Aller au contenu

Quel niveau de complexité de l'esprit est nécessaire pour appréhender celui du monde ?

Noter ce sujet


timot-33

Messages recommandés

Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 661 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
il y a 13 minutes, Engardin a dit :

je crois que les ions cuivriques se comportent dans l'émail (le verre) en fusion comme dans un liquide. Et donc l'atmosphère réductrice (négative) attire les ions cuivriques positif en surface de l'émail...

Finalement c'est une histoire de ions la poterie ? Ou bien me goure-je ? :D

  • Haha 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, 1ans Posté(e)
Engardin Membre 1 631 messages
Forumeur vétéran‚ 1ans‚
Posté(e)
Il y a 20 heures, Enchantant a dit :

Finalement c'est une histoire de ions la poterie ? Ou bien me goure-je ? :D

Dans ce cas là certainement ! "ion" avec un "i", pas un "c"  Hein ? On est d'accord ! :o°

  • Haha 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 022 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonsoir Sirielle,

Le 07/09/2025 à 10:59, sirielle a dit :

Pour appréhender la complexité du monde et son esprit il faut d'après moi avant tout saisir les bases de son fonctionnement, ce qui l'anime fondamentalement. Et je dirais que la psychologie est l'un des domaines les plus essentiels pour comprendre le monde. Comprendre comment fonctionne le psychisme contribue fortement à mieux interpréter les comportements divers, même les plus absurdes, les plus intelligents ou les plus atypiques, voire à maîtriser la manière de penser le monde... Or la psychologie peut révéler entre autres des instincts communs qui nous animent malgré toutes nos différences, et qui sont fortement représentatifs du système du vivant (sachant cependant qu'il faut savoir différencier l'instinct de la manière d'y répondre, ainsi que différencier assez bien ce qui est de ce qui devrait être)... Donc à mes yeux le niveau requis représente un niveau de psychologie objectivement assez adapté, pas forcément d'un point de vue cursus social officiel mais d'un point de vue théorique et pratique, un niveau permettant de saisir suffisamment les motivations et les craintes diverses derrière les différents choix, et d'en orienter son propre raisonnement assez optimalement grâce à une profonde connaissance de soi contextualisée.

 

même si je suis on-ne-peut-plus-d'accord avec toi, malheureusement c'est bien plus grave que ça pour les plus-nombreux ! En effet, il ne suffit pas de prendre connaissance ou découvrir ce que l'on ne sait pas de notre psyché, pour ensuite l'exploiter à bon escient, c'est d'être non seulement en mesure de le faire de manière efficiente, mais également se rendre compte de tout ce qui peut bien entraver son fonctionnement optimum ou rationnel, et dont on a en général absolument aucune connaissance ou de moyen de nous en rendre compte. Dit autrement, même en sachant ceci ou cela, mais en restant malgré tout fortement biaisé dans ses perceptions, ses processus cognitifs, ses analyses, ses motivations inconscients, et autres dysfonctionnements y compris au sujet de la mémoire, nous ne gagnerions pas grand chose au final, sauf si on ignore justement qu'on se fourvoie peu ou prou avec quelques connaissances glanées ci et là, sans compréhension et maîtrise des concepts et phénomènes psychiques profonds et toutes les failles de notre intellect.

 

Juste pour donner un léger aperçu de ce qui se trame, et qui est dramatique, derrière une approche superficielle de la problématique de l'esprit humain, imaginons un instant, qu'il s'agisse d'un appareil de mesures matériel dont il s'agit, sans doute, tout un chacun serait assez d'accord pour reconnaitre qu'un tel appareil, s'il n'est pas juste ( il ne donne pas une autre valeur que celle réelle ), précis ( il peut donner des détails ) et fidèle ( de deux mesures de la même chose, on obtient le même résultat ) serait de peu d'utilité. Malencontreusement la psyché, étant tout-à-faite similaire à un appareil de mesures à bien des égards pour appréhender le Monde, n'est jamais ô grand jamais, perçue par son détenteur, comme ne reflétant pas ces 3 qualités particulières, n'importe qui présuppose - très injustement - que son cerveau est suffisamment fiable pour aborder le Monde, qu'il est en l'occurrence prompt à la justesse, à la précision et qu'il est fidèle aux choses ou phénomènes perçus ou qu'il les comprend très bien comme cela se présente ( réalisme naïf ), il y a pléthore d'études qui le démontrent, pirement, même si on essaie d'instruire et/ou de débiaiser les gens, les améliorations sont marginales pour ne pas dire insignifiantes, par exemple, le célèbre biais de confirmation, est excessivement réfractaire à toute correction ou incitation qu'elle soit financière, une exhortation à l'exactitude ou même que l'on donne les deux versants en même temps, c'est-à-dire, que même si on montre aux individus qu'ils se trompent, et qu'on leur explique comment/pourquoi, ils continuent malgré tout par la suite d'en faire preuve ( c.f.: bias blind spot ), parallèlement et paroxysmatiquement, même des logiciens professionnels à qui l'on donne une " tâche de Wason " se trompent autant que madame-et-monsieur-tout-le-monde ! 

 

Tant que l'on ne fera qu'utiliser notre esprit/cervelle pour je-ne-sais-quoi, sans être bien informé et formé aux innombrables travers de fonctionnement de celui/celle-ci, alors de savoir un peu plus sur la psychologie ne sera pas suffisant pour qu'un progrès réel se fasse jour, on sera excessivement loin du compte, comme cela a été montré en Science Cognitive sur des sujets comme des médecins ou des psychologue cliniciens, prompts eux aussi à confirmer leurs hypothèses de travail, sans jamais songer à la réfuter ou envisager une autre explication, car comme le disait il y a fort longtemps A. Maslow " Celui qui ne possède qu'un marteau, aura tendance à tout voir sous forme de clou ! ", un des dangers quand on n'est pas conscient et motivé à " se soigner " de ses propres maux cognitifs, c'est que l'on risque fort de troquer/remplacer un problème par un autre, entre autres, de passer de l'hypognition et l'hypercognition, dysfonctionnelles toutes les deux quand on cherche l'objectivité. Quand on ne connait pas tous les vices de notre appareil de mesure qu'est la psyché, alors on peut mesurer tout et n'importe quoi, et ce, sans sourciller, s'en même avoir la moindre idée que l'on fait virtuellement n'importe quoi ! Au même titre qu'une balance à plateau qui serait non calibrée et mal construite, la personne qui n'aurait que celle-ci à disposition ( comme son esprit ), ferait certes des mesures au besoin, mais elle ne saurait pas la qualité de ce qu'elle mesurerait, et pirement si l'individu était en possession d'un appareil complexe, qu'elle croit seulement connaitre assez par impression et/ou confiance, on ne saurait pas vraiment ce qu'elle mesure au juste... ( mettons un multimètre entre les mains de quiconque, il est à peu près certain que les mesures faites seraient erronément interprétées ou sans guère de compréhension réelle, quand bien même il obtiendrait des chiffres à l'écran ! Je le vois presque tous les jours ! )

 

" L'intelligence, c'est la chose la mieux répartie chez les hommes parce que, quoiqu'il en soit pourvu, il a toujours l'impression d'en avoir assez, vu que c'est avec ça qu'il juge. " - y compris son intelligence/compréhension donc !

Coluche

 

:bienvenue:

 

Modifié par deja-utilise
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 709 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
Il y a 19 heures, deja-utilise a dit :

même si je suis on-ne-peut-plus-d'accord avec toi, malheureusement c'est bien plus grave que ça pour les plus-nombreux ! En effet, il ne suffit pas de prendre connaissance ou découvrir ce que l'on ne sait pas de notre psyché, pour ensuite l'exploiter à bon escient, c'est d'être non seulement en mesure de le faire de manière efficiente, mais également se rendre compte de tout ce qui peut bien entraver son fonctionnement optimum ou rationnel, et dont on a en général absolument aucune connaissance ou de moyen de nous en rendre compte. Dit autrement, même en sachant ceci ou cela, mais en restant malgré tout fortement biaisé dans ses perceptions, ses processus cognitifs, ses analyses, ses motivations inconscients, et autres dysfonctionnements y compris au sujet de la mémoire, nous ne gagnerions pas grand chose au final, sauf si on ignore justement qu'on se fourvoie peu ou prou avec quelques connaissances glanées ci et là, sans compréhension et maîtrise des concepts et phénomènes psychiques profonds et toutes les failles de notre intellect.

Bonjour deja-utilise,

Plus on en sait, plus on a conscience de l'ampleur de notre ignorance (parfois salutaire), mais les bases de compréhension de la psychologie, humaine et non-humaine puisqu'il est question du monde, peuvent quand-même être très instructives pour avoir une idée de son fonctionnement, de ses mécanismes fondamentaux, de ses aspirations, de ce qui motive l'action et l'évolution du monde. Ce n'est pas grand chose à l'échelle de tout ce qu'il pourrait y avoir à savoir dans ce domaine, mais c'est à mes yeux essentiel pour tendre à le comprendre, car c'est se pencher sur les principes qui animent et cadrent le Vivant, sur ses motivations profondes. Or bien souvent, quand on parle du monde, on parle du peuple et son habitat plus ou moins vastement, l'expression "tout le monde" représentant d'ailleurs des personnes, donc la compréhension de la complexité du monde doit passer à mon avis primordialement par la compréhension des individus (humains et autres) dans leur environnement, individus qui ne ne sont pas qu'un détail du monde, mais qui donnent au monde un intérêt à le comprendre, sans psychisme pas d'appréhension nécessaire.

Et si on veut comprendre le monde par son propre psychisme on doit commencer par s'assurer de bien utiliser son propre psychisme, la compréhension commence par la maîtrise de son propre raisonnement, et même si cette maîtrise est relative elle est cultivable. Et pour maîtriser son propre raisonnement le niveau de compétence relève avant tout de la psychologie. D'un regard assez critique sur sa propre compréhension. Et pour cultiver un regard assez critique sur soi-même une connaissance plus vaste de ce qui anime le vivant et ses conditions dans l'espace est importante, la représentation de ce que l'on est soi parmi les autres dans l'environnement, ce qui nous différencie, et notre système commun dans le monde. 

 Et qu'appelle-t-on avant tout quelqu'un de compréhensif? Quelqu'un qui fait preuve d'une psychologie adaptée. Parce que s'adapter au monde est fortement une question de relationnel. Se maîtriser soi dans la relation aux autres et à l'environnement.

Il y a 19 heures, deja-utilise a dit :

Juste pour donner un léger aperçu de ce qui se trame, et qui est dramatique, derrière une approche superficielle de la problématique de l'esprit humain, imaginons un instant, qu'il s'agisse d'un appareil de mesures matériel dont il s'agit, sans doute, tout un chacun serait assez d'accord pour reconnaitre qu'un tel appareil, s'il n'est pas juste ( il ne donne pas une autre valeur que celle réelle ), précis ( il peut donner des détails ) et fidèle ( de deux mesures de la même chose, on obtient le même résultat ) serait de peu d'utilité. Malencontreusement la psyché, étant tout-à-faite similaire à un appareil de mesures à bien des égards pour appréhender le Monde, n'est jamais ô grand jamais, perçue par son détenteur, comme ne reflétant pas ces 3 qualités particulières, n'importe qui présuppose - très injustement - que son cerveau est suffisamment fiable pour aborder le Monde, qu'il est en l'occurrence prompt à la justesse, à la précision et qu'il est fidèle aux choses ou phénomènes perçus ou qu'il les comprend très bien comme cela se présente ( réalisme naïf ), il y a pléthore d'études qui le démontrent, pirement, même si on essaie d'instruire et/ou de débiaiser les gens, les améliorations sont marginales pour ne pas dire insignifiantes, par exemple, le célèbre biais de confirmation, est excessivement réfractaire à toute correction ou incitation qu'elle soit financière, une exhortation à l'exactitude ou même que l'on donne les deux versants en même temps, c'est-à-dire, que même si on montre aux individus qu'ils se trompent, et qu'on leur explique comment/pourquoi, ils continuent malgré tout par la suite d'en faire preuve ( c.f.: bias blind spot ), parallèlement et paroxysmatiquement, même des logiciens professionnels à qui l'on donne une " tâche de Wason " se trompent autant que madame-et-monsieur-tout-le-monde ! 

Tant que l'on ne fera qu'utiliser notre esprit/cervelle pour je-ne-sais-quoi, sans être bien informé et formé aux innombrables travers de fonctionnement de celui/celle-ci, alors de savoir un peu plus sur la psychologie ne sera pas suffisant pour qu'un progrès réel se fasse jour, on sera excessivement loin du compte, comme cela a été montré en Science Cognitive sur des sujets comme des médecins ou des psychologue cliniciens, prompts eux aussi à confirmer leurs hypothèses de travail, sans jamais songer à la réfuter ou envisager une autre explication, car comme le disait il y a fort longtemps A. Maslow " Celui qui ne possède qu'un marteau, aura tendance à tout voir sous forme de clou ! ", un des dangers quand on n'est pas conscient et motivé à " se soigner " de ses propres maux cognitifs, c'est que l'on risque fort de troquer/remplacer un problème par un autre, entre autres, de passer de l'hypognition et l'hypercognition, dysfonctionnelles toutes les deux quand on cherche l'objectivité. Quand on ne connait pas tous les vices de notre appareil de mesure qu'est la psyché, alors on peut mesurer tout et n'importe quoi, et ce, sans sourciller, s'en même avoir la moindre idée que l'on fait virtuellement n'importe quoi ! Au même titre qu'une balance à plateau qui serait non calibrée et mal construite, la personne qui n'aurait que celle-ci à disposition ( comme son esprit ), ferait certes des mesures au besoin, mais elle ne saurait pas la qualité de ce qu'elle mesurerait, et pirement si l'individu était en possession d'un appareil complexe, qu'elle croit seulement connaitre assez par impression et/ou confiance, on ne saurait pas vraiment ce qu'elle mesure au juste... ( mettons un multimètre entre les mains de quiconque, il est à peu près certain que les mesures faites seraient erronément interprétées ou sans guère de compréhension réelle, quand bien même il obtiendrait des chiffres à l'écran ! Je le vois presque tous les jours ! )

Pour avancer on ne doit pas tout déconstruire en soi, on doit plutôt passer par une compréhension de soi-même nourrie d'amour-propre à laquelle on est censé ajouter assez d'améliorations adaptatives au fil du temps toute la vie. Lorsqu'on éprouve des regrets à raison on doit comprendre les circonstances qui nous ont amenées à nous tromper dans un but d'amélioration, d'adaptation, plutôt que de mésestime surdéfaitiste de soi. On a besoin de l'amour-propre pour travailler sur soi-même, ce travail nécessite au moins un minimum de confiance dans sa possibilité de fonctionner correctement. On n'a pas à se dire qu'on n'est pas assez bien pour vivre sa propre vie puisque vivre sa propre vie c'est être soi, rien d'autre n'est plus à sa place que soi-même pour sa propre raison d'être. Et tout le monde ne s'échine pas forcément à comprendre le monde. Les résultats que l'on obtient dépendent des objectifs qu'on se donne et de l'application qu'on y voue selon l'importance qu'on attribue à l'objectif. C'est pourquoi dans des situations où les enjeux sont jugés importants ou vitaux les capacités peuvent parfois être décuplées. On s'économise pour ce qui nous paraît prioritaire. Et beaucoup de gens ont pour objectif principal de répondre à leurs propres besoins, voire à ceux de leur famille proche, plus ou moins indépendamment de ceux des autres car c'est ainsi qu'on les a éduqués, conditionnés. S'ils cherchent autre chose, par exemple dans le cadre de leur travail, ils ont d'autres résultats. Mais on ne peut pas tout avoir, il faut choisir contextuellement. Celui qui développe certaines capacités aura moins de temps pour d'autres.

Il y a 19 heures, deja-utilise a dit :

" L'intelligence, c'est la chose la mieux répartie chez les hommes parce que, quoiqu'il en soit pourvu, il a toujours l'impression d'en avoir assez, vu que c'est avec ça qu'il juge. " - y compris son intelligence/compréhension donc !

Coluche

Il y a une part de vérité à cette citation dans le sens où on choisit ce qui nous paraît le plus approprié sur le moment, mais les capacités d'éprouver parfois des regrets, de remettre plus ou moins en question ses idées, ses capacités, d'estimer qu'un problème n'est pas de notre ressort, qu'on n'a pas les connaissances nécessaires pour s'y pencher, qu'on doit davantage s'informer, ou encore mesurer raisonnablement ses capacités intellectuelles à celles des autres par exemple dans un but de répartition des tâches ou d'orientation,... existent aussi dans une certaine mesure... 

Modifié par sirielle
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 022 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour Sirielle,

dans tes différentes réponses, on sent bien que les relations interpersonnelles ont une place prépondérante, qu'elles sont à la fois, un point de départ, un moyen et même une fin. Je ne partage pas cette primauté, la soit-disant richesse de tous ces autres peut bien être qu'un leurre, qui sied peut-être à notre propension à la curiosité et même contribue  à une forme de socialisation par l'échange, mais ne garantie aucunement une amélioration sur le plan de la Connaissance/Compréhension et même de la Vérité, j'en ai bien peur. Moi qui suis amené à côtoyer beaucoup de personnes de différentes conditions presque chaque jour, cette diversité de la pensée est bien plutôt quelque chose qui me tire vers le bas, que vers le haut, si certes il peut se produire une exception ci et là, la plupart du temps c'est très moyen et même pire, médiocre d'un point de vue épistémique ou rationnel. Autrement dit, avoir affaire à 100 histoires et explications cahin-caha farfelues sur le Monde par 100 personnes d'horizons différents, n'apporte rien de tangible, hormis des complications inutiles, pour ma part, mon impression est comme si je rencontrais tour à tour des enfants de Maternelle et au mieux de Primaire, on voit ainsi bien que peu importe ce qu'ils auraient à dire ou à rapporter tous autant qu'ils sont, que ce serait très certainement moins bien en terme de véracité, de profondeur, de détail et de raisons, comme de relations causales, etc...

 

Le 17/09/2025 à 15:22, sirielle a dit :

Plus on en sait, plus on a conscience de l'ampleur de notre ignorance (parfois salutaire),

mais les bases de compréhension de la psychologie, humaine et non-humaine puisqu'il est question du monde, peuvent quand-même être très instructives pour avoir une idée de son fonctionnement, de ses mécanismes fondamentaux, de ses aspirations, de ce qui motive l'action et l'évolution du monde.

Pas certain que cela fasse cet effet-là à tout un chacun, c'est même parfois l'effet inverse qui se fait jour, j'ai déjà parlé de l'hypercognition tout comme du nobélisme, qui en sont deux manifestations contradictoires,

savoir une ou quelque chose est une chose, et être en mesure/condition de l'exploiter et ce, à bon escient et au moment opportun en est une tout autre ! Il en va ainsi pour nombre ce concepts, en particulier scientifiques, ce que les gens ordinaires ( layperson ) et les experts comprennent des mêmes notions est loin de se chevaucher même grossièrement. Et ce n'est pas parce que quelqu'un donne une bonne réponse à une question, que sa réflexion sous-jacente était pertinente, on peut arriver à un résultat juste à partir de préconceptions fausses ou mal-comprises !

Les gens sont assez doués pour produire des théories sociales ad hoc, assez bonnes pour la vie de tous les jours, qui peuvent prendre appuient sur des fragments de théories bien établies par ailleurs, sans compter que suivant les conditions, puisque les savoirs scientifiques acquis viennent en plus des théories naïves que les gens ont développées durant toute leur vie, qu'au mieux ils utilisent une chimère des deux, mais le plus souvent par économie cognitive, seulement leur théorie naïve au jour le jour. Même les chercheurs en psychologie eux-mêmes, reconnaissent que bien qu'étudiant les biais et raccourcis de l'esprit humain dans leur expériences, qu'ils ne sont pas à l'abri malgré tout d'en faire preuve dans la vie de tous les jours ! Si donc, les mieux placés d'entre nous ne s''en sentent pas capables, comment peut-on imaginer nous autres, mieux nous en sortir qu'eux !?

 

 

Le 17/09/2025 à 15:22, sirielle a dit :

Et si on veut comprendre le monde par son propre psychisme on doit commencer par s'assurer de bien utiliser son propre psychisme, la compréhension commence par la maîtrise de son propre raisonnement, et même si cette maîtrise est relative elle est cultivable. Et pour maîtriser son propre raisonnement le niveau de compétence relève avant tout de la psychologie. D'un regard assez critique sur sa propre compréhension. Et pour cultiver un regard assez critique sur soi-même une connaissance plus vaste de ce qui anime le vivant et ses conditions dans l'espace est importante, la représentation de ce que l'on est soi parmi les autres dans l'environnement, ce qui nous différencie, et notre système commun dans le monde.

C'est là qu'il est important de se saisir de l'idée de rupture épistémique, c'est-à-dire qu'à un moment pour s'élever dans la compréhension, on ne peut pas du tout se reposer que sur ce que l'on sait déjà en l'améliorant ou pensant le faire, mais qu'il faille repartir de zéro pour appréhender le nouveau concept ou la nouvelle idée, il n'y a rien de progressif, mais en réalité une mini-révolution qui doit s'opérer en nous, autrement dit, on ne peut absolument pas faire du neuf avec/à partir du vieux !

C'est-à-dire que vouloir mieux se comprendre est nécessaire, mais pas du tout suffisant, il faut aussi être capable de se réformer et non pas seulement de se former en somme. Bien évidemment, c'est plus facile à écrire qu'à faire. En effet, tant que je suis biaisé, je serais sélectif dans mes appréhensions ou recherches, puis dans les process cognitifs pour produire un avis, un jugement, un résultat ou le produit d'une réflexion. Avant de vouloir utiliser un outil ( notre cervelle ), il faut a minima s'assurer que cet outil est fiable, au risque sinon d'aggraver le problématique, ce que l'on appelle par exemple, la polarisation sur des sujets d'actualités. Par exemple, tant qu'une personne ne voit et ne reconnait pas qu'elle a un stéréotype, un apriori ou une préconception, alors toute information qu'elle recevra sera perçue à travers ce filtre et donc déformée, travestie ou métamorphosée, qu'importe la qualité et la pertinence de cette information en elle-même.

 

Le 17/09/2025 à 15:22, sirielle a dit :

Pour avancer on ne doit pas tout déconstruire en soi, on doit plutôt passer par une compréhension de soi-même nourrie d'amour-propre à laquelle on est censé ajouter assez d'améliorations adaptatives au fil du temps toute la vie. Lorsqu'on éprouve des regrets à raison on doit comprendre les circonstances qui nous ont amenées à nous tromper dans un but d'amélioration, d'adaptation, plutôt que de mésestime surdéfaitiste de soi. On a besoin de l'amour-propre pour travailler sur soi-même, ce travail nécessite au moins un minimum de confiance dans sa possibilité de fonctionner correctement. On n'a pas à se dire qu'on n'est pas assez bien pour vivre sa propre vie puisque vivre sa propre vie c'est être soi, rien d'autre n'est plus à sa place que soi-même pour sa propre raison d'être. Et tout le monde ne s'échine pas forcément à comprendre le monde. Les résultats que l'on obtient dépendent des objectifs qu'on se donne et de l'application qu'on y voue selon l'importance qu'on attribue à l'objectif. C'est pourquoi dans des situations où les enjeux sont jugés importants ou vitaux les capacités peuvent parfois être décuplées. On s'économise pour ce qui nous paraît prioritaire. Et beaucoup de gens ont pour objectif principal de répondre à leurs propres besoins, voire à ceux de leur famille proche, plus ou moins indépendamment de ceux des autres car c'est ainsi qu'on les a éduqués, conditionnés. S'ils cherchent autre chose, par exemple dans le cadre de leur travail, ils ont d'autres résultats. Mais on ne peut pas tout avoir, il faut choisir contextuellement. Celui qui développe certaines capacités aura moins de temps pour d'autres.

Il semble que le substrat de ce passage repose grandement sur une position métaphysique qu'est l'hédonisme ( utilitarisme ), à laquelle je n'adhère que très modérément. Je prône bien plutôt de cultiver les vertus, en l'occurrence que ce qui est Bien, le soit de tous les points de vue en jeu, et pas seulement le nôtre qui est toujours intéressé, ce qui implique dès lors, de se mettre systématiquement à " la place de " avant d'agir, la bonne action repose alors plus volontiers sur les moyens employés - et leurs conséquences directes et indirectes ( conséquentialisme ) - que sur la destination à atteindre ou le but recherché ( ou ce qui est/serait utile ), tel le Bonheur. D'ailleurs, cette quête hédoniste pourrait bien être contre-productive en réalité:

https://stm.cairn.info/magazine-cerveau-et-psycho-2025-5-page-11?lang=fr

À l'instar de l'altruisme, qui procure bien plus de satisfaction de vie, et ce durablement, que des actions égoïstes

 

 

Le 17/09/2025 à 15:22, sirielle a dit :

Il y a une part de vérité à cette citation dans le sens où on choisit ce qui nous paraît le plus approprié sur le moment, mais les capacités d'éprouver parfois des regrets, de remettre plus ou moins en question ses idées, ses capacités, d'estimer qu'un problème n'est pas de notre ressort, qu'on n'a pas les connaissances nécessaires pour s'y pencher, qu'on doit davantage s'informer, ou encore mesurer raisonnablement ses capacités intellectuelles à celles des autres par exemple dans un but de répartition des tâches ou d'orientation,... existent aussi dans une certaine mesure... 

Ce n'est pas ce que cherchait à dire Coluche ici, tout comme les chercheurs en psychologie l'ont aussi montré, c'est que l'on n'a aucun moyen de savoir/constater nos différentes limitations pour appréhender le Monde, puisque pour nous en rendre justement compte, il faudrait posséder la qualité, la capacité, la compétence ou l'habileté qui nous fait défaut ! C'est de l'ordre de la cécité cognitive. Et quand cette négligence est peu ou prou collective, il n'y a que peu voire pas de solution/stratégie palliative efficace, voilà pourquoi, à l'époque même des grands philosophes grecs, l'esclavage et l'infantilisation des femmes ( patriarcat ) ne posaient absolument aucun cas de conscience à leurs yeux, à tel point, que la question ne se posait même pas !

Dans un autre registre analogue, peut-être plus évocateur pour comprendre le fin fond du phénomène, sont deux expériences, heureusement d'un autre temps car quelque peu répugnantes, où soit on avait privé de lumière un seul œil d'un chaton de sa naissance jusqu'à ses 1 an environ, ou soit on avait mis un autre dans un environnement, pendant ce même laps de temps, sans aucune ligne verticale, le premier une fois son œil découvert/démasqué, est resté aveugle de cet œil bien que parfaitement fonctionnel, le deuxième similairement, n'a jamais pu éviter les barreaux - verticaux - de la cage dans lequel on l'avait placé ensuite, pour tous les deux, leur cerveau s'était câblé d'une certaine manière pendant leur développement, rien par la suite n'a pu infléchir ou remédier à cette cécité !

Quand notre cerveau s'est développé dans un certain environnement, favorable ou défavorable, nous sommes complètement imprégnés et formatés par celui-ci pour nous saisir du Monde, et si cela se produit à un niveau culturel, alors nous souffrons collectivement des implications de ces empreintes mnésiques et épistémique en nous dorénavant, la preuve sociale étant à mes yeux l'une des pires qui soit, que soit par le conformisme ou le mimétisme ou encore à travers la normalité plus spécifiquement, ce qui explique pourquoi il a fallu au moins deux millénaires à - seulement - certaines/quelques sociétés actuelles pour reconnaitre que la femme est l'égal de l'homme en Droit, et qu'on ne sait pas combien de temps il faudra pour reconnaitre que les animaux sont autant sentients que nous et qu'ils méritent d'être protégés de notre exploitation, qu'ils ont le droit de vivre en paix sans être réduits à l'état d'objet pour notre plaisir/satisfaction/intérêt, comme ce fût le cas lors de la " traite des noirs ", et ça l'est encore malheureusement pour certains travailleurs dans le Monde et pour des femmes et des enfants dans le " commerce du sexe " dans certaines parties de ce même Monde. 

 

:bienvenue:

 

Modifié par deja-utilise
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Neopilina Membre 4 759 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, deja-utilise a dit :

à l'époque même des grands philosophes grecs, l'esclavage

On ne connaît aucune endroit dans le monde à cette époque où il est possible de se passer de l'esclavage (peut être quelques iles, avec forcément des populations très réduites ?). Et c'est d'abord une donnée économique fondamentale. Un tout petit " mais ". On peut comparer la condition de l'esclave ici ou là. Dans certaines régions, à certaines époques, c'est franchement mieux qu'ailleurs. Et même des cultures contemporaines comparent le statut de l'esclave chez elle et chez leurs voisins, etc. Petite anecdote. Aristote a pensé, un peu, l'esclavage, il le regrette, mais constate que " on " ne peut pas faire autrement. On a le testament d'Aristote : il affranchi ses esclaves et les dotent, les met à l'abri du besoin pour toujours.

Modifié par Neopilina
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×