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Vos lectures philosophiques du moment

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al-flamel

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Membre, 27ans Posté(e)
al-flamel Membre 762 messages
Forumeur expérimenté‚ 27ans‚
Posté(e)

Amis philosophes, je crée ici un sujet dédié au partage de vos grandes lectures philosophiques du moment !

C'est également l'occasion pour moi de me discipliner un peu dans mes lectures en y postant des "fiches de lectures".

Ma lecture du moment :

image.png.48158df9c903ddc1a5e00e1670d097b7.png

J'en ferai un résumé bientôt ! 

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Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 516 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
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Intéressante votre proposition. Je vais essayer d'y répondre en parlant de mes lectures. Mais cela demande du travail, il va falloir dégager du temps.

J'espère lire bientôt votre résumé.

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Membre, 56ans Posté(e)
SpookyTheFirst Membre 2 494 messages
Maitre des forums‚ 56ans‚
Posté(e)

Perso, je ne lis que des romans de SF, et j’en lis beaucoup…:D Je n’ai jamais été fan des livres de philo, pourtant j’adore ce domaine mais uniquement quand la réflexion est menée de manière rigoureuse, pas du tout quand elle est confondue avec la littérature.
Mais si tu as la discipline de suivre ton programme, je suis intéressé par tes fiches!

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Bonjour,

Je vais lire dans la semaine "L'avenir est ouvert" de Lorenz et Popper.

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Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 516 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
Posté(e)
Il y a 14 heures, Jedino a dit :

Bonjour,

Je vais lire dans la semaine "L'avenir est ouvert" de Lorenz et Popper.

Ce serait un plaisir du lecteur ou de la lectrice de lire ce que vous accepteriez d'en résumer.

Je travaille pour ma part sur un texte de Wilfrid Sellars, "La philosophie et l'image scientifique de l'homme" dont je m'aperçois qu'il est assez difficile à résumer sans l'émonder d'idées majeures.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)
Le 16/11/2023 à 07:21, chekhina a dit :

Ce serait un plaisir du lecteur ou de la lectrice de lire ce que vous accepteriez d'en résumer.

Je travaille pour ma part sur un texte de Wilfrid Sellars, "La philosophie et l'image scientifique de l'homme" dont je m'aperçois qu'il est assez difficile à résumer sans l'émonder d'idées majeures.

Malheureusement ce sera complexe puisque c'est une compilation de diverses discussions et présentations sur plusieurs sujets. Mais ils y discutent notamment du fait que la vie, c'est apprendre/enseigner dans la première partie qui est un échange avec Lorenz.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Il y a 23 heures, Jedino a dit :

Malheureusement ce sera complexe puisque c'est une compilation de diverses discussions et présentations sur plusieurs sujets. Mais ils y discutent notamment du fait que la vie, c'est apprendre/enseigner dans la première partie qui est un échange avec Lorenz.

Bonjour Jedino, cela faisait très longtemps que tu n'avais pas posté sur la partie/rubrique " philosophie ", je pensais même au vu de tes dernières interventions passées ici, que tu en avais même fini avec la Philosophie, force est de constater qu'il n'en est rien !

Je n'ai pas lu ce livre en particulier, en revanche j'ai lu ces deux auteurs dans leurs ouvrages respectifs, du moins les plus célèbres d'entre eux.

Je peux te proposer et te soulager de la requête qui t'a été faite, en donnant/repoduisant le résumé d'un avis posté sur le site d'Amazon, tu pourras nous dire si tu es d'accord ou non avec:

 

" L'entretien K. Lorenz – Karl Popper et les textes du symposium de Vienne de 1983 illuminent éminemment les idées principales de la philosophie de Karl Popper, comme la société ouverte, la déduction et les trois mondes (controversés). K. Popper y explique aussi sa position envers le cercle de Vienne et son optimisme quant à l'avenir de l’espèce humaine.

induction /déduction
Pour les adeptes de l'induction, l'homme apprend par des informations qui viennent de l’extérieur. Pour Popper, nous apprenons 'par une foule de structures qui nous sont innées'. Les informations extérieures cadrent donc dans un système préétabli.

Les trois mondes et la dichotomie corps / esprit (body / mind)
Les trois mondes sont le monde physique, le monde de nos expériences et le monde des produits de l'esprit humain (le langage humain avec ses propositions qui peuvent être vraies ou fausses).
Pour Popper, 'dire que l'esprit serait matériellement explicable est la plus grande absurdité que l'on puisse dire.' Néanmoins, les publications de Gerald Edelman, et d'autres, prouvent que l'esprit, la conscience est le produit de processus neurobiologiques. Le corps et l'esprit sont indivisibles.

Popper et le cercle de Vienne
'Le cercle de Vienne a installé de grands panneaux d'interdiction pour dire qu'on n'avait le droit de parler que de science, que tout le reste était absurde.' Mais, pour Popper, 'nous pouvons dire beaucoup de choses qui ne relèvent pas de la science; seulement il ne faut pas que nous les fassions passer pour scientifiques.'

La société ouverte et l'avenir de l'humanité
Pour Popper, notre 'monde n'est pas un monde où l'on confirme des vérités, mais où l'on réfute des erreurs. Le monde existe, la vérité existe aussi; seulement il ne peut pas y avoir de certitude concernant le monde ni la vérité.'
La valeur fondamentale de la société ouverte est la liberté combinée avec de l'entraide, la recherche de la vérité, la responsabilité intellectuelle et la tolérance. Pour Popper, la paix n'est pas antinaturelle.
Les perspectives biologiques et intellectuelles de l'homme sont ouvertes: rien n'a jamais existé ! Sous l'effet de la sélection darwinienne, la vie recherche un monde meilleur. Mais, 'le risque existe et il est vraisemblable que la vie disparaîtra.'

Ce livre est une excellente introduction aux idées majeures de Karl Popper, l'auteur d'un livre majeur 'La société ouverte et ses ennemis'. "

https://www.amazon.fr/Lavenir-est-ouvert-Karl-Popper/dp/2080813188

 

Bien à toi, D-U

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour,

Le 14/11/2023 à 21:03, al-flamel a dit :

Amis philosophes, je crée ici un sujet dédié au partage de vos grandes lectures philosophiques du moment !

C'est également l'occasion pour moi de me discipliner un peu dans mes lectures en y postant des "fiches de lectures".

Ma lecture du moment :

image.png.48158df9c903ddc1a5e00e1670d097b7.png

 

J'ai lu il y a de nombreuse semaines de cela ce livre, souvent cité par des auteurs de sciences cognitives en lien avec la Rationalité, je dois dire que j'ai été déçu, n'ayant rien appris de révolutionnaire ou de remarquable, sans doute parce que j'étais déjà très bien informé par d'autres sources en amont. Pour dire à quel point je l'ai trouvé insipide, j'ai l'habitude depuis quelques années à présent de corner les pages " intéressantes ", or pour ce bouquin j'ai dû le faire sur moins de 10 pages pour environ 380 au total, là où à l'inverse j'ai presque biffé une page sur deux de La vie secrète de l'esprit de Mario Sigman par exemple, ou de même pour L'homme cet animal raté, de Pierre Jouventin.

Ce livre de plus est aussi transparent/digeste à mon goût que les très volumineux exemplaires de Les limites de la rationalité, tome 1 et 2, du colloque de Cérisy-la-Salle !

Mais si on veut mieux s'informer des limites de notre raison, je pense qu'il y a d'autres titres plus instructifs et pédagogiques, comme par exemples: Système 1, système 2, de A. Tversky et D. Kahneman, Les décisions absurdes, de C. Morel, L'empire des croyances, et/ou L'empire de l'erreur, du même G. Bronner, Groupthink, de I. Janis, Everything is obvious, once you know the answer, de Duncan J. Watts, Pourquoi faisons-nous des choses stupides ou irrationnelles, de S. Delouvée, etc, etc...

Dans une perspective plus philosophique, autour de la Shoah, on pourra se tourner vers Hannah Arendt et le procès d'Eichmann ou bien Des hommes ordinaires de C. R. Browing ou encore Un si fragile vernis d'humanité de M. Terestchenko.

Et dans une approche plus scientifique et expérimentale, bien évidemment, l'incontournable Soumission à l'autorité, de Stanley Milgram. Ou dans une version télévisuelle plus récente, pour les rétifs à la lecture fastidieuse ( S. Milgram reproduit inlassablement la même expérience en modifiant une variable à la fois ) : https://www.lemonde.fr/blog/fredericjoignot/2010/03/16/le-jeu-de-la-mort-sur-france-2-adapte-lexperience-de-stanley-milgram-a-la-television-pourquoi-obeissons-nous-a-un-ordre-odieux-enquete/

Modifié par deja-utilise
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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
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Bonjour à toi,

Oui cela correspond plutôt bien. A noter que dans le passage "La société ouverte" c'est un journaliste qui parle et qui explique que, tout comme pour les scientifiques quand ils font de la science, les journalistes ont eux aussi à chercher à se poser la question de savoir si ce qu'ils produisent comme information n'est pas réfutable. La vérification de ce qu'ils racontent pour cette personne est donc une action active et consciente.

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Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 516 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
Posté(e)

Wilfrid Sellars : "La philosophie et l'image scientifique de l'homme" texte de 1960 publié dans "Philosophie de l'esprit" recueil de textes réunis par D. Fisette et P. Poirier. Editeur : Vrin.

Sellars, 1912-1989 philosophe américain de la première génération des philosophes de l'esprit (Mind). 

Dans cette oeuvre Sellars étudie deux concepts, deux images de l'homme-dans-le-monde, l'image manifeste et l'image scientifique.

L'image manifeste est historiquement issue de l'image "originaire" de l'homme-dans-le-monde, dans laquelle tout objet était une personne. Un arbre par exemple était une façon d'être une personne (attention il ne s'agit pas encore d'animisme). Puis cette image s'est épurée jusqu'à ce que, seul l'humain étant et agissant comme une personne, apparaisse l'image manifeste de l'homme-dans-le-monde. Cette image se forma à partir de la pensée conceptuelle, écho de la structure intelligible de l'univers, écho médiatisé par la famille et la communauté.

L'image scientifique est tirée des fruits de la construction d'une théorie postulationnelle. Il existe autant d'images scientifiques que de sciences de l'humain mais il existe une image scientifique unique formée par l'architecture commune à toutes ces sciences. 

Historiquement l'image scientifique entreprit de défier la vision de l'image manifeste de la nature inanimée. Elle proposa de considérer les choses physiques comme des systèmes de particules imperceptibles dénuées des qualités perceptibles de la nature manifeste (comme la couleur par exemple). Dans ces conditions les objets manifestes de l'image manifeste sont identiques à des systèmes de particules imperceptibles et les objets manifestes sont eux-mêmes des apparences.

Pour les philosophes si la proposition émise à l'appui de l'image scientifique est vraie alors nous arrivons au dualisme car il n'était pas envisageable pour eux qu'un système de particules imperceptibles puissent avoir des sensations, des émotions, des pensées, etc. 

Avec le développement de la neurophysiologie il devint possible de corréler les évènements mentaux à des processus neurophysiologiques. 

Certains philosophes émirent alors cette hypothèse : ces corrélations sont des identités. Mais une telle identité ne pouvait pas rendre compte des qualités perceptibles des objets manifestes comme la couleur. Une nouvelle hypothèse fut formulée : la pensée conceptuelle ainsi que les sensations, émotions, etc. se déroulent parallèlement à des processus neurophysiologiques. Dans une telle hypothèse les entités postulées par l'image scientifique deviennent des outils symboliques aidant à nous débrouiller dans la vie.

Aujourd'hui nous faisons une différence entre les sensations, images, émotions, etc. considérées comme des états, qui se présentent en effet avec des qualités irréductibles à l'image scientifique, et la pensée conceptuelle considérée non comme un état mais comme une fonction. 

La pensée conceptuelle est analogue à la parole, la parole est réductible à des processus algorithmiques, lesquels sont réductibles à des circuits informatiques lesquels sont analogues aux processus neurophysiologiques. Donc la pensée conceptuelle, qui est une fonction, est réductible à des systèmes de particules imperceptibles en action-réaction. Il y a dans le cas de la pensée conceptuelle possibilité de faire l'hypothèse précédente d'une identité. 

Pour le moment, étant donné l'avancement des sciences, il n'est pas possible de poser l'identité entre états mentaux qualitatifs et systèmes de neurones (composés de particules imperceptibles). 

L'image scientifique rencontre un autre problème pour prétendre remplacer un jour l'image manifeste : elle est incapable d'intégrer de manière crédible les normes éthiques qui caractérisent l'humain dans ses rapports sociaux au sein d'une communauté donnée. 

 

Modifié par chekhina
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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour,

Le 18/11/2023 à 16:17, chekhina a dit :

Wilfrid Sellars : "La philosophie et l'image scientifique de l'homme" texte de 1960 publié dans "Philosophie de l'esprit" recueil de textes réunis par D. Fisette et P. Poirier. Editeur : Vrin.

Sellars, 1912-1989 philosophe américain de la première génération des philosophes de l'esprit (Mind). 

Dans cette oeuvre Sellars étudie deux concepts, deux images de l'homme-dans-le-monde, l'image manifeste et l'image scientifique.

L'image manifeste est historiquement issue de l'image "originaire" de l'homme-dans-le-monde, dans laquelle tout objet était une personne. Un arbre par exemple était une façon d'être une personne (attention il ne s'agit pas encore d'animisme). Puis cette image s'est épurée jusqu'à ce que, seul l'humain étant et agissant comme une personne, apparaisse l'image manifeste de l'homme-dans-le-monde. Cette image se forma à partir de la pensée conceptuelle, écho de la structure intelligible de l'univers, écho médiatisé par la famille et la communauté.

L'image scientifique est tirée des fruits de la construction d'une théorie postulationnelle. Il existe autant d'images scientifiques que de sciences de l'humain mais il existe une image scientifique unique formée par l'architecture commune à toutes ces sciences. 

Historiquement l'image scientifique entreprit de défier la vision de l'image manifeste de la nature inanimée. Elle proposa de considérer les choses physiques comme des systèmes de particules imperceptibles dénuées des qualités perceptibles de la nature manifeste (comme la couleur par exemple). Dans ces conditions les objets manifestes de l'image manifeste sont identiques à des systèmes de particules imperceptibles et les objets manifestes sont eux-mêmes des apparences.

Pour les philosophes si la proposition émise à l'appui de l'image scientifique est vraie alors nous arrivons au dualisme car il n'était pas envisageable pour eux qu'un système de particules imperceptibles puissent avoir des sensations, des émotions, des pensées, etc. 

Avec le développement de la neurophysiologie il devint possible de corréler les évènements mentaux à des processus neurophysiologiques. 

Certains philosophes émirent alors cette hypothèse : ces corrélations sont des identités. Mais une telle identité ne pouvait pas rendre compte des qualités perceptibles des objets manifestes comme la couleur. Une nouvelle hypothèse fut formulée : la pensée conceptuelle ainsi que les sensations, émotions, etc. se déroulent parallèlement à des processus neurophysiologiques. Dans une telle hypothèse les entités postulées par l'image scientifique deviennent des outils symboliques aidant à nous débrouiller dans la vie.

Aujourd'hui nous faisons une différence entre les sensations, images, émotions, etc. considérées comme des états, qui se présentent en effet avec des qualités irréductibles à l'image scientifique, et la pensée conceptuelle considérée non comme un état mais comme une fonction. 

La pensée conceptuelle est analogue à la parole, la parole est réductible à des processus algorithmiques, lesquels sont réductibles à des circuits informatiques lesquels sont analogues aux processus neurophysiologiques. Donc la pensée conceptuelle, qui est une fonction, est réductible à des systèmes de particules imperceptibles en action-réaction. Il y a dans le cas de la pensée conceptuelle possibilité de faire l'hypothèse précédente d'une identité. 

Pour le moment, étant donné l'avancement des sciences, il n'est pas possible de poser l'identité entre états mentaux qualitatifs et systèmes de neurones (composés de particules imperceptibles). 

L'image scientifique rencontre un autre problème pour prétendre remplacer un jour l'image manifeste : elle est incapable d'intégrer de manière crédible les normes éthiques qui caractérisent l'humain dans ses rapports sociaux au sein d'une communauté donnée. 

 

je me suis procuré via le Net: Philosophy and the Scientific image of man, de Wilfrid Sellars, par curiosité, avant de - pouvoir - juger sur la pertinence du compendium au-dessus, qui me semblait assez obscur mais intriguant malgré tout.

Suite à cette lecture dans le texte et sa langue d'origine, je dirai que la première moitié ( 20 pages ), on a affaire à ce que Gaston Bachelard pourrait en dire, dans son Le nouvel esprit scientifique, là où lui parle de rupture épistémologique ( quoiqu'il insiste aussi sur une distinction fondamentale dans l'acte ou l'action entre une personne et un objet, souvent confondus dans la " philosophie vivante/incarnée " ), en revanche dans la deuxième section de son propos, quand il essaie de faire des rapprochements entre pensées ou sensations et neurophysiologie, c'est assez confus, des pages de développements alambiqués pour conclure en quelques lignes sur le concept d'intentionnalité pour résoudre les apories qu'il a identifié auparavant, c'est assez déconcertant, donnant l'impression que l'on a parlé la moitié du temps de torchons et que l'on finit par exhiber une serviette à la dernière minute !? D'autant qu'il annonçait la " couleur " au début, par métaphore interposée, d'une vision stéréoscopique réconciliant l'approche/appréhension par l'image-manifeste et celle par l'image-scientifique du monde, il en finit malgré tout avec une troisième voie !

Je ne suis même pas sûr de comprendre ce qui le chagrine tant dans le fait de penser ou de ressentir et sa matérialisation neurologique correspondante, est-ce que la couleur rose perçue " se voit " dans le cerveau directement se demande t-il en substance, ou dit autrement y a-t-il correspondance entre un stimuli et l'activité cérébrale qui atteint le niveau de conscience(?), ou pour le dire plus crument, réductionnisme de l'un à l'autre(?). J'ai le sentiment que les sciences neurologiques modernes ont résolus ces interrogations de deuxième partie, si tant est que je les ai correctement comprises, en effet, son texte datant de 1962, donc avant l'avènement des neurosciences.

 

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Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 516 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
Posté(e)
Le 26/11/2023 à 11:54, deja-utilise a dit :

Bonjour,

je me suis procuré via le Net: Philosophy and the Scientific image of man, de Wilfrid Sellars, par curiosité, avant de - pouvoir - juger sur la pertinence du compendium au-dessus, qui me semblait assez obscur mais intriguant malgré tout.

Suite à cette lecture dans le texte et sa langue d'origine, je dirai que la première moitié ( 20 pages ), on a affaire à ce que Gaston Bachelard pourrait en dire, dans son Le nouvel esprit scientifique, là où lui parle de rupture épistémologique ( quoiqu'il insiste aussi sur une distinction fondamentale dans l'acte ou l'action entre une personne et un objet, souvent confondus dans la " philosophie vivante/incarnée " ), en revanche dans la deuxième section de son propos, quand il essaie de faire des rapprochements entre pensées ou sensations et neurophysiologie, c'est assez confus, des pages de développements alambiqués pour conclure en quelques lignes sur le concept d'intentionnalité pour résoudre les apories qu'il a identifié auparavant, c'est assez déconcertant, donnant l'impression que l'on a parlé la moitié du temps de torchons et que l'on finit par exhiber une serviette à la dernière minute !? D'autant qu'il annonçait la " couleur " au début, par métaphore interposée, d'une vision stéréoscopique réconciliant l'approche/appréhension par l'image-manifeste et celle par l'image-scientifique du monde, il en finit malgré tout avec une troisième voie !

Je ne suis même pas sûr de comprendre ce qui le chagrine tant dans le fait de penser ou de ressentir et sa matérialisation neurologique correspondante, est-ce que la couleur rose perçue " se voit " dans le cerveau directement se demande t-il en substance, ou dit autrement y a-t-il correspondance entre un stimuli et l'activité cérébrale qui atteint le niveau de conscience(?), ou pour le dire plus crument, réductionnisme de l'un à l'autre(?). J'ai le sentiment que les sciences neurologiques modernes ont résolus ces interrogations de deuxième partie, si tant est que je les ai correctement comprises, en effet, son texte datant de 1962, donc avant l'avènement des neurosciences.

 

En effet j'ai résumé le texte de Sellars ainsi que cela "m'arrangeait". Sa vision stéréoscopique m'a laissée interdite et je ne l'ai pas reprise alors que cela fait partie (importante) de son exposé.

Vous pouvez donc estimer, avec raison,  que j'ai  fait des coupes claires dans son exposé.

Ce qui m'a séduite dans son discours c'est l'idée d'évolution (au sens darwinien). Notre cerveau/esprit évolue (plutôt que l'adjectif darwinien je devrais employer le mot : historique, il y a une évolution dans 'l'histoire, dans le temps). Ce qui m' a séduite aussi c'est cette idée d'épuration, lui parle de raffinage je crois. Nous partons d'une image manifeste et nous l'épurons de toute subjectivité. Je pense que c'est ce que nous tentons de faire dans le cadre des neurosciences (enfin c'est ce que je pense) et même des sciences en général.  C'est la construction de l'objectivité. 

Cette construction de l'objectivité me trouble un peu pourtant. Mais c'est un fait que les sciences tendent à cela (et j'adhère).

Il y a aussi chez Sellars cette idée d'une image première, originaire. Qui précède l'image manifeste. Cette idée par laquelle il pense qu'à l'origine pour l'humain toutes les choses vivaient. Cela réfère pour moi à un livre sur les peintures rupestres d'un auteur étonnant, qui tente de comprendre ce  peintures rupestres. Les hommes s'enfoncent dans la terre, accèdent à des cavernes et peignent des théories d'êtres vivants où sont mêlés animaux et humains. Certains animaux. A l'époque probablement il n' y avait pas encore distinction entre hommes et certains animaux. Tous surgissant des entrailles de la terre.

Quand j'écris "époque" je pense à l'évolution. Il est possible que l'évolution, celle de notre cerveau/esprit continue. 

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Membre, 24ans Posté(e)
Ocean_noir Membre 107 messages
Forumeur activiste‚ 24ans‚
Posté(e)

 

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Je vous présente ce livre qui est un concentré de reference sur des notions philosophique avec thème. Ne fais pas plus 100 pages. Et super intéressant.

Il y en a d'autre tel que l'art, le corps, la guerre, la mort, etc ...

Pas prise de tête et très sympa.

 

Sinon je suis en en train de décortiqué la genealogique de la moral de Nietchsz.

 

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Membre, 64ans Posté(e)
Carnéade Membre 349 messages
Forumeur accro‚ 64ans‚
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Très bonne collection en effet. Je n'ai pas celui sur le mal. J'ai beaucoup aimé celui sur le scepticisme, entre autres.

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Membre, 27ans Posté(e)
al-flamel Membre 762 messages
Forumeur expérimenté‚ 27ans‚
Posté(e)

Dialectique de la raison

Max HORKHEIMER

Theodor W. ADORNO

L'ouvrage est présenté sous un aspect fragmentaire où la dialectique y est pensée différemment de celle de Hegel. Il n'y a pas de négation de la négation, pas de réconciliation. Les deux auteurs Max HORKHEIMER et Theodor ARDONO l'ont finalisé en 1944. Il ne sera publié qu'en 1947 après guerre. Y sera ajouté la section Éléments sur l'antisémitisme dans laquelle les auteurs se livrent à une explication psychanalytique de l'antisémitisme.  Il paraît essentiel de rappeler la temporalité à la lecture de ce livre tant le contexte imprègne la pensée de ceux qui l'ont écrit, aussi bien sur la forme que sur le fond. La temporalité de l’œuvre, est d'ailleurs prise en compte par les auteurs. En bons Hégéliens, ils indiquent à la préface même du livre : "Nous ne maintiendrons pas nécessairement tel quel tout ce qui est dit dans ce livre : une telle attitude serait irréconciliable avec une théorie qui affirme que le cœur de la vérité est liée au cours du temps au lieu de l'opposer telle une constante immuable au mouvement de l'histoire."

Le livre a pour objet d'étude la raison. Mot vague, porteur de bien des sens et auxquels des gens d'horizons diverses et aux thèses bien contradictoires semblent se référer. La notion de raison dont traite les auteurs apparaît bien plus claire si l'on se focalise sur la version originale du titre de l’œuvre :  Dialektik der Aufklärung. La raison dont parlent A&H, c'est celle de l'Aufklärung, celle des Lumières. L'ambition du livre est alors de proposer une compréhension dialectique du mouvement des Lumières.

Le Concept d'Aufklärung

Dans la première partie du livre, A&H s'attardent sur le concept d'Aufklärung et cherchent à en délimiter le sens. L'ambition de l'Aufklärung y est explicité, son objectif se fond avec celui de toute civilisation: libérer les Hommes de la peur de la nature et les rendre souverains sur cette dernière. La peur de la nature est au fondement d'une mystification de cette dernière, qui a pour effet de prêter aux évènements de la nature des causes surnaturelles, des causes magiques. Cette peur se cristallise dans la pensée de la Tradition qui se caractérise par "sa crédulité, son aversion pour le doute, son fétichisme verbale et son acceptation des connaissances partielles et parcellaires". (D.R., p. 23). Elle est également au fondement de l'animisme et de la religion qui personnifie la nature. La raison apparaît ainsi comme une vaste entreprise de démystification, et d'unification du savoir.  L'Aufklärung est à la quête de l'un, de l'universel. Toute particularité, toute singularité doit se fondre et se réduire dans l'un. Là où le mythe personnifie, la raison chosifie. Et à mesure que la raison permet de mettre le monde en équation, le monde pris dans sa totalité, y est chosifié. La dialectique de la raison se trouve là : à mesure que la Raison libère l'Homme de la nature, la Raison assujettit l'Homme.

Digression 1 : Ulysse, ou Mythe et Raison

A&H voient dans l'Odyssée d'Homère une allégorie de la dialectique de la raison. Ulysse incarne la Raison personnifiée. La force principale du protagoniste est la ruse. Au cours de son périple, Ulysse se sert de sa ruse pour triompher des forces de la natures personnifiées en divinités et créatures mythiques. Face à la toute puissance de la nature, la duperie du sacrifice est l'arme d'Ulysse. Le sacrifice représente la ruse, la capacité de subordonner la nature aux objectifs des Hommes. Mais il représente également le renoncement, le renoncement à soi. En devenant support de la divinité, par le sacrifice, le sacrifice devient donc renoncement de la nature dans l'Homme.  Les aventures d'Ulysse prennent le sens sous la plume d'A&H de la formation du soi. A mesure qu'Ulysse affronte et sort victorieux des créatures mythiques, son soi se forge, mais rompt l'unité avec la nature et rejette ainsi sa propre nature. A l'image de la formation du soi de Ulysse, le sujet bourgeois s'éloigne petit à petit des finalités qui ont motivé l'ensemble de ses actions.

Digression II : Juliette, ou Raison et Morale

A&H repartent sur l'ambition de l'Aufklärung telle que présentée par E.KANT (cf. Was ist Aufklärung ? ) la sortie de sa minorité comprise comme "incapacité à se servir de son propre entendement sans l'aide de quelqu'un d'autre". Il y a dans l'Aufklärung une ambition d'autonomie. Selon A&H, " "l'entendement non dirigé par quelqu'un d'autre", c'est l'entendement dirigé par la raison." (D.R., p.127). De là il suit l'orientation que prend l'entendement, celle d'assurer une unité systématique où la totalité des évènements sont subsumés et réduits aux catégories de l'entendement. Le sujet dominé par la raison instrumente et administre la nature. Dans cette sortie de la minorité, la capacité à se servir de son propre entendement et d'être dominé par la raison ne présage rien des fins pour lesquelles seront orientés les actions du sujet majeur qu'est le sujet bourgeois. Rien dans la raison n'oblige le sujet libéré de toute tutelle de se comporter comme Juliette dans l’œuvre de Sade. Rien n'empêche la transvaluation des valeurs dont Nietzsche se réclame, d'opérer sa justification de la domination par l'argument essentialiste du droit du fort sur le faible.

La production industrielle de biens culturels : Raison et Mythification des masses

A&H y développent le concept d'industrie culturelle qui n'est autre que la culture prise au sens large et faite industrie. Sous le prisme des techniques industrielles de l'époque, les dimensions esthétiques de la culture s'uniformisent par le film, la radio et les magazines, les bâtiments, l'agencement et l'architecture des villes. La même organisation hiérarchique tend à se reproduire ici et là. La Raison crée le monde à son image. Elle pense l'universel et rend ainsi le monde uniforme. Tout doit s'y réduire y compris l'art dans lequel l'artiste se voit contraint de s'insérer dans la société industrielle et dans la division du travail qui l'accompagne. L'industrie culturelle bien loin de remplir la tâche d'émancipation et de sortie de la minorité vantée par les lumière, en est une parfaite inversion, inversion faite par la raison. Bien loin d'être une société où règne l'individu, la société industrielle et l'industrie culturelle plonge l'individu dans les affres de la standardisation, de la standardisation du moi. L'individu doit se fondre dans les catégories de l'industrie.

Éléments de l'antisémitisme : Limites de la raison

A&H se livrent ici à une psychanalyse de l'antisémitisme dans laquelle ils identifient les fascistes comme ceux qui projettent le mal absolu qu'ils représentent dans la figure du Juif, et les libéraux comme ceux qui voient dans la figure du Juif une minorité religieuse qui en s'assimilant à la société Bourgeoise sera libérée de la persécution et de la haine. La thèse libérale considérant l'unité des Hommes comme déjà réalisée vante l'ordre social existant, ordre dans lequel l'unité réelle des Hommes n'existe pas et par laquelle l'industrie culturelle aboutira à une persécution des minorités au nom de l'uniformité. Le fascisme nait ainsi et se construit comme une forme de paranoïa, projection qui consiste à attribuer à l'objet ses propres tabous et à sacrifier l'objet en question. Avec la crise économique et l'industrie culturelle, la paranoïa antisémite devient la norme des masses.

Conclusion:

A&H ont présenté au début de l’œuvre la raison comme le processus de civilisation même. Au cours de la lecture, on s'aperçoit qu'elle est également identifiable à des processus qui conduisent à la violence et à la barbarie. Les lumières ont pensé la Raison comme meilleur instrument de l'Homme. L'Homme y est devenu le simple instrument de la Raison. 

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Il y a 7 heures, al-flamel a dit :

Dialectique de la raison

Max HORKHEIMER

Theodor W. ADORNO

L'ouvrage est présenté sous un aspect fragmentaire où la dialectique y est pensée différemment de celle de Hegel. Il n'y a pas de négation de la négation, pas de réconciliation. Les deux auteurs Max HORKHEIMER et Theodor ARDONO l'ont finalisé en 1944. Il ne sera publié qu'en 1947 après guerre. Y sera ajouté la section Éléments sur l'antisémitisme dans laquelle les auteurs se livrent à une explication psychanalytique de l'antisémitisme.  Il paraît essentiel de rappeler la temporalité à la lecture de ce livre tant le contexte imprègne la pensée de ceux qui l'ont écrit, aussi bien sur la forme que sur le fond. La temporalité de l’œuvre, est d'ailleurs prise en compte par les auteurs. En bons Hégéliens, ils indiquent à la préface même du livre : "Nous ne maintiendrons pas nécessairement tel quel tout ce qui est dit dans ce livre : une telle attitude serait irréconciliable avec une théorie qui affirme que le cœur de la vérité est liée au cours du temps au lieu de l'opposer telle une constante immuable au mouvement de l'histoire."

Le livre a pour objet d'étude la raison. Mot vague, porteur de bien des sens et auxquels des gens d'horizons diverses et aux thèses bien contradictoires semblent se référer. La notion de raison dont traite les auteurs apparaît bien plus claire si l'on se focalise sur la version originale du titre de l’œuvre :  Dialektik der Aufklärung. La raison dont parlent A&H, c'est celle de l'Aufklärung, celle des Lumières. L'ambition du livre est alors de proposer une compréhension dialectique du mouvement des Lumières.

Le Concept d'Aufklärung

Dans la première partie du livre, A&H s'attardent sur le concept d'Aufklärung et cherchent à en délimiter le sens. L'ambition de l'Aufklärung y est explicité, son objectif se fond avec celui de toute civilisation: libérer les Hommes de la peur de la nature et les rendre souverains sur cette dernière. La peur de la nature est au fondement d'une mystification de cette dernière, qui a pour effet de prêter aux évènements de la nature des causes surnaturelles, des causes magiques. Cette peur se cristallise dans la pensée de la Tradition qui se caractérise par "sa crédulité, son aversion pour le doute, son fétichisme verbale et son acceptation des connaissances partielles et parcellaires". (D.R., p. 23). Elle est également au fondement de l'animisme et de la religion qui personnifie la nature. La raison apparaît ainsi comme une vaste entreprise de démystification, et d'unification du savoir.  L'Aufklärung est à la quête de l'un, de l'universel. Toute particularité, toute singularité doit se fondre et se réduire dans l'un. Là où le mythe personnifie, la raison chosifie. Et à mesure que la raison permet de mettre le monde en équation, le monde pris dans sa totalité, y est chosifié. La dialectique de la raison se trouve là : à mesure que la Raison libère l'Homme de la nature, la Raison assujettit l'Homme.

Digression 1 : Ulysse, ou Mythe et Raison

A&H voient dans l'Odyssée d'Homère une allégorie de la dialectique de la raison. Ulysse incarne la Raison personnifiée. La force principale du protagoniste est la ruse. Au cours de son périple, Ulysse se sert de sa ruse pour triompher des forces de la natures personnifiées en divinités et créatures mythiques. Face à la toute puissance de la nature, la duperie du sacrifice est l'arme d'Ulysse. Le sacrifice représente la ruse, la capacité de subordonner la nature aux objectifs des Hommes. Mais il représente également le renoncement, le renoncement à soi. En devenant support de la divinité, par le sacrifice, le sacrifice devient donc renoncement de la nature dans l'Homme.  Les aventures d'Ulysse prennent le sens sous la plume d'A&H de la formation du soi. A mesure qu'Ulysse affronte et sort victorieux des créatures mythiques, son soi se forge, mais rompt l'unité avec la nature et rejette ainsi sa propre nature. A l'image de la formation du soi de Ulysse, le sujet bourgeois s'éloigne petit à petit des finalités qui ont motivé l'ensemble de ses actions.

Digression II : Juliette, ou Raison et Morale

A&H repartent sur l'ambition de l'Aufklärung telle que présentée par E.KANT (cf. Was ist Aufklärung ? ) la sortie de sa minorité comprise comme "incapacité à se servir de son propre entendement sans l'aide de quelqu'un d'autre". Il y a dans l'Aufklärung une ambition d'autonomie. Selon A&H, " "l'entendement non dirigé par quelqu'un d'autre", c'est l'entendement dirigé par la raison." (D.R., p.127). De là il suit l'orientation que prend l'entendement, celle d'assurer une unité systématique où la totalité des évènements sont subsumés et réduits aux catégories de l'entendement. Le sujet dominé par la raison instrumente et administre la nature. Dans cette sortie de la minorité, la capacité à se servir de son propre entendement et d'être dominé par la raison ne présage rien des fins pour lesquelles seront orientés les actions du sujet majeur qu'est le sujet bourgeois. Rien dans la raison n'oblige le sujet libéré de toute tutelle de se comporter comme Juliette dans l’œuvre de Sade. Rien n'empêche la transvaluation des valeurs dont Nietzsche se réclame, d'opérer sa justification de la domination par l'argument essentialiste du droit du fort sur le faible.

La production industrielle de biens culturels : Raison et Mythification des masses

A&H y développent le concept d'industrie culturelle qui n'est autre que la culture prise au sens large et faite industrie. Sous le prisme des techniques industrielles de l'époque, les dimensions esthétiques de la culture s'uniformisent par le film, la radio et les magazines, les bâtiments, l'agencement et l'architecture des villes. La même organisation hiérarchique tend à se reproduire ici et là. La Raison crée le monde à son image. Elle pense l'universel et rend ainsi le monde uniforme. Tout doit s'y réduire y compris l'art dans lequel l'artiste se voit contraint de s'insérer dans la société industrielle et dans la division du travail qui l'accompagne. L'industrie culturelle bien loin de remplir la tâche d'émancipation et de sortie de la minorité vantée par les lumière, en est une parfaite inversion, inversion faite par la raison. Bien loin d'être une société où règne l'individu, la société industrielle et l'industrie culturelle plonge l'individu dans les affres de la standardisation, de la standardisation du moi. L'individu doit se fondre dans les catégories de l'industrie.

Éléments de l'antisémitisme : Limites de la raison

A&H se livrent ici à une psychanalyse de l'antisémitisme dans laquelle ils identifient les fascistes comme ceux qui projettent le mal absolu qu'ils représentent dans la figure du Juif, et les libéraux comme ceux qui voient dans la figure du Juif une minorité religieuse qui en s'assimilant à la société Bourgeoise sera libérée de la persécution et de la haine. La thèse libérale considérant l'unité des Hommes comme déjà réalisée vante l'ordre social existant, ordre dans lequel l'unité réelle des Hommes n'existe pas et par laquelle l'industrie culturelle aboutira à une persécution des minorités au nom de l'uniformité. Le fascisme nait ainsi et se construit comme une forme de paranoïa, projection qui consiste à attribuer à l'objet ses propres tabous et à sacrifier l'objet en question. Avec la crise économique et l'industrie culturelle, la paranoïa antisémite devient la norme des masses.

Conclusion:

A&H ont présenté au début de l’œuvre la raison comme le processus de civilisation même. Au cours de la lecture, on s'aperçoit qu'elle est également identifiable à des processus qui conduisent à la violence et à la barbarie. Les lumières ont pensé la Raison comme meilleur instrument de l'Homme. L'Homme y est devenu le simple instrument de la Raison. 

Merci pour ce travail.

Je vais prendre le temps de lire et de penser votre texte.

Je vous écrirai les réflexions qu'il m'aura inspirées.

 

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chekhina Membre 516 messages
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Le 28/11/2023 à 22:40, al-flamel a dit :

Dialectique de la raison

Max HORKHEIMER

Theodor W. ADORNO

L'ouvrage est présenté sous un aspect fragmentaire où la dialectique y est pensée différemment de celle de Hegel. Il n'y a pas de négation de la négation, pas de réconciliation. Les deux auteurs Max HORKHEIMER et Theodor ARDONO l'ont finalisé en 1944. Il ne sera publié qu'en 1947 après guerre. Y sera ajouté la section Éléments sur l'antisémitisme dans laquelle les auteurs se livrent à une explication psychanalytique de l'antisémitisme.  Il paraît essentiel de rappeler la temporalité à la lecture de ce livre tant le contexte imprègne la pensée de ceux qui l'ont écrit, aussi bien sur la forme que sur le fond. La temporalité de l’œuvre, est d'ailleurs prise en compte par les auteurs. En bons Hégéliens, ils indiquent à la préface même du livre : "Nous ne maintiendrons pas nécessairement tel quel tout ce qui est dit dans ce livre : une telle attitude serait irréconciliable avec une théorie qui affirme que le cœur de la vérité est liée au cours du temps au lieu de l'opposer telle une constante immuable au mouvement de l'histoire."

Le livre a pour objet d'étude la raison. Mot vague, porteur de bien des sens et auxquels des gens d'horizons diverses et aux thèses bien contradictoires semblent se référer. La notion de raison dont traite les auteurs apparaît bien plus claire si l'on se focalise sur la version originale du titre de l’œuvre :  Dialektik der Aufklärung. La raison dont parlent A&H, c'est celle de l'Aufklärung, celle des Lumières. L'ambition du livre est alors de proposer une compréhension dialectique du mouvement des Lumières.

Le Concept d'Aufklärung

Dans la première partie du livre, A&H s'attardent sur le concept d'Aufklärung et cherchent à en délimiter le sens. L'ambition de l'Aufklärung y est explicité, son objectif se fond avec celui de toute civilisation: libérer les Hommes de la peur de la nature et les rendre souverains sur cette dernière. La peur de la nature est au fondement d'une mystification de cette dernière, qui a pour effet de prêter aux évènements de la nature des causes surnaturelles, des causes magiques. Cette peur se cristallise dans la pensée de la Tradition qui se caractérise par "sa crédulité, son aversion pour le doute, son fétichisme verbale et son acceptation des connaissances partielles et parcellaires". (D.R., p. 23). Elle est également au fondement de l'animisme et de la religion qui personnifie la nature. La raison apparaît ainsi comme une vaste entreprise de démystification, et d'unification du savoir.  L'Aufklärung est à la quête de l'un, de l'universel. Toute particularité, toute singularité doit se fondre et se réduire dans l'un. Là où le mythe personnifie, la raison chosifie. Et à mesure que la raison permet de mettre le monde en équation, le monde pris dans sa totalité, y est chosifié. La dialectique de la raison se trouve là : à mesure que la Raison libère l'Homme de la nature, la Raison assujettit l'Homme.

Digression 1 : Ulysse, ou Mythe et Raison

A&H voient dans l'Odyssée d'Homère une allégorie de la dialectique de la raison. Ulysse incarne la Raison personnifiée. La force principale du protagoniste est la ruse. Au cours de son périple, Ulysse se sert de sa ruse pour triompher des forces de la natures personnifiées en divinités et créatures mythiques. Face à la toute puissance de la nature, la duperie du sacrifice est l'arme d'Ulysse. Le sacrifice représente la ruse, la capacité de subordonner la nature aux objectifs des Hommes. Mais il représente également le renoncement, le renoncement à soi. En devenant support de la divinité, par le sacrifice, le sacrifice devient donc renoncement de la nature dans l'Homme.  Les aventures d'Ulysse prennent le sens sous la plume d'A&H de la formation du soi. A mesure qu'Ulysse affronte et sort victorieux des créatures mythiques, son soi se forge, mais rompt l'unité avec la nature et rejette ainsi sa propre nature. A l'image de la formation du soi de Ulysse, le sujet bourgeois s'éloigne petit à petit des finalités qui ont motivé l'ensemble de ses actions.

Digression II : Juliette, ou Raison et Morale

A&H repartent sur l'ambition de l'Aufklärung telle que présentée par E.KANT (cf. Was ist Aufklärung ? ) la sortie de sa minorité comprise comme "incapacité à se servir de son propre entendement sans l'aide de quelqu'un d'autre". Il y a dans l'Aufklärung une ambition d'autonomie. Selon A&H, " "l'entendement non dirigé par quelqu'un d'autre", c'est l'entendement dirigé par la raison." (D.R., p.127). De là il suit l'orientation que prend l'entendement, celle d'assurer une unité systématique où la totalité des évènements sont subsumés et réduits aux catégories de l'entendement. Le sujet dominé par la raison instrumente et administre la nature. Dans cette sortie de la minorité, la capacité à se servir de son propre entendement et d'être dominé par la raison ne présage rien des fins pour lesquelles seront orientés les actions du sujet majeur qu'est le sujet bourgeois. Rien dans la raison n'oblige le sujet libéré de toute tutelle de se comporter comme Juliette dans l’œuvre de Sade. Rien n'empêche la transvaluation des valeurs dont Nietzsche se réclame, d'opérer sa justification de la domination par l'argument essentialiste du droit du fort sur le faible.

La production industrielle de biens culturels : Raison et Mythification des masses

A&H y développent le concept d'industrie culturelle qui n'est autre que la culture prise au sens large et faite industrie. Sous le prisme des techniques industrielles de l'époque, les dimensions esthétiques de la culture s'uniformisent par le film, la radio et les magazines, les bâtiments, l'agencement et l'architecture des villes. La même organisation hiérarchique tend à se reproduire ici et là. La Raison crée le monde à son image. Elle pense l'universel et rend ainsi le monde uniforme. Tout doit s'y réduire y compris l'art dans lequel l'artiste se voit contraint de s'insérer dans la société industrielle et dans la division du travail qui l'accompagne. L'industrie culturelle bien loin de remplir la tâche d'émancipation et de sortie de la minorité vantée par les lumière, en est une parfaite inversion, inversion faite par la raison. Bien loin d'être une société où règne l'individu, la société industrielle et l'industrie culturelle plonge l'individu dans les affres de la standardisation, de la standardisation du moi. L'individu doit se fondre dans les catégories de l'industrie.

Éléments de l'antisémitisme : Limites de la raison

A&H se livrent ici à une psychanalyse de l'antisémitisme dans laquelle ils identifient les fascistes comme ceux qui projettent le mal absolu qu'ils représentent dans la figure du Juif, et les libéraux comme ceux qui voient dans la figure du Juif une minorité religieuse qui en s'assimilant à la société Bourgeoise sera libérée de la persécution et de la haine. La thèse libérale considérant l'unité des Hommes comme déjà réalisée vante l'ordre social existant, ordre dans lequel l'unité réelle des Hommes n'existe pas et par laquelle l'industrie culturelle aboutira à une persécution des minorités au nom de l'uniformité. Le fascisme nait ainsi et se construit comme une forme de paranoïa, projection qui consiste à attribuer à l'objet ses propres tabous et à sacrifier l'objet en question. Avec la crise économique et l'industrie culturelle, la paranoïa antisémite devient la norme des masses.

Conclusion:

A&H ont présenté au début de l’œuvre la raison comme le processus de civilisation même. Au cours de la lecture, on s'aperçoit qu'elle est également identifiable à des processus qui conduisent à la violence et à la barbarie. Les lumières ont pensé la Raison comme meilleur instrument de l'Homme. L'Homme y est devenu le simple instrument de la Raison. 

Je pense que la raison, l'Aufklärung, est la faculté utilisée par l'individu qui choisit l'autonomie contre l'hétéronomie. Ce choix ne doit rien à la raison. Ainsi certain choisit l'hétéronomie  en se donnant un Dieu ou un Maitre.

Dans cette soumission l'individu reste rationnel, confer Ulysse et l'Odyssée. Il reste rationnel en ce qu'il ruse avec son Dieu ou son Maitre. Pratiquer le bien, c'est convenir à la volonté du Dieu ou du Maitre, le prier, c'est lui montrer sa soumission, sacrifier c'est renoncer à soi pour lui complaire. Ce faisant le croyant ou le disciple rusé pense avoir réussi à séduire le Dieu ou le Maitre et à obtenir ainsi sa protection, sa puissance et son autorité.

Choisir l'autonomie c'est en effet l'entendement dirigé par la raison (encore que pour Kant, me semble t il, l'entendement c'est carrément la raison, la raison pratique, scientifique). Ce sont les catégories de l'entendement, les concepts purs de l'entendement, sous lesquels le phénomène est maitrisé selon des méthodes appropriées (le schème). Mais un tel choix, l'autonomie, ne préjuge en rien des finalités que se donne l'homme rationnel. Cette finalité peut aussi bien être la création que la destruction.

Si la raison finit par conduire à l'asservissement de l'homme je ne pense pas que la raison en soit responsable. Cela tient aux choix originels de l'homme rationnel, choix qui ne dépendent pas de la raison. J'en reviens à l'idée développée par Bitbol dans l'une des vidéos publiés par @Manuel 235: le point aveugle des sciences,  qui est aussi celui de la philosophie. Ce point aveugle c'est l'individu lui-même qui disparait dans l'élaboration de ses idées, de ses modèles, etc. Ce qui disparait dans ce que voit l'œil c'est l'œil lui-même. En négligeant, en ne parvenant pas à considérer nos motivations originelles, pire, en pensant que nous n'en avons pas (c'est le cas du scientifique qui ne parvient pas à penser qu'il est animé lui aussi par des intentions même lorsqu'il pratique la raison pure) nous risquons en effet le pire.

 

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al-flamel Membre 762 messages
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La religion Industrielle : monastère, manufacture, usine. Une généalogie de l'entreprise de Pierre Musso.

Plus je m'intéresse au processus de  sécularisation et plus la notion de religion industrielle tombe sous le sens dans ce qui caractérise l'architecture culturelle de l'Occident, et ce depuis le 13e siècle si l'on en croit Pierre Musso.  J'ai encore pas mal de lectures avant de le commencer. Et c'est un gros pavé mais il me tarde de le lire. 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-grande-table-2eme-partie/la-religion-industrielle-de-pierre-musso-1799968

 

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chekhina Membre 516 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
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Thomas Kuhn. "La structure des révolutions scientifiques".

J'en suis venu à lire ce livre après avoir lu Jean-Pierre Luminet qui en faisait l'éloge.

Thomas Kuhn lance des concepts intéressants non seulement dans le cadre des sciences mais dans le cadre de toutes les préoccupations humaines.

Il forge le concept de "paradigme" qu'il définit comme un cadre de réflexions et de pratiques d'une communauté  (scientifique, religieuse, philosophique...) à  une époque donnée. C'est une façon de penser le monde. Au sein d'un paradigme donné est pratiqué la "science normale" (la pensée normale) science qui progresse, de manière continue, sans rupture. Mais les recherches, au sein de ce paradigme, ne font que nourrir le dit paradigme. Plus le paradigme s'installe plus il finit en doxa, ce qui finit par être contraire à l'évolution des sciences (et des idées en général). Il finit par devenir nécessaire de sortir du paradigme par une révolution des idées qui  instaure un nouveau paradigme. 

Les changements de paradigme, même limités aux sciences, finissent par changer la vision du monde de tous, même si l'influence est considérablement retardée quand elle atteint les couches sociales les moins instruites. Par exemple les nouvelles notions de l'espace et du temps ne progressent pour le moment qu'à l'intérieur d'une mince population de scientifiques et de personnes cultivées. Le plus grand nombre, y compris des scientifiques et des philosophes (conditionnés par Kant) de haut niveau continuent d'être régis par le paradigme newtonien concernant l'espace et le temps. Les nouvelles visions du monde engendrées par les nouveaux paradigmes mettent beaucoup de temps à diffuser.

Le passage d'un paradigme à un autre est une révolution, pas une évolution, ce qui signifie qu'il est nécessaire de rejeter d'anciennes certitudes (la doxa installée) pour accéder à de nouvelles idées. Penser que la science évolue par accumulation est donc une erreur. Elle évolue par saut, par abandon (partiel) des anciennes connaissances pour accéder à d'autres. L'évolution lente par accumulation a lieu à l'intérieur d'un paradigme. Mais le changement de paradigme exige une révolution. 

Pour Luminet nous sommes actuellement au cœur d'une tentative révolutionnaire concernant les sciences, au moins celles de la matière. Cette tentative consiste à sortir des paradigmes de la relativité et de la quantique pour en créer un autre qui résoudra les paradoxes engendrés par ces deux paradigmes constitutifs de la doxa actuelle.

Notons que ce sont les contradictions internes à un paradigme qui préparent la révolution et l'accès à un nouveau paradigme (il y a un soupçon de  philosophie hégélienne et marxiste dans cette affirmation). Tout paradigme en effet recèle des contradictions, des anomalies dont la doxa s'accommode mais qui finissent par miner le dit paradigme.

Je note que la conception de nouveaux paradigmes est difficile : nous n'avons toujours pas de révolution scientifique pas plus que nous n'avons de révolution philosophique ou religieuse. La révolution exige une créativité, un génie qui fait pour le moment défaut. Il est en effet nécessaire de penser, de créer de nouveaux concepts capacité qui dépasse largement toute intelligence, laquelle peut préparer la venue du génie mais non le remplacer. L'IA en se sens est une invention géniale car elle peut préparer la venue des génies mais elle ne peut pas les remplacer. Mais elle peut aussi être dangereuse si elle se cantonne à consolider la doxa existante. Risque non négligeable si elle est conçue par des tenants de la doxa.

Enfin il est probable que les révolutions philosophiques ou religieuses  ne peuvent plus être engendrées que par les révolutions scientifiques. Des lors que la science est conçue comme une activité mentale capable de révolution, donc d'élaboration de nouvelles visions du monde et de rejet des anciennes, elle sort du scientisme imbécile lequel ne voit dans la science qu'un processus d'accumulation de connaissances.

Je fais une exception pour la possibilité d'une révolution politique qui peut être une révolution sui generis, même si je pense qu'une telle révolution devra quand même s'appuyer sur la science, sans en dépendre totalement.

Finalement les deux jambes de la pensée humaine sont celles de la science et de la politique. La philosophie étant inséparable de la science, dont elle dépend,  et la religion de la politique dont elle dépend. Philosophie et religion sont des entrainements de la pensée en vue d'une action qui ne peut avoir de portée que dans la science, rapports effectifs des humains avec la "nature", et la politique, rapports effectifs des humains entre eux.

Je note aussi qu'il est possible de quitter un ancien paradigme sans pour autant réussir à en concevoir encore un autre. Prenons par exemple la croyance en Dieu. La foule abonde qui clame : je ne crois pas en Dieu, mais cette foule est incapable de concevoir un nouveau paradigme. Elle erre dans l'obscurité, réduite malgré elle au nihilisme par impuissance créatrice. Dans son errance elle finit par en revenir sans cesse à Dieu, pour le détruire certes mais surtout pour retrouver en lui un repère, certes honni, mais le seul qui reste encore identifiable pour eux dans leur errance aveugle.

 

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