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Tout ce qui a été posté par Fraction
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La Suède a t’elle sacrifié la santé de son peuple sur l’autel de l’économie ?
Fraction a répondu à un(e) sujet de DroitDeRéponse dans International
Bonjour, La santé publique est un enjeu vital, c'est même un pléonasme. Mais, au-delà d'un certain seuil de prohibition, l'économie aussi est un enjeu vital. Quand un tissu économique est nécrosé, c'est déjà trop tard : destruction et régression des destins, effet domino de la morbidité. C'est donc une courbe en cloche que nous cherchons : le ratio "sécurité / liberté" optimal pour un vitalisme maximal. L'objectif premier du gouvernement étant focalisé sur le pic de réanimations, c'est l'intendance qui doit suivre, donc le ratio "sécurité / liberté", en répondant de cette limite de saturation. Il semblerait que la France ait fait de meilleurs choix que la Suède et que, cette fois-ci, le ciblage coercitif était plus intelligent, mesuré, et rentable que le premier, malgré quelques corrections à venir. L'idée de fermer des petits commerces est discutable, dans la mesure où la science a prouvé que leur risque de contagiosité n'était pas parmi les plus élevés des commerçants, et que les PME sont de grands employeurs en terme de volume global et en terme de budget "RH". Cordialement, Fraction -
Bonjour, Les théories complotistes ne dépendent pas de la réalité politique. Elles dépendent de l'esprit humain. L'esprit humain a tendance à chercher des transcendantaux, des dominants, sympathiques ou antipathiques, endogènes ou exogènes. Selon qu'il se perçoit comme appartenant à la société ou en étant exclu, avoir été reconnu ou pas. La peur est d'origine reptilienne, et même batracienne. Autant dire que même une cure de câlinothérapie ne suffira pas à la gommer. L'archétype de la peur, c'est le fantasme d'un estomac environnemental. C'est cet estomac qui justifie griffes, crocs, et intelligence prédatrice. Personnellement, je suis dans l'excès inverse : les politiciens pêchent plus souvent par excès de naïveté que par excès de calcul machiavélique. Et même le machiavélisme est une naïveté, qui croit improprement que la nature humaine est manipulable ou aliénable. Le discours de vérité des responsables gagnerait en confiance ce qu'il perdrait par son cynisme clivant. Le meilleur des sophismes c'est la vérité, et la meilleure des communications c'est la sincérité. Cordialement, Fraction.
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La France a su tirer son épingle du jeu en obtenant ce siège permanent. Mais où sont les militaires onusiens ? Si l'ONU consiste à mandater l'OTAN et la Russie, alors ce n'est qu'une administration facultative. In fine, à défaut de fortifier la justice, on justifie la force. Et on en revient au même.
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Les droits de l'homme sont universels, mais surtout en France. L'incorrigible universalisme français a été présomptueux, en pensant naïvement à la transposition des droits de l'homme dans le monde entier. Mais on a la culture de sa nature, comme on a l'histoire de sa géographie. En trois siècles, la France a reçu quelques leçons d'humilité, face à l'émergence des autres puissances. Cet ego surdimensionné que vous dénoncez n'est en réalité qu'un pêché mignon d'une France qui ne doit sa puissance politique qu'à son siège à l'ONU, fleur des américains. Mais l'empire qui reste à bâtir est un empire intérieur. Pourquoi s'obstiner à écrire l'histoire des autres quand on n'est pas capable d'écrire la sienne propre ? Celui qui n'est n'est pas capable d'écrire l'histoire subira l'histoire.
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La devise de la France "liberté, égalité, fraternité" est une extrapolation idéaliste sans contrainte. Un peu comme l'art est un jeu sans contrainte. Mais l'épreuve de réalité nous oppose sa négation, sa contradiction : liberté pour sécurité, égalité pour adaptation, fraternité pour proximité.
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Bonjour, Les temps sont plutôt à l'anxiété et à la remise en question. Si je devais offrir une définition, toujours trop simpliste, de la France, je dirais que c'est un pays normatif jusqu'à l'excès, avec une propension moraliste parfois inquiétante. Son exécutif (donc sa décision) manque de budget d'intervention, d'investissement, pour trop de frais de fonctionnement. La générosité de la France devient un vice par sa gratuité. La gratuité n'est qu'entropie : désordre, et ramollissement des énergies. Le contrat gagnant-gagnant est toujours préférable à la gratuité. J'ai eu le même problème avec ma maternelle : elle manquait d'exigence. Or, paradoxalement, l'exigence parentale digne stimule le respect des enfants. L'absence de discrimination universaliste devient toxique dans la mesure où c'est une démission du choix. Choisir c'est renoncer, donc choisir c'est discriminer. Il n'y a pas de principe républicain, pas de principe cohérent, sans principe d'exclusion. Apprendre à dire "non" anoblit la capacité de dire "oui". Et encore une fois, celui qui sait dire non se fait mieux respecter. La France est la seule personne transcendantale imposée (par le contrat social). Les autres formes de transcendance sont subordonnées à la France. L'ego de la France est minimaliste, car sa déontologie a petit à petit phagocyté ses intérêts privés. C'est parfois regrettable. Un ego justifié offre de la noblesse à l'esthétique morale. Cordialement, Fraction
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Bonjour, A ma connaissance, la franc-maçonnerie est une communauté spirituelle issue du compagnonnage. C’est un réseau hiérarchisé de notables et d’éveillés qui font vœu d’œuvrer pour la vie de la cité. La légende voudrait les faire remonter aux premiers bâtisseurs, mais ce n’est pas crédible a priori. C’est un peu le contraire d’une secte, dans la mesure où sa devise fondatrice c’est la liberté de conscience. Le folklore n’est qu’un conditionnement fécond et suggestif pour l’esprit, il n’est pas nécessairement d’essence sectaire. Beaucoup de fantasmes ont germé les concernant, mais il ne sont pas les seuls. Le culte du secret est propice à l’émergence de fantasmes, comme lorsqu’on se retrouve dans le noir. Et il existe des fantasmes collectifs, comme les théories complotistes. Le fait d’objectiver un transcendantal égoïste dans son esprit est analogue au développement d’une tumeur voyoucrate. Cette tumeur peut entrer en rétroaction avec l’environnement, mais ça ne reste que des interprétations, c’est acausal. Comprendre qu’il s’agit d’une mécanique schizophrénique est un premier pas vers l’autocritique et l’assainissement. La peur prend racine dans le fantasme d’un estomac environnemental qui justifierait la pousse de griffes et de dents. Cordialement, Fraction
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Bonsoir, La violence rend con. Elle rend con son auteur qui la banalise et y devient indifférent. Elle rend con sa victime qui devient hystérique et irrationnelle. Le traumatisme altère l'objectivité. Puis, face à sa propre impotence, on finit par se tromper de combat, en interdisant les barbes trop longues et les chevilles couvertes. Ca serait pathétique si ça n'était pas tragique. Qu'il est difficile de se dire qu'il n'y a pas de leçons à tirer de son épreuve, ou si peu. Plus on est tourmenté, plus on cherche un "pourquoi" proportionnel à sa douleur. Malheureusement, ce "pourquoi" est bien souvent décevant : Moi qui ai psychanalysé Adolph Hitler, j'ai cherché la bête immonde, l'apocryphe de Satan, mais je n'ai trouvé qu'un neuneu qui préfère les blondes. L'âge mental du Diable usurpe l'âge mental des incarnations, des véhicules qu'il corrompt. Cordialement, Fraction
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Bonsoir, Monsieur Macron a été explicite sur les nécessités du couvre-feu. Il a manifesté sa volonté de transiger avec les impératifs dérogatoires de chacun. Il a démontré que sa privation de liberté était le fait d'une responsabilisation plutôt que d'une infantilisation. Il paraît évident que la Covid circule davantage en zone urbanisée qu'en zone rurale. Les compteurs ne sont pas encore alarmants, mais bien malin celui qui pourra prédire l'évolution d'une 2ème vague. Une fois la crise terminée, l'opposition accusera le Président, tantôt de laxisme, tantôt de rigorisme, mais l'art de la décision consiste justement à établir un équilibre entre les deux. Cordialement, Fraction
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Croyez vous a la fin prochaine de la civilisation ?
Fraction a répondu à un sujet dans International
Il manque une dimension qualitative à votre rêve de peuplement. 10 milliards de bonobos ne feront jamais une civilisation. A quand remonte votre dernière intervention qui n'aurait jamais pu être exprimée par cette femelle gorille ? -
Croyez vous a la fin prochaine de la civilisation ?
Fraction a répondu à un sujet dans International
Bonsoir, Il existe une femelle gorille douée de 200 mots de vocabulaire. C'est à l'aide de 200 images, icones, qu'elle communique avec sa maîtresse. Le problème, c'est qu'elle est incapable de transmettre ce savoir à une éventuelle descendance. Si elle en était capable, l'espèce gorille entrerait dans ce que j'appelle une ignition culturelle. L'ignition, en physique, c'est lorsque la combustion génère davantage de chaleur qu'elle n'en consomme. On pourrait aussi appeler cela une rentabilité. Là où je veux en venir, c'est que cette ignition culturelle est l'amorce de la civilisation. Ce n'est donc pas tant en termes marchands que se pose le problème, mais plutôt en terme de compétences et de déontologie. Je ne crois pas à l'effondrement de la civilisation, dans la mesure où la culture et l'économie ne sont pas homogènes mais stratifiées. C'est-à-dire que le marché de l'automobile s'effondre théoriquement avant l'agro-alimentaire, parce qu'il existera toujours un marché, même précaire. Ce qui est à redouter, c'est la cherté de l'énergie et la raréfaction des ressources qui vont probablement nous faire transiter dans un niveau d'énergie moindre. Politiquement parlant, je pense que les conséquences iront en faveur d'une rationalisation et d'une planification davantage dirigiste que libérale. Reste à déterminer le projet de ce dirigisme, sera-t-il plutôt démocratique ou plutôt institutionnaliste ? Cordialement, Fraction -
Bonjour, Concernant le libre arbitre, 99% des gens font la même erreur : Ils opposent le libre arbitre au déterminisme. Alors que le libre arbitre s'oppose à l'aliénation, et que le déterminisme s'oppose à l'aléatoire. Sémantiquement, le libre arbitre c'est seulement la souveraineté de la décision. Et peu importe si elle est intrinsèquement déterministe. Mais, malgré tout, on s'est quand même fait avoir. En ce sens que le libre arbitre n'est pas une production du moi, mais seulement son évidence. Si bien que le verbe humain est poreux à une certaine osmose environnementale. Nos différents compléments d'objet sont susceptibles de véhiculer leurs verbes en transitant par le nôtre. Notre manque à être, notre immaturité, notre doute de nous-mêmes, sont donc prompts à héberger des intrus, pour le meilleur et le pire. Il y a plus pervers encore. C'est l'autosuggestion. Si vous pensez descendre du singe, alors il est à parier que vous allez surjouer ce singe. Si vous pensez descendre de la civilisation, alors vous deviendrez médiocrate. Si vous pensez descendre de l'absolu, alors vous pouvez devenir génial. L'ontogénèse juive, par exemple est autosuggérée : ce n'est ni une race ni une culture. L'auto-référence est dangereuse, mais elle permet de devenir un seigneur de la schizophrénie, et de fabriquer des étoiles par la seule puissance du regard. Cordialement, Fraction
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Bonjour, Là, on touche à un sujet proprement idéologique. La France a-t-elle besoin de lois ou d'investissements, de législatif gratte-papier ou d'exécutif décisionnel ? Voter des lois et signer des chèques est le degré zéro de l'administration, aucun relief, aucun principe de réalité. On a tellement de lois que plus personne ne les connait, et qu'on n'a pas le budget pour les appliquer. Ce n'est pas avec de nouvelles lois qu'on relèvera les défis qui nous attendent. Qu'une 6ème République institue la proportionnelle intégrale ne me dérangerait pas en ce qui concerne le sociétal par exemple. Mais cela va corseter la majorité. Il faudrait une contrepartie, un passe-droit régalien auquel j'inclus la politique énergétique. Cordialement, Fraction
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J'ai vu des hommes se définir par opposition à leur père, pour finalement reproduire les mêmes erreurs pour des raisons opposées. Se définir par rapport aux autres dénote un certain manque à être, même si la société est un système de références indéniable et autoritaire. Je suis un ouvrier, et je constate que mes collègues ne parviennent pas à s'affranchir culturellement. Peut-être n'en ressentent-ils pas le besoin ni l'envie. Peut-être que "les gens d'en haut", c'est-à-dire la bourgeoisie, les ont suffisamment infantilisés pour qu'ils finissent par s'y complaire et par aimer ça. Mais le rôle de la bourgeoisie n'est pas de nous exploiter ni de nous infantiliser, mais au contraire de nous affranchir et de nous éveiller. Sinon, quelle différence avec le féodalisme ? J'ai vu une anti-culture prendre naissance en banlieue. Ceux-là semblent se définir par opposition : ils sont fiers de faire des fautes d'accord et de conjugaison. Pour que cette tumeur ne se transforme pas en métastase, il faudra discriminer et exclure, mais aussi reconnaître et inclure.
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J'ai une position assez particulière, voire marginale, sur le débat parlementaire. Elle est relative au format d'expression oral. Le format oral est certes pédagogique, il véhicule une tonalité nécessaire à la cognition, mais cette cognition prend alors le chemin de l'irrationalité et du jugement proprement esthétique. Alors que le format écrit est plus propice à la rationalité et à l'argumentation volumineuse et complexe. Le format oral sélectionne les vainqueurs d'un débat par un prisme restrictif et partial. Les hypotendus, les "2 de tension", ont aussi des choses pertinentes à dire. Vous dites que les préférences gustatives et esthétiques sont inconsciemment conditionnées par l'origine sociale. Les scientifiques avertis savent depuis longtemps que les comportement individuels libres n'excluent pas les comportements d'ensemble coordonnés. Lors d'un cyclone, chaque molécule d'air évolue individuellement, et pourtant l'ensemble des molécules semble coordonné par une main invisible, un comportement dimensionnel. Mais il ne s'agit là que d'émergence proprement mécaniste. L'homme n'est pas strictement mécaniste dans la mesure où il ne répond pas strictement de sa chose, mais aussi à des objectifs et des desseins. Mais en raisonnant non pas par la causalité mais par une nécessité rétro-causale, le comportement d'ensemble ne s'atténue pas, il est au contraire poussé à son paroxysme. Chacun aspire à une identité, à un style : à un spectre esthétique voire moral.
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Bonsoir, Vous venez de faire un sans faute. Ce sont les personnes qui sont cohérentes et non les doctrines ou les écoles. La raison en est que le jugement humain est récursif, c'est-à-dire naturellement auto-critique et auto-justificateur. Alors que la doctrine est le résultat tantôt d'un consensus mou, tantôt d'un calcul analogique hasardeux. Il est étonnant que lorsqu'un membre de l'opposition parle du gouvernement, il ne soit d'accord sur rien. Comment est-ce possible ? La réponse c'est l'engagement. L'engagement politique implique une discipline collective du parti. Le résultat c'est que nous n'avons plus affaire à une politique adaptative mais à une politique vectorielle, c'est-à-dire à un positionnement systématique. La 5ème République avait pour objectif d'affaiblir les manigances des partis et de libérer les mains de l'exécutif. Mais pour offrir un contre-pouvoir cohérent, il faut que chaque présomption exécutive soit compensée par une prise de risque, comme pour un "coût" démocratique. Le contraire du corporatisme, ce n'est pas la division, mais la souveraineté de la conscience. Si quelqu'un pense que les espadrilles sont de droites et que les tongs sont de gauche, cela signifie que sa matrice mentale est biaisée par un endoctrinement synthétique obsessionnel, un peu comme chez certains freudiens. Moi-même, le symbole du Yin et du Yang a opéré en moi une inception obsédante dont j'ai mis du temps à m'affranchir. "Le roi est mort, vive le roi", j'ai substitué ma matrice mentale "gauche-droite" par un dimensionnement notionnel plus informel et moins aliénant. Cordialement, Fraction
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L'hybridation public-privé offre une combinaison d'intérêts politiques et de nécessité accélératrice. En temps de crise mondiale, on est heureux d'avoir de nombreux fonctionnaires et un système de revenus sociaux, qui décélèrent la chute. Et en temps de reprise, on est heureux d'un système capitaliste qui parvient à capter l'accélération environnante par le commerce extérieur. Sur le plan des caisses publiques, c'est idem. Quand un français contracte un cancer, il est pris en charge à 100%. Mais lorsqu'il est seulement enrhumé, est-il pertinent de le prendre en charge, à moins qu'il soit particulièrement défavorisé ? L'universalité des droits est, en effet, parfois contre-productive tant elle empêche la focalisation vers les intérêts prolétaires pour mieux libérer le budget commun. Les partenariats public-privé (PPP) ont permis la réalisation de nombreux ouvrages, comme certains stades de football. Le seul vice systémique, c'est que les caïds du BTP savent négocier, alors que les pucelles de l'exécutif manquent souvent de charisme et d'initiation.
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Le calendrier d'une banque a 20 ans de visibilité. Seul l'Etat peut voir plus loin, parce qu'il est inertiel, infiniment solvable, et éternel. Monsieur Hollande, par exemple, a mis le paquet sur la petite enfance, sachant que ça compromettrait son bilan. Le courage, ce n'est pas l'impopularité, le courage c'est l'abnégation, c'est ne pas penser à 2022. Le quinquennat a restreint l'intervalle temporel du courage politique : à deux ans des élections, on cherche déjà à séduire alors qu'on est à mi-mandat. La mondialisation crée une synergie heureuse, elle accélère le taux de croissance global. Mais elle subordonne les nations : ça fait 20 ans que les nations n'écrivent plus l'histoire mais qu'elles la subissent.
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L'euphorie collective a commencé à décliner dès les chocs pétroliers des années 70. Aujourd'hui, les temps sont anxiogènes, et nous devons être raccord avec notre temps, faute d'être taxés de naïveté. Les empires commerciaux à la papa ont saturé les marchés, et la cherté de l'énergie combinée à la rareté des matières premières va nous contraindre à une rationalisation d'inspiration malthusienne. Comme le dit monsieur Jancovici, nous allons devoir résoudre davantage de problèmes avec moins de moyens. La surpopulation est la matrice de toutes les crises, même lorsqu'elle n'est pas perceptible.
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Le système des retraites et la sécurité sociale ont une composante identitaire profonde qui coïncide avec une volonté nationale de justice et même souvent d'équité. Mais les réformes à venir ne consisteront pas à détruire le modèle. Elles consisteront plutôt à l'hybrider, à le flexibiliser, ou encore à l'uniformiser. Privatiser la bobologie, en déremboursant le rhume, étalonner les carrières par une retraite par point, sont autant de mesures certes discutables, mais qui vont dans le sens d'une adaptation nécessaire du modèle Gaullien plutôt que de sa destruction. L'hybridation public-privé est comparable à la symbiose végétal-champignon du lichen : le lichen résiste à toutes les conditions, et on en retrouve même dans les sommets montagneux.
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Bonjour, La médiocrité des élites est souvent induite par la médiocrité des électeurs. On a les dirigeants qu’on mérite, ou tout au moins ceux qu’on vaut, en fonction d'une offre politique qui émerge du peuple. Je ne crois pas que les élites soient particulièrement corrompues. C’est l’occasion qui fait le larron. Quand un maire touche 2000 euros par mois et qu’ils octroient des droits d’exploitation à 2 000 000 par appel d’offre secret, on peut comprendre la tentation des dessous de table. Cela dit sans rien cautionner. Il n’y a pas de principe républicain sans principe d’exclusion, sinon c’est une incohérence. L’Etat est un monstre biologique, qui partage même une embryogenèse commune avec la mafia. L’Etat détruit 5 000 destins par jour, pour en créer 10 000. Le principe d’exclusion doit alors être strictement nécessaire. Le déterminisme social est souvent imputé aux pouvoirs publics. Mais l’Etat n’est pas garant du déterminisme, de la causalité. Il n’a pas à rendre compte de l’injustice fondamentale de la naissance. La France n’est pas une pyramide à l’image de l’exécutif, et la nation française n’équivaut pas à la condition française. La France est un système chaotique au sens noble du terme. L’administration fait vœu de créer un ordre sous-jacent dans ce chaos, avec plus ou moins d’autorité et plus ou moins de justice. Cordialement, Fraction
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Bonjour, En prenant un peu de recul, notamment par l'exemple de l'Europe de l'est, il devient évident que l'Occident est clivé par un antagonisme "Ordre-Droit". Les états de droit de l'ouest se sont corrélés à l'abondance productive par le biais du "client-roi" d'origine américaine, alors que les pays de l'est ont plutôt développé un sens politique autoritaire qui a mis entre parenthèses le progressisme avaliste. Le secret des américains, ce n'est pas la compétence mais l'appétence. Lorsqu'un américain a fini de manger, il a encore faim. Ils ne sont pas plus intelligents que nous, mais ils ont la fureur de vivre et de vaincre. L'ordre et le droit obéissent à une équation étrange : _ L'ordre précède le droit par chronologie : par d'état de droit sans paix civile. _ Mais le droit précède l'ordre par ontologie : pas d’enquête policière sans aval judiciaire. Je crois viscéralement en l'adaptabilité des états de droit. Nous sommes allé trop loin dans les libertés individuelles, sans aucune contrepartie déontologique. Comme si la France était un grand distributeur, et non une entité transcendantale. Mais le retour à la transcendance ne se fera pas sans séduction : depuis que le catholicisme a été privatisé, l'église doit séduire ou mourir. J'ai peur qu'il en soit de même pour le sentiment d'appartenance national : Où se situe le point de rupture qui fait de la France un adversaire pour certains rebelles ? Où se situe le point de rupture qui fait de la République une putain pour certains opportunistes ? Cordialement, Fraction.
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Bonjour, Je doute qu’on puisse formaliser et légiférer, même dans l’absolu, l’ensemble des codes de la société. D’autant qu’ils ont une dimension esthétique et interprétative proéminente. En outre, les transgressions sociales mineures se gèrent dans l’immédiat, en mode exécutif, et non dans un temps judiciaire neutralisant, insipide. Ne pas représenter le Président sur une guillotine devrait aller de soi, mais il est difficile de l’inscrire dans la loi. C’est à la communication voire à l’ordre public de gérer. Le problème du traumatisme, c’est qu’il altère l’objectivité. On croirait presque que réglementer la liberté d’expression satyrique serait donner raison aux bourreaux de Charlie Hebdo. Alors qu’il n’en est rien. La révolution médiatique et informatique génère de très bonnes choses, mais elle met également en évidence le chaos sous tension et non-administré des réseaux. Aux vœux de monsieur Macron à la presse, j’ai senti encore une fois la volonté d’administrer ce chaos et de verticaliser l’information. Les modérateurs, par exemple, pourraient jouer un rôle exécutif, même si c’est du bricolage institutionnel. Interdire les messages à caractère haineux laisse une marge interprétative qui génère de l’arbitrage, d’où la nécessité d’une compétence. Cordialement, Fraction
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Dans l'absolu, on ne répond pas à un argument balistique par un autre argument balistique. Sinon c'est l'escalade. Respectons la force afin qu'elle nous respecte. A l'argument balistique, on répond par l'argument de circonscription : "rendez-vous, vous êtes cernés." Vous êtes cernés par les démocraties, par les opinions populaires, par l'ordre mondial. Charlie Hebdo n'a aucune leçon à tirer de sa dure épreuve. Parce que cette épreuve était inepte : ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment. L'ineptie du drame humain est souvent pire que sa douleur.
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Bonsoir, Vivre des aides de l'état en cas de maternité est déjà reconnu comme un labeur par le système des retraites, mais pas par les autres caisses publiques. Reste à savoir si la CAF est incitative, c'est-à-dire est-ce qu'elle encourage vraiment les français à faire des enfants, ou est-ce qu'elle n'est qu'une aubaine, une incitation à la facilité ? Mais la question que je me pose est davantage systémique : Pour 1 euro d'aides sociales, combien d'inflation ? Si la réponse est 1, cela signifie que les aides sociales finissent dans la poche des possédants, et qu'elles ne servent à rien d'autre qu'à ruiner l'état. Sur 1 euro d'APL, on sait déjà que 70 centimes finissent dans la poche du bailleur par l'augmentation des loyers. Deux solutions : surenchérir à perte comme dans une fuite en avant ruineuse, ou réglementer les baux, ce qui serait prohibitif pour l'offre. Cordialement, Fraction.