Le numérique nous fait-il perdre la mémoire ?

C'est vrai, évolution... Les plus jeunes générations n'auront peut être pas de souci finalement.

Personnellement je ressens une frustration lorsque j'ai appris quelque chose que je n'ai pas su "fixer". Et souvent, ce sont des choses que j'ai apprises en surfant ici ou là. Quand la conversation sur le sujet va se présenter, je ne me souviendrais que des très grandes lignes, de rien d'autre, c'est une connaissance qui ne sera pas reliée à d'autres, approfondie :(

Quand j'étais môme j'ai entendu "A prendre 150 chemins, on n'arrive jamais au bout d'un seul", ça me fait un peu penser à ça...

Alors c'est impossible de tout approfondir et de tout fixer je suis d'accord. Mais quand je lis un bouquin et que je recherche plus d'infos sur son thème, je ne retiens pas correctement. Trop d'info tuerait l'info ?

Ce n'est pas une question d'intérêt c'est une question de stimulation. La mémoire de travail ok, on sait qu'elle fait appelle au cortex préfrontal, ce qui ne veut pas dire que l'occipital, le pariétal et le prémoteur ne bossent pas, ils bossent dans les tâches cognitives. Le problème ce sont les connexions. On considère qu'elles se délitent, ou se renforcent. Je sais bien que sans y prendre garde, nous sollicitons notre mémoire sans cesse, donc pas d'affolement. Mais en imaginant que certains "chemins" ne soient plus utilisés, que peut-il se passer ?

En ce qui concerne la connaissance que nous avons "perdue", à cause de la technologie, ce qui pourrait nous occasionner des problèmes si le monde devait s'écrouler, "advienne que pourra !" On ne va pas revenir en arrière.

Nous aurons alors peut être perdu une partie du chemin de raisonnement et de réflexion.

Actuellement si je pose une question sur internet c'est le système qui va chercher pour moi par rapport aux mots clés de ma question et me donner ainsi toutes les réponses disponibles. Je n'ai plus à chercher pendant des heures sur des livres les réponses à ma question. Seulement en contrepartie j'ai perdu l'habitude de me demander comment et dans quelle direction dois je chercher pour obtenir une réponse et qu'elle soit la plus complète possible. Une partie de mon raisonnement est en sommeil par ce que je compte sur la machine pour faire ce raisonnement à ma place.

Grr je sais pas si j'arrive à bien m'expliquer.

Merci.

Qui fait perdre quoi ?Voulez vous répéter la question ,je ne m'en souviens déjà plus ?

Nous aurons alors peut être perdu une partie du chemin de raisonnement et de réflexion.

Actuellement si je pose une question sur internet c'est le système qui va chercher pour moi par rapport aux mots clés de ma question et me donner ainsi toutes les réponses disponibles. Je n'ai plus à chercher pendant des heures sur des livres les réponses à ma question. Seulement en contrepartie j'ai perdu l'habitude de me demander comment et dans quelle direction dois je chercher pour obtenir une réponse et qu'elle soit la plus complète possible. Une partie de mon raisonnement est en sommeil par ce que je compte sur la machine pour faire ce raisonnement à ma place.

Grr je sais pas si j'arrive à bien m'expliquer.

Merci.

Oui les méthodes de recherche par contre devrait être enseigné au même titre qu'on enseignait à décrypter l'image. Ce sont des nécessités d'aujourd'hui... si la date de naissance de Louis IX nous échappe, nous savons comment la retrouver. C'est donc un travail sur le mode de recherche qui doit être fait, plus que sur la finalité. Apprendre que le net possède de bonnes et de mauvaises réponses... Apprendre que nos voyages sur la toile modifie les réponses à nos recherches... Les générations à venir auront plus besoin de cet acquis que de connaitre les affluents de la Loire et les départements français (traumatisme d'enfance ^^ ) . Pour illustrer, nous avions appris par coeur le noms des 4 principales iles du Japon au Collège... Qui ça intéresse soit dit en passant?... D'autant qu'il a fallu que j'aille vivre au Japon pour finalement les connaitre et associer Hokkaïdo aux villages de glace, Kyushu aux iles volcaniques fumants régulièrement, Shikoku et ses udons qui déchirent et Honshu où se trouvent les principales agglomérations que sont Tokyo, Yokohama et Osaka... Si j'avais dû voyager en Afrique, ça ne m'aurait servi à rien du tout sinon à développer mes connexions neuronales

C'est vrai, évolution... Les plus jeunes générations n'auront peut être pas de souci finalement.

Personnellement je ressens une frustration lorsque j'ai appris quelque chose que je n'ai pas su "fixer". Et souvent, ce sont des choses que j'ai apprises en surfant ici ou là. Quand la conversation sur le sujet va se présenter, je ne me souviendrais que des très grandes lignes, de rien d'autre, c'est une connaissance qui ne sera pas reliée à d'autres, approfondie :(

Quand j'étais môme j'ai entendu "A prendre 150 chemins, on n'arrive jamais au bout d'un seul", ça me fait un peu penser à ça...

Alors c'est impossible de tout approfondir et de tout fixer je suis d'accord. Mais quand je lis un bouquin et que je recherche plus d'infos sur son thème, je ne retiens pas correctement. Trop d'info tuerait l'info ?

Si j'ai appris quelque chose qui n'a pas été fixé, c'est que je ne l'ai pas utilisé assez souvent... Je perds chaque jour un peu de mon japonais (déjà très basique), mais il laisse une emprunte et l'apprentissage se fait plus vite lorsque j'ai l'occasion de pratiquer. En outre, sur des leçons "perdues" on garde une sorte de synthèse en tête qui va permettre de suivre la conversation et de débloquer des choses qu'on avait oublié.

Quand j'étais ado j'ai entendu "on ne court pas après 2 lièvres en même temps"... c'est pas pour le même délire mais ça permet aussi de se rappeler qu'on ne peut pas être spécialiste en tout. Chaque seconde des millions d'informations se greffent sur le net, des milliers de thèses sont déposées, des milliers de bouquins sont écrit... La synthèse me semble être l'avenir de l'humanité vis à vis de ces millions d'informations auquel nous n'auront jamais accès dans leur intégralité par manque de temps...

Et en même temps je pourrais aussi aller au boulot en marchant sur les mains pour me faire les muscles, mais finalement j'y vais à pied. Gagner du temps implique de se libérer du temps ailleurs... Si ta fille esquive, tout comme moi d'ailleurs, une opération mathématique, c'est peut être pour gagner du temps dans la lecture d'un livre qui va changer sa vie... Si c'est pour glander derrière effectivement ce gain de temps se transforme en temps perdu. Mais je pense qu'il faut bien se dire que des gens sont totalement allergique aux chiffres, ce qui est mon cas. Je suis bien incapable de calculer une réduction de 30% sur un prix de 113 euros, avec un papier et un crayon je pourrais finir par y arriver, de tête je pourrais peut être avoir "une louche" en découpant d'un tiers (33.33%) le prix initial... mais ce temps libre je le concentre sur des choses qui m'intéressent vraiment.

Ce que tu dis est très juste, chaque individu profite maintenant de l'avènement des technologies pour se concentrer sur ses priorités. On nous apprenait à calculer de tête (en dépit des outils très puissants dont nous étions en possession dans nos trousses) afin de finir par calculer très vite. Mais cela fait partie des compétences que doit avoir un physicien (estimer certaines valeurs de tête, et donner un résultat cohérent au final) et je comprends bien que tout le monde n'a pas les même préoccupations !

Le constat de January est quand-même alarmant : A force de compter sur ses outils, l'homme finit par devenir totalement dépendant des outils qui le font vivre. Il les utilise certes de manière optimale, mais sans eux, il ne sait plus réfléchir autrement.

Je vous rejoins tout les deux sur l'alarme à tirer, non pour stopper le train de la technologie, mais pour éviter que les passagers ne s'endorment tous à bord du train.

C'est bien entendu un risque, et là je pense un peu à l'enfant que j'ai été. Plutôt doué pour la musique, une bonne oreille qui me permettait d'écouter ma prof de piano jouer le morceau que je devais apprendre... je glandais toute la semaine, je n'avais pas besoin de savoir lire la partition parce que j'avais déjà le morceau en tête, et je pouvais le rejouer au cours suivant. Cependant ce "don" n'est pas inépuisable et il arrive un moment où il faut quand même travailler parce qu'on arrive un jour à des limites.

Le risque c'est de vivre sur un don comme de vivre avec une mémoire virtuelle consultable 24/24; il ne faut pas s'endormir dessus mais bien profiter de ce don ou de cette capacité pour aller plus loin. Mais peut être aussi qu'il nous faut expérimenter l'échec d'un don, arriver au pied du mur, se retrouver désarmer pour prendre conscience de la chose.

Je repense à la fille de January qui finalement l'emporte avec son téléphone portable et sa réduction de 20%... Peut être qu'il lui faudra vivre une expérience pour qu'elle puisse toucher très concrètement ses limites. J'ai en tête une métaphore peut être un peu flou où nous vivions dans une maison de 40m2, et où la technologie nous transporte sur un terrain de plusieurs hectares... mais tant qu'on a pas touché les limites de notre nouveau cadre de vie, on a l'impression de vivre dans l'infini. Ce qui est virtuellement le cas... Je ne sais pas si cette métaphore arrive bien à exprimer mon impression...

Le risque c'est de vivre sur un don comme de vivre avec une mémoire virtuelle consultable 24/24; il ne faut pas s'endormir dessus mais bien profiter de ce don ou de cette capacité pour aller plus loin. Mais peut être aussi qu'il nous faut expérimenter l'échec d'un don, arriver au pied du mur, se retrouver désarmer pour prendre conscience de la chose.

Absolument d'accord

Nous aurons alors peut être perdu une partie du chemin de raisonnement et de réflexion.

Actuellement si je pose une question sur internet c'est le système qui va chercher pour moi par rapport aux mots clés de ma question et me donner ainsi toutes les réponses disponibles. Je n'ai plus à chercher pendant des heures sur des livres les réponses à ma question. Seulement en contrepartie j'ai perdu l'habitude de me demander comment et dans quelle direction dois je chercher pour obtenir une réponse et qu'elle soit la plus complète possible. Une partie de mon raisonnement est en sommeil par ce que je compte sur la machine pour faire ce raisonnement à ma place.

Grr je sais pas si j'arrive à bien m'expliquer.

Merci.

Si tu y arrives, c'est ce que je voulais exprimer aussi.

J'ai un autre exemple : le GPS.

C'est terrible ce truc, si on ne fait que l'écouter, on est incapable de reprendre le même chemin. On ne regarde plus rien, on ne repère plus rien et...on ne sait plus où on est ! :D

Personnellement, il est clair que tout mes cours PDF je les imprime, car j'arrive pas à apprendre un fichier numérique, contrairement au fichier papier...

Mais globalement je suis d'accord avec vous, la technologie est une bonne chose, mais elle est beaucoup trop employée aujourd'hui... Je propose même que nous correspondions par lettre à présent !

Blague à part, je trouve effectivement que la technologie au niveau personnel est trop omniprésente. Au niveau professionnel je le conçois, car le numérique est un outil de travail (bien que la feuille et le stylo sont la bienvenue dans certaines conditions).

Le plus déroutant est qu'aujourd'hui, certaines industries développent leur produit pour les consommateurs personnels et non professionnels. Le plus bel exemple est Windows, qui c'est clairement développé pour le grand public et non pour les professionnels (et beaucoup bosse dessus quand même...). Un professionnel en informatique bosse sur Linux ou Mac, mais pas Windows. Les autres (genre moi, quoi que je suis qu'un étudiant.. passons), on fait avec. Toutefois dans un cadre professionnel, Windows est moins performant...

Si tu y arrives, c'est ce que je voulais exprimer aussi.

J'ai un autre exemple : le GPS.

C'est terrible ce truc, si on ne fait que l'écouter, on est incapable de reprendre le même chemin. On ne regarde plus rien, on ne repère plus rien et...on ne sait plus où on est ! :D

Entièrement d'accord... personnellement je ne l’utilise que dans de rare cas... mes parents en sont encore à la carte que tu lis durant le trajet, moi je retiens les noms des villes/villages où je dois passer, de façon à imprégner des lieux pour le retour. Et puis quand on ouvre les yeux, la France c'est globalement bien indiqué !

Nous confions de plus en plus le soin à des appareils d’enregistrer les informations à notre place. Le fait de se reposer sur les technologies numériques pourrait permettre à notre cerveau de se consacrer à d’autres tâches. Mais cela ne risque-t-il pas, à terme, d’affaiblir notre mémoire ?

Il y a même plus simple comme constat, ceux qui prennent des notes de cours sur PC, contre ceux qui le font sur feuille manuscrite, se remémorent moins bien que leurs homologues papier-crayon, du cours, et ça c'est du court, voire moyen terme!