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Harcèlement scolaire : Traitée de "pute", de "boloss" : Marion, 13 ans, s'est suicidée

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latin-boy30

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Membre+, Jeteur de pavés dans les mares, Posté(e)
latin-boy30 Membre+ 9 575 messages
Jeteur de pavés dans les mares,
Posté(e)

Je sais, j'avais dit que je ne revenais plus ici.

Mais je tiens à diffuser cet article du Nouvel Obs un maximum.

Mon vécu personnel et passé me l'ordonne.

Bonne soirée.

http://tempsreel.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20131114.OBS5469/traitee-de-pute-de-boloss-marion-13-ans-s-est-suicidee.html

Traitée de "pute", de "boloss" : Marion, 13 ans, s'est suicidée

Menacée, insultée au collège et sur Facebook, l'adolescente s'est pendue. Ses parents portent plainte contre l'école et les cinq élèves qui s'étaient pendant des mois transformés en bourreaux.

Ce mercredi matin, Marion voulait rester au lit. Après le petit déjeuner, elle est remontée dans sa chambre. La veille, déjà, elle se disait " fatiguée " afin d'échapper aux dernières heures de cours. Au retour de son travail, sa mère l'avait trouvée " pâlotte " sans s'inquiéter davantage. Les petits maux, de ventre, de tête, de coeur... éclosent bien souvent à l'adolescence. Nora Fraisse a simplement suggéré à sa fille de ne pas rester dans le noir, puis elle a déposé le téléphone de la maison près de l'oreiller, pour pouvoir la joindre. Elle partait juste déjeuner, avec ses deux autres enfants, 9 ans et 18 mois, chez une amie du village, Vaugrigneuse dans l'Esssone. Dans une heure ou deux, elle serait de retour. Sans doute, tout irait mieux. Mère et fille pourraient faire un peu de shopping ensemble. Marion, toujours douce et souriante, avait acquiescé. Une heure plus tard, elle ne répondait plus au téléphone.

Silence encore quand Nora Fraisse, soudain prise de panique, est rentrée précipitamment chez elle vers 13h30, laissant la voiture en marche avec ses petits à l'intérieur. Elle hurlait. "Marion,Marion !" La porte de sa chambre était bloquée. Nora Fraisse l'a poussée violemment et découvert son enfant pendue par un foulard au porte-manteau. Une fois détaché, le corps frêle est tombé. La mère, en ligne avec les médecins du Samu, a tenté de ranimer sa fille. En vain. Marion, 13 ans, est morte, le 13 février 2013.

"Ma vie a basculé. Et personne ne l'a compris."

Le lendemain, en première page, "le Parisien" relate le drame. Le quotidien régional évoque l'existence d'une lettre laissée par Marion. Les parents, pétrifiés, appellent alors le journal qui refuse de leur en dire plus. Mais les gendarmes leur remettent rapidement deux enveloppes saisies sur le bureau de Marion. La première est adressée à son établissement scolaire, Jean-Monnet à Briis-sous-Forges. L'élève de 4e C y a inscrit son numéro de collégienne, 320, avant de détailler ses souffrances, les humiliations, les insultes parfois subies en plein cours, et désigne ses bourreaux. "Ma vie a basculé, conclut-elle. Et personne ne l'a compris." Sur une seconde enveloppe, elle a écrit : "Mes meilleurs souvenirs avec vous", mais celle-ci est vide.

Le même jour, les parents Fraisse entendent sur France 3 une femme, directrice adjointe de l'académie de Versailles, indiquer que : "Marion était devenue le souffre-douleur de quelques-uns... Il y avait des enfants qui n'étaient pas très gentils vis-à-vis d'elle, qui pouvaient avoir des mots blessants." Ainsi, même l'Education nationale semble avoir eu vent des malheurs de leur fille... Les lettres de condoléances du président de la République et de son ministre Vincent Peillon paraissent bien dérisoires. Ils n'ont que faire de la compassion, ils veulent des explications. Depuis ce jour, les parents de Marion ont décidé de remuer ciel et terre pour faire "émerger la vérité".

Après avoir déposé plainte à la gendarmerie, ils ont contacté un jeune pénaliste réputé, Me David Père, qui vient de se constituer partie civile, auprès du tribunal de Paris, pour violences, menaces de mort, provocation au suicide, homicide involontaire et omission de porter secours. "Nous souhaitons que toute la lumière soit faite, que les responsables administratifs et les enseignants soient interrogés, que le dossier scolaire de Marion, les carnets de l'infirmerie soient saisis..." Outre le collège, sont visés les cinq élèves nommés dans la lettre. Les parents vont jusqu'à mettre en cause des enfants qui, au moment des faits, n'avaient pas 14 ans.

"Pour nous, c'est désormais évident. Ces gamins souhaitaient éliminer Marion, martèle Nora Fraisse. Ce n'est pas parce qu'ils sont mineurs que l'on doit les excuser. Nous attendons qu'ils soient punis, sévèrement, et que notre affaire fasse jurisprudence."

Sa douleur l'emporte et la porte. Celle de son mari, cadre dans l'industrie médicale, est muette. " Nous avons pris perpète, souffle-t-elle. Nous sommes à jamais des zombies, sans bras ni têtes. Des survivants." A Vaugrigneuse, dans ce paisible village de l'Essonne où réside depuis plus de dix ans la famille Fraisse, les regards ont changé. La bienveillance s'est muée en méfiance. Quand ils croisent la fine silhouette de Nora, certains baissent la tête. D'autres disent, à voix basse, que "le chagrin l'a rendue folle". Rien, ni son travail de chef de produit marketing ni ses deux autres enfants ne l'arrête.

"Laissez-les tranquilles. Faites votre deuil"

Depuis neuf mois, elle cherche tous azimuts des pistes, des indices auprès des amis de Marion, et des autres, qu'elle connaît parfois depuis l'école primaire. "Laissez-les tranquilles, disent leurs parents. Faites votre deuil." La mère cache ses larmes. Il lui est arrivé de s'approcher du collège et de voir des élèves soudain s'éloigner, comme si elle avait la peste. Parfois, quelques-uns l'arrêtent : "Madame, dites-nous, qui est dans la liste ?" Les enseignants, eux, n'ont jamais donné signe de vie.

"La direction nous avait interdit de communiquer avec vous, lui confiera un professeur croisé dans le bus, par hasard. Certains d'entre nous vous ont quand même écrit après l'enterrement. Vous n'avez rien reçu ?" Le principal du collège Jean-Monnet n'a jamais voulu dialoguer avec les parents de Marion, sans doute parce qu'au lendemain du drame, sous le choc, ces derniers l'avaient mis en cause. S'il a accepté de les recevoir dans son bureau, un mois plus tard, c'est grâce à la médiation d'Eric Debarbieux. Le spécialiste de la violence à l'école, envoyé sur tous les cas de harcèlement grave, s'est rendu à Briis-sous-Forges. Il a accompagné les parents endeuillés au collège afin qu'ils puissent récupérer les affaires de leur fille et consulter son dossier scolaire.

"Rien ne permettait de penser que Marion allait mal", a sèchement répété le principal, arrivé en septembre 2012 dans ce collège de 600 élèves. Il n'a eu cesse de s'abriter derrière sa hiérarchie. "Nous ne communiquons pas sur cette affaire, fait-il savoir aujourd'hui encore au "Nouvel Observateur", adressez-vous au rectorat." Les explications n'ont jamais eu lieu. Dommage, il eût peut-être suffit d'un mot, d'un geste pour que les parents de Marion cessent de croire que ce silence était forcément coupable.

"Demain, à l'arrêt de bus, t'es morte"

Un si long silence... "Allez, ça va se tasser", éluda le principal quand Nora Fraisse l'avait contacté, en décembre dernier, pour que Marion change de classe. Trois fois, elle avait insisté, sans même obtenir un rendez-vous. Cette mère est particulièrement vigilante. Elle sait que son aînée est sensible, artiste, drôle à faire hurler de rire son père et ses camarades, mais aussi parfois dans son monde, en quête d'affection, touchée par le malheur des autres. Une cible idéale. Petite déjà, elle subissait les mesquineries des copines. En sixième, Marion s'était fait traiter de "mongole" et d'"autiste". En cinquième, un garçon lui avait adressé un SMS : "Demain, à l'arrêt de bus, t'es morte." A la demande de Nora Fraisse, le professeur principal avait aussitôt convoqué l'auteur des menaces qui, aux côtés de sa mère, avait balbutié : "Mais c'était juste pour rigoler !"

Cette année de quatrième, Marion se plaint de ne pas pouvoir travailler. Elle revient du collège un peu triste à force d'être vue comme une "balance" ou une "intello", quand elle ose demander le silence dans sa classe. Au collège, c'est la foire, bavardages, insultes et provocs imposés par quelques fortes têtes. Un garçon dit à une enseignante : "Toi, je te baise !" Un autre jette son carnet de correspondance au visage de la prof d'histoire-géo. A la récré, ça castagne ; il paraît aussi que, parfois, ça picole et ça fume dans les toilettes. Les élèves le racontent, tout fiers.

A Briis-sous-Forges aussi, entre les champs de colza et les pavillons bien léchés, la jeunesse se cherche. La première réunion de rentrée, le 12 octobre 2012, a été plutôt rock and roll. Trois heures durant lesquelles les parents, inquiets des problèmes de discipline, ont interpellé les profs qui, eux-mêmes, ont admis être un peu dépassés, sous l'oeil agacé du nouveau directeur. "On se demandait sur quelle planète nous étions", se souvient un père. Pendant la réunion, Nora Fraisse a envoyé un SMS à Marion pour lui dire qu'elle comprenait ses difficultés à travailler dans de telles conditions. Le principal refuse le changement de classe mais avant Noël, deux des perturbateurs sont renvoyés.

"Pute", "boloss", grosse, pas de seins…

Le climat s'apaise, Marion tombe amoureuse d'un garçon du collège. Les parents la voient grandir, de plus en plus jolie et coquette, accro aux SMS - "3.000 par mois c'est beaucoup", disent-ils, mais elle a l'air si heureuse...

L'adolescente ne se plaint plus de rien, elle est pourtant la cible d'une petite bande de filles et d'un garçon qu'elle a embrassé un jour, puis éconduit. Alban - appelons-le ainsi (*) - lui a toujours dit : "Ta première fois, ce sera avec moi", avant de réaliser qu'elle en aimait un autre. Alors, avec des copines, il s'amuse à la traiter de "pute", lui dit qu'elle est grosse, pas de seins, trop sérieuse... A leurs yeux, elle n'est qu'une nulle, une "boloss", suprême insulte en 2013. Et le bal des gentillesses continue sur internet, au retour du collège et jusque tard, le soir, sous la couette.

Les parents de Marion n'en savent rien. Ils découvriront, avec l'enquête des gendarmes, que leur fille avait, malgré leur interdit, créé un compte Facebook. Ils apprendront aussi qu'elle a prétexté avoir perdu son carnet de correspondance pour en obtenir un autre, dans lequel elle s'octroie des notes toujours aussi bonnes et un comportement exemplaire. Celui-ci est pour la maison. Dans l'autre, le vrai qu'elle signe à la place des parents, on voit clairement la bonne élève se transformer, cumuler les insolences, les propos grossiers, les tricheries. Sans doute, Marion "tente la déconne" pour trouver grâce aux yeux de ceux qui la tiennent.

"Le comportement de Marion se dégrade depuis quelque temps", écrit l'enseignante d'histoire le 1er février. Mais ni cette métamorphose soudaine ni les nombreux retards injustifiés ne donnent lieu à un coup de fil aux parents. Le professeur principal, celui qui, en début d'année, avait dit à Nora Fraisse combien sa fille était douée, attachante, résistante dans cette classe turbulente, ne réagit pas. "Faites-moi signe au moindre problème", avait-il proposé. Lorsque la mère endeuillée composera son numéro, il répondra : "Pourquoi m'appeler ? Marion est décédée. La vie continue." Au "Nouvel Obs", il confie d'une voix blanche : "J'ai trop souffert de cette histoire, je ne veux plus en parler."

"On va t'arracher les yeux, te faire la peau..."

La veille du drame, lors d'un exercice incendie pendant le cours de cet enseignant, Marion est prise à partie. La quasi-totalité de la classe se regroupe autour d'elle pour une broutille, l'adolescente a écrit sur le mur Facebook d'une camarade un de ces commentaires stupides qu'elle a si souvent lus sur le sien : "Lila, t'es une boloss, on t'aime pas." Huées générales. Alban, une fois encore, mène la danse, avec les pestes : "Tu fais moins la fière, hein ?" Ils continuent dans les couloirs : "On va t'arracher les yeux, te faire la peau..." Des toilettes du collège, Marion appelle sa mère : "Je ne me sens pas bien, je voudrais rentrer." Ses grands-parents passent la chercher.

Toute l'après-midi et la soirée, l'adolescente, paniquée par des appels anonymes, des menaces, multiplie les coups de fil, les SMS et les messages sur Facebook. Elle contacte celle qui lui a dit "Si tu reviens au collège, je te buterai", pour savoir si elle compte réellement la frapper. "Non", la rassure l'intéressée qui tapote sur son clavier : "Bon, on t'aime bien mai en ce moment tu nous soule à faire les manières genre tu te la pète, tu te crois populaire, t'essaye de nous clasher et tu crois tous les mecs y te kiffe grave" (sic).

Marion remercie aussi une de ses anciennes copines "de ne pas m'avoir humilié kom tous les autres tout à l'heure". Puis, elle appelle son petit ami : "Il faut mieux rompre pour que les autres ne te fassent pas d'histoire". "Comme tu veux", répond-il, avant d'ignorer ses messages. Le soir, Marion fond en larmes dans les bras de sa mère. Elle ne lui parle pas de l'épreuve qu'elle doit subir le lendemain : des excuses devant toute la classe, pour demander pardon à Lila. "Elle ne va pas avoir les couilles de venir, a balancé une fille de la bande. Si elle se pointe, je vais la tuer !"

Sur Google : "Comment se suicider"

Marion préfère évoquer sa rupture amoureuse. Sa mère la rassure, lui parle des garçons "qui se comportent comme des Cro-Magnon, entre eux, même quand ils tiennent à vous. Allez, dit-elle, vous allez recoller les morceaux." Marion sourit : "Ca fait du bien de pleurer." Avant de s'endormir, elle écrit à un copain : "La chui preske tout en bat... je ne suis kune merde." Le garçon répond : "Putain, ne dis pas ça..." Avant de s'endormir, l'adolescente tape sur Google : "Comment se suicider".

Quand Alban, celui qui n'a cessé d'importuner Marion, apprend sa mort, il dit : "C'est pas vrai, putain, faites pas chier je suis en train de jouer à la Play." Le lendemain, il reçoit des menaces de mort sur internet et des sifflements à son arrivée au collège. "On a vécu l'enfer", se souvient son père qui, depuis, l'a scolarisé ailleurs. Sur la page Facebook intitulée "Rip [pour "Rest in peace", repose en paix] Marion Fraisse", ouverte par ses camarades, les causes du suicide ne font apparemment aucun doute : "Une pote à mon frère s'est pendue suite à du harcèlement." "Tout le monde la traiter de pute" (sic). "Ouai pire, ils font ça pour rigoler, et aujourd'hui, il pleure." "Quand tu recois des infures du style tu revien on te creve les yeux ça fait mal." Une adolescente s'indigne : "Etes-vous heureux d'avoir poussé quelqu'un à mourir par vos conneries ? Etes-vous heureux d'avoir détruit la vie d'une personne et de sa famille ?"

Au collège, une cellule psychologique est mise en place. Les élèves pleurent, puis les fleurs fanent. Le principal, solennellement, dit qu'il faut tourner la page. Mais la mort brutale de Marion délie les langues. Quelques profs, des parents surtout, veulent parler. Certains apportent leur témoignage aux gendarmes, d'autres appellent les parents Fraisse. Ces derniers soudain se sentent moins seuls. La mère d'une collégienne de Briis, qui, il y a quelques années, a subi l'enfer, crachats et menaces, en raison de sa "gueule d'intello", confie : "Si je ne l'avais pas mise dans le privé, ma fille non plus n'aurait pas survécu." Une autre, désolée de voir son enfant, si bonne élève, se tordre de douleur à l'idée d'aller en classe à force d'être traitée "de grosse, de moche" a exilé sa famille dans le Loir-et-Cher.

"Nous avons 600 élèves, impossible de surveiller votre enfant"

Un père tremble pour sa cadette, 11 ans, surnommée au collège "Poil de carotte", qui ne vient plus dans la cour de récré, de peur de se faire racketter ou taper. Un autre raconte que son fils, 12 ans, est moqué en raison de sa petite taille et de ses bonnes notes. Tout le monde l'appelle "Napoléon". Et puis il y a cette élève de cinquième, coincée dans les vestiaires, à qui des camarades ont dit, en brandissant un déodorant en spray : "Je vais te transformer en chalumeau vivant." Tous ces parents l'affirment : le collège n'a jamais pris la mesure de cette souffrance. Pas d'entretiens sérieux avec le principal malgré de nombreuses demandes, parfois même par lettres recommandées. Juste des propos vaguement rassurants, des aveux d'impuissance, une CPE qui hausse les épaules : "Nous avons 600 élèves, impossible de surveiller votre enfant. Débrouillez-vous pour qu'elle ne soit jamais seule."

Au cimetière, Nora Fraisse a rencontré l'ancien petit ami de Marion et son père. Ce dernier lui a raconté qu'après le drame, des photos de son garçon, traîné à terre par les cheveux, avaient été publiées sur Facebook, qu'il avait alors demandé et obtenu de le changer d'établissement. Depuis, le collège Jean-Monnet est sous surveillance. "La mort de Marion nous a profondément choqués, et nous a amenés à réformer les choses", reconnaît un professeur. Depuis la rentrée, les parents sont systématiquement appelés au bout de trois retards injustifiés. Une campagne de sensibilisation au harcèlement va être lancée. Et les gendarmes continuent d'exhumer sur la Toile des messages destinés à l'Absente de 4e C : "Marion, sache que tu vas nous manquer. Je suis désolé pour toi, pour ce qu'on a pu te faire, j'ai même pas de mot pour nous qualifier tellement on a été durs et idiots."

(*) Les prénoms des enfants ont été modifiés.

La lettre de Marion

Nous publions ici quelques mots laissés par l'adolescente avant de se donner la mort. Le reste ne peut être reproduit, car elle y désigne nommément des élèves de sa classe. A une fille, elle écrit : "Arrête je t'en supplie de crier 'quelle salope' en plein cours." A une autre : "Tu as été odieuse avec moi. Si je suis morte, c'est en partie de ta faute." A un garçon : "Tu n'as fait qu'aggraver les choses." Marion, connue de toutes les quatrièmes, pour son "grand sourire" et sa créativité folle qui lui permettait de customiser des objets, des vêtements et lui donnait l'envie de devenir architecte, se dit lasse d'être traitée de "sale pute", "boloss", "connasse". Elle écrit : "Vous êtes allez beaucoup trop loin dans cette histoire."

Par Sophie Des Deserts ; Le Nouvel Observateur

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Membre, Né "vieux con", 43ans Posté(e)
Pompon47 Membre 1 845 messages
43ans‚ Né "vieux con",
Posté(e)

Tellement de choses , pourraient , devraient etre differentes dans notre vilain monde .....

Que blamer le plus ? Les eleves qui sont manifestement tres cons les uns envers les autres ? La mere qui ne s'est pas préoccupée plus que ça de sa fille "palichonne" ? Notre société de merde qui part en vrille et qui sort chaque jours un peu d'autorité aux parents et aux enseignants et qui gavent les momes de télé-réalité et autre merde du genre ?

Je ne sais pas .

Ca restera a jamais un beau gachis .....

J'ignore quel a été ton vécu pour te sentir obligé de revenir juste pour poster ceci mais je te souhaite d'y avoir trouver une route a suivre chaque jours qui se leve . On est tous fait pour voir demain chaque jour qui passe .

Peut etre a bientot latin-boy

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Membre, 33ans Posté(e)
Titilleuil Membre 132 messages
Baby Forumeur‚ 33ans‚
Posté(e)

Les gamins sont pas con ( ou pas forcément), il répètent ce qu'ils voient. Blâmer le personnel n'est pas très pertinent, mais je comprend. Ça aide la conscience et permet de faire le deuil.

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Invité esnejnzefenfe_
Invités, Posté(e)
Invité esnejnzefenfe_
Invité esnejnzefenfe_ Invités 0 message
Posté(e)

Sophie des déserts.. On a quand même l'impression d'une récupération subjective de choses objectives dont, sans cible évidente, on peut se demander... elle s'est vraiment dessinée, c'est répugnant.

Le Nouvel Obs je l'estimais davantage lorsque je le lisais pas.

Modifié par esnejnzefenfe_
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Invité s
Invités, Posté(e)
Invité s
Invité s Invités 0 message
Posté(e)

Bonsoir, sa fille aurait du parler à ses parents de ce qui se passait à l'école mais il y a beaucoup d'élèves qui réagissent de la même façon d'ailleurs, ils refusent aussi d'en parler aux CPE...D'après ce qui est dit dans l'article, les enseignants savaient qu'elle était le souffre douleur d'autres élèves, c'est vrai qu'ils auraient du réagir et aussi informer les parents.

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Membre, 44ans Posté(e)
Titsta Membre 6 722 messages
Forumeur Débutant‚ 44ans‚
Posté(e)

Mmmm

Un suicide est très rarement dû aux causes évidentes. Surtout que celles là me semble trop légères, trop évidentes.

Tous les gamins se font lyncher à l'école par leur camarades. Tous les gamins ne se suicident pas.

Le suicide n'est jamais dû à des moqueries.

Au pire, il ne peut s'agir que de révélateur d'un problème plus profond.

Par contre, les parents cherchent toujours à se déculpabiliser en accusant les autres.

ça se passe toujours comme ça.

Reste qu'à défaut d'enquête sérieuse, je n'aime pas "accuser" les gens des suicides des autres.

Le suicide par pendaison évoque en général l'étouffement, ou le secret qui ne doit pas être évoqué, ou dont on ne peut parler.

Je ne crois pas la famille si "blanche" que ça dans l'histoire.

Et la façon extraordinaire dont on n'en parle pas dans cet article ne peux que me faire croire à une partialité certaine de sa rédaction.

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Membre, Posté(e)
penpen Membre 2 104 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

titsta a raison sur un point c'est pas les moqueries qui amene le suicide ... les moqueries, beaucoup de gosses en soufre et terminer pas les pieds a 20 cm du sol.

le probleme c'est aussi le harcelement , la telephonie mobile , les reseaux socieux amene "le loup dans la bergerie" et certains gosses ont plus d'endroit ou decompresser.

je vais pas dire que c'est mal , hein, je pense qu'on sais pas encore bien gerer ca et qu'on saura peut etre jamais totalement.

par contre la pertinance de cet article ou de le diffusion ne m'apparait pas clairement

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Membre, 44ans Posté(e)
Titsta Membre 6 722 messages
Forumeur Débutant‚ 44ans‚
Posté(e)

Bien vu, je pense que les résaux sociaux renforcent terriblement le pouvoir de la sphère sociale. Et risquent de la rendre beaucoup plus étouffante en supprimant la possibilité de s'en "couper", et de vivre réellement en dehors pendant des temps important.

Ce que je regrette aussi, c'est qu'à aucun moment le "pseudo-journaliste" qui a écrit l'article n'a fais de réel travail de replacement dans son contexte de ce simple fait divers. Ni la moindre enquête...

Outre le comportement de la famille dont on ne parle absolument pas.

Et je suis désolé, mais je pense que dans l'immense majorité des cas, la famille porte une très lourde responsabilité dans ce genre de choses. Sois directe, soit indirecte par un non soutiens intime, un désamour important, une non-disponibilité, une pressions à réussir en se fichant de ses ressentis, une non préparation à la réalité de la vie....

Le journaliste n'a pas non plus posé d'étude statistiques, ni d'enquête auprès de spécialistes :

- Est-ce que les suicides augmentent ?

- Quel est l'impact des réseaux sociaux sur le suicide ?

- Qu'en pense les psy ?

Bref, encore une fois, un vrai travail de journaliste n'a pas été fait.

Modifié par Titsta
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Membre, Greuh, 44ans Posté(e)
The_Dalek Membre 21 012 messages
44ans‚ Greuh,
Posté(e)

La seule vrae question a mon sens, c'est de se demander comment cette pauvre enfant a pu glisser dans un tel désespoir sans que personne ne le voie.

Peut être un symptôme du cancer individualiste

A force de vivre dans le "moi je" on oublie de voir que ceux qui nous sont proche souffrent aussi et parfois au delà de ce qu'on peut imaginer

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Membre, Aux grands mots les grands remèdes, Posté(e)
Fafaluna Membre 7 395 messages
Aux grands mots les grands remèdes,
Posté(e)

Mmmm

Un suicide est très rarement dû aux causes évidentes. Surtout que celles là me semble trop légères, trop évidentes.

Tous les gamins se font lyncher à l'école par leur camarades. Tous les gamins ne se suicident pas.

Le suicide n'est jamais dû à des moqueries.

Au pire, il ne peut s'agir que de révélateur d'un problème plus profond.

Par contre, les parents cherchent toujours à se déculpabiliser en accusant les autres.

ça se passe toujours comme ça.

Reste qu'à défaut d'enquête sérieuse, je n'aime pas "accuser" les gens des suicides des autres.

Le suicide par pendaison évoque en général l'étouffement, ou le secret qui ne doit pas être évoqué, ou dont on ne peut parler.

Je ne crois pas la famille si "blanche" que ça dans l'histoire.

Et la façon extraordinaire dont on n'en parle pas dans cet article ne peux que me faire croire à une partialité certaine de sa rédaction.

Hum à mon avis tu n'as pas conscience de ce qu'est le harcèlement scolaire. Dans ce cas là au stade de l’enquête personne ne peut déterminer qu'il n'y ait qu'une seule cause mais oui être le bouc émissaire de sa classe, c'est destructeur et peut facilement amener au suicide. C'est un sujet dont on parle peu et malheureusement car ça éviterait comme là de culpabiliser la victime, ou sa famille.

Je réagis car ça me rappelle un peu mes années de collège, en moindre proportion: on me reprochait de ne pas être sociable, trop renfermée alors que j'étais le bouc émissaire de ma classe . Un de mes profs l'a même reproché à mes parents, car bon je devais avoir des problèmes pour être comme ça, le collège et les moqueries n'étaient absolument pas responsable évidemment... Pour vous dire le CPE m'avait reproché de trop me plaindre alors qu'il avait assisté à une "agression" ( pas violente en soi mais récurrente) Bref je souhaite grand courage à ces parents parce que c'est pas gagné les réactions le montre bien c'est le grand tabou.

Modifié par Fafaluna
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Membre, Greuh, 44ans Posté(e)
The_Dalek Membre 21 012 messages
44ans‚ Greuh,
Posté(e)

le harcèlement des ados est souvent sans autre limite que celle du plus con

Durant mes deux premières années de collège, j'ai beaucoup souffert de ce harcèlement, les professeurs et les surveillants ne répondant que par des banalités, les choses ne se sont calmées qu'a partir du moment ou ma croissance a subi un bond, me faisant passer en a peine plus d'un an d'1m60 a 1m88 et me faisant acquérir une masse de plus de 85 kg, curieusement on s'en prend plus rarement a un mastard de ce gabarit qu'a un gamin chétif.

Ce que je retiens, c'est le décalage entre ce que les adultes me disaient et la réalité

En conclusion, je dirais simplement qu'écouter les ados et essayer de les comprendre, ça pourrait être un bon moyen de les soulager de leur souffrance un tant soi peu

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Membre, 55ans Posté(e)
tricephale Membre 1 650 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
Posté(e)

curieux les réactions

c'est pas la faute, ni du collège, ni des enseignants, ni des élèves

paraît même que se faire traiter est somme toute courant et que ce n'est pas grave, on va pas non plus en faire un suicide

en gros si cette fille s'est suicidée, c'est plutôt du côté des parents, même plutôt de son côté qu'il faut regarder, ben oui quoi, elle avait qu'à parler

que c'est beau cette déculpabilisation de tous, à moins que .... tout à coup il y aurait un peu de trouille de poursuite judiciaire

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Membre, D'origine Algérienne Kabyle, 43ans Posté(e)
Lyza Membre 7 177 messages
43ans‚ D'origine Algérienne Kabyle,
Posté(e)

Bonjour tout le monde !

« La direction nous avait interdit de communiquer avec vous, lui confiera un professeur croisédans le bus, par hasard. ......Rien ne permettait de penser que Marion allait mal », a sèchement répété le principal, arrivé en septembre 2012 dans ce collège de 600 élèves. Il n’a eu cesse de s’abriter derrière sahiérarchie. »

Quand un prof est pédophile, alcoolique ou simplement atteint d’une maladie mentale, l’omerta se met en place et l’administration se cachederrière un empilement de niveaux hiérarchiques pour.....ne rien dire. Quand un élève est en difficulté scolaire il rentre dans la case « professeur principal », mais quand il est harcelé ou simplement humilié il n’y plus personne. Rien de bien nouveau dans cette archaïque institution qui n’a pas encore compris qu’avec les réseaux sociaux tout se sait sur tout le monde,qu’il faut réagir très vite et non pas jouer à l’autruche, la tête dans le sable car ce ne sont que des gamines et gamins en construction et pas des bestiaux à nourrir avec l’entonnoir à savoir

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Membre+, N'a pas la haine, la distribue - Avocat du diable, 36ans Posté(e)
La Haine Membre+ 19 091 messages
36ans‚ N'a pas la haine, la distribue - Avocat du diable,
Posté(e)

Ça rejoint et confirme tout à fait ce que je pense depuis que je suis sorti du collège, ces 4 années de la vie sont un fléau pour la grande majorité des adolescents, et on cache ça sous ce que l'on appelle la "crise d'adolescence". La crise d'adolescence n'existe que parce que les adultes ne veulent pas s'emmerder à trouver une solution à cette crise, qui au final n'est pas effective sur tout le monde comme on aime l'imaginer.

Ça va des deux côtés, certains parents ne parlent pas assez à leurs enfants qui vont mal, et d'autres sont trop laxistes avec leurs pestes parce qu'ils s'imaginent que c'est l'âge, ça va passer.

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Membre, Greuh, 44ans Posté(e)
The_Dalek Membre 21 012 messages
44ans‚ Greuh,
Posté(e)

j'espère juste que ma fille me parlera si ça ne va pas, j'essaye toujours de sonder ce qu'elle ne dit pas, mais trouver le juste équilibre entre main tendue et intrusion est bien souvent difficile

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Membre, 42ans Posté(e)
robin dubois Membre 954 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
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Mmmm

Le suicide n'est jamais dû à des moqueries.

Permets moi de te contredire...la sensibilité n'est pas la même d'une personne a l'autre, surtout a cet âge et surtout quand les moqueries durent depuis longtemps.

De plus, on n'a pas vraiment tendance à réfléchir aux conséquences du suicide quand on passe à l'acte, surtout a cet âge.

Apres,c'est sur que l'on ne connait pas toute l'histoire, mais bon y'a pas besoin d'aller chercher bien loin non plus.

Modifié par robin dubois
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Invité M Libre
Invités, Posté(e)
Invité M Libre
Invité M Libre Invités 0 message
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Je sais, j'avais dit que je ne revenais plus ici.

Mais je tiens à diffuser cet article du Nouvel Obs un maximum.

Mon vécu personnel et passé me l'ordonne.

Bonne soirée.

http://tempsreel.nou...t-suicidee.html

Traitée de "pute", de "boloss" : Marion, 13 ans, s'est suicidée

Menacée, insultée au collège et sur Facebook, l'adolescente s'est pendue. Ses parents portent plainte contre l'école et les cinq élèves qui s'étaient pendant des mois transformés en bourreaux.

Saloperie de merde d'Internet et de Facebook , et d'ados ( ces cinq élèves) pauvres connards !

:gurp:

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Invité Aupaline
Invités, Posté(e)
Invité Aupaline
Invité Aupaline Invités 0 message
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Et une de plus ! Pauvre petite chérie.

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