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un jour... un poème

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chirona

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Invité -Lorelei-
Invités, Posté(e)
Invité -Lorelei-
Invité -Lorelei- Invités 0 message
Posté(e)

Complainte de Pablo Neruda, Poème d'Aragon

Je veux vivre dans un pays où il n'y a pas d'excommuniés. Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette. Je veux qu'on puisse entrer dans toutes les églises, dans toutes les imprimeries. Je veux qu'on n'attende plus jamais personne à la porte d'un hôtel de ville pour l'arrêter, pour l'expulser. Je veux que tous entrent et sortent en souriant de la mairie. Je ne veux plus que quiconque fuie en gondole, que quiconque soit poursuivi par des motos. Je veux que l'immense majorité, la seule majorité : tout le monde, puisse parler, lire, écouter, s'épanouir.

photo50809.jpgJe prends congé, je rentre

chez moi, dans mes rêves,

je retourne en Patagonie

où le vent frappe les étables

où l'océan disperse la glace.

Je ne suis qu'un poète

et je vous aime tous,

je vais errant par le monde que j'aime :

dans ma patrie

on emprisonne les mineurs

et le soldat commande au juge.

Mais j'aime, moi, jusqu'aux racines

de mon petit pays si froid.

Si je devais mourir cent fois,

c'est là que je voudrais mourir

et si je devais naître cent fois

c'est là aussi que je veux naître

près de l'araucaria sauvage,

des bourrasques du vent du sud

et des cloches depuis peu acquises.

Pablo Neruda

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  • 2 semaines après...
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Membre, grands cils ♪ ♫ ..., Posté(e)
Cajou Membre 1 044 messages
grands cils ♪ ♫ ...,
Posté(e)

don't forget (Charles Bukowski)

there is always somebody or something


waiting for you,


something stronger,more intelligent,


more evil, more kind, more durable,


something bigger, something better,


something worse, something with


eyes like the tiger, jaws like the shark,


something crazier thancrazy,


saner than sane,


there is always something or somebody


waiting for you


as you put on your shoes


or as you sleep


or as you empty a garbage can


or pet your cat


or brush your teeth


or celebrate a holiday


there is always somebody or something


waiting for you.



keep this fully in mind


so that when it happens


you will be as ready as possible.



meanwhile, a good day to


you


if you are still there.


I think that I am---


I just burnt my fingers on


this


cigarette.

858774solitude3.jpg

  • Like 1
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Membre, paradoxe sur pattes, 55ans Posté(e)
koadeg Membre 4 276 messages
55ans‚ paradoxe sur pattes,
Posté(e)

LE poète du XXe siècle (en principe c'est la poésie du XIXe que j'aime) que j'adore. Le choix d'un texte est difficile mais comme j'avais pas envie de taper à partir des livres, j'ai fait une recherches des textes sur le net, ce qui est plus réduit :p

N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit (Do not go gentle into that good night)

N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit,

Le vieil âge devrait brûler et s’emporter à la chute du jour ;

Rager, s’enrager contre la mort de la lumière.

Bien que les hommes sages à leur fin sachent que l’obscur est mérité,

Parce que leurs paroles n’ont fourché nul éclair ils

N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.

Les hommes bons, passée la dernière vague, criant combien clairs

Leurs actes frêles auraient pu danser en un verre baie

Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.

Les hommes violents qui prient et chantèrent le soleil en plein vol,

Et apprenant, trop tard, qu’ils l’ont affligé dans sa course,

N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.

Les hommes graves, près de mourir, qui voient de vue aveuglante

Que leurs yeux aveugles pourraient briller comme météores et s’égayer,

Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.

Et toi, mon père, ici sur la triste élévation

Maudis, bénis-moi à présent avec tes larmes violentes, je t’en prie.

N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit.

Rage, enrage contre la mort de la lumière.

Traduction d’Alain Suied Dylan Thomas Vision et prière Gallimard COLL. POÉSIE -

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

“J’aime regarder mourir les enfants.

Avez-vous remarqué le flot ténébreux de la marée montante du rire

derrière la trompe de la mélancolie?

Moi

dans la salle de lecture des rues

j’ai si souvent feuilleté le tome du cercueil.

Minuit

me cherchait à tâtons de ses doigts humides

Moi et la palissade défoncée,

et l’église folle galopait

avec des gouttes d’averse sur la calvitie de sa coupole.

Je vois le Christ qui a fui de l’icône

et la boue qui embrassait en pleurant

l’extrémité de sa tunique gonflée de vent.

Et je crie aux briques,

j’enfonce le poignard de mots délirants

dans la chair enflée du ciel :

Soleil!

Mon père!

Aie au moins pitié et cesse de me torturer!

C’est mon sang répandu par toi qui coule le long des routes!

Ce nuage déchiré en morceaux

dans le ciel incendié

sur la croix rouillée d’un clocher,

C’est mon âme!

Temps!

Toi au moins, enlumineur boiteux,

barbouille ma face,

fais-en un reliquaire du monstre du siècle!

Je suis seul, comme le dernier oeil

de quelqu’un qui descend chez les aveugles!”

VLADIMIR MAÏAKOVSKI -

pyRyv.jpg

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Invité Out of Paprika
Invités, Posté(e)
Invité Out of Paprika
Invité Out of Paprika Invités 0 message
Posté(e)

Instants sombres, mélancolie profonde

Lorsque le sentiment que tout autour s’effondre

Pourquoi, comment ne pas se morfondre ?

C’est usant, fatigant

Ronge de l’intérieur, bouffe le cœur

Même pas envie de pleurs, tout reste à l’intérieur

Le vide est là, qui vous tend les bras

Vous avez envie de vous laisser glisser, aspiré

Mais sans jamais se laisser engloutir, rebondir

Pourvu que le rebond reste le même,

Qu’il arrive à revenir bien haut, vers ceux qui vous aiment

Réussir à saisir leurs mains, leurs bras

Afin qu’ils vous ramènent,

Vers cette rive qui semblait vaine.

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Membre, La mauvaise herbe..., Posté(e)
XYparfoisZ Membre 4 674 messages
La mauvaise herbe...,
Posté(e)

édit : erreur de topic. Comme quoi, par le geste l'on peut exprimer un lapsus.

Modifié par XYparfoisZ
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  • 2 semaines après...
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Ode au présent

Ce

présent

lisse

comme une planche,

frais,

cette heure-ci,

ce jour

comme une coupe neuve

- du passé

pas une seule

toile d’araignée -,

nous touchons

des doigts

le présent,

nous en taillons

la mesure,

nous dirigeons

son flux,

il est vivant

et vif,

il n’a rien

d’un irrémédiable hier,

d’un passé perdu,

il est notre

créature,

il grandit

en ce

moment, le voici portant

du sable, le voici mangeant

dans notre main,

attrape-le,

qu’il ne nous glisse pas entre les doigts,

qu’il ne se perde pas en rêves

ni en mots

saisis-le,

tiens-le

et commande-lui

jusqu’à ce qu’il t’obéisse,

fais de lui un chemin,

une cloche,

une machine,

un baiser, un livre,

une caresse,

taille sa délicieuse

senteur de bois

et fais-t’en

une chaise,

tresse-lui

un dossier,

essaie-la,

ou alors

une échelle !

Oui,

une échelle,

monte

au présent,

un échelon

après l’autre,

les pieds

assurés sur le bois

du présent,

vers le haut,

vers le haut,

pas très haut,

assez

pour

réparer

les gouttières

du plafond,

pas très haut,

ne va pas au ciel,

atteins

les pommes,

pas les nuages,

ceux-là

laisse-les

passer dans le ciel, s’en aller

vers le passé.

Tu

es

ton présent,

ton fruit :

prends-le

sur ton arbre,

élève-le

sur ta

main,

il brille

comme une étoile,

touche-le,

mords dedans et marche

en sifflotant sur le chemin.

Pablo Neruda, Nouvelles odes élémentaires, 1955, traduit de l'espagnol par Jean-Francis Reille

16044142392862613_yenps9op_f.jpg

Modifié par Lucy Van Pelt
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Invité Nina_
Invités, Posté(e)
Invité Nina_
Invité Nina_ Invités 0 message
Posté(e)

« Je demande le silence » de Pablo Neruda, dans " Vaguedivague"

Qu’on me laisse tranquille à présent

Qu'on s'habitue sans moi à présent

Je vais fermer les yeux.

Et je ne veux que cinq choses,

cinq racines préférées

L'une est l'amour sans fin.

La seconde est de voir l'automne

Je ne peux être sans que les feuilles

volent et reviennent à la terre.

La troisième est le grave hiver,

La pluie que j'ai aimée, la caresse

Du feu dans le froid sylvestre.

Quatrièmement l’été

rond comme une pastèque.

La cinquième chose ce sont tes yeux,

ma Mathilde, bien aimée,

je ne veux pas dormir sans tes yeux,

je ne veux pas être sans que tu me regardes :

je change le printemps

afin que tu continues à me regarder.

Amis, voilà ce que je veux.

C'est presque rien et presque tout.

A présent si vous le désirez partez.

J'ai tant vécu qu'un jour

vous devrez m'oublier inéluctablement,

vous m'effacerez du tableau :

mon cœur n'a pas de fin.

Mais parce que je demande le silence

ne croyez pas que je vais mourir :

c’est tout le contraire qui m’arrive

il advient que je vais me vivre.

Il advient que je suis et poursuis.

Ne serait-ce donc pas qu'en moi

poussent des céréales,

d'abord les grains qui déchirent

la terre pour voir la lumière,

mais la terre mère est obscure,

et en moi je suis obscur :

je suis comme un puits dans les eaux duquel

la nuit dépose ses étoiles

et poursuit seule à travers la campagne.

Le fait est que j'ai tant vécu

que je veux vivre encore autant.

Je ne me suis jamais senti si vibrant,

je n'ai jamais eu tant de baisers.

A présent, comme toujours, il est tôt.

La lumière vole avec ses abeilles.

Laissez-moi seul avec le jour.

Je demande la permission de naître.

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Membre, Posté(e)
Demsky Membre 11 290 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,

Accrochant follement aux herbes des haillons

D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,

Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,

Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,

Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

A. Rimbaud

Le Dormeur du Val de Drôme

Je suis un gros fainéant, j'ai un poil dans la main

Ma devise à moi c'est de tout remettre à demain

Les réveils, c'est pas mes amis, je les ai tous cassé

Pour dormir l'après-midi et m'entrainer à ronfler

Je ferai bien testeur de lits, c'est là ma vocation

Quand sagit de faire tapis, je perds pas une occasion

La flegme c'est tout un metier où ma foi je fais carrière

Et si je casse du sommier, c'est pour assurer mes arrières

Je dédicace à mon édredon, et à tous les oreillers

j'ai toujours de la peine pour ceux qui doivent me réveiller

Faire le ménage, c'est pas mon truc, et la vaisselle toute une histoire

Je préfère encore dormir en faisant des cauchemars

Je suis le dormeur du Val de Drôme

J'ai tellement pratiqué qu'ils m'ont donné un diplôme

Je suis un gros fainéant, j'ai un poil dans la main

Et pour l'instant ça me réussit plutôt bien

Si j'aime le sport ? à l'aise mais dans ma chambre

C'est à l'horizontal que je me mets en chanvre

Je ne bouge pas le petit doigt et je mets les pieds sous la table

Serts-moi une verveine s'il te plait, tu seras bien aimable

Je suis allé faire mes papiers au bureau des ASSEDIC

Et pour m'en remettre j'ai pris une année sabatique

Dans la vie qu'on dit active je pratique l'écriture

Franchement je veux pas dire, mais c'est pas une synécure

En fait, je milite pour la bonne cause en vérité

Mon slogan : faut pas perdre sa vie à la gagner

Je suis peut-être un couche-tard mais sûrement pas un lève-tôt

Un putain de fêtard de très haut niveau

Adepte du dimanche et des jours fériés

Des jours où je ne fais rien si ce n'est dormir sur mes lauriers

Mais ne vous y méprener, car bien que la tête dans le cul

Le lièvre à la fin s'est bien fait niqué par la tortue

Signé Relax

Le dormeur doit se réveiller se réveiller

Réveille-toi !

Réveille-toi !

Le dormeur

Le dormeur doit se réveiller

Laisse moi troubler ton sommeil !

Tu dois sortir de ce rêve

Réveille-toi !

Réveille-toi !

Le dormeur doit se réveiller

Tu dois sortir de ce rêve

Le dormeur doit se réveiller

Réveille-toi !

Réveille-toi !

Ré- ré- réveille-toi !

Le dormeur

Tu dois sortir de ce rêve

Tu dois sortir de ce rêve

Réveille-toi !

Réveille-toi !

Réveille-toi !

Réveille-toi !

Rév- rév- réveille-toi !

Le dormeur doit se réveiller se réveiller

Tu dois sortir de ce rêve

Tu dois sortir de ce rêve

Le dormeur doit se réveiller

Réveille-toi !

Réveille-toi !

Réveille-toi !

Réveille-toi !

Rév- rév- réveille-toi !

Le dormeur doit se réveiller se réveiller

Tu dois sortir de ce rêve

Tu dois sortir de ce rêve

Le dormeur doit se réveiller

Réveille-toi !

Réveille-toi !

Rév- rév- rév- réveille-toi !

Le dormeur

Le dormeur doit se réveiller

Laisse moi troubler ton sommeil !

Tu dois sortir de ce rêve

Tu dois sortir de ce rêve

Réveille-toi !

Réveille-toi !

Rév- rév- rév- réveille-toi !

Tu dois sortir de ce rêve

AlloKoi

Modifié par Demsky
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Invité Nina_
Invités, Posté(e)
Invité Nina_
Invité Nina_ Invités 0 message
Posté(e)

Ainsi - Yves Drolet (poète québécois contemporain)

Emporté par l'azur

Ces morceaux de toi de moi

Semés à tout vent

Sonnent la charge

Et partent en quête du firmament

Les oiseaux d'horizon

Qui à peine peuvent nous suivre

Nous crient de toute leur âme

Les dangers qu'il y a

Dans tout ces au-delà

Mais qu'importe

La plume est belle et légère

Et nous porte

Au seuil de ses lendemains...

Ah! vous, moi, un parchemin

Une aurore secrète

Et la plume qui glisse

Dans ma main

Un mot dans le silence

Tracé à l'encre de l'oie blanche

Love dans son écrin

Le mystère

« Aime » dit la page souillé de l'encre pure...

Et l'Univers étonné

Au milieu d'un sourire

Déploie son panache auréolé

« Entrez, dit-Il, cette page est pour vous...

Ici vivent les amants qui ne se sont jamais rencontrés... »

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

La régularité des formes

Si la régularité des formes, l'accord des proportions, et les rapports de l'ensemble des parties donnent aux animaux ce qui fait à nos yeux la grâce et la beauté, si leur rang près de nous n'est marqué que par ces caractères; si nous ne les distinguons qu'autant qu'ils nous plaisent, la nature ignore ces distinctions et il suffit pour qu'il lui soient chers qu'elle leur ait donné l'existence et la faculté de se multiplier : elle nourrit également au désert l'élégante gazelle et le difforme chameau, le joli chevrotin et la gigantesque girafe ; elle lance à la fois dans les airs l'aigle superbe et le hideux vautour ; elle cache sous terre et dans l'eau mille générations d'insectes de formes bizarres et disproportionnées; enfin admet les composés les plus disparates pourvu que par les rapports résultant de leur organisation ils puissent subsister et se reproduire : c'est ainsi que sous la forme d'une feuille elle fait vivre les mantes; que sous une coque sphérique pareille à celle d'un fruit elle emprisonne les oursins; qu'elle filtre le vie et ramifie pour ainsi dire dans les branches de l'étoile de mer; qu'elle aplatit en marteau la tête de la zygène et arrondit en globe épineux le corps entier du poisson lune. Mille autres productions de figures non moins étranges ne nous prouvent elles pas que cette mère universelle a tout tenter pour enfanter, pour répandre la vie et l'étendre à toutes les formes possibles ? Non contente de varier le trait primitif de son dessin dans chaque genre, en le fléchissant sous les contours auxquels il pouvaient se prêter, ne semble-t-elle pas avoir voulu tracer d'un genre à un autre, et même de chacun à tous les autres, des lignes de communication, des fils de rapprochement et de jonction, au moyen desquels rien n'est coupé et tout s'enchaine depuis le riche et le plus hardi de ses chefs-d’œuvre jusqu'au plus simple de ses essais ?

Georges Louis Leclerc de Buffon

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Membre, grands cils ♪ ♫ ..., Posté(e)
Cajou Membre 1 044 messages
grands cils ♪ ♫ ...,
Posté(e)

Le temps qui reste

Combien de temps…

Combien de temps encore

Des années, des jours, des heures, combien ?

Quand j'y pense, mon coeur bat si fort...

Mon pays c'est la vie.

Combien de temps...

Combien?

Je l'aime tant, le temps qui reste...

Je veux rire, courir, pleurer, parler,

Et voir,et croire

Et boire, danser,

Crier,manger, nager, bondir, désobéir

J'ai pas fini, j'ai pas fini

Voler, chanter, parti, repartir

Souffrir, aimer

Je l'aime tant le temps qui reste

864554eclatdecouleur.jpg

Je ne sais plus où je suis né, ni quand

Je sais qu'il n'y a pas longtemps...

Et que mon pays c'est la vie

Je sais aussi que mon père disait :

Le temps c'est comme ton pain...

Gardes-en pour demain...

J'ai encore du pain

Encore du temps, mais combien ?

Je veux jouer encore...

Je veux rire des montagnes de rires,

Je veux pleurer des torrents de larmes,

je veux boire des bateaux entiers de vin

De Bordeaux et d'Italie

Et danser, crier, voler, nager dans tous les océans

J'ai pas fini, j'ai pas fini

Je veux chanter

Je veux parler jusqu'à la fin de ma voix…

Je l'aime tant le temps qui reste...

Combien de temps…

Combien de temps encore ?

Des années, des jours, des heures, combien ?

Je veux des histoires, des voyages…

J'ai tant de gens à voir, tant d'images..

Des enfants, des femmes, des grands hommes,

Des petits hommes, des marrants, des tristes,

Des très intelligents et des cons,

C'est drôle, les cons ça repose,

C'est comme le feuillage au milieu des roses...

Combien de temps…

Combien de temps encore ?

Des années, des jours, des heures, combien ?

Je m'enfous mon amour…

Quand l'orchestre s'arrêtera, je danserai encore...

Quand les avions ne voleront plus, je volerai tout seul...

Quand le temps s'arrêtera..

Je t'aimerai encore

Je ne sais pas où, je ne sais pas comment...

Mais je t'aimerai encore…

D'accord ?

(Serge Reggiani)

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
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Posté(e)

Est-ce vous

qui comprendrez pourquoi,

serein, sous une tempête de sarcasmes,

au dîner des années futures

j’apporte mon âme sur un plateau ?

Larme inutile coulant

de la joue mal rasée des places,

je suis peut-être

Le dernier poète.

Vous avez vu

comme se balance

Entre les allées de briques

le visage strié de l’ennui pendu,

tandis que sur le cou écumeux

des rivières bondissantes,

les ponts tordent leurs bras de pierre.

Le ciel pleure

avec bruit,

sans retenue,

et le petit nuage

a au coin de la bouche,

une grimace fripée,

comme une femme dans l’attente d’un enfant

à qui dieu aurait jeté un idiot bancroche.

De ses doigts enflés couverts de poils roux,

le soleil vous a épuisé de caresses,

importun comme un bourdon.

Vos âmes sont asservies de baisers.

Moi, intrépide,

je porte aux siècles ma haine des rayons du jour ;

l’âme tendue comme un nerf de cuivre,

je suis l’empereur des lampes.

Venez à moi,

vous tous

qui avez déchiré le silence,

qui hurlez,

le cou serré dans les nœuds coulants de midi.

Mes paroles,

simples comme un mugissement,

vous révéleront

nos âmes nouvelles,

bourdonnantes

comme l’arc électrique.

De mes doigts je n’ai qu’à toucher vos têtes,

et il vous poussera

des lèvres

faites pour d’énormes baisers

et une langue

que tous les peuples comprendront.

Mais moi, avec mon âme boitillante,

je m’en irai vers mon trône

sous les voûtes usées, trouées d’étoiles.

Je m’allongerai,

lumineux,

revêtu de paresse,

sur une couche moelleuse de vrai fumier,

et doucement,

baisant les genoux des traverses,

la roue d’une locomotive étreindra mon cou.

Vladimir Maïakovski, traduction de Claude Frioux

2f03uah.jpg

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Membre+, 52ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Amis, un dernier mot !

Toi, vertu, pleure si je meurs !

ANDRÉ CHÉNIER.

Amis, un dernier mot ! - et je ferme à jamais

Ce livre, à ma pensée étranger désormais.

Je n'écouterai pas ce qu'en dira la foule.

Car, qu'importe à la source où son onde s'écoule ?

Et que m'importe, à moi, sur l'avenir penché,

Où va ce vent d'automne au souffle desséché

Qui passe, en emportant sur son aile inquiète

Et les feuilles de l'arbre et les vers du poète ?

Oui, je suis jeune encore, et quoique sur mon front,

Où tant de passions et d'oeuvres germeront,

Une ride de plus chaque jour soit tracée,

Comme un sillon qu'y fait le soc de ma pensée,

Dans le cour incertain du temps qui m'est donné,

L'été n'a pas encor trente fois rayonné.

Je suis fils de ce siècle ! Une erreur, chaque année,

S'en va de mon esprit, d'elle-même étonnée,

Et, détrompé de tout, mon culte n'est resté

Qu'à vous, sainte patrie et sainte liberté !

Je hais l'oppression d'une haine profonde.

Aussi, lorsque j'entends, dans quelque coin du monde,

Sous un ciel inclément, sous un roi meurtrier,

Un peuple qu'on égorge appeler et crier ;

Quand, par les rois chrétiens aux bourreaux turcs livrée,

La Grèce, notre mère, agonise éventrée ;

Quand l'Irlande saignante expire sur sa croix ;

Quand Teutonie aux fers se débat sous dix rois ;

Quand Lisbonne, jadis belle et toujours en fête,

Pend au gibet, les pieds de Miguel sur sa tête ;

Lorsqu'Albani gouverne au pays de Caton ;

Que Naples mange et dort ; lorsqu'avec son bâton,

Sceptre honteux et lourd que la peur divinise,

L'Autriche casse l'aile au lion de Venise ;

Quand Modène étranglé râle sous l'archiduc ;

Quand Dresde lutte et pleure au lit d'un roi caduc ;

Quand Madrid se rendort d'un sommeil léthargique ;

Quand Vienne tient Milan ; quand le lion belgique,

Courbé comme le boeuf qui creuse un vil sillon,

N'a plus même de dents pour mordre son bâillon ;

Quand un Cosaque affreux, que la rage transporte,

Viole Varsovie échevelée et morte,

Et, souillant son linceul, chaste et sacré lambeau,

Se vautre sur la vierge étendue au tombeau ;

Alors, oh ! je maudis, dans leur cour, dans leur antre,

Ces rois dont les chevaux ont du sang jusqu'au ventre

Je sens que le poète est leur juge ! je sens

Que la muse indignée, avec ses poings puissants,

Peut, comme au pilori, les lier sur leur trône

Et leur faire un carcan de leur lâche couronne,

Et renvoyer ces rois, qu'on aurait pu bénir,

Marqués au front d'un vers que lira l'avenir !

Oh ! la muse se doit aux peuples sans défense.

J'oublie alors l'amour, la famille, l'enfance,

Et les molles chansons, et le loisir serein,

Et j'ajoute à ma lyre une corde d'airain !

Victor Hugo (1802-1885)

Les feuilles d'automne, 1831

Modifié par chirona
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Membre, La mauvaise herbe..., Posté(e)
XYparfoisZ Membre 4 674 messages
La mauvaise herbe...,
Posté(e)

"Je veux crier plus fort que le dernier craquement d'un séquoia, avec un microphone planté dans mon cœur, un autre dans ma gorge et des baffles plus grands que le ciel pointés le trou. Ecoutez-moi ce son ! dix orages de foudre au bout de mes dix doigts à claquer contre mes dents diatoniques la mélodie de Dieu ou du diable, n'importe laquelle, je veux celle qui perce et que tu entendras. je veux te réveiller, je veux qu'on te rende à nous".

Mathias Malzieu - Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

(Pas retrouvé le fil de Pao, le Phare)

Le monde appartient à ceux qui ne ressentent rien. La condition essentielle pour être un homme pratique, c'est l'absence de sensibilité. La qualité principale, dans la conduite de la vie, est celle qui mène à l'action, c'est-à-dire la volonté. Or, il est deux choses qui entravent l'action : la sensibilité et la pensée analytique, qui n'est elle-même rien d'autre, en fin de compte, qu'une pensée douée de sensibilité. Toute action, par nature, est la projection de notre personnalité sur le monde extérieur, et comme celui-ci est constitué, pour sa plus grande partie, d'êtres humains, il s'ensuit que cette projection de notre personnalité revient, pour l'essentiel, à nous mettre en travers du chemin de quelqu'un d'autre, à gêner, blesser, et écraser les autres, par notre façon d'agir.

Pour agir, il faut donc que nous ne puissions pas nous représenter aisément la personnalité des autres, leurs joies ou leurs souffrances. Si l'on sympathise, on s'arrête net. L'homme d'action considère le monde extérieur comme formé exclusivement de matière inerte - soit inerte en elle-même, comme une pierre sur laquelle il passe, ou qu'il écarte de son chemin ; soit inerte comme un être humain qui, n'ayant pas su lui résister, peut être un homme tout aussi bien qu'une pierre, car il le traite de la même façon : il l'écarte du pied, ou il lui passe dessus.

Fernando Pessoa, Le livre de l'intranquillité, 17 janvier 1932
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  • 2 semaines après...
Membre, Piment doux, 104ans Posté(e)
Out of Paprika Membre 23 373 messages
104ans‚ Piment doux,
Posté(e)

Elle avait un grain de folie dans les yeux un grain de beauté dans la voix

Un regard d'enfant fasciné par ses démons intérieurs insolents

En tissant sa toile de la Scène à la salle, divine araignée du soir

Qui est petit jour par amour libéré ses proies

Elle avait la grâce, la démarche altière d'un ange en civil tombé sur terre

La voix qui vous envoie des bas fonds sans effort jusqu'au ciel

Sur le chemin qui va qui vient et t'entraîne dans ses jardins secrets

Havre de guerre de paix pour les jeux d'amour

Être là être la voix qui s'ouvre

Être là par envie, par plaisir

Partagez le bonheur de vivre avec toi

Comme le plus beau cadeau de l'amour

Et quand parfois rêveur éveillé

Je me perds mon coeur de mes nuits sans sommeil

Je te revois oh mon papillon noir te poser sur mes draps

Et t'envoler dans un grand éclat de rire pour éblouir mes yeux

De la splendeur des couleurs de tes ailes

Être là être en vie être ensemble

Être là par delà ton absence

Devant la voie libre et vivante

De celle qui chante au nom de l'amour

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  • 4 semaines après...
Membre, La mauvaise herbe..., Posté(e)
XYparfoisZ Membre 4 674 messages
La mauvaise herbe...,
Posté(e)

L'invitation...

Je ne m’intéresse à ce que tu fais pour vivre…

Je veux savoir à quoi tu aspires,

Et si tu oses rêver de réaliser le désir ardent de ton cœur.

Je ne m’intéresse pas à ton âge…

Je veux savoir, si pour la quête de l’amour et de tes rêves,

Pour l’aventure de te sentir vivre,

Tu prendras le risque d’être pris pour un fou.

Je ne m’intéresse pas aux astres qui croisent ta Lune…

Je veux savoir si tu as touché le centre de ta propre souffrance,

Si les trahisons vécues t’ont ouvert,

Ou si tu t’es fané et renfermé par crainte des blessures à venir.

Je veux savoir si tu peux vivre avec la douleur, la tienne ou la mienne,

Sans t’agiter pour la cacher, l’amoindrir ou la fixer.

Je veux savoir si tu peux vivre avec la joie, la tienne ou la mienne,

Si tu oses danser, envahi par l’extase jusqu’au bout des doigts et des orteils,

Sans être prudent ou réaliste et sans te souvenir des conventions du genre humain.

Je ne m’intéresse pas de savoir si l’histoire que tu me racontes est vraie…

Je veux savoir si tu es capable de décevoir autrui pour rester fidèle à toi-même,

Si tu supportes l’accusation d’une trahison, sans pour autant devenir infidèle à ton âme.

Je veux savoir si tu peux faire confiance, et si tu es digne de confiance.

Je veux savoir si tu peux voir la beauté, même dans les jours sombres.

Et si tu peux trouver la source de ta vie dans la présence de cette beauté.

Je veux savoir si tu peux vivre après l’échec, le tien ou le mien,

Et malgré cela rester debout au bord du lac

Et crier : « Oui ! » au disque argenté de la Lune.

Je ne m’intéresse pas à l’endroit où tu vis ni à la quantité d’argent que tu as…

Je veux savoir si après une nuit de chagrin et de désespoir,

Tu peux te lever et faire ce qui est nécessaire pour les enfants.

Je ne m’intéresse pas à ce que tu es, ni comment tu es arrivé ici…

Je veux savoir si tu peux rester au centre du feu avec moi, sans reculer.

Je ne m’intéresse pas à ce que tu as étudié, ni où, ni avec qui…

Je veux savoir ce qui te soutient à l’intérieur lorsque tout s’écroule.

Je veux savoir si tu peux être seul avec toi-même,

Et si tu aimes véritablement la compagnie de ces instants de vide.

Oriah. © Mountain Dreaming

Extrait traduit du livre « The Invitation » publié par HarperONE.

Source originale. (en anglais)

Source : http://www.urantia-gaia.info

Modifié par XYparfoisZ
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Membre, ♪ ♫ ♪ ♫, Posté(e)
Herman1 Membre 11 488 messages
♪ ♫ ♪ ♫,
Posté(e)

DOUTE

Amie aux grands yeux doux, mon âme vous appelle !

Le vent souffle ce soir capricieux et lourd,

Il mugit et sa voix gémissante et rebelle

Fait résonner en moi l’écho rebelle et sourd.

Amie aux grands yeux doux, mon âme vous appelle !

Et tristement je rêve assise entre les fleurs ;

L’aile de l’ouragan fouette ma fenêtre,

Le ciel pleure : ah ! ces lamentables pleurs

Que vont-ils remuer aux profondeurs de l’être ?

Et tristement je rêve, assise entre les fleurs

Vous souvient-il d’un jour, le premier de l’année,

Où le charmant secret illumina vos yeux,

Où mon âme en votre âme adora son aînée,

Où de vous vint à moi le mot silencieux ?

Vous souvient-il d’un jour, le premier de l’année ?

Un mois s’en est allé, nous touchons à la fin.

Deux fois durant deux soirs je vous revis encore.

Maintenant que ma joie en est au lendemain*

Je languis pour revoir l’ensorcelante aurore…

Un mois s’en est allé, nous touchons à sa fin.

Et ce soir est un soir d’adieu, pluvieux et sombre ;

Brumeuses sont mes pensées et l’angoisse m’éteint ;

Mon cœur tout atteint d’un vilain doute sombre :

Et si votre cœur était astucieux et vain ?

Et ce soir est un soir d’adieu, pluvieux et sombre…

Mayi Ziyada

JEU_17%20octobre%20-%20nmaani3-.jpg

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Invité Fichée
Invités, Posté(e)
Invité Fichée
Invité Fichée Invités 0 message
Posté(e)

Perlimpinpin

Pour qui, comment quand et pourquoi ?

Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?

C'en est assez de vos violences.

D'où venez-vous ?

Où allez-vous ?

Qui êtes-vous ?

Qui priez-vous ?

Je vous prie de faire silence.

Pour qui, comment, quand et pourquoi ?

S'il faut absolument qu'on soit

Contre quelqu'un ou quelque chose,

Je suis pour le soleil couchant

En haut des collines désertes.

Je suis pour les forêts profondes,

Car un enfant qui pleure,

Qu'il soit de n'importe où,

Est un enfant qui pleure,

Car un enfant qui meurt

Au bout de vos fusils

Est un enfant qui meurt.

Que c'est abominable d'avoir à choisir

Entre deux innocences !

Que c'est abominable d'avoir pour ennemis

Les rires de l'enfance !

Pour qui, comment, quand et combien ?

Contre qui ? Comment et combien ?

À en perdre le goût de vivre,

Le goût de l'eau, le goût du pain

Et celui du Perlimpinpin

Dans le square des Batignolles !

Mais pour rien, mais pour presque rien,

Pour être avec vous et c'est bien !

Et pour une rose entr'ouverte,

Et pour une respiration,

Et pour un souffle d'abandon,

Et pour ce jardin qui frissonne !

Rien avoir, mais passionnément,

Ne rien se dire éperdument,

Mais tout donner avec ivresse

Et riche de dépossession,

N'avoir que sa vérité,

Posséder toutes les richesses,

Ne pas parler de poésie,

Ne pas parler de poésie

En écrasant les fleurs sauvages

Et faire jouer la transparence

Au fond d'une cour au murs gris

Où l'aube n'a jamais sa chance.

Contre qui, comment, contre quoi ?

Pour qui, comment, quand et pourquoi ?

Pour retrouver le goût de vivre,

Le goût de l'eau, le goût du pain

Et celui du Perlimpinpin

Dans le square des Batignolles.

Contre personne et contre rien,

Contre personne et contre rien,

Mais pour toutes les fleurs ouvertes,

Mais pour une respiration,

Mais pour un souffle d'abandon

Et pour ce jardin qui frissonne !

Et vivre passionnément,

Et ne se battre seulement

Qu'avec les feux de la tendresse

Et, riche de dépossession,

N'avoir que sa vérité,

Posséder toutes les richesses,

Ne plus parler de poésie,

Ne plus parler de poésie

Mais laisser vivre les fleurs sauvages

Et faire jouer la transparence

Au fond d'une cour aux murs gris

Où l'aube aurait enfin sa chance,

Vivre,

Vivre

Avec tendresse,

Vivre

Et donner

Avec ivresse !

Barbara

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