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konvicted

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Billets posté(e)s par konvicted

  1. konvicted
    Mon âme sœur ?
    Je veux dédier ces quelques mots
    A celle-là
    Qui, faute de guérir mes maux,
    Fut toujours là ;
    La seule qui, par compassion,
    Chaque matin,
    Dans la cour de récréation
    Me tint la main
    Quand, les garçons comme les filles
    Qui, eux, jouaient,
    Au loup, au ballon ou aux billes,
    Je les enviais.
    Quand je me meurs, déprimé,
    Abattu, las,
    La seule qui ait su m'aimer
    Est toujours là ;
    Mais ses sentiments équivoques
    Et impromptus
    Ne sont pas vraiment réciproques
    Et ça me tue ;
    Lui dire au revoir sur le champ
    Serait bien rude
    Et je ne saurais faire sans,
    Ma solitude.


  2. konvicted
    J'ai la terre qui ne tourne pas rond
    I
    J'ai honte d'appartenir à l'espèce humaine
    Dont je méprise l'apanage qu'est la haine ;
    Qui ne manque au grand jamais d'imagination
    Et de créativité pour la destruction ;
    Qui met tout son cœur à montrer jour après jour
    Que l'argent le dépouille de toute raison ;
    Qui dit adorer un dieu débordant d'amour
    Mais qui aime à se faire la guerre en son nom.
    Je me sens tout drôle, perds le sens de l'humour,
    Je crois que ma terre ne tourne pas bien rond.
    Cela ne leur suffit pas de s'entretuer,
    Les hommes ont ce vice de s'évertuer
    A étancher leur insatiable soif de sang
    Sur le dos des autres animaux, impuissants ;
    Enveloppant sans répit ni ménagement
    Toute la biodiversité d'un linceul ;
    Torturant visons et chiens pour des vêtements,
    Suppliciant des taureaux pour l'amusement seul.
    Atlas a dû lâcher prise, y'a un bon moment,
    Vu que j'ai la terre qui s'est cassé la gueule.
    II
    Pauvre mère Nature, tu lui tends la main,
    L'homme te contamine le bras mais demain
    Ce beau parleur te le soignera comme neuf ;
    Des milliards d'années que la vie est abritée,
    Et puis, en quelques siècles de modernité,
    Homo œconomicus tue, sorti de l'œuf.
    Pauvre mère Nature, même tes séismes,
    Éruptions, cyclones et autres cataclysmes
    N'ont raison de ce virus à l'esprit abscons ;
    Trop fragiles, tes défenses immunitaires
    Gagneraient à être plus inhumanitaires,
    N'illustre pas le proverbe : trop bon, trop con.


  3. konvicted
    Ce poème est la réécriture du poème
    Les Cons. Il y a très peu de changements en dehors de l'ajout de la pénultième strophe et des deux derniers vers.

    Les Cons
    S'il est un plaisir plus grand encore
    Que le soulagement de ne pas l'être,
    C'est sûrement celui de le paraître
    Aux yeux de ceux qui le sont mais s'ignorent.
    S'ils en venaient un jour à s'en douter,
    Les machistes en seraient tout honteux
    De par leurs propres principes douteux,
    L'être étant leur part de féminité1.
    Si seulement l’on put faire saisir
    Aux racistes qu’ils ne sont pas en reste
    Et qu’ils devraient d’ailleurs faire la sieste
    Sur les lauriers arrosés à loisir.
    Les culs-bénits croyant dur comme fer
    Que seules leurs doctrines ont du sens,
    Les athées atteints de condescendance,
    N’ont de convaincant que le premier tiers.
    Les braves gens aux idées surannées
    Réclamant que ceux qui sèment la mort
    Subissent pire ou bien le même sort,
    Sont eux-mêmes un peu des condamnés.
    Les soldats défendant des idées sottes
    Un peu partout sur leur belle planète
    Plient rarement sous le poids de leur tête,
    Car ce sont de sacrés compatriotes.
    Les fanas du spectacle avilissant
    D'un taureau qu'on torture et qu'on abat,
    Qui osent appeler ça un "combat",
    Ne demeurent qu'au quart compatissants.
    Bien que pas encore à court, loin s'en faut,
    Pour tous les cons, de marques d'irrespect,
    J'arrête là car par certains aspects,
    J'imagine faire partie du lot,
    Car je ne suis qu'un prétendant au trône
    Du roi des cons siégeant sur l'hexagone2.

    1Note spécialement adressée à Jedino : obsédé !
    2 Référence à L'Hexagone de Renaud et par transitivité à Brassens dans Le Roi :
    ♪♪ Être né sous l' signe de l'hexagone,
    On peut pas dir' qu' ça soit bandant,
    Si l' roi des cons perdait son trône,
    Il aurait 50 millions de prétendants. ♪♪
    Renaud - L'Hexagone
    ♪♪ Il y a peu de chances qu'on
    Détrône le roi des cons. ♪♪
    Georges Brassens - Le Roi


  4. konvicted
    Transparent
    Quand j'étais gamin, j'avais honte du boulot
    Que mon père fait depuis toujours malgré moi ;
    De toute façon, il n'y avait pas un marmot
    Pour me demander ni ça ni quoi que ce soit.
    La malédiction héritée du paternel
    En pousse plus d'un à devenir meurtriers,
    Voulant conjurer le mauvais sort éternel
    D'être transparent quand papa est vitrier.
    Si jamais quelqu'un tombe sur moi dans la rue,
    Vous vous en doutez, ce n'est qu'au sens littéral,
    C'est tout simplement qu'il ne m'a même pas vu,
    Mes rencontres sont toujours unilatérales.
    Tous les fantômes me demandent des astuces
    Pour se faire vent afin d'effrayer leurs proches ;
    Mais je le devins à mon dam, sans que je ne pusse
    Y faire grand-chose, aussi clair que l'eau de roche.
    Il est évident que ça ne m'indiffère pas,
    Le terme est faible mais il me coûte déjà ;
    Je ne tente plus de cacher la vérité,
    Toute négation serait pure vanité.
    La raison en est la cause même du mal
    Qui, dans mes chaussettes, étouffe mon moral,
    Anéantit jusqu'à mes rêves de bien-être,
    C'est qu'on lit en moi comme par une fenêtre.


  5. konvicted
    Rencard avec mon Ricard







    Je suis tranquillement accoudé au comptoir,



    Noyant dans un petit jaune mon bleu à l'âme,



    Quand mes yeux se posent sur ce p'tit brin de femme,



    Sûr'ment nonne ou gothique, elle est sapée en noir.



    Elle a l'air, elle aussi, seule comme la mort,



    Alors, là, je me dis : "je finis mon Ricard



    Et j' m'en vais mettre mon isolement tricard,



    Lui balancer quelques âppats, voir si ell' mord".







    Donc, ayant descendu mon verre de whisky,



    J'ose lui faire l'honneur de ma compagnie



    Et essaie d'engager la conversation, c' qui



    N'a jamais été chez moi une litanie.



    Et au moment de commencer à m'exprimer,



    Je reste coi, la bouche ouverte à ne rien dire



    Pendant ce qui me semble être des heur's, ou pire,



    Bien que cela n'ait probablement pas duré.







    Mais quand on me met à la porte du bistrot



    Le lendemain matin, sous prétexte qu'il ferme,



    Je réalis' que je n'ai pas pu mettre un terme



    A mon silence, j'avais dû boir' beaucoup trop.



    Toujours est-il que j' me dis : "j'ai laissé filé



    Une occasion de plus de perdre une raison



    De fréquenter ce rade plus que ma maison,



    Une belle fille que je n' reverrai jamais".







    Le soir-même dans le café habituel,



    Je revois la même donzelle que la veille,



    Je me dis : "cette fois, il faut que j'essaie,



    C'est sans doute ma dernière chance avec elle".



    Ni un' ni deux, je finis mon prochain picon



    Et m'élance vers sa table, une fois encore,



    Je me présente et lui demande son prénom,



    Elle me répond : "appelle-moi donc la Mort".







    Après être passé pour le dernier des cons,



    Répliquant : "je n'ai pas son numéro, désolé",



    Elle me précise que c'est son petit nom,



    Que j'aurais pu fair' l'effort de le deviner.



    C'est vrai que cela explique pas mal de choses,



    Comme sa faux et ses orbites toutes vides,



    Aussi, son teint et son anorexie morbides,



    Pas même sur ses os, un' petite peau rose.







    La surprise passée, j' lui demand' son portable,



    Elle me dit : "laisse tomber, t'es pas mon type,



    Reviens quand tu seras plus vieux et plus minable,



    En attendant, je suis sur ce pochtron au flipp',



    Je sens que je vais bientôt pouvoir le faucher".



    Moi, très soucieux de ses intérêts, je lui lance :



    "Ce mec m'a l'air sans le sou, pourquoi le voler ?"



    Mais elle ignore mon conseil, quelle arrogance !







    Là, j'ai compris, que la Mort était sympathique



    Mais qu'ell' manquait de goût et de discernement,



    Qu'elle finirait dans les bras d'un alcoolique



    Par intérêt, sans saisir qu'il n'a pas d'argent.



    Moi, j'ai plaqué mon rade comme un saligaud,



    C'en est fini pour moi d'êtr' rond comme un ballon



    Mais pas de chercher en vain mon alter ego,



    Pour l'éternité s'il le faut, Dieu sait qu' c'est long.


  6. konvicted
    A la prochaine







    Je veux te dédier cette poésie,



    A toi dont je ne connais pas le nom



    Pour cette très simple et bonne raison



    Que tu es celle ou bien, qui sait ?, celui



    Qui, pour la prochain' fois, m'arrachera,



    Après avoir essayé longuement



    Ou plus probablement par accident,



    Le cœur de ma poitrine en sale état.







    J'espère que tu aimes les sérénades,



    Les textes niais débordant de tendresse



    Où les rimes se veulent des caresses



    Et les métaphores, des promenades.



    Car ce poème, je le garantis,



    Ne contiendra sûrement rien de tel ;



    Écrit pour venger ton futur recel,



    Il exprime une haine bien sentie.







    Je t'écris pour te faire appréhender,



    Tant que j'en ai encore l'aptitude,



    Le mal que m' coûtera ta turpitude,



    Mais puisses-tu seulement t'en soucier ?



    Avant qu'Eros ne me lobotomise,



    Que la guimauve étouffe mon cynisme,



    Que j'épanche mon cœur dans le lyrisme,



    Laisse-moi te dir' que je te méprise.






    Si jamais il te venait à l'esprit



    De te sentir honorée par l'amour



    Que je t'aurai destiné sans retour,



    Sache ce défaut que je m' suis appris :



    En tant que digne héritier de Narcisse,



    Je ne t'aurai probablement aimée



    Que pour ma propre image reflétée,



    Comm' devant un miroir, dans tes iris.







    Sur ce, je t'attends avec nonchalence,



    Demain ou jamais avec de la chance.


  7. konvicted
    Crise de foi
    Le fruit de la vérité doit pousser aux arbres,
    De l'évolution ou bien de la connaissance ;
    Je les trouve pourtant stériles, ces essences,
    Et leurs si beaux ramages me laissent de marbre.
    Athée ? Croyant ? Je n'en ai pas la moindre idée,
    Et parmi tous mes soucis, c'en est le cadet.
    Je dirais que je suis, en premier diagnostic,
    Je-m'en-foutiste, sceptique ou peut-être agnostique.
    Les réponses doivent se trouver dans un livre,
    De l'origine des espèces ou la Bible ;
    Ne sont-ils pas assez fascinants ou crédibles ?
    Toujours est-il qu'aucun de ces deux ne m'enivre.
    Athée ou croyant, bonnet blanc ou blanc bonnet,
    Cela n'affectera en rien ma randonnée.
    Je dirais que je suis, en premier diagnostic,
    Je-m'en-foutiste, sceptique ou peut-être agnostique.
    Je me sens trop cartésien pour être croyant,
    Je crois pourtant savoir que Descartes l'était ;
    Je doute trop du hasard pour me dire athée
    Mais par chance douter ne m'est pas effrayant.


  8. konvicted
    Les Cons







    S'il est un plaisir plus grand encore



    Que le soulagement de ne pas l'être,



    C'est sûrement celui de le paraître



    Aux yeux de ceux qui le sont mais s'ignorent.







    S'ils en venaient un jour à s'en douter,



    Les machistes en seraient tout honteux



    De par leurs propres principes douteux,



    L'être étant leur part de féminité1.







    Si seulement l’on put faire saisir



    Aux racistes qu’ils ne sont pas en reste



    Et qu’ils devraient d’ailleurs faire la sieste



    Sur les lauriers qu’ils arros’nt à loisir.







    Les culs-bénits croyant dur comme fer



    Que seules leurs doctrines ont du sens,



    Les athées atteints de condescendance,



    Tous n’ont de convaincant que l’ premier tiers.







    Les braves gens aux idées surannées



    Réclamant que ceux qui sèment la mort



    Connaissent, sinon pir’, le même sort,



    Sont eux-mêm’s, quelque part, des condamnés.







    Les soldats défendant des idées sottes



    Un peu partout sur notre bell’ planète



    Ne doiv’nt pas plier sous le poids d’ leur tête



    Car ce sont de sacrés compatriotes.







    Je pourrais encor’ manquer, en un flot



    Incessant, pour tous ces cons, de respect



    Mais j’imagin’ que par certains aspects,


    Je fais également partie du lot2.
    1 Référence au sens premier du mot con, à savoir vagin.


    2 "Ma plume est un peu assassine
    Pour ces gens que je n'aime pas trop ;
    Par certains côtés, j'imagine
    Que j' fais aussi partie du lot."
    Renaud - Les Bobos

  9. konvicted
    Du plomb dans l’aile







    Les hommes ont inventé la logique



    Et défient pourtant tout bon sens physique,



    Quand, pesant un kilogramme de plomb



    Et un de plum's, leurs balances indiquent



    Que le premier est plus lourd que l' second ;



    Quand ils se livrent des guerres au nom



    D'un dieu, d'une nation ou de l'or noir ;



    Quand la paix s'instaure à coups de bombes ;



    Quand le petit poucet sème des tombes



    Pour sa patrie qui le laissera choir ;



    Quand les hommes arrachent à la colombe



    Ses plumes afin d'écrire l'histoire



    De l’espèc’ qui voue du matin au soir



    Un culte à Mars, toute l’année durant,



    Homo entropius*, en lettres de sang ;



    Quand la camarde fait preuve de zèle



    Car on lui rend son fardeau moins pesant.



    Puisse une colombe qui bat de l’aile



    Présager autre chose que l’immonde,



    Si de simples papillons vol’nt causant



    Des tornades à l’autre bout du monde ?







    Ce poème est une gerbe de fleurs



    Pour celle qui est tombée à la guerre,



    Qui n’ s’en relèvera pas, j’en ai peur ;



    Ce texte est une couronn’ mortuaire,



    Peu importe qui gagne une guerre,



    C’est toujours l’humanité qui perd.
    *Dans La Théorie Gaïa, Maxime Chattam évoque Homo entropius comme ce quoi Homo economicus tend à être et ce n'est pas joli joli.



  10. konvicted
    Mes ectoplasmes







    I



    Cela faisait des semain's, sûrement des mois,



    Qu'avait disparu sans raison celle-là même



    Qui m'avait rendu accro, sûrement d'émoi,



    Dont j’eus le vain culot d’espérer qu’elle m’aime,



    Quand elle a réapparu si soudainement



    Qu’elle s’était évaporée, me… Non, attends !



    Je les ai seulement rêvées, ces retrouvailles,



    La dure réalité ne me dit rien qui vaille.







    II



    Elle a de l’humour, de l'esprit, d’ la répartie,



    Elle a du charme, elle a du cœur, elle a filé ;



    Elle est belle, elle est élégante, elle est stylée,



    Elle est drôle, elle est attachante, elle est partie.







    Partie rejoindre ma collection d'ectoplasmes,



    Les silhouettes floues du souvenir de celles



    Auxquelles j'aurais, fou d'elles, offert le ciel,



    Mais que je ne croise plus que dans mes fantasmes.







    Ell' m'a laissé des dout's, des questions dérangeantes,



    Ell' m'a laissé la hain' quand ell' m'a laissé choir ;



    Elle a pris mon avenir, du moins ses espoirs,



    Elle a pris ma vie quand elle a pris la tangente.







    Gente demoiselle ralliant mes fantômes,



    Toutes celles que j'ai connues et qui m'ont plu,



    Mais qui, à mon plus grand désarroi, ne sont plus,



    Qu'à la surface de mon cœur, des hématomes.







    III



    Faute de l'oublier, je veux la mépriser,



    Celle pour qui je fis l'erreur d'en être épris,



    Qu'elle m'inspire la haine quand mon esprit



    Se hasarde à lui accorder une pensée.







    Je veux lui donner la place qu'elle mérite



    Dans le cœur qu'elle a copieusement malmené,



    Rappeler à tous les souvenirs que j'en ai



    Que c'est par sa faut' que cette pompe m'irrite.







    Malheureusement, l'aversion et la colère



    Sont des sentiments qui me restent inconnus,



    Mon cœur n'aura cesse de la porter aux nues.







    Quel dommage que ce dernier soit tête en l'air,



    J'ai peur de ne jamais pouvoir le raisonner,



    Lui fair' saisir l'heure de l'oubli à sonnet.


  11. konvicted
    Narcisse







    Au titre d'avoir été si souvent victime



    De ce virus si sournois, je crus légitime



    De m'en penser vacciné.







    Ce n'était que naïveté, et mal m'en a pris,



    Y succombant à nouveau, hier, je l'appris,



    Je m'étais fait un ciné.







    Le choc de la nouvelle, si affreux fut-il,



    Me parut rapidement dérisoir', futile,



    Devant la vraie cruauté.







    Tomber amoureux, ça m'est presque routinier,



    Mais pas de mon pire enn'mi, je ne peux le nier,



    C'est bien là la nouveauté.







    Il n'est pas magnifique, non, pas beau non plus,



    En fait, il est carrément laid et repoussant,



    Je n' sais pourquoi il m'a plu.







    Loin d'être captivant ou même intéressant,



    Le pauvre garçon n'a pas de conversation,



    Il est très vite lassant.







    En parfait exemple de procrastination,



    Il attend toujours demain pour dev'nir quelqu'un,



    Et il glande sans façons.







    Tous les vautours réunis, même les requins,



    N'arrivent à la chevill' de son nombrilisme,



    C'est vous dire le connard.







    Car pour couronner le tout, c' monstre d'égoïsme,



    C'est au détriment d'autrui qu'il prend son panard,



    Riant du malheur du monde.







    Je ne peux pas l'encadrer, il est si immonde !



    Pourtant, je l'aime et ne peux cesser de le voir,



    Il habite mon miroir.


  12. konvicted
    Les nerfs en pelote







    On n' fait pas plus paisible que moi, d'ordinaire,



    Mais on vient d' faire une pelote de mes nerfs,



    Et la patience me manqu' pour les démêler



    Si c' n'est pour les passer, just' pour me défouler,



    Autour du cou du premier con venu, et de tirer.



    Qui eut cru que la violence put m'attirer ?



    J'ai pourtant envie de remplir à coups de poing



    Les salles d'attente des dentistes du coin.







    Mais, il faut bien que je me rende à l'évidence,



    Je ne suis pas capable de mettre une danse



    A un homme, un' femme ou un gosse, à qui qu' ce soit,



    Mêm' les sandwichs SNCF sont moins fins qu' moi*.



    En plus, ce n'est pas le bon jour, je suis crevé,



    J'ai pas arrêté d' glander depuis qu' j' suis levé ;



    Alors, je vais me contenter d' frapper un mur,



    J'aurai d'jà ma part d' douleur, mais pas lui, c'est sûr.







    On n' fait pas plus paisible que moi, d'habitude,



    Mais aujourd'hui, je suis gavé de turpitude,



    Qui me fait mal au ventre, qui me donne envie



    D' la vomir sur le premier imbécil' ravi.



    Je rêve subit'ment d'insulter copieus'ment



    Les gosses qui chialent et surtout leurs parents ;



    De remplir à l'aide de quatre vérités



    Les salles d'attente des psys de la cité.







    Mais il ne faut pas se faire trop d'illusions,



    J' serais mêm' pas capable de faire allusion



    A la moitié du début d'un propos blessant,



    J' suis ni assez couillu ni assez éloquent.



    En plus, c'est pas l' moment, j'ai la gorge irritée,



    J'ai engueulé ma pomme toute la journée.


    Alors, je vais simplement me servir du prétexte



    De vouloir maudir' les gens pour écrire un texte.
    * "C'est vrai que je suis épais comme un sandwich SNCF", chante Renaud dans Marche à l'ombre.



  13. konvicted
    Timidité
    Telle une pivoin’, je tourne au rouge rien qu’à
    Imaginer aborder une femme qui
    Me tape dans l’œil, victime d’un fameux cas,
    Implicit’ment diagnostiqué par n’import’ qui,
    De cette satanée maladie qui m’isole
    Irrémédiablement du monde qui m’entoure.
    Timidité, c’est le nom de cett’ camisole,
    Enfer de solitude sûr’ment sans retour.
  14. konvicted
    Avis de recherche
    Une gerbe de fleurs n'a jamais soutiré
    Un seul homme à Pluton, du moins je le présume.
    La pein' de la perte de nos chers expirés,
    Ne s'évanouit pas sitôt qu'on les inhume.
    Mais s'il est des larmes qui jamais ne tarissent,
    Ce sont bien cell's versées sur les souvenirs alors
    Gardés tels des reliqu's, non sans avarice,
    De nos disparus qu'il nous faut supposer morts.
    Comment faire son deuil sans corps et sans cercueil ?
    Je nourris encore l'espoir amer et vain
    De voir un jour un fugueur refranchir le seuil
    De la porte que je guett' du soir au matin.
    Disposé à céder le peu que je possède,
    Je prie tout' personne ayant un renseignement
    De se manifester pour me venir en aide,
    Pour enterrer mon cœur et aller de l'avant.


  15. konvicted
    Whole lotta questions
    'Cause when I let a door open, I get a cold;
    A cold shoulder, everytime that my arms unfold;
    Not to be hurt any more, should I get colder?
    Yesterday's Chicago Sun-Times at my front door,
    Oh Hobson*, whom can this possibly be worth for?
    Unlikely that I ever close any folder.
    A long time ago I guess, I felt alright,
    No falling for anyone meant no getting hurt;
    Since that damn Cupid started to treat me like dirt,
    Whole lotta conflicting feelings have come to light.
    Eventually, should I fade into numbness?
    Risk to end up torn apart again, in distress?
    There are so few answers for so many questions,
    Hence, I guess that, soon enough, I'm gonna end up
    Out of my mind, though not willing to give it up;
    Still, words wouldn't be sufficient, I'd need actions,
    Enough said, it won't let me, procrastination.
    *Gary Hobson, héros de la série télévisée "Demain à la une" (Early edition), reçoit chaque jour devant sa porte le Chicago Sun-Times du lendemain, ce qui lui permet de tenter d'éviter que certaines catastrophes se produisent
  16. konvicted
    Salaud de Cupidon
    Non, je n'ai pas peur qu'il la loupe,
    Quand il vise ma pomme ;
    Ce n'est que quand il la dégomme
    Que mon cœur en chaloupe.
    Sur son dernier carreau, je reste
    Sans voix, car cette peste,
    En travers de la pomme d'Adam,
    L'y a laissé pendant.
    Il n'a rien à voir, ce p'tit con,
    Avec Guillaume Tell ;
    Ses flèches à lui sont mortelles,
    Salaud de Cupidon !
    Il ne manque pas de talent,
    Quand il tire des traits,
    Et c'est d'ailleurs son seul attrait,
    Tout mielleux et galants.
    Il abat de cette façon
    Les plus puissants guerriers ;
    D'une pointe dans le talon,
    Achille, le premier.
    Il n'a rien à voir, ce p'tit con,
    Avec Pâris de Troie ;
    C'est un archer bien plus sournois,
    Salaud de Cupidon !
    Il se prit lui-mêm', dans les yeux,
    Des flèches d'autres dieux,
    S'étant, même vis-à-vis d'eux,
    Montré des plus odieux.
    Prit-il, lui qui bande toujours
    Vers l' premier con venu
    Son arc, prit-il avec humour,
    Cette déconvenue ?
    Il dut alors s' sentir bien con,
    Salaud de Cupidon !


  17. konvicted
    Salopard de sort


    Les parents assistant à la levée du corps,
    Laissèrent leur fillette jouer seule dehors,
    Pour la préserver de cette horreur qu'est la mort ;
    C'était sans compter sur toi, salopard de sort !
    La fillette, aux obsèques de son vieux grand-père,
    Se distrayait sur une lourd' poutre de fer,
    Qui la tua, après que ces deux-là tombèrent ;
    La faucheuse fit du zèle, ironie amère !
    Elle était la seule à rire, à flâner gaiement,
    A ne pas arborer de masque d'enterr'ment*,
    Loin des considérations morbides des grands ;
    Hadès ne lui permit pas de rire longtemps.

    *métaphore empruntée à Georges Brassens, dans Le Temps passé :



    Ce poème fait référence à ce fait divers.


  18. konvicted
    Méthode Coué
    C'est vrai, je mens comme un arracheur de dents,
    Mais pas à n'importe qui, c'est évident ;
    Or, cette fois-ci, c'est à ma propre poire
    Que je dois faire avaler quelque salade ;
    Conseil d'une personne que je vais voir
    Dans l'espoir de soigner mon esprit malade.
    Alors, puisque ça m'est permis, prescrit même,
    J'écris ce que je ne pense pas : je m'aime.
    C'est vrai, je fabule comme je respire,
    Mais rien que pour tromper autrui, à vrai dire ;
    Or, cette fois-ci, c'est à ma propre pomme
    Que je dois faire avaler quelque couleuvre ;
    Conseil prodigué contre une telle somme
    Que je le considère tel un chef d'œuvre.
    Alors, puisque ça m'est permis, prescrit même,
    J'écris ce que je ne pense pas : je m'aime.
    C'est vrai, j'invente des faits sans retenue
    Mais juste comme alibis, bien entendu ;
    Or, cette fois-ci, c'est à mon propre esprit
    Que je dois mentir de manière éhontée ;
    Conseil dont je ne suis certes pas épris
    Mais je ne sais quoi faire, sans volonté.
    Alors, puisque ça m'est permis, prescrit même,
    J'écris ce que je ne pense pas : je m'aime.
    C'est vrai, je suis souvent de mauvaise foi
    Mais que quand il le faut, cela va de soi ;
    Or, cette fois-ci, c'est bien mon propre moi
    Que je suis encouragé, par ce Coué,
    A l'aide de mensonges, à secouer ;
    Mais pour ça, je ne suis vraiment pas doué.


  19. konvicted
    V pour défaite
    Pendant quelques années,
    J’en pensais condamnée
    Chacune des issues :
    Les vitres et la porte.
    Mais me voilà déçu :
    De la cave à l’aorte,
    Il envoie de nouveau
    Tout sang dessus, dessous ;
    Pas pingre pour deux sous,
    Déverse à grandes eaux
    Ce liquide ponceau,
    Me rendant comme saoul.
    De rares émotions
    N’étant pas à court d’air
    Empruntaient ses artères,
    Fonçant sans précaution ;
    Puis, mon cœur, regagnaient
    A bout de souffle, veines,
    Pour y agoniser,
    Elles qui naissaient à peine.
    Aujourd’hui, cependant,
    C’est en un flux constant
    Qu’elles parcour’nt, encore
    Et encore, mon corps.
    Lavoisier n’eut pas tort :
    Pas de perte sans gain.
    Mon système sanguin
    Le démontre et déplore.
    Si je suis plus humain,
    Je suis aussi moins fort.
    Je gagne la passion,
    Je perds des contreforts.
    Je gagne en frustration
    C’ que je perds en raison.
    Mon cœur en perd la tête,
    Et crie : « V » pour défaite.


  20. konvicted
    Vers à moitié vides
    Toi, l'optimiste, par un rien ravi,
    Qui vois de l'espoir tant qu'il y a vie,
    Comme je t'envie !
    Car, j'ai beau verser de l'eau dans mon vin,
    Jamais, mon verre n'est à moitié plein.
    Toi qui, même si tu vis un calvaire,
    Ne te laisses pas abattr', persévères,
    Comme j' te révère !
    Car, j'ai beau verser de l'eau dans mon vin,
    Jamais, mon verre n'est à moitié plein ;
    Car même mes vers ont tourné au vain,
    Jamais, ma peine n'est sur le déclin.
    Toi, héritier de l'esprit coubertin,
    Non, la défaite, jamais ne t'atteint,
    J' suis jaloux, putain !
    Car, j'ai beau verser de l'eau dans mon vin,
    Jamais, mon verre n'est à moitié plein.
    Car même mes vers ont tourné au vain,
    Jamais, ma peine n'est sur le déclin.
    Au pessimisme, je suis plus qu'enclin,
    C'est d'jà triste à trente ans, alors à vingt !


  21. konvicted
    J'attends toujours que le temps m'accule,
    Et c'est un bien mauvais calcul.
    Mes devoirs, que la flemme macule,
    Etant faits la veille au crépuscule,
    Mériteraient bien plus de recul.
    Mais c' qui hérisse mes follicules,
    En particulier, d' mes testicules,
    Reste dans le fait si ridicule
    De voir ma patience qui s'écule,
    Espérant en vain que je t'en...
  22. konvicted
    Je me demand’ si je pourrais l’écrire,
    En aucun cas, je ne saurais le dire.
    Tel un bâillon, ma pudeur a réduit
    Au silence mon cœur pourtant séduit.
    Il me faudrait pouvoir dans ce poème
    Mon cœur livrer à quelque piégeux thème
    En insérant dans quelques pieds : « je t’aime ».
  23. konvicted
    Cœur à pendre
    J'ai passé la nuit à rester à son chevet,
    Il me suppliait à genoux de l'achever :
    "J'ai voulu donner, mais on a daigné ne prendre
    Que ce que je ne pouvais laisser m'enlever ;
    Alors par pitié, laisse-moi juste crever !
    Cette requête peut, je le conçois, surprendre,
    Je l'ai cependant mûrement considérée.
    Je parierais que tu savais à quoi t'attendre,
    Alors cesse de prendre cet air sidéré ;
    A force de la faire vibrer, de la tendre,
    La corde sensible a bien fini par craquer.
    Ma flamme se consume, se réduit en cendres,
    Tout ce qu'on peut faire pour moi, c'est me descendre
    Avant que je vire du fou au détraqué.
    C'est inéluctable, on ne peut que le suspendre,
    Je vais y passer, avec ton aide ou bien sans,
    Tu seras bientôt à court d'O2 dans le sang ;
    Aie au moins la décence de me faire pendre."


  24. konvicted
    Mélancolie
    J’ai passé la journée à attendre la pluie,
    Maudire le soleil, bénir les cumulus,
    Je ne sais pas ce que je peux faire de plus,
    Zeus ne s’est toujours pas manifesté depuis.
    J’ai peur à l’idée de sombrer dans la folie,
    Submergé par cet élan de mélancolie.
    J’ai passé la journée enfermé dans le noir,
    A chercher le sommeil, à espérer la mort,
    En lançant des prières, sûrement à tort,
    Hypnos comme Thanatos se fichant des couards.
    Leurs cadavres ne rentrant plus dans mon placard,
    Mes rêves déchus sont garants de mon cafard.
    J’ai passé la journée dans mes réminiscences,
    Revivant les bonheurs passés par la pensée,
    Ressassant les occasions lâchement laissées,
    Ne faisant qu’alimenter ma concupiscence.
    Je ne peux me les rappeler avec tendresse,
    Ces souvenirs ne m’apportent que de la tristesse.
    J’ai passé la journée avec ma solitude,
    A conter fleurette, sans grande fortune,
    Aux fantômes dont l’absence serait opportune,
    Que je n' remercie pas pour leur sollicitude.
    Je suis las de vouer un hommage posthume
    A des espoirs déçus m'emplissant d'amertume.
    J’ai passé la journée en position fœtale,
    A écouter du blues, à pleurer des détails
    Comme s'il s'agissait de problèmes de taille,
    Regrettant que ma peine ne soit pas létale.
    Mes yeux voient comme à travers quelconque brumaille,
    Peu habitués aux larmes de la grisaille.
    J'ai passé la journée entière à hésiter,
    Voulant discerner du futile le vital,
    Les besoins réels des envies satellitales
    Menaçant constamment de me parasiter.
    Les doutes criblent mon cœur de porosités,
    Où s'infiltre désormais la morosité.
    J'ai fini la journée équipé de ma plume
    Tentant de mettre des mots sur mes maux, sans plus,
    J'y ai trouvé le soulagement en bonus,
    Pour mon cœur, d'un poids équivalant une enclume.
    J'ai enchaîné mes démons par des vers, des rimes,
    De quoi, pour un temps, m'extirper de la déprime.


  25. konvicted
    Procrastinateur
    Pil’ de listes de choses urgentes à faire
    Recouverte par une couche de poussière,
    Odeur de renfermé car fenêtre encombrée,
    Chambre en chantier, pourtant pas encor’ délabrée ;
    Rentre enchanté, sors, si tu le peux, indigné.
    A force de remettre à demain ou jamais,
    Sans cess’, ce qui aurait dû être fait hier,
    Tant pis si pour pollution, j’ finis assigné,
    Il s’accumule, je n’en suis pourtant pas fier,
    Nids à microbes et autres poubelles pleines ;
    A priori rien que je ne pourrais sans peine
    Traiter par de l’huile de coude* ou de citron,
    En m’aidant peut-être de soude ou d’un litron.
    Ubuesque ! je n’ai pas cette obstination,
    Rien ne peut ajourner ma procrastination.
    *de coude, bande de dégueulasses !
    Avant qu’on appelle les services sanitaires, je précise que ce poème est une fiction. Je n’utiliserais jamais de soude pour faire le ménage.
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