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Cerveau : pourquoi nous blâmons facilement les autres


Aurore234

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Membre, 64ans Posté(e)
Aurore234 Membre 1 055 messages
Forumeur survitaminé‚ 64ans‚
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C'est un paradoxe : nous jugeons les autres rapidement pour leurs mauvaises actions et nous tenons prêts illico à leur faire des reproches. À l'inverse, nous ne reconnaissons que lentement qu'ils ont entrepris une action positive ! Aider une personne à traverser la rue, commettre une infraction ou un délit : toutes les actions que nous réalisons sont jugées comme si elles étaient toujours empreintes d'intentions. Cette attitude moralisatrice, ancrée dans notre système social, juridique (lors d'un procès, la personne sera jugée non seulement sur les faits, mais aussi sur ses intentions) et politique, est au centre de nombreux débats philosophiques depuis une dizaine d'années. Pourquoi adoptons-nous une telle démarche ? Est-ce le fruit de notre culture ou de notre système moral ? Pas seulement, répond une équipe de neurobiologistes de l'université de Duke, aux États-Unis. Elle a identifié une zone du cerveau entrant particulièrement en jeu dans nos capacités de jugement d'autrui, comme elle le rapporte dans son étude publiée dans la revue Scientific Reports.

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
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Les chercheurs ont raconté aux participants quelques histoires impliquant l'intention et l'action de personnes. Par exemple, celle de ce chef d'entreprise, couramment utilisée dans le domaine de la philosophie expérimentale : "Le PDG savait que son projet nuirait à l'environnement, mais il ne s'en souciait guère. Il l'avait entrepris uniquement pour augmenter ses profits. Est-ce que le PDG nuit intentionnellement à l'environnement ?"

Si vous répondez "oui", votre opinion rejoint celle de la majorité des individus. Selon des études précédentes, 82 % de la population répond que l'action du PDG est délibérée. Et lorsque l'on raconte cette même histoire en remplaçant le mot "nuirait à" par "aiderait", seuls 23 % des personnes jugent les actions du PDG intentionnelles ! Là encore, les chercheurs de l'Université de Duke ont trouvé des résultats similaires dans leur propre étude. "Il n'y a aucune raison logique qui explique pourquoi nous jugeons une action volontaire simplement parce qu'elle entraîne un mauvais résultat, et involontaire dans le cas inverse", commente dans un communiqué Scott Huettel, principal auteur de l'étude.

Je trouve que l'énoncé est confus. Il n'implique pas vraiment d'équivalence. Dans les deux cas, le mec ne cherche que son propre profit. Sauf que dans un cas, il le fait au détriment du bien collectif en connaissance de cause (nuisance volontaire) alors que dans le second, il le fait au profit du bien collectif mais sans le chercher. De plus, on pourrait estimer que son action est neutre (primum non nocere).

La nuance, c'est qu'une mauvaise action passive pèse plus lourd qu'une bonne action passive dans la balance. La passivité a plusieurs sens. Ça serait différent si l'entrepreneur choisissait d'aider l'environnement dans sa démarche, comme meilleure option.

J'y vois une logique quand on prend sa décision comme action avec des conséquences pour autrui et non comme acte isolé d'une personne devant ses propres et seuls intérêts/motivations.

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Membre, 114ans Posté(e)
stvi Membre 20 709 messages
Mentor‚ 114ans‚
Posté(e)

......................... Cette attitude moralisatrice, ancrée dans notre système social, juridique (lors d'un procès, la personne sera jugée non seulement sur les faits, mais aussi sur ses intentions) et politique, est au centre de nombreux débats philosophiques depuis une dizaine d'années. Pourquoi adoptons-nous une telle démarche ? Est-ce le fruit de notre culture ou de notre système moral ? Pas seulement, répond une équipe de neurobiologistes de l'université de Duke, aux États-Unis. Elle a identifié une zone du cerveau entrant particulièrement en jeu dans nos capacités de jugement d'autrui, comme elle le rapporte dans son étude publiée dans la revue Scientific Reports.

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c'est l'article en lui même qui est confus ...il mélange morale et jugement ....jugement de faits et d'intention ,alors qu'il n'est que la sanction de la transgression de la morale ...

lorsqu'on blâme quelqu'un ,c'est par rapport à notre propre morale et ce n'est pas gratuit ...

l'éducation en est une forme et à l'opposé du vecteur de la moralisation ,la perversion narcissique en est une autre ...

l'éducation est une démarche positive alors que la manipulation du pervers narcissique est négative pour la cible ...

un jugement a normalement une valeur pédagogique ,l'éducation également ....

reprocher à quelqu'un de ne pas suivre notre propre morale uniquement dans le but d'en tirer un bénéfice personnel est une démarche fréquente,démarche qu'on retrouve chez les politiques ou les assoiffés de pouvoir ....

de là à conclure que nous sommes gouvernés par des psychopathes (que les spécialistes nomment "succesful") ,il n'y a qu'un pas ...

On peut également en déduire que nous avons tous une part de perversion narcissique en nous,et que ce sont ceux qui sont les plus atteint ,et les plus malins qui gouvernent le monde ...

comment s'étonner que les gouvernants soient généralement des hommes

"Dans beaucoup de cas, l’attirance magnétique du psychopathe sur les membres du sexe opposé, à savoir ici les femmes ( puisqu’il y a moins d’un pour-cent de femmes psychopathes!), semble presque surnaturelle…"

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
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Yop a très bien résumé.

Il y a ceux qui blâme pour se maintenir dans une élite, un rapport de domination, et ceux qui éduquent, afin d'aplanir cette relation.

Maintenant nous vivons dans une société individualiste où l'on encourage ce rapport de domination, mais c'est purement culturel, pas naturel. De plus le cerveau ça change de configuration selon le contexte, c'est un peu partisan comme étude. On pourrait en sortir qui prouvent au contraire que l'altruisme rend heureux et stimule plus de neurones.

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

"Refuser le scientisme, ce n'est pas refuser les sciences ;

c'est refuser de s'illusionner sur elles.

Refuser le technocratisme, ce n'est pas condamner la technique ;

c'est refuser de s'y abandonner."

André Comte-Sponville - Le capitalisme est-il moral ? - 2004

Une attitude scientiste consiste, par exemple, à affirmer que la technologie

et l'innovation viendront à bout de la pollution et du réchauffement climatique

sans que nous ayons à remettre en question notre mode de vie.

Quant à savoir ce que vaut cette étude ... :o° dite scientifique :o°

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Il est intéressant aussi de connaître le biais d'autocomplaisance, qui nous porte à extérioriser les causes de nos échecs tandis que nous avons davantage tendance à considérer que les autres sont responsables des leurs. Effectivement c'est en partie culturel. L'hypothèse de cette expérience serait précisément que ça ne l'est pas intégralement mais qu'il y aurait une base physiologique à tout cela.

Et je trouve les deux situations (entre l'expression nuire à l'environnement ou aider l'environnement) parfaitement symétriques, je ne comprends pas la critique qui consiste à dire que les deux phrases ne sont pas similaires. Dans les deux cas l'individu agit en connaissance de cause mais sans se préoccuper des conséquences, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.

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Membre, Posté(e)
J-Moriarty Membre 3 640 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

L'article de science et avenir ne reprend pas vraiment le résumé de l'étude;

People judge actions leading to negative consequences as being more intentional than those leading to positive ones.

Il est dit que les gens jugent intentionnelles les actions négatives et moins intentionnelles les positives.

Cela concerne les jugements d'intentionnalités, et c'est expliqué par la morale, acquise par éducation....ou expériences vécues ....

C'est en rapport avec le siège des émotions.(au niveau de l'amygdale dans le cerveau)

En fait, cela confirme ce que William Grey écrivait; "nous sommes des êtres d'émotions avant d'être des êtres de raison"

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Et je trouve les deux situations (entre l'expression nuire à l'environnement ou aider l'environnement) parfaitement symétriques, je ne comprends pas la critique qui consiste à dire que les deux phrases ne sont pas similaires. Dans les deux cas l'individu agit en connaissance de cause mais sans se préoccuper des conséquences, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.

Moi non plus je ne comprends pas les premières réactions de ce topic. Cet exemple me parait très bon aussi.

L'article dit en substance qu'on juge plus facilement intentionnelles les actions aux conséquences négatives que celles aux conséquences positives. Et que ceci se vérifie par une activité importante au niveau de l'amygdale.

En même temps j'y vois rien d'étonnant : l'amygdale joue un rôle essentiel dans la préservation de l'espèce, c'est une zone du cerveau qui agit comme un "système d'alerte", c'est celle qui nous permet de détecter une menace et de réagir en conséquence (ses émotions liées sont la peur, le stress). A partir de là, il est naturel - et non culturel - de sur-réagir à des actes négatifs et de se montrer plus indifférents face à des actes positifs.

Le "jugement d'intentionnalité" est un biais cognitif qui en résulte, naturellement. Mais il y en a d'autres, comme la paranoïa par exemple.

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Membre, Posté(e)
Henry Martin Membre 4 459 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

:plus:

Moi qui allais tartiner deux pages de blabla pour dire la même chose... :blush:

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Invité Quasi-Modo
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Moi non plus je ne comprends pas les premières réactions de ce topic. Cet exemple me parait très bon aussi.

L'article dit en substance qu'on juge plus facilement intentionnelles les actions aux conséquences négatives que celles aux conséquences positives. Et que ceci se vérifie par une activité importante au niveau de l'amygdale.

En même temps j'y vois rien d'étonnant : l'amygdale joue un rôle essentiel dans la préservation de l'espèce, c'est une zone du cerveau qui agit comme un "système d'alerte", c'est celle qui nous permet de détecter une menace et de réagir en conséquence (ses émotions liées sont la peur, le stress). A partir de là, il est naturel - et non culturel - de sur-réagir à des actes négatifs et de se montrer plus indifférents face à des actes positifs.

Le "jugement d'intentionnalité" est un biais cognitif qui en résulte, naturellement. Mais il y en a d'autres, comme la paranoïa par exemple.

Justement je m'interrogeai comme profane en me demandant si ce biais d'intentionnalité pouvait être rapproché du biais d'autocomplaisance, ou d'une autre forme de biais. L'intentionnalité ne revient-elle pas, sur ces questions, à suivre ou non la norme d'internalité (celle qui nous fait opter pour des explications internalistes)? Parce que l'intentionnalité me semble liée à la responsabilité pour la plupart des humains.

J'ai souveni d'avoir lu au sujet d'une expérience de psychologie sociale, que cette norme d'internalité était culturelle (au moins en partie) et que certaines sociétés optaient préférentiellement pour des explications externalistes (je crois qu'il parlait de la société indienne), c'est à dire expliquer sa réussite ou son echec par le chance/malchance, Dieu, le hasard ou le destin, etc...

Je n'ai pas le bagage pour faire la jonction de façon satisfaisante entre ces deux formes de biais, mais il me paraît que l'un est relié à l'autre (qui serait culturel)!

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Justement je m'interrogeai comme profane en me demandant si ce biais d'intentionnalité pouvait être rapproché du biais d'autocomplaisance, ou d'une autre forme de biais. L'intentionnalité ne revient-elle pas, sur ces questions, à suivre ou non la norme d'internalité (celle qui nous fait opter pour des explications internalistes)? Parce que l'intentionnalité me semble liée à la responsabilité pour la plupart des humains.

J'ai souveni d'avoir lu au sujet d'une expérience de psychologie sociale, que cette norme d'internalité était culturelle (au moins en partie) et que certaines sociétés optaient préférentiellement pour des explications externalistes (je crois qu'il parlait de la société indienne), c'est à dire expliquer sa réussite ou son echec par le chance/malchance, Dieu, le hasard ou le destin, etc...

Je n'ai pas le bagage pour faire la jonction de façon satisfaisante entre ces deux formes de biais, mais il me paraît que l'un est relié à l'autre (qui serait culturel)!

J'avais ouvert un topic sur ce sujet il y a un moment :) : http://www.forumfr.com/sujet527254-evaluez-votre-locus-de-controle.html?p,8146756,hl,locus,fromsearch,1#entry8146756

Oui, "le locus de contrôle" serait culturel. Mais l'expérience ici est un peu différente puisque les deux situations présentées sont strictement les mêmes et que seule change la conséquence de l'acte. La négative est jugée intentionnelle, la positive involontaire. Des sujets de type "internes" auraient indifféremment jugé volontaires/intentionnelles les deux situations. Et à l'inverse les sujets de type "externe" auraient jugé ces deux situations "involontaires". Mais comme il n'en est rien, c'est bien un autre paramètre de jugement qui entre en jeu.

Par contre, ta remarque me fait penser que ce fameux locus peut avoir biaisé les résultats de l'étude s'il n'a pas été évalué dans les deux groupes expérimentaux interrogés (j'espère que les chercheurs y ont pensé). Bien vu ! :bo:

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Invité Quasi-Modo
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En d'autres termes, je suppose que selon la norme d'internalité (qui est culturelle), nous attribuerons plus volontiers la responsabilité aux autres pour leurs actions négatives (juger quelqu'un pleinement responsable de ses echecs ou de la nuisance) tandis que nous aurions tendance à favoriser les explications externalistes pour leurs actions positives (à expliquer les réussites ou le mérite de l'autre par des raisons environnementale).

Est-ce que je vois juste?

J'avais ouvert un topic sur ce sujet il y a un moment :) : http://www.forumfr.c...,1#entry8146756

Oui, "le locus de contrôle" serait culturel. Mais l'expérience ici est un peu différente puisque les deux situations présentées sont strictement les mêmes et que seule change la conséquence de l'acte. La négative est jugée intentionnelle, la positive involontaire. Des sujets de type "internes" auraient indifféremment jugé volontaires/intentionnelles les deux situations. Et à l'inverse les sujets de type "externe" auraient jugé ces deux situations "involontaires". Mais comme il n'en est rien, c'est bien un autre paramètre de jugement qui entre en jeu.

Par contre, ta remarque me fait penser que ce fameux locus peut avoir biaisé les résultats de l'étude s'il n'a pas été évalué dans les deux groupes expérimentaux interrogés (j'espère que les chercheurs y ont pensé). Bien vu ! :bo:

Merci de confirmer, je comprends mieux ;)

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J-Moriarty Membre 3 640 messages
Baby Forumeur‚
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Moi non plus je ne comprends pas les premières réactions de ce topic. Cet exemple me parait très bon aussi.

L'article dit en substance qu'on juge plus facilement intentionnelles les actions aux conséquences négatives que celles aux conséquences positives. Et que ceci se vérifie par une activité importante au niveau de l'amygdale.

En même temps j'y vois rien d'étonnant : l'amygdale joue un rôle essentiel dans la préservation de l'espèce, c'est une zone du cerveau qui agit comme un "système d'alerte", c'est celle qui nous permet de détecter une menace et de réagir en conséquence (ses émotions liées sont la peur, le stress). A partir de là, il est naturel - et non culturel - de sur-réagir à des actes négatifs et de se montrer plus indifférents face à des actes positifs.

Le "jugement d'intentionnalité" est un biais cognitif qui en résulte, naturellement. Mais il y en a d'autres, comme la paranoïa par exemple.

C'est bien ce qui est dit; on se sent agressé sur une remarque négative et le dispositif de sécurité se met en place, c'est intentionnel, il dit ça pour me toucher, etc....

C'est juste une forme dé réaction, gérée par le centre des émotions, et ce dernier est construit culturellement(système de référence qui fabrique la capacité à juger), mais la manifestation est bien biologique, et incontrôlable par le SN; elle court-circuite souvent la pensée rationnelle et raisonnée, un peu comme le coeur qui a ses raisons que la raison ignore.

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En d'autres termes, je suppose que selon la norme d'internalité (qui est culturelle), nous attribuerons plus volontiers la responsabilité aux autres pour leurs actions négatives (juger quelqu'un pleinement responsable de ses echecs ou de la nuisance) tandis que nous aurions tendance à favoriser les explications externalistes pour leurs actions positives (à expliquer les réussites ou le mérite de l'autre par des raisons environnementale).

Je ne te suis plus...

Une personnalité dite "interne" aura autant tendance à attribuer à l'individu les causes de ses échecs que de ses réussites. A l'inverse, une personnalité "externe" considérera que les réussites et échecs sont essentiellement dus à des facteurs extérieurs, incontrôlables.

Après, évidemment pour des raison psychoaffectives qu'on peut deviner, on peut dans certaines situations attribuer ses propres échecs à des causes extérieures, et ses réussites à des causes internes (histoire de soigner son égo par exemple^^).

Mais dans l'étude qui nous est présentée, ce ne peut pas être le locus de contrôle qui explique ce jugement d'intentionnalité. A moins que le groupe de sujets A était composé de personnalités "internes" à 82% et le groupe B à 23% ! Ce serait vraiment un gros coup de pasd'bol !

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C'est bien ce qui est dit; on se sent agressé sur une remarque négative et le dispositif de sécurité se met en place, c'est intentionnel, il dit ça pour me toucher, etc....

Je n'ai lu que l'article, pas l'étude. Mais oui, ça me parait logique. Un effet négatif est assimilé à une "menace" par le cerveau (stimulus négatif --> réaction), quand un résultat positif ne présente au contraire aucun danger.

Le jugement, le regard qu'on porte sur les actes d'autrui - et leurs résultats - en est forcément influencé (surtout si on ne fait pas un effort conscient de raisonnement).

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Invité Quasi-Modo
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Je ne te suis plus...

Une personnalité dite "interne" aura autant tendance à attribuer à l'individu les causes de ses échecs que de ses réussites. A l'inverse, une personnalité "externe" considérera que les réussites et échecs sont essentiellement dus à des facteurs extérieurs, incontrôlables.

Après, évidemment pour des raison psychoaffectives qu'on peut deviner, on peut dans certaines situations attribuer ses propres échecs à des causes extérieures, et ses réussites à des causes internes (histoire de soigner son égo par exemple^^).

Mais dans l'étude qui nous est présentée, ce ne peut pas être le locus de contrôle qui explique ce jugement d'intentionnalité. A moins que le groupe de sujets A était composé de personnalités "internes" à 82% et le groupe B à 23% ! Ce serait vraiment un gros coup de pasd'bol !

Cela n'engage que moi mais j'ai assez le sentiment général, non seulement que nous nous attribuerons plus volontiers nos réussites que nos échecs (biais d'autocomplaisance) mais que symétriquement, lorsqu'il s'agit de juger quelqu'un d'autre en tant qu'observateur, nous diminuerons ses mérites et augmenterons exagérément les causes externes (p.ex. il a davantage l'habitude, il a de l'expérience, etc..), et nous aurons tendance à le juger plus sévèrement sur ses échecs ou sur des actes indésirables. Ce qui finalement confirme ou va plus ou moins dans le sens de cette étude, mais je me demandais si il n'y avait pas des facteurs culturels là dedans (narcissisme libéral?), et sinon lesquels.

En fouinant un peu je suis tombé sur un autre problème que pourrait poser cette étude : la bienveillance envers l'endogroupe, et la malveillance envers l'exogroupe, sachant que la majorité des gens sont employés et peu sont PDG (la base de la pyramide est plus large que son sommet). C'est à dire que si l'acteur (PDG) ressemble à la personne interrogée de sorte qu'elle s'identifie à son groupe (si la personne est elle-même un PDG), alors il y aurait assez fatalement un biais de sorte à diminuer la responsabilité des actes indésirables et augmenter la responsabilité des actes désirables. Dans le cas où la personne interrogée serait employée, naturellement le phénomène serait inversé (ce à quoi nous assistons finalement).

C'est super intéressant tout ça dites moi :sleep:

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Cela n'engage que moi mais j'ai assez le sentiment général, non seulement que nous nous attribuerons plus volontiers nos réussites que nos échecs (biais d'autocomplaisance) mais que symétriquement, lorsqu'il s'agit de juger quelqu'un d'autre en tant qu'observateur, nous diminuerons ses mérites et augmenterons exagérément les causes externes (p.ex. il a davantage l'habitude, il a de l'expérience, etc..), et nous aurons tendance à le juger plus sévèrement sur ses échecs ou sur des actes indésirables. Ce qui finalement confirme ou va plus ou moins dans le sens de cette étude, mais je me demandais si il n'y avait pas des facteurs culturels là dedans (narcissisme libéral?), et sinon lesquels.

Dans la mesure où le biais d'auto complaisance à une visée préventive (la préservation de l'estime de soi), oui il est sans aucun doute soumis à des facteurs culturels et éducatifs. On y retrouve en partie les mêmes que ceux qui influencent les normes d'internalité et d'externalité. Dans la culture occidentale, le jugement social valorise surtout la norme d'internalité, nous avons tendance à attribuer une plus forte valeur sociale à ceux qui recourent à des explications du registre interne. (Si le sujet t'intéresse il faut lire Jean Léon Beauvois, chercheur en psycho sociale). C'est tout notre système éducatif, puis celui du monde du travail, qui s'articulent sur ce schéma tout en l'alimentant. A ma connaissance ces facteurs culturels ne sont pas précisément identifiés, c'est tout un engrenage de multiples paramètres qui mènent à ce résultat, comme, par exemple, notre conception occidentale de l'intelligence.

En fouinant un peu je suis tombé sur un autre problème que pourrait poser cette étude : la bienveillance envers l'endogroupe, et la malveillance envers l'exogroupe, sachant que la majorité des gens sont employés et peu sont PDG (la base de la pyramide est plus large que son sommet). C'est à dire que si l'acteur (PDG) ressemble à la personne interrogée de sorte qu'elle s'identifie à son groupe (si la personne est elle-même un PDG), alors il y aurait assez fatalement un biais de sorte à diminuer la responsabilité des actes indésirables et augmenter la responsabilité des actes désirables. Dans le cas où la personne interrogée serait employée, naturellement le phénomène serait inversé (ce à quoi nous assistons finalement).

Exact. Et puis il y a aussi le fait que notre jugement social aura tendance à attribuer davantage d'explications internes à un individu en haut de l'échelle sociale (un pdg) qu'à un simple ouvrier.

Mais j'imagine que cette étude ne s'est pas limitée à une seule question. En général les questionnaires de ces recherches sont suffisamment étudiés pour tenir compte des biais de jugement potentiellement en jeu.

Quoi qu'il en soit, nos jugements sont toujours biaisés, soumis à des facteurs culturels et sociaux, mais pas seulement, c'est ce que veut dire cette étude. Ils le sont aussi par des facteurs d'influence naturels, parmi eux ceux qui stimulent nos émotions primaires, émotions-réflexes indispensables à la préservation de l'espèce.

C'est super intéressant tout ça dites moi :sleep:

Ben ouais, c'est intéressant de savoir qu'on croit être maître de soi, de ses jugements et de ses comportements, mais qu'en réalité on ne l'est jamais vraiment :D

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