Aller au contenu

Vaut-il mieux dans la vie, tendre vers: être spécialiste, généraliste ou polymathe ou naif


deja-utilise

Messages recommandés

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 848 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Tout est dans le titre!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Animateur, Le gras c'est la vie, 35ans Posté(e)
Kyoshiro02 Animateur 21 295 messages
35ans‚ Le gras c'est la vie,
Posté(e)

je dirais généraliste ou polymathe (ce qui est mon cas)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 978 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Ma réponse naturelle serait : il vaut mieux être ce qui nous correspond le mieux, c'est-à-dire ce qui nous permet de nous sentir le mieux.

Mais : être spécialiste, c'est une nécessité quand il s'agit d'aller au-delà d'une simple connaissance, à savoir la recherche dans un domaine. Cela peut amener à éclipser le reste, la spécialisation en tout étant impossible de nos jours. La spécialisation est particulièrement intéressante quand il s'agit de son application, même si la passion peut suffire. Nous admirons, finalement, ces personnes-là qui en savent énormément sur un sujet, d'autant plus qu'elles sont bien souvent curieuses pour de nombreuses autres choses.

Généraliste, c'est nécessaire aussi. Comment ne pas penser, ici, à la médecine, avec le lien du spécialiste. Seulement, le généraliste est là pour aiguiller, il aura du mal à comprendre quelque chose de trop complexe, de trop spécifique, justement. Il sait beaucoup, mais ne sait pas toujours assez précisément quand le cas devient complexe. Mais tu entends surement ici un ensemble de nombreux domaines, contrairement à un. Là encore, l'idée se maintient, je crois. Ce n'est pas blâmable dans la mesure où la curiosité est une excellente chose. Il ne faut simplement pas rester dans l'excessif superficiel. Généraliste, oui, mais pas uniquement sur de larges bords. Autrement dit, prétendre viser un minimum le spécialiste.

Le polymathe semble du coup une espèce de cas idéal pour l'érudit. Quand il s'agit d'appliquer, je pense que le premier cas est meilleur, et idéalement le premier couplé avec le second, afin de comprendre tous les enjeux d'une question donnée.

Naïf, c'est la situation à renier, en général. Je ne serais pas aussi dur : je le suis moi-même, nous le sommes tous à notre manière. Tel que je le comprends, j'aurais d'ailleurs davantage parlé d'ignorant que de naïf. Nous pouvons être très savant tout en étant naïf, et inversement.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
pere_vert Membre 3 856 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Tout est dans le titre!

Je pense qu'il vaut mieux commencer par se spécialiser et chercher à généraliser ses connaissances ensuite si on en a la curiosité.

Etre généraliste pour se spécialiser ensuite, c'est comme apprendre ce qu'est un hyperplan avant d'apprendre ce qu'est un plan huh7re.gif et toutes ses particularités. C'est faisable mais ce n'est pas si naturel que ça.

Là je réponds à "par quoi commencer". Mais il vaut mieux commencer par être naif pour ne pas être pollué par des préjugés.

Autrement, à la question du sujet, je dirais qu'il vaut mieux être polymathe. Mais la probabilité de le devenir étant si faible, on risque d'être déçu et de ne devenir qu'un généraliste touche à tout mais bon nul part ^^

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Leopardi
Invités, Posté(e)
Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
Posté(e)

Vaut-il mieux "dans la vie" : c'est-à-dire ? Est-ce que tu parles du travail ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 51ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)

Je me dis que c'est le regard naïf qui fait le polymathe, le spécialiste ou le généraliste . Un regard neutre sur les choses pour apprendre à les connaître sans se projeter dedans.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
[Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible],
Posté(e)

Je viens d'apprendre un nouveau mot : polymathe (très poétique et une sonorité empreinte de sensualité, même).

"Bonsoir, je suis polymathe... oui, je sais... on me dit ça à chaque fois... allons finir la soirée ailleurs, chérie." <-- La classe, non ?

Pour (m')emballer, ça le fait... maintenant, savoir s'il vaut mieux tendre à l'être dans LA VIE, la question vaut son pesant de théorie(s).

Tout est dans le titre!

Tu as raison, tout est dans le titre mais pas dans le bon ordre.

Lorsque je relis la définition du naïf, je peux constater que c'est ainsi que chaque Homme vient au monde : naturel, spontané et sincère.

Bien entendu, ces qualités vont être bridées ou plutôt défigurées par l'éducation nécessaire à notre mode de vie en société.

L'enfant devra chasser son naturel ("Non, c'est pas bien de mettre le doigt dans son nez !") et de fil en aiguille, sa spontanéité se verra contrainte à s'intérioriser et parce qu'il aura à coeur de plaire à son entourage, il en perdra toute sincérité ("Promis, j'ai arrêté de mettre le doigt dans mon nez depuis très longtemps...").

Son éducation va être longue, très longue... trop longue. Elle va l'entraîner vers l'ingurgitation d'une multitude de choses à savoir, à connaître, à apprendre : ce sera durant cette période qu'il pourra être qualifié de "généraliste".

Je dirais que beaucoup de personnes, de nos jours, n'ont jamais osé dépasser ce stade ou du moins, ne l'ont pas encore exploré pleinement et ne peuvent donc pas se qualifier pour l'étape suivante.

Devenir "spécialiste" !

Il y a, dans cette notion de spécialiste, une vue plongeante vers le don, notre inné. Ce qui est soi. Et pour cause, il s'agit là d'un travail en profondeur : retourner chercher cette part de naturel que l'éducation avait chloroformée. Oui mais voilà, même en ayant recontacté notre inné, nous continuons à rester conforme aux exigences de notre société et donc de notre éducation (qui aura été un peu revisitée, durant le travail sur soi) car sans les "autres" pour nous reconnaître "spécialiste", nous ne sommes rien...

C'est dans ce constat un peu pathétique qu'un individu va alors se tourner vers la polymathie. Après tout, en devenant spécialiste, avant de constater qu'il avait besoin des "autres" , il a vécu un instant magique car il a touché du doigt, non pas l'intérieur de son nez mais, la félicité. Alors, il va ouvrir sa quête vers d'autres spécialités, chercher d'autres dons qui l'animent secrètement...

Mais au fond, tout ce qu'il cherche sans le savoir vraiment, c'est de redevenir celui qui l'était : un pur naïf.

Alors, le peut-on ?

Je ne pense pas que chaque personne soit capable d'y parvenir. Il faudrait abandonner toute crainte de solitude et toute angoisse d'abandon. C'est colossal !

Le doit-on ?

Oui, il vaut mieux, dans la vie, tendre à être naïf et nous nous le devons personnellement. Retrouver son naturel, sa spontanéité et sa sincérité est l'état le plus sage qu'un Homme puisse atteindre mais, cela soulève une question : comment ?

Oser être naïf envers soi, peut-être ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Serial profiler, 49ans Posté(e)
Bart_Sylvain Membre 1 696 messages
49ans‚ Serial profiler,
Posté(e)

Il faut de tout pour faire un monde et nul n'a plus de valeur qu'un autre

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
[Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible],
Posté(e)

Anna Kronisme ! :bave:

Dis-moi que tu es polymathe... blush.gif

Il faut de tout pour faire un monde et nul n'a plus de valeur qu'un autre

Tu as raison, la valeur est d'ailleurs une notion qui n'existerait pas sans la vie en société et c'est bien ce qui nous encombre ici. Finalement, cette bonne vieille phrase :

"Tu es naïveté et tu retourneras à la naïveté" [Anna Kronisme - Verset 7 - Chemin de la Vie Kronique]

Cette bonne vieille phrase, disais-je, nous fait savoir que la vérité est ailleurs...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 978 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)
"Tu es naïveté et tu retourneras à la naïveté" [Anna Kronisme - Verset 7 - Chemin de la Vie Kronique]

:smile2:

Un classique. A lire et à relire.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 10ans Posté(e)
Marioons Membre 217 messages
Baby Forumeur‚ 10ans‚
Posté(e)

Retrouver son naturel, sa spontanéité et sa sincérité est l'état le plus sage qu'un Homme puisse atteindre

Bonjour à tous

Si l'on se pose la question de "vaut-il mieux" pour être heureux individuellement, je rejoindrais en effet Anna Kronisme dans l'idée que l'on ne peut être véritablement heureux qu'en renouant avec notre nature, notre spontanéité. Cette nature est elle identique ou différente pour chacun ? Il semble que certains dès le plus jeune âge seront passionnés dans un seul domaine et ne feront pratiquement que cela, et d'autres toucheront à tout. Mais j'émet un doute sur ce que j'avance car je n'ai pas assez étudié les enfants pour en être sûre : peut-être quand on est petit est-on spontanément curieux de tout ? Du coup nous serions tous à l'origine spontanément généralistes, et c'est la vie en société qui nous pousserait à nous spécialiser, en faveur de l'efficacité à court terme ?

Si l'on se pose cette question au niveau plus large de l'espèce elle-même, alors un extrait du livre "Comment j'ai mangé mon père" de Roy Lewis pourrait être intéressant. Il questionne entre autre sur la nécessité du progrès, en utilisant les pensées et dialogues qu'auraient pu avoir les premiers hommes. Lors d'une discussion, papa préhistorique soutien que les animaux trop spécialisés (ex: tigres aux dents de sabres spécialement affublés pour la chasse) perdent en adaptabilité.

(citation du passage : "c'est de la pure spécialisation [...]. Ces bêtes-là sont de superbes machines à chasser, mais à fonction unique. Pour tuer le gibier, elles sont trop parfaites, et voilà leur faiblesse. Il ne le reste aucun progrès à faire, et elles n'évolueront pas plus loin, croyez-moi. Malgré toute leur force et toute leur astuce, que le gibier vienne à disparaître, et c'est la mort sans phrase. Elles ne sauraient pas faire comme nous, et traverser la mauvaise passe avec de la noix de coco..."

La polymathie si on avait le choix semble bien sûr l'idéal en terme d'efficacité à court et long terme, car la connaissance accrue dans un domaine précis serait sans cesse replacée dans un contexte global grâce à la l'ouverture à d'autres disciplines. Et l'approfondissement de ces autres domaines permettrait de pousser indirectement encore plus loin la connaissance dans le domaine de départ (puisque parfois des mêmes "lois" régissent des domaines en apparence très différents).

Bref, vaut-il mieux, je ne sais, pas, en ce qui me concerne c'est vrai que j'ai énormément de mal à me focaliser sur un seul domaine et à faire le deuil de tous les autres tellement tout me paraît potentiellement passionnant ^^ Et en même temps quel plaisir que d'approfondir un même sujet...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 848 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Ma réponse naturelle serait : il vaut mieux être ce qui nous correspond le mieux, c'est-à-dire ce qui nous permet de nous sentir le mieux.

Mais : être spécialiste, c'est une nécessité quand il s'agit d'aller au-delà d'une simple connaissance, à savoir la recherche dans un domaine. Cela peut amener à éclipser le reste, la spécialisation en tout étant impossible de nos jours. La spécialisation est particulièrement intéressante quand il s'agit de son application, même si la passion peut suffire. Nous admirons, finalement, ces personnes-là qui en savent énormément sur un sujet, d'autant plus qu'elles sont bien souvent curieuses pour de nombreuses autres choses.

Généraliste, c'est nécessaire aussi. Comment ne pas penser, ici, à la médecine, avec le lien du spécialiste. Seulement, le généraliste est là pour aiguiller, il aura du mal à comprendre quelque chose de trop complexe, de trop spécifique, justement. Il sait beaucoup, mais ne sait pas toujours assez précisément quand le cas devient complexe. Mais tu entends surement ici un ensemble de nombreux domaines, contrairement à un. Là encore, l'idée se maintient, je crois. Ce n'est pas blâmable dans la mesure où la curiosité est une excellente chose. Il ne faut simplement pas rester dans l'excessif superficiel. Généraliste, oui, mais pas uniquement sur de larges bords. Autrement dit, prétendre viser un minimum le spécialiste.

Le polymathe semble du coup une espèce de cas idéal pour l'érudit. Quand il s'agit d'appliquer, je pense que le premier cas est meilleur, et idéalement le premier couplé avec le second, afin de comprendre tous les enjeux d'une question donnée.

Naïf, c'est la situation à renier, en général. Je ne serais pas aussi dur : je le suis moi-même, nous le sommes tous à notre manière. Tel que je le comprends, j'aurais d'ailleurs davantage parlé d'ignorant que de naïf. Nous pouvons être très savant tout en étant naïf, et inversement.

Oui dans un cadre de bienêtre il vaut mieux être en accord avec soi-même, sauf que nous vivons nécessairement au milieu d'autres individus, avec lesquels nous devons plus ou moins coopérer!

Dans une société ultra-structurée comme la nôtre, il est inévitable qu'il y ait des spécialistes, qui dépendent d'une structure commune, où leur art peut s'exprimer au mieux.

Le généraliste, étant plus averti de la diversité du monde, n'est pourtant calé en rien, autant le premier sait beaucoup sur peu, que le second sait peu sur beaucoup, difficile d'être pleinement satisfait d'un tel constat, en mathématique la surface, engendrée par la courbe de " connaissances " avec pour x l'étendu des domaines de compétences, et pour y la hauteur/niveau atteint, est quasiment nulle!

Le polymathe, qui se voit multiplier aussi bien sa base que sa hauteur, a une vraie substance/consistance, mais au détriment très certainement de toute autre activité en dehors de ses nombreuses passions, de plus il ne suffit pas de le désirer pour l'être, cela demandera des efforts, du temps, une certaine capacité qui n'est sans doute pas à la portée de tout un chacun. Il peut si il le souhaite, être bien plus autonome que les autres catégories, on pourrait presque opposer un travail coopératif, à un travail individuel, il est admis que le travail d'équipe est plus riche que la somme des individus pris isolément, mais je suppute qu'il n'en va pas ainsi du polymathe, pouvant remplacer avantageusement l'équipe en question, car il n'y aura pas d'ego à harmoniser, contre productif en général, ni de problème de communication.

Finalement le naïf/simple, qui n'a aucune prétention, vivra au gré des vents, s'appuyant sur les généralistes, les spécialistes, s'en remettant par confiance à la bonne volonté, au savoir-faire d'autrui, délaissant les problèmes et autres questions épineuses à d'autres, il pourra s'affairer à s'occuper de lui, et de ses semblables dans l'ignorance quasi absolue de ce qui se trame autour de lui, et même si il en est affecté, il s'en remettra à la bonne grâce de ceux qui savent, pouvant ainsi continuer à vaquer à ses occupations favorites.

Et comme nous ne connaissons pas le but de nos existences, à bien y regarder, il aurait mieux valu que l'humanité reste sotte, ce qui l'aurait préservé d'elle-même, et la planète nous en aurait été reconnaissante.

Autrement, à la question du sujet, je dirais qu'il vaut mieux être polymathe. Mais la probabilité de le devenir étant si faible, on risque d'être déçu et de ne devenir qu'un généraliste touche à tout mais bon nul part ^^

Le devenons nous, ou le sommes nous en devenir/potentiellement?

Vaut-il mieux "dans la vie" : c'est-à-dire ? Est-ce que tu parles du travail ?

Comme tu le sens! Travail, privé, passion, société...

Je me dis que c'est le regard naïf qui fait le polymathe, le spécialiste ou le généraliste . Un regard neutre sur les choses pour apprendre à les connaître sans se projeter dedans.

On est jamais neutre, on est toujours guidé/animé par quelque chose, il vaut donc mieux reconnaitre ce qui nous pousse à agir, que de chercher à les neutraliser.

Le polymathe peut se faire passer, se comporter comme un naïf si cela lui chante, mais un naïf ne pourra pas jouer le polymathe.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité un musulman
Invités, Posté(e)
Invité un musulman
Invité un musulman Invités 0 message
Posté(e)

Le mieux, c'est de se croire naïf même si l'on est polymathe.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 978 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Finalement le naïf/simple, qui n'a aucune prétention, vivra au gré des vents, s'appuyant sur les généralistes, les spécialistes, s'en remettant par confiance à la bonne volonté, au savoir-faire d'autrui, délaissant les problèmes et autres questions épineuses à d'autres, il pourra s'affairer à s'occuper de lui, et de ses semblables dans l'ignorance quasi absolue de ce qui se trame autour de lui, et même si il en est affecté, il s'en remettra à la bonne grâce de ceux qui savent, pouvant ainsi continuer à vaquer à ses occupations favorites.

Et comme nous ne connaissons pas le but de nos existences, à bien y regarder, il aurait mieux valu que l'humanité reste sotte, ce qui l'aurait préservé d'elle-même, et la planète nous en aurait été reconnaissante.

Pour les trois premiers, nous sommes globalement d'accord, il me semble.

Concernant le naïf, j'ai plus de mal. Est-ce que les trois autres ne font pas, finalement, ce qui leur convient aussi ? En quelque sorte, est-ce que s'occuper de tous, ce n'est pas aussi s'occuper de soi ? De manière générale, nous sommes tous naïfs, du moins dans l'aspect "s'en remettre à la bonne grâce" d'autrui, n'étant personnellement jamais spécialiste en toute chose. Je pars du principe que le professeur, le scientifique, sait ce qu'il dit, et qu'il dit ce qu'il sait. Personne ne remet tout en question. Savoir confiance en l'autre n'a rien de naïf, en tout cas je trouve. Maintenant, tu parles plutôt de quelque chose qui est systématique, une solution de facilité. C'est vrai, en un sens. Mais, et il y a un mais, tout le monde n'est pas porté, et ne doit pas l'être, vers ce qui nous intéresse ici. Tout le monde n'a pas à être un physicien ou un économiste. Il faut aussi un agriculteur, qui a lui-même une science que aucun des précédents ne connaît forcément, un ouvrier, etc. La tête ne peut pas grand chose sans ses bras. Donc oui, tout le monde ne s'attèle pas aux questions les plus complexes. Tout le monde n'a pas à le faire, quand bien même la démocratie en rêverait. Ce qui n'empêche pas, dans l'idéal, de le faire.

Le but de notre existence ? Mais c'est pure croyance. Pourquoi y aurait-il un but ? La nature ne réfléchit pas en terme de but. Elle construit et déconstruit, creuse et comble. La planète n'a que faire de notre comportement animal. Elle a connu des crises par le passé, elle en connaîtra probablement plus d'une dans le futur. Non, la seule petite bête qui a à craindre quelque chose ici, c'est nous. Les crises biologiques, géologiques, et tout ce que nous voulons bien imaginer, notre petite Terre bleue actuelle en a essuyé pas mal.

De là à dire que nous aurions dû rester sot ? Le seul à réfléchir en terme de mérite, c'est bien l'homme. Et même s'il démérite parfois, c'est vrai, cela reste son mérite. Le défaut majeur que je vois ici est celui de ne voir que la face sombre de la pièce sans même jeter un oeil vers celle qui est claire. Comment prétendre à faire mieux si nous considérons sans cesse que nous ne méritons pas de faire mieux ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 848 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Mais au fond, tout ce qu'il cherche sans le savoir vraiment, c'est de redevenir celui qui l'était : un pur naïf.

On ne peut bien évidemment pas faire machine arrière, sauf pour les amnésiques, qui eux courent après leur passé/identité, car paradoxalement nous nous sommes construit et ce que nous sommes devenus est dorénavant ce qui nous caractérise. Je dirai que ce qui importe, ce n'est pas tant de tendre vers une certaine naïveté, mais de reconnaître qui nous sommes vraiment, ce que la vie a fait de nous, par choix ou circonstances, et essayer de faire en sorte d'adapter sa vie, à ce que nous sommes, sans aucune souffrance, regret, désillusion, frustration, car le bonheur est peut-être tout simplement dans l'absence de maux! Et non pas dans la réalisation de désirs qui se succèdent au gré des envies consuméristes, de jalousie, de supériorité ...

Alors, le peut-on ?

Je ne pense pas que chaque personne soit capable d'y parvenir. Il faudrait abandonner toute crainte de solitude et toute angoisse d'abandon. C'est colossal !

Le doit-on ?

Oui, il vaut mieux, dans la vie, tendre à être naïf et nous nous le devons personnellement. Retrouver son naturel, sa spontanéité et sa sincérité est l'état le plus sage qu'un Homme puisse atteindre mais, cela soulève une question : comment ?

Oser être naïf envers soi, peut-être ?

Comme l'a dit Jedino, chacun devrait tendre vers ce qui lui correspond, et non pas être balloté dans tous les sens, jusqu'à se retrouver sur une voie imposée par des forces extérieures, les personnes les plus épanouies semblent être justement celles qui font leur passion, qu'elle soit unique ou plurielle. Il ne faut pas jeter l'eau du bain avec le bébé, c'est bien grâce à ce que les autres nous ont apportés que nous pouvons jouir de la vie, autrement nous ne serions que pulsions sauvages incohérentes, soumis à la rudesse des heurts provoqués par ces autres fougueux.

Chacun à sa manière peut, avec quelques efforts s'accomplir ou se trouver une raison de vivre, mais il faut bien commencer par identifier correctement ce que nous voulons au plus profond de notre être, ce qui nous pousse à vivre, en dehors de l'instinct de survie, il faut ce travail accompli, restera à y tendre de toutes ses forces, et c'est précisément ici, que dans un monde de facilité, la grande majorité baissera les bras, préférant la simplicité de succomber aux appels miroitants plutôt que suivre la voie difficile et périlleuse de l'individualité intrinsèque et non celle de l'individu hédoniste conditionné.

On a rien sans rien: no pain, no gain! en quelque sorte.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 848 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour toute seule,

Si l'on se pose la question de "vaut-il mieux" pour être heureux individuellement, je rejoindrais en effet Anna Kronisme dans l'idée que l'on ne peut être véritablement heureux qu'en renouant avec notre nature, notre spontanéité. Cette nature est elle identique ou différente pour chacun ? Il semble que certains dès le plus jeune âge seront passionnés dans un seul domaine et ne feront pratiquement que cela, et d'autres toucheront à tout. Mais j'émet un doute sur ce que j'avance car je n'ai pas assez étudié les enfants pour en être sûre : peut-être quand on est petit est-on spontanément curieux de tout ? Du coup nous serions tous à l'origine spontanément généralistes, et c'est la vie en société qui nous pousserait à nous spécialiser, en faveur de l'efficacité à court terme ?

Oui ( Cf: Comment pensent les bébés ), nos enfants, dès le plus jeune âge font montre d'une curiosité digne d'un scientifique, sur tout! Puis en grandissant, l'enfant se focalise sur ce qui continue à le stimuler, ce qui peut être n'importe quoi, rien n'est joué d'avance, l'environnement influencera énormément les choix possibles! Ou même l'état d'esprit.

Par exemple tous les enfants sont capables de comprendre les syllabes des langues étrangères, mais si cela n'est pas exploité rapidement, cette faculté disparait. Il y a une sorte de sélection, un tri, pour maximiser les ressources sur ce qui est présent.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 848 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Concernant le naïf, j'ai plus de mal. Est-ce que les trois autres ne font pas, finalement, ce qui leur convient aussi ? En quelque sorte, est-ce que s'occuper de tous, ce n'est pas aussi s'occuper de soi ? De manière générale, nous sommes tous naïfs, du moins dans l'aspect "s'en remettre à la bonne grâce" d'autrui, n'étant personnellement jamais spécialiste en toute chose. Je pars du principe que le professeur, le scientifique, sait ce qu'il dit, et qu'il dit ce qu'il sait.

Pas toujours, qui fait ce qu'il veut vraiment faire, la plupart des gens exerce un métier à défaut d'un autre, c'est plus souvent par dépit ou nécessité.

Le scientifique ne sait pas, il crée des explications vraisemblables et en fait part, nul ne peut comprendre indéfiniment dans les strates inférieures.

Personne ne remet tout en question.

Ton serviteur en l'occurrence! Cela s'appelle le scepticisme il me semble.

Tout le monde n'a pas à être un physicien ou un économiste. Il faut aussi un agriculteur, qui a lui-même une science que aucun des précédents ne connaît forcément, un ouvrier, etc. La tête ne peut pas grand chose sans ses bras. Donc oui, tout le monde ne s'attèle pas aux questions les plus complexes. Tout le monde n'a pas à le faire, quand bien même la démocratie en rêverait. Ce qui n'empêche pas, dans l'idéal, de le faire.

Ah mais, j'ai jamais dit une chose pareil Jedino, que les spécialistes ou le généralistes soient dans un champs, dans un laboratoire, un bureau, sur un chantier, qu'ils s'activent manuellement ou plus intellectuellement, n'a que peu d'importance.

Le but de notre existence ? Mais c'est pure croyance. Pourquoi y aurait-il un but ? La nature ne réfléchit pas en terme de but. Elle construit et déconstruit, creuse et comble. La planète n'a que faire de notre comportement animal. Elle a connu des crises par le passé, elle en connaîtra probablement plus d'une dans le futur. Non, la seule petite bête qui a à craindre quelque chose ici, c'est nous. Les crises biologiques, géologiques, et tout ce que nous voulons bien imaginer, notre petite Terre bleue actuelle en a essuyé pas mal.

Si nous ne savons d'où nous venons, il est quand même rassurant de savoir où l'on va, je prends jamais la voiture sans savoir où je vais, et si je vais des courses sans savoir exactement ce que je vais prendre, je sais au moins que j'ai un besoin à assouvir, nos vies entières fonctionnent sur le même principe, la but peut très bien être à court terme et renouvelable, aucune planification à long terme, ce qui correspondrait à ton carpe diem.

Certes la planète a connu des crises bien avant l'avènement de l'être humain, mais celui-ci est conscient comme aucun autre animal, se qualifie d'intelligent, se place au sommet du règne du vivant, alors qu'il crée une situation le conduisant lui et les autres organismes à leurs pertes, le tout consciencieusement, une première.

De là à dire que nous aurions dû rester sot ? Le seul à réfléchir en terme de mérite, c'est bien l'homme. Et même s'il démérite parfois, c'est vrai, cela reste son mérite. Le défaut majeur que je vois ici est celui de ne voir que la face sombre de la pièce sans même jeter un oeil vers celle qui est claire. Comment prétendre à faire mieux si nous considérons sans cesse que nous ne méritons pas de faire mieux ?

Oui rester à l'état de nature, en phase avec notre condition animale, qui ne se retrouve plus dans cette oppression permanente de la démesure, du gigantisme, de l'accroissement, de la multiplication, de l'accélération permanente etc...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
[Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible],
Posté(e)

On ne peut bien évidemment pas faire machine arrière, sauf pour les amnésiques, qui eux courent après leur passé/identité, car paradoxalement nous nous sommes construit et ce que nous sommes devenus est dorénavant ce qui nous caractérise. Je dirai que ce qui importe, ce n'est pas tant de tendre vers une certaine naïveté, mais de reconnaître qui nous sommes vraiment, ce que la vie a fait de nous, par choix ou circonstances, et essayer de faire en sorte d'adapter sa vie, à ce que nous sommes, sans aucune souffrance, regret, désillusion, frustration, car le bonheur est peut-être tout simplement dans l'absence de maux! Et non pas dans la réalisation de désirs qui se succèdent au gré des envies consuméristes, de jalousie, de supériorité ...

Comme l'a dit Jedino, chacun devrait tendre vers ce qui lui correspond, et non pas être balloté dans tous les sens, jusqu'à se retrouver sur une voie imposée par des forces extérieures, les personnes les plus épanouies semblent être justement celles qui font leur passion, qu'elle soit unique ou plurielle. Il ne faut pas jeter l'eau du bain avec le bébé, c'est bien grâce à ce que les autres nous ont apportés que nous pouvons jouir de la vie, autrement nous ne serions que pulsions sauvages incohérentes, soumis à la rudesse des heurts provoqués par ces autres fougueux.

Chacun à sa manière peut, avec quelques efforts s'accomplir ou se trouver une raison de vivre, mais il faut bien commencer par identifier correctement ce que nous voulons au plus profond de notre être, ce qui nous pousse à vivre, en dehors de l'instinct de survie, il faut ce travail accompli, restera à y tendre de toutes ses forces, et c'est précisément ici, que dans un monde de facilité, la grande majorité baissera les bras, préférant la simplicité de succomber aux appels miroitants plutôt que suivre la voie difficile et périlleuse de l'individualité intrinsèque et non celle de l'individu hédoniste conditionné.

On a rien sans rien: no pain, no gain! en quelque sorte.

Je ne pense pas que recontacter sa nature propre, sa spontanéité et sa sincérité soit une porte ouverte à l'oubli de ce que nous sommes, de qui nous sommes et de ce que la "vie" a fait de nous et encore moins comme un laisser-aller égocentrique vers les désirs sombres que tu énumères.

Je le perçois davantage comme un nettoyage à haute pression. Se débarrasser de la crainte d'être exclu en étant soi sans pour autant causer du tort à son prochain. Trouver un juste équilibre entre soi et les autres.

Tu parles des personnes épanouies dans leur(s) passion(s)... crois-tu qu'elles se soucient du regard des moqueurs, de ceux qui les considèrent parfaitement folles ou excentriques. Elles se sont débarrassé de cette peur de ne pas être aimées de tous. Généralement, elles auront davantage de contacts sociaux avec d'autre passionnés et formeront un microcosme à l'intérieur d'une société. A minima, quelques tentatives de se mélanger aux "autres" mais de façon brève car il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, aussi, leurs spécialités resteront personnelles et parfois partagées avec qui veut apprendre.

Nous ne pouvons pas nous couper du monde (quoique, l'ermite ou le sage me feraient mentir) mais, force est de constater que nous devons en créer un pour y appartenir.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Oui ( Cf: Comment pensent les bébés ), nos enfants, dès le plus jeune âge font montre d'une curiosité digne d'un scientifique, sur tout! Puis en grandissant, l'enfant se focalise sur ce qui continue à le stimuler, ce qui peut être n'importe quoi, rien n'est joué d'avance, l'environnement influencera énormément les choix possibles! Ou même l'état d'esprit.

Par exemple tous les enfants sont capables de comprendre les syllabes des langues étrangères, mais si cela n'est pas exploité rapidement, cette faculté disparait. Il y a une sorte de sélection, un tri, pour maximiser les ressources sur ce qui est présent.

Pour être plus précis sur ce sujet, on observe que le cerveau des bébés et des jeunes enfants a une plasticité plus grande que celle des adultes. C'est-à-dire qu'ils sont configurés pour s'adapter rapidement à la nouveauté, et pour apprendre rapidement. Si le cerveau des adultes perd en plasticité, en revanche, il gagne dans la complexité des connections. C'est-à-dire que leur engin leur permet de développer et d'affiner des séquences de connaissances à un degré de précision que les bébés ne peuvent pas connaître.

Ceci tend à démontrer scientifiquement ce que Anna avançait, à savoir que l'on commence d'abord par devenir des généralistes, et que nous nous spécialisons par la suite. Sinon, la différence entre spécialisation et polymathie n'est pas vraiment importante du point de vue de l'étude de l'apprentissage - mais c'est vraiment sympa de nous avoir appris le mot Déjà.

***

La spécialisation nous plonge dans un monde de schémas théoriques rigides, de gestes et de trajectoires répétées. Elle risque à terme de nous rendre analogues à des machines. Comme ce philosophe à l'esprit desséché qui serait devenu une machine à lire et à citer des auteurs et qui y aurait perdu quoi ? Le fil de sa vie. La teneur de l'élan originel qui l'a jadis poussé vers la philosophie. Il ne serait devenu qu'un rouage dans la grande machine collective du savoir. Mais un homme n'est pas qu'un rouage: c'est un élan, c'est un essor, c'est une aspiration, c'est une vie. Notre identité se construit certes d'une part de manière dialogique (à la manière d'un dialogue) avec les autres, mais elle a aussi une source autonome. C'est à cette autonomie perdue que nous faisons référence lorsque nous parlons d'une "naïveté à retrouver". Peut-être notre philosophe retrouvera-t-il éventuellement la force de s'adonner à la recherche philosophique, à développer ses propres pensées, mais peut-être aussi découvrira-t-il que son rôle profond est bien d'être un gardien du savoir philosophique et que, sans bouleverser sa vie, il pourra la considérer dorénavant d'un regard nouveau, et se sentir comme étant entièrement partie prenante de son destin, et non seulement un rouage au mouvement insensé.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×