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La religion des Bons Hommes – (suite) expension en Europe et dans le Midi D’après Albéric des Trois Fontaines, le Manichéen Fortunatus, après s’être enfuit d’Hippone vers 392, se réfugia en Gaule et y trouva d’autres adeptes de Mani, notamment en Champagne En 563, le concile de Braga, en Espagne, rédige plusieurs canons contre le manichéisme Vers l’an 800, un anathème rédigé en latin montre que les Manichéens sont toujours persécutés en Occident En 1060, le pape Nicolas II prescrit au clergé de Sisteron de ne pas accorder les sacrements aux nombreux Africains qui se présentent, sous prétexte qu’il se trouve des manichéens parmi eux Il est très probable que le manichéisme se soit maintenu en Europe occidentale, et principalement en France, au sein de petites communautés Lorsque les missionnaires bogomiles parviennent dans nos régions, elle existent encore, leurs idées fusionnent et donnent naissance au catharisme ****************************** La doctrine bogomile est alors répandue dans toute la péninsule balkanique, où elle avait été apportée par des missionnaires Pauliciens venus de Rome, et plus antérieurement d’Arménie Ancien cimetière bogomile (Serbie) Les Bogomiles tirent leur nom d’un certain Bogomil, en slave Ami de Dieu, personnage légendaire Pour les Bogomiles, le monde est l’œuvre du Mal, ils rejettent l’ancien Testament, n’acceptent aucun sacrement, détestent la croix, et enseignent que les églises sont des repaires de démons Ils pratiquent un ascétisme extrêmement rigoureux, s’abstiennent de tout rapport avec l’autre sexe, ne boivent pas de vin, ne mangent pas de viande, et mènent une vue faire de renoncements et de privations Cependant, il y a un courant dit "mitigé" dont le mythe fondateur est un peu différent de celui des vrais manichéens Pour les mitigés, il aurait eu un monde spirituel sur lequel régnait Dieu La Trinité existait en Lui, mais Jésus et le Saint-Esprit n’étaient que des modes du Père Satan était aussi le fils de Dieu, et même son fils aîné, mais il s’était rebellé par orgueil, avait été chassé du ciel avec ceux des anges qui avaient pris part à la rébellion, et ensemble avaient créé la terre et un second ciel, qui est celui que nous voyons Bref, on retrouve là une genèse assez proche de celle hébraïque, mais avec des différences dogmatiques sur lesquelles l’église catholique ne pouvait pas transiger ************************** Les hérésies dualistes en Europe A l’orée de l’An Mille, en 1017, on découvre avec horreur des manichéens (que désormais j’appellerai Cathares) à Orléans, au sein des chanoines de Sainte Croix ! un concile tenu en présence de Robert le Pieux les condamne à être brûlés vifs, d’autres sont brûlés à Toulouse en 1022 En 1030, on massacre impitoyablement toute une communauté de Cathares à Asti En 1045, on en brûle à Chalon, et en 1052, l’empereur Henri le Noir en fait pendre à Goslar Au cours du XIIème siècle, le catharisme fait tache d’huile, malgré les répressions, et on signale des exécutions à Soissons, dans les Flandres, en Suisse, à Liège, à Reims, à Vézelay, en Artois, en 1145 on en brûle à Cologne, et plus tard à Bonn... L’Italie du nord, et particulièrement Milan est devenue un centre de l’hérésie, en 1125 les hérétiques ont même pris le pouvoir à Orvieto En 1173, ils provoquent une révolution à Concorezzo, à Rimini ils empêchent les sanctions prévues par le concile de Vérone et en 1205, ils sont élus triomphalement aux élections municipales Innocent III Il faudra toute l’obstination et toute la détermination d’Innocent III pour non pas supprimer le catharisme, c’eût été impossible, mais seulement le freiner C’est dans le Midi de la France, des Alpes à l’Atlantique, que le catharisme enregistre ses succès les plus impressionnants A la fin du XIIème et au début du XIIIème siècle, le catharisme s’étend partout, rien n’indique le moindre ralentissement, et considérant que l’Espagne commence à être contaminée et que l’hérésie a souvent les armes avec elle, il n’est pas impossible à ce moment de l’Histoire que le catharisme en vienne à supplanter définitivement le catholicisme le mythe cathare On en trouve les fondamentaux dans le Manuscrit de Florence, composé du Rituel Cathare et du Livre des Deux Principes, écrit par Jean de Lugio au XIIIe siècle Manuscrit de Florence, J. de Lugio (XIIIe s.) C’est toujours le problème du Mal qui en est la base Les Cathares n’attribuent aucune existence réelle au monde sensible, qui n’est qu’illusion diabolique C’est une négation, un néant créé sans Dieu, et pour eux, il n’y a de création que de Dieu et seul l’esprit exprime la réalité Pour eux, Jésus n’est qu’un de ces êtres hypostatiques créés par Dieu et son incarnation n’est qu’apparence Le passage, la vie sur terre, est une épreuve Le seul monde réel et désirable est le monde céleste Même mépris de la croix, de l’Ancien Testament, des églises, du culte, des sacrements (le mariage civil est cependant permis aux simples croyants) Même recommandation d’ascétisme poussé à l’extrême, réservé à ceux que les Manichéens appelaient Elus et qu’on nomme maintenant les Parfaits Et le qualificatif n’est pas excessif pour des hommes – et des femmes – qui montrent une effrayante sincérité envers leur doctrine Ils sont d’absolus végétariens, ne consomment ni viande, ni œufs, ni laitages ni quoique ce fut d’origine animale, excepté le poisson et les légumes cuits à l'huile Les rapports sexuels sont formellement interdits, Parfaits et Parfaites ne partagent même pas les mêmes maisons Ils n’ont pas de lieu de culte, mais des maisons où ils travaillent (c’est une obligation) se réunissent pour prier, discuter, partager les repas les rites cathares Les Cathares ont une vision si pessimiste du monde qu’on n’hésite pas à leur attribuer la pratique de suicide Erreur sans doute née de deux faits : leur courage devant la mort et l’endura Leur courage ne fait aucun doute, ils préfèrent se jeter eux-mêmes dans les flammes plutôt que prêter serment (il leur est interdit de jurer) manger de la viande ou tuer (les Cathares pendus à Goslar avaient refusé de tuer un poulet) Bien d’autres exemples peuvent faire penser à des suicides, tel le spectacle d’hérétiques allant au supplice en chantant, à Minerve ou Montségur Mais c’est une mauvaise réputation que leur font les Catholiques, qui considèrent comme un de leurs monopoles la palme du martyr Quant à l’endura...s’il est exact que certains se laissèrent mourir de faim, il n’y en a que quelques traces tardives, les seuls cas indubitables sont relevés dans la haute vallée d’Ariège Seuls quelques rites marquent leur vie : l’apparellamentum, le consolamentum et occasionnellement la convinenza Le consolamentum est donné au croyant qui veut entrer dans le monde des Parfaits Il est précédé d’une longue initiation, mais la cérémonie elle-même est assez simple, et publique On demande au candidat s’il veut se donner à Dieu Dans l’affirmative, on lui fait promettre de ne plus manger ni viande, ni œufs, ni fromage, etc...sauf du poisson et des légumes cuits à l’huile Puis de promettre de ne pas tuer, ne pas jurer, ni prêter serment, ne pas mentir, ne plus se livrer à un commerce charnel, et ne pas abandonner la communauté cathare, même par crainte de la mort par le feu, l’eau, ou toute autre manière Cela fait, le candidat récite le Pater (à la façon des hérétiques) puis les Parfaits procèdent à l’imposition des mains, lui donnent l’accolade, puis chaque assistant fléchit le genou devant le nouvel élu de la communauté, qui prend alors l’habit de laine noire qui le distingue des croyants, le voilà Parfait revêtu Et c’est tout ! Mais c’est essentiel, à partir de ce moment, le retour en arrière n’est plus possible, c’est pourquoi une initiation est prévue, le candidat sait à quoi il s’engage Le consolamentum est administré au malade ou au mourant qui le demande, dans une cérémonie simplifiée Bien sûr, il arrive que le malade guérisse, mais les Parfaits ne distribuent pas le consolamentum sans avoir une raison sérieuse de le faire Et bien sûr, il arrive aussi qu’un candidat veuille être consolé, mais soit dans l’impossibilité de le faire Par exemple, des hommes d’armes participant à une bataille ou à un coup de main peuvent perdre l’usage de la parole en cas de blessure grave D’où le rite de la convinenza : une sorte de contrat passé avec les Parfaits qui assure au demandeur qu’il sera consolé même s’il ne peut pas répondre aux questions d’usage Bien entendu, il ne peut pas le faire avant de combattre, puisqu’il va tuer leurs semblables ! On pourrait considérer que la convinenza est une entorse au dogme rigide des Cathares, mais il s’agit de cas assez rares, que l’on a vu seulement lors de la défense de Montségur L’apparellamentum est une confession publique, un rite rappelant presque exactement ce qui était pratiqué par les manichéens En principe, ce sont surtout les Parfaits qui le pratiquent, mais les croyants le peuvent aussi l'implantation dans la population Ils vont donc ainsi, parcourant les chemins poudreux, infatigables marcheurs, par deux ou plus, la solitude leur étant interdite dès qu’ils sortent de leurs maisons Habillés d’un long vêtement de laine noire à capuche, serré à la taille par une corde Quand la répression se fera intense, ils abandonneront parfois la robe de laine et ne porteront que la corde sous des vêtements banals Ils s’arrêtent pour prêcher dans les maisons, les châteaux, dans les bois, n’importe où... Les Parfaites s’occupent des maisons, tissent, et instruisent les jeunes filles et les enfants Dans le Midi cathare, elles sont aussi nombreuses que les hommes, certaines Parfaites ont été l’objet d’une grande considération La hiérarchie est simple : à la tête de chaque communauté : un diacre Pour plusieurs communautés rassemblées sur une région : un évêque Pour l’aider dans sa tâche, l’évêque est assisté d’un « fils majeur » et d’un « fils mineur » Lorsqu’il décède, c’est son « fils majeur » qui le remplace Ainsi vont les Bons Hommes par nos chemins, Bons Hommes est le nom plein de tendresse que le Midi leur a donné, un hommage à leur charité Ils ne possèdent rien en propre, ils ont distribué tous leurs biens le jour ils ont reçu le consolamentum Ils vivent de charité, mais la charité est large et ils demandent peu En 1234, le bruit court que les Parfaits de Montségur, là-haut, dans leur citadelle du ciel, n’ont plus rien à manger En quelques jours, 120 muids de blé (le muid occitan vaut plus de 2 m/cubes) sont collectés dans le Lauragais, et pourtant, c’était une mauvaise année et la récolte était maigre Et que dire du dévouement et du respect des chevaliers à leur égard ! Montségur Pourquoi cette alliance entre chevaliers et riches seigneurs, et ces pauvres hères qui ne vivent que pour parler d’un ciel auquel ils croient dur comme fer ? Parce que l’Occitanie présente une configuration très particulière Politiquement, elle est dominée par la Maison des Comtes de Toulouse, dont les domaines vont de la Guyenne à la Savoie, du Quercy aux Pyrénées Toulouse est la troisième ville après Venise et Rome ! C’est un état riche et puissant, l’un des plus considérables de l’Europe occidentale à cette époque, comprenant le Haut Languedoc, l’Armagnac, l’Agenais, le Quercy, le Rouergue, le Gévaudan, le Comtat Venaissin, le Vivarais et la Provence Bien sûr, le vasselage y est établit comme partout ailleurs, mais plus librement Certains historiens ont prétendu que le catharisme et la protection dont il a bénéficié étaient une réaction contre la dépravation générale de l’église catholique : c’est un peu vrai, mais c’est loin d’être la raison principale Héritières des vieilles civilisations grecques et romaines, les cités du Midi en ont gardé un goût prononcé pour l’indépendance et la liberté Les capitouls, élus par les habitants, gouvernent démocratiquement et il n’est pas rare qu’ils imposent leurs volontés aux seigneurs l'Occitanie est tolérante par tradition Elle vient de donner naissance à une poésie délicieuse, à l’amour courtois, et à paratge : c’est un mot qui signifie honneur, droiture, égalité, négation du droit du plus fort, respect de la personne pour soi et pour les autres, paratge s’applique dans tous les domaines, politique, religieux, sentimental, un message qu’elle veut universel Il faudra plus de quarante ans d’une guerre sans merci, et autant d’une Inquisition digne des barbares pour faire taire la voix des chevaliers-troubadours occitans et celle des Parfaits
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D'après les religions dogmatiques que sont notamment le judaïsme, le christianisme, et l'Islam, leurs textes sacrés sont la parole de Dieu, qui est censé être parfait. Ces textes sont donc supposés vrais par les croyants. Pourtant, ces derniers effectuent un tri, il considèrent certaines choses comme des métaphores, d'autres comme vraiment vrai, et rejettent d'autres parties en admettant implicitement qu'elles sont immorales. Certains croyants très ouvert d'esprit considèrent même que tous les textes sacrés sont des métaphores. Ce n'est pas logique. Si on dit que quelque chose est vrai, cela ne veut pas dire le contraire ou que on peut l'interpréter comme on veut. Qu'en pensez-vous ? Êtes-vous aussi étonnés par cela ? Est-ce une forme de fétichisme de textes religieux, à savoir que les croyants les vénèrent comme un objet, mais en fait ne prennent pas en compte leur contenu ? Ou bien est-ce une façon d'appartenir à un groupe, le même croyant pouvant tout à fait se trouver dans une autre religion avec d'autres textes, mais qu'il fait comme tout le monde ou plutôt qu'il pense comme tout le monde ?
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Avertissement préalable: je m'excuse doublement de ce qui va suivre, d'une part pour la lourdeur du topic, entre autre à cause des nombreux liens ( à lire préférentiellement au-delà de la citation ), mais également par anticipation pour ce que cela pourrait provoquer dans l'esprit de certains forumeurs, encore insensibles à l'étendu du profond malaise, pour ne pas dire à une absurdité sans nom ! Ce sujet prend naissance de par les évènements forumiques récents que l'on aura pu lire dans les différents sujets dans cette rubrique philosophie, et j'espère que celui-ci aura au moins le mérite de faire sortir de leur torpeur les âmes qui adhèrent au scientisme, et sans doute sans le savoir elles-mêmes, et ayant par leur ferveur prosélytique scientifiste amadoué la vigilance de certains esprits pourtant critiques, le but n'est absolument pas tourné vers la polémique bien entendu, mais de faire éclater au grand jour le danger, comme le non-sens de ce fléau épidémique, le tout promulgué par des acteurs dans le déni ou l'ignorance de tout l'environnement, de de toutes les contingences et autres implications plus ou moins insidieuses qui s'exercent à tous les niveaux, qu'il soit individuel, communautaire, étatique, clanique, sociétal, organisationnel, culturel, etc... Il y a bien entendu toute une gradation ( divers degrés d'adhérence ) au scientisme, comme il en existe une également dans un autre registre tel le racisme, de " modéré " à extrémiste ! Mais même en faibles quantités, une évolution exponentielle et tentaculaire devient rapidement problématique, si elle n'est pas contrecarrée/jugulée par une instance ou une autre indépendante ! Qu'est-ce que le scientisme, ou le scientiste partisan du scientisme ? Une définition précise ne pourra pas être élaborée, puisque le domaine auquel elle fait appel est la science, qui est elle-même dans une position encore floue/fluctuante, mais cela ne saurait constituer une entrave sérieuse ou un handicap majeur aux éléments essentiels qu'il faut dégager à son encontre, citations: Il s'agit donc d'une confiance (le terme de foi ne s'applique pas, en principe, dans ce domaine) dans l'application des principes et méthodes de la science moderne dans tous les domaines. On peut résumer le cœur de cette croyance en : « La science décrit (vraiment) le monde tel qu'il est2. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Scientisme Attitude consistant à considérer que toute connaissance ne peut être atteinte que par les sciences, particulièrement les sciences physico-chimiques, et qui attend d'elles la solution des problèmes humains. http://www.cnrtl.fr/definition/scientisme Pour les scientistes, la science est la seule connaissance véritable permettant de décrire complètement la réalité et d'accéder à la nature intime des choses http://www.toupie.org/Dictionnaire/Scientisme.htm Scientism is a belief in the universal applicability of the scientific method and approach, and the view that empirical science constitutes the most authoritative worldview or the most valuable part of human learning—to the exclusion of other viewpoints. Accordingly, philosopher Tom Sorell provides this definition of scientism: "Scientism is a matter of putting too high a value on natural science in comparison with other branches of learning or culture." https://en.wikipedia.org/wiki/Scientism Une tentatives de définition: Le scientisme est d’abord la croyance que la science constitue un mode de connaissance universel et que la méthode scientifique est la seule valable et permet d’appréhender tous les phénomènes du fait de son objectivité. http://www.psy-luxeuil.fr/article-qu-est-ce-que-le-scientisme-122992022.html Et quelques remontrances/critiques envers le scientisme: La philosophie devient littéralement sans objet, et son existence dangereusement compromise. Plus proche de l'opinion que du savoir, elle semble n'être qu'une survivance du passé, un résidu voué à disparaître, absorbé par le progrès scientifique. C'est du moins l'avis des positivistes et des scientistes, qui voient dans la philosophie cette « partie de la connaissance humaine qui n'a pas encore réussi à revêtir les caractères et à prendre […] http://www.universalis.fr/encyclopedie/sciences-science-et-philosophie/ ( il n'y a pas d'accès après les 3 petits points pour les non-adhérents, et ma version papier est plus ancienne, elle ne traite pas le sujet pareillement ) Le positivisme est une forme de croyance dans la science qui a prévalu à partir de la diffusion des idées d’Auguste Comte. Le scientisme est une manifestation moins dogmatique, mais qui continue d’imprégner la société de façon plus diffuse, que l’on appelle aujourd’hui la technocratie, https://www.contrepoints.org/2011/12/06/59194-les-dangers-du-scientisme De surcroît, quand le scientisme se défend tout lien avec des valeurs hormis la valeur de la science et se prétend de telle sorte apporter des réponses neutres, nous allons montrer que cette prétention de neutralité n’est qu’illusion. Tout d’abord, bien que le scientisme veuille évacuer tout ce qui relève de la métaphysique, elle est en fait elle-même une métaphysique : « c’est toujours sur une croyance métaphysique que repose la croyance à la science » [5]. Cette croyance à la science n’est pas neutre, la théorie scientiste relève d’une idéologie. https://ameliepinset.wordpress.com/2009/09/20/combattre-le-scientisme-est-ce-combattre-la-science/ « Le scientisme affirme qu’en dehors de la connaissance scientifique, aucune autre forme de connaissance n’est légitime, car seule la connaissance scientifique est positive et vraie. C’est une forme de réductionnisme où seules les connaissances valides sont scientifiquement prouvées, le reste étant irrationalités, croyances ou idéologies. Se trouvent ainsi disqualifiés d’emblée les savoirs traditionnels des populations autochtones ou encore ceux des "non-scientifiques", les savoirs populaires et les savoirs paysans. » De nos jours, le scientisme peut prendre différentes formes et ne s’en tient pas nécessairement à ce credo de la supériorité de la connaissance scientifique sur les autres formes de connaissance. http://www.psy-luxeuil.fr/article-qu-est-ce-que-le-scientisme-122992022.html But the status of philosophy has fallen quite a bit in recent times. Central to scientism is the grabbing of nearly the entire territory of what were once considered questions that properly belong to philosophy. Scientism takes science to be not only better than philosophy at answering such questions, but the only means of answering them. [...] More recent advocates of scientism have taken the ironic but logical next step of denying any useful role for philosophy whatsoever, even the subservient philosophy of the positivist sort http://www.thenewatlantis.com/publications/the-folly-of-scientism c) la vérité se réduit à la seule connaissance scientifique « Qu’est-ce donc que la Vérité ? » demandait Pilate il y a deux mille ans à Jésus venant de lui déclarer qu’il est « venu dans le monde pour rendre témoignage à la Vérité ». Jésus n’a jamais répondu à la question du procurateur romain. Et pour cause : pour le Christ, la Vérité n’est pas objet de connaissance, mais Sa Personne même (rappelez-vous votre catéchisme : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »). Certes, l’affirmation divine nécessite la démarche de la foi, mais la question de Pilate demeure pertinente encore de nos jours. Qu’est-ce donc que la Vérité ? Y a-t-il une seule vérité ou plusieurs ? Est-elle absolue (transcendantale ou non) ou relative ? Est-elle objective ou subjective ? Il y a bien trop de questions non résolues, malgré des siècles de réflexions philosophiques et épistémologiques, pour circonscrire la vérité à la seule réalité scientifique. En outre, en admettant même que seule la connaissance scientifique est source de vérité (quod non), de quelle science parle-t-on : la science spéculative fondée sur le raisonnement abstrait (dans ce cas, le scientisme devient rationalisme) ? la science expérimentale ou empirique ? les sciences « dures » ou également les sciences humaines ? Or, pour que le plan des collectivistes-scientistes fonctionne en vue d’organiser la société, il est impératif qu’il y ait consensus sur le fondement scientifique du plan : le plan doit être suivi, car il est vrai scientifiquement. Il convient, pour le dire plus clairement, qu’il y ait une seule vérité scientifique, d’où l’on ne peut que conclure à la vocation tyrannique du scientisme ! Le libéralisme qui s’est historiquement dressé contre tous les despotes se doit donc de rejeter avec la plus grande force cette tyrannie du scientisme et ce, pour demeurer cohérent et garder intacte la flamme de la Liberté dont il est le dépositaire ! https://www.contrepoints.org/2013/08/19/135321-le-scientisme-est-lennemi-fondamental-de-la-liberte Faut-il vraiment quelque chose de plus que la menace de disparition de notre propre espèce pour remettre en question un paradigme aussi manifestement délétère ? Il est plus que temps de s’arrêter un peu dans cette course suicidaire effrénée, pour réfléchir, posément, sérieusement et collectivement, au paradigme scientiste et, plus généralement, à la culture occidentale. Réfléchir aussi aux relations entre la science et les citoyens, non comme un contrôle de celle-là par ceux-ci (contrôle qui s’exprimerait dans les mêmes termes, dans le même paradigme), mais bien, à travers l’activité collective, comme les conditions d’émergence d’un tout autre mode d’être au monde. Il s’agit bien, maintenant, de mettre en place les conditions de ce qu’Edgard Morin appelle très justement une métamorphose. http://gietinfo.abracadabrapdf.net/scientisme/ Il est donc grand temps je pense, de sortir les yeux de nos oeillères et regarder les choses en face, la science n'est pas un truc neutre qui flotterait à part vers la vérité, quand le reste de l'humanité serait dans les errements de la déraison, alors même que tout un chacun peut voir aujourd'hui où la techno-science nous emmène, vers la décadence misérable de ce qui fait de nous des êtres vivants, sensibles, irrationnels et émotifs, dans un environnement qui n'est pas que le nôtre, et qui engage dans son sillage toute l'humanité. La science est un outil qui permet d'assouvir nombre de fantasmes tant étatique qu'individuel, mais sans en mesurer toutes les retombées avant l'heure, qu'elles soient éducatives, morales, environnementales, fraternelles, existentielles, éthiques, médicales ou plus simplement pour le mieux vivre, et qui plus est ensemble ! N.B.: Ceci n'est absolument pas un plaidoyer contre la science, étant moi-même scientifique, mais bien contre cette exacerbation scientiste, contre l'hégémonie de la science envers et contre tout sans distinction, une tumeur maligne qui corrompt sa propre substance ! Un fléau pour l'humanité. P.S.: Toute ressemblance de loin ou de près avec des personnes réelles ne saurait être fortuite, et il est notoire que dans une autre rubrique du forum, des clones mimétiques, s'autogratifiants ou convaincus de leur bien-fondé, gloussent de la même manière, victimes malgré eux de l'air du temps, sans la moindre once de recul sur ce qu'ils vivent ou ce qu'ils sont, trop éloignés dans leur tour d'ivoire fermée à triple tour, et étrangers à toute autre considération qu'est leur divinité sacralisée: La Science.
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