La barbarie vaut-elle mieux que l'ennui ?

Tous les grands penseurs du XIXe étaient persuadés que le siècle à venir serait celui du progrès et de la raison. Il fut, d'Auschwitz au Goulag, celui d'une barbarie incommensurable... ». Lorsqu’on s’interroge sur l'éloge romantique de la barbarie : « Plutôt la barbarie que l'ennui ! », selon la formule de Théophile Gautier, on peut se demander quelle est le sens exact de cette expression.

Il semble que la culture contemporaine nous a apporté les deux : la barbarie et l’ennui. Camus parlait aussi métaphoriquement de « notre heureuse barbarie ». Pour lui les forces de la barbarie peuvent s’infléchir dans le sens des vertus de la civilisation.

Ainsi ne peut-on pas se demander si par cette expression Théophile Gautier ne cherche pas à nous montrer que la barbarie peut se hausser en culture comme le désert s’irrigue en jardin.

http://www.maphilo.net/sujet_barbarie-plutot-ennui-theophile-gautier-2701.html

L'ennui est un fléau qui ronge l'humanité. Car celle-ci a tendance à passer de la souffrance à l'ennui. Le manque fait souffrir car quand il surgit il plonge le corps, l'âme, et finalement l'être tout entier en état de détresse. Qu'on vienne à manquer de nourriture, de compagnie ou de sens, on ne vit pas longtemps. Le manque réclame d'être soulagé pour que la vie soit. Ou il n y a plus de vie. Toutefois, est-il soulagé qu'un autre problème surgit. On ne vit pas bien sans désir. On est comme on dit "blasé".

Sommes-nous condamnés à susciter le trouble pour tromper notre ennui ? La guerre n'est-elle pas mue par la même volonté à plus grande échelle, que celle qui nous pousse à jouer aux cartes, à la console, à confronter nos valeurs au lieu de rechercher le consensus ?

Après tout, existe t-il un seul " jeu de paix " ?

Quand on s'ennui le mieux c'est de ce montré productif cela serait "l'ideal". Mais la question est quoi?

Qu'on vienne à manquer de nourriture, de compagnie ou de sens, on ne vit pas longtemps. Le manque réclame d'être soulagé pour que la vie soit. Ou il n y a plus de vie. Toutefois, est-il soulagé qu'un autre problème surgit. On ne vit pas bien sans désir. On est comme on dit "blasé".

Sommes-nous condamnés à susciter le trouble pour tromper notre ennui ? La guerre n'est-elle pas mue par la même volonté à plus grande échelle, que celle qui nous pousse à jouer aux cartes, à la console, à confronter nos valeurs au lieu de rechercher le consensus ?

Après tout, existe t-il un seul " jeu de paix " ?

On peut s'ennuyer à jouer aux cartes, à discuter de la pluie et du beau temps avec autrui, ou ce que l'on mange peut être fort ennuyeux aussi. Mais ce qui est vraiment problématique, ce n'est pas tant l'ennui que la solitude, car on peut s'ennuyer à plusieurs, alors que la solitude non désirée est dévastatrice, "gangrenante" et peu importe l'activité associée.

J'ai remarqué que pour lutter contre l'ennui on pouvait la contrecarrer par une émotion plus intense, positive, comme négative, du moment qu'il se passe quelque chose, ce qui compte c'est de ne pas attendre la phase dépressive qui peut suivre l'ennui, car là les forces pourraient être amener à manquer pour sortir de la spirale infernale.

Dans la mesure où dans le jeu, c'est celui qui perd qui se voit frustré, à cause de ses réactions primaires animales de hiérarchie, on peut chercher un jeu qui ne repose que sur l'intellect, un jeu où il n' y a pas de perdant, ou un qui se joue sans adversaire, par exemples.

Oisiveté est mères de tous les vices

Ceci dit, toute action est dictée par l'ennui, pas que la barbarie. Si je poste sur ce forum à cet instant, c'est parce que je n'ai rien d'autre à faire; c'est pour tromper l'ennui. Et si je ne poste pas, c'est que je fais autre chose, qui trompe également l'ennui. Toutes actions détournent de l'ennui et ne sont pas que barbarie, certaines oui,mais pas toutes.

Pas d'accord, toute action futile est dictée par l'ennui, mais la démarche intellectuelle n'est pas motivée par l'ennui puisque l'ennui de réfléchir, d'avoir à comprendre un concept, devrait pousser l'homme à le fuir ( ce qu'il fait souvent) . Par exemple, poster ici, en philo, consiste en un effort intellectuel, il est nourri par un besoin de savoir et de comprendre plus que par le soucis de s'occuper et de passer le temps.

Il est possible par le temps libre, mais temps libre ne veut pas dire ennui. Alors que j'écris ces mots, il y a Alien sur W9, me divertir et tromper l'ennui devrait me pousser à regarder ce film et non à parler philo ^^

Pas d'accord non plus. L'ennui est au contraire, souvent ce qui précède une action créatrice. L'ennui est vecteur de création. L'Homme, comme la nature, a horreur du vide et donc, confronté à l'ennui, il cherchera à l'éloigner, le tuer en créant. Je suis tout à fait contre l'adage qui veut que l'oisiveté soit mère de tous les vices, elle est plutôt mère de bien des créations, d'inventions. L'oisiveté, l'ennui permet un temps d'arrêt, ils permettent de se recentrer, de réfléchir. Si, par exemple, Margaret Michell ne s'était pas ennuyé lors de sa convalescence, elle n'aurait pas peut-être pas écrit son roman qui la rendit si populaire. Elle s'ennuyait, forcée à l'oisiveté, elle a donc répliquée en créant. Cependant il est vrai que les gens ont une peur bleue de l'ennui, on ne sait plus s'ennuyer, apprécier l'ennui, alors, on est toujours connecté à quelque chose, partout, la tablette, le téléphone intelligent, l'ordi, tout pour ne surtout pas se retrouver seul-e avec soi-même.

100% d'accord avec Lucy !

Qu'est-ce que je me fais chier ; et qu'est-ce que je suis génial !!!

"La viciosité est mère de toutes les oies !"

Je crois que quand Théophile Gautier parlait de barbarie, c'était une barbarie d'intellectuel qu'il avait en tête...

Comme Nietzsche et le versant dionysiaque de l'art.

Juste la négation du "bon goût" bourgeois. Un sursaut du corps pas son... extermination !

Le romantisme, excessif par essence est une manière de barbarie.

Auschwitz et le Goulag, je placerais plutôt ça dans la folie que dans la barbarie alors ?

Il y a à mon avis un principe de désorganisation dans la barbarie, qui s'accorde mal avec ces deux exemples, et qui devrait être plutôt salutaire à l'esprit créatif.

On parlait il y a quelques jours de l'organisation à la fois minutieuse et... Kolossale que supposait la mise en oeuvre de la "solution finale" d'Hitler.

C'est presque le contraire de la barbarie !

C'était l'officialisation de la folie : névrose et psychose sont devenues la norme absolue d'un régime. (Le goulag, pareil.)

Ce qui est étonnant c'est qu'un vrai fou Hitler (ou Staline ?) puisse refiler sa folie à tout un peuple.

(Qu'un peuple accepte la folie comme norme.)

L'ennui n'est pas supposé être chose du passé avec l'internet haute vitesse?

Mais faut bien admettre qu'il y a un lien entre l'ennui et la barbarie. Mes belliqueux ennemie sont fou de joie.