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Culpabilité n'est pas punissabilité


existence

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Cherchant une solution au problème de la culpabilité, j'étais arrivé à faire la distinction entre sentiment de culpabilité et culpabilité avérée. C'est-à-dire qu'on peut se sentir coupable alors qu'il n'y a pas de raison de se sentir coupable, parce qu'on a rien fait et on aurait rien pu faire pour empêcher un événement. Cependant, si cela permet de faire un tri, je me suis rendu compte que cela ne réglait pas le problème. En effet, des fois, il est difficile de savoir si on a participé à quelque chose ou si on aurait pu empêcher quelque chose. Et si on a une part de responsabilité, est-ce qu'on avait suffisamment de connaissance pour éviter, est-ce qu'on aurait pu avoir assez de connaissance ?

Il est toujours possible de trouver une culpabilité à quelqu'un parce que cela est relatif à ce qu'on attend de la personne. Plus on ajoute de choses à la liste, plus il y a de chance pour qu'on aboutisse à la conclusion que quelqu'un est coupable.

Il me semble que la question fondamentale est la distinction entre culpabilité et punissabilité. Par punissabilité, j'entend le fait de considérer qu'on peut être puni, qu'il est légitime qu'on soit puni, que la punition, ici et maintenant, est acceptable voire désirable. Je propose donc de séparer les deux concepts. D'un côté la culpabilité, qui dépend beaucoup de ce qu'on attend, de l'idéal qu'on se fait du comportement humain, et de l'autre la punissabilité, dont on peut étudier les motivations.

C'est la punissabilité qui génère le sentiment de peur et qui suscite l'hystérie. En effet, si on considère qu'on est coupable mais pas punissable, il s'agit juste d'accepter que notre image ne soit pas celle d'une perfection (la perfection étant le reflet de l'attente et des idéaux). Nos comportements sont déterminés par plein de facteurs, il y a beaucoup de choses à prendre en compte, dont certains choses qu'on ignore. On a aussi des habitudes, des réactions émotionnelles, des réflexes, des illusions. Il n'est donc pas raisonnable de mettre la barre trop haut. Si on peut considérer qu'on est coupable parce qu'on aurait pu imaginer qu'on fasse mieux, il n'est pas pour autant évident d'en déduire automatiquement que la punition est désirable.

Mais si on ne punit pas, comment va-t-on faire la loi ? Comment va-t-on contrôler les comportements ? Souhaiter la punition trop facilement est une façon de refuser la liberté, de refuser les erreurs. Il s'agit d'un fantasme qui consiste à penser qu'en punissant tout ira bien, il n'y aura plus d'erreur et tout le monde sera heureux. Or ce n'est pas le cas, parce qu'être menacé de punition est une oppression, entraine la peur et le stress. Cela entraine donc non seulement un mal être, mais peut aussi provoquer de nouvelles erreurs. La menace de la punition ne change pas la nature humaine, ne nous transforme pas en machines parfaites (encore une fois, la perfection est le reflet d'une attente). On peut reporter la punissabilité sur autrui, se dire qu'on souhaite la punition, mais que ce n'est pas pour nous-mêmes. Une telle vision des choses ne fait pas société et crée une tension où chacun essaye de reporter la punition sur autrui, ce qui, de plus, entraine une mauvaise ambiance. En effet, autrui n'est plus vu comme quelqu'un avec qui on peut coopérer, mais un ennemi, quelqu'un contre qui on se bat à qui sera le moins punissable.

D'autre part, lier la culpabilité et la punissabilité permet de contrôler les individus outre mesure. En effet, on peut déclarer que quelqu'un est coupable (la religion le fait abondamment) et faire croire que pour ne plus être coupable, il faudra faire ceci ou cela. Ou bien qui si la personne ne fait pas ce qu'on veut, on considère qu'elle est coupable. Cela peut constituer une idéologie du pardon, la culpabilité-punissabilité servant à faire peur et à soumettre à des comportements, plus ou moins arbitraires, ayant le "pouvoir magique" de délier la punissabilité de la culpabilité.

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Membre, Surhomme Nietzschéen, 48ans Posté(e)
Zarathoustra2 Membre 8 656 messages
48ans‚ Surhomme Nietzschéen,
Posté(e)

Il faut aussi séparer les concepts de "culpabilité avéré" et de "punissabilité".

Certains péchés véniels ne sont pas punissables.

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Membre, Posté(e)
rejanou Membre 3 925 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

tu poses le concept de culpabilité uniquement dans le cadre légal qui peut entraîner la punissabilité ?

je ne suis pas sûre d'avoir bien compris

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Non, par exemple on peut se sentir coupable et se punir soi-même, en se refusant un plaisir ou bien en s'infligeant une douleur. Dans ce cas, on lie la culpabilité à la punissabilité. On peut simplement constater qu'on est coupable d'une certaine façon, mais ne pas se punir pour autant, et ne rien faire pour se faire pardonner (action "magique" pour désactiver la punissabilité).

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Apparemment, le dernier paragraphe n'est pas très compréhensible, alors en voici une reformulation :

D'autre part, lier la culpabilité et la punissabilité permet de contrôler les individus outre mesure. En effet, on peut déclarer que quelqu'un est coupable (la religion le fait abondamment) et faire croire que pour ne plus être coupable, il faudra faire ceci ou cela. En d'autres termes, il faudra faire des actions qui magiquement feront disparaitre la punissabilité. En déterminant quelles sont les actions magiques, on peut contrôler les gens, qui auront peur et feront ce qu'on leur demande pour être pardonnés. En fait, le pardon n'est nécessaire que si on fait une lien automatique entre culpabilité et punissabilité. N'importe qui peut en effet alors demander n'importe quoi parce qu'il considère qu'autrui est coupable envers lui.
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Membre, Posté(e)
Pat mos Membre 237 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La punition est enfermée dans l'étroitesse des règles et si ces dernières sont mauvaises elles créeront l'hypocrisie et le mal être névrotique d'une culpabilité refoulée;

Celui qui juge et agit selon son coeur peut parfois connaître un sentiment de culpabilité vite effacé par le pardon

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

D'accord, mais s'il n'y a pas punissabilité, pourquoi y a-t-il besoin de pardon ?

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Invité Cosette 2
Invités, Posté(e)
Invité Cosette 2
Invité Cosette 2 Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour, il suffirait peut-être de se confesser, puis d'avoir 2 ou 3 Ave Maria ou Notre Père pour être pardonné? N'est-ce pas ainsi que pratique l'église envers les pêcheurs? La culpabilité, au plus profond de soi, trouve logique la punissabilité, à moins de ne pas reconnaître notre erreur! mais, se punir, je trouve, est plus épanouissant en essayant de réparer le mal que l'on a fait, non pas par une prière, mais suivant la possibilité que nous en avons!

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

La réparation n'est pas vraiment une punition, c'est une action positive. C'est une punition seulement si cette action est pénible.

La culpabilité, au plus profond de soi, trouve logique la punissabilité, à moins de ne pas reconnaître notre erreur!

Justement, j'affirme le contraire, c'est-à-dire que l'on peut reconnaitre son erreur sans faire de lien entre la culpabilité et la punissabilité. Il y a quelque part une pulsion de mort à vouloir punir les erreurs.

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Invité Cosette 2
Invités, Posté(e)
Invité Cosette 2
Invité Cosette 2 Invités 0 message
Posté(e)

Mais, est-ce que reconnaître ses erreurs et vouloir les réparer ne demande pas beaucoup d'effort et, de ce fait, ne devient pas une action pénible? Dans la plupart des cas, je pense, pour ma part, qu'il est très difficile de faire abstraction de sa culpabilité! En faire un pensum et y trouver du plaisir me semble ne pas aller de pair et être une contre-vérité! Je ne dis pas non plus que ce doit être une mortification! mais, je n'arrive pas à dissocier culpabilité et punissabilité quand il s'agit de réparer une erreur!

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Je ne parle pas de faire abstraction de sa culpabilité, mais de l'admettre pour ce qu'elle est sans en rajouter. Avec la punissabilité, on rajoute une punition, potentielle ou effective, à chaque action négative. Non seulement dès fois, il est difficile de ne pas faire une action négative, mais en plus, on rajoute des actions négatives puisqu'une punition par définition a des effets négatifs. En d'autres termes, au moins dans la plupart des cas, la punition est une action négative. Si tu répares, tu fais une action positive, pas une action négative.

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  • 1 mois après...
Membre, Surhomme Nietzschéen, 48ans Posté(e)
Zarathoustra2 Membre 8 656 messages
48ans‚ Surhomme Nietzschéen,
Posté(e)

La culpabilité est liée à la punisabilité : c'est parce que nous avons souvent été punis pour un acte que nous savons que cet acte est, moralement parlant, mal.

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Membre, Posté(e)
Sybil Vane Membre 455 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je ne trouve pas forcément que la culpabilité soit forcément liée à la punbissabilité: nombre d'acte du quotidien sont totalement acceptés par le droit en vigueur et totalement réprimés par la culture dominante, et c'est cette répréssion culturelle qui va entrainer la culpabilité: tromper son conjoint n'est par exemple absolument pas condamnable et pourtant, nombre de personnes adultérine se mortifient pour l'avoir été.

Nos actes conscients sont très souvent prédeterminés par notre inconscient, ce qui ramène à la question de savoir si l'on peut être coupable de celui-ci.

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Membre, Posté(e)
beachboy Membre 5 328 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je ne trouve pas forcément que la culpabilité soit forcément liée à la punbissabilité: nombre d'acte du quotidien sont totalement acceptés par le droit en vigueur et totalement réprimés par la culture dominante, et c'est cette répréssion culturelle qui va entrainer la culpabilité: tromper son conjoint n'est par exemple absolument pas condamnable et pourtant, nombre de personnes adultérine se mortifient pour l'avoir été.

Nos actes conscients sont très souvent prédétermines par notre inconscient, ce qui ramène à la question de savoir si l'on peut être coupable de celui-ci.

Je te répondrai oui ...que dans ce cas tu as un énorme travail à faire sur toi même..et d’arrêter de te trouver des circonstances atténuantes au nom de ton inconscient

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Membre, Posté(e)
Sybil Vane Membre 455 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Cela signifie donc que tu es pour une punissabilité des actes inconscients: un schizophrène qui dans une crise de délire assassine est donc pour toi responsable de son acte.

Que penses-tu de la pénalisation des crimes commis par les animaux? :)

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Membre, Posté(e)
beachboy Membre 5 328 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

L'inconscient sert parfois d'excuse, de l'ordre de la mauvaise foi, mais n'est jamais une excuse recevable.

Nous ne sommes peut-être pas toujours pleinement responsables, mais nous sommes toujours responsables de tendre à le devenir. Être conscient (ou le devenir de plus en plus) est un devoir, comme l'indique le fait que l'inconscience (au premier sens de "inconscient"), loin d'être une excuse peut être une circonstance aggravante. L'inconscient ne peut pas servir d'excuse, c'est-à-dire servir de prétexte pour me dispenser d'une façon générale de faire face à mes responsabilités.

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Membre, Posté(e)
Sybil Vane Membre 455 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La mauvaise foi implique une conscience.

Comment reprocher à une personne malade et donc incapable de responsabvilité de ne pas tenter de le devennir? De plus, il me semble difficile de se rendre responsable d'une inconscience puisque c'est du fait de cette inconscience que l'acte est commis. Si l'acte est commis consciemment alors la question de la culpabilité et de la responsabilité ne se pose plus.

Par contre je suis d'accord avec toi sur le fait que la conscience d'avoir un inconscient perturbé et même un conscient perturbé qui ne conduit pas à une tentative de régulation de celui-ci entraine la responsabilité de celui qui par paresse n'a pas travaillé sur lui même. Ceci dit pour entammer une trelle démarché, une prise de conscience initiale doit être opérée, sans elle, encore une fois, difficile de culpabiliser ou de responsabiliser.

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Membre, Surhomme Nietzschéen, 48ans Posté(e)
Zarathoustra2 Membre 8 656 messages
48ans‚ Surhomme Nietzschéen,
Posté(e)

L'inconscient, c'est nous.

Si notre inconscient l'a fait, c'est nous qui l'avons fait.

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Membre, Posté(e)
Sybil Vane Membre 455 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Oui! mais cela reste en accord avec culpabilité n'est pas punissabilité: nous est coupable, mais est-il punissable du fait de cette inconscience? ( Cela me fait pense à "Des souris et des hommes".

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