinente, d'autant plus, que j'invoque qu'il nous faut aller au-delà de l'exploitation d'une idée directrice, qu'il nous faut être sensible à tout ce qui nous traverse les méninges, attentif aux moindres irrégularités, à la plus petite contrariété, qu'il y a mille et une idées qui méritent tout notre intérêt, pas plus l'une qu'une autre, l'exaltation spirituelle se ravit de toute interrogation dont il faut lever le mystère, à condition de se rendre compte de l'immensité de notre ignorance, de nos incompréhensions, de ce qui nous échappe, ce que nous prenons de travers, partiellement ou partialement.

Se contenter donc, d'une seule idée convergente est un rétrécissement inacceptable de notre cognition ( que ce soit un constat récurrent ou un évènement inéluctable pour Bergson ), il faut au contraire tout faire pour s'ouvrir les neurones, mais également et surtout créer des connexions entre tous nos savoirs, nos connaissances, tisser des liens qui représentent notre compréhension aussi divers et hétéroclites que possibles sur des sujets qui touchent au décryptage du monde, notre entendement doit s'étendre à toute idée aussi insignifiante soit-elle mais qui peut participer à comprendre. Tout ceci ne se retrouve pas dans un bouquin en particulier, ni dans aucun en général, la philosophie s'apprend par soi-même et pour soi-même, le bénéfice réside précisément dans notre propre construction mentale, le reste n'est qu'inspiration, nous devons être acteurs, ce qui implique que nos plus grandes/importantes/"impactantes" découvertes se feront en dehors de nos lectures...

Est-ce qu'un explorateur se limite à revivre les découvertes de ses prédécesseurs ?! Ou désire t-il en faire de nouvelles ?!

Ce qui est connu perd de son attrait, de son charme, de son envoutement, de sa splendeur, de sa grandeur même !

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Membre, Enigmologue, Posté(e)
contrexemple Membre 6 293 messages
Enigmologue,
Posté(e)

Toutefois, je vais tenter de m'exécuter sur ta requête, si tu t'es déjà penché sur Socrate, tu comprendras aisément que la moelle de son oeuvre ( rapportée par Platon son élève ), n'est pas une idée, un concept ou une intuition, mais une méthode, la maïeutique, partant de là, chacun de nous peut jouer les Socrate et l'exploiter à son compte, sans être obligé de lire chaque livre, qui ne fait qu'illustrer cette procédure sur des sujets particuliers, à la mode en son temps.

Satisfait ?

Si tout les gens connaissant l'oeuvre de Socrate sont d'accord avec ton résumé alors cela serait suffisant.

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Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
Posté(e)

J'exploitais le fait que chaque chose est quelque chose pour quelqu'un, donc rien ne peut être rien, ou tout est quelque chose, d'où mon exemple de cour de maternelle, qui n'a aucun impact sur ma vie psychique ( à moi ).

Je n'ai pas lu Bergson, juste des résumés, mais ce que j'en retiens ou comprends, c'est qu'il y a une certaine permanence dans l'être, dans sa conscience, en l'occurrence dans son intuition philosophique qui le guide du passé jusqu'au présent, mais si on regarde bien, cette façon de voir s'applique à n'importe quelle composante de nous-même, elle est donc peu pertinente, d'autant plus, que j'invoque qu'il nous faut aller au-delà de l'exploitation d'une idée directrice, qu'il nous faut être sensible à tout ce qui nous traverse les méninges, attentif aux moindres irrégularités, à la plus petite contrariété, qu'il y a mille et une idées qui méritent tout notre intérêt, pas plus l'une qu'une autre, l'exaltation spirituelle se ravit de toute interrogation dont il faut lever le mystère, à condition de se rendre compte de l'immensité de notre ignorance, de nos incompréhensions, de ce qui nous échappe, ce que nous prenons de travers, partiellement ou partialement.

Se contenter donc, d'une seule idée convergente est un rétrécissement inacceptable de notre cognition ( que ce soit un constat récurrent ou un évènement inéluctable pour Bergson ), il faut au contraire tout faire pour s'ouvrir les neurones, mais également et surtout créer des connexions entre tous nos savoirs, nos connaissances, tisser des liens qui représentent notre compréhension aussi divers et hétéroclites que possibles sur des sujets qui touchent au décryptage du monde, notre entendement doit s'étendre à toute idée aussi insignifiante soit-elle mais qui peut participer à comprendre. Tout ceci ne se retrouve pas dans un bouquin en particulier, ni dans aucun en général, la philosophie s'apprend par soi-même et pour soi-même, le bénéfice réside précisément dans notre propre construction mentale, le reste n'est qu'inspiration, nous devons être acteurs, ce qui implique que nos plus grandes/importantes/"impactantes" découvertes se feront en dehors de nos lectures...

Est-ce qu'un explorateur se limite à revivre les découvertes de ses prédécesseurs ?! Ou désire t-il en faire de nouvelles ?!

Ce qui est connu perd de son attrait, de son charme, de son envoutement, de sa splendeur, de sa grandeur même !

Non non, tu te trompes : une intuition n'est pas une idée...

Pour raccorder au sujet du fil, on dira que "l'idée" en question de Bergson (ou l'une des grandes idées) est l'intuition.

Nous appelons ici intuition la sympathie par laquelle on se transporte à l'intérieur d'un objet pour coïncider avec ce qu'il a d'unique et par conséquent d'inexprimable.

Sinon je n'ai rien contre l'idée que chacun serait bien avisé d'entreprendre (à son niveau) un travail de type philosophique et qu'il faille en quelque sorte "expérimenter" sa vie (l'envisager aussi comme expérience de pensée), mais je vois pas le rapport.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Non non, tu te trompes : une intuition n'est pas une idée...

Pour raccorder au sujet du fil, on dira que "l'idée" en question de Bergson (ou l'une des grandes idées) est l'intuition.

http://blog.crdp-versailles.fr/oeildeminerve/index.php/post/03/04/2015/Henri-Bergson%2C-L-intuition-philosophique%2C-suivi-de-La-position-des-probl%C3%A8mes%2C-lu-par-Santiago-Espinosa.

" Tous les livres du philosophe — et à la vérité de tout grand philosophe ­— ne seraient alors que des variations sur un même thème (chez Bergson, la durée) ; autant de « versions », plutôt que de traductions, d’une seule intuition qui, en devenant « idée » puis « discours », perdraient déjà de la simplicité dont elles prétendent justement faire part. C’est bien l’intuition qui se trouve chez le philosophe à l’origine de la réflexion ; mais, précisément, dans la mesure où l’intuition est une forme de la pensée différente de l’intelligence, et par conséquent du langage, la réflexion qui fournit la matière des livres d’un philosophe ne peut être que l’effort de communiquer l’intuition par un autre moyen que le sien : le discours. Les deux textes qui composent notre livre ne se limitent donc pas à expliciter les résultats positifs des ouvrages philosophiques de Bergson ; ils rendent plutôt compte du fil d’Ariane qui a guidé le philosophe tout au long de l’écriture et qui l’a d’ailleurs motivé à les écrire. L’Essai, Matière et mémoire, L’Évolution créatrice sont donc bien autant de variations de ce thème quasi musical qu’est l’intuition dont Bergson a essayé de montrer la profondeur et les possibles conséquences. "

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Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
Posté(e)
" Tous les livres du philosophe — et à la vérité de tout grand philosophe ­— ne seraient alors que des variations sur un même thème (chez Bergson, la durée) ; autant de « versions », plutôt que de traductions, d’une seule intuition qui, en devenant « idée » puis « discours », perdraient déjà de la simplicité dont elles prétendent justement faire part. C’est bien l’intuition qui se trouve chez le philosophe à l’origine de la réflexion ; mais, précisément, dans la mesure où l’intuition est une forme de la pensée différente de l’intelligence, et par conséquent du langage, la réflexion qui fournit la matière des livres d’un philosophe ne peut être que l’effort de communiquer l’intuition par un autre moyen que le sien : le discours. "

C'est effectivement ainsi que je vois les choses... et que finalement tu devrais les voir me semble-t-il, puisque tu prônes que chacun est à sa manière susceptible de philosopher. En suivant cet ordre d'idées, je pense qu'il y a oui une sorte de "début" à l'activité de philosopher, qui commence donc par une intuition, une vision, quelque chose qui peut-etre nous apparaîtra comme "inadmissible" etc.

Une vraie idée, ca n'a rien de courant. Une (grande) idée, une grande intuition, peut mettre en branle toute la vision future d'un individu, le suivre toute une vie jusqu'à ce qu'il en tire quelque chose... et il est douteux que ce genre d'idée, on en ait beaucoup dans une vie !

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

C'est effectivement ainsi que je vois les choses... et que finalement tu devrais les voir me semble-t-il, puisque tu prônes que chacun est à sa manière susceptible de philosopher. En suivant cet ordre d'idées, je pense qu'il y a oui une sorte de "début" à l'activité de philosopher, qui commence donc par une intuition, une vision, quelque chose qui peut-etre nous apparaîtra comme "inadmissible" etc.

Une vraie idée, ca n'a rien de courant. Une (grande) idée, une grande intuition, peut mettre en branle toute la vision future d'un individu, le suivre toute une vie jusqu'à ce qu'il en tire quelque chose... et il est douteux que ce genre d'idée, on en ait beaucoup dans une vie !

Idem. Je pense aussi que chez certains grands philosophes un déclic s'est opéré à partir de quelque chose venant du plus profond de leur être et qui n'est que le commencement d'une mise en concepts géniale de cette même intuition première/cri originel qui va les suivre compulsivement toute une vie. Je pense à Heidegger, et ce concept-clé de l'être (l'être de l'être, l'être de l'étant) ; à Camus et l'absurde (avec la question de savoir si la vie vaut la peine d'être vécue) ; à Rosset et la thématique du réel et son double qui revient constamment... La liste serait longue.

La lecture de ces grands philosophes me semble d'autant plus enrichissante et inestimable qu'ils auront consacré leur vie entière à mettre en concepts inlassablement, à tourner et à retourner, une même intuition de départ - cette intuition sans concepts étant un vide existentiel qu'il conviendra de combler, une vie durant, à coups de concepts.

J'irai plus loin. C'est la marque du génie !

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Membre, Posté(e)
nolibar Membre 1 194 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)

« Non non, tu te trompes : une intuition n'est pas une idée... »

L’intuition, selon mon intuition, n’est que le produit de notre inconscient intelligent qui ne nous livre que le produit de sa pensée propre qui est hors de portée de celle accessible à notre entendement.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Je peux faire un résumé clair et concis ne répondant à aucun besoin de réflexion intensive à court terme. Cette concision sera accessoire en effet, et je le ressens comme tel, comme par exemple lorsque j'ai présenté un résumé concis de la notion de "tournant linguistique" dans un autre topic, en faisant beaucoup de copier-coller, en retranchant, en éliminant les répétitions, etc. Ce faisant, j'ai la sensation de ne pas philosopher, puisque la philosophie ne consiste pas à aligner des propositions avec cohérence, clarté et concision. Pour preuve, j'aurais pu procéder d'égale manière à un résumé d'un texte littéraire ou administratif !

Mais ma concision accessoire sous-tend malgré tout une volonté d'intensité réflexive devant peut-être s'exprimer sur le long terme hors du cadre strict du résumé exigé, qui est somme toute un exercice très particulier axé uniquement vers la concision et l'objectivité : je m'abstiens de donner mon opinion dans un premier temps, uniquement soucieux de m'assurer de comprendre ou de faire comprendre les textes que j'ai pour tâche de résumer avec concision.

En fait, nous pourrions dire que le résumé que tu nous as produit nous fournit le matériau (parmi d’autres) d’une réflexion. Ce n’est que par l’assemblage de ce matériau avec d’autres composantes que la réflexion peut advenir. Ne faut-il pas surtout, pour que l’on fasse le saut de la compréhension à la réflexion, qu’il y ait de l’émotion ? Si le résumé que tu as fait me touche, qu’il recoupe des préoccupations qui sont miennes, alors il me fera sans doute réfléchir. Ou alors peut-être me laissera-t-il en tant que tel indifférent mais que si la présentation que tu en fais me touche, ou que ton raisonnement global, dont ce résumé est en quelque sorte une annexe, me touche, alors il participera à une réflexion éventuelle.

Je vais tenter de caractériser ce que j’entends par « réflexion » en affirmant qu’il s’agit de penser par et pour soi-même. Ainsi, lorsque tu nous fais le résumé de ce fameux tournant linguistique, il ne s’agit nullement de réflexion. Par ton langage, par le style que tu utilises, tu marques clairement le fait qu’il s’agit d’expliquer, et donc de nous faire comprendre de quoi il s’agit. Ton intervention traite de philosophie, mais ce n’est pas de la philosophie. Tu n’y exposes pas ta pensée en tant qu’être engagé dans le monde qui pense par et pour lui-même.

De la même manière par exemple que les manuels du genre « Les plus grands philosophes en 30 secondes » traitent de philosophie mais ne sont pas des ouvrages de philosophie. Ce sont des ouvrages descriptifs qui sont utiles pour se donner une compréhension des grands moments de l’histoire de la philosophie et peut-être éventuellement pour attiser sa curiosité à explorer le monde de la philosophie, mais il y a peu de chances pour qu’un tel manuel fasse philosopher. Mais il peut certainement préparer le terrain, attiser la curiosité et la passion qui sont nécessaires à l’esprit philosophique.

Je ne perçois pas la compréhension comme tu le formules, ici en deux temps.

Il est en effet possible de définir les termes autrement et alors, forcément, tout le raisonnement change.

1/Le mot "logique" est de trop je dirais compréhension du sens (mais peut-être pour toi est-ce équivalent).

Si tu veux. Encore que le mot « sens » puisse prendre plusieurs tournures. Je puis comprendre le sens d’un texte tout en affirmant qu’à mes yeux, il n’a pas de sens ! ;)

2/Alors selon toi je serais un penseur dont la concision trahirait une misère réflexive, alors peux tu me dire :

comment on peut être un penseur sans réflexion ?

Lorsque je lis les instructions d’assemblage de ma nouvelle bibliothèque, je pense assurément. Mais je ne réfléchis pas. Je suis dans un mode robotique. Je me mets au service des instructions. C’est la même chose qui se passe dans le cas d’un penseur qui ne réfléchit pas. Il s’agit alors de trouver de quelles instructions il est l’exécuteur.

3/Comment savoir si un texte court relève de la concision accessoire ou réflexive ?

Je te propose 2 exemples. Tout d’abord un fragment d’Héraclite :

« Le Soleil est nouveau chaque jour. »

Ainsi qu’une citation de l’article Wikipédia sur le même Héraclite :

« La pensée d’Héraclite, parfois désignée sous le nom de mobilisme, s’oppose à Pythagore autant qu’à la pensée de Xénophane et est l’extrême opposé de l’éléatisme. »

Rapidement, on sent une nette différence de climat entre ces deux propositions. La deuxième a un aspect géométrique, découpé, fermé, alors que la surface de la première proposition présente une sorte de transparence qui nous révèle une profondeur, comme si son aspect sentencieux n’était au fond qu’une mince membrane pouvant se rompre à tout instant et nous laisser tomber dans un abîme intérieur. Nous pourrions dire que le fragment d’Héraclite fait image, et que cette image stimule la réflexion. L’artifice qu’utilise Héraclite pour faire advenir cette image est le paradoxe : celui du soleil qui se renouvelle.

La deuxième proposition nous permet de classer la pensée d’Héraclite, de la situer au sein d’un ensemble référentiel donné, alors que la première nous permet d’éprouver cette pensée, de l’ingérer, et éventuellement de la digérer. Avec des propositions telles que la deuxième, nous pourrions à la longue cerner la pensée d’Héraclite d’une manière géométrique, précise, mais aussi en restant à la surface de cette pensée. Avec la première proposition, nous allons droit au cœur de cette pensée. La deuxième proposition nous permet de connaître Héraclite comme nous pouvons apprendre à connaître un homme en le disséquant. La deuxième nous permet de connaître Héraclite d’une manière… humaine, aurais-je envie de dire.

Ça ne veut pas dire qu’il est inutile de décrire la philosophie d’Héraclite. Prenons l’exemple des introductions que l’on retrouve souvent au début des romans ou des livres de philosophie. Ces introductions n’ont pas vraiment pour but direct de nous faire réfléchir mais plutôt de préparer le terrain à la réflexion, de disposer nos facultés intellectuelles à recevoir le propos qui sera livré, à le contextualiser, à en fournir le contexte historique, etc. (Je dirai toutefois qu’en ce qui me concerne, je n’accorde pas beaucoup d’importance à ces introductions. Je ne les lis souvent qu’à la toute fin, afin de comparer ma propre impression de l’ouvrage avec celle de l’auteur de l’introduction. Quant aux livres de commentaire ou d’interprétation d’autres œuvres, j’y suis complètement allergique.)

Je pensais aux universitaires qui forment des philosophes, peuvent-ils se permettre de résumer la pensée d'un philosophe en quelques mots.

La question n’est pas de savoir s’ils le peuvent. Bien sûr qu’ils le peuvent. On peut dire par exemple de Spinoza qu’il est le philosophe de la joie. La question est plutôt de savoir si cela sied au contexte. Si le nom de Spinoza fait apparition dans un cours sur Descartes, comme une référence tout à fait secondaire, alors pourquoi pas ? S’il s’agit par contre de faire réfléchir sur la philosophie de Spinoza, alors c’est assurément une tentative qui tombe à côté de la cible.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

À la vue de ta réponse, on peut également se demander Dompteur de mots, à qui s'adresse cette concision, en effet, pour soi même, nous n'avons pas le besoin expresse de " décortiquer " jusqu'à la moelle une idée, nous la sentons, nous savons en notre for intérieur, sans en rechercher une profonde argumentation pour nous même, très souvent. C'est bien plus fréquent de justifier et donc de développer quand il y a un interlocuteur, un " adversaire " en face, ou même virtuel, cela nous engage et nous oblige à détailler, à rendre compte de nos résultats, de nos positions, pour les rendre intelligibles, voire acceptables pour autrui.

Néanmoins, deux individus sur la même longueur d'onde, dans le même trip mental, n'auront très certainement peu besoin de développer leurs dires, ils se comprendront aisément, comme deux vieux compagnons de chasse ancestrale, qui par un seul regard ou quelques gestes interpréteront correctement ce qui passe par la tête de l'autre.

Je ne suis pas certain qu'il existe quelque chose comme une "idée", en dehors de toute intention communicationnelle.

Ce que tu désignes comme étant quelque chose que nous sentons en nous, quelque chose qui nous est donné, ne devrait-on pas appeler cela tout simplement une « façon de vivre », une « façon de sentir » ?

Lorsque j’élabore un propos philosophique, il ne s’agit jamais finalement que de rendre une façon de vivre ou de sentir palpable pour autrui. Une « idée », cela n’est-il pas comme un point d’intensité affective, comme une semence, à partir de laquelle le discours pourra s’articuler ? Ou encore comme le premier accord d’une musique – celle de notre discours.

Ce que je veux dire, c’est que la concision dont tu parles, pour moi, ce n’est pas une concision, c’est un croquis, un premier jet. Elle relève d’une pauvreté langagière. La vraie concision philosophique surgit plutôt de l’autre côté du processus, c’est-à-dire lorsque le discours est si bien maîtrisé que l’auteur parvient à en concentrer la force de frappe en quelques mots.

Ce qui ne signifie pas que la sentence – soit la forme philosophique suprême de la concision – puisse constituer quelque chose comme l’achèvement d’une pensée. Au contraire : une sentence puissante peut être le point de départ de tout un nouveau monde de remises en question. Mais il faut tout de même reconnaître que cette forme constitue une adéquation admirable entre la faculté langagière de l’auteur et les mouvements intérieurs de son être.

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Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
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« Non non, tu te trompes : une intuition n'est pas une idée... »

L’intuition, selon mon intuition, n’est que le produit de notre inconscient intelligent qui ne nous livre que le produit de sa pensée propre qui est hors de portée de celle accessible à notre entendement.

Peut-être. Mais le problème alors est déjà de définir l'inconscient.

Etc.

Ça veut dire que tous les mots sont reliés dans ta tête comme dans la mienne, et que c'est complètement casse-gueule de prétendre en donner une définition qui satisfera tout le monde, d'où le problème de la philosophie de la communication d'ailleurs et à propos.

Par contre j'objecte clairement en disant que ta définition est mauvaise car elle ne tient aucun compte du sensible, et que le gros avantage de l'intuition sur l'idée par exemple, c'est que le sensible intervient. Et du coup ça empêche une simple "logique de mots" chère à nombre de stylistes du nombril tout ébaubis de profiter sans vergogne de la main-mise de la toute-puissante raison, fut-elle détachée du réel, sur quoi que ce soit d'autre.

Bref, l'intuition est ce qu'elle est et inutile de croire la réduire en se faisant le créateur d'une définition définitive qui la reléguera à ce qu'elle n'est pas (il s'agit surtout de se délivrer de la dictature de la raison). Donc laissons-là nous dire ce qu'elle a à dire, ce qui n'empêche en rien de la considérer comme un élément comme un autre de "matière à penser".

Je cherche désespérément la définition de l'intuition donnée par Deleuze qui a je crois écrit le chapitre sur Bergson dans l'encyclopédie universaliste, mais avec cette saloperie de Google, impossible de la retrouver. Je la donnerai à l'occasion...

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Invité
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Ce qui ne signifie pas que la sentence – soit la forme philosophique suprême de la concision – puisse constituer quelque chose comme l’achèvement d’une pensée. Au contraire : une sentence puissante peut être le point de départ de tout un nouveau monde de remises en question. Mais il faut tout de même reconnaître que cette forme constitue une adéquation admirable entre la faculté langagière de l’auteur et les mouvements intérieurs de son être.

Peut-on en déduire que la concision se présente essentiellement sous deux formes: le résumé et l'introduction..? Ou, en d'autre termes, la démonstration et l'argument..?

Je peux, par exemple, résumer l'oeuvre de Socrate au "je sais que je ne sais rien", ou celle de Descartes au "je pense donc je suis." Ces sentences sont le fruit résumé de la démonstration de ces philosophes.

La sentence Nietzschéenne, par exemple, est un argument de réflexion. Elle ouvre, comme tu l'écris, sur tout un nouveau monde. La démonstration nous incombe.

La concision en philosophie me semble donc nécessaire. Mais elle nait d'une part d'un travail de compréhension d'une oeuvre permettant de la résumer, et fait naitre de l'autre un travail de réflexion philosophique autonome. Dans les deux cas, la concision est une étape...

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
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Si tous les gens connaissant l'oeuvre de Socrate sont d'accord avec ton résumé alors cela serait suffisant.

Le nombre pour moi n'a jamais été le garant de quoi que ce soit !

Ce n'est pas parce que plus de 80% de la population mondiale est croyante qu'elle détient une vérité.

Ce n'est pas parce que plus de 75% des européens ou des nord-américains pensent que la résistance aux antibiotiques est du fait de notre corps qu'ils sont dans le vrai.

Ce n'est pas parce que les juges aux affaires familiales donnent à pratiquement 95% des cas la garde des enfants à la mère en France ( chiffre d'environ 2010 ) en cas de conflit entre les futurs ex-époux, quelque soit la raison du désaccord, y compris quand il est volontaire de la part de la mère, que cela reflète une opinion ou une position justes.

Ce n'est pas parce que la quasi totalité des gens pensent que plaisir ou satisfaction rime avec rire ou rigolade que c'est exact, on peut aussi prendre une certaine jubilation dans l'effort, dans la difficulté, dans le sérieux, à l'opposé de l'hédonisme.

Ce n'est pas parce que chacun pense que l'Homme a quelque chose qui lui est propre, vis à vis des autres animaux, que cela constitue une réalité.

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Membre, Enigmologue, Posté(e)
contrexemple Membre 6 293 messages
Enigmologue,
Posté(e)

Si tous les gens connaissant l'oeuvre de Socrate sont d'accord avec ton résumé alors cela serait suffisant.

Une partie de cette citation t'a échappé.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Peut-être. Mais le problème alors est déjà de définir l'inconscient.

Etc.

Ça veut dire que tous les mots sont reliés dans ta tête comme dans la mienne, et que c'est complètement casse-gueule de prétendre en donner une définition qui satisfera tout le monde, d'où le problème de la philosophie de la communication d'ailleurs et à propos.

Par contre j'objecte clairement en disant que ta définition est mauvaise car elle ne tient aucun compte du sensible, et que le gros avantage de l'intuition sur l'idée par exemple, c'est que le sensible intervient. Et du coup ça empêche une simple "logique de mots" chère à nombre de stylistes du nombril tout ébaubis de profiter sans vergogne de la main-mise de la toute-puissante raison, fut-elle détachée du réel, sur quoi que ce soit d'autre.

Bref, l'intuition est ce qu'elle est et inutile de croire la réduire en se faisant le créateur d'une définition définitive qui la reléguera à ce qu'elle n'est pas (il s'agit surtout de se délivrer de la dictature de la raison). Donc laissons-là nous dire ce qu'elle a à dire, ce qui n'empêche en rien de la considérer comme un élément comme un autre de "matière à penser".

Je cherche désespérément la définition de l'intuition donnée par Deleuze qui a je crois écrit le chapitre sur Bergson dans l'encyclopédie universaliste, mais avec cette saloperie de Google, impossible de la retrouver. Je la donnerai à l'occasion...

Cette définition de l'intuition pourrait bien figurer dans l'ouvrage de Deleuze intitulé le bergsonisme, pas long à lire, seulement 126 pages de pur régale (je viens de lire les premières pages, ça parle de concision), disponible en ligne :

http://monoskop.org/...bergsonisme.pdf

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Membre, Posté(e)
surrealisme2.0 Membre 161 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je me demande comment ce sujet peut avoir autant de réponses. shrunkface.gif

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

C'est effectivement ainsi que je vois les choses...

Mais je n'en doute pas un seul instant.

Si j'ai pris la peine de surligner le passage, c'était pour attirer ton attention sur la double signification de l'extrait au sujet de Bergson, car non seulement c'est une méthode, mais également un sujet chez cet auteur, et paradoxalement, en indiquant que l'intuition est une source créatrice du moins en ce qui nous concerne en philosophie, laissant suggérer qu'il faudrait, j'imagine, plus y avoir recours pour augmenter notre pouvoir philosophique, il se focalise lui-même sur cette promotion, et donc ne dépasse pas le stade qu'il constate chez les autres, à savoir de tourner, et élever un thème unique/central dans la vie d'un philosophe !

C'est assez ballot !

et que finalement tu devrais les voir me semble-t-il

Et pour qui donc ( devrai-je me ranger du coté de la majorité )?

je pense qu'il y a oui une sorte de "début" à l'activité de philosopher, qui commence donc par une intuition, une vision

Ça je ne le conteste pas véritablement.

Une vraie idée, ca n'a rien de courant. Une (grande) idée, une grande intuition, peut mettre en branle toute la vision future d'un individu, le suivre toute une vie jusqu'à ce qu'il en tire quelque chose... et il est douteux que ce genre d'idée, on en ait beaucoup dans une vie !

Je m'en vais te raconter une anecdote, des mathématiciens plus ou moins avertis venaient voir, de temps à autres, Gauss avec le fruit de leur travail obtenu plus ou moins partiellement avec plus ou moins de labeur, et puisque celui-ci avait une certaine réputation, ils venaient lui demander conseille ou l'équivalent, celui-ci sortait de son tiroir quelques feuilles griffonnées où il répondait à son interlocuteur si il était sur la bonne voie, ou si c'était juste, lui-même étant affairé sur autre chose. Autrement dit, là où certains avançaient laborieusement, lui avait déjà largement dépassé ce stade.

Identiquement Euler était un prodige en analyse, aujourd'hui encore il est presque inconcevable qu'il ait pu produire sans démonstration autant de résultats par sa seule pensée.

Poincaré est le dernier savant dit universel, c'est à dire que ses connaissances empiétaient sur plusieurs domaines, et dans ces domaines il en avait une grande étendue, en l'occurrence les mathématiques et la physique.

Je ne retrouve pas d'équivalent chez nos amis philosophes, ils me font penser à des personnes spécialisées, d'où mon lien sur ce que l'on doit être, généraliste, spécialiste, naïf ou polymathe ! Or je pense que pour le mieux possiblement appréhender le monde, il faut se rapprocher de la polymathie, sinon on a une vision beaucoup trop parcellaire, étriquée, et donc on ne comprend pas vraiment, ou alors sur un sujet très limité, ce qui ne me sied pas du tout.

Cela me fait penser aux arts martiaux, un maitre d'un art ne peut pas ignorer ce qui se passe dans les autres écoles, et de savoir si sa maitrise rivalise avec d'autres, si elle a des faiblesses, ou des moyens de contourner les difficultés, il se doit d'en prendre connaissance pour faire évoluer ses propres techniques, et ce mouvement n'aura jamais de fin, puisqu'il y aura toujours un esprit pour inventer une nouvelle forme de défenses et d'attaques ou faire progresser celles existantes, qui pourrait contrer notre maitre d'un seul art, il va s'en dire que l'idéal est de connaitre et maitriser chaque art, d'en faire le tour, de les comparer et d'en retirer la quintessence. De même un sportif ( " en vu de " comme un pompier ou un membre du GIGN ) ou un bon bricoleur serait celui qui maitrise suffisamment plusieurs domaines pour faire face à n'importe quelle situation, de ne pas être pris au dépourvu, d'être pantois.

Le vie réclame une telle polyvalence si on veut un tant soit peu y mettre bon ordre, la rendre la plus intelligible possible ! Sinon cela ressemble plus à un patchwork d'idées qu'à une véritable connaissance...

D'un autre coté, il n'y a rien d'étonnant à cela ( mon niveau d'exigence qui ne peut se contenter d'une idée aussi brillante soit-elle ), puisqu'à l'époque où mes camarades de jeu en étaient à jouer et rigoler de tout, à jouir de la vie sans retenue, je me posais déjà nombre de questions existentielles, chemin faisant, j'ai continué à oeuvrer jour et nuit, jour après jour, et lorsque je rencontre des penseurs, j'ai en général déjà foulé les terres, qu'ils découvrent, depuis un certain temps, je n'hésite pas à dire que j'en suis à tracer des chemins de jonction entre ces contrées là où je m'aperçois que d'aucuns prennent la mesure de quelques objets par ci par là dans un village.

[ Quels éléments peuvent me donner autant d'affront, la découverte de l'inconscient par mes propres moyens puisque très tôt je me suis rendu compte que j'étais " plusieurs " dans ma tête, l'intelligence et la sensibilité animale bien avant l'avènement de ces quinze dernières années, la bestialité/bêtise humaine, il y a environ vingt ans: que l'information était d'une immense importance, sujet aujourd'hui très en vogue en science, que les considérations freudiennes m'étaient connues à ma puberté en écoutant mon corps et mon instinct s'exprimer, qu'il y a plusieurs niveaux d'état mental au sein de notre système nerveux central alors que je n'étais qu'un enfant, je dirais au moins trois ( avec des mots modernes: reptilien, cortex et néocortex évoquant corrélativement et schématiquement l'instinct, l'intuition/inconscient et la conscience ), l'inégalité entre individus face à l'adversité très tôt dans mon existence, que la polyvalence ouvre des portes que la spécialité garde fermées, l'équivalence masse inertielle et masse gravitationnelle en fin de lycée bien avant d'entendre parler qu'Einstein l'avait postulé, par expérience que notre corps influe notre esprit et réciproquement, récemment que la cognition précède nécessairement le langage ( l'observation attentive de mes trois enfants grandissant aura largement contribué à ce résultat ), etc, etc... J'ai postulé plusieurs choses qui se sont révéler justes, que d'autres ont mis en évidence à ma place, ou que je n'ai fait que redécouvrir, j'estime donc avoir une certaine dextérité/capacité et donc des raisons d'attendre beaucoup mieux que ce que j'ai vu ou trouvé dans des bouquins ou ailleurs jusqu'à présent, même si ce n'est pas rien ;) ]

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