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La fraude scientifique


January

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 823 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Plusieurs affaires de fraude ont défrayé la chronique ces vingt dernières années, laissant à penser que les pratiques scientifiques douteuses seraient en augmentation. Or il semblerait que celles-ci existent depuis aussi longtemps que la science existe, comme en témoigne ce florilège de cas de fraudes plus ou moins illustres.

https://lejournal.cnrs.fr/articles/sept-cas-celebres-de-scientifiques-accuses-de-fraude

Osons parler de la fraude scientifique !

La fraude nourrit auprès du public une certaine suspicion envers la science et les scientifiques. Mais, dans nos institutions, en parle-t-on ? Force est de constater que la communauté scientifique française s’est peu mobilisée sur ce sujet, prétextant que les affaires de fraude restent exceptionnelles et que la science est auto-correctrice.

Mais les « grandes affaires » de fraude ne sont que l’une des facettes de comportements, beaucoup plus fréquents, inappropriés et éthiquement discutables. Qui n’a pas un exemple à citer d’auteurs abusivement ajoutés dans des publications, de données publiées peu fiables ou « arrangées », de plagiat, d’appropriation illicite de données, de pressions exercées sur des jeunes chercheurs censées « booster » leur carrière, de collaborations qui tournent mal ?

https://lejournal.cnrs.fr/billets/osons-parler-de-la-fraude-scientifique

Mais que fait la recherche ?

Le 5 août 2014 au matin, le Japonais Yoshiki Sasai, pionnier dans la recherche sur les cellules souches et un temps envisagé pour le prix Nobel, était retrouvé pendu dans son laboratoire de l’institut Riken de biologie du développement. Un suicide motivé par un soupçon de fraude, largement relayé sur le Web, qui pesait contre lui depuis cinq mois et venait d’aboutir à la rétractation de deux articles qu’il avait cosignés avec l’une de ses collaboratrices dans la revue Nature. L’enquête interne diligentée par l’institut Riken avait certes innocenté Sasai, mais elle avait aussi démontré que sa collègue Haruko Obokata avait manipulé des données. Cela n’avait donc pas mis fin aux critiques reprochant à Yoshiki Sasai de n’avoir pas su correctement superviser les travaux menés au sein du laboratoire qu’il dirigeait. Par-delà le scandale, l’effroi et le sentiment de gâchis, l’issue dramatique de cette affaire aura rappelé deux faits : d’une part, que la science n’est pas épargnée par la fraude ; d’autre part, que cette fraude, parfois favorisée par la forte compétition entretenue entre chercheurs, peut avoir des conséquences qui vont bien au-delà de la simple rétractation d’un article.

«CNRS Le journal» a enquêté sur les causes, l’ampleur et les conséquences des pratiques frauduleuses en science, ainsi que sur les mesures prises pour les éradiquer : https://lejournal.cnrs.fr/articles/fraude-mais-que-fait-la-recherche

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Invité 1107tang
Invités, Posté(e)
Invité 1107tang
Invité 1107tang Invités 0 message
Posté(e)

La fraude est présente dans la santé et agroalimentaire en masse.

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Membre, Marxiste tendance Groucho, 62ans Posté(e)
Alain75 Membre 27 400 messages
62ans‚ Marxiste tendance Groucho,
Posté(e)

Il peut y avoir fraude dès que des intérets financiers ou de notoriété sont en jeu.

Aucun domaine n'est hélas épargné.

Je pourrai vous faire des pages sur les charlatans de l'Implantologie par exemple. ( Qui maintenant est une technique au point.)

Mais dans les années 80 on à vu de tout....Le " tout " en question ayant parfois eu comme seule solution qu'une chirurgie réparatrice plus ou moins mutilante suivant la gravité des cas.

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Membre, 64ans Posté(e)
pila Membre 18 571 messages
Baby Forumeur‚ 64ans‚
Posté(e)

A éplucher : la liste des brevets d'Edison.

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Membre, 28ans Posté(e)
Splanchnopleure Membre 288 messages
Baby Forumeur‚ 28ans‚
Posté(e)

Si les chercheurs avaient le temps de faire leurs recherches plutôt que des courses à la recherche de financement et d'articles bâclés, il y aurait moins de fraude.

Le système est pourri, c'est tout..

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Modérateur, A ghost in the shell, 48ans Posté(e)
Nephalion Modérateur 32 364 messages
48ans‚ A ghost in the shell,
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Argent, pouvoir, notoriété ...

Les motifs pour frauder sont nombreux.

Les tricheurs il y en a partout.

Et la science n'échappe pas à la règle.

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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 22 465 messages
scientifique,
Posté(e)

A éplucher : la liste des brevets d'Edison.

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Très bel exemple en effet. Edison quand il a eu un peu d' argent et de notoriété fut atteint d'une boulimie pour renforcer les deux. il achetait pour quelques dollars une invention et faisait parfois une très bonne affaire qui accroissait sa fortune et sa notoriété.

Plus près de nous en 2012, la publication de Sérallini fut un scandale scientifique.

On ne comprends pas qu'un universitaire chercheur connu se soit fourvoyé dans une publication... à la con !

Il se proposait d'étudier la toxicité du couple maïs OGM et le roundup.

Pour cela il a nourri des rats de labo avec ce maïs OGM et de plus il leur a fait boire de l'eau contenant plus ou moins de roundup

voici la cascade des reproches qu'on peut lui faire.

1° utiliser exclusivement de rats faisant des cancers des mammelles ( m^me les mâles) spontanément en raison du stress puisqu'un claquement de porte ou un changement de soigneur développe un stress fatal !

2° avoir publié ses travaux dans le Nouvel Obs avant de les publier dans une vraie revue scientifique.

3) ne pas avoir fait d'étude statistique rigoureuses.

4° d'avoir mélangé maîs OGM à croquer et roundup dans la boisson.

5° de ne pas avoir remarqué la non-corrélation entre nombre de cancers et la dose de poison ce qui est contraire à toutes les observations sur la toxicité

6° une cascade de défauts mineurs mais inacceptables.

Au final son étude a été rejetées par 5 académies : sciences, médecine, pharmacie, agriculture...

il a jeté un trouble dans l'opinion sans apporter la moindre preuve.

Tout le monde savait avant son étude que le roundup n'est pas une molécule banale. Il n'a pas démontré à partir de quelle dose sa toxicité est mesurable et quelles devraient être les seuils de toxicité à imposer en agroalimentaire.

Au final beaucoup de bruit pour rien !

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Membre, 33ans Posté(e)
Lebowski Membre 67 messages
Baby Forumeur‚ 33ans‚
Posté(e)

Bonjour.

Je ne suis personnellement pas "choqué" de lire que des magouilles scientifiques ont plus ou moins toujours existé mais au vu du nombre de recherches qui sont brassées dans le monde, on a tout de même à faire à des cas particuliers.

Je me permet néanmoins de rajouter quelques détails qui ne me semblent pas superflus pour ce sujet :

1°) L'obtention des fonds :

beaucoup de système de recherche (notamment anglo-saxons) donnent des fonds initiaux à un laboratoire que ce dernier peut utiliser comme il l'entend.

Cela permet de simplifier les démarches pour les scientifiques qui ne sont pas obligés de justifier à l'administration et des comptables chacune de leurs dépenses (car en France, débloquer 200 euros pour acheter du matos en labo est une véritable expérience de vie !).

Le problème étant que la reconduite de ces fonds ne se fait que si résultats il y a et souvent, sur le nombre de conférences, d'articles et de contrats décrochés.

Ce qui justifie qu'on trouve un certain d'articles assez "drôles" exploitant des donnés de provenances assez limites (ou encore l'utilisation d'unité de mesure non adaptées qui personnellement me fait toujours rire).

A noter que c'est un cliché qu'on retrouve étrangement dans beaucoup de fictions américaines.

2°) La transmission d'informations :

pour toutes personnes ayant fait une présentation d'un projet de quelques mois à résumer en ... 10 minutes, sait qu'il est nécessaire d'éluder un certain nombre de points qui parfois (souvent même) ne sont pas si négligeables.

Or, cette pratique s'exerce également dans les rapports présentés par des scientifiques.

Effectivement, des rapports scientifiques avec des donnés statistiques poussées sont présentés dans des documents initiaux qui peuvent atteindre quelques centaines de pages étant donné que chaque paramètre se doit d'être analyser (rigueur, quand tu nous tiens).

Cependant, une version résumé d'une dizaine de pages est toujours créée afin de résumer le rapport initiale et, par la même occasion, de le vulgariser.

Il existe même des méga-résumé de une ou deux pages qui sont souvent à destination des politiques qui vont prendre des décisions sur des documents forcément incomplets.

On trouve beaucoup d'exemples de ce genre de "réduction" dans les rapports sur l'environnement.

Bien évidemment, il est assez facile de trafiquer des donnés si personne n'est susceptible de les analyser correctement.

3°) C'est être le premier qui compte! :

on retrouve beaucoup d'études qui ont suscité beaucoup d'intérêt immédiatement, permettant aux personnes en charge desdites recherches de gagner beaucoup de notoriétés et donc, d'argent.

Cependant, les contre-études et critiques arrivent souvent que trop tardivement pour empêcher que les idées initialement lancées s'estompent.

Un petit exemple assez connu : Paul Ekman qui est à l'origine des traits caractéristiques d'un visage trahissant la moindre expression d'une personne et qui a donné une série toute entière : Lie to me.

Ces recherches lui ont permis d'obtenir des revenus conséquents en devenant consultant ou en ouvrant des stages pour former à la "détection" des expressions (on retrouve des stages très chers permettant de détecter des terroristes dans les aéroports et qui ont donné ... aucun résultat).

Or des contre articles sont apparus et remettent complètement en question les théories de Ekman, mais sont quasi invisible (face à une série télévisée très populaire en même temps ...)

Bref, pour résumer, pour trouver des fraudes ou des mal-façons, il faut souvent que ça soit des scientifiques qui s'y collent, personnes souvent très prises par leurs travail et qui n'ont pas forcément le temps de tout vérifier ou même, d'entamer des expériences/analyses longues et coûteuses pour vérifier tous les articles.

A noter qu'il n'est pas mentionné dans mon post ce que l'apport financier d'une entreprise peut amener dans la recherche, je pense que je n'aurais fait qu'enfoncer des portes grandes ouvertes.

Désolé, pour ce post "fleuve", je me sentais inspiré ...

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Membre, Poisson rouge très très méchant, 38ans Posté(e)
Loopy Membre 3 109 messages
38ans‚ Poisson rouge très très méchant,
Posté(e)

Merci Lebowski pour ce très bon post.

Je voudrais pour ma part souligner la différenciation que fait le CNRS entre deux types de fraudes : les "petites" et les "grandes" fraudes, ainsi que rappeler qu'il y a une différence entre l'erreur et la fraude. On voit clairement que les fraudes "majeures" détectées sont beaucoup plus rare que les "petites" fraudes, c'est à dire des manquement mineurs (et intentionnels) dans les protocoles.

Il existe beaucoup d'article scientifiques qui ont été approuvés et ensuite démentis. La majorité sont des erreurs et l'idée même d'un article faux n'est pas choquant en science, au contraire. Le principe de la science consiste à gagner en qualité et en rigueur à travers la critique. Donc faire une erreur et la publier est aussi une avancée, car cela permet de poser une question, et surtout d'apporter une réponse. Les sources de ces erreurs sont souvent le manque d'objectivité innérant à l'humain, donc au chercheur. Le plus souvent il s'agit de mauvaises interprétations de phénomènes. Le problème de la fraude apparait lorsque l'erreur est intentionnelle.

Comme tout le monde l'a dit, les causes sont multiples. On pourra citer notamment le système de notation et d'évaluation des chercheurs qui repose sur un calcul du nombre de publications et de citations (le "H-index"). Malgré tout, on peut résumer cela en disant que la fraude apparait quand sont en jeu des interêts fianancier ou de notoriété. Cela permet de remettre en lumière deux principes majeurs de la science, un peu oubliés avec le temps : la science est indépendante. Financer la science ne permet pas d'insufler ses intérêt aux travaux réaliser, ni n'accorde le droit d'orienter les recherches. La science refuse l'argument de la notoriété : des travaux ne peuvent pas être considérés comme plus vrai par le simple fait que son auteur est réputé. Même s'il peut être difficile en tant que "petit scientifique" de critiquer des travaux d'un confrère réputé, il faut le faire.

Les jeux des financements par intérêts ainsi que celui des égos (qui se rejoignent un peu dans le sens ou souvent la notoriété est un "argument de vente" pour trouver des financements) sont pour moi les premièrs facteurs à combattre. Cela passe par un financement plus transparant des recherche, même lorsque les fond sont privés ainsi qu'une abandon des système d'évaluation de type H-index. Dans le lot, on pourra aussi noter l'attribution de mentions aux thèses de doctorat (mention très honnorables par exemple) qui consitue parfois encore un argument de légitimité aux concours de la fonciton publique. Ces mentions ont été abandonnées (et interdites) par plusieurs écoles doctorales en France, et c'est une bonne chose à mon sens. Il faut trouver d'autres moyens de mettre en valeur la science qu'à travers un système de "star" à l'image de celui du spectacle.

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