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Naturel ou artificiel, une convention de langage ?

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Anna Kronisme

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CAL22 Membre 891 messages
Baby Forumeur‚
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Ce qui différencie Homo Sapiens, c'est son impact inégalé sur l'environnement. Il agit forcément dans cet environnement et en fait donc partie. Mais l'intelligence collective désignée par le concept de culture lui a permis d'accéder à l'abstraction qui permet un meilleur contrôle de cet environnement. Alors il a allongé son espérance de vie comme aucune espèce n'a su le faire.

L'objectif de tous les êtres humains reste la survie et la reproduction. Le développement biologique puis social de l'Homme lui a permis une exceptionnelle efficacité pour atteindre ces objectifs.

Il apparaît donc que l'Homme ne peut s'extraire de la nature, simplement parce qu'il est un être vivant. La culture ou les artifices sont des moyens nés de l'intelligence collective pour atteindre des objectifs communs à tous les êtres vivants : se nourrir, se reproduire pour que l'espèce se perpétue. Mais les moyens mis en oeuvre sont beaucoup plus efficaces et sophistiqués que ceux mis en oeuvre par les autres êtres vivants.

Alors les activités d'homo sapiens sont beaucoup plus variées, changeantes, abstraites du contexte que celles des autres êtres vivants. La différence n'est qu'une différence de degré : l'homme fait forcément partie de la nature. Mais l'impact exceptionnel qu'il peut avoir sur celle-ci lui donne une responsabilité.

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J-Moriarty Membre 3 640 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Définir et différencier le naturel de l'artificiel ne sera pas le sujet, ici.

Cependant, pour qu'il n'y ait pas de malentendu concernant ces deux termes multiples, voici les seules parties les définissant et qui nous intéresseront :

. Naturel : Qui est directement issu de la nature, du monde physique, qui n'est pas le fait du travail de l'homme, par opposition à artificiel, synthétique : Gaz naturel.

. Artificiel : Produit par le travail de l'homme et non par la nature : Lac artificiel. Fleurs artificielles.

Il y a quelques jours, je lisais ceci de la part d'un forumeur :

Et nous comprenons bien, dans sa phrase, que "Dans la nature" implique uniquement les végétaux et les autres espèces animales mais pas notre espèce à nous, les Hommes.

Aujourd'hui, nous savons pourtant que nous sommes des mammifères et que nous appartenons donc au règne animal terrestre alors n'est-il pas étrange de considérer encore que ce que fait l'humain n'est pas naturel ?

Voici un extrait de "La formule de Dieu", roman de José Rodrigues Dos Santos :

- Mais les sauterelles sont des machines naturelles. Les ordinateurs sont des machines artificielles.

Manuel promena le regard autour de la cuisine, à la recherche d'une idée. Son attention se fixa sur la fenêtre, attirée par un arbre sur le trottoir d'en face, où des oiseaux venaient de se poser.

- Regarde les oiseaux là-bas. Les nids qu'ils construisent sur les arbres sont-ils naturels ou artificiels ?

- Ils sont naturels, évidemment.

- Alors tout se que fait l'homme est également naturel. Mais comme nous avons une conception anthropocentrique de la nature, nous divisons tout en choses naturelles et en choses artificielles, en présupposant que les artificielles sont faites par l'homme et les naturelles par la nature, les plantes et les animaux. Mais cela n'est qu'une convention humaine. En vérité, si l'homme est un animal, tout comme l'oiseau, alors c'est une créature naturelle, tu es d'accord ?

- Oui.

- Mais s'il est une créature naturelle, alors tout ce qu'il fait est naturel. Il s'ensuit que ses créations sont naturelles, de même que le nid construit par l'oiseau est une chose naturelle. Ce que je veux dire, c'est que tout dans la nature est naturel. Puisque l'homme est un produit de la nature, alors tout ce qu'il fait est aussi naturel. Ce n'est que par pure convention de langage qu'on a établi que les objets créés par l'homme étaient artificiels, alors qu'en réalité, ils sont tout aussi naturels que les objets créés par les oiseaux. Donc, étant des créations d'un animal naturel, les ordinateurs, tout comme les nids, sont naturels.

Quel est le sens de cette convention de langage ? Quel est même son but ? Cette volonté de qualifier les productions humaines spécifiquement ne serait-il pas autre chose qu'une pure convention de langage ? N'y aurait-il pas le désir de s'extraire de la nature en se plaçant "au dessus" afin de la maîtriser car elle est dangereuse et effrayante ?

Finalement, est-ce que ce rassemblement humain que nous appelons Société n'est pas considéré comme anormal pour tout un chacun au point qu'il ne se sente pas appartenir à la nature ?

L'homme et la nature.....la nature transcendée est à la base de l'écologie à l'américaine; l'homme est dans la nature, qui elle est au dessus de tout.....on peut tout lui faire; c'est ce qui légitime le "business as usual" de Bush...

Alors; la nature appartient-elle à l'Homme? ou l'Homme appartient-il à la nature?

Je répondrais que la conception qui dirige le monde est hélas celle de la nature qui appartient à l'Homme. Pour elle, l'Homme, n'en fait pas partie donc....

On peut penser Rousseau aussi, le bon sauvage et l'homme dévoyé par la société...

On peut constater l'anthropocène, ou la nature dénaturée par l'homme....

En fait, l'homme est sans doute la seule espèce qui bousille la nature, il est responsable d'une disparition des espèces jamais constatée en nombre .....

La nature si elle veut durer ne devrait elle pas supprimer tous les hommes? :o°

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 746 messages
108ans‚ ©,
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Tu vois Anna, moi je me dis, non on ne bousille pas tout, si on n'était pas là peut être que des vies ne verraient pas le jour.. Je fais partie de la nature, avec ce que j'apporte et ce que je prends. Et "La Nature", si elle est réellement supérieure, sait ce qu'elle donne et ce qu'elle prend. Pour moi, je fais vraiment partie du "système", avec mes bons et mes mauvais côtés.

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Invité au-temps-pour-moi
Invités, Posté(e)
Invité au-temps-pour-moi
Invité au-temps-pour-moi Invités 0 message
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Cette opposition homme vs nature a effectivement des racines Judeo chrétienne.

Il y a la fameuse phrase de la genèse:

"Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre."

Dans d'autres cultures ce n'est pas le cas.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Quel est le sens de cette convention de langage ? Quel est même son but ? Cette volonté de qualifier les productions humaines spécifiquement ne serait-il pas autre chose qu'une pure convention de langage ? N'y aurait-il pas le désir de s'extraire de la nature en se plaçant "au dessus" afin de la maîtriser car elle est dangereuse et effrayante ?

Je pense plutôt que c'est une distinction nécessaire et inhérente à la structure de notre entendement. Pour com-prendre, penser le monde, et sa place au sein de ce monde, l'homme ne peut le faire - dans un premier temps - qu'en s'en extrayant. De même que pour avoir un regard "sur" ce qu'on observe, nous nous plaçons toujours en dehors du champs d'observation. Même lorsqu'il s'agit de nos semblables : il y a "moi" et il y a "les autres". Je me singularise nécessairement des autres pour mieux les observer, mieux me comprendre et me situer parmi eux.

C'est un processus indispensable à la compréhension du monde. Vient ensuite la nécessaire catégorisation (qui elle a donné naissance à notre classification des "espèces" animales, végétales) et enfin la hiérarchisation (bien souvent empreinte de morale...).

ce qui m'amène à tes questions suivantes :

Finalement, est-ce que ce rassemblement humain que nous appelons Société n'est pas considéré comme anormal pour tout un chacun au point qu'il ne se sente pas appartenir à la nature ?

Le piège de ce processus de distinction, nécessaire à la réflexion de l'homme sur le monde, est que l'Homme oublie qu'il en fait intégralement partie.

Mais je crois que ce temps est révolu, que nous sommes en train de vivre une période de transition, celle où l'Homme prend conscience qu'il n'est pas qu'un "cerveau pensant", qu'il appartient à cette Nature qu'il n'a jusqu'alors que catégorisée et hiérarchisée.

A mon sens c'est ce qui explique entre autre cette volonté naissante de notre société vers "un retour à la nature". Ce désir de vivre en harmonie avec la Nature, de renouer nos liens avec nos racines, est selon moi proportionnellement lié à notre compréhension du monde.

Et je pense que c'est plus précisément son observation et sa compréhension progressive du monde animal qui amène l'Homme, lentement, à se rattacher à l'espèce à laquelle en réalité il a toujours appartenu. Il l'avait, simplement, un temps oublié.

Par exemple, les études sur le monde animal nous ont entre autre amenés à relativiser notre définition de "l'intelligence" : Au fur et à mesure de nos découvertes sur l'intelligence des animaux, nous élargissions notre propre vision de ce que nous appelons "l'intelligence". Aujourd'hui on en reconnait plusieurs formes, qui pourtant "n'existaient" pas il y a seulement 20 ans. Et plus nous enrichissons notre vision de l'intelligence, grâce aux animaux, plus nous nous reconnaissons dans ces animaux que nous apprenons à com-prendre.

Il nous a fallu nous en détacher dans un premier temps, pour mieux nous y reconnaitre dans un second.

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
[Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible],
Posté(e)

"Tu continues à extraire l'homme de la nature."

Personnellement je n'extraie rien du tout!

En affirmant ceci :

la nature n'a pas de préjugé, l'homme si!

Tu fais une distinction très nette entre l'Homme et la nature comme s'il n'y appartenait pas... tu l'extraies, je persiste. Et tu continues en affirmant que "l'animal" ne se pose pas de questions or, le sujet de ce topic est justement d'entendre que l'Homme est un animal, une espèce parmi tant d'autres.

Je comprends ton raisonnement et les difficultés qui en découlent pour admettre tout ceci mais, j'aimerais que tu traites les questions que j'ai posé en te positionnant justement dans l'acceptation que l'humain est aussi naturel qu'un ornithorynque ou un phalaenopsis.

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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

En affirmant ceci :

Tu fais une distinction très nette entre l'Homme et la nature comme s'il n'y appartenait pas... tu l'extraies, je persiste. Et tu continues en affirmant que "l'animal" ne se pose pas de questions or, le sujet de ce topic est justement d'entendre que l'Homme est un animal, une espèce parmi tant d'autres.

Je comprends ton raisonnement et les difficultés qui en découlent pour admettre tout ceci mais, j'aimerais que tu traites les questions que j'ai posé en te positionnant justement dans l'acceptation que l'humain est aussi naturel qu'un ornithorynque ou un phalaenopsis.

Absolument pas, ce n'est pas parce que je dis que l'animal ne se pose pas de question contrairement à l'homme, que j'exclu ce dernier de la nature, il reste évident que tout ce qui vit sur terre est partie intégrante de la vie sur celle ci.

Tout est interdépendant.

Je dis seulement que le fait que l'homme a la faculté de réflexion, il s'est habitué à dominer le reste, il est même devenu inconscient du mal qu'il produit ce qui l'entoure.

Bien que aujourd'hui des consciences se lèvent.

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
[Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible],
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La responsabilité morale des hommes vis à vis de leur environnement, vis à vis d'eux-mêmes aussi.

C'est une convention certes mais qui dit que l'homme se place en dehors de la nature à côté ou au dessus, à l'écart.

Pensez à ce mot "humanisme" que vous dit-il ? L'humain au coeur de la pensée de l'humain. L'humain qui se regarde lui-même comme centre de tout. C'est une pensée d'ou découle la spécificité humaine.

Prenons l'exemple de la population humaine. Dans un cadre humaniste elle doit être grande, mais du point de vue de l'implantation terrestre ça implique que les autres espèces doivent faire place.

L'homme se traite lui-même comme un objet artificiel.

Votre dernière phrase résume parfaitement l'horreur de la situation.

Elle met en exergue la nécessité d'une ou plusieurs divinités l'ayant enfanté et prenant en charge la responsabilité de ses agissements. Puisqu'il n'obéit plus à sa nature qu'il a refoulé depuis sa prise de conscience essentielle à sa survie : seul, il est misérable.

:noel:

Je double la mise : :noel: :noel:

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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
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L'homme a un chat, il a un chien, il fait du cheval, et non l'inverse.

Tout ce qui pour lui n'est pas domptable ou comestible a longtemps été nuisible.

Ce n'est pas pour cela qu'il ne fait pas partie du même monde, il est dominateur parce qu'il en a la possibilité intellectuelle!

Ce n'est pas sa force physique qui lui permet de dominer!

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
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Oui un animal blessé ne survit pas.

Par contre on parle beaucoup de bio mimétisme aujourd'hui,

on dit QI de moule, mais on cherche à fabriquer du fil comme celui dont la moule se sert pour s'accrocher au rocher

Mais c'est un autre sujet bien que l'homme regarde différemment la nature, enfin pour certains

http://www.dailymotion.com/video/x2joni8

Merci de m'avoir fait vivre 28 minutes et 44 secondes palpitantes en compagnie d'Idriss Aberkane... :wub:

C'est effectivement un autre sujet qui ouvre sur davantage de questions.

Cependant, nous retrouvons cette constante pour l'humain de vouloir "faire comme la nature" car il s'en croit ou se vit extérieur.

Comment changer cette perception ?

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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
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Merci de m'avoir fait vivre 28 minutes et 44 secondes palpitantes en compagnie d'Idriss Aberkane... :wub:

C'est effectivement un autre sujet qui ouvre sur davantage de questions.

Cependant, nous retrouvons cette constante pour l'humain de vouloir "faire comme la nature" car il s'en croit ou se vit extérieur.

Comment changer cette perception ?

Oui, moi ce qui me rassure, c'est la passion de ce monsieur passionnant!

Je pense que l'on est un peu des deux, j'ai fait de la plongée en mer rouge je ne me suis jamais senti aussi proche de la nature que pendant des heures ou avec des copains, on explorait sans pouvoir parler, pourtant nous communiquions nos joies et nos ressentis, le corps aussi est un langage.

possible que nous nous sentions un peu des deux finalement, ce qui est très important pour moi c'est que enfin l'on prenne conscience de ce qui nous entoure.

La vie pourrait être complètement différente je crois pour tous avec seulement un peu d'effort de chacun.

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
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L'oiseau récupère des matériaux dans la nature, l'homme, lui, transforme des matériaux.

L'oiseau (puisque l'exemple ici est un oiseau) récupère des matériaux dans le but de séduire sa femelle ou protéger sa progéniture et avec l'objectif exclusif de procréation et de pérrenité de son espèce.

Les calculs de l'animal sont liés à l'instinct de reproduction.

L'homme n'a pas le souci exclusif de la reproduction ; il a son ego, son désir de paraitre, sa soif de connaissances, son désir charnel sans la recherche de procréation.

Lorsque l'Homme transforme les matériaux, le fait-il autrement qu'avec ce qui existe dans la nature ?

Sort-il ces matériaux d'une autre nature provenant d'une autre planète (en considérant que les autres planètes n'appartiendraient pas à la nature, bien entendu... ) ?

Lorsque l'Homme construit (des maisons, des prothèses médicales, des moyens de locomotion, des vêtements, des médicaments, etc.) ne le fait-il pas afin de se protéger de son environnement et donc survivre afin d'assurer la pérénité de son espèce ? Ainsi, tous les calculs qu'il effectue ne peuvent-ils pas être liés également à l'instinct de reproduction ?

L'égo, le désir de paraître, la soif de connaissance, le désir charnel hors reproduction (que nous retrouvons chez le bonobo, soit dit en passant et sachant aussi que l'acte sexuel entre individus de même sexe existe dans de nombreuses autres espèces que la notre (nous n'avons pas le monopole de l'homosexualité)) n'est pas le seul fait de l'humain mais nous le croyons car nous ne l'avons pas encore observé dans la faune et la flore même si j'estime que cela provient de notre faible capacité à comprendre ce et ceux qui nous entourent.

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
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bonsoir

pour moi , l'homme et la femme ,font toujours partis de la nature quelque soit leurs créations ou inventions pourquoi ?

et bien ,la nature est une vaste création de possibilités résultant de causes et d'effets . rien est écrit d'avance et tout reste possible .nous créons des choses mais c'est la nature qui nous à créé , nous sommes donc un "effet " de sa diversité car , potentiellement ,la probabilité de notre apparition et de notre évolution dans une direction particulière était possible .

même si nous somme destructeur , nous somme aussi constructeur et créateur .

pour les croyants : tout est possible à cause de la complexité de l'inconnu . on ne peut affirmer que dieu existe et non plus affirmer qu'il n'existe pas ? mais à mon sens ,il n'est pas celui des religions qui ne pensent qu'à s'étriper pour des principes .

bonne soirée

Tu envisages donc que la création de ce regroupement humain (sous forme d'une société mettant à mal sa nature profonde) puisse être une forme d'autodestruction naturelle ?

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
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Il est bien certain que l'homme fait partie de la nature, il n'est pas transcendant.

Mais quand l'homme réfléchit sur lui-meme et par le role dominant qu'il a sur les autres espéces, et donc a sa grande capacité de nuisance puisqu'il est en haut de la chaine alimentaire et n'a pas de prédateurs ( quoique je viens de faire une recherche rapide il parait que " L’homme au même niveau que l’anchois dans la chaîne alimentaire" :snif:

http://ecologie.blog.lemonde.fr/2013/12/05/lhomme-au-meme-niveau-que-lanchois-dans-la-chaine-alimentaire/ ), il a tendance a se voir comme en dehors de la nature puisqu'il croit la comprendre et la surpasser.

Donc est naturel pour lui, tout ce qui ne vient pas de lui.

Ou plutot n'est pas creé ou transformé par son intelligence.

Héhé ! Oui, nous ne sommes pas si bien lotis que cela d'un point de vue "supériorité"... L'anchois décoré superbement bien la pizza, cependant.

Il faut bien, tout de même, se pencher un brin sur son histoire, à cet Homme...

Avant d'élaborer un mode de vie à plusieurs, il était tout seul !

Sans fourrure (sans chemise, sans pantalon dit aussi la chanson), sans crocs, sans griffes, sans vision nocturne, sans vitesse de pointe (due à sa bipédie qui lui confère par contre, une grande endurance)... bref, assez démuni contrairement aux autres espèces qui pour le coup, étaient des prédateurs directs. Bon, il a un pouce opposable et un instinct de survie sans doute supérieur puisqu'il met en place (par mimétisme ?) le clan, la tribu, la société parce que l'union fait la force.

Alors, si ce qui est naturel pour lui ne vient pas de lui, est-ce réellement dû à une compréhension ou à une incompréhension ? Ou même, ne serait-ce pas dû à une non-acceptation de sa faiblesse en tant qu'espèce inférieure à d'autres ?

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
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Ce qui différencie Homo Sapiens, c'est son impact inégalé sur l'environnement. Il agit forcément dans cet environnement et en fait donc partie. Mais l'intelligence collective désignée par le concept de culture lui a permis d'accéder à l'abstraction qui permet un meilleur contrôle de cet environnement. Alors il a allongé son espérance de vie comme aucune espèce n'a su le faire.

L'objectif de tous les êtres humains reste la survie et la reproduction. Le développement biologique puis social de l'Homme lui a permis une exceptionnelle efficacité pour atteindre ces objectifs.

Il apparaît donc que l'Homme ne peut s'extraire de la nature, simplement parce qu'il est un être vivant. La culture ou les artifices sont des moyens nés de l'intelligence collective pour atteindre des objectifs communs à tous les êtres vivants : se nourrir, se reproduire pour que l'espèce se perpétue. Mais les moyens mis en oeuvre sont beaucoup plus efficaces et sophistiqués que ceux mis en oeuvre par les autres êtres vivants.

Alors les activités d'homo sapiens sont beaucoup plus variées, changeantes, abstraites du contexte que celles des autres êtres vivants. La différence n'est qu'une différence de degré : l'homme fait forcément partie de la nature. Mais l'impact exceptionnel qu'il peut avoir sur celle-ci lui donne une responsabilité.

Il a su, en effet, allonger son espérance de vie dans des conditions non-adéquates à sa survie car le corps humain pourrait s'épanouir sur une durée avoisinant près de 150 années dans des circonstances harmonieuses. Nous sommes encore loin, malgré toute notre intelligence, d'avoir atteint une façon saine d'exister.

Pour la responsabilité dont il se croit détenteur, je réponds avec humour :

J'épouse le discours hautement réaliste de Georges Carlin... :coeur:

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
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L'homme et la nature.....la nature transcendée est à la base de l'écologie à l'américaine; l'homme est dans la nature, qui elle est au dessus de tout.....on peut tout lui faire; c'est ce qui légitime le "business as usual" de Bush...

Alors; la nature appartient-elle à l'Homme? ou l'Homme appartient-il à la nature?

Je répondrais que la conception qui dirige le monde est hélas celle de la nature qui appartient à l'Homme. Pour elle, l'Homme, n'en fait pas partie donc....

On peut penser Rousseau aussi, le bon sauvage et l'homme dévoyé par la société...

On peut constater l'anthropocène, ou la nature dénaturée par l'homme....

En fait, l'homme est sans doute la seule espèce qui bousille la nature, il est responsable d'une disparition des espèces jamais constatée en nombre .....

La nature si elle veut durer ne devrait elle pas supprimer tous les hommes? :o°

Qui pose les questions, ici ? :o°

Et surtout, qui devrait répondre à ces fabuleuses questions que j'ai pris la peine d'élaborer et rédiger de mes blanches mains ? Néanmoins, se référer à ma réponse à CAL22, tu devras (pour le côté "l'homme est sans doute la seule espèce qui bousille la nature, tout ça tout ça... ).

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Anna Kronisme Membre 2 134 messages
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Je pense plutôt que c'est une distinction nécessaire et inhérente à la structure de notre entendement. Pour com-prendre, penser le monde, et sa place au sein de ce monde, l'homme ne peut le faire - dans un premier temps - qu'en s'en extrayant. De même que pour avoir un regard "sur" ce qu'on observe, nous nous plaçons toujours en dehors du champs d'observation. Même lorsqu'il s'agit de nos semblables : il y a "moi" et il y a "les autres". Je me singularise nécessairement des autres pour mieux les observer, mieux me comprendre et me situer parmi eux.

C'est un processus indispensable à la compréhension du monde. Vient ensuite la nécessaire catégorisation (qui elle a donné naissance à notre classification des "espèces" animales, végétales) et enfin la hiérarchisation (bien souvent empreinte de morale...).

Ne peut-il comprendre, penser et prendre place en ce monde qu'en s'en extrayant ou a-t-il acquis ce mode réflexif pour survivre ?

ce qui m'amène à tes questions suivantes :

Le piège de ce processus de distinction, nécessaire à la réflexion de l'homme sur le monde, est que l'Homme oublie qu'il en fait intégralement partie.

Mais je crois que ce temps est révolu, que nous sommes en train de vivre une période de transition, celle où l'Homme prend conscience qu'il n'est pas qu'un "cerveau pensant", qu'il appartient à cette Nature qu'il n'a jusqu'alors que catégorisée et hiérarchisée.

A mon sens c'est ce qui explique entre autre cette volonté naissante de notre société vers "un retour à la nature". Ce désir de vivre en harmonie avec la Nature, de renouer nos liens avec nos racines, est selon moi proportionnellement lié à notre compréhension du monde.

Et je pense que c'est plus précisément son observation et sa compréhension progressive du monde animal qui amène l'Homme, lentement, à se rattacher à l'espèce à laquelle en réalité il a toujours appartenu. Il l'avait, simplement, un temps oublié.

Par exemple, les études sur le monde animal nous ont entre autre amenés à relativiser notre définition de "l'intelligence" : Au fur et à mesure de nos découvertes sur l'intelligence des animaux, nous élargissions notre propre vision de ce que nous appelons "l'intelligence". Aujourd'hui on en reconnait plusieurs formes, qui pourtant "n'existaient" pas il y a seulement 20 ans. Et plus nous enrichissons notre vision de l'intelligence, grâce aux animaux, plus nous nous reconnaissons dans ces animaux que nous apprenons à com-prendre.

Il nous a fallu nous en détacher dans un premier temps, pour mieux nous y reconnaitre dans un second.

Oui et c'est plutôt une bonne nouvelle.

Mais, lorsque nous nous penchons sur la nature humaine et que nous constatons à quel point tout ce qu'il fait est supposé, par lui, artificiel et donc différent des autres espèces, nous sommes en droit de nous demander s'il parviendra à renouer avec ses pulsions primaires ? Celles qui lui permettaient justement d'avoir cette sensibilité et cette compréhension innée de l'environnement dans lequel il évolue...

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Invité au-temps-pour-moi
Invités, Posté(e)
Invité au-temps-pour-moi
Invité au-temps-pour-moi Invités 0 message
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Il faut bien, tout de même, se pencher un brin sur son histoire, à cet Homme...

Avant d'élaborer un mode de vie à plusieurs, il était tout seul !

Sans fourrure (sans chemise, sans pantalon dit aussi la chanson), sans crocs, sans griffes, sans vision nocturne, sans vitesse de pointe (due à sa bipédie qui lui confère par contre, une grande endurance)... bref, assez démuni contrairement aux autres espèces qui pour le coup, étaient des prédateurs directs. Bon, il a un pouce opposable et un instinct de survie sans doute supérieur puisqu'il met en place (par mimétisme ?) le clan, la tribu, la société parce que l'union fait la force.

Alors, si ce qui est naturel pour lui ne vient pas de lui, est-ce réellement dû à une compréhension ou à une incompréhension ? Ou même, ne serait-ce pas dû à une non-acceptation de sa faiblesse en tant qu'espèce inférieure à d'autres ?

Dans ton sujet ce serait un oubli de ne pas citer Bergson et son "evolution créatrice".

L'homme serait davantage homo faber ( qui fabrique), qu'homo sapiens.

"En définitive, l'intelligence, envisagée dans ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils et d'en varier indéfiniment la fabrication."

Pour la partie en gras, je dirais que ça vient surtout de son orgueil.

Et pour l'instinct de survie qui serait superieur chez l'homme, je ne suis pas sur qu'il serait capable de se ronger la patte avec ses dents pour echapper a un piege ( comme le loup ou le renard )

Et d'autres animaux vivent et chassent en meute.

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tison2feu Membre 3 090 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Je pense plutôt que c'est une distinction nécessaire et inhérente à la structure de notre entendement. Pour com-prendre, penser le monde, et sa place au sein de ce monde, l'homme ne peut le faire - dans un premier temps - qu'en s'en extrayant. De même que pour avoir un regard "sur" ce qu'on observe, nous nous plaçons toujours en dehors du champs d'observation. Même lorsqu'il s'agit de nos semblables : il y a "moi" et il y a "les autres". Je me singularise nécessairement des autres pour mieux les observer, mieux me comprendre et me situer parmi eux.

C'est un processus indispensable à la compréhension du monde. Vient ensuite la nécessaire catégorisation (qui elle a donné naissance à notre classification des "espèces" animales, végétales) et enfin la hiérarchisation (bien souvent empreinte de morale...).

Cette tendance à s'extraire du monde n'a-t-elle pas été accélérée par la mise au point et l'usage d'un langue articulée ? Les sensations immédiates deviennent intelligibles et communicables grâce à cette langue. Or celle-ci a l'inconvénient d'immerger l'homme dans un univers métaphorique/abstrait qui ne permet plus une appréhension immédiate/concrète du monde. Le réel se voit affublé d'un double illusoire - le monde comme représentation - rendu inévitable par l'usage même de cette nouvelle technique langagière qui va consister en effet à catégoriser l'environnement et à anthopomorphiser le monde.

Cette extraction du monde s'accompagne également d'une sensation étrange d'être temporellement au bout d'une chaîne de l'évolution, à l'instant même où nous parlons : tout ça (des milliards d'année d'évolution) pour en arriver à moi, à nous qui discutons à l'instant présent, d'où l'impression vaniteuse de tenir une place privilégiée dans l'histoire d'un monde en train de se faire et dont je suis acteur et spectateur, de se sentir "au-dessus" dans l'univers hiérarchisé des espèces animales et végétales. Avec néanmoins, en contrepartie, ce sentiment étrange et terrifiant que ce monde, dont nous sommes le produit, ne nous dit peut-être pas tout : la nature aime à se cacher.

Au final, si nous prenons en compte cette approche langagière, ce concept d'"artifice" serait le double illusoire du réel/la nature. Un artifice dans l'artifice (la langue étant elle-même une convention artificielle). Les mots ayant ce formidable pouvoir de "faire apparaître l'irréel comme réel" (Nietzsche).

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tison2feu Membre 3 090 messages
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Et pour l'instinct de survie qui serait superieur chez l'homme, je ne suis pas sur qu'il serait capable de se ronger la patte avec ses dents pour echapper a un piege ( comme le loup ou le renard )

Je vois au moins deux options possibles et complémentaires.

La prise de précaution (l'option de l'homme pris au piège de l'artifice/de la technologie). Une relative marche-arrière serait envisageable, en cas de prise de conscience collective et responsable que les ressources naturelles de la planète sont en voie d'épuisement (sauf l'énergie solaire, le vent, etc.). D'où la nécessité de stopper en priorité l'inflation de la population mondiale, ce qui laisserait le temps à la nature de se ressourcer et à l'homme de trouver de nouvelles techniques de survie. Cette solution va hélas à l'encontre de la volonté de puissance de toutes les nations du globe et de la volonté naturelle, partagée par le plus grand nombre, de se reproduire à plusieurs exemplaires ("nature" = naissance).

La surenchère dans la prise de risques technologiques. Puisque l'essence de l'homme semble résider dans l'artifice et les technologies nouvelles.

Soit l'homme envisage de déserter sa planète devenue un citron pressé et une poubelle, en cherchant de nouveaux lieux de vie dans l'univers, des moyens de locomotion toujours plus performants, etc.

Soit il modifie le génome humain en créant un nouvel homme, capable de se nourrir artificiellement (en inventant de nouvelles nourritures appropriées, pourquoi pas des nourritures énergétiques/solaires ?!, il se rechargerait comme avec des piles !).

Etc., etc.

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