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Billets posté(e)s par existence

  1. existence
    Voila un thème essentiel dans la spiritualité. Il s'agit de l'attraction vers le Tout, le désir de communion, voire de fusion ou d'identification au Tout. Dans cette perspective notre esprit n'est plus vu comme une partie du monde mais comme le monde entier. Pousse a l'extrême, la notion de subjectivité perd son sens, puisqu'alors il n'y a plus de séparation avec autrui, les individualités disparaissent.
    Certains parlent de retour à la conscience unie, comme si nous en venions. Mais quand aurions-nous été unis ? Eh bien, quotidiennement, quand nous dormons nous entrons dans un état ou notre corps passe au second plan dans notre esprit. Dans un tel moment, nos neurones sont synchronisés à basse fréquence, et cela résulte en un état d’inconscience qui est reposant. Nous sommes alors unis dans notre esprit et le monde extérieur n’existe plus.
    Les moments d’inconscience sont interrompus par les rêves : les neurones sortent de leur synchronisation, cela dit selon le rêve, notre corps peut encore rester au second plan. D’autres moments sont similaires, comme lorsque l’on regarde la télévision, que l’on est dans une transe hypnotique ou bien que l’on médite.
    Ces états nous attirent parce qu’ils sont reposants ou parce qu’ils font passer au second plan notre corps, qui est la source de tant d’inquiétudes. Ainsi cette conscience unie a laquelle nous retournons est une conscience unie en même temps personnelle, puisqu’il s’agit de notre esprit, et en même temps impersonnelle, puisqu’elle ne donne pas nécessairement d’importance a notre corps.
    Il ne s’agit pas d’une conscience globale du monde, comme je l’explique dans un billet précédent. On peut chacun être dans un état de transe de son coté, avec un grand sentiment d’unité et pourtant des représentations complètement différentes de la réalité.
    Face à l’isolement de ces expériences, quatre stratégies me semblent être utilisées :

    accepter que ces expériences soient solitaires ou partagées implicitement par les autres personnes qui par le hasard des choses ont une expérience semblable cacher les différences subjectives, se bercer dans l’illusion que les autres ont la même expérience, utiliser des mots vagues pour avoir l’impression d’être d’accord compenser avec des idées et des croyances communes, comme par exemple les dogmes, ce qui est superficiel, parce qu’un nombre limité de mot ne peuvent pas décrire la complexité et le changement communier avec les autres en communiquant avec eux, par le langage non verbal ou par le langage verbal, ce qui nécessite une reconnaissance intersubjective réciproque, c’est-a-dire une acceptation de l’autre dans sa différence subjective
  2. existence
    Bien entendu, nos calendriers indiquent que l'année 2014 va jusqu'au 31 décembre et que l'année 2015 commence avec le 1er janvier. Pourtant, si l'on regarde les noms des mois de l'année, on a un indice que l'année commence en mars.
    En effet, septembre ressemble a 7, n'est-ce pas ? Novembre a 9, et décembre a 10. Cela fait deux mois de décalage, et alors l'année est la suivante : mars (1), avril (2), mai (3), juin (4), juillet (5), aout (6), septembre (7), octobre (8), novembre (9), decembre (10), janvier (11), fevrier (12).
    Cela est beaucoup plus simple, le nom des mois correspond a leur nombre et les saisons sont faciles a subdiviser. En supposant qu'on est dans l'hemisphere Nord : mars/avril/mai (printemps), juin/juillet/aout (été), septembre/octobre/novembre (automne), décembre/janvier/février (hiver).
    Et dans l'hemisphere Sud : mars/avril/mai (automne), juin/juillet/aout (hiver), septembre/octobre/novembre (printemps), décembre/janvier/février (été).
    On notera aussi que le jour supplémentaire des années bissextiles se trouve a la fin du mois de février. Or pour le calcul du nom des jours de la semaine, il est plus simple si un tel jour se trouve tout a la fin de l'année. Il semble que le calendrier Nanakshahi du sikhisme suive cette logique. Il commence le 14 mars, ce qui est a peu pres l'equinoxe de printemps qui correspond a peu pres au début du printemps.
    Il est difficile d'apporter de modification au calendrier actuel. Certains avaient déjà proposé des simplifications qui n'ont pas été adoptées comme par exemple le calendrier universel. Un tel calendrier n'était en décalage au plus que de 1 ou 2 jours par rapport au calendrier actuel, alors imaginez décaler de deux mois !
    Pourtant, une fete du nouvel an qui serait le 1er mars serait plus logique et aussi ce serait beaucoup plus agréable d'un point de vue température, on éviterait de se geler a minuit en plein hiver.
    Alors couvrez-vous bien et... champagne !
  3. existence
    Les chrétiens se sont alignés à la fête du solstice qui existait déjà. Précédemment, Le 25 décembre était célébré comme le "soleil invaincu" dans l'empire romain. Le "soleil invaincu" sera remplacé par le dieu chrétien avec l'empereur Constantin Ier (règne de l'an 310 à 337). D'autre part, le sapin est de provenance germanique et le père Noël une invention de Coca Cola.
    En fait, la seule chose qui soit un tant soit chrétienne à Noël est la crèche qui représente une histoire écrite dans le Bible, et pour beaucoup de personnes, c'est une représentation secondaire.
    Cela est un peu similaire avec Pâques, vous ne trouverez pas de mention des lapins en chocolat dans la Bible. La date correspond à la première pleine lune après l'équinoxe de printemps. C'est en fait à la base une célébration du retour des jours longs, ce qui amène des températures plus agréables et permet l'agriculture.
    Avec la notion d'Ascension de Jésus après Pâques, cela continue le parallèle entre Jésus et le soleil, puisque la date correspond en fait à une ascension du soleil dans le ciel depuis le solstice. Vous noterez aussi les représentations de Jésus avec un disque solaire.
    Pour conclure, Noël, même si le nom fait référence à la naissance de Jésus, est une fête populaire qui résulte d'une convergence des célébrations solaires, et le christianisme est une religion, comme d'autres, qui s'y est adaptée. Ce n'est que par la suite, que des représentants de cette religion ont revendiqué la parenté de cette célébration.
    Donc le 25 décembre est le jour de la célébration du solstice d'hiver, du soleil invaincu, de la lumière qui commence à revenir. Et les chrétiens identifient ce mouvement astronomique à leur croyance en Jésus.
  4. existence
    D'un point de vue de notre expérience subjective, le mot "Dieu" désigne une sensation de globalité et une conscience élargie. S'il s'agissait seulement d'une sensation de globalité, on pourrait utiliser le mot "Tout" à la place, et il n'y aurait pas vraiment de débat avec les croyants, puisque les athées peuvent tout à fait accepter un tel concept, s'il n'est pas associé implicitement à des concepts religieux. Reste la conscience élargie, un beau concept, cependant un peu flou.
    La conscience élargie en tant que phénomène mental individuel
    Nous pouvons focaliser notre conscience localement, sur nous-mêmes, sur autrui, sur des détails, ou plus globalement, sur des ensembles comme les villes, les pays, etc. Le terme "Dieu" parle de la focalisation de la conscience sur la globalité, sur le monde, sur l'univers et au-delà. C'est un vaste sujet.
    Notre connaissance est relativement limitée. Même si nous avons des moyens d'informations efficaces, il y a trop d'information, il y a trop de sujets. Et quand nous savons quelque chose, peu après, le monde a évolué, et ce savoir n'est plus valable. Les savoirs qui ne changent pas trop vite avec le temps sont en quantité limitée. De plus nous interprétons, nous avons un point de vue, et quand nous recevons des informations d'autrui, y compris par la télévision et la radio, nous recevons le point de vue d'autrui, qui est encore une interprétation.
    Que se passe-t-il alors quand on focalise la conscience de façon élargie ? Plus nous sommes ignorants et plus notre interprétation des choses est partiale, plus ce que l'on va avoir comme conscience va être ignorante et partiale, aussi élargie soit-elle. Si nous ne connaissons rien du monde, notre conscience élargie sera essentiellement un élargissement de notre nombril et des préconceptions, venant de nous-mêmes ou de notre environnement.
    Cela n'aurait pas d'incidence si notre angoisse fondamentale ne nous demandait pas d'essayer de tout contrôler. Or, si on pense qu'on a atteint une certaine clairvoyance, et que l'on constate des choses contraire à notre éthique, on va vouloir les changer, et puisqu'on ne peut pas faire grand chose à un niveau individuel, on va souvent passer par la loi : loi républicaine, loi morale, loi familiale, loi de groupe, etc. Or si notre clairvoyance est subjective et que notre éthique est discutable, les lois résultantes seront discutables. Il suffit de lire les textes religieux dans le détail pour le constater.
    Les religions souvent ne sont pas tolérantes parce que les gens ignorent que le point de vue de conscience élargie reste subjectif. Heureusement, certains croyants s'en rendent compte et font évoluer leur religion. La "vérité révélée" est une vérité subjective construite par plusieurs personnes, souvent sur des centaines d'années. Malgré ce temps d'élaboration, elle manque de rigueur et est généralement fausse à de nombreux égards (notamment erreurs historiques, erreurs sur la formation des planètes, erreurs sur la sexualité). Même si les individus se rassemblent pour avoir plus d'information ensemble, ils ne sortent pas de cette subjectivité tant qu'ils n'en ont pas conscience. La validation par le groupe social donne une impression de vérité encore plus forte, alors même qu'il y a toujours une illusion subjective.
    Il peut sembler y avoir un paradoxe, puisque la conscience élargie, même si elle englobe tout ce qu'on sait, peut ignorer qu'elle est elle-même subjective. Afin que cette focalisation de la conscience reste utile sans être emprisonnante, il est nécessaire de garder à l'esprit que même si on a la sensation d'embrasser l'univers entier, nous restons subjectifs dans notre approche. Toute intuition aussi géniale soit-elle reste limitée dans sa portée, dans un contexte, dans le temps et dans l'espace.
    La focalisation de la conscience à divers niveaux est bien entendu utile pour progresser spirituellement. Certains schémas sont plus facile à réparer à un niveau de globalité supérieur et faire appel à un tiers pour discuter un sujet peut nous apporter des éléments utiles pour notre vie.
    La conscience élargie en tant que phénomène global au-delà de l'individu
    On peut argumenter que certes, en tant qu'individu, notre conscience élargie reste subjective, mais qu'on peut se connecter à une conscience élargie qui résulterait de la globalité, comme dans le cas d'un Dieu immanent, ce qu'on appelle aussi panthéisme. Si une telle conscience globale existe, elle est apparemment autant subjective que les individus, puisque les textes sacrés et l'ensemble des religions construites (a priori en utilisant tous les moyens spirituels imaginables) sont toujours le reflet d'une société ou d'un point de vue culturel. Par exemple une société misogyne et homophobe dans l'Ancien Testament (et aussi dans le Nouveau en certains endroits), et une société de caste dans l'hindouisme. Il est intéressant de noter que le bouddhisme est un peu révolutionnaire puisqu'il permet à quiconque de devenir moine pour s'échapper à son destin de caste, ce qui n'était pas possible dans l'hindouisme.
    Une religion est un enjeu social localisé dans le temps et dans l'espace.
    Donc, si la conscience globale existe, de deux choses l'une, ou bien elle est autant subjective que les individus, et à ce moment-là, exit le dieu omniscient, ou bien elle est très difficile à atteindre. De toute évidence, la foi joue un rôle essentiel dans la conclusion que l'on va prendre ici. Notez qu'il n'y a pas vraiment de contradiction à ce moment-là entre l'athéisme et le panthéisme, puisque quand le panthéiste va considérer qu'il progresse vers la vérité par contact avec la conscience globale, l'athée va considérer qu'il progresse vers la vérité par la recherche, la réflexion, l'intuition et la communication avec les autres. Finalement, considérer qu'on découvre un monde des idées ou bien qu'on découvre des idées en les construisant est peut-être une simple question de formulation.
    Le concept de conscience globale est inspirant, que cette conscience globale soit subjective ou non. Cela dit, dans tous les cas, la vérité objective est difficile à connaitre, et on est facilement frustré en supposant que la vérité est si proche sans qu'on puisse l'atteindre.
    Il me semble qu'en faisant preuve de sincérité intellectuelle, on arrive à la conclusion que la globalité n'est pas consciente. Il y a de la pensée, de l'intelligence dans le monde, bien entendu, cependant elle est essentiellement à un niveau inconscient. Ce sont seulement les individus qui rassemblent les informations pour leur donner une forme consciente. En d'autres termes, nous interprétons l'inconscient collectif. Notez que par inconscient, je ne parle pas d'inerte. L'inconscient, qu'il soit individuel ou collectif, est quelque chose de vivant.
    Pour résumer, la critique que je ferais du panthéisme est que la pensée globale est d'une part subjective, et d'autre part essentiellement inconsciente. La conscience globale est rare et est subjective également. L'inconscient collectif contient de nombreuses ressources que nous pouvons utiliser, qui peuvent nous inspirer et parfois nous intoxiquer. Nous faisons tous implicitement un tri d'après notre éthique, et finalement d'après notre subjectivité personnelle.
  5. existence
    Une des techniques de la religion est de récupérer l'énergie de l'agressivité contre elle. En présentant une image de victime suffisamment apitoyante, on suscite la compassion. Notre capacité d'empathie est donc utilisée afin de créer une protection autour de la religion. Par exemple avec les statues de Jésus-Christ ou bien l'histoire du peuple juif persécuté, ou encore l'offense des musulmans, la carte de la victime est assurément celle la plus utilisée par ces trois religions.
    Comment en effet justifier une non-empathie sans passer pour un monstre d'insensibilité ? L'empathie est bien entendu une valeur qui apparait dans les sociétés humaines étant donné qu'elle permet une organisation plus optimale en terme de bonheur collectif ainsi que de réduire le sentiment de solitude psychologique. On peut faire la liste des choses qui apportent du bonheur à chaque individu et la liste des choses qui font souffrir chaque individu, autrui comme soi-même, et tenter des arrangements, des améliorations. C'est l'idée de base de l'utilitarisme, tant critiqué par les religions. Dans ces listes de souffrances, la victimisation consiste à faire un effet de loupe sur une souffrance, et d'en déduire des prérogatives voire des privilèges.
    Si bien entendu, l'utilitarisme simpliste n'est pas une bonne chose, la réaction épidermique religieuse vient du fait que l'utilitarisme, et plus généralement l'hédonisme, sont corrosifs de la religion. En effet, à partir du moment où l'on prend conscience du listage des bonheurs et des souffrances, on prend conscience de la disproportion accordée à certaines, voire de l'ajout de souffrances imaginaires.
    L'invention de souffrance peut avoir lieu avant l'agressivité qui est alors une réaction. C'est-à-dire que refuser d'avoir une empathie disproportionnée pour une souffrance est parfois considéré une forme d'agressivité. En résumé :

    Invention d'une souffrance : dynamique empathique basé sur de l'imaginaire Opposition à cette distorsion empathique : inversion empathique basée sur l'idée qu'on est trompé dans ses ressentis Image suscitant la pitié : seconde inversion empathique basée sur l'idée que la réaction précédente est une agression
    On peut se sortir de cette situation en explicitant le principe d'empathie, à savoir qu'on est d'accord de considérer les souffrances mais qu'on n'est pas d'accord pour faire un zoom excessif sur une souffrance en particulier. En effet, cela contrevient au principe de légitimité puisqu'on oblige autrui à se sentir concerné alors qu'il ne l'est pas en étendant excessivement l'importance de ce qui est victimisé.
  6. existence
    Le magicien-mentaliste Derren Brown nous fait la démonstration de la puissance positive de l'effet placebo et de la façon dont on peut avoir une expérieure religieuse tout en étant athée :

    http://www.youtube.com/watch?v=hfDlfhHVvTY

    http://www.youtube.com/watch?v=LksVbHxLRvY
  7. existence
    D'un côté la tristesse et de l'autre la joie. L'association de la victimisation et de la toute puissance est présente dans le christianisme, avec Jésus sur sa croix et maitre de l'univers, dans le judaïsme avec le peuple juif persécuté et en même temps élu de Yahweh, et dans l'Islam également avec les martyrs qui vont droit au ciel pour recevoir leur vierges.
    D'un côté, la victimisation, la tristesse, la douleur, le rejet, la souffrance, la dépression, le suicide. De l'autre, le pouvoir, l'emprise sur le monde, la jubilation, la joie, la jouissance, l'orgasme. Le mélange entre les deux est explosif. Il flatte notre désir de contrôle de la réalité quand elle ne nous convient pas, quand nous souffrons. Il flatte notre convoitise d'obtenir le confort au détriment de tout le reste. Il flatte aussi notre désir de justice. Mais dominer autrui est-il justifié sous prétexte qu'on serait victime de quelque chose ?
    En d'autres termes, est-ce qu'être victime nous donne vraiment des droits sur autrui ? Quand on est victime, on est victime peut-être de une ou plusieurs personnes, ou peut-être de personne. La souffrance n'est pas nécessairement l’œuvre de quelqu'un. Personne contre qui se plaindre dans ce cas, et donc personne sur qui on pourrait revendiquer quoi que ce soit, encore moins d'être tout puissant et de dominer autrui. Ce n'est pas parce qu'on est victime que toute revendication devient justifiée. Et si quelqu'un est, totalement ou en partie, responsable de notre souffrance, en quoi cela donnerait le droit de dominer tout le monde, d'être le roi de l'univers ? Untel m'a fait du mal, alors toi tu dois m'obéir ! Quelle logique est-ce donc ?
    Il est vrai que lorsque l'on a souffert pour obtenir quelque chose, on a de la difficulté à reconnaitre qu'on aurait pu ne pas souffrir. On considère que cela faisait partie de l'effort pour obtenir la chose. On se sent idiot quand on se rend compte de cela. Et quand on se rend compte qu'on a souffert alors que personne n'est à blâmer, on peut désespérer, être déçu par l'existence. Mais le monde ne nous doit rien, ni en bien, ni en mal. Nous existons, on le constate. Et cela n'est pas toujours facile.
    La seule chose que l'on puisse vraiment en conclure, c'est qu'il est utile de s'entraider. Mais pas besoin de religion ou de croyance surnaturelle pour arriver à cette conclusion. Un raisonnement utilitariste nous y amène. Puisque le bonheur est une bonne chose, et que la souffrance est une mauvaise chose, ensemble, nous avons pour but la réduction de la souffrance et l'augmentation du bonheur, dans la mesure du possible. Idem avec un raisonnement hédoniste, ce qui compte c'est de faire le bien de soi et le bien d'autrui, sans faire de mal à soi-même ou à autrui.
    Pas besoin d'être dans l'ombre du désir de la toute puissance, parce que de fait, nous avons pour but le bonheur. Toute perversion n'est que perversion de ce désir premier, qui est en fait un ensemble de besoins (sociaux, alimentaires, vestimentaires, etc.) et ce besoin subjectif de bonheur, de sérénité, que l'on obtient autant dans l'action que dans la méditation ou le repos, et dont on a besoin d'aucune preuve matérielle pour s'en rendre compte, puisque nous en faisons l'expérience.
  8. existence
    Il semble que les croyants associent de la bienveillance à Dieu. Si l'on parle de la bienveillance dans nos esprits, alors en tant qu'athée, je souhaite que la bienveillance existe. Si Dieu c'est la bienveillance, alors je crois en Dieu... mon dieu !
    Les croyants souhaitent qu'arrive le règne de Dieu, donc le règne de la bienveillance. Or pour moi, la bienveillance ne peut pas régner comme une reine, parce qu'alors ce n'est plus de la bienveillance. En effet, elle se vit, elle se partage, elle se donne et elle se reçoit. Mais à partir du moment où il y a une tyrannie, ce n'est plus de la bienveillance, mais de la domination, de l'ordre. Cela peut être un ordre bienveillant, un dieu bienveillant, mais cela n'en reste pas moins une oppression hiérarchique à moins d'aimer la soumission.
    Si les croyants aiment se soumettre à la bienveillance, que c'est leur façon d'exprimer de la bienveillance, alors qu'ils le fassent. Je dirais même tant mieux. Mais personnellement, je n'aime pas cela. Pour moi, la bienveillance est quelque chose de spontané, une envie, presque un besoin humain qui peut être à notre service, mais qui est avant tout hors du champ de la hiérarchie.
    Le problème quand on associe bienveillance et ordre, c'est que l'on oblige la bienveillance à se faire de façon dominatrice, ce qui revient à la détruire au moins en partie. On n'aime pas toujours être aidé par peur d'être asservis, alors si dès le départ, la bienveillance est assortie de la notion d'un chef suprême, il y a des chances qu'on prenne nos jambes à notre cou, alors même qu'on aurait pu en bénéficier.
    Que le croyant dise qu'il ne cherche pas à dominer lui-même, qu'il se soumet à dieu ne change pas la nature de ce lien, puisqu'implicitement, cela revient à dire à celui qui est aidé qu'il a une dette en vers dieu. S'il est vrai qu'on aime rendre la pareille quand on a été aidé, en revanche, on n'aime pas être endoctriné pour l'occasion.
    Je t'ai aidé, maintenant tu as une dette envers la Bible. Je t'ai aidé, maintenant tu as une dette envers le Coran. Je t'ai aidé, maintenant tu as une dette envers mon groupe. Ce n'est pas de la bienveillance, mais de la stratégie ! Si la stratégie peut être utile à la bienveillance, la stratégie n'est qu'un moyen. Je souhaite que la bienveillance soit libre.
    Notre esprit peut manifester de la bienveillance. Cela peut être conscient ou inconscient, associé à notre ego ou pas. C'est un ressenti subjectif qui peut avoir des conséquences positives concrètes. On ne peut que souhaiter la bienveillance. Quand elle n'est pas associée à notre ego, on la ressent de façon impersonnelle, extérieur à nous-mêmes. Dans ce cas-là, on peut être tenté de l'associer à une entité imaginaire, comme dieu, la fée clochette, les esprits de lumière ou je ne sais quoi d'autre.
    L'athéisme ne nie pas la bienveillance ni qu'on peut avoir des représentations d'entités imaginaires (pour l'occasion appelées spirituelles). Mais il affirme que ces entités ne sont pas extérieurs à nous-mêmes, elles ne sont pas des sources de bienveillance indépendamment de nos esprits. En d'autres termes, on peut être un illuminé sans pour autant croire à des entités spirituelles.
    Je rajouterais qu'associer la bienveillance à Jésus-Christ crucifié sur sa croix est une très mauvaise idée.
  9. existence
    Souvent, les croyants se sentent rejetés quand on nie l'existence de dieu. Il y a peut-être un malentendu. Le mot Dieu est utilisé pour parler de plein de choses, et l'athéisme ne nie pas nécessairement ces choses.
    Par exemple, Dieu est l'expression d'une notion de volonté profonde. Dire que Dieu n'existe pas ne veut pas dire qu'on nie qu'on puisse avoir une volonté profonde.
    Dieu peut aussi être associé au contrôle, notamment de soi-même. L'athéisme ne nie pas qu'on puisse se contrôler.
    Souvent aussi, on dit que Dieu est amour. L'athéisme ne dit pas que l'amour n'a pas de sens, ou que l'amour n'est pas possible.
    On dit que Dieu est partage. L'athéisme ne dit pas qu'on ne peut pas partager.
    Dieu est réconfort. L'athéisme ne dit pas qu'on ne peut pas se réconforter les uns les autres.
    Dieu est tout-puissant. En tant qu'athée, je considère que personne n'est tout puissant, et qu'on a pas besoin de faire appel à un être imaginaire tout-puissant pour le comprendre.
    Dieu est parfait. L'athéisme ne nie pas que la perfection peut être ce qui nous guide quand on souhaite réaliser quelque chose, même si de part sa définition, la perfection est souvent irréalisable. Cela n'empêche pas qu'elle puisse être une direction.
    Dieu est le Bien, la moralité. L'athéisme ne nie pas qu'on puisse avoir une morale, il nie simplement qu'elle soit dictée. Que les parents disent à leurs enfants "ceci est bien" ou "ceci est mal" dans un but pédagogique, cela ne pose pas de problème. Simplement, cette façon de voir les choses ne peut pas être ultime. Le bien n'est pas une question d'obéissance. L'athéisme remet en question le principe de péché qui lie la désobéissance et le mal. Faire le mal, ce n'est pas une question de désobéissance, c'est une question des conséquences des actions en termes de bonheur et de souffrance.
    Dieu est normatif. Il affirme qu'il y a des règles à suivre. L'athéisme ne nie pas qu'on puisse édicter des règles pour un bon fonctionnement communautaire. Il appel juste à faire appel à notre sagesse et à notre intelligence pour déterminer ces règles.
    Dieu est sagesse. D'un point de vue athée, la sagesse ne peut pas être une question de conformité avec des écritures dites sacrées. Si des gens souhaitent s'organiser selon des écritures sacrées, ils peuvent le faire, mais dans le respect des lois séculaires.
    Voilà pourquoi la négation de dieu peut induire un malentendu. Quand un athée dit que dieu n'existe pas, il n'affirme pas plus que cela. S'il dit autre chose, ce n'est pas en tant qu'athée, mais en tant qu'individu ayant ses propres opinions, ou bien en tant que membre d'un autre groupe dont il fait aussi partie.
  10. existence
    Dans cette vidéo, kikumi91 nous invite à une hypnose pour se détendre. Pourquoi cette vidéo dans un blog sur l'athéisme ? Tout d'abord parce que ça fait du bien, ensuite parce que cela permet de se rendre compte du phénomène. Si vous avez un peu peur de cela, vous pouvez passer tout de suite à la vidéo suivante ci-dessous, qui explique comment ça marche. Ensuite, si vous avez un peu plus confiance, vous pourrez essayer la détente. Voilà les explications sur l'hypnose instantanée qui est en fait une remise en état d'hypnose quand on a été hypnotisé auparavant :
    http://www.youtube.com/watch?v=gigugV7khVs

    Cela permet de comprendre que le psychisme de certaines personnes est plus manipulable, et qu'on peut générer des états de conscience particuliers chez eux. Cela fonctionne aussi avec les personnes qui sont tentés par l'expérience. On peut ainsi suggérer des choses qui n'existent pas. C'est simplement un phénomène psychologique.
  11. existence
    Dans la religion, le Bien et le Mal sont confondus avec le conforme, le propre et le sale, ce qui donne ce sentiment oppressant à ces notions. Or on peut définir le bien et le mal d'après les conséquences négatives ou positives des actions. Une action peut ainsi être neutre, alors que si on parle de conforme et de non conforme, il n'y a pas de troisième possibilité. Le propre et le sale ajoutent encore à cette rigidité.
  12. existence
    Nous avons dans notre esprit une représentation de l'espace social, des gens qui nous entourent. Mais on peut imaginer en fait ce qu'on veut, y compris des personnes qui n'existent pas. Cet espace social a une influence importante dans notre vie.

    On peut se représenter l'espace social comme une pyramide, avec Dieu en haut, le clergé juste en dessous et en bas le peuple qui doit obéir. C'est la vision catholique par exemple. On peut aussi se représenter Dieu au milieu et les gens autour ayant chacun leur relation personnelle avec Lui. C'est le cas de la vision protestante.

    On peut aussi considérer qu'il n'y a pas de Dieu dans l'espace social, qu'il n'y a que des humains ayant une importance semblable. Cela dit, même en étant athée, on peut donner une importance exagérer à des personnes comme De Gaulle, Marx, Britney Spears, etc. Les fans d'une personne peuvent lui donner une importance comparable aux dieux dans les religions.
  13. existence
    La matière pense, oui mais à partir des perceptions. On se souvient d'éléments qu'on a perçu dans le monde réel et on crée dans notre esprit des éléments symboliques qui correspondent. Ensuite, à partir des éléments symboliques, on peut imaginer et se créer une représentation du monde. Mais, le symbolique n'est pas que dans notre esprit. Il se situe aussi dans la matière.
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