Aller au contenu

Quand la lutte contre l’islamophobie sert les Frères musulmans

Noter ce sujet


menon

Messages recommandés

Membre, 127ans Posté(e)
menon Membre 10 268 messages
Maitre des forums‚ 127ans‚
Posté(e)

Pour l’anthropologue du CNRS Florence Bergeaud-Blackler, la lutte contre l’islamophobie répond d’abord aux attentes des activistes Frères musulmans.

 

Le 1er février, Marion Lalisse a été nommée coordinatrice de la lutte contre la haine antimusulman par la commissaire européenne à l'Égalité Helena Dalli, avec pour mission de lutter contre la « discrimination structurelle et individuelle » à l'égard des musulmans. Si ce poste resté vacant plusieurs mois reste très controversé, c'est parce que la lutte contre l'« islamophobie » est utilisée comme une arme de soft power islamiste destinée à imposer le délit de blasphème et à empêcher toute critique de l'islam, y compris fondamentaliste.

Qu'importe que l'on parle de « lutte contre la haine antimusulman » ou de lutte contre « l' islamophobie », cette lutte institutionnalisée autour du faux nez de la « lutte antiraciste » participe à rendre nos sociétés charia compatibles, accomplissant une première étape décisive du plan d'islamisation des Frères musulmans.

Négocier plutôt que forcer

Présenté en 1997 au ministre de l'Intérieur britannique Jack Straw, « Islamophobia : A Challenge for Us », signé par le think tank britannique Runnymede Trust, est le premier rapport sur l'islamophobie jamais publié et reste un modèle pour ceux qui suivront. À l'origine de ce rapport, les tensions autour de l'affaire Rushdie. Elles sont attribuées à une difficulté des démocraties libérales à admettre et à intégrer une population porteuse d'« autres sentiments et valeurs ». En guise de solutions, le rapport propose de reconnaître la culture, la langue, les coutumes et la religion comme base de discrimination, alors qu'elle était jusque-là fondée uniquement sur la race. Pour la prévention du problème, il conseille qu'elle soit confiée à la société civile plutôt qu'à l'État. Mieux vaut, pour éviter la force de la sanction et la violence qu'elle pourrait engendrer à son tour, emprunter les chemins de la tolérance et de l' « éducation », négocier plutôt que forcer.

Le rapport remis au ministre britannique entend ainsi résoudre le problème par une vision « ouverte et positive ».

Il propose de se lancer dans ce qui n'est pas autre chose qu'une forme de reprogrammation cognitive pour changer le regard des non-musulmans sur cette religion. Par exemple, l'islam vu comme « monolithique » doit désormais être considéré comme « divers et progressiste », vu comme « violent, agressif et menaçant »comme « un partenaire effectif ou potentiel dans des entreprises coopératives », vu comme idéologie politique « comme une croyance religieuse authentique, pratiquée sincèrement » (cité par Bergeaud-Blackler, 2023).

« fait social total »

Il pointe également les domaines concrets d'amélioration de la société en raison du caractère jugé « structurel » de l'islamophobie.

il entend corriger tous les domaines de la vie sociale, politique, économique, ceux des médias, de l'entreprise et de l'emploi, les secteurs de la santé, de l'éducation, etc. Et avec un certain succès. Le Runnymede Trust se vante encore à ce jour d'avoir infléchi les décisions des politiques et du grand public en faveur du financement public d'écoles spécifiquement musulmanes, de la représentation de l'islam dans les médias ou de l'ajout dans le recensement national britannique de 2001 de questions sur la religion. Ce premier rapport a été un modèle pour les organisations fréristes qui empruntent la voie de la lutte contre l'islamophobie, le racisme ou la haine « structurelle » comme voie royale pour imposer leur plan d'islamisation, leur légitime présence et reconnaissance « en tant que musulmans » dans tous les secteurs de la société.

On y trouve une série de recommandations comme accroître la participation politique des musulmans, au niveau tant national que local. Les autorités éducatives locales sont invitées à explorer la possibilité de fournir une éducation non mixte dans les territoires à forte population musulmane ; il est suggéré d'établir « des procédures de diffusion des bonnes pratiques pour répondre aux besoins des élèves musulmans » ; il est conseillé de remplacer les écoles anglicanes par des écoles musulmanes là où les musulmans sont nombreux ; il est proposé de faciliter les pratiques islamiques dans l'espace public, notamment à l'université. Et, bien sûr, il faut faire en sorte que le système de protection des musulmans reproduise sa raison d'être en renforçant les politiques de signalement des discriminations et des harcèlements religieux individuels et structurels sur la base de ce que les musulmans jugent offensant.

Sentiment de culpabilité

Les besoins des musulmans soumis à la loi islamique, leur bon droit de ne pas se voir offensés, doivent être satisfaits au risque de provoquer des violences qui pourraient entraîner le réveil du monstre d'extrême droite. Il faut satisfaire la victime pour éviter qu'elle ne ranime par sa violence le bourreau qui sommeille en Occident. L'islamophobie permet à ses promoteurs de capitaliser ainsi doublement sur l'antisémitisme, d'une part en relativisant la gravité de ce dernier, d'autre part en détournant la force du sentiment de culpabilité et de haine de soi des Occidentaux des victimes juives vers les supposées victimes musulmanes.

Le programme de lutte contre l'islamophobie fait ce dont les Frères ont rêvé : protéger la personnalité musulmane des valeurs locales afin de développer un écosystème islamique étanche et durable dans les pays non musulmans. Le « musulman » peut être ainsi immunisé contre son environnement immédiat, comme le recommandait le plan de l'Isesco affilié à l'OCI, rédigé par les Frères. L'action islamique culturelle à l'extérieur du monde islamique prévoyait en effet de « le protéger de l'invasion et de l'aliénation culturelles, de garantir la sécurité culturelle et l'immunité nécessaire au développement de la personnalité du musulman en le formant aux principes de l'islam et de la culture islamique ».

 

Florence Bergeaud-Blackler est anthropologue au CNRS et autrice du « Frérisme et ses réseaux : l'enquête » (Odile Jacob, 2023)

https://www.lepoint.fr/societe/quand-la-lutte-contre-l-islamophobie-sert-les-freres-musulmans-21-02-2023-2509573_23.php

 

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Explorateur de Nuages, 46ans Posté(e)
Pheldwyn Membre 22 682 messages
46ans‚ Explorateur de Nuages,
Posté(e)

Y'en a marre de ce positionnement binaire !

Soit on devrait tolérer les islamistes, soit on devrait tolérer les islamophobes : c'est tout de même sacrément réducteur comme choix pour aborder la question !

 

Que les frères musulmans fassent de l'entrisme dans les luttes contre l'islamophobie, c'est un phénomène qu'il est normal de dénoncer.

Mais que l'on taxe la lutte contre l'islamophobie comme étant de fait la promotion des islamistes, c'est du grand n'importe quoi !

 

Je vais dénoncer l'antisémitisme (tout autant que l'islamophobie), ça ne fait pas de moi un sioniste ou un orthodoxe radical.

Notre niveau intellectuel serait-il devenu aussi pauvre et manichéen ? 

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 71ans Posté(e)
new caravage Membre 34 791 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Gouderien a dit :

La lutte contre l'islamophobie, c'est juste un truc d'islamistes.

Ou des idiots utiles de l'islamisme a la pêche aux voix musulmanes.

   Et ça dessert aussi la majorité discrète de nos compatriotes musulmans.

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 10 mois après...
Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement
×