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Victime et toute puissance


existence

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D'un côté la tristesse et de l'autre la joie. L'association de la victimisation et de la toute puissance est présente dans le christianisme, avec Jésus sur sa croix et maitre de l'univers, dans le judaïsme avec le peuple juif persécuté et en même temps élu de Yahweh, et dans l'Islam également avec les martyrs qui vont droit au ciel pour recevoir leur vierges.

D'un côté, la victimisation, la tristesse, la douleur, le rejet, la souffrance, la dépression, le suicide. De l'autre, le pouvoir, l'emprise sur le monde, la jubilation, la joie, la jouissance, l'orgasme. Le mélange entre les deux est explosif. Il flatte notre désir de contrôle de la réalité quand elle ne nous convient pas, quand nous souffrons. Il flatte notre convoitise d'obtenir le confort au détriment de tout le reste. Il flatte aussi notre désir de justice. Mais dominer autrui est-il justifié sous prétexte qu'on serait victime de quelque chose ?

En d'autres termes, est-ce qu'être victime nous donne vraiment des droits sur autrui ? Quand on est victime, on est victime peut-être de une ou plusieurs personnes, ou peut-être de personne. La souffrance n'est pas nécessairement l’œuvre de quelqu'un. Personne contre qui se plaindre dans ce cas, et donc personne sur qui on pourrait revendiquer quoi que ce soit, encore moins d'être tout puissant et de dominer autrui. Ce n'est pas parce qu'on est victime que toute revendication devient justifiée. Et si quelqu'un est, totalement ou en partie, responsable de notre souffrance, en quoi cela donnerait le droit de dominer tout le monde, d'être le roi de l'univers ? Untel m'a fait du mal, alors toi tu dois m'obéir ! Quelle logique est-ce donc ?

Il est vrai que lorsque l'on a souffert pour obtenir quelque chose, on a de la difficulté à reconnaitre qu'on aurait pu ne pas souffrir. On considère que cela faisait partie de l'effort pour obtenir la chose. On se sent idiot quand on se rend compte de cela. Et quand on se rend compte qu'on a souffert alors que personne n'est à blâmer, on peut désespérer, être déçu par l'existence. Mais le monde ne nous doit rien, ni en bien, ni en mal. Nous existons, on le constate. Et cela n'est pas toujours facile.

La seule chose que l'on puisse vraiment en conclure, c'est qu'il est utile de s'entraider. Mais pas besoin de religion ou de croyance surnaturelle pour arriver à cette conclusion. Un raisonnement utilitariste nous y amène. Puisque le bonheur est une bonne chose, et que la souffrance est une mauvaise chose, ensemble, nous avons pour but la réduction de la souffrance et l'augmentation du bonheur, dans la mesure du possible. Idem avec un raisonnement hédoniste, ce qui compte c'est de faire le bien de soi et le bien d'autrui, sans faire de mal à soi-même ou à autrui.

Pas besoin d'être dans l'ombre du désir de la toute puissance, parce que de fait, nous avons pour but le bonheur. Toute perversion n'est que perversion de ce désir premier, qui est en fait un ensemble de besoins (sociaux, alimentaires, vestimentaires, etc.) et ce besoin subjectif de bonheur, de sérénité, que l'on obtient autant dans l'action que dans la méditation ou le repos, et dont on a besoin d'aucune preuve matérielle pour s'en rendre compte, puisque nous en faisons l'expérience.

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