Aller au contenu

L'affectisme


Savonarol

Messages recommandés

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Ne cherchez pas dans le dico, "affectisme" est un néologisme que je viens d'inventer pour les besoins du topic.

Il provient de la réflexion suivante :

Si l'homme parvenait à créer un traitement , un programme, qui lui permettait de ne plus subir son vide affectif en cherchant la compagnie des autre, un programme qui comblerait via une suite de procédés mécaniques ou informatiques, son besoin d'être accompagné (en amour ou en amitié) , cela serait-il moralement admissible ?

Est-ce que l'amour doit avoir une dimension humaine, est-ce que l'amitié doit avoir une dimension humaine, puisque dans le monde contemporain, l'âme n'existe pas, que perdrait-on à n'avoir comme amis que des machines sans âmes, pourvu qu'elles sachent singer le comportement humain sentimental avec brio ?

On dirait (le pouvoir qui voudrait faire passer ça dans la conscience collective) que l'affectisme est une cause importante, d'intérêt général, dont l'humanité doit se préoccuper, et que ceux qui se dressent contre l'affectisme (cad la commercialisation de ces méthodes pour éviter que X ou Y se sente seul chez lui) sont affectophobes, arriérés et réactionnaires.

Non ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
  • Réponses 59
  • Créé
  • Dernière réponse
Membre, Posté(e)
lucdf Membre 4 113 messages
Forumeur balbutiant‚
Posté(e)

Ouh là! Je ne m'étais jamais posé la question. Et maintenant au lieu de dormir comme d'habitude comme un loir , je vais ruminer toute la nuit! :snif: Disons que pour le sexe, il y a depuis des années des vibrateurs. C'est déjà pas mal. Pour les amis il y a Facebook. C'est pratique, c'est clean car purement virtuel, donc on ne s'enquiquine pas avec quelqu'un qui pue de la gueule et qui vide le frigidaire.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 51ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Est-ce que l'amour doit avoir une dimension humaine, est-ce que l'amitié doit avoir une dimension humaine ?

Et pourquoi non ? Quelles drôles de questions. Mais je crois qu'il faudra bien s'habituer à un Savonarol quelque peu provocateur...

Je discerne le problème de la misère affective dans ton discours, si je laisse tomber la partie un peu farfelue.

Le monde moderne n'a pas l'apanage de la misère. Ceci dit, il est vrai qu'il y a plus de gens seuls, si l'on considère tous les facteurs d'exclusion. Le chômage. La distension des liens familiaux. Le célibat. Sans compter évidemment la pauvreté. D'où ta problématique.

Ce que je crois, c'est que lorsque l'on est en bas de l'échelle sociale, on nous prend en pitié et on nous évite. Et si l'on est en haut, on nous envie, jusqu'à parfois nous détester. Donc sûr que les rapports humains en fonction de sa situation, ça n'a rien de simple. Pour répondre simplement à ton post.

A plus.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Pourquoi provocateur ?

Si la mentalité individualiste et matérialiste va jusqu'au bout de sa logique, la dimension humaine devient alors une dimension commerciale, et sa composante gratuite par excellence (l'amour) devient un segment de marché comme un autre. Un besoin de consommation à combler.

Car en fait, rien dans la logique libérale ne pourrait s'opposer à ce que l'homme vive "ses choix" à l'abri du programme de telle société informatique avec forfait 39€ / mois pendant 1 an.

Ainsi, l'amour dompté ( et maîtrisé pour en faire un outil, un manque probable et potentiel ), il devient un produit. Où serait l'interdit moral de vivre une belle histoire d'amour avec une intelligence artificielle dans un monde où Dieu n'existe pas et où l'individualisme et la consommation sont les 2 nouveaux commandements.

Reste que jamais un pauvre ne vaut un riche, mais c'est pas comme si la société prenait cette différence, pourtant cruciale, au sérieux.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité jamiroquai
Invités, Posté(e)
Invité jamiroquai
Invité jamiroquai Invités 0 message
Posté(e)

Ne cherchez pas dans le dico, "affectisme" est un néologisme que je viens d'inventer pour les besoins du topic.

Il provient de la réflexion suivante :

Si l'homme parvenait à créer un traitement , un programme, qui lui permettait de ne plus subir son vide affectif en cherchant la compagnie des autre, un programme qui comblerait via une suite de procédés mécaniques ou informatiques, son besoin d'être accompagné (en amour ou en amitié) , cela serait-il moralement admissible ?

Par exemple une machine qui imiterait à la perfection le sentiment humain pour qu'on ne se sente plus seul, ce qui reléguerait l'amour et l'amitié au rang de produit de consommation.

Je me demande bien à quoi pourrait servir un humanoïde puisqu'au final on tous capable d'accéder à une certaine forme de sociabilité (exemple: un ado ayant du à aller vers les autres peut très bien se sociabiliser par un jeu vidéo en ligne, où il aura par interaction virtuel avec un autre individu de chair et de sang. Dans ce cas là l'utilisation n'est pas une finalité mais un moyen de socialisation).

Aussi je pense qu'au final ça serait infantiliser l'humain, par peur d'aller vers les autres on lui donne un jouet qui pourrait combler ses envies et besoins affectif sans se donner la peine de lutter contre son vrai problème, c'est aller contre l'évolution.

Est-ce que l'amour doit avoir une dimension humaine, est-ce que l'amitié doit avoir une dimension humaine, puisque dans le monde contemporain, l'âme n'existe pas, que perdrait-on à n'avoir comme amis que des machines sans âmes, pourvu qu'elles sachent singer le comportement humain sentimental avec brio ?

je pense que oui par le simple fait de la protection de notre espèce, un humanoïde peut singer à l’extrême le comportement humain il ne sera jamais doté des attributs qui nous permettent de nous reproduire (même si il n'est forcement nécessaire d'avoir des sentiments envers quelqu'un pour se reproduire il est tout de même plus fréquent et plus rassurant d'aller vers une personne avec qui on partage une attirance et un lien assez fort pour assurer sa descendance).

On dirait (le pouvoir qui voudrait faire passer ça dans la conscience collective) que l'affectisme est une cause importante, d'intérêt général, dont l'humanité doit se préoccuper, et que ceux qui se dressent contre l'affectisme (cad la commercialisation de ces méthodes pour éviter que X ou Y se sente seul chez lui) sont affectophobes, arriérés et réactionnaires.

Non ?

Ça serait de la propagande.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Bubon baveux de Belzébuth, 37ans Posté(e)
casdenor Membre 11 203 messages
37ans‚ Bubon baveux de Belzébuth,
Posté(e)

Les sex-toys peuvent singer à merveille le sexe. Mais ils n'auront jamais la qualité d'une relation sexuelle.

L'amitié reste similaire. Une amitié n'est pas une donnée commerciale, puisqu'elle est une donnée éminemment humaine.

Mais dans un monde capitaliste comme le nôtre, un monde qui croit que tout se vend et tout s'achète, certains seraient capables d'y succomber j'imagine

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Siri me donne des réponses qui dénote de ce que le balbutiement de l'IA donnera dans 10 ans, donc j'imagine que dans 20 ans, l'IA sera au niveau humain. .Et l'IA ayant été créé dans un but commercial et évoluant dans un monde commercial, il se fera fatalement à un moment ou un autre ce genre d'offre commercial pour satisfaire une part de marché que la composante politique individualiste actuelle condamne (via la prostitution)

Dès lors, une amie virtuelle ("tellement plus intéressante et rassurante que toutes ces femmes en chair et en os" et pour seulement 29€ /mois ) , des relations virtuelles, des vacances virtuelles pourquoi pas.

Au final, on en arrive à un genre de Matrix où tout le monde ferait la queue gentiment pour se faire brancher. Et ça n'est pas irréaliste. Qui aurait pu croire il y a 20 ans que le net prendrait l'importance dans nos vies qu'il aujourd'hui ?

Le sex-toy a contre lui son apparence, mais si je créé un programme où monsieur X rencontrera "Juliette", un programme sensible, un genre de programme "moule" avec une option "aventure" qui fait que monsieur X fera cette rencontre dans un cadre qu'on lui vend comme étant une partie du mystère, pourquoi monsieur X ne tomberait pas amoureux de Juliette ?

Il y a déjà des hommes qui tombent amoureux des real-doll. Imaginons une real-doll doté d'une IA. Ca n'est plus de l'ordre de la SF, on estime que l'IA existera aux alentours des années 2030, c'est demain.

Alors quand tout cela existera, quelle barrière pourrons-nous fixer pour empecher que cela soit considérer comme égal à une relation vivante?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Pour ceux qui connaissent l'excellente série " au delà du réel " ^^

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 34ans Posté(e)
Wikwik Membre 181 messages
Baby Forumeur‚ 34ans‚
Posté(e)

Siri me donne des réponses qui dénote de ce que le balbutiement de l'IA donnera dans 10 ans, donc j'imagine que dans 20 ans, l'IA sera au niveau humain. .Et l'IA ayant été créé dans un but commercial et évoluant dans un monde commercial, il se fera fatalement à un moment ou un autre ce genre d'offre commercial pour satisfaire une part de marché que la composante politique individualiste actuelle condamne (via la prostitution)

Tout à fait d'accord avec l'idée. Je pense cependant que l'IA mettra plus de temps à arriver à un niveau humain. Il faut distinguer l'IA capable de résoudre un problème complexe seule et l'IA capable d'émotion et de sentiment telle que la surprise, la tristesse etc. On en est loin de l'androïde d'Isaac Asimov même si on s'en rapproche.

Dès lors, une amie virtuelle ("tellement plus intéressante et rassurante que toutes ces femmes en chair et en os" et pour seulement 29€ /mois ) , des relations virtuelles, des vacances virtuelles pourquoi pas.

Au final, on en arrive à un genre de Matrix où tout le monde ferait la queue gentiment pour se faire brancher. Et ça n'est pas irréaliste. Qui aurait pu croire il y a 20 ans que le net prendrait l'importance dans nos vies qu'il aujourd'hui ?

Le sex-toy a contre lui son apparence, mais si je créé un programme où monsieur X rencontrera "Juliette", un programme sensible, un genre de programme "moule" avec une option "aventure" qui fait que monsieur X fera cette rencontre dans un cadre qu'on lui vend comme étant une partie du mystère, pourquoi monsieur X ne tomberait pas amoureux de Juliette ?

Il y a déjà des hommes qui tombent amoureux des real-doll. Imaginons une real-doll doté d'une IA. Ca n'est plus de l'ordre de la SF, on estime que l'IA existera aux alentours des années 2030, c'est demain.

Alors quand tout cela existera, quelle barrière pourrons-nous fixer pour empecher que cela soit considérer comme égal à une relation vivante?

Aucune barrière ne sera fixable. On en revient à Blade Runner avec les répliquant qui font plus humain que les vrai. Seul sa propre morale, ses propres principes nous permettrons de faire la part des choses, en se disant ou pas "j'accepte de pouvoir tomber amoureux(se) d'une machine.

Par exemple une machine qui imiterait à la perfection le sentiment humain pour qu'on ne se sente plus seul, ce qui reléguerait l'amour et l'amitié au rang de produit de consommation.

Je me demande bien à quoi pourrait servir un humanoïde puisqu'au final on tous capable d'accéder à une certaine forme de sociabilité (exemple: un ado ayant du à aller vers les autres peut très bien se sociabiliser par un jeu vidéo en ligne, où il aura par interaction virtuel avec un autre individu de chair et de sang. Dans ce cas là l'utilisation n'est pas une finalité mais un moyen de socialisation).

Aussi je pense qu'au final ça serait infantiliser l'humain, par peur d'aller vers les autres on lui donne un jouet qui pourrait combler ses envies et besoins affectif sans se donner la peine de lutter contre son vrai problème, c'est aller contre l'évolution.

Tout à fait d'accord, pour moi, ce n'est pas servir l'humain que d'inventer une machine qui le singe à la perfection. On le dessert plus qu'autre chose.

je pense que oui par le simple fait de la protection de notre espèce, un humanoïde peut singer à l’extrême le comportement humain il ne sera jamais doté des attributs qui nous permettent de nous reproduire (même si il n'est forcement nécessaire d'avoir des sentiments envers quelqu'un pour se reproduire il est tout de même plus fréquent et plus rassurant d'aller vers une personne avec qui on partage une attirance et un lien assez fort pour assurer sa descendance).

Pas d'accord, on peut penser à des sortes "d'orgie" collective histoire de préserver l'espèce. Ou encore une obligation pour les hommes biologiques de donner leurs sperms, chose qui sera donner aux hommes mécaniques pour fertiliser leurs compagnes femmes biologiques. Il y a beaucoup de moyens pour continuer à préserver l'espèce humaine.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Marchombre, 33ans Posté(e)
Serguei Zoubatov Membre 4 440 messages
33ans‚ Marchombre,
Posté(e)

Je crois que puisque le monde en vient à se poser ce genre de question alors il est temps que l'on me relègue dans un musée.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Dingotte à plein temps !, 95ans Posté(e)
Evasive Membre 19 608 messages
95ans‚ Dingotte à plein temps !,
Posté(e)

Ouh là! Je ne m'étais jamais posé la question. Et maintenant au lieu de dormir comme d'habitude comme un loir , je vais ruminer toute la nuit! :snif: Disons que pour le sexe, il y a depuis des années des vibrateurs. C'est déjà pas mal. Pour les amis il y a Facebook. C'est pratique, c'est clean car purement virtuel, donc on ne s'enquiquine pas avec quelqu'un qui pue de la gueule et qui vide le frigidaire.

Non pas tellement, c'est quand même bien moi, humaine, qui tape sur ce clavier, en ce moment.... Le PC ne te répond pas automatiquement :D

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre+, 52ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 770 messages
Forumeur Débutant‚ 52ans‚
Posté(e)

Pourquoi provocateur ?

Si la mentalité individualiste et matérialiste va jusqu'au bout de sa logique, la dimension humaine devient alors une dimension commerciale, et sa composante gratuite par excellence (l'amour) devient un segment de marché comme un autre. Un besoin de consommation à combler.

Car en fait, rien dans la logique libérale ne pourrait s'opposer à ce que l'homme vive "ses choix" à l'abri du programme de telle société informatique avec forfait 39€ / mois pendant 1 an.

Ainsi, l'amour dompté ( et maîtrisé pour en faire un outil, un manque probable et potentiel ), il devient un produit. Où serait l'interdit moral de vivre une belle histoire d'amour avec une intelligence artificielle dans un monde où Dieu n'existe pas et où l'individualisme et la consommation sont les 2 nouveaux commandements.

Reste que jamais un pauvre ne vaut un riche, mais c'est pas comme si la société prenait cette différence, pourtant cruciale, au sérieux.

Moralement, ça ne me pose pas de problème, mais je reste persuadée que c'est une forme de lâcheté que de souhaiter une partenaire sans défaut, dominée à volonté. Cela ne préserve pas non plus des autres interactions humaines, inévitables et souvent douloureuses.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

En fait, Huxley dans le "meilleur des mondes" décrivait une société aseptisée par la molécule (via le Soma), afin que tout comportement soit commandé par une désinhibition par rapport à la sensibilité humaine.

Or, le chemin que prend le monde nécessite des ajustements.

Le Soma n'est pas dans l'air du temps (ça sonne stalinisme) mais son équivalent libéral est pile dans les cordes.

'Jouir tout de suite, car c'est mon choix, comme je veux et selon mes règles' entre dans la logique de l'époque.

Et toute la malice de la logique libérale étant de nous faire croire que céder à nos besoin est un genre de "droit inaliénable" ( alors que c'est pour moi le summum de l'abandon et du laisser-aller) , il n'est pas illogique de penser que la technologie, une fois à son point culminant, ne suivra pas la logique politique libérale ET de "j'ai droit à " et pourquoi pas même en faire un genre de service mi-public, avec un ministère de la misère sociale (bon même si à mon avis l'avenir est plutôt aux sociétés privées) qui affecterait à chacun un "programme" sensible contenant la e-femme de ses rêves pour finir d'en faire un bon esclave qui trouverait toutes ses solutions dans le marché.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre+, 52ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 770 messages
Forumeur Débutant‚ 52ans‚
Posté(e)

Ce n'est pas impossible. Et si l'œuvre d'Huxley est si délectable, c'est qu'il rend si envisageable quelque chose d' a priori impossible. Ce devrait être une leçon, car c'est sordide.

La logique consumériste actuelle est une aliénation de l'homme, c'est indéniable et effrayant.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Bubon baveux de Belzébuth, 37ans Posté(e)
casdenor Membre 11 203 messages
37ans‚ Bubon baveux de Belzébuth,
Posté(e)

Huxley nous rappelle aussi dans le meilleur des mondes qu'un simple grain de sable peut anéantir la machine.

Et le fait est qu'on oublie qu'une relation humaine n'est pas un système d'équation, et que si certains individus pourraient s'en contenter, ils le font déjà en allant aux putes. Pourtant, les putes n'ont pas remplacé les relations humaines.

Pourquoi ? Parce que l'homme veut des relations humaines, pas juste "avoir tout maintenant et tout de suite".

Notre société avance de plus en plus vers l'idéal que tout un chacun a le droit de chercher son idéal. C'est une bonne chose. ça nous évite l'obscurantisme à base de "si tu cherches pas mon idéal tarte à gueule à la récré"

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
lucdf Membre 4 113 messages
Forumeur balbutiant‚
Posté(e)
'Jouir tout de suite, car c'est mon choix, comme je veux et selon mes règles' entre dans la logique de l'époque.

J'espère que personne n'a la naïveté de croire que dans la société d'autrefois ou dans d' autres sociétés, cela fonctionne différemment. L'individu n'a toujours eu comme motivation principale que de satisfaire son égo, les représentations que son égo construit. Même les perceptions que l'égo reçoit sont fortement influencées par ses désirs et ses objectifs.

L'individu qui suit à la lettre une morale à laquelle il adhère n'est pas en dehors de cette dynamique. Il suit avant tout cette morale pour conforter son ego, même si cette morale peut avoir des conséquences positives pour l'ensemble de la société. Dans ce cas, c'est un bienfait collatéral.

Je me méfie quand même des gens qui nous aspergent de moraline et d'eau bénite et nous prédisent sans arrêt la déchéance de l'humanité. Que veulent-ils, si ce n'est dominer l'autre?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Marchombre, 33ans Posté(e)
Serguei Zoubatov Membre 4 440 messages
33ans‚ Marchombre,
Posté(e)

Moralement, ça ne me pose pas de problème, mais je reste persuadée que c'est une forme de lâcheté que de souhaiter une partenaire sans défaut, dominée à volonté. Cela ne préserve pas non plus des autres interactions humaines, inévitables et souvent douloureuses.

Moralement, ça ne vous pose pas de problème? Cela en dit long sur votre état moral.

Notre société avance de plus en plus vers l'idéal que tout un chacun a le droit de chercher son idéal. C'est une bonne chose. ça nous évite l'obscurantisme à base de "si tu cherches pas mon idéal tarte à gueule à la récré"

Une bonne chose? Je ne vois pas en quoi avancer vers une non-société est une bonne chose. Que chacun avance vers son petit idéal personnel, c'est finalement abandonner l'idée de société qui consiste à vivre ensemble pour réaliser un projet commun.

Ne cherchez pas dans le dico, "affectisme" est un néologisme que je viens d'inventer pour les besoins du topic.

Il provient de la réflexion suivante :

Si l'homme parvenait à créer un traitement , un programme, qui lui permettait de ne plus subir son vide affectif en cherchant la compagnie des autre, un programme qui comblerait via une suite de procédés mécaniques ou informatiques, son besoin d'être accompagné (en amour ou en amitié) , cela serait-il moralement admissible ?

Est-ce que l'amour doit avoir une dimension humaine, est-ce que l'amitié doit avoir une dimension humaine, puisque dans le monde contemporain, l'âme n'existe pas, que perdrait-on à n'avoir comme amis que des machines sans âmes, pourvu qu'elles sachent singer le comportement humain sentimental avec brio ?

On dirait (le pouvoir qui voudrait faire passer ça dans la conscience collective) que l'affectisme est une cause importante, d'intérêt général, dont l'humanité doit se préoccuper, et que ceux qui se dressent contre l'affectisme (cad la commercialisation de ces méthodes pour éviter que X ou Y se sente seul chez lui) sont affectophobes, arriérés et réactionnaires.

Non ?

L'amour et l'amitié ne peuvent pas avoir d'autre dimension qu'une dimension humaine, puisqu'il s'agit de sentiments. Et de sentiments partagés de façon réciproque. On ne peut pas "aimer" une machine: elle ne vous le rendra pas.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Huxley nous rappelle aussi dans le meilleur des mondes qu'un simple grain de sable peut anéantir la machine.

Et le fait est qu'on oublie qu'une relation humaine n'est pas un système d'équation, et que si certains individus pourraient s'en contenter, ils le font déjà en allant aux putes. Pourtant, les putes n'ont pas remplacé les relations humaines.

Pourquoi ? Parce que l'homme veut des relations humaines, pas juste "avoir tout maintenant et tout de suite".

Notre société avance de plus en plus vers l'idéal que tout un chacun a le droit de chercher son idéal. C'est une bonne chose. ça nous évite l'obscurantisme à base de "si tu cherches pas mon idéal tarte à gueule à la récré"

Parce-que les putes n'ont jamais été intégrés au niveau d'un système de valeur, alors que le progrès en est la racine.

La prostitution a cette barrière propre qu'elle se fait au dépend de la prostituée, or si la composante humaine ( si on la remplace par des données binaires) n'existe plus, alors on ne peut pas la salir. Par ailleurs, qu'est ce qui empêcherait un homme d'avoir une e-relation avec un enfant via un programme virtuel ou même d'épancher sa soif de snuff movie avec lui pour héros? Puisque ça ne ferait de mal à personne? Ca serait dans la logique libérale, cette même logique qui fait qu'on relative la perversion puisqu'on la juge "selon le regard collectif humain" qui dit que si on ne fait de mal à personne, on est pas pervers.

Finalement, créer toute une population de psychopathes déviants "mais reglo vis à vis de la loi car le monde virtuel n'est pas régit par les lois humaines" , et donc mettre en vente autant de programme et de mises à jour qu'il y a de perversions, j'imagine pas bien ce qui pourrait s'y opposer, (sinon la morale religieuse ?)

L'ultime aliénation serait de faire de toute pulsion un service. L'amour, la transgression, le sexe, tout sur mesure selon nos pulsions, sans entraves.

C'est un peu ce à quoi mène une société qui ne doit rien à personne sinon à l'argent.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

L'amour et l'amitié ne peuvent pas avoir d'autre dimension qu'une dimension humaine, puisqu'il s'agit de sentiments. Et de sentiments partagés de façon réciproque. On ne peut pas "aimer" une machine: elle ne vous le rendra pas.

Je suis globalement d'accord avec ce que tu dis, mais la technologie sait ( et saura de plus en plus) simuler les sentiments.

Je me rappelle de l'engouement autour des tamagoshis ( Théia :coeur:) , alors même que le concept était d'une simplicité déroutante, un genre de petit programme sur écran à cristaux liquides où l'on devait nourrir une créature virtuelle avec 4 boutons.

Au Japon, pays en avance sur ce type de technologies, les gens se rendaient malade du e-décès de leur compagnons électroniques, certains leur faisaient des sépultures.

Nous somme dans une société où la simulation se substitue au réel, alors il n'est pas impensable de se dire qu'on verra dans 20 ans des hommes tomber amoureux de leur programme informatique, demander "le droit de se marier" avec lui ( pourquoi leur refuserait-t-on dans la mesure où cela ne nuit à personne?)

Dans la logique libérale, rien ne pourra s'opposer à ce genre de question parce que la logique libérale EST l'individualisme, et que si on ne pense qu'en terme d'individu, on renonce à la vision collective du monde. Ainsi, X peut se marier avec un programme informatique simulant l'image d'un extra terrestre façon "avatar" parce que c'est son droit, que ça ne fait de mal à personne, et que lui refuser sa manière individuelle de voir le monde serait donc "intolérant / raciste" et toutes sortes de mots en phobes qu'on se dépêchera d'inventer.

Le public est globalement ouvert à ce genre de chose, à la permissivité. Pourquoi ? Parce-que présenté en terme de liberté, le public ne se méfie pas. Présenté en terme de progrès, il se méfie encore moins. Avec un subtil choix sémantique, oisiveté devient loisir, déviance devient liberté, règles devient oppression. En flattant l'outil plaisir de l'homme, on manipule sa conscience pour qu'il suscitte lui même les fruits de sa propre dégénéréscence.

J'attire votre attention sur cette petite vidéo ( en rapport avec la notion de rébellion)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

J'espère que personne n'a la naïveté de croire que dans la société d'autrefois ou dans d' autres sociétés, cela fonctionne différemment. L'individu n'a toujours eu comme motivation principale que de satisfaire son égo, les représentations que son égo construit. Même les perceptions que l'égo reçoit sont fortement influencées par ses désirs et ses objectifs.

L'individu qui suit à la lettre une morale à laquelle il adhère n'est pas en dehors de cette dynamique. Il suit avant tout cette morale pour conforter son ego, même si cette morale peut avoir des conséquences positives pour l'ensemble de la société. Dans ce cas, c'est un bienfait collatéral.

Je me méfie quand même des gens qui nous aspergent de moraline et d'eau bénite et nous prédisent sans arrêt la déchéance de l'humanité. Que veulent-ils, si ce n'est dominer l'autre?

L'individualisme est comme une drogue dont on augmente les doses petit à petit pour shooter son homme.

Eh non, par le passé, la totalité des modèles ne sont que collectifs et pas individuels justement parce que l'homme ne se voit lui même qu'en terme de communauté, jamais en une suite d'individus enfilés sur un collier de perles.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.


×