Le défi écriture du mois de juillet 2024

nous sommes le 16 juillet ,

cela fait un moment que je ne me suis pas connecté sur forum.fr ,tant et si bien que je viens de m'apercevoir que le défit écriture est un exercice de tous les jours .

J'aurais du  le commencer le 1er juillet ,

me voilà donc disqualifié .....

....et puis zut ,je prends le gauche et je commence le 16 ,n'en déplaise à @January ,et même si je m'efforce d'être droit dans mes baskets, je fais mon rebelle , mon insoumis , je me mélanchonise effrontément !

Pour ce qui est de mon intimité ,

j'ai pris de bonnes résolutions ,reprendre le sport un peu plus sérieusement ,et essayer de dompter les rondeurs de la cinquantaine ,sans pour autant vouloir ressembler à un gladiateur ,je veux juste retrouver un bien être général ,et j'ai donc commencé ce matin par un footing aux aurores ,dans le calme du petit matin .

j'avais déjà oublié le bien être que cela pouvait procurer .

il y a 1 minute, sphynxxxix a dit :

me voilà donc disqualifié .....

Moi aussi alors pas de problème   

16 juillet 2024

Hani,

Le temps s’étire, les nuits sont plus vivantes que jamais. Tant mieux, j’en profite. J’ai déjà fini de tout ranger, alors les jours vont certainement me paraître encore plus longs. Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas envisagé tout ça plus tôt. Bien sûr qu’il n’y a la possibilité d’une rédemption qu’auprès de toi.

Je suis revenue à mon mantra depuis tout ça, ces mots que je n’aurais jamais dû quitter. Je suis déterminée même si je sais que ça ne suffira pas à tenir ce qui reste de souffrance à distance. Je tiendrai bon. Raser les murs, sur la pointe des pieds, serrer les dents, ne pas respirer, m’approcher du bord, je sais que je peux voler.  

16 juillet 2024, sortir de là

Courte nuit, coucher tôt, lever à 4h30. Quelques douleurs, bonne humeur, cerveau endormi. Content de me sentir à peu près en forme, n’avoir quasiment rien fait hier m’a procuré du bien-être, et la perspective d’aller faire un tour en Occitanie également. Il y a quelque chose que je n’aime pas chez moi, ce sont les limitations de mon cerveau : je ne sais pas si c’est dû à mon état dépressif chronique, mais plus j’avance dans le temps et plus j’ai l’impression qu’il rétrécit, devient inutile, lent, brouillon. Ou peut-être suis-je trop fainéant pour avancer la tonne de choses que j’ai à faire, que je ne mets pas la bonne quantité d’énergie en regard des efforts à fournir, que je suis trop indécis pour être capable de prendre un cap clair et de m’y tenir. Je voudrais m’observer avec bienveillance, réussir à être gentil avec ma personne, même si je ne m’aime pas, mais c’est compliqué : se déclenchent des réflexes de dureté, de cruauté envers moi-même. Peut-être est-ce un moyen inconscient de me cacher devant mes responsabilités, fuir ainsi dans le déni de mes capacités devant mes objectifs. C’est fort possible.

A faire absolument :

Jour 17

Mauvaise nuit, le passé en boucle comme une mauvaise chanson passe en boucle, j'essaye de chasser tout ça, ça sert à rien de ressasser, je me rendors la chanson redémarré. Le réveil sonne, sauvé. 

Je suis encore crevé de la journée d'hier. Je démarre plus tôt, je finis tard, j'enclenche le mode robot.

Faire, ne pas penser, ne pas ressentir, travailler, ne parler à personne d'autres, restreindre tout, éviter tout risque de dérapage, tenir les angoisses à distance, me concentrer, ne plus être, juste bosser jusqu'à ce soir. Prier les dieux qu'ils m'accordent un peu de répit aujourd'hui.

Et ce soir, ne plus penser, dormir.

17 juillet

dur dur de m'arracher de ce lit douillet mais j 'y suis parvenu !

je n'ai pas pour habitude de démarrer au quart de tour ,aussi je vais à ma vitesse ,je ne me presse pas, douche petit déjeuner ,la porte grande ouverte donnant sur le jardin,j'écoute la nature dehors, paisible .

je pianote tel un geek sur mon portable tout en savourant mon pain grillé et mon café et là soudainement je vois l'heure ....

il va falloir que je me presse ,je suis à la bourre mais je vais rendre plus qu'agréable les 25 minutes qui me séparent de mon lieu de travail en voiture ,

je pars , je connecte spotify et monte le son ,

la musique me traverse et me transporte jusqu à mon bureau ,

c'est parti pour une nouvelle journée , dans 2 semaines je serais à la veille de mes congés d'été.

et que pourrait on dire du 18 juillet  ?

que j'arrive au bureau et que mon Pdg est toujours aussi absent ?

que mon directeur est toujours aussi présomptueux et imbu de lui même ?

que mon n+1 est toujours aussi chouineur d'autant plus qu'il ne porte toujours pas ses couilles (oups) ?

que ma collègue de travaille est toujours aussi gentille même si parfois elle me tape sur le système ?  

que la comptable me casse toujours les bonbons à défaut d 'autre chose ? 

moi aigri ????   NON  !

juste un peu blasé mais tout va bien ,encore une belle journée qui s 'annonce  et la fin de semaine approche .

Jour 18

"Les monstres existent, ils vivent sous nos lits."

Oui ils vivent aussi sous nos toits, à nos tables, dans nos lits. Nous les aimons, parfois ils nous le rendent. Les monstres n'existent pas. Ce sont des hommes et des femmes comme les autres capables de faire de belles choses tout en en faisant d'horribles.

Il est difficile de poser une limite , de dissocier ce qu'on sait et ce qu'on ressent. 

Avant tout était simple, je separais les bons et les mauvais comme on me l'avait appris. Puis j ai vu que le premier paradoxe humain c'était moi. Ni quelqu'un de bien, ni un monstre. J ai compris que ma famille était ça aussi. 

Alors j ai posé une nouvelle limite. La morale ne sera plus le juge. On va prendre la loi. Coupable ou innocent. Puis j ai compris que des coupables étaient jugés innocents et des innocents coupables. Puis j ai rencontré mon premier coupable, était il si différent de moi au fond ? 

Est ce que la limite est l'acte posé ? La souffrance de la victime ? Notre propre tolérance ? 

Je ne trouve pas de réponse à ces questions qui parfois me torturent. Alors je fais avec, tantôt dans la réflexion froide, tantôt dans l'émotionnel pur. J'ai compris qu'il y a des êtres humains comme moi, avec des vies, qu'on ne sait jamais tout pour pouvoir comprendre. 

18 juillet 2024

Par curiosité j'ouvre le fil  "Le défi écriture du mois de juillet 2024". Ce n'est pas du tout ce que je pensais, j'imaginais un truc technique. C'est une proposition d'écrire sous forme de journal intime, des journaux emmêlés. C'est un lien compliqué, ce qui est proposé.

Elle a 107 ans. Cet âge me renvoie à mes origines russes. Il fait froid, c'est le mois de janvier. 

Elle s'ennuie derrière la page d'un livre, elle n'y trouve pas ce qu'elle attend. C'est une affective. Mais elle est bourrue, rude ou dure, pas commode. 

Son journal intime dessine une âme éprouvée. Elle se bat, mais ce n'est pas facile.

Cette proposition est une opportunité pour moi. Celle d'écrire autrement, celle de m'enfuir du monde de la philosophie dans lequel je suis encalminé.

Les philosophes veulent contrôler la pensée. Ce contrôle ne me va pas ou ne me va plus. J'y perds en liberté.

Ne plus contrôler me fait un peu peur, je risque d'être transporté. Ce qui me transporte je ne peux pas le contrôler, je peux juste l'apprivoiser, enfin ce n'est pas sûr.

Mais va pour un journal intime si je peux y trouver une liberté d'expression.

il y a 1 minute, chekhina a dit :

Cette proposition est une opportunité pour moi. Celle d'écrire autrement, celle de m'enfuir du monde de la philosophie dans lequel je suis encalminé.

 

Tu es le bienvenu.

Je le regrette mais c'est trop dur pour moi cette exercice .

17 juillet 2024, empâtir / en pâtir

(…)

L’absence de compréhension de la part des autres est une chose avec laquelle un grand nombre de personnes doivent vivre. Il existe de nombreuses formes de souffrance pour lesquelles on accorde à la victime avantages et préoccupations. La raison en est que la plupart des gens ont souffert d'une multitude de façons similaires, même s'il ne s'agit que d'un os cassé.

D'autres ne reçoivent rien, simplement car ce dont ils souffrent est assez rare. Je ne dis pas que cet état de fait est juste ou injuste, mérité ou immérité. C'est comme ça. En fin de compte, c'est dans l'intérêt de la perpétuation de l'espèce. Si personne ne pouvait comprendre la souffrance d'autrui, chacun existerait dans une condition de misère frustrée pour laquelle il ne recevrait aucune empathie.

Ce qu'il vivrait ne serait connu que via des rapports, enregistré dans des manuels médicaux ou psychiatriques, ce qui est l’exacte façon dont les pires douleurs au monde sont de nos jours comprises. Cela fonctionne parfois assez bien. Un chirurgien n'a pas besoin de savoir ce qu'est se faire enlever le colon pour faire un bon travail d'ablation du colon, par exemple.

En revanche, il peut être éprouvant de constater que votre psychiatre ne connaît les particularités d'un trouble émotionnel que vous éprouvez que parce qu'il l'a lu dans le DSM. Vous pouvez bénéficier d'un certain intérêt et d'un certain bénéfice car, à vous voir, vous êtes dans un sale état et qu'il ne semble pas que vous simuliez. Mais ce n'est pas toujours le cas.

En tant que société, il est probable que nous ne serions pas bien au point si c'était toujours le cas : ce serait trop démoralisant. Ceux qui seraient accablés de pitié ou de sympathie pour tout type de souffrance, comme ils le sont pour les affamés ou les victimes de meurtres de masse, seraient à peine capables de sortir du lit le matin.

L'empathie massive pour toute douleur n'est pas dans l'intérêt de la survie du plus grand nombre. Ce qui est nécessaire est juste une certaine dose d'empathie. Un excès d'empathie de la part d'organismes complexes aurait fait échouer l'évolution à une certaine phase pré-humaine.

Personne ne devrait se demander pourquoi certaines personnes rejettent l'évolution comme explication pour la vie humaine. L'évolution est une salope, effrayante et impitoyable.

(…)

Adaptation perso d’un extrait de : https://lovecraftzine.com/2015/10/14/the-lovecraft-ezine-interviews-thomas-ligotti/

Jour 19

Vivre que dans l'instant T, serait-ce un super pouvoir ou une malédiction ? Il n'y aurait plus de passé et ses mauvais souvenirs, plus d'angoisse de l'avenir. Juste cet instant puis plus rien.

Tout serait tellement plus facile. Le monde plus simple, les querelles, les haines, les douleurs. Tout disparaîtrait.

Nous serions des pages blanches en permanence, nous ne ferions que vivre, soulagés de tous ces poids, de toutes ces responsabilités, même des relations avec les autres. Ces relations, si compliquées, si insoutenables. Nous serions seul, sans en souffrir.

En paix. C'est peut être à ça que ressemble le paradis.

Être dépouillé de tout ce qui nous encombre. 

19 juillet ,

Cinq heures du mat' j'ai pas d' frissons
Je'claque  pas des dents et je monte pas l' son
....

levé 5h25, le temps de me préparer, je part une nouvelle fois à l 'aurore courir,

quel plaisir cette campagne ou je me sens seul avec la nature qui suscite mon exaltation ....de quoi démarrer convenablement une journée après 44 minutes de footing ,ou j ai pu faire suinter quelques endorphines .

me voilà au bureau,pour une petite matinée et un grand week end qui s'annonce.

19 juillet 2024

La première fois tu me désignes par la deuxième personne du

singulier

Sur le champ je suis enflammé

Quand l'aube s'avance enfin je m'éteins

J'étends ces mots, linge gorgé de rosée,

Quand je t'aperçois te lever

"Je veux t'enlever, toi guerrière trop lasse,

Je veux te désirer

Je veux être le danseur et te ravir

T'installer sur la croupe de mon cheval cabré"

Nous nous enfuirons le long du sentier

Ouvert là haut sur la falaise

Tu ne regarderas plus, en bas, le chaos employé à te séduire,

Tu scruteras l'horizon dévoilé au fur et à mesure de notre galop.

Quand voudra venir la nouvelle nuit

Nous trouverons au crépuscule notre oasis

Au creux du vallon.

Je te tiendrai à distance

Juste

Mon désir pour toi matérialisé en mots ouvrés, un par un, 

S'écouleront à travers tes lèvres trempées

Jusque dans tes entrailles

Mon pays de Canaan

Et tu me porteras dans tes reins

Quand tu viendras te coucher et t'endormir

Sur l'herbe du pré.

Jour 20

Il y a des jours où tu te lèves comme tous les jours, près à aller affronter un jour de plus, pour faire comme tout le monde, être normal. Alors tu fais point sur le projet petites vacances, le projet petits travaux... Ce genre de trucs

Et puis tu ouvres tes mails et une énorme de merde te tombes dessus. Alors la panique, le déni, non c'est pas possible, c'est une erreur, tu vérifies plusieurs fois. Et c'est même pire.

Alors à 9h du matin, tu déchires tous les projets de normalité, tu pleures, et tu te resignes.

Samedi 20 juillet

Je tente de me souvenir du premier journal intime que je tins, jadis. 

Je jetais alors sur le papier ma violence, la lave inondait les cahiers. Je ne me souviens plus contre qui je me battais. Je pouvais avoir 15 ans ou 16.

Nous étions jeunes hommes, silhouettes noires, déterminées. Nous descendions le long de la rue qui s'inclinait vers l'océan, en bas, là bas. Nous avions le bras armé, nous étions menace. Nous abattions chaque passant qui se trouvait là, les cadavres en expirant gelaient les planètes terraquées, éparses, partout. 

Nous étions des glaciers, nous étions immobiles, en marchant, souples comme l'air qui caressait les vagues là bas, déchainées.

Rien ne pouvait plus s'opposer aux  adolescents assassinés.

Nous étions ressuscités. 

Nous sortions des tombeaux dans lesquels ils avaient tenté de nous sceller, après nous avoir violentés, nous laissant expirer là comme inspirés par les fables de Poe.

Le sang dans nos veines en fusion froide était à nouveau mu, par la vengeance. Nous étions sortis de terre, cavaliers solitaires, apocalypse.

Nous étions revenus, les terroriser.

Je pensais à la jeune fille qui descendait la colline, je contemplais sa poitrine qui se mouvait au rythme de sa marche, toute faite d'équilibre. Elle venait me rejoindre, je me tenais au milieu de la prairie. La chaleur de son corps enveloppait le diamant brut en ma propre poitrine, qui se mettait à battre, doucement, au rythme de son cœur. J'étais ébloui par la juxtaposition, à ce moment, du féminin et du masculin. J'étais ébloui par la différence, le monde lui même était émerveillé, tout autour de nous deux.

Nous regardions la montagne juste devant nous, le sentiment de paix s'avançait impérial, même le désir se décidait respectueux, il choisissait de rester en bordure, en deçà des marches. 

Jour jsais plus combien 

Fictif .....ou pas.

Hier j'ai fait le saut de l'ange déchu, poussé par la vie qui ne veut toujours pas de moi. L'arrivée a été brutale. Ce matin la tête dans un étau qui suffira pas à la faire exploser, me rappelle que je suis encore en vie.

Mes jointures me font mal d'avoir trop serré les poings cette nuit, mon foie gerbe toute ma rancœur. Je suis dans un sale état, désormais l'addition se paiera cash.

Si mon corps se venge, mon cerveau m'a abandonné. Ma foie s'est métamorphosée. Les petites voix se sont endormies, mais mon instinct me crie te relève pas, ce sera bientôt fini.

Mais leurs visages tournent autour de moi. Je peux quand même pas aller au bout de ma lâcheté, en laissant tous derrière moi. Alors faire bouger cette carcasse pour trouver les mots béquilles pour avancer jusqu' à la prochaine amnésie.

21 juillet 2024

Je vais accomplir mon devoir quotidien, écrire mon journal intime, le qualificatif "intime" en ce lieu public me perturbe un peu, avant de repartir dans le jardin, désherber et tailler, il a plu cette nuit, il fait frais et la femme du voisin est réapparue, je l'ai entendue prononcer deux phrases indistinctes, elle est déjà disparue.

L.  mon fils aîné annonce qu'il va faire du paddle, sur le lagon, devant la baie des Citrons, à Nouméa. J'avais projeté d'étudier à fond aujourd'hui la situation en Nouvelle Calédonie, surtout depuis que Meknès ou Backès, l'égérie bruyante des Loyalistes prône une partition de l'île (incroyable, plus personne ne contrôle plus rien là bas). Mais L. est total tranquille, juste il faut qu'il fasse gaffe que sa maison ne brûle pas, il est même inquiet pour moi, je ne sais pas pourquoi. 

O. mon fils cadet tient son marché à Milwaukee où Trump fait un tabac. La famille va bien, pas de soucis.

Je fais un rapide détour par le forum, je vois que @zenalpha, le roc, fait face avec une équanimité étonnante aux déversements haineux de ceux que Poutine électrise (Poutine, tu déconnes, tu viens même perturber nos gentils foromeurs, méchant va, t'es bien un Russe toi), que mon bilan carbone est désastreux (avec Nouméa à 17000 kilomètres et Milwaukee à 8000, bonjour les dégâts quand je me déplace) et que @Elisa* a écrit un long message et dit aimer beaucoup les fringues, je me surprends à aimer la lire.

Ah oui il y a aussi un nouveau venu @Engardin dont le style d'écriture et d'avatar me rappelle furieusement un récent disparu.

J'éteins l'ordi, je repars jardiner.

Mon défi d'écriture commença puis s'éteint sur l'instant.

Écrire est un acte d'amour, propre ou altruiste, c'est selon, mais quand il ne l'est plus ne reste qu'un défi.

Pour qui Pourquoi ?

Parce que, probablement.