Le FN ou l’idiot utile du système

Le FN ou l’idiot utile du système.

Alors que l’on pensait que l’affaire Cahuzac et la perte de confiance à l’encontre de nos politiques profiteraient en premier lieu au FN, adepte du « tous pourris », il semblerait finalement que les choses puissent être plus compliquées pour le parti de la dynastie Le Pen. En effet, tandis que le PS se discréditait peu à peu, une pluie de révélations s’est abattue sur l’auto-proclamé « parti de la résistance ». Le rôle de Philippe Péninque dans l’ouverture du compte de l’ex-ministre du Budget nous a révélé les liens du FN avec le système, l’existence d’un compte de Jean-Marie en Suisse nous a rappelé la fortune engrangée par le patriarche du clan Le Pen et les amitiés « douteuses » de Marion nous ont encore une fois prouvé que le Front n’avait pas changé.

Le Front National est toujours sujet à débats. Fasciste pour certains, résistant pour d’autres, il est souvent difficile de démêler le vrai du faux. Alors qu’on dit le parti dédiabolisé et fréquentable, il soulève toujours autant de haine et de passion. Le parti d’extrême-droite a subi en 40 ans énormément de changements : modifications légères de nom et de logo, renouvellement à la tête de la structure, nettoyage de l’intérieur et, pour finir, passage d’un discours ultra-libéral à un message dénonçant ce dernier. Pourtant, le Front National nous a prouvé récemment qu’entre Défendre les Français, en 1973, et maintenant, peu de choses ont réellement changé : en terme de vertu politique, il ne vaut toujours pas mieux que ceux qu’il traite de « pourris » et l’idéologie qu’il prône n’a pas bougé.

Tout aussi pourri que les autres

Alors qu’il se présente traditionnellement comme le parti de la dissidence, marginalisé par le système, le FN n’hésite pas à profiter de ce dernier dès qu’il en a la possibilité. N’oublions pas que les frontistes ont participé à plusieurs reprises aux affaires républicaines depuis leur première victoire municipale à Dreux, en 1983. Et, on ne peut pas dire qu’ils se soient mieux débrouillés que la « bandes des quatre » (RPR, UDF, PS et PCF) qu’ils avaient coutume de dénoncer à une certaine époque. On peut même affirmer que la mauvaise gestion est une des marques de fabrique du FN. Les cas les plus retentissants sont ceux de Daniel Simonpieri qui a fait exploser les impôts à Marignane sans aucun résultat positif pour la ville et de Catherine Mégret qui a détruit l’emploi à Vitrolle. Mais pire encore, le clientélisme et les affaires n’ont pas épargné les dirigeants bleu marine, et c’est ce que vient nous rappeler l’Affaire Cahuzac. On peut ainsi citer sommairement : les subventions détournées par Jean-Marie Le Chevallier (Toulon) pour financer ses vacances et sa campagne législative de 1997, qui sera invalidée pour fraude ; les fermetures arbitraires d’associations pratiquées par Simonpieri et C. Mégret, remplacées par des associations tenues par des proches à eux ; les prises d’intérêts illégales de Jacques Bompard (Orange). Cet affairisme n’est pas le propre des élus mais est aussi inhérent à la direction du parti. Celui-ci serait même la principale cause de l’enrichissement colossale du leader historique du FN, comme l’expliquent Phillipe Cohen et Pierre Péan dans leur ouvrage dédié à l’histoire du Front National. Car c’est bien une fortune colossale que le patriarche des Le Pen, parti de rien, a accumulé dans sa vie en n’hésitant pas à utiliser les caisses de son parti – et à l’endetter – pour améliorer son patrimoine personnel.

Des incohérences économiques pour masquer le fond idéologique

L’attitude des leaders du FN vis-à-vis des morts récentes d’Hugo Chávez et de Margaret Thatcher est très révélatrice de sa vraie nature. En apparence, rendre hommage à l’une des plus grandes figures récentes du socialisme puis en faire de même avec l’incarnation humaine du néo-libéralisme est contradictoire. Mais les frontistes n’ont que faire de ces considérations. La raison est simple : si la « révolution libérale » prônée par Le Pen père n’était qu’une grossière imposture, la lutte contre l’ultra-libéralisme de Le Pen fille est un leurre tout aussi ridicule. Il ne faut pas s’y tromper, en glorifiant l’ex-Président vénézuélien, c’est le patriote anti-impérialiste que le FN glorifie et en pleurant l’ancienne « Dame de Fer », le parti d’extrême-droite ne pleure que l’ultra-conservatrice. Le Front n’est au départ que l’union de tous les grands courants d’extrême-droite, une grande famille qui n’a pour seuls points communs que le nationalisme et une vision réactionnaire de la société. Dans cette optique, corporatisme, libéralisme ou antilibéralisme ne sont que des habillages. En pleine explosion libérale où le mythe de la croissance est dans toutes les têtes, Jean-Marie Le Pen, ex-poujadiste, se convertit au reaganisme – poussé par un électorat petit bourgeois – avant de faire lentement marche arrière avec l’évolution de son électorat, les signes de fatigue du système économique et l’avènement de la mondialisation financière.

Mais c’est sa fille qui poussera la logique jusqu’au bout. Si dénoncer l’ultra-libéralisme mondialisé est aujourd’hui commode pour un parti nationaliste – et à plus forte raison quand la base électorale est majoritairement ouvrière – la mue est loin d’être achevée. On en vient ainsi à comprendre la cacophonie concernant la position du FN vis-à-vis de l’âge du départ du système de retraite et les multiples incohérences de son programme économique et social censé défendre les travailleurs (suppression de l’ISF, allègements patronaux, durcissement de la législation à l’égard des chômeurs, destruction des syndicats, absences de chiffres…).

Le vrai fonds de commerce du FN

Si la conversion du FN à l’antilibéralisme n’est que poudre aux yeux, il en est de même pour beaucoup d’autres changements. Il s’est par exemple enfin rallié à la laïcité républicaine sans avoir à changer quoi que ce soit dans son idéologie. Le parti nationaliste a très bien compris les manquements républicains actuels et défend une laïcité à géométrie variable. Bénéficiant du recul et de la laïcisation de la pratique chrétienne, le Front se sert de la laïcité pour mieux attaquer les communautés musulmane (principalement) et juive. Et c’est bien dans la stigmatisation communautaire que se place le vrai discours du Front National. Les immigrés sont les vrais boucs émissaires du parti et en particulier les musulmans, qui sont le symbole moderne de l’anti-France menaçant notre Nation. D’ailleurs, la bande à Le Pen n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle dénonce la viande hallal et l’arabisation des banlieues ou quand elle voit en l’Islam un danger pour la République. Ce faux revirement s’est opéré dans tous les partis « acceptables » d’extrême-droite : ce qu’entreprend actuellement Marine Le Pen en France, son ex-camarade parlementaire, Alessandra Mussolini, l’a déjà plus ou moins réussi en Italie. Dans ses conditions, pourquoi s’étonner des fréquentations de Marion Marchéchal-Le Pen ou Julien Rochedy ?

Si t’es pas pote avec un membre du GUD à 23 ans, t’as raté ta vie.

Le rôle de l’idiot utile

Le FN n’a donc pas changé et c’est tant mieux pour notre système. Car loin d’être une quelconque menace fasciste, le Front n’est ni plus ni moins que l’épouvantail qui permet à notre régime de survivre. Mitterrand avait bien compris le potentiel de Jean-Marie Le Pen en la matière et c’est pour cela qu’il a décidé de l’instrumentaliser. Son discours identitaire permet de diviser les Français selon leurs communautés d’origine. La gauche mitterrandienne a sciemment abandonné le petit peuple, l’a laissé à la merci de l’extrême-droite qui est apparue comme la seule en mesure de s’adresser à la France d’en bas. Tant que l’ouvrier est occupé à voir en l’immigré la source de ses malheurs, il ne s’en prend pas au Patronat et aux élites.

Parallèlement, la montée du FN a aidé à faire avaler aux Français issus de l’immigration l’illusion d’un pays raciste et hostile à son existence, contribuant à son auto-marginalisation. Diaboliser le parti lepeniste tout en le promouvant c’est aussi un moyen d’étouffer toute vraie contestation et remise en cause de la société. Impossible de critiquer l’euro et la mondialisation néolibérale – qui ont déjà montré leurs limites – sans être taxé de xénophobe. Pointer du doigt les limites de nos institutions, l’alternance sans alternative politique de ces 40 dernières années ou les points de convergence entre l’UMP et le PS renvoie irrémédiablement au populisme frontiste. Et quand tout ceci ne suffit pas, nos dirigeants jouent à l’antifascisme spectacle en faisant mine de combattre la bête immonde qu’ils ont eux-mêmes mise en place ou en agitant le chiffon du vote utile pour mettre fin au danger républicain.

Alors qu’il se nourrit des errements du système, le Front National sert sa cause. Il l’a d’ailleurs bien compris et c’est pour cela qu’il l’utilise pour ses propres intérêts électoraux ou financiers. La mondialisation, l’abandon des classes populaires par la gauche gouvernementale, l’insécurité (culturelle ou au sens strict) sont autant de phénomènes qui ont permis de faire du parti d’extrême-droite l’une des principales forces politiques du paysage politique hexagonal. Mais, à mesure qu’il grossit, une remise en cause du système semble de plus en plus compliquée. Un paradoxe pas si nouveau que ça puisque Georges Orwell voyait déjà dans la montée du nationalisme une conséquence des manquements de la gauche et dans les fronts antifascistes une posture faussement démocrate de la classe exploitante.

Publié le 18 avril 2013 | par Kévin Boucaud Victoire .

http://ragemag.fr/le-fn-ou-lidiot-utile-du-systeme/

tout est dit de tout façon pas le peine de ces articles pour voir que le fn est devenus plus lisse histoire de mieux faire passer sont discours

après derrière le masque c'est autre choses :gurp:

pauvre FN...

la société leur offre 2 cadeaux coup sur coup sur un plateau et ils sont incapables de s'en saisir.

le mariage homo ---> avec une présidente multi divorcée c'est compliqué de venir sur les plateau TV donner des leçon de cadre idéal pour élever un gosse.

Cahuzac ---> un de leur cadre, censé être patriote, ouvre des comptes à l'étranger pour frauder le fisc

et cerise sur le gateau leur hommage a thatcher :D

bref ce chien de garde du système qui n'est rien d'autre qu'une variable d'ajustement pour les 2 grands parties sort les rames...

chaque fois qu'un journaleux ou un quidam me parle de la vague bleu marine je ne peux m'empêcher de penser à :

merci camarade de nous avoir faire connaître cette analyse !

le FN ne changera jamais, il fera toujours parti du système qu'il dénonce tant

Baptiste Coquelle faisant un salut nazi devant le drapeau de la croix celtique et portant un casque avec l'inscription "SS". C'est un ami de Marion Maréchal.

Qui pourrait croire à de telles inepties... (le "programme" du FN)

Il est vraiment triste de voir que les gens qui votent pour ces fous le font en majorité pour faire chier les autres et surtout sans considération pour tout ce que ça représente...

Malheureusement, et alors que le PS voulait "créer du commun", on se rend compte ne serait-ce qu'avec le mariage homo qu'il n'en est rien...

Il n'y a plus que Bayrou et le Front de Gauche de credibles finalement.

Drôle d'alternative......

chaque fois qu'un journaleux ou un quidam me parle de la vague bleu marine je ne peux m'empêcher de penser à :

merci camarade de nous avoir faire connaître cette analyse !

Mon fils m'a passe cet excellent film. "Die Welle".

Ca fait peur ? C'est fait pour.

Bayrou crédible???? :D :D :D :D :D :D Comme ministre de l'Agriculture, et encore! Quant au FDG, ils sont sympathiques, mais de là à les voir au gouvernement il y a une marge.

Actuellement il n'y a personne de crédible. Je ne veux même pas parler de Sarkozy. Ca arrive parfois dans l'Histoire, des périodes où la classe politique est très médiocre... Sarko risque de gagner par défaut en 2017, mais on s'en mordra les doigts. Marine Le Pen est assez doué, mais le FN n'est pas un parti de gouvernement.

Aux vues de l'UMPS, de'lextrême droite et des rouges, il semble que ce soit la moins mauvaise des solutions...

J'adore ....de voir que l'on redouble de document sur le FN afin de faire peur à la population de notre pays.

Je pense que c'est pour étouffer ce que fait comme âneries ou la mollesse de notre chez gouvernement actuel ..... celui qui a été élu grâce aux voix de certains électeurs du FN justement afin de ne plus avoir NSarkozy ....

Non, j'ai posté sur le FN bien avant qu'Hollande ne soit Prez.

L'important ici, c'est de montrer aux électeurs que ce partis n'a pas du tout changé, qu'il est présidé par une élite bourgeoise qui se moque bien de nos problèmes, élites qui flirt avec les plus nauséabonds des personnages politiques.

De plus c'est bien le FN qui s'illustre aujourd'hui en dénonçant les affaires. Mais dès qu'on gratte un peu, les affaires sont aussi au FN.

Très intéressant cet article.

j'ai toujours pensé que nous ne vivions pas en démocratie, et que le partie a deux têtes qui dirige la France organise et choisi les militants qui se présentent au présidentielle, ne laissant que des guignols sans aucune chance de succès, ou les gens de leur camps, pour nous faire jouer la farce des élections.

Présenter le Front National comme un outils permettant de canaliser les mouvements populaire en les détournant vers les faux problèmes, et en les stigmatisants, me fait penser aux différents conseils que j'ai pu lire dans les bouquins de management pour éviter les mouvement sociaux.

Atomiser les individus, les empêcher de se regrouper sous un critère ou un trais positif dont ils pourraient être fière (exemple la force et la dureté du travail pour les mineurs. )

Les empêcher de formuler leur problèmes, pour ne pas qu'ils puissent les revendiquer clairement...

Avec les réponses toute faite du partie qui les en détournent. C'est vrai que les gens du FN ne parlent jamais de leur problème réels, ils partent très vite et quasi de façon lobotomisé vers un "la france au français" ou "c'est la faute des immigrés"... et lâchent très vite leur réels raison de revendications légitime.

Ainsi que toute réflexion ouverte sur les manières de résoudre leur problème. Ils ne lâcherons leur solution pour aucune autres possibles. Ce qui peut effectivement être un excellent moyen de défense pour tout ceux qui ne souhaite pas qu'on se penche sur les autres solutions.

Cet article m'offre un autre regard sur les nombreux soutiens au front national en provenance du partis unique à deux tête qui nous dirige.

j'ai entendu parler d'un sondage où on posait la question des report de voix sans la candidature fn, quelqu'un a ça?

nan parce que ça partait vers bayrou et l'ump, ça confirmerait mon opinion comme quoi le fn n'est qu'un vote blanc comptabilisé et en aucun cas un vote d'adhésion comme nous le répète les larbin de la famille lepen...

Bah ils prêchent pour leur chapelle :D

Tu te présenterai aux élections, et on voterais pour toi, tu dirais que c'est des votes blancs et pas vraiment des votes pour toi ? :D

Nan mais effectivement, je pense que le front national a été "construit" par les institutions en place pour permettre de jouer à la farce démocratique, et rassembler tous ceux qui sont équeuré par cette "farce" du partie unique, et leur faire oublier que c'est tout le système démocratique qui est une farce dirigé par ce partit, FN compris.

ben ils pourraient ne rien dire, comme d'hab...

tout à fait d'accord surtout quant on comptabilise les votes blanc et les abstentionnistes, on se rend bien compte que les possibilités politiques sont encadrés et qu'elle ne font pas l'unanimité.

ah ben avec un parti au pouvoir qui rassemble à peine 15% des français en age de voté au 1er tour c'est clair qu'il n'y a pas unanimité :D

Le rôle de l’idiot utile

Le FN n’a donc pas changé et c’est tant mieux pour notre système. Car loin d’être une quelconque menace fasciste, le Front n’est ni plus ni moins que l’épouvantail qui permet à notre régime de survivre. Mitterrand avait bien compris le potentiel de Jean-Marie Le Pen en la matière et c’est pour cela qu’il a décidé de l’instrumentaliser. Son discours identitaire permet de diviser les Français selon leurs communautés d’origine. La gauche mitterrandienne a sciemment abandonné le petit peuple, l’a laissé à la merci de l’extrême-droite qui est apparue comme la seule en mesure de s’adresser à la France d’en bas. Tant que l’ouvrier est occupé à voir en l’immigré la source de ses malheurs, il ne s’en prend pas au Patronat et aux élites.

Parallèlement, la montée du FN a aidé à faire avaler aux Français issus de l’immigration l’illusion d’un pays raciste et hostile à son existence, contribuant à son auto-marginalisation. Diaboliser le parti lepeniste tout en le promouvant c’est aussi un moyen d’étouffer toute vraie contestation et remise en cause de la société. Impossible de critiquer l’euro et la mondialisation néolibérale – qui ont déjà montré leurs limites – sans être taxé de xénophobe. Pointer du doigt les limites de nos institutions, l’alternance sans alternative politique de ces 40 dernières années ou les points de convergence entre l’UMP et le PS renvoie irrémédiablement au populisme frontiste. Et quand tout ceci ne suffit pas, nos dirigeants jouent à l’antifascisme spectacle en faisant mine de combattre la bête immonde qu’ils ont eux-mêmes mise en place ou en agitant le chiffon du vote utile pour mettre fin au danger républicain.

Alors qu’il se nourrit des errements du système, le Front National sert sa cause. Il l’a d’ailleurs bien compris et c’est pour cela qu’il l’utilise pour ses propres intérêts électoraux ou financiers. La mondialisation, l’abandon des classes populaires par la gauche gouvernementale, l’insécurité (culturelle ou au sens strict) sont autant de phénomènes qui ont permis de faire du parti d’extrême-droite l’une des principales forces politiques du paysage politique hexagonal. Mais, à mesure qu’il grossit, une remise en cause du système semble de plus en plus compliquée. Un paradoxe pas si nouveau que ça puisque Georges Orwell voyait déjà dans la montée du nationalisme une conséquence des manquements de la gauche et dans les fronts antifascistes une posture faussement démocrate de la classe exploitante.

Je trouve que c'est un très bon article, très bien rédigé, et dont l'intérêt principal se situe au niveau de la méthode de persuasion qui y est employée. Si on veut démonter les mécanismes de création du consentement - comme ils en sont certainement des spécialistes au FN - je trouverai tout aussi intéressant de faire le même travail avec l'article sus-cité. Si ce ne sont les habituels griefs au sujet des pratiques moralement douteuses de certains membres du FN - et je sais qu'ils ne sont pas irreprochables (lesquels de nos politiques le sont?), je m'interroge surtout sur l'appellation reprise dans le titre de ce topic (qui semble être devenue à la mode) et la fin de l'article cité ci-dessus, à savoir l'intitulé "idiot utile" qui me semble profondément fallacieux.

En effet, qu'est-ce qu'un parti qu'on qualifierait d'idiot utile?

Ce serait un parti qui voudrait combattre le système mais dont les actions auraient paradoxalement pour unique conséquence de le renforcer. C'est une façon comme une autre d'auto-proclamer que sa grille de lecture est supérieure à celle de l'autre, puisqu'elle s'y superpose (forcément n'est-ce pas?), puisqu'elle permettrait de l'expliquer et l'inclure dans un mouvement global et systémique auquel il appartiendrait malgré lui, sans qu'il en soit conscient. Et n'est-ce pas ici l'enjeu même de tout débat argumenté, que de persuader les auditeurs que la grille de lecture que l'on propose se superpose à celle de son contradicteur et permet de mieux répondre aux problèmes posés (à savoir les problèmes de société)? C'est donc un article habile et péremptoire qui suppose subtilement ce qu'il veut démontrer, à savoir que "le FN n'est pas une alternative", ce qui n'est rien d'autre, dans un pays démocratique au suffrage universel, qu'une prophétie auto-réalisatrice (car effectivement, quand tout le monde est persuadé que le FN n'est pas une alternative, personne ne vote pour ce parti). C'est donc bel et bien du vent, comme toujours avec les articles politiques qu'on analyse suffisamment, quel qu'en soit le bord.

Notons la contradiction et l'hypocrisie, puisque l'auteur reconnaît à la fin de son article que certaines thématiques défendues par le FN seraient bel et bien pertinentes (comme l'euro, la pseudo-opposition des partis nommée UMPS, et la mondialisation néolibérale qui auraient "montré leurs limites"), puisqu'il blâme l'impossibilité de défendre ces thèses sans être assimilé à un xénophobe (la faute à qui?), alors qu'on sait que ce sont ces thématiques là qui galvanisent également du côté du Front de Gauche. Sans surprises, il est en effet évident pour quiconque connaît un peu la politique que l'auteur de cet article appartient à l'extrême gauche ; on y "apprend" en effet que ni le PS, ni l'UMP, ni le FN ne sont crédibles. Qui reste-t-il donc comme le faisait alors remarquer un autre intervenant? Le Front de Gauche?...:) Si le FN est vraiment un parti comme les autres, l'auteur de l'article n'est-il pas non plus un idiot utile au service de la banalisation du FN?

Je veux maintenir l'existence des frontières et je suis favorable à ce que la France existe encore dans mille ans.

Oui, je trolle, mais là j'ai pas pu m'en empêcher j'en ai assez de voir tout le temps les mêmes sujets venant des mêmes personnes sans que ces dernières se remettent en question.