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Leverkuhn

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  1. Leverkuhn

    Philosophons

    Ok, je n'accorde pas une grande importance au Cogito tel que j'imagine que tu le conçois, (je n'ai toujours pas compris ce que ton volet positif voulait dire, mis à part le "je suis" donc ce que je traduis par le rapport à soi). Philosopher sur soi, ou sur le "je" ou à partir du "je", c'est très bien, mais c'est pas mon truc. Je philosophe à partir de ce qui est reçu par "je", jamais l'inverse. C'est ce que font et ce qu'ont fait tous les philosophes matérialistes, les physicalistes, les nominalistes et les empiristes, et ils n'ont jamais eu besoin d'un quelconque Cogito pour ça. Ils le nient carrément d'ailleurs qu'ils soient anglo-saxons comme continentaux (distinction complètement absurde au passage je trouve, la France n'a pas attendu l'Amérique pour connaître l'empirisme et le nominalisme, et encore moins le matérialisme). Sont-ce des romantiques ? Quant à l'être du "je", je ne le crois pas ontologiquement distinct du reste de ce qui existe, ce qui ne veut pas dire que je crois à cette grande unité primitive ou finale du monde comme le feraient les romantiques comme Hegel. Je ne crois ni à sa théologie ni au paradis sur terre. D'une manière générale, je me méfie beaucoup des discours ontologiques, mis à part les discours analytiques sur l'ontologie qui aident à penser. En revanche, je pense clairement que la réalité telle qu'elle nous apparaît est formée par notre sensibilité, c'est à dire par notre corps. Et donc l'épistémologie, la philosophie des sciences en général, dans une perspective critique des savoirs comme non critique, doit toujours tenir compte de cette limite. "Bon", j'espère que quelqu'un sera en mesure de comprendre tes formulations et de répondre à ton sujet.
  2. Leverkuhn

    Philosophons

    Oui chez Hegel, surtout. Mais parmi les philosophes que tu as cité, (Nietzsche par exemple), que j'ai cité (Adorno par exemple), certains ne pensent pas à partir du cogito. Et on pourrait multiplier les exemples. Il y en a des tas. "ridelles dans le cerveau", d'accord avec toi là dessus. Lorsque tu dis Cogito et lorsque tu parles du volet positif, dans ma langue je traduis ça par un rapport à l'identité personnelle, à soi. Et lorsque tu fais une équivalence entre l'a priori et l'inconscient, tu fais tiennes des lectures de Lacan sur Kant, puis sur Sade, etc. Il faut le dire sinon je ne comprends pas. C'est une lecture particulière très structuraliste de Kant, en réalité néo-kantienne (c'est comme ça que je le comprends, mais voir tout ce que le structuralisme doit à Cassirer). Je n'ai pas lu Lacan. Je ne suis pas actuellement en mesure de juger correctement du parallèle qui est fait ici. Le parallèle est intéressant en tout cas.
  3. Leverkuhn

    Philosophons

    Oui tu as raison sur ce point. La liberté n'est pas une thèse psychologique mais cosmologique, qu'il admet dans sa philosophie morale. Merci, ici ta rectification a été utile.
  4. Leverkuhn

    Philosophons

    Moui, c'est du barda "lambda". Les camps d'internement, de rétention, les asiles, les prisons modernes, les maisons de travail, etc. ad libitum ad nauseam. Déjà dit, l'a priori chez Kant c'est épistémologique, pas psychologique (1). Pour le reste, tout ce qui est dit là, intéressant par ailleurs, a déjà été dit de façon moins confuse et plus exhaustive par Hegel, Adorno, Beauvoir, Lacan, etc. pour ce que j'en sais du moins. On n'est plus chez Descartes, et on n'est pas dans le Cogito de Descartes. On est dans la conscience de Soi. Ce qui est très différent, surtout à partir de Hegel. C'est "tout". (1) Kant admet les thèses psychologiques de la liberté dans sa philosophie morale, et non dans sa théorie de la connaissance.
  5. Leverkuhn

    Philosophons

    C'est moi qui souligne : Quand les volets sont ouverts et que la prairie verdoyante est sous mes yeux, le j'aime, j'aime pas, n'est pas une affaire d'Être ou de conscience de soi, mais de passions (1) de l'âme chez Descartes. La Res Cogitans, n'est là que pour prendre conscience de ses passions et dresser les passions à sa volonté chez Descartes. Et c'est un dressage aussi violent que possible. On sait ce que ça a donné : Enfermement, Asiles, thérapies de choc, travail forcé, etc. "Bon", j'aime ouvrir les volets, mais ça, ça rentrera pas dans mon barda (1) La Res Cogitans est aussi passive que possible et reçoit l'activité du corps, de ce que Descartes appelle les Esprits animaux. Ce sont ces esprits animaux qui affectent l'âme. L'âme "par le pouvoir de la volonté", gouverne ces passions vers le Bien
  6. Leverkuhn

    Philosophons

    C'est moi qui souligne. C'est rigoureusement inexact. Le Cogito, c'est une affaire de volets (1) Faut que je te parle de mon pote Roger. Avec Roger on est parti à Toulouse pour le travail et on va dans une Boulangerie. On regarde les pâtisseries. Roger me dit, "je me ferai bien un croissant". Je lui réponds, "je serai plus partant pour des chouquettes" Et là il dit "Cogito sumere panem chocolatum". Et la boulangère souriante mais légèrement interloquée nous dit, "Ah, ça on n'en a pas." On s'est tous fendu la pastèque. (1) Quand les volets sont ouverts, Je vois les arbres en face. Et quand mes volets sont fermés, les arbres sont encore là mais Je ne les vois plus. Cogito.
  7. Leverkuhn

    Philosophons

    Les physiciens aiment jouer avec les mots. Ils balancent le mot Observateur, et ils observent avec délectation la réaction de gens ébahis qui se retrouvent comme une poule devant un couteau. De là, on se met tous à phosphorer sur la conscience, la vibration, la matière, etc. De même, les philosophes balancent le mot Cogito, et ils attendent tous la circonspection admirative des lecteurs à la lecture d'un mot latin. Mais lorsqu'il s'agit de comprendre et critiquer Descartes dans son expérience de pensée, faut il le faire à partir de sa réflexion, de sa méditation ou bien le faire dans le cadre des délires sur la conscience de soi dans lesquels des successeurs comme Hegel l'ont enfermé ? Les délires de Hegel sont intéressants, c'est sûr, mais ce sont les siens. C'est tout le problème des concepts fétiches. On finit par s'y perdre.
  8. Je ne connaissais pas ce problème chez Parfit. J'aime ses expériences de pensée. Particulièrement celles sur l'identité personnelle. Elles donnent à réfléchir. Peut être y a t-il quelques connexions à faire d'ailleurs entre sa conception de l'identité personnelle et son problème de la non identité. Si je devais fournir une réponse au problème, je fournirai cette réponse un peu courte et mal digérée : Le mal moral consiste à produire ou maintenir des conditions dans lesquelles l’espérance devient impossible, en construisant des arrières mondes clos et inaccessibles qui rendent la vie mutilée inéluctable.
  9. Oui, ensuite les salariés ont racheté la boîte et en ont fait une SCOP. Et mon point de vue général s'applique bien à toutes les entreprises. Il y a un privilège quand il y a exonération de cotisations pour les patrons. "Ah mais il y a des patrons qui sont aussi salariés". Oui, c'est bien, tu as compris ce qu'était une SCOP. Il te reste à comprendre ce qu'est un privilège. Ensuite évitons de faire passer 75 milliards d'€ dans les mains des SCOP. Les SCOP, ça représente que dalle du point de vue du montant exorbitant de ces exonérations. Pour travailler, il faut consommer. Pour consommer, il faut produire ou disposer de ressources. On pourrait rentrer dans des querelles sur la cause première comme en raffole les théologiens, discuter de ce qu'est le travail, etc. Mais on risquerait de partir dans des circonvolutions qui nous éloignerait de la discussion initiale. Restons en au comptable, au quantifiable, au mesurable. Il y a des cotisations sociales, qui financent des prestations sociales qui financent elle mêmes le travail des hôpitaux, des familles, des retraités des chômeurs, etc. Comme tout ce qui est produit en général est porté par du travail, ça répond pas vraiment à la question. Pour ça par exemple. L’État, c'est tout le monde sinon c'est du despotisme. Si tu considères que porter un jugement sur ce que l’État devrait faire est périlleux, c'est très périlleux... L’État ne sait pas quelle est l'efficacité de ces montants exorbitant d'exonérations. Et personne ne le sait. Quel Tartuffe, demandez autour de vous si votre entourage est informé des montants d'exonérations de cotisations sociales. Il n'y a pas de plateaux de BFM de 3 heures sur le déficit de la sécu qui omettent le montant de ces exonérations. Il n'y a pas de propagande avec des livres à la noix sur les grandes causes du déficit qui omettent la question des exonérations. Lorsqu'on parle du déficit de 19 milliards de Sécurité Sociale, qu'on mentionne aussi à chaque fois le montant de 75 milliards d'€ d'exonérations. N'importe qui fera le rapprochement. Et là les gens pourront juger en toute conscience de qui est privilégié, et de ce qui justifie la mise à sac de la Sécurité Sociale. Les travailleurs par leur travail aident les patrons inactifs. Mettre les emplois des travailleurs en danger, ce n'est pas aider les patrons inactifs.
  10. La faillite des seigneuries et des biens de l’Église faisaient partie des derniers arguments pour défendre les privilèges. En un sens, c'est rassurant. C'est bien, t'as compris ce qu'était une SCOP et une cotisation patronale. Il faudrait être un tartuffe empli de mauvaise foi pour raisonner de cette manière, ou pour faire passer 75 milliards d'euros d'exonérations dans les mains de Duralex, (et Mamy&co si j'ai bien compris ? Je connaissais pas). Moi, je pense juste que nos remboursements de médicaments, nos retraites, ce qui a contribué à la construction des centres hospitaliers, permet aux familles, à ceux qui cherchent un emploi de mieux vivre, tout ça part des cotisations sociales. Exonérer, c'est privilégier, c'est substituer l’État à l'activité de l'employeur. C'est périlleux. Et donc SCOP ou pas, (évidemment les SCOP c'est peanuts là dedans), toute entreprise devrait cotiser sans exonérations. Quand on exonère, c'est problématique. T'as peut être commencé à comprendre le sujet de conversation, discuter qui doit financer le commun. Quand un centriste chrétien démocrate parle de laïcité ou de démocratie, je sais pas comment l'interpréter. Mais t'as raison on est dans une République laïque. Il serait temps que la chose publique ne soit plus dans les mains de son église capitaliste, et de ses porte paroles, et que la population soit informée comme il se doit de ce qui se passe avec la sécurité sociale.
  11. Dans tous les cas l'employeur en profite, ça diminue ses charges. C'est le principe. Dans le cas de Duralex, si les salariés ont encore un travail, c'est surtout grâce à eux. Le chantage a l'emploi, l'argument idéologique phare pour défendre ce privilège n'a pas été requis ici. Toujours est t-il qu'une SCOP exonérée de cotisations sociales, c'est tout aussi problématique que pour n'importe quelle autre forme de catégorie juridique. Une coopérative, c'est bien pour les salariés qui y travaillent, mais ça ne l'exonère pas de ses obligations envers les caisse de sécurité sociale.
  12. Il est légalement établi qu'il y a une part à verser à la charge de l'employeur et une part à verser à la charge du Salarié. Mais oui, c'est bien du salaire socialisé dont il s'agit, pour les retraités, les chômeurs, les gens qui ont besoin de soin ou qui ont une famille. Les employeurs sont officiellement exonérés de contribuer à ce bien commun et s'accaparent en réalité ce qui ne leur revient pas. Il s'agit bien d'un privilège. Je dois reconnaître que ça m'a fait rire . Mon cher Gengis, t'es pas la flèche la plus aiguisée du carquois. Change rien surtout !
  13. De la nuit du 4 août à l’ère des exonérations La nuit du 4 août 1789 est communément présentée comme l’acte fondateur de l’égalité fiscale et sociale moderne : l’abolition des privilèges. Pourtant, plus de deux siècles plus tard, le principe d’égalité devant la contribution au financement du commun est à nouveau profondément remis en cause. Les exonérations de cotisations patronales, devenues un pilier structurel des politiques économiques contemporaines, constituent une forme renouvelée de privilège : légale, pérenne, ciblée socialement et justifiée par une idéologie économique, à l’instar des privilèges d’Ancien Régime fondés sur l’ordre social et la hiérarchie des fonctions. I. Le privilège en 1789 : une dérogation légale au nom de l’ordre social Contrairement à une idée reçue, le privilège sous l’Ancien Régime ne relevait pas de l’arbitraire ou de l’illégalité. Il s’agissait d’un statut juridique reconnu, accordant à certains groupes — noblesse, clergé, corps intermédiaires — des exemptions fiscales durables, notamment vis-à-vis de la taille ou des impôts directs. Ces exemptions étaient justifiées par une idéologie fonctionnelle : la noblesse protégeait le royaume ; le clergé assurait le salut spirituel ; les corporations régulaient la production. Le privilège reposait donc sur une promesse de service rendu à la collectivité, laquelle justifiait une dérogation permanente à la contribution commune, supportée essentiellement par le Tiers État. II. Naissance et institutionnalisation des exonérations patronales en France (1993–2026) 1. La genèse (1993–2000) : corriger le coût du travail 1993 : première exonération ciblée de cotisations d’allocations familiales pour les salaires proches du SMIC (jusqu’à 1,2 SMIC). 1995 : création d’une réduction dégressive de cotisations patronales, afin d’éviter les effets de seuil ; relèvement du plafond d’éligibilité à 1,3 SMIC. 2000 : instauration d’un taux maximal d’exonération atteignant 26 % au niveau du SMIC, et extension du dispositif jusqu’à 1,8 SMIC, dans le cadre des politiques d’aménagement du temps de travail. À ce stade, les exonérations sont encore présentées comme temporaires, ciblées et correctrices. 2. La généralisation (2003–2014) : vers un droit dérogatoire patronal 2003 : fusion des dispositifs existants en une réduction générale unique, jusqu’à 1,6 SMIC. 2014 : Pacte de responsabilité et de solidarité : élargissement de la réduction générale au SMIC ; baisse de 1,8 point des cotisations d’allocations familiales jusqu’à 3,5 SMIC (« bandeau famille »). Ce tournant marque l’extension des exonérations vers les salaires intermédiaires et supérieurs, rompant avec l’argument initial de lutte contre le chômage peu qualifié. 3. Le basculement structurel (2019–2024) : l’ère du privilège permanent 2019 : transformation du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en : baisse de 6 points des cotisations d’assurance maladie jusqu’à 2,5 SMIC (« bandeau maladie ») ; intégration de nouvelles cotisations (chômage, retraites complémentaires) dans la réduction générale. Ce changement marque un basculement décisif : l’aide n’est plus fiscale et conditionnelle, mais sociale, automatique et pérenne. Entre 2014 et 2024, le coût annuel des exonérations passe de 20,9 à 77,3 milliards d’euros, dont plus de 80 % concernent directement le financement de la Sécurité sociale. https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2025-05/20250526-RALFSS-2025_0.pdf 4. 2026 : la réforme de la rationalisation des privilèges Les lois de financement de la Sécurité sociale pour 2024 et 2025 prévoient : une inflexion budgétaire à court terme ; une fusion des dispositifs d’exonérations à compter de 2026, présentée comme une simplification. Cette réforme ne remet pas en cause le principe du privilège, mais en rationalise l’architecture, confirmant son caractère structurel et durable. https://entreprendre.service-public.gouv.fr/actualites/A18448 III. Une comparaison structurelle avec les privilèges de 1789 Dans les deux cas, la contribution au commun n’est pas proportionnelle à la capacité contributive, mais à un statut social ou économique. Les cotisations sociales patronales ne sont pas un simple prélèvement économique : elles constituent le financement du salaire socialisé. Leur exonération entraîne mécaniquement : une compensation par l’impôt ; ou une dégradation du financement de la protection sociale. Comme sous l’Ancien Régime, la charge est déplacée vers ceux qui ne bénéficient pas du privilège. IV. Une convergence internationale : France et États-Unis Aux États-Unis, la Tax Cuts and Jobs Act de 2017 a réduit l’impôt fédéral sur les sociétés de 35 % à 21 %, avec des effets principalement concentrés sur les actionnaires (rachats d’actions, dividendes). Sont comprises dans ces réductions des allègements de cotisations employeurs dites payroll tax cuts. Les propositions fiscales portées dans le cadre du programme trumpiste pour 2025 s’inscrivent dans cette continuité : réduction durable de la contribution du capital au financement des politiques publiques, au nom de la croissance et de l’emploi. https://itep.org/two-ways-a-2025-federal-tax-bill-could-worsen-income-and-racial-inequality/ La forme diffère, mais la logique est identique : restaurer des privilèges économiques légalisés https://en.wikipedia.org/wiki/Tax_Cuts_and_Jobs_Act https://en.wikipedia.org/wiki/One_Big_Beautiful_Bill_Act Conclusion L’abolition des privilèges proclamée en 1789 n’a pas mis fin à la logique de dérogation : elle a déplacé ses fondements. Là où la naissance justifiait autrefois l’exemption, c’est désormais la fonction économique supposée du capital qui la légitime. Les exonérations de cotisations patronales ne sont donc pas une anomalie technique, mais un choix politique structurant, qui repose une question fondamentalement révolutionnaire : qui doit financer le commun, et au nom de quels principes d’égalité ?
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