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L'affectisme


Savonarol

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Quand j'étais jeune, nous avions à la maison un chien loup.

Ou plutôt (! : attendez la suite !) une chienne louve.

Linda qu'on l'avait appelée.

Et quand j'était encore au berceau, c'est elle qui "me" gardait.

Inutile de vous dire que si un inconnu s'approchait (le berceau était dans le magasin)

elle montrait suffisamment les dents pour qu'il ne vienne pas plus près.

Après, j'ai grandi.

Et Linda n'avait pas eu de petit chiot. Elle n'en a jamais eu.

Un jour, on la trouvait plus, la brave chienne. On l'a cherchée partout...

Et on a fini par la retrouver !

Elle s'était cachée au fond du couloir condamné.

Elle s'y était installée sur un vieux sac, en prenant le petit chien "Pluto" entre ses pattes !

Vous voyez ce Pluto? C'était un chien orange ! De ces figurines en caoutchouc armé d'un fil de fer à l'intérieur qu'on peut tordre dans tous les sens et auxquelles on peut donner la position qu'on veut.

Et elle le léchait ce bon Pluto qui du coup en avait ses quatre pattes et ses oreilles tordues dans des positions invraisemblables !

Elle l'attirait du museau contre son ventre : elle aurait bien voulu qu'il la tète...

Non sans nous regarder de ses grands yeux marrons d'un air très coupable,

et en tentant de se justifier par de petits "gni... gni.. gni... "

"Linda a adopté Pluto !"

On a bien ri !

Mais on le lui a laissé son Pluto.

Manque d'affection, besoin de maternité ? Sûrement !

Elle s'était débrouillée avec les moyens du bord pour combler son manque.

Mais il faut reconnaître qu'elle avait le sens du symbole et que Walt Disney avait vu juste dans sa caricature.

Dans la mesure où une affection est effectivement ressentie, "honnêtement", j'allais dire, qui oserait la déclarer illégitime ?

J'ai des amis très croyants qui disent sentir combien "Jésus les aime."

Qui pourrait, qui voudrait aller contre ça ?

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Membre, Marchombre, 33ans Posté(e)
Serguei Zoubatov Membre 4 440 messages
33ans‚ Marchombre,
Posté(e)

Je suis globalement d'accord avec ce que tu dis, mais la technologie sait ( et saura de plus en plus) simuler les sentiments.

C'est p'têt pas pour rien, finalement, que je me sens de plus en plus rétif vis-à-vis du progrès technologique.

Je me rappelle de l'engouement autour des tamagoshis ( Théia :coeur:) , alors même que le concept était d'une simplicité déroutante, un genre de petit programme sur écran à cristaux liquides où l'on devait nourrir une créature virtuelle avec 4 boutons.

Moi je ne m'en rappelle pas, j'en ai jamais eu.

Au Japon, pays en avance sur ce type de technologies, les gens se rendaient malade du e-décès de leur compagnons électroniques, certains leur faisaient des sépultures.

https://www.youtube....h?v=k5kxW55foyE

Nous somme dans une société où la simulation se substitue au réel, alors il n'est pas impensable de se dire qu'on verra dans 20 ans des hommes tomber amoureux de leur programme informatique, demander "le droit de se marier" avec lui ( pourquoi leur refuserait-t-on dans la mesure où cela ne nuit à personne?)

Je ne crois pas me souvenir avoir jamais dis que le monde moderne était mentalement sain. Ce serait plutôt le contraire.

Dans la logique libérale, rien ne pourra s'opposer à ce genre de question parce que la logique libérale EST l'individualisme, et que si on ne pense qu'en terme d'individu, on renonce à la vision collective du monde. Ainsi, X peut se marier avec un programme informatique simulant l'image d'un extra terrestre façon "avatar" parce que c'est son droit, que ça ne fait de mal à personne, et que lui refuser sa manière individuelle de voir le monde serait donc "intolérant / raciste" et toutes sortes de mots en phobes qu'on se dépêchera d'inventer.

M'en fiche. De toute façon, je suis "phobe". Donc un peu plus un peu moins...

Le public est globalement ouvert à ce genre de chose, à la permissivité. Pourquoi ? Parce-que présenté en terme de liberté, le public ne se méfie pas. Présenté en terme de progrès, il se méfie encore moins. Avec un subtil choix sémantique, oisiveté devient loisir, déviance devient liberté, règles devient oppression. En flattant l'outil plaisir de l'homme, on manipule sa conscience pour qu'il suscitte lui même les fruits de sa propre dégénéréscence.

Je suis d'accord.

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Membre+, 52ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 770 messages
Forumeur Débutant‚ 52ans‚
Posté(e)

Huxley nous rappelle aussi dans le meilleur des mondes qu'un simple grain de sable peut anéantir la machine.

Et le fait est qu'on oublie qu'une relation humaine n'est pas un système d'équation, et que si certains individus pourraient s'en contenter, ils le font déjà en allant aux putes. Pourtant, les putes n'ont pas remplacé les relations humaines.

Pourquoi ? Parce que l'homme veut des relations humaines, pas juste "avoir tout maintenant et tout de suite".

Notre société avance de plus en plus vers l'idéal que tout un chacun a le droit de chercher son idéal. C'est une bonne chose. ça nous évite l'obscurantisme à base de "si tu cherches pas mon idéal tarte à gueule à la récré"

Mais les putes peuvent dire "non". Et elles ne lavent pas les chaussettes et les toilettes. Une machine fera tout, c'est ça qui est si confortable.

Moralement, ça ne vous pose pas de problème? Cela en dit long sur votre état moral.

Gné ? :gurp:

Tu as tes règles, ou quoi ? C'est quoi mon état moral ?

Moralement je préfère qu'un individu soit heureux comme ça plutôt que malheureux comme les pierres ; au moins ça ne fait de mal à personne.

Une bonne chose? Je ne vois pas en quoi avancer vers une non-société est une bonne chose. Que chacun avance vers son petit idéal personnel, c'est finalement abandonner l'idée de société qui consiste à vivre ensemble pour réaliser un projet commun.

L'amour et l'amitié ne peuvent pas avoir d'autre dimension qu'une dimension humaine, puisqu'il s'agit de sentiments. Et de sentiments partagés de façon réciproque. On ne peut pas "aimer" une machine: elle ne vous le rendra pas.

Mais pour certaines personnes, c'est tellement confortable ! Une de mes mamies préférait son chien à ses voisins, ses enfants (pas choisis) et petits-enfants ; elle n'avait pas d'amis : le chien ne parlait pas, c'était bien plus facile de lui prêter des intentions, des sentiments invérifiables, de l'engueuler sans qu'il balance des mots qui font mal...(mon grand-père a fait Comme le chien jusqu'à son décès, ce fut son choix, mais je doute qu'il en ait été heureux)

Je ne suis pas en train de vanter un idéal, ce n'en est pas un — loin de là — je te parle de ce qui existe déjà et que la technologie peut encourager. De tout ce qui peut contenter les timides, les complexés, ceux qui ne sont pas faits pour l'engagement, qui ne veulent pas d'enfant mais craignent le désir du conjoint, etc. Et j'en oublie.

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Membre, Marchombre, 33ans Posté(e)
Serguei Zoubatov Membre 4 440 messages
33ans‚ Marchombre,
Posté(e)

Quand j'étais jeune, nous avions à la maison un chien loup.

Ou plutôt (! : attendez la suite !) une chienne louve.

Linda qu'on l'avait appelée.

Et quand j'était encore au berceau, c'est elle qui "me" gardait.

Inutile de vous dire que si un inconnu s'approchait (le berceau était dans le magasin)

elle montrait suffisamment les dents pour qu'il ne vienne pas plus près.

Après, j'ai grandi.

Et Linda n'avait pas eu de petit chiot. Elle n'en a jamais eu.

Un jour, on la trouvait plus, la brave chienne. On l'a cherchée partout...

Et on a fini par la retrouver !

Elle s'était cachée au fond du couloir condamné.

Elle s'y était installée sur un vieux sac, en prenant le petit chien "Pluto" entre ses pattes !

Vous voyez ce Pluto? C'était un chien orange ! De ces figurines en caoutchouc armé d'un fil de fer à l'intérieur qu'on peut tordre dans tous les sens et auxquelles on peut donner la position qu'on veut.

Et elle le léchait ce bon Pluto qui du coup en avait ses quatre pattes et ses oreilles tordues dans des positions invraisemblables !

Elle l'attirait du museau contre son ventre : elle aurait bien voulu qu'il la tète...

Non sans nous regarder de ses grands yeux marrons d'un air très coupable,

et en tentant de se justifier par de petits "gni... gni.. gni... "

"Linda a adopté Pluto !"

On a bien ri !

Mais on le lui a laissé son Pluto.

Manque d'affection, besoin de maternité ? Sûrement !

Elle s'était débrouillée avec les moyens du bord pour combler son manque.

Mais il faut reconnaître qu'elle avait le sens du symbole et que Walt Disney avait vu juste dans sa caricature.

Il y a un petit problème dans votre "démonstration". Nous ne sommes pas des chiens.

Dans la mesure où une affection est effectivement ressentie, "honnêtement", j'allais dire, qui oserait la déclarer illégitime ?

Qu'elle soit "ressentie honnêtement" n'implique pas que cette relation soit réelle. Ni même qu'elle soit bonne.

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Membre, Posté(e)
lucdf Membre 4 113 messages
Forumeur balbutiant‚
Posté(e)
Eh non, par le passé, la totalité des modèles ne sont que collectifs et pas individuels justement parce que l'homme ne se voit lui même qu'en terme de communauté, jamais en une suite d'individus enfilés sur un collier de perles.

Interprétation fumeuse. De quels modèles parles-tu? Mao, Hitler, l’Église, Louis XIV, les Croisés, Napoléon, Staline, Les Pharaons, les Incas? Je ne vois qu'un ensemble d'individus manipulés et exploités qui vivent dans une société qui les enfume et les passe à la moulinette. Oui, certains se sont identifiés aux systèmes, ont adhéré ou collaboré, ils n'en ont pas moins essayé d'affirmer leur volonté de puissance très individuelle en prenant des vessie pour des lanternes ou en mentant eux-mêmes avec volupté.

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Quand j'étais jeune, nous avions à la maison un chien loup.

Ou plutôt (! : attendez la suite !) une chienne louve.

Linda qu'on l'avait appelée.

Et quand j'était encore au berceau, c'est elle qui "me" gardait.

Inutile de vous dire que si un inconnu s'approchait (le berceau était dans le magasin)

elle montrait suffisamment les dents pour qu'il ne vienne pas plus près.

Après, j'ai grandi.

Et Linda n'avait pas eu de petit chiot. Elle n'en a jamais eu.

Un jour, on la trouvait plus, la brave chienne. On l'a cherchée partout...

Et on a fini par la retrouver !

Elle s'était cachée au fond du couloir condamné.

Elle s'y était installée sur un vieux sac, en prenant le petit chien "Pluto" entre ses pattes !

Vous voyez ce Pluto? C'était un chien orange ! De ces figurines en caoutchouc armé d'un fil de fer à l'intérieur qu'on peut tordre dans tous les sens et auxquelles on peut donner la position qu'on veut.

Et elle le léchait ce bon Pluto qui du coup en avait ses quatre pattes et ses oreilles tordues dans des positions invraisemblables !

Elle l'attirait du museau contre son ventre : elle aurait bien voulu qu'il la tète...

Non sans nous regarder de ses grands yeux marrons d'un air très coupable,

et en tentant de se justifier par de petits "gni... gni.. gni... "

"Linda a adopté Pluto !"

On a bien ri !

Mais on le lui a laissé son Pluto.

Manque d'affection, besoin de maternité ? Sûrement !

Elle s'était débrouillée avec les moyens du bord pour combler son manque.

Mais il faut reconnaître qu'elle avait le sens du symbole et que Walt Disney avait vu juste dans sa caricature.

Dans la mesure où une affection est effectivement ressentie, "honnêtement", j'allais dire, qui oserait la déclarer illégitime ?

J'ai des amis très croyants qui disent sentir combien "Jésus les aime."

Qui pourrait, qui voudrait aller contre ça ?

Très bonne question à double réponse !

Il existe des femmes qui restent accrochées à leurs enfants morts. Elles sont pourtant humaines, mais la douleur les faits rester accrochée à leur bébé décédé. Quelle rôle doit adopter la société dans un cas de figure de ce type ? Est-ce qu'au nom de la liberté d'une femme à aimer un enfant mort, on lui laisse le cadavre? Non, on le prend et on l'enterre.

Surtout dans le cas où l'attachement nait de la souffrance, il convient de jouer un rôle de régulateur. On ne peut pas marier un humain à un objet, par exemple, quand bien même l'humain dirait être fou amoureux de son paillasson, la société ne reconnait pas la folie au titre de relativité amoureuse individuelle.

L'histoire de ton chien m'a touché parce-que il y a une notion de douleur, qui en fait l'humanise à mes yeux (loin de l'animaliser) , je crois que les animaux ont précisément une âme lorsqu'ils se rapprochent de ce qui est un comportement affectif gratuit, et que finalement ils souffrent des mêmes désordres affectifs que certains hommes.

Je ne crois pas que le désordre affectif et émtionnel soit un droit, je pense que c'est un mal-être, et que ça se cure, que ça se prend en compte en tant que mal-être et non en tant que liberté à.

En fait, peut-on dire d'un patient atteint de la grippe qu'il a le droit d'avoir cette maladie ? Ou faut-il le soigner?

C'est p'têt pas pour rien, finalement, que je me sens de plus en plus rétif vis-à-vis du progrès technologique.

Moi je ne m'en rappelle pas, j'en ai jamais eu.

https://www.youtube....h?v=k5kxW55foyE

Je ne crois pas me souvenir avoir jamais dis que le monde moderne était mentalement sain. Ce serait plutôt le contraire.

M'en fiche. De toute façon, je suis "phobe". Donc un peu plus un peu moins...

Je suis d'accord.

Ce n'est pas (que) une conversation politique, Sergeï, on est en philo et je m'adresse à toi en terme de témoin moins qu'en terme de contradicteur ;)

Ce que j'observe, au fond, ne me plaît pas, mais je l'observe néanmoins. J'essaie de créer des rapports entre le monde tel qu'il évolue et ce vers quoi nous pourrions logiquement arriver en le laissant évoluer de la sorte. Je pousse la logique libérale à son paroxysme pour en analyser les grossiertés.

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Membre, Posté(e)
lucdf Membre 4 113 messages
Forumeur balbutiant‚
Posté(e)

Ce qui est factice peut apporter un sentiment de satisfaction ou de soulagement temporaire mais la réalité revient à grands pas et en fin de compte il vaut mieux s'en arranger si on ne veut pas tomber dans la folie ou la niaiserie.

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Dieu vous entende...

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Membre, Posté(e)
lucdf Membre 4 113 messages
Forumeur balbutiant‚
Posté(e)

Par factice j'entends également les idéologies, les religions, les système montés de toutes pièces qui aliènent l'individu plus qu'ils ne lui donnent de repères.

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Je crois qu'il est impossible, et d'ailleurs pas souhaitable, de tendre à la liberté absolue. C'est une fausse quête : de la liberté absolue naît le chaos.

D'un coté, il y a le règne de la religion, donc basé sur une mesure qui dépasse l'entendement humain et le pousse à se surpasser dans sa différenciation des autres règnes (animal, végétal et minéral). De l'autre il y a le règne humaniste, qui n'établie de règle qu'à sa propre mesure (la mesure humaine) et considère finalement l'homme comme un élément dénué de transcendance et n'ayant de compte à rendre qu'à lui même à travers la société où il vit, en ne contrevenant pas à l'intégrité de ses semblables.

En fait, l'individualisme athée est le système dans lequel nous vivons en ce moment, c'est celui qui nous a éduqué, nous avons grandi au milieu de ses "valeurs". Quels sont les repères de l'individualisme? C'est effacer les repères, car le repère est potentiellement vecteur d'ordre et que l'ordre est l'ennemi de l'individualisme.

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Membre, Posté(e)
lucdf Membre 4 113 messages
Forumeur balbutiant‚
Posté(e)
Je crois qu'il est impossible, et d'ailleurs pas souhaitable, de tendre à la liberté absolue.
Personne ne tend à la vérité absolue car personne n'y croit, ni les libéraux ni les moins libéraux. La liberté absolue n'est pas de ce monde. Par contre si on associe liberté et responsabilité, on aborde les choses différemment. (Oui, que Dieu m'entende, oui... oui... mais le vieux schnock est sourdingue).
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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 132 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

On dirait (le pouvoir qui voudrait faire passer ça dans la conscience collective) que l'affectisme est une cause importante, d'intérêt général, dont l'humanité doit se préoccuper, et que ceux qui se dressent contre l'affectisme (cad la commercialisation de ces méthodes pour éviter que X ou Y se sente seul chez lui) sont affectophobes, arriérés et réactionnaires.

Non ?

A force de vivre au milieu des machines, l'homme finit par être conditionné par la machine. Il risque donc d'être transformé avant même d'avoir pris conscience du problème. Quelle problème ? L'illusion de croire que la machine est un objet neutre (ou confortable) dont l'homme est le maître.

En supposant que l'affect soit robotisé et que, après tout, aimer son robot comme on aimerait son chien, cela ne mange pas de pain, n'est-ce pas accepter trop facilement l'emprise croissante de la machine dans notre vie avec d'autres conséquences insoupçonnées ? Maîtriser une machine à sa disposition (comme je maîtriserais une auto), cela ne signifie en rien maîtriser le problème du progrès technique dans son ensemble. Or cette maîtrise globale du système technicien échappe à tout le monde. Dans notre système technicien, un grand nombre d'appareillages n'appartiennent pas à un homme, et le fait aggravant est que ces appareillages sont les plus importants : qui peut se dire maître de l'énergie nucléaire et de ses applications technologiques ? Moi seul, à ma petite échelle...? ça ne mange pas de pain ?

@ Octocyne :

Source de confort ? Ce confort que me procurerait ce petit robot dont je serais tombé amoureux... n'est-il pas celui du paresseux/peureux/complexé qui n'a pas le courage d'affronter la vraie vie, de prendre des risques et d'assumer ses responsabilités en sortant de la cellule familiale pour voler de ses propres ailes, mais qui préfère prolonger un stade immature de domestication jusqu'à 30 ans en jouant avec ses game-toys et son robot simulateur d'affects ?

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Membre, Posté(e)
lucdf Membre 4 113 messages
Forumeur balbutiant‚
Posté(e)

Je voulais dire liberté absolue et non vérité absolue dans mon post précédent.

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Membre+, 52ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 770 messages
Forumeur Débutant‚ 52ans‚
Posté(e)

@ Octocyne :

Source de confort ? Ce confort que me procurerait ce petit robot dont je serais tombé amoureux... n'est-il pas celui du paresseux/peureux/complexé qui n'a pas le courage d'affronter la vraie vie, de prendre des risques et d'assumer ses responsabilités en sortant de la cellule familiale pour voler de ses propres ailes, mais qui préfère prolonger un stade immature de domestication jusqu'à 30 ans en jouant avec ses game-toys et son robot simulateur d'affects ?

C'est bien de cela que je parlais. Ce confort n'est que la lâcheté devant la confrontation à l'autre, un amour sans souffrance, sans interdit, aseptisé. Sauf qu'en se préservant trop d'un côté, on se rend encore plus fragile avec les autres.

Ce confort est maîtrise ; peut-être terriblement tentant dans un monde où l'on est de plus en plus passif, manipulé, où l'on maîtrise de moins en moins.

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Membre, Marchombre, 33ans Posté(e)
Serguei Zoubatov Membre 4 440 messages
33ans‚ Marchombre,
Posté(e)

Gné ? :gurp:

Mais encore?

Tu as tes règles, ou quoi ?

Je vous laisse ça.

C'est quoi mon état moral ?

Que vous posiez la question est déjà très révélateur.

C'est d'une part votre comportement et deuxièmement la façon dont vous regardez le concept même de moral.

Moralement je préfère qu'un individu soit heureux comme ça plutôt que malheureux comme les pierres ; au moins ça ne fait de mal à personne.

Heureux? Une fausse relation ne rend pas heureux. Elle donne l'illusion d'être heureux, ce qui est très différent. Le véritable bonheur n'est pas dans le mensonge et dans l'illusion.

Mais pour certaines personnes, c'est tellement confortable ! Une de mes mamies préférait son chien à ses voisins, ses enfants (pas choisis) et petits-enfants ; elle n'avait pas d'amis : le chien ne parlait pas, c'était bien plus facile de lui prêter des intentions, des sentiments invérifiables, de l'engueuler sans qu'il balance des mots qui font mal...(mon grand-père a fait Comme le chien jusqu'à son décès, ce fut son choix, mais je doute qu'il en ait été heureux)

Je ne suis pas en train de vanter un idéal, ce n'en est pas un — loin de là — je te parle de ce qui existe déjà et que la technologie peut encourager. De tout ce qui peut contenter les timides, les complexés, ceux qui ne sont pas faits pour l'engagement, qui ne veulent pas d'enfant mais craignent le désir du conjoint, etc. Et j'en oublie.

On ne donnera pas le bonheur aux timides et aux complexés en leur offrant des relations illusoires.

Je crois qu'il est impossible, et d'ailleurs pas souhaitable, de tendre à la liberté absolue. C'est une fausse quête : de la liberté absolue naît le chaos.

D'un coté, il y a le règne de la religion, donc basé sur une mesure qui dépasse l'entendement humain et le pousse à se surpasser dans sa différenciation des autres règnes (animal, végétal et minéral). De l'autre il y a le règne humaniste, qui n'établie de règle qu'à sa propre mesure (la mesure humaine) et considère finalement l'homme comme un élément dénué de transcendance et n'ayant de compte à rendre qu'à lui même à travers la société où il vit, en ne contrevenant pas à l'intégrité de ses semblables.

Ce qui est dangereux au plus haut point. "Quand l'homme est mesure de toute chose, la folie règne" disait Socrate.

Malheureusement, on présente cela à l'homme comme une liberté. On lui propose d'avoir toujours plus de pouvoir sur lui-même et pour lui. On en appelle aux plus bas instincts. Et ça marche. Ca marche très bien.

Personne ne tend à la vérité absolue car personne n'y croit, ni les libéraux ni les moins libéraux. La liberté absolue n'est pas de ce monde. Par contre si on associe liberté et responsabilité, on aborde les choses différemment. (Oui, que Dieu m'entende, oui... oui... mais le vieux schnock est sourdingue).

Mais bien sûr que si que la "liberté absolue" est le but des libéraux. Mais aussi celui des socialistes. La "liberté absolue" (cette fausse liberté) est le but finale de l'ensemble de la gauche (le libéralisme est à gauche, rappelons-le). "Libérer" l'homme de tout ce qui soit-disant l'oppresse, l'enchaîne.

Cette révolte contre l'ordre naturel, cette révolte contre Dieu, c'est bien la volonté d'atteindre une "liberté absolue".

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Savonarol dit :

"L'histoire de ton chien m'a touché parce-que il y a une notion de douleur, qui en fait l'humanise à mes yeux (loin de l'animaliser) , je crois que les animaux ont précisément une âme lorsqu'ils se rapprochent de ce qui est un comportement affectif gratuit, et que finalement ils souffrent des mêmes désordres affectifs que certains hommes."

Oui ! Moi aussi en me souvenant de cette histoire, j'étais ému, et débordant de tendresse pour ce chien qui comme vous dites s'en trouve très humanisé.

En revanche je ne comprends pas trop la réaction de Serguei qui rejette ça d'un bloc : "On n'est pas des chiens" !

Je n'ai rien voulu démontrer du tout ! Juste présenter un exemple réel. Une douleur, une souffrance, une affection ne peuvent être niées sans danger je crois. Il nous incombe de faire avec.

Est-ce que ce chien commettait un péché à dépasser ainsi sa condition naturelle d'animal ?

Les réactions "religieuses" se voulant arbitres absolus du bien et du mal, me font peur là qui semblent manquer d'humanité.

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Membre, 51ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Serguei, tu es fou.

En crachant ainsi sur le monde et les philosophes (leur liberté), tu ne fais que rendre pire la situation de la religion, si basse dans le coeur de l'homme moderne, qui est fatigué de cette folie.

Et pourtant la religion, son message d'amour, d'égalité, de bonheur aurait tout pour plaire, s'il n'y avait pas des gens comme toi.

Mais la philosophie n'a pas attendu la religion pour savoir ce qui est bon. Sache-le.

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Membre, Marchombre, 33ans Posté(e)
Serguei Zoubatov Membre 4 440 messages
33ans‚ Marchombre,
Posté(e)

En revanche je ne comprends pas trop la réaction de Serguei qui rejette ça d'un bloc : "On n'est pas des chiens" !

Je n'ai rien voulu démontrer du tout ! Juste présenter un exemple réel. Une douleur, une souffrance, une affection ne peuvent être niées sans danger je crois. Il nous incombe de faire avec.

Est-ce que ce chien commettait un péché à dépasser ainsi sa condition naturelle d'animal ?

Les réactions "religieuses" se voulant arbitres absolus du bien et du mal, me font peur là qui semblent manquer d'humanité.

J'ai dis quelque part que le chien commettait un péché? J'ai dis quelque part qu'il cherchait par là à dépasser sa condition d'animal?

Faut apprendre à lire, parce que ce n'est pas le cas.

Ce que je dis, c'est que nous sommes des humains et pas des animaux. Et que contrairement aux animaux qui pourraient se contenter de substitut de ce type, l'être humain n'atteindra pas le bonheur par des relations factices.

Serguei, tu es fou.

Etre qualifié de fou dans une société où la folie est devenue la norme, c'est un grand compliment. Cela signifie que l'on possède encore sa santé mentale.

En crachant ainsi sur le monde et les philosophes (leur liberté)

Je crache sur les philosophes? Où donc?

Cela dépend desquels. Je ne cracherais pas sur Socrate, sur Aristote et sur Platon. Pas plus que sur St Thomas d'Aquin, sur St Augustin, et sur bien d'autres.

Je vomis, en revanche, la folie moderne.

tu ne fais que rendre pire la situation de la religion, si basse dans le coeur de l'homme moderne, qui est fatigué de cette folie.

Que le monde soit fatigué de la Vérité ne change rien à la Vérité.

L'homme moderne s'est perdu dans la folie. Le problème n'est pas la religion mais l'homme moderne et le modernisme.

Et pourtant la religion, son message d'amour, d'égalité, de bonheur aurait tout pour plaire, s'il n'y avait pas des gens comme toi.

Aucune religion ne peut plaire à l'homme moderne. Seul l'intéresse la jouissance et la "liberté" de faire n'importe quoi.

Une religion, avec ses dogmes et ses exigences, ne peut pas plaire aux fous persuadés que tout se vaut.

Mais la philosophie n'a pas attendu la religion pour savoir ce qui est bon. Sache-le.

Dieu n'a pas attendu les philosophes pour savoir ce qui est bon.

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Membre, 51ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Aucune religion ne peut plaire à l'homme moderne. Seul l'intéresse la jouissance et la "liberté" de faire n'importe quoi.

La religion ne plaît plus, non pas tant à cause des méfaits pour lesquels elle s'est illustré par le passé, mais surtout parce que la modernité a la volonté de faire sans. Il serait temps, non ? Quant au message de la religion, je le répète, il peut être bon, et c'est pour cela que la société moderne la tolère. La preuve en est par l'engouement pour les nouvelles spiritualités.

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Savonarol dit :

"L'histoire de ton chien m'a touché parce-que il y a une notion de douleur, qui en fait l'humanise à mes yeux (loin de l'animaliser) , je crois que les animaux ont précisément une âme lorsqu'ils se rapprochent de ce qui est un comportement affectif gratuit, et que finalement ils souffrent des mêmes désordres affectifs que certains hommes."

Oui ! Moi aussi en me souvenant de cette histoire, j'étais ému, et débordant de tendresse pour ce chien qui comme vous dites s'en trouve très humanisé.

En revanche je ne comprends pas trop la réaction de Serguei qui rejette ça d'un bloc : "On n'est pas des chiens" !

Je n'ai rien voulu démontrer du tout ! Juste présenter un exemple réel. Une douleur, une souffrance, une affection ne peuvent être niées sans danger je crois. Il nous incombe de faire avec.

Est-ce que ce chien commettait un péché à dépasser ainsi sa condition naturelle d'animal ?

Les réactions "religieuses" se voulant arbitres absolus du bien et du mal, me font peur là qui semblent manquer d'humanité.

Ca m'a fait penser tout de suite à ce cours du rav Chaya :

http://youtu.be/qK3HdpQyvxw

Il fait souvent allusion au chien pour distancier l'homme de l'animal, l'animal qui lui n'est soumis qu'à son instinct où l'homme peut exercer un travail sur lui-même.

Il explique que les péchés sont des retours consentis à l'état animal (baver devant un os ) .

Il prend très souvent l'exemple du chien d'ailleurs (par soucis de pédagogie) , et finalement je trouve que c'est pas le mieux choisi. Mais peut-être le rav n'a pas de chien ?

Il faudrait que je lui pose la question ( et je vais le faire de ce pas ^^, je vous mettrai sa réponse ici ! )

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