Cette élite démocrate qui nous gouverne.

Olivier Saby vient de faire l’ENA. Et il a tiré de sa scolarité un livre titré « Promotion Ubu Roi », sous titré « Mes 27 mois sur les bancs de l’ENA ».

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Saby raconte la redoutable épreuve du « Thème d’observation » qui dure 8 heures, enfermé, sans pouvoir bouger, sans documents. L’examen porte sur le développement rural et sa place au sein de la mécanique européenne.

Ce sujet nous est aussi inconnu qu’à une poule landaise. Mais ce n’est pas grave, l’important est juste que nous sachions pondre une résolution, en étant notés sur notre capacité à imiter des textes déjà existants et à singer leur formulation. L’erreur serait de faire preuve de créativité. La sanction serait immédiate »

En cela ils suivent le conseil que leur a donné un tuteur de l’école s’ils veulent des bonnes notes : apprendre par cœur règlements, directives, décisions de la Commission Européenne et avis du Parlement européen . « Pour réussir l’épreuve, pas besoin de réfléchir : vous devez connaître le format et le remplir avec les mots-clés adequats »

Chaque fois que Saby, seul ou avec quelques camarades, se risque à demander si on ne pourrait pas améliorer ceci où cela, il s’attire une réponse du type «pourquoi changer, on a toujours fait comme ça ».

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L’auteur raconte son stage à la Communauté Urbaine de Brest, avec d'intéressantes missions qui lui montrent le mépris de l'Etat pour les collectivités locales . Doit-il en faire la remarque au directeur des stages venu l’inspecter, en grande pompe, sur place, qui est surnommé "Le Revizor" ? Saby a appris à s’autocensurer :

ne pas oublier que l’inspecteur qui me note à la fin de mon stage sera peut être demain amené à faire appel à moi lorsqu’il accédera à une préfecture ou à un cabinet ministériel. C’est le problème du circuit fermé. L’inspecteur des stages sera préfet, chef de cabinet après demain… Qui sait. Il faut ménager ses arrières, ne jamais faire obstacle aux règles qui ont fait les carrières de nos juges et pairs, se glisser dans le courant et se laisser entraîner

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Le bêtisier que nous présente Olivier Saby mérite vraiment le détour, dans lequel Ubu le dispute à Courteline. […]

On y entend la directrice de la formation à l'ENA raconter :

quand j’ai quitté la préfectorale pour venir à l’ENA, j’ai d’abord eu un choc car on m’a expliqué que j’allais partager un chauffeur avec un autre membre de la direction. Et puis avec le temps je m’aperçois que finalement, on vit quand même très bien sans chauffeur à plein temps

Ou encore cette énarque qui dit au sujet des élections présidentielles « si on pouvait limiter le droit de vote aux polytechniciens et aux énarques, la France tournerait mieux »

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http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20121025.OBS7128/l-ena-facteur-de-declin-francais.html

Certes, mais, s'il te plait, où veux-tu en venir ? Concrètement.

Sans doute pour appuyer les thèses fumeuses de Mr Etienne Chouard qui voudrait établir l'élection de nos représentants politiques par tirage au sort..

On se retrouverait 2 fois sur 3 avec un débile à la tête de l'état ....Mais cette idée fait fureur dans les rangs de l’extrême gauche ..

Tu réponds à sa place... Ce n'est pas forcément son opinion.

J'ai dit "sans doute"... qui veut dire peut être, possible que etc etc...tu sais toutes ces expressions qui permettent d' atténuer les propos .

Notre langue est très riche de ces expressions qui rendent les choses pus subtiles...

Cela montre avant tout que devenir politicien ne devrait pas être considéré comme un métier mais comme une vocation.

Ces gens à l'ENA, on leur insuffle dès leur entrée qu'ils seront la future élite du pays.

Comment voulez-vous qu'ils soient proches du peuple si on leur dit ça, et qui côtoient dès le plus jeune age d'autres gens destinés au pouvoir ?

Non seulement l'ENA forme des élites, elle est aussi un repère à élites ; des jeunes gens issues de familles aisées et souvent destiné à succéder en politique à un oncle ou à leurs parents ...

Ces gens là apprennent à exercer le pouvoir ; le pouvoir est leur but à la sortie de l'ENA.

Mais est-ce qu'on les a fait parler avec les gens dans la rue, fait visiter des usines et des PME, fait voir la misère de certaines personnes dans notre pays ?

Non rien de tout ça, ces gens sont formés loin du peuple et destinés à ne jamais s'en rapprocher.

La conséquences est qu'aujourd'hui, la distance entre les politiciens et l'homme de la rue n'a jamais été aussi grande.

Un politicien, ne devrait pas être un obscur gestionnaire formé au pouvoir dans divers écoles élitistes ( Sciences Po, ENA,...) , mais quelqu'un qui vient du peuple, quelqu'un qui a côtoyé le monde du travail, bref quelqu'un qui sait combien coûte un ticket de métro et qui a des convictions qu'il entend faire entendre.

ça démontre que la pensée unique ,la consanguinité, la monoculture sont néfastes à l'évolution.

La diversité est une nécessité de la nature.L'uniformisation du système bride nos énarques malgré leurs qualités et leurs capacités nécessaires pour passer la sélection.

L’École National des Ânes dans toute sa splendeur....

Elite, le mot est pas forcement bien choisi quand on regarde l'état des finances de notre pays, c'est sa une élite ?

Quand un chef d'entreprise fait autant de connerie, sa m'étonnerais que la boite fasse de vieux os.

Ils ont des qualités assez particulières ces Énarques : on les forme pour devenir des bêtes de travail certes, mais cela se fait en l'absence de connexion avec le reste du monde et au détriment de la créativité, du goût pour l'innovation.

Paradoxe assez drôle, quand on sait que les politiciens de gauche comme de droite n'ont que ce mot à la bouche en ce moment, pour nous bourrer le crâne à propos de la compétitivité de notre pays... Comment des gens ignorants l'idée même d'innovation puissent en conséquence donner une leçon du genre au peuple, petits patrons et salariés ?

Mais leur comportement n'est pas inédit : ils singent une catégorie sociale avec laquelle il y a une certaine proximité, qui est la grande bourgeoisie (anciens grands industriels, etc...), qu'on peut aussi nommé "aristocratie bourgeoise" dont le comportement s'apparente à une noblesse des temps modernes. Il y a des codes très stricts qui façonnent cette nouvelle noblesse : l'accès à certaines professions est jugée "dégradante" (donc interdite de fait) pour l'image et tout mariage avec une personne du peuple (même avec la moyenne bourgeoisie, disposant d'un solide patrimoine immobilier et/ou de revenus importants) est considéré de la même manière. Ce qui fait qu'ils n'ont aucun lien avec les réalités quotidiennes du salariat, des petits patrons/artisans, etc...

Ça en dit long sur l'actuel fonctionnement de notre pays.