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La récupération de l'agressivité


existence

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Une des techniques de la religion est de récupérer l'énergie de l'agressivité contre elle. En présentant une image de victime suffisamment apitoyante, on suscite la compassion. Notre capacité d'empathie est donc utilisée afin de créer une protection autour de la religion. Par exemple avec les statues de Jésus-Christ ou bien l'histoire du peuple juif persécuté, ou encore l'offense des musulmans, la carte de la victime est assurément celle la plus utilisée par ces trois religions.

Comment en effet justifier une non-empathie sans passer pour un monstre d'insensibilité ? L'empathie est bien entendu une valeur qui apparait dans les sociétés humaines étant donné qu'elle permet une organisation plus optimale en terme de bonheur collectif ainsi que de réduire le sentiment de solitude psychologique. On peut faire la liste des choses qui apportent du bonheur à chaque individu et la liste des choses qui font souffrir chaque individu, autrui comme soi-même, et tenter des arrangements, des améliorations. C'est l'idée de base de l'utilitarisme, tant critiqué par les religions. Dans ces listes de souffrances, la victimisation consiste à faire un effet de loupe sur une souffrance, et d'en déduire des prérogatives voire des privilèges.

Si bien entendu, l'utilitarisme simpliste n'est pas une bonne chose, la réaction épidermique religieuse vient du fait que l'utilitarisme, et plus généralement l'hédonisme, sont corrosifs de la religion. En effet, à partir du moment où l'on prend conscience du listage des bonheurs et des souffrances, on prend conscience de la disproportion accordée à certaines, voire de l'ajout de souffrances imaginaires.

L'invention de souffrance peut avoir lieu avant l'agressivité qui est alors une réaction. C'est-à-dire que refuser d'avoir une empathie disproportionnée pour une souffrance est parfois considéré une forme d'agressivité. En résumé :

  1. Invention d'une souffrance : dynamique empathique basé sur de l'imaginaire
  2. Opposition à cette distorsion empathique : inversion empathique basée sur l'idée qu'on est trompé dans ses ressentis
  3. Image suscitant la pitié : seconde inversion empathique basée sur l'idée que la réaction précédente est une agression

On peut se sortir de cette situation en explicitant le principe d'empathie, à savoir qu'on est d'accord de considérer les souffrances mais qu'on n'est pas d'accord pour faire un zoom excessif sur une souffrance en particulier. En effet, cela contrevient au principe de légitimité puisqu'on oblige autrui à se sentir concerné alors qu'il ne l'est pas en étendant excessivement l'importance de ce qui est victimisé.

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