Nous sommes parfois informés des accidents d’alpinistes tentant de gravir le toit du monde, mais rarement de ce qu’il advient d’eux ensuite. Je ne sais pas trop définir exactement ce que j’en pense. Un malaise, c’est sûr...

"L’ascension du mont Everest anime les fantasmes de tous les alpinistes de ce monde, malgré tous les dangers qu’elle représente. Par ailleurs, les cadavres abandonnés sur la neige au fil du temps servent aujourd’hui de « repères » aux alpinistes. Ambiance…

Depuis les premières tentatives d’ascension dans les années 1920, le mont Everest continue de compter les cadavres d’alpinistes venus le gravir. Malgré sa dangerosité, la montagne la plus haute du monde anime les passions et se nourrit de ses mystères forgeant sa légende. Au total, on estime qu’il y aurait plus de 200 personnes mortes sur l’Everest, dont 150 n’ont jamais été retrouvées.

L’une des premières victimes de l’Everest, George Mallory, disparu en 1924, a été retrouvée seulement en 1999, soit 75 ans après sa mort. On ne saura jamais s’il a pu atteindre le sommet…

Culminant à 8 848 mètres d’altitude, le roi de l’Himalaya est sans pitié avec ces conditions climatiques extrêmes. Au-delà des 7 900 mètres d’altitude, le sommet de l’Everest est ce qu’on appelle « la zone de mort ». Le taux d’oxygène y est trois fois inférieur par rapport à ce que l’on a au niveau de la mer, ce qui signifie que l’organisme puise dans sa réserve d’oxygène plus vite qu’il peut en reconstituer par la respiration. Sans aide respiratoire, il est humainement impossible de survivre plus de 48 heures…

En outre, à cause du peu d’oxygène pour les efforts à fournir, il est impossible d’essayer de secourir une personne coincée, au risque d’également y passer. C’est principalement pour cette raison que tant de cadavres jonchent aujourd’hui la route qui mène au sommet de l’Everest, considéré comme un véritable cimetière à ciel ouvert. Parmi ces corps, certains sont même devenus des repères pour les alpinistes. L’ironie du sort…

Suite

Je n’en avais franchement pas conscience jusqu’alors… c’est pas très réjouissant, carrément morbide ! 

C’est quoi finalement : le challenge ultime, le Graal d’y accéder et on s’en tape des autres, morts ou vivants ?!

La mort de « Green Boots » serait arrivée en 1996, lors d’une avalanche qui marqua l’une des périodes les plus meurtrières enregistrées sur l’Everest.

Le corps n’a jamais été déplacé à cause du gel qui le maintient contre la roche. Il est devenu un symbole de la discipline dans le mauvais sens du terme, illustrant notamment le manque de solidarité qui existe dans le monde de l’alpinisme. S’il semble logique qu’un alpiniste n’a pas à risquer sa vie pour sauver celle d’autrui, si le risque est trop important, il s’avère également les expéditions avaient tendance à précipiter leur ascension, quitte à laisser des collègues derrière eux.

C’est drôle comme on peut parfois idéaliser… j’aurais pu imaginer exactement l’inverse : un esprit de corps, d’équipe soudé, d’entraide, de solidarité, un respect des autres, de la vie.

En fait, je sais pas trop pourquoi je voyais cette image lisse… 

Ça n'empêche pas l'Everest d'être de plus en plus fréquenté. Tout le monde a vu ces hallucinantes images d'"alpinistes" faisant la queue pour, à leur tour, atteindre le toit du monde. Des gens sans aucune expérience de la montagne (mais avec de gros moyens financiers, ça revient quand même assez cher) se lancent dans l'aventure, juste pour pouvoir indiquer sur leur page Faceplouc qu'ils l'ont fait, photos à l'appui. Et tout ce beau monde balance ses déchets à droite à gauche, au point que l'endroit, en plus d'être un cimetière, est aussi une poubelle.

Sommes-nous encore dans le domaine du sport? J'ai des doutes. On a l'impression que l'Everest, malgré lui, est devenu comme un condensé des contradictions de notre monde moderne.

Ajoutons que pour les Népalais, il s'agit surtout de business, un business qui leur rapporte de grandes quantités de devises tous les ans. Des villages entiers, notamment ceux où l'on loue les services des sherpas, vivent grâce à l'alpinisme himalayen. Cela va néanmoins à l'encontre de leurs convictions religieuses, suivant lesquelles ces montagnes sont "sacrées".

Je découvre en lisant l'article à quel point la recherche de la performance peut être révélatrice d'un égoïsme allant jusqu'à regarder mourir des gens. 

J'en suis stupéfaite, d'autant plus que j'étais persuadée que les alpinistes, ces amoureux de la montagne, partageaient une certaine forme de corporatisme faisant qu'ils ne laissent pas tomber quelqu'un en détresse.

C'est à se demander si l'Everest est une ascension de passionnés ou de gens en recherche de reconnaissance...

Il y a 1 heure, Elisa* a dit :

Je n’en avais franchement pas conscience jusqu’alors… c’est pas très réjouissant, carrément morbide ! 

C’est quoi finalement : le challenge ultime, le Graal d’y accéder et on s’en tape des autres, morts ou vivants ?!

La mort de « Green Boots » serait arrivée en 1996, lors d’une avalanche qui marqua l’une des périodes les plus meurtrières enregistrées sur l’Everest.

Le corps n’a jamais été déplacé à cause du gel qui le maintient contre la roche. Il est devenu un symbole de la discipline dans le mauvais sens du terme, illustrant notamment le manque de solidarité qui existe dans le monde de l’alpinisme. S’il semble logique qu’un alpiniste n’a pas à risquer sa vie pour sauver celle d’autrui, si le risque est trop important, il s’avère également les expéditions avaient tendance à précipiter leur ascension, quitte à laisser des collègues derrière eux.

C’est drôle comme on peut parfois idéaliser… j’aurais pu imaginer exactement l’inverse : un esprit de corps, d’équipe soudé, d’entraide, de solidarité, un respect des autres, de la vie.

En fait, je sais pas trop pourquoi je voyais cette image lisse… 

J’imaginais un peu la même chose, une solidarité à toute épreuve. Quelle naïveté…

il y a 58 minutes, titenath a dit :

Je découvre en lisant l'article à quel point la recherche de la performance peut être révélatrice d'un égoïsme allant jusqu'à regarder mourir des gens. 

J'en suis stupéfaite, d'autant plus que j'étais persuadée que les alpinistes, ces amoureux de la montagne, partageaient une certaine forme de corporatisme faisant qu'ils ne laissent pas tomber quelqu'un en détresse.

C'est à se demander si l'Everest est une ascension de passionnés ou de gens en recherche de reconnaissance...

Atteindre son but, coûte que coûte. Elle a quel goût la « victoire » quand on a laissé crever quelqu’un ? En passant à quelques mètres…

Celui qui monte là-haut risque sa vie. Ceux qui ont de très gros moyens ont les porteurs en conséquence, les autres non. Alors il faut assurer toute la fourniture nécessaire au millimètre, sans se surcharger au risque de s'épuiser rapidement. Le matériel (et la condition physique) manquera inévitablement pour venir en aide à quelqu'un d'autre.  

Il y a de très profondes inégalités en haute montagne et oui, l'esprit de cordée, spécialement sur des ascensions telles que celle de l'Everest, devenu pluss un espace économique qu'autre chose, est en voie de disparition... En revanche, sur de plus courts sommets, la solidarité est toujours là, heureusement, parce-que c'est une question de survie. 

Il y a 2 heures, Mite_Railleuse a dit :

Nous sommes parfois informés des accidents d’alpinistes tentant de gravir le toit du monde, mais rarement de ce qu’il advient d’eux ensuite. Je ne sais pas trop définir exactement ce que j’en pense. Un malaise, c’est sûr...

 

"L’ascension du mont Everest anime les fantasmes de tous les alpinistes de ce monde, malgré tous les dangers qu’elle représente. Par ailleurs, les cadavres abandonnés sur la neige au fil du temps servent aujourd’hui de « repères » aux alpinistes. Ambiance…

Depuis les premières tentatives d’ascension dans les années 1920, le mont Everest continue de compter les cadavres d’alpinistes venus le gravir. Malgré sa dangerosité, la montagne la plus haute du monde anime les passions et se nourrit de ses mystères forgeant sa légende. Au total, on estime qu’il y aurait plus de 200 personnes mortes sur l’Everest, dont 150 n’ont jamais été retrouvées.

 

L’Everest, jusqu’au sommet, jusqu’à la mort

L’une des premières victimes de l’Everest, George Mallory, disparu en 1924, a été retrouvée seulement en 1999, soit 75 ans après sa mort. On ne saura jamais s’il a pu atteindre le sommet…

Culminant à 8 848 mètres d’altitude, le roi de l’Himalaya est sans pitié avec ces conditions climatiques extrêmes. Au-delà des 7 900 mètres d’altitude, le sommet de l’Everest est ce qu’on appelle « la zone de mort ». Le taux d’oxygène y est trois fois inférieur par rapport à ce que l’on a au niveau de la mer, ce qui signifie que l’organisme puise dans sa réserve d’oxygène plus vite qu’il peut en reconstituer par la respiration. Sans aide respiratoire, il est humainement impossible de survivre plus de 48 heures…

En outre, à cause du peu d’oxygène pour les efforts à fournir, il est impossible d’essayer de secourir une personne coincée, au risque d’également y passer. C’est principalement pour cette raison que tant de cadavres jonchent aujourd’hui la route qui mène au sommet de l’Everest, considéré comme un véritable cimetière à ciel ouvert. Parmi ces corps, certains sont même devenus des repères pour les alpinistes. L’ironie du sort…

Suite

 

 

200 personnes en 1 siècle...ils savent très bien que c'est à leurs risques et périls...

C'est ni plus ni moins le genre d'exploit de tous les explorateurs de l'extrême...mers, pôles, montagnes/glaciers/spéléologie...

C'est un monde particulier...il y a eu des morts et des disparus dans tous ces "sports" dits, extrêmes...

Il y a 2 heures, Elisa* a dit :

Je n’en avais franchement pas conscience jusqu’alors… c’est pas très réjouissant, carrément morbide ! 

C’est quoi finalement : le challenge ultime, le Graal d’y accéder et on s’en tape des autres, morts ou vivants ?!

La mort de « Green Boots » serait arrivée en 1996, lors d’une avalanche qui marqua l’une des périodes les plus meurtrières enregistrées sur l’Everest.

Le corps n’a jamais été déplacé à cause du gel qui le maintient contre la roche. Il est devenu un symbole de la discipline dans le mauvais sens du terme, illustrant notamment le manque de solidarité qui existe dans le monde de l’alpinisme. S’il semble logique qu’un alpiniste n’a pas à risquer sa vie pour sauver celle d’autrui, si le risque est trop important, il s’avère également les expéditions avaient tendance à précipiter leur ascension, quitte à laisser des collègues derrière eux.

C’est drôle comme on peut parfois idéaliser… j’aurais pu imaginer exactement l’inverse : un esprit de corps, d’équipe soudé, d’entraide, de solidarité, un respect des autres, de la vie.

En fait, je sais pas trop pourquoi je voyais cette image lisse… 

Peut-être parce qu'ils sont présentés comme des héros?

https://www.manawa.com/fr/articles/5-films-dalpinisme-extraordinaires-a-voir

Ca va peut-être paraître dur à entendre, mais je suis sûre qu'à 7000, quand tu es arrivé jusque-là, c'est toi que tu secoures déjà, alors secourir une autre personne.. Il faut bien avoir conscience que non, dans l'Himalaya on ne peut pas prendre quelqu'un sur son dos et le ramener au camp de base. Les hallucinations (symptôme d'oedème cérébral), le manque d'oxygène, les gelures, nausées, vomissements, etc.  A 4000 m déjà, on sent bien la diminution de ses capacités physiques et mentales, une sorte de déprime subite, maux de tête, fatigue intense, alors à 7-8000, j'imagine même pas. 

il y a 25 minutes, January a dit :

Ca va peut-être paraître dur à entendre, mais je suis sûre qu'à 7000, quand tu es arrivé jusque-là, c'est toi que tu secoures déjà, alors secourir une autre personne.. Il faut bien avoir conscience que non, dans l'Himalaya on ne peut pas prendre quelqu'un sur son dos et le ramener au camp de base. Les hallucinations (symptôme d'oedème cérébral), le manque d'oxygène, les gelures, nausées, vomissements, etc.  A 4000 m déjà, on sent bien la diminution de ses capacités physiques et mentales, une sorte de déprime subite, maux de tête, fatigue intense, alors à 7-8000, j'imagine même pas. 

Oui j'avais ça aussi dans un coin de la tête mais je rejoins @Mite_Railleusesur ses propos : quel goût a la victoire quand on passe à côté de quelqu'un en train de mourir et qu'on ne fait rien (même par obligation) ?

Je conviens bien aisément qu'ils n'ont pas le choix, que c'est aussi leur survie à eux qui est en jeu, mais partir faire ce genre d'expédition en sachant qu'on va potentiellement croiser des cadavres et peut être une personne encore en vie mais à l'agonie, je ne suis pas certaine que je pourrais non.

il y a 8 minutes, January a dit :

Ca va peut-être paraître dur à entendre, mais je suis sûre qu'à 7000, quand tu es arrivé jusque-là, c'est toi que tu secoures déjà, alors secourir une autre personne.. Il faut bien avoir conscience que non, dans l'Himalaya on ne peut pas prendre quelqu'un sur son dos et le ramener au camp de base. Les hallucinations (symptôme d'oedème cérébral), le manque d'oxygène, les gelures, nausées, vomissements, etc.  A 4000 m déjà, on sent bien la diminution de ses capacités physiques et mentales, une sorte de déprime subite, maux de tête, fatigue intense, alors à 7-8000, j'imagine même pas. 

Je ne vais certainement pas te contester car je n’ai pas de connaissance à ce sujet néanmoins malgré les conditions extrêmes de survie, le contexte très difficile à gérer déjà pour soi, j’ai du mal à me satisfaire de ces explications réalistes.

L’éthique est carrément balayée, dissoute par l’égoïsme, l’arrogance pour certains de se croire plus forts que les éléments, l’ambition d’aller au bout de soi quelque part, la performance en oubliant ses valeurs, son humanité.

Après je me doute que tous ceux qui tentent cette expérience unique ne sont pas aussi insensibilisés au triste sort de certains croisés sur leur route. 

Perso, cette victoire aurait un goût bien insipide… 

Alors, je vais encore faire un peu l'avocat du diable  

Il y a les performers, eux c'est ni foi ni loi, c'est la mentalité de la gagne et c'est tout (là aussi bien avoir conscience de ce que ça représente de gravir l'Everest). Et il y a les autres. Les respectueux conscients et craintifs de la montagne qui savent, à quel point elle est dangereuse, injuste, combien elle demande (très cher souvent). Eux, ils n'ont pas fait l'ascension une ou deux fois d'un seul sommet, mais une bonne demi-douzaines de fois. Et je pense que ceux-là, ils ont une pensée pleine de recueillement pour les morts abandonnés là. 

J'ai fait le Mont-Blanc plusieurs fois, plusieurs sommets des Alpes, et j'ai vu la différence entre les personnes qui sont là pour pouvoir dire "j'y étais", et ceux qui viennent là pour ressentir quelque chose d'inédit. Et pour ressentir on ressent. D'abord un profond respect, ensuite un écrasement, puis la conscience de soi-même, minuscule fourmi de rien du tout, par rapport à l'environnement dans lequel on évolue. A la redescente intervient une profonde gratitude, oui, moi cartésienne pourtant, en montant là-haut j'ai demandé, et j'ai obtenu, "qu'elle" me laisse monter,  et redescendre. J'ai promis, que je n'abîmerais pas, qu'elle ne sentirait pas mon passage. Alors à la fin, en bas, chaque fois, j'ai dit merci. 

il y a 11 minutes, titenath a dit :

je ne suis pas certaine que je pourrais non.

J'ai toujours eu conscience, même dans les Alpes, que je pourrais avoir à secourir quelqu'un, que je ne pourrais peut-être pas, ou que j'arriverais peut-être trop tard.  

il y a 4 minutes, Elisa* a dit :

Perso, cette victoire aurait un goût bien insipide… 

Bah..... C'est compliqué. Comment dire, la montagne donne et elle prend, je sais que c'est bizarre, qu'on est presque dans la croyance là mais    C'est comme une fatalité, les grimpeurs le savent, chacun a sa propre relation avec cette dangereuse ennemie.

David Sharp  abandonné sur place !!

40 personnes sont passées à coté de lui , alors qu'il était encore vivant !!

ils l' ont laissé mourir , sans méme essayé  de l' aider !!

c'est affreux !!

ignoble , des salauds pour se conduire comme ça !

Sans commentaire!

il y a 5 minutes, Atipique a dit :

Sans commentaire!

pitain , là ça craint !!!

ou est le contact avec la nature ?????

il y a plus de monde que sur les Champs Elysées !!!

je ne comprends méme pas la mentalité des gens !!

il y a 1 minute, boeingue a dit :

pitain , là ça craint !!!

ou est le contact avec la nature ?????

il y a plus de monde que sur les Champs Elysées !!!

je ne comprends méme pas la mentalité des gens !!

C'est bien aussi pour ca que c'est dangereux; je croyais qu'ils limitaient les ascensions pour essayer de préserver le site, mais j'ai du me tromper.

il y a 8 minutes, Atipique a dit :

C'est bien aussi pour ca que c'est dangereux; je croyais qu'ils limitaient les ascensions pour essayer de préserver le site, mais j'ai du me tromper.

l'argent qui pourrit tout !!!

mais il faut étre trés con  pour faire de l' alpinisme dans des conditions pareils !!!

c'est lamentable !

En plus, c'est aussi une décharge à ciel ouvert!

il y a 1 minute, boeingue a dit :

l'argent qui pourrit tout !!!

mais il faut étre trés con  pour faire de l' alpinisme dans des conditions pareils !!!

c'est lamentable !

Et simplement pour pavoiser la plupart du temps!

Il existe plein d'autres endroits dans l'Himalaya pour faire de alpinisme serieux.

c'est devenu n' importe quoi !!

je ne sais méme pas quoi dire !!

tellement c'est décevant !!

triste mentalité !!