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Qu'est-ce qu'un bon philosophe ?

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deja-utilise

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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Je parle de l'accord des philosophes. L'un d'eux, cité d'ailleurs par Pierre le Bon, a écrit:

«Si tu examines correctement ce que je te dirai, ainsi que les témoignages des Anciens, tu connaîtras bien et ouvertement que nous nous accordons tous en une seule chose».

Après quoi, Pierre le Bon dresse une assez longue liste de ces philosophes anciens: Hermès («père et prophète des philosophes»), Pythagore, Anaxagore, Socrate, Platon, Démocrite, Zénon, Héraclite etc. etc.

On lit aussi dans l'ouvrage de Bebescourt (sous-titré La Vérité !):

«... l'unique objet qui exerça jadis les plus savantes plumes de la Grèce».

La vérité se trouverait donc là où les philosophes s'accordent entre eux.

En quoi tous les philosophes s’accordent-ils entre eux ? Sur la nécessité de réfléchir notre rapport à la vie afin de rendre celle-ci meilleure, de cultiver le doute et de se méfier de ce que le peuple tient pour acquis (pour résumer grossièrement). Voilà ce qui est à peu près invariable d’une époque à l’autre et qui constitue le fil conducteur de ce qu’on appelle la philosophie.

Après, tout votre propos nébuleux sur la nature de la vérité est quelque peu obsolète. Obsolète car les conditions de recevabilité d’une thèse n’ont plus à être établies, les structures qui encadrent le cours du savoir, tant scientifique que philosophique ayant atteint une certaine maturité.

Il n’y a guère que dans le domaine de l’éthique individuelle que cette maturité soit toujours à refaire et donc jamais acquise, car là l’expérience ne repose pas sur des bases communes à établir mais bien sur un devenir singulier à définir. Aussi parler de vérité dans ce contexte n’a plus de sens pour personne depuis longtemps déjà – je veux dire personne qui soit doué d’un esprit critique, entendu que la masse a ses vérités aux critères souvent arbitraires. C’est pourquoi on peut plutôt, comme le fait Bergson, parler de l’intuition : de ce qu’elle signifie, de la manière dont on peut la rencontrer, de sa valeur, etc. Cette façon de faire présente deux avantages significatifs : elle nous présente un processus somato-psycho-épistémologique analysable et commun à tous plutôt qu’une nébuleuse entreprise d’exégèse antique telle que celle que vous nous proposez et d’autre part, elle dissipe le malaise (palpable sur ce fil de discussion) lié à l’inévitable composante morale qui flotte autour de votre démarche.

Le malheur veut que la plupart du temps, nous les étudions en ne remarquant et en ne retenant chez eux que ce qui semble les différencier entre eux, si bien que nous croyons voir dix, cent, mille philosophies différentes là où il s'agirait plutôt de reconnaître la “seule chose”, l' “unique objet” dont ils nous parlent en mots chaque fois différents.

L’analyse de ce qui rassemble les philosophes est d’habitude présentée de manière implicite dans une étude quelconque. Ainsi, si on traite de ce qu’est la philosophie politique, on exposera d’abord ce qu’est la philosophie politique, ce que sont ses problèmes, ses enjeux, ses courants, ses méthodes, ses objectifs, ses idéaux, etc. Bref, on expose ce qui lie les philosophes traités entre eux. Même chose si on prend la philosophie générale. Puis chaque philosophe sera présenté dans la singularité propre de son parcours, de son devenir de philosophe, de manière à ce que son œuvre soit contextualisée et caractérisée. Mais le socle commun est nécessairement présenté en premier lieu car sans ce socle, la possibilité même de mener une étude rassemblant plusieurs philosophes différents n’existerait pas.

En somme, je ne sais pas trop de quoi vous voulez parler avec votre « la plupart du temps… » ! :D

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Je ne retiens que ce qui me choque, puisque pour le reste j'ai apprécié l'analyse dialectique indispensable pour aborder le sujet, et de se concentrer pourquoi pas sur la philosophie d'abord.

Pas du tout, ceux qui manipulent une langue, manipule des symboles, mais en aucun cas des concepts.

Je crois que cette réponse est bien trop catégorique, même si je concède que ce ne soit pas en permanence, tout un chacun utilise des concepts, comme arbre, maison, vêtements, animaux etc...

Pour les symboles, je vais redire ce que j'ai dit ailleurs, on sait aujourd'hui que la lecture n'est intelligible qu'à la condition irréductible de s'entendre lire dans sa tête, c'est à dire que la simple vue des symboles de l'écriture alphabétique est totalement inefficace, ce qui ne serait sans doute pas le cas de symboles comme des hiéroglyphes ou un simple rébus. Et "pomme" n'est pas un symbole, mais bien un concept, ce qui est un symbole en revanche c'est ce qui transcende ce qu'il représente justement, comme la "blancheur" qui symbolise la paix, la pureté ou la fraicheur, qui elles sont des notions ( pour moi des concepts aussi ).

Un concept est une représentation générale et abstraite de la réalité d'un objet, d'une situation ou d'un phénomène; il n'est pas synonyme de notion car plus abstrait (par exemple, la notion de table, le concept de liberté). Concept vient du participe passé latin conceptus du verbe concipere, qui signifie « contenir entièrement », « former en soi ». Le concept se distingue donc aussi bien de la chose représentée par ce concept, que du mot, de la notion, ou de l'énoncé verbal, qui est le signifiant de ce concept.

Les différents philosophes ne sont pas nécessairement d'accord sur ce qu'est exactement un concept, au-delà de cette définition générale, bien que des lignes centrales puissent être dessinées. Ainsi, un concept est souvent une idée générale (le concept de chien rassemble tous les chiens existants et possibles), mais pas nécessairement

Un symbole peut être un objet, une image, un mot écrit, un son ou une marque particulière qui représente quelque chose d'autre par association, ressemblance ou convention. Par exemple, il y a des symboles pour le code de la route.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Les concepts philosophiques diffèrent fondamentalement des concepts de la langue du commun en ce sens que tout concept philosophique renvoie à un problème. Le philosophe ne créera de concept qu'en fonction de problèmes qu'il estime mal vus ou mal posés.

Celle-ci est trop facile Tison2feu... à démonter! Puisque la réciproque n'est pas vraie, que tout concept à "problème" renvoie à la philosophie ( ce qui impliquerait que soit tout le monde fait de la philo ou que cette définition n'a plus de sens particulier ).

Ce ne peut pas être une condition suffisante, puisque les gens "ordinaires" utilisent des concepts pour résoudre eux aussi des problèmes, aussi bien concrets qu'abstraits, comme améliorer leur QI/intellect ou accéder au bonheur.

Il y a sans doute la même distinction à faire entre un mathématicien et monsieur tout le monde qui utilise les mathématiques. Cette différence serait " pour quoi " et " comment ", pendant que l'un l'utilise comme un moyen extérieur/étranger à son affaire, l'autre se focalise sur elle, la travaille pour elle-même, il y a aussi une question de degrés: de compréhension, de difficulté, de profondeur, d'analyse, de découverte, d'inventivité, de plaisir etc... sur la discipline.

Je suis persuadé que la philosophie a pris naissance dans la " sagesse " populaire, comme bon nombre d'autres savoirs, et ce qui distingue le philosophe sera donc le " pour quoi " et le " comment " il la pratique, et pas vraiment ce qu'il fait, c'est à dire manipuler des concepts, qui renvoient à un problème en l'occurrence, comme celui qui manipule les maths qui renvoient à un problème n'est pas un mathématicien.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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Tu as un esprit classique Déjà ! :)

Classique, c'est-à-dire animé par une disposition épistémologique fondée sur la recherche de l'ordre et de l'universalité; où c'est la taxinomie des choses qui détermine l'articulation du savoir et des propositions.

C'était une simple observation hors-sujet.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Classique, c'est-à-dire animé par une disposition épistémologique fondée sur la recherche de l'ordre et de l'universalité; où c'est la taxinomie des choses qui détermine l'articulation du savoir et des propositions.

Merci, je sens bien que c'est un compliment, pour la première phrase c'est tout à fait recevable dans la mesure où j'ai un esprit scientifique avant tout, mais je ne renie pas aussi les particularités principalement sur le comportement animal.

Par contre je ne suis pas certain de comprendre la deuxième partie, enfin si je me fie à mon intuition, je dirais que je partage les vues philosophiques de Popper et Mach. ;)

P.S.: On peut penser à se tutoyer, car c'est bon enfant ici!?

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Il ne peut y avoir de vérités relatives qu'en regard de la vérité. De même, la relativité des opinions à propos d'une chose ne peut être établie qu'en regard de la chose. Autrement dit, il faut que la chose même prédomine dans les opinions pour que la relativité de celles-ci apparaisse. CQFPD

Pas d'accord ; l'adjectif "relatif" signifie fondamentalement "qui dépend du points de vue".

Il suffit d'avoir conscience de l'existence d'un autre points de vue pour affirmer que la vérité est relative.

La relativité des opinions n'est pas qu'en regard de la chose, mais aussi en regard du sujet ou en regard des deux à la fois (cf. Sextus Empiricus et ses 10 modes).

Le relativisme n'implique en rien qu'il puisse exister un critère permettant de faire une synthèse ou une intersection de toutes les vérités relatives.

Prenons l'exemple d'un daltonien qui confond rouge et vert (ou en tous cas qui est incapable de faire la différence entre les deux couleurs) ; il affirmera qu'il y a deux couleurs sur le drapeau du Mali (vert, jaune, rouge), tandis qu'un individu non daltonien affirmera qu'il y a trois couleurs.

Il n'y a aucune raison de penser que les daltoniens soient dans le faux ou dans le vrai, ou en tous cas pas plus que les individus supposément normaux.

Si vous pensez à des slogans qu'on scande, à des publicités répétitives, à des opinions vulgaires communément véhiculées et répandues etc., ma réponse est bien évidemment: non, loin de là.

Je parle de l'accord des philosophes. L'un d'eux, cité d'ailleurs par Pierre le Bon, a écrit:

«Si tu examines correctement ce que je te dirai, ainsi que les témoignages des Anciens, tu connaîtras bien et ouvertement que nous nous accordons tous en une seule chose».

Après quoi, Pierre le Bon dresse une assez longue liste de ces philosophes anciens: Hermès («père et prophète des philosophes»), Pythagore, Anaxagore, Socrate, Platon, Démocrite, Zénon, Héraclite etc. etc.

On lit aussi dans l'ouvrage de Bebescourt (sous-titré La Vérité !):

«... l'unique objet qui exerça jadis les plus savantes plumes de la Grèce».

La vérité se trouverait donc là où les philosophes s'accordent entre eux.

Le malheur veut que la plupart du temps, nous les étudions en ne remarquant et en ne retenant chez eux que ce qui semble les différencier entre eux, si bien que nous croyons voir dix, cent, mille philosophies différentes là où il s'agirait plutôt de reconnaître la “seule chose”, l' “unique objet” dont ils nous parlent en mots chaque fois différents.

Pour chaque affirmation de nature philosophique, il existe l'affirmation contraire non moins philosophique.

Une affirmation n'est jamais vraie en même temps que son contraire, si bien qu'effectuer l'intersection des vérités philosophiques serait vain ; ce serait un ensemble vide!

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Invité Aspasia
Invités, Posté(e)
Invité Aspasia
Invité Aspasia Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour, je m'introduis un peu dans votre conversation sans vous manquer de respect, simplement pour vous poser la question : qu'est ce qu'un philosophe ? Et qu'est ce que philosopher ?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
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Aucun souci, on en est justement à se le demander aussi après 15 pages!

Qu'est ce qui distingue un philosophe d'un autre intellectuel? Mais on peut aussi se restreindre à son étymologie, alors même que celle-ci est aussi discutée!

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
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Alors messieurs qu'est -ce un bon philosophe ou un mauvais ?:p

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Invité Leopardi
Invités, Posté(e)
Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
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Pas d'accord ; l'adjectif "relatif" signifie fondamentalement "qui dépend du points de vue".

Ah ? Comment ça ?

Il suffit d'avoir conscience de l'existence d'un autre points de vue pour affirmer que la vérité est relative.

Un autre point de vue... Sur quoi ? ²

La relativité des opinions n'est pas qu'en regard de la chose, mais aussi en regard du sujet ou en regard des deux à la fois (cf. Sextus Empiricus et ses 10 modes).

En regard des deux à la fois oui. Mais la tendance actuelle est plutôt d'oublier la chose en faveur du point de vue. Par ailleurs, y a-t-il la chose, sans le sujet ? Le point de vue n'est-il pas impliqué ?

Le relativisme n'implique en rien qu'il puisse exister un critère permettant de faire une synthèse ou une intersection de toutes les vérités relatives.

Le relativisme (doctrine) ou la relativité ?

Prenons l'exemple d'un daltonien qui confond rouge et vert (ou en tous cas qui est incapable de faire la différence entre les deux couleurs) ; il affirmera qu'il y a deux couleurs sur le drapeau du Mali (vert, jaune, rouge), tandis qu'un individu non daltonien affirmera qu'il y a trois couleurs.

Il n'y a aucune raison de penser que les daltoniens soient dans le faux ou dans le vrai, ou en tous cas pas plus que les individus supposément normaux.

En tout cas, il y a le drapeau.. ! Et sans drapeau, on voit mal comment constater quelque écart de perception.

Pour chaque affirmation de nature philosophique, il existe l'affirmation contraire non moins philosophique.

Pour autant que ce soit philosophique, l'inverse doit donc être vrai. On n'ira pas bien loin...

Une affirmation n'est jamais vraie en même temps que son contraire, si bien qu'effectuer l'intersection des vérités philosophiques serait vain ; ce serait un ensemble vide!

Gratuit, tel quel, mais peut-être faut-il développer aussi je t'y invite

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Ah ? Comment ça ?

Tu as peut-être raison du coup de souligner la différence entre relativité et relativisme.

Un autre point de vue... Sur quoi ?

Sur un objet comme par exemple le drapeau du Mali.

La proposition P1 : "Il y a deux couleurs sur le drapeau du Mali." ne peut pas être vraie en même temps que la proposition P2 : "Il y a trois couleurs sur le drapeau du Mali.".

Il n'y a pas de compromis ou d'intersection possible car 2 est différent de 3.

drapeau-Mali.png

En regard des deux à la fois oui. Mais la tendance actuelle est plutôt d'oublier la chose en faveur du point de vue. Par ailleurs, y a-t-il la chose, sans le sujet ? Le point de vue n'est-il pas impliqué ?

Si, tout à fait, il n'y a de vérité philosophique que pour une conscience intelligente (à priori humaine).

Prenons l'image couramment utilisée pour illustrer la dualité onde-corpuscule : Dans le cas d'un cylindre qui serait observé de profil, il apparaîtrait comme un rectangle, mais dans le cas où il serait observé par sa base circulaire, il apparaîtrait comme un cercle. Ici, le cylindre est une synthèse des deux points de vue, et la synthèse est possible.

DualiteOndeParticule.jpg

Le relativisme (doctrine) ou la relativité ?

Je pense qu'il y a un intérêt à faire la distinction en effet.

Je parlai plutôt du relativisme en tant que doctrine.

En tout cas, il y a le drapeau.. ! Et sans drapeau, on voit mal comment constater quelque écart de perception.

Le nombre de couleurs qu'il est possible de distinguer sur le drapeau de Mali est indépendant de l'existence collectivement reconnue de ce même drapeau.

On aura beau constater des écarts de perception, on ne saura toujours pas qui a raison et qui a tort.

Pour autant que ce soit philosophique, l'inverse doit donc être vrai. On n'ira pas bien loin...

Je ne saisis pas comment tu en déduirai que l'inverse est vrai. En fait, la possibilité d'affirmer l'inverse n'est qu'un exemple supplémentaire qui illustre mon propos.

Gratuit, tel quel, mais peut-être faut-il développer aussi je t'y invite

Ce n'est pas gratuit : il n'y a aucune affirmation philosophique universellement reconnue. Même pas celle qu'il n'y a aucune affirmation philosophique universellement reconnue. En fait, en cherchant à me contredire, tu me donnes tout à fait raison.

Je t'invite de mon côté à me donner l'affirmation philosophique qui n'a aucun contradicteur.

EDIT : Sinon dans le doute, nous pourrions considérer que notre affirmation selon laquelle "Aucune affirmation philosophique n'est universellement reconnue" est méta-philosophique et non simplement philosophique.

Modifié par Quasi-Modo
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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
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Je t'invite de mon côté à me donner l'affirmation philosophique qui n'a aucun contradicteur.

Tous les hommes sont mortels, Socrate est un homme, donc Socrate est mortel! Syllogisme du philosophe Aristote. Qui la contredit?

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Tous les hommes sont mortels, Socrate est un homme, donc Socrate est mortel! Syllogisme du philosophe Aristote. Qui la contredit?

Surprenante intervention de ta part.

Plusieurs remarques :

-Il n'y a pas là une affirmation mais trois affirmations (une prémisse majeure, une prémisse mineure et une conclusion). Question essentielle donc pour te répondre : Que considères-tu comme philosophique dans ce syllogisme? Le raisonnement? Une prémisse? Les deux? La conclusion? Autre chose?

-Toute affirmation ou tout raisonnement logique n'est pas philosophique.

-La logique est différente de la philosophie et elle peut être totalement délirante en regard de la réalité tout en étant formellement juste ; par exemple :

1- Les baleines sont des poissons.

2- Tous les poissons savent nager.

3- Donc les baleines savent nager.

=> La conclusion est vraie et le raisonnement est également vrai. Pourtant, les baleines ne sont pas des poissons.

1- Les cercles sont des carrés.

2- Les carrés ont trois côtés.

3- Donc les cercles ont trois côtés.

=> La conclusion est fausse mais le raisonnement est formellement juste.

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Invité Aspasia
Invités, Posté(e)
Invité Aspasia
Invité Aspasia Invités 0 message
Posté(e)

Suivant votre discussion de loin, j'ai juste voulu dire par rapport à l'image de Quasi-Modo concernant le cylindre, que l'ombre est aussi une réalité et que le rectangle et le cercle vu à partir de la projection de lumière doivent être à mon humble avis considérés comme aussi vrais et réels que la forme de départ. Et qu'enfin les choses possèdent en elles-mêmes un aspect pluridimensionnel que nous n'avons pas la capacité d'englober du fait de notre procédé de raisonnement séquentiel.

Modifié par Aspasia
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Invité Leopardi
Invités, Posté(e)
Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
Posté(e)

La proposition P1 : "Il y a deux couleurs sur le drapeau du Mali." ne peut pas être vraie en même temps que la proposition P2 : "Il y a trois couleurs sur le drapeau du Mali.".

Il n'y a pas de compromis ou d'intersection possible car 2 est différent de 3.

La démonstration est intéressante, elle articule logiquement des propositions "sensitives". Mais la situation quand tu regardes le drapeau à côté du daltonien est bien : il y a trois couleurs sur le drapeau du Mali, et le daltonien et sa vision du drapeau, En réalité les propositions P1 et P2 ne sont-elles pas inclues ?

Ici, le cylindre est une synthèse des deux points de vue, et la synthèse est possible.

Tout à fait, et si les points de projection diffèrent c'est qu'au centre il y a... ? Quelque chose. Ce quelque chose est problématique parce que

On aura beau constater des écarts de perception, on ne saura toujours pas qui a raison et qui a tort.

La question alors devient pourquoi de la relativité qui est une "expérience" réelle : on ne sait pas qui a raison et qui a tort, ferait-on une doctrine ?

Je parlai plutôt du relativisme en tant que doctrine.
Le nombre de couleurs qu'il est possible de distinguer sur le drapeau de Mali est indépendant de l'existence collectivement reconnue de ce même drapeau.

Jamais en réalité.

Je ne saisis pas comment tu en déduirai que l'inverse est vrai. En fait, la possibilité d'affirmer l'inverse n'est qu'un exemple supplémentaire qui illustre mon propos.

Bien sûr, tout tourne sur le plan logique.

Je t'invite de mon côté à me donner l'affirmation philosophique qui n'a aucun contradicteur.

Ca n'en fait pas une doctrine, ça en fait un fait. Ni plus, ni moins. Donc pas ça :

nous pourrions considérer que notre affirmation selon laquelle "Aucune affirmation philosophique n'est universellement reconnue" est méta-philosophique et non simplement philosophique.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Surprenante intervention de ta part.

Plusieurs remarques :

-Il n'y a pas là une affirmation mais trois affirmations (une prémisse majeure, une prémisse mineure et une conclusion). Question essentielle donc pour te répondre : Que considères-tu comme philosophique dans ce syllogisme? Le raisonnement? Une prémisse? Les deux? La conclusion? Autre chose?

-Toute affirmation ou tout raisonnement logique n'est pas philosophique.

-La logique est différente de la philosophie et elle peut être totalement délirante en regard de la réalité tout en étant formellement juste ; par exemple :

1- Les baleines sont des poissons.

2- Tous les poissons savent nager.

3- Donc les baleines savent nager.

=> La conclusion est vraie et le raisonnement est également vrai. Pourtant, les baleines ne sont pas des poissons.

1- Les cercles sont des carrés.

2- Les carrés ont trois côtés.

3- Donc les cercles ont trois côtés.

=> La conclusion est fausse mais le raisonnement est formellement juste.

Ah, désolé, j'avais oublié de mettre un émoticon, en guise de gentille provocation, je ne faisais que rebondir sur ton affirmation, non point sur le débat entre toi et Léopardi!

Et pour me justifier de mon assertion, j'ai pris la peine de préciser que c'était dû au philosophe Aristote, c'est lui qui a introduit le syllogisme en tant que philosophe, je peux donc écrire que c'est une position philosophique jamais contredite

Maintenant les exemples que tu donnes, tu sais aussi bien que moi que ce sont des sophismes et non des syllogismes!

Syllogisme:

Tous les rectangles sont des quadrilatères

Le carré est un rectangle

Donc le carré est un quadrilatère.

Car on pourrait utiliser la théorie des ensembles postérieur à Aristote pour montrer la pertinence de sa "philosophie", ce qui ne marche bien évidemment pas avec les faux contre-exemples que tu as fournis! ;)

( Rien à voir avec tes intentions de te "défendre", mais les baleines sont des mammifères :p )

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Suivant votre discussion de loin, j'ai juste voulu dire par rapport à l'image de Quasi-Modo concernant le cylindre, que l'ombre est aussi une réalité et que le rectangle et le cercle vu à partir de la projection de lumière doivent être à mon humble avis considérés comme aussi vrais et réels que la forme de départ. Et qu'enfin les choses possèdent en elles-mêmes un aspect pluridimensionnel que nous n'avons pas la capacité d'englober du fait de notre procédé de raisonnement séquentiel.

J'irai même encore plus loin, en disant que ce que nous percevons n'est aussi qu'une fraction de la réalité, que nous n'avons jamais accès à l'entière réalité, comme personne ne peut embrasser l'Univers entier, nous avons la même analogie avec les nombres réels, personne ne peut appréhender par exemple les réels entre 0 et 1, pas plus que l'ensemble des réels, nous ne pouvons que nous contenter des nombres rationnels.

Nos facultés étant limitées par nature, perception, précision ou capacité mnésique, il est par conséquent inévitable de n'avoir accès qu'à un succédané de la réalité. Mais est ce si gênant que cela pour la compréhension du monde en général? Si l'on accepte l'idée que les évènements sont très souvent indépendants, la principale difficulté s'évapore, celle liée à la quantité.

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Membre, 48ans Posté(e)
ST3PH Membre 157 messages
Baby Forumeur‚ 48ans‚
Posté(e)

Pour moi le bon philosophe (déjà écrire "le bon philosophe me fait sourire) est celui qui ne cherche pas à être un "bon philosophe". Il serait, selon ma vision de la philosophie et cela n'engage que moi, celui qui ouvre et pas celui qui ferme. Il conceptualisera sa recherche des vérités - LA vérité ne pouvant pas l'être - tout en laissant entrevoir la relativité de ces concepts. Le détachement qui devrait être nécéssaire à cette discipline devrait l'affranchir de cette vision manichéenne "bon ou mauvais" et donc ne le rattacher, du moins dans l'intention de base, à aucun courant, aucune catégorie... partant de là, comment nous même pourrions le qualifier de Bon ou Mauvais...

Modifié par ST3PH
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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Voilà c'est ça, la question n'est pas " qui se prétend être bon philosophe ", mais bien comment juger de bon un philosophe?

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
1- Les cercles sont des carrés.

2- Les carrés ont trois côtés.

3- Donc les cercles ont trois côtés.

La conclusion est fausse mais le raisonnement est formellement juste.

Vous rendez-vous compte de ce que vous dites ?!!!

Le cercle est le plaisir, la jouissance.

Le carré est la femme

Et le triangle (3 côtés) est la pénétration...

LE RAISONNEMENT EST FORMELLEMENT JUSTE !

Matcho, mais juste ! Non, que je suis bête l'enchaînement femme - jouissance - pénétration vaut dans les deux sens !

(Puisque le triangle symbolise le phallus, donc l'homme -qui n'est pas grand chose de plus !!!)

Ceci dit, je crains que vous ne vous perdissiez un peu dans les détails et vous enivrassiez de concepts obscurissimes.

Un bon philosophe est à mon avis un philosophe qui tente de comprendre le monde sans Dieu, même si Dieu existe.

Un bon philosophe est un philosophe qui vit comme si son "âme" n'était pas immortelle, même si elle l'est.

Ceux qui ne suivent pas ce type de démarche sont des religieux et non des philosophes.

Il va de soi que chacun a le droit d'être religieux mais pas philosophe : Non, mais !

En conclusion tous les philosophes sont bons... ou ne sont pas philosophes !

Platon, par exemple... Ben il n'est pas philosophe ! C'est un religieux mais pas un philosophe. C'est comment dire ? Un imposteur !

Ce qui ne veut pas dire qu'il n'a dit que des co... non ! Mais il faut faire le tri.

Jésus Christ, pareil, c'est un religieux et pas un philosophe.

Mais lui, il a le droit : il n'a jamais prétendu être philosophe !

Et puis il a dit des co... aussi !

Faut encore faire le tri !

Tiens, c'est peut-être ça un bon philosophe : celui qui n'avale pas tout sans mâcher.

Le bon philosophe est celui qui essaie de faire le tri.

C'est celui (ou celle) qui serre les dents pour filtrer...

(Mais qu'est-ce que je dis, moi ?!)

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