La parole aux personnes présentant des addictions

il y a 5 minutes, Elisa* a dit :

Ces horribles tourments que vous vivez toi, Paprika et tant d’autres… en plus d’être éprouvants, doivent aussi impacter vos journées, ce doit être épuisant ! 

Bah perso j'ai appris à vivre avec mes "petits " malaises, c'est comme ça. Je ne réfléchis plus trop à ce qui perturbe ou pas, on avance avec ce qu'on a !

Des Warriors, vous êtes vraiment des Warriors ! 

il y a 5 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Quand on voit les conséquences, à vie, des maltraitances subies, on a juste envie de laisser exploser sa colère contre les responsables. Et surtout, les empêcher de nuire. Comme c’est difficile de savoir, d’accepter que des gens puissent infliger ça. Et d’en lire les ravages...

Mes parents vieillissent (mal) du coup on se parle beaucoup plus entre frères et sœurs. Il y a peu on évoquait nos trauma d'enfance avec ma sœur,  à 60a elle est beaucoup moins détachée que moi. Et c'est un sacré dilemme de devoir aider des parents à qui on a tant de choses à reprocher, sans qu'ils n'aient jamais rien reconnu. Mais ce sont les nôtres.

il y a une heure, Out of Paprika a dit :

Mes parents vieillissent (mal) du coup on se parle beaucoup plus entre frères et sœurs. Il y a peu on évoquait nos trauma d'enfance avec ma sœur,  à 60a elle est beaucoup moins détachée que moi. Et c'est un sacré dilemme de devoir aider des parents à qui on a tant de choses à reprocher, sans qu'ils n'aient jamais rien reconnu. Mais ce sont les nôtres.

Le carcan de cette sacro sainte famille qu’il faut aimer, aider, parce que ce "sont mes/tes parents quand même" ! Et ce que je trouve d’une injustice folle, c’est cette culpabilité qui ne manquerait pas de pointer son vilain museau, si on décidait de tirer un trait définitif sur ses géniteurs...

il y a une heure, Mite_Railleuse a dit :

Quand on voit les conséquences, à vie, des maltraitances subies, on a juste envie de laisser exploser sa colère contre les responsables. Et surtout, les empêcher de nuire. Comme c’est difficile de savoir, d’accepter que des gens puissent infliger ça. Et d’en lire les ravages...

Ca ne se passe pas comme ça. Il peut y avoir une phase où condamner les responsables peut satisfaire. C'est temporaire. Nous nous disons : je vais évacuer le problème, je condamne. Mais quand la violence vient de la famille ou quand elle s'abat sur la famille à la suite d'une cruauté extérieure nous ne pouvons pas nous caler sur les comportements socialisés.

Ca ne cesse pas d'évoluer. Quand les saccageurs meurent déjà tout change. Lentement leur mort permet de cicatriser. Tant qu'ils ne sont pas morts il est impossible de se défaire d'eux.

Voilà maintenant ils sont morts. Et nous devenons disponibles pour s'intéresser à eux. Nous revenons à l'Histoire. 

Et là c'est compliqué. C'est facile de dire : ce furent des monstres. Mais avec le temps ca devient moins facile. L'Histoire apparait et ça devient encore plus violent.

A la fin, quand nous contemplons l'histoire, nous devenons froids. Et cela ne nous fait plus rien quand les enfants israéliens sont massacrés, sauf quand nous sommes juifs, et cela ne nous fait plus rien quand les enfants palestiniens sont massacrés, sauf quand on est palestiniens, et cela ne nous fait plus rien quand n'importe enfant meurt et que leurs mères pleurent.

Les familles sangloteront, et les enfants comme les mères se réveilleront en hurlant chaque nuit, toute leur vie.

Alors nous nous regarderons. et si nous sommes courageux nous contemplerons notre cruauté et sans ciller nous contemplerons cette vallée de larmes, sans aucune émotion, alors nous serons devenus identiques à ceux que nous condamnons. 

il y a 6 minutes, chekhina a dit :

Ca ne se passe pas comme ça. Il peut y avoir une phase où condamner les responsables peut satisfaire. C'est temporaire. Nous nous disons : je vais évacuer le problème, je condamne. Mais quand la violence vient de la famille ou quand elle s'abat sur la famille à la suite d'une cruauté extérieure nous ne pouvons pas nous caler sur les comportements socialisés.

Ca ne cesse pas d'évoluer. Quand les saccageurs meurent déjà tout change. Lentement leur mort permet de cicatriser. Tant qu'ils ne sont pas morts il est impossible de se défaire d'eux.

Voilà maintenant ils sont morts. Et nous devenons disponibles pour s'intéresser à eux. Nous revenons à l'Histoire. 

Et là c'est compliqué. C'est facile de dire : ce furent des monstres. Mais avec le temps ca devient moins facile. L'Histoire apparait et ça devient encore plus violent.

A la fin, quand nous contemplons l'histoire, nous devenons froids. Et cela ne nous fait plus rien quand les enfants israéliens sont massacrés, sauf quand nous sommes juifs, et cela ne nous fait plus rien quand les enfants palestiniens sont massacrés, sauf quand on est palestiniens, et cela ne nous fait plus rien quand n'importe enfant meurt et que leurs mères pleurent.

Les familles sangloteront, et les enfants comme les mères se réveilleront en hurlant chaque nuit, toute leur vie.

 

 

 

Je ne comprends pas ton propos, et son rapport avec le sujet.

il y a 12 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Le carcan de cette sacro sainte famille qu’il faut aimer, aider, parce que ce "sont mes/tes parents quand même" ! Et ce que je trouve d’une injustice folle, c’est cette culpabilité qui ne manquerait pas de pointer son vilain museau, si on décidait de tirer un trait définitif sur ses géniteurs...

Oui, d'un autre côté ça serait nettement plus simple si tout avait été à jeter ! Pas/plus de culpabilité de mon côté, plutôt des sentiments contradictoires. La seule à garder plein de culpabilité c'est ma sœur, d'ailleurs ils savent très bien à qui s'adresser. 

Très dur ce topic .. Il faut tellement de courage pour témoigner sur soi-même ! 

Moi je suis très addicte aux cigarettes et je ne cherche pas ni à me justifier ni à me condamner. Ma vie est derrière moi ... Bonne soirée à tous et toutes.

Le 23/07/2024 à 12:58, Mite_Railleuse a dit :

Le carcan de cette sacro sainte famille qu’il faut aimer, aider, parce que ce "sont mes/tes parents quand même" ! Et ce que je trouve d’une injustice folle, c’est cette culpabilité qui ne manquerait pas de pointer son vilain museau, si on décidait de tirer un trait définitif sur ses géniteurs...

j ai coupé les ponts depuis mes 20 ans environ et 0 culpabilités. C'est déjà assez difficile alors si je devais en plus les cotoyer encore, ça m aurait achevé

Ce n'est pas parce que ce sont nos parents, qu'on leur doit quoi que ce soit, surtout quand ils ont étaient déficients, maltraitants, dénigrants même à l'âge adulte. Quand on voit qu'il n'y a aucun échange positif ni constructif pour soi, il faut mieux larguer les amarres. 

Je m'en aurai beaucoup voulu si je les avaient accompagné jusqu'à leur fin de vie, ils auraient trouvé le moyen de me faire chier et être humiliant jusqu'à leur dernier souffle. Il y a des gens comme ça surtout ceux qui n'ont jamais voulu d'enfant comme moi et les géniteurs de mon chéri.

On les a laissé faire leur fin de vie sans nous et nous n'avons aucune culpabilité ni regret. On est même heureux que ce soit passé comme ça.

Ce n'est pas parce qu'ils sont malades et qu'ils vont trépasser, qu'on doit les subir, les aimer, les aider. 

https://www.ouest-france.fr/sante/addictions/temoignage-ce-trou-beant-que-javais-en-moi-il-fallait-que-je-le-comble-recit-dune-addiction-46049b66-5efa-11ef-bec7-8be7cc76b107

Katia, 66 ans, a été dépendante à l’alcool pendant la moitié de sa vie. Abstinente depuis février 2021, elle livre sans détour les mécanismes d’une addiction entretenue par sa quête d’amour.

Si certains auraient envie de tirer un trait définitif, à juste titre comme j'ai pu le lire au dessus, sur des parents matraitants, absents, déficiants.... la loi, elle, le voit totalement différemment avec un article du code civil (le 205 pour ceux que ça intéresse) qui contraint des enfants, devenus adultes, à subvenir aux besoins de leurs parents (même morts, quand il s'agit de payer des frais divers et variés) et cela même quand les rejetons en question ont été abusés, violentés, délaissés etc... etc....

Ce texte créait des situations ubuesques où des enfants ayant été maltraités se retrouvent, devenus, adultes à payer des sommes astronomiques pour des factures de maisons de retraites pour leurs parents, des frais d'obsèques, des factures de soins, des dettes etc... etc....

Un seul recours possible pour se dépatouiller de cette situation là et d'éviter d'avoir à débourser un centime pour un père qui s'est barré, un père violent, une mère toxique ou maltraitante.... saisir un juge en essayant de prouver 15, 20, 30 ou 40 ans plus tard les actes malveillants dont les enfants ont été victimes. Ce qui évidemment, le temps passant, devient particulièrement compliqué.

Mais des députés et des sénateurs se sont saisis du truc pour que cette loi soit réformée et que ce devoir aux subsides ne soient plus automatiques. Pour le moment les modalités ne sont pas encore réellement prévues. Mais un texte pourrait sortir en ce sens.

Affaire à suivre....