Que lisez-vous en ce moment ?

Le 18/02/2020 à 19:12, AymenTUN a dit :

En ce moment je suis entrain de lire pour la 4éme fois le roman d'Alexandre Soljenitsyne  :" Le Pavillon des Cancéreux " --> FORTEMENT Recommandé 

 

Le récit se passe en U.R.S.S en 1955, à l'heure de la déstalinisation, dans une grande ville d'Ouzbékistan. C’est le quotidien d'un service de cancérologie selon les points de vue des médecins, des infirmiers et des malades : à travers l'expérience de la maladie, de la souffrance et de la mort, chacun se demande quel est le sens de la vie, influencé dans son raisonnement par son passé, sa position sociale et ses opinions notamment vis-à-vis du régime soviétique1.

Fidèle à la grande tradition du réalisme russe du xixe siècle2, le roman offre un échantillonnage de la société russe. Il s'intéresse en particulier aux relations entre différents personnages très opposés.

Roussanov, le haut fonctionnaire du parti, ne voit pas d'un bon œil d'être contraint de partager sa chambre avec des personnes de « moindre valeur » comme Kostoglotov, qu'il prend pour un bandit et appelle « Grandegueule »3 alors qu'il est en réalité un ancien prisonnier du Goulag, relégué dans cette région, qui retrouve peu à peu goût à la vie et aux femmes au fur et à mesure que son traitement fait reculer la maladie. Il hésite entre deux femmes : l'infirmière Zoé et le docteur Kornilievna. Le jeune Vadim veut, lui, absolument poursuivre son travail afin de laisser une trace derrière lui. Le personnel de l'hôpital est lui pris entre impuissance face à la maladie, contraintes matérielles et espoir des traitements ; ainsi l'infirmière Zoé, les docteurs Vera Kornilievna, bien seule, et Lioudmila Afanassievna, qui finit elle-même par être accablée par cette maladie.

Eh bee! c'est pas gai.

Perso, une fois c'est suffisant

En ce moment, je suis plus dans le positif à la lecture du "Lambeau" de Philippe Lançon

ça commence par sa mort qui m'a glacée des froids, pour suivre sur sa résurection

J'essaie de terminer Dette : 5000 ans d'histoire de David Graeber.

Quelques passages fastidieux (écriture trop très dense = lecture parfois indigeste), mais un intéressant contenu.

Alternative éventuelle aux infusions et somnifères.

Zzz.

"Un lion sur le canapé", d'Abigail Tucker  - ou Comment les chats ont pris le pouvoir.

Il faut prendre le sous-titre à la lettre : jamais je n'ai lu une pareille description de ce qu'il faut bien appeler "l'invasion féline". Les chats sont partout, ils s'adaptent à tous les milieux - même les plus hostiles -, ils s'attaquent à tout ce qui bouge et exterminent des espèces entières. Environ un tiers des espèces animales en danger de disparition sur terre le seraient à cause des chats, qu'ils soient domestiques ou "férals" (on disait avant "harets"). Ce livre pulvérise quelques légendes, comme celle de la domestication.
Le chat n'a jamais été domestiqué, il s'est introduit chez nous, et comme l'endroit lui plaisait bien (après tout on lui offrait le gite, le couvert et la sécurité), il est resté. Et contrairement à ce que l'on peut penser, ce ne sont pas les animaux les plus dociles qui se sont mis à fréquenter l'homme, mais bien les plus audacieux et les plus aventureux. Voilà pourquoi l'animal de compagnie préféré de millions de personnes demeure un petit fauve, d'autant plus qu'il a fort peu évolué physiquement depuis qu'il est un commensal de l'homme. 

Autre légende mise à mal : le chat serait un tueur de rats. D'après l'auteur, le chat s'attaque fort peu aux rats, préférant des proies plus faciles à chasser. Elle dit cependant très peu de choses à propos des souris, et il est difficile de nier que les chats en tuent des quantités. Les chats sont partout, et quand ils arrivent dans un endroit isolé (une petite île par exemple), c'est la fin de la faune locale, car les félins se reproduisent très rapidement et dans bien des endroits ils n'ont aucun ennemi naturel, d'autant que l'homme a fait le ménage pour eux en éliminant la majorité des grands prédateurs. Au point qu'on a tenté dans le monde diverses méthodes, soit pour exterminer purement et simplement les chats errants, soit pour au moins limiter leur nombre par des mesures de stérilisation. L'auteur parle longuement du "lobby des chats", et des raison de notre fascination pour ce petit félin - fascination qui fait que nous lui pardonnons tout, ou presque. 

L'auteur, qui affirme être une amie des chats, trace néanmoins un tableau assez apocalyptique de l'invasion féline et de ses conséquences. Ce livre n'est donc pas le cadeau idéal à offrir à une personne qui adore ces "lions de canapé", comme dit Abigail Tucker. Mieux vaut un abonnement à "Miaou magazine".

A lire à deux

Il y a 9 heures, Persil-Fleur a dit :

A lire à deux

Un grand classique de la S-F française. Si tu aimes cet auteur, je te conseille aussi Ravage, Le Voyageur imprudent et Le Grand Secret.

Il y a 23 heures, Crève a dit :

Un grand classique de la S-F française. Si tu aimes cet auteur, je te conseille aussi Ravage, Le Voyageur imprudent et Le Grand Secret.

Le Grand Secret est très réputé. Mais, je ne l'ai pas lu.

Quel serait ton ordre de préférence pour lire ces trois ouvrages ?

il y a 54 minutes, Persil-Fleur a dit :

Le Grand Secret est très réputé. Mais, je ne l'ai pas lu.

Quel serait ton ordre de préférence pour lire ces trois ouvrages ?

 

Le plus réputé est Ravage, roman par lequel il s'est fait connaître et qui est vraiment prémonitoire : il y décrit une France en proie à des incendies, de même que ceux qui ont frappé l'Australie ; je l'avait proposé au cercle de lecture et ils ont été bluffés par cette vision où la technologie fait défaut.

Ensuite, tu peux lire La nuit des temps, roman d'aventure et d'amour. Mais si tu es adepte des voyages temporel, je préconise davantage Le voyageur imprudent, premier roman à mettre en relief le paradoxe du grand-père.

en dernier le Grand secret, qui est très bien aussi.

Le 07/03/2020 à 12:26, Gouderien a dit :

"Un lion sur le canapé", d'Abigail Tucker  - ou Comment les chats ont pris le pouvoir.

Il faut prendre le sous-titre à la lettre : jamais je n'ai lu une pareille description de ce qu'il faut bien appeler "l'invasion féline". Les chats sont partout, ils s'adaptent à tous les milieux - même les plus hostiles -, ils s'attaquent à tout ce qui bouge et exterminent des espèces entières. Environ un tiers des espèces animales en danger de disparition sur terre le seraient à cause des chats, qu'ils soient domestiques ou "férals" (on disait avant "harets"). Ce livre pulvérise quelques légendes, comme celle de la domestication.
Le chat n'a jamais été domestiqué, il s'est introduit chez nous, et comme l'endroit lui plaisait bien (après tout on lui offrait le gite, le couvert et la sécurité), il est resté. Et contrairement à ce que l'on peut penser, ce ne sont pas les animaux les plus dociles qui se sont mis à fréquenter l'homme, mais bien les plus audacieux et les plus aventureux. Voilà pourquoi l'animal de compagnie préféré de millions de personnes demeure un petit fauve, d'autant plus qu'il a fort peu évolué physiquement depuis qu'il est un commensal de l'homme. 

Autre légende mise à mal : le chat serait un tueur de rats. D'après l'auteur, le chat s'attaque fort peu aux rats, préférant des proies plus faciles à chasser. Elle dit cependant très peu de choses à propos des souris, et il est difficile de nier que les chats en tuent des quantités. Les chats sont partout, et quand ils arrivent dans un endroit isolé (une petite île par exemple), c'est la fin de la faune locale, car les félins se reproduisent très rapidement et dans bien des endroits ils n'ont aucun ennemi naturel, d'autant que l'homme a fait le ménage pour eux en éliminant la majorité des grands prédateurs. Au point qu'on a tenté dans le monde diverses méthodes, soit pour exterminer purement et simplement les chats errants, soit pour au moins limiter leur nombre par des mesures de stérilisation. L'auteur parle longuement du "lobby des chats", et des raison de notre fascination pour ce petit félin - fascination qui fait que nous lui pardonnons tout, ou presque. 

L'auteur, qui affirme être une amie des chats, trace néanmoins un tableau assez apocalyptique de l'invasion féline et de ses conséquences. Ce livre n'est donc pas le cadeau idéal à offrir à une personne qui adore ces "lions de canapé", comme dit Abigail Tucker. Mieux vaut un abonnement à "Miaou magazine".

Bonjour à tous, bonjour Gouderien. 

Vous m’avez bougrement donné l’envie de le lire. Un de plus dans l’étagère encombrée. Merci.

Jean 

Le 09/03/2020 à 12:55, Crève a dit :

Le plus réputé est Ravage, roman par lequel il s'est fait connaître et qui est vraiment prémonitoire : il y décrit une France en proie à des incendies, de même que ceux qui ont frappé l'Australie ; je l'avait proposé au cercle de lecture et ils ont été bluffés par cette vision où la technologie fait défaut.

Ensuite, tu peux lire La nuit des temps, roman d'aventure et d'amour. Mais si tu es adepte des voyages temporel, je préconise davantage Le voyageur imprudent, premier roman à mettre en relief le paradoxe du grand-père.

en dernier le Grand secret, qui est très bien aussi.

Merci Crève !

En fait, j'ai déjà lu " La nuit des temps " il y a environ un siècle... Ca m'a laissé un souvenir ému.

Il faut donc commencer par Ravage et poursuivre par Le voyageur imprudent. A moins que tu puisses me dire dans lequel des deux il y a la plus belle histoire d'amour

Il y a 8 heures, Persil-Fleur a dit :

Merci Crève !

En fait, j'ai déjà lu " La nuit des temps " il y a environ un siècle... Ca m'a laissé un souvenir ému.

Il faut donc commencer par Ravage et poursuivre par Le voyageur imprudent. A moins que tu puisses me dire dans lequel des deux il y a la plus belle histoire d'amour

aucun des deux !

Il y a 9 heures, Persil-Fleur a dit :

En fait, j'ai déjà lu " La nuit des temps " il y a environ un siècle... Ca m'a laissé un souvenir ému.

Je l'avais lu "jeune" et j'avais aimé. Je l'ai relu cette année, j'ai été trèèèèèèèèèèèèèèèèèèès déçu : la vision sociétale que j'y ai trouvé m'a fait de la peine.

Sinon je viens de finir : "La télégraphiste de Chopin".

C'est agréable à lire. J'ai aimé la façon dont finit le roman. Mais je pense que j'aurais préféré que la relation entre le journaliste et la "télégraphiste" soit plus étayée.

il y a 11 minutes, Spontzy a dit :

Je l'avais lu "jeune" et j'avais aimé. Je l'ai relu cette année, j'ai été trèèèèèèèèèèèèèèèèèèès déçu : la vision sociétale que j'y ai trouvé m'a fait de la peine.

 

 

Sinon je viens de finir : "La télégraphiste de Chopin".

C'est agréable à lire. J'ai aimé la façon dont finit le roman. Mais je pense que j'aurais préféré que la relation entre le journaliste et la "télégraphiste" soit plus étayée.

 

Au boulot toi!!! 

Il y a 7 heures, Crève a dit :

aucun des deux !

Zut, je vais opter pour Barbara Cartland alors

Tiens, Barjavel aurait écrit un petit bijou sur les mystères existentiels : "La faim du tigre ". Un ensemble de réflexions sur le sens de la vie, dont ce genre de réflexion : " Chaque fleur est un sexe. Y avez-vous pensé quand vous respirez une rose ? " qui m'a fait sourire

Notre premier jour de guerre ne devait pas finir sans nous laisser une expérience décisive : nous étions assis dans les salles d'école qu'on nous avait données pour quartiers, en train de déjeuner. Soudain, une série de grondements sourds et proches nous secoua, tandis que de toutes les portes, les soldats couraient vers l'entrée du village. Nous suivîmes leur exemple sans trop savoir pourquoi. Une seconde fois, nous entendîmes passer au-dessus de nos têtes comme des battements un fracas assourdissant. Je m'étonnai de voir les hommes, autour de moi, rentrer la tête dans les épaules, en pleine courses, comme sous le coup d'une menace terrible. Tout cela me paraissait assez ridicule ; un peu comme quand on en voit s'affairer d'autres sans comprendre ce qu'ils font.

Le moment d'après, des groupes noircis apparurent dans la rue déserte, portant sur des bâches ou sur leurs mains croisées des ballots noirs. J'eus une sensation étouffante d'irréalité quand mes regards se fixèrent sur une forme humaine, ruisselante de sang, dont la jambe pendait du corps sous un angle bizarre, et qui poussait sans arrêt de rauques appels à l'aide, comme si la mort subite la tenait encore à la gorge. On la traîna dans une maison, à l'entrée de laquelle pendait le drapeau de la Croix-Rouge.

Que se passa-t-il à ce moment ? la guerre avait montré ses griffes et jeté son masque de bonhomie. Comme tout cela était mystérieux, impersonnel ! A peine songeait-on à l'ennemi, cet être énigmatique, malfaisant, quelque part derrière l'horizon. Cet épisode, entièrement neuf pour nous, eut sur nos esprits un effet si violent qu'il nous fallut un effort pour en saisir le contexte. C'était comme l'apparition d'un fantôme en plein midi.

Croix de fer pour l'adorable personne qui m'a fait ce petit cadeau. <3

Je suis en train de lire Karl et moi. C'est un livre très agréable qui se lit très bien. C'est passionnant. Bravo à l'auteur pour ce très beau bouquin.

Le 12/03/2020 à 09:34, Spontzy a dit :

Je l'avais lu "jeune" et j'avais aimé. Je l'ai relu cette année, j'ai été trèèèèèèèèèèèèèèèèèèès déçu : la vision sociétale que j'y ai trouvé m'a fait de la peine.

Sinon je viens de finir : "La télégraphiste de Chopin".

C'est agréable à lire. J'ai aimé la façon dont finit le roman. Mais je pense que j'aurais préféré que la relation entre le journaliste et la "télégraphiste" soit plus étayée.

 

Je l'ai lu " jeune " aussi. Merci pour ta remarque !

Elle va m'éviter de risquer la même déconvenue que toi. Je ne vais pas le relire pour rester sur mon image idyllique du grand Amour

Derrière un titre pareil " La télégraphiste de Chopin " on peut s'attendre à tout. Un livre très intello semi-documentaire. Des révélations inédites sur la sexualité secrète de Chopin.

Eric Faye aime bien les contextes historiques et sociétaux. Apparemment, il ne s'est pas focalisé sur la relation entre les deux protagonistes. Du coup, je ne vais pas le lire non plus. Car, dans les romans, je préfère un coup de loupe sur les histoires particulières des humains aux helicopter views sur la grande Histoire.

Par exemple, j'aime beaucoup ce roman de Marc Lavoine. il aborde des sujets difficiles dans la relation avec son père avec énormément de sensibilité. C'est un livre très touchant.

Une perle de gentillesse et de poésie de la vie.

Le relis Le mythe de Sisyphe d'Albert Camus...

Je retrouve des notes que j'ai écrites au crayon dans les marges et souvent je ne comprends pas ce que j'ai voulu dire !

C'était les passages que je trouvais importants. Aujourd'hui c'en est d'autres tout différents  !!!

Parfois, j'ai l'impression que Camus, va vite, qu'il survole les problèmes. Et qu'il va tout de suite là où il voulait aller par avance sans "démontrer" soigneusement. Il a plus une pensée intuitive que rationnelle.  Il faut plus (mieux) que je m'applique à suivre ses raisonnements.