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Qui est Curtis Yarvin, cet idéologue du trumpisme et de la fin de la démocratie ?

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Axo lotl

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Axo lotl Membre 19 195 messages
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Curtis Yarvin est la figure intellectuelle qui émerge de la galaxie trumpiste. Son projet politique, défini comme « néoréactionnaire », propose d’en finir avec l’idée démocratique

Depuis l’investiture de Donald Trump et ses premières mesures de gouvernement, émerge le nom d’un mouvement intellectuel qui serait l’inspiration secrète de la nouvelle administration : la néoréaction, aussi désignée par l’expression « Lumières sombres » (Dark Enlightenment). À la tête de ce mouvement, le blogueur Curtis Yarvin, très proche de Peter Thiel, de Marc Andreessen (milliardaire et conseiller informel du président), mais aussi des cadres politiques comme J. D. Vance et Michael Anton. Yarvin aurait ainsi favorisé l’ascension politique d’Elon Musk et serait notamment à l’origine du plan Gaza.

En avril 2007, Curtis Yarvin, un ingénieur américain, lance son blog Unqualified Reservations sous le pseudo Mencius Moldbug. Son premier texte, « A Formalist Manifesto », annonce avec grande clarté son projet politique. Yarvin se présente comme un libertarien convaincu, mais déçu. Le libertarianisme, qui vise la limitation ou la disparition de l’État au profit d’un libéralisme dérégulé, est « une idée évidente » qui « n’a jamais pu être appliquée en pratique ». L’erreur des libertariens est, selon lui, de voir leur idéologie comme « l’apogée de la démocratie », alors que celle-ci est fondamentalement « inefficace et destructrice » (Yarvin reconnaît à ce titre sa dette à l’égard de Hans-Hermann Hoppe, disciple de Rothbard).

Rejetant avec fermeté le progressisme comme étant l’une des raisons pour lesquelles nous ne parvenons pas à nous défaire de l’absurdité démocratique, Yarvin se définit lui-même comme réactionnaire, ou même néo, post ou ultraréactionnaire. C’est le terme néoréactionnaire qui sera repris, à partir de 2010, pour décrire la néoréaction comme un mouvement intellectuel à part entière.

L’élément fondamental de la pensée de Yarvin est la question de l’efficacité des systèmes politiques. Un modèle politique est bon s’il parvient à éviter la violence, c’est-à-dire l’apparition de conflits dont l’issue est incertaine. En cela, la politique est une lutte entre ordre et chaos au sein de laquelle « le bien, c’est l’ordre ».

Toute autre question, comme la pauvreté et le réchauffement climatique, est insignifiante. Il ne s’agit pas de réimaginer un ordre social plus juste, mais d’affermir l’ordre existant. Cette approche, que Yarvin nomme formalisme, n’a d’autre souci que de construire une ingénierie politique efficace.

C’est dans cette perspective formaliste que Yarvin analyse l’État américain comme une gigantesque entreprise complètement engluée dans son inefficacité. Parce que le personnel politique est enferré dans une mystique démocratique et dans une obsession de justice sociale, la politique américaine manque de cohérence. Personne ne sait vraiment qui est aux commandes, ni dans quel but.

Pour Yarvin, cette réponse formaliste revient tout simplement à rétablir la monarchie absolue. En ce sens, il se déclare « royaliste », ou « restaurationniste », et considère que le PDG du gouvernement-entreprise n’est rien d’autre qu’un monarque.

Selon lui, la monarchie est une forme politique extrêmement stable, contrairement à la démocratie. Yarvin nomme son modèle « néocaméralisme », en référence au caméralisme de Frédéric II de Prusse (théorie mercantiliste, adossée à la monarchie, visant à accroître la prospérité économique de l’État).

https://www.sudouest.fr/politique/qui-est-curtis-yarvin-cet-ideologue-du-trumpisme-et-de-la-fin-de-la-democratie-23746518.php

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Membre, 48ans Posté(e)
lycan77 Membre 17 268 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
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Il est clair que dans l'orbite "intellectuel" de Donald Trump, il existe bon nombre d'idéologues qui prônent plus ou moins ouvertement l'abolition de la démocratie et de l'état de droit aux Etats-Unis.

Trump lui-même ne cache pas son admiration pour les dictateurs à poigne. Et ses actions politiques vont dans ce sens.

La seule question valable est la suivante: va-t-on le laisser faire ?

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 392 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
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Il y a 2 heures, Axo lotl a dit :

Curtis Yarvin est la figure intellectuelle qui émerge de la galaxie trumpiste. Son projet politique, défini comme « néoréactionnaire », propose d’en finir avec l’idée démocratique

Depuis l’investiture de Donald Trump et ses premières mesures de gouvernement, émerge le nom d’un mouvement intellectuel qui serait l’inspiration secrète de la nouvelle administration : la néoréaction, aussi désignée par l’expression « Lumières sombres » (Dark Enlightenment). À la tête de ce mouvement, le blogueur Curtis Yarvin, très proche de Peter Thiel, de Marc Andreessen (milliardaire et conseiller informel du président), mais aussi des cadres politiques comme J. D. Vance et Michael Anton. Yarvin aurait ainsi favorisé l’ascension politique d’Elon Musk et serait notamment à l’origine du plan Gaza.

En avril 2007, Curtis Yarvin, un ingénieur américain, lance son blog Unqualified Reservations sous le pseudo Mencius Moldbug. Son premier texte, « A Formalist Manifesto », annonce avec grande clarté son projet politique. Yarvin se présente comme un libertarien convaincu, mais déçu. Le libertarianisme, qui vise la limitation ou la disparition de l’État au profit d’un libéralisme dérégulé, est « une idée évidente » qui « n’a jamais pu être appliquée en pratique ». L’erreur des libertariens est, selon lui, de voir leur idéologie comme « l’apogée de la démocratie », alors que celle-ci est fondamentalement « inefficace et destructrice » (Yarvin reconnaît à ce titre sa dette à l’égard de Hans-Hermann Hoppe, disciple de Rothbard).

Rejetant avec fermeté le progressisme comme étant l’une des raisons pour lesquelles nous ne parvenons pas à nous défaire de l’absurdité démocratique, Yarvin se définit lui-même comme réactionnaire, ou même néo, post ou ultraréactionnaire. C’est le terme néoréactionnaire qui sera repris, à partir de 2010, pour décrire la néoréaction comme un mouvement intellectuel à part entière.

L’élément fondamental de la pensée de Yarvin est la question de l’efficacité des systèmes politiques. Un modèle politique est bon s’il parvient à éviter la violence, c’est-à-dire l’apparition de conflits dont l’issue est incertaine. En cela, la politique est une lutte entre ordre et chaos au sein de laquelle « le bien, c’est l’ordre ».

Toute autre question, comme la pauvreté et le réchauffement climatique, est insignifiante. Il ne s’agit pas de réimaginer un ordre social plus juste, mais d’affermir l’ordre existant. Cette approche, que Yarvin nomme formalisme, n’a d’autre souci que de construire une ingénierie politique efficace.

C’est dans cette perspective formaliste que Yarvin analyse l’État américain comme une gigantesque entreprise complètement engluée dans son inefficacité. Parce que le personnel politique est enferré dans une mystique démocratique et dans une obsession de justice sociale, la politique américaine manque de cohérence. Personne ne sait vraiment qui est aux commandes, ni dans quel but.

Pour Yarvin, cette réponse formaliste revient tout simplement à rétablir la monarchie absolue. En ce sens, il se déclare « royaliste », ou « restaurationniste », et considère que le PDG du gouvernement-entreprise n’est rien d’autre qu’un monarque.

Selon lui, la monarchie est une forme politique extrêmement stable, contrairement à la démocratie. Yarvin nomme son modèle « néocaméralisme », en référence au caméralisme de Frédéric II de Prusse (théorie mercantiliste, adossée à la monarchie, visant à accroître la prospérité économique de l’État).

https://www.sudouest.fr/politique/qui-est-curtis-yarvin-cet-ideologue-du-trumpisme-et-de-la-fin-de-la-democratie-23746518.php

Les connaissances historiques de ce crétin de Yarvin doivent tenir sur une feuille A4.

La seule chose vraie dans tout ça, c'est qu'un système politique qui permet à un Trump d'arriver au pouvoir doit certainement être revu*. Mais depuis les débuts de l'Histoire et de la politique il y a plusieurs milliers d'années, on a eu le temps d'expérimenter plusieurs formes de gouvernement, et ni le despotisme, ni la monarchie, ni la dictature n'ont donné de meilleurs résultats que la démocratie. De toute façon, quel que soit le système politique, les mêmes questions se posent : qui dirige? Comment est-il arrivé au pouvoir ?** Quelle est l'étendue de ses pouvoirs? Comment sera désigné son successeur ? Etc. Finalement, on en revient toujours au même point : quelle que soit la manière dont un dirigeant est arrivé au pouvoir, ce qui importe ce sont ses qualités et ses défauts, car ce n'est qu'un homme (ou une femme), et donc il n'est pas infaillible. D'où l'importance des contre-pouvoirs, et le danger de l'absolutisme.

* Mais ce système n'est-il pas déjà plus une oligarchie qu'une vraie démocratie, alors que les marchés financiers et les autres acteurs économiques, comme les Gafam, que personne n'a élus, disposent d'un pouvoir et d'une influence de plus en plus considérables?

** En tout cas nous ne sommes plus assez naïfs*** pour imaginer qu'il a été désigné par Dieu, comme dans les monarchies d'autrefois.

*** A l'exception des électeurs de Trump, bien entendu.:hehe:

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Demsky Membre 11 480 messages
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il y a 34 minutes, lycan77 a dit :

il existe bon nombre d'idéologues qui prônent plus ou moins ouvertement l'abolition de la démocratie et de l'état de droit aux Etats-Unis.

Népotisme ( Trumpisme, Bolsonarisme.. )

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Membre, 48ans Posté(e)
lycan77 Membre 17 268 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
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il y a une heure, Demsky a dit :

 

Népotisme ( Trumpisme, Bolsonarisme.. )

Oui. Mêmes causes, mêmes effets politiques. 

Et quand j'entend Trump dire "qu'il n'exclut pas le recours à la force" contre le Danemark pour "récupérer le Groenland", je dois avouer que ça fait vraiment très peur.

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Membre, 48ans Posté(e)
lycan77 Membre 17 268 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
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Il y a 3 heures, Gouderien a dit :

Les connaissances historiques de ce crétin de Yarvin doivent tenir sur une feuille A4.

La seule chose vraie dans tout ça, c'est qu'un système politique qui permet à un Trump d'arriver au pouvoir doit certainement être revu*. Mais depuis les débuts de l'Histoire et de la politique il y a plusieurs milliers d'années, on a eu le temps d'expérimenter plusieurs formes de gouvernement, et ni le despotisme, ni la monarchie, ni la dictature n'ont donné de meilleurs résultats que la démocratie. De toute façon, quel que soit le système politique, les mêmes questions se posent : qui dirige? Comment est-il arrivé au pouvoir ?** Quelle est l'étendue de ses pouvoirs? Comment sera désigné son successeur ? Etc. Finalement, on en revient toujours au même point : quelle que soit la manière dont un dirigeant est arrivé au pouvoir, ce qui importe ce sont ses qualités et ses défauts, car ce n'est qu'un homme (ou une femme), et donc il n'est pas infaillible. D'où l'importance des contre-pouvoirs, et le danger de l'absolutisme.

* Mais ce système n'est-il pas déjà plus une oligarchie qu'une vraie démocratie, alors que les marchés financiers et les autres acteurs économiques, comme les Gafam, que personne n'a élus, disposent d'un pouvoir et d'une influence de plus en plus considérables?

** En tout cas nous ne sommes plus assez naïfs*** pour imaginer qu'il a été désigné par Dieu, comme dans les monarchies d'autrefois.

*** A l'exception des électeurs de Trump, bien entendu.:hehe:

La dictature de "mon ennemie la Finance" est le plus sûr moyen de convertir une démocratie en dictature d'extrême-droite.

Le poids des dettes publiques est devenu si énorme dans les pays occidentaux (Etats-Unis, Europe de l'ouest) qu'on se rapproche dangereusement de ce point de bascule.

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Garlaban Membre 8 619 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 9 heures, lycan77 a dit :

Il est clair que dans l'orbite "intellectuel" de Donald Trump, il existe bon nombre d'idéologues qui prônent plus ou moins ouvertement l'abolition de la démocratie et de l'état de droit aux Etats-Unis.

Trump lui-même ne cache pas son admiration pour les dictateurs à poigne. Et ses actions politiques vont dans ce sens.

La seule question valable est la suivante: va-t-on le laisser faire ?

Pour contrer ces idéologues, il faudrait déjà s'interroger sur l'état de notre démocratie, si elle en est encore une ?

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Membre, 36ans Posté(e)
Pensée philo Membre 2 250 messages
Forumeur vétéran‚ 36ans‚
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On connait les libertariens, les gens-anti-Etat. Ils viennent pleurnichaient quand ils ont besoin de l'aide de l'Etat.

Les sociétés sans Etat, sans chef pour décider, sont plus propices à la violence. Une société où c'est l'argent qui gouverne, comme il le veut, est violente.

Pour la fin de la démocratie, il faudrait qu'elle ait existé.

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Membre, 48ans Posté(e)
lycan77 Membre 17 268 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Garlaban a dit :

Pour contrer ces idéologues, il faudrait déjà s'interroger sur l'état de notre démocratie, si elle en est encore une ?

On peut effectivement se poser la question. Surtout devant le comportement des juges du Syndicat National de la Magistrature qui persécute les adversaires du pouvoir bobo-socialisant décadent. 

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Membre, 56ans Posté(e)
Auger Membre 10 659 messages
Maitre des forums‚ 56ans‚
Posté(e)
Il y a 11 heures, Garlaban a dit :

Pour contrer ces idéologues, il faudrait déjà s'interroger sur l'état de notre démocratie, si elle en est encore une ?

Non ! Tu n'as pas le droit de t'interroger ! Tu dois moquer, condamner, réduire en bouillie, tout ce mouvement anti-démocratie qui irradie beaucoup de pays en Europe et en-dehors.

Le plus triste, c'est que ce sont les mêmes qui demandent de s'interroger lorsqu'il y a des attentats (le 11 septembre est le plus bel exemple), de trouver les causes, les racines, NOS erreurs, NOS responsabilités... Et qui refusent toute analyse ou remise en question lorsque ça ne les arrange plus...

Et désolé de ne pas être d'accord avec cette belle unanimité, je devrais probablement avoir honte.

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