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L'avortement devrait-il avoir une limite?

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Historien de la Turq

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Invité Quasi-Modo
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il y a 15 minutes, satinvelours a dit :

D’abord je relève ici les lieux communs énoncés sur le siècle des Lumières. Comme plus personne ne lit, dans le texte, les œuvres des philosophes dits des Lumières, il est possible de dire n’importe quoi. Il suffit de lire Rousseau pour constater que la rationalité chez lui ne passe pas par cette obsession à valoriser l’homme en dévalorisant l’animal. 
Cette façon de distinguer l’homme de l’animal est plus le fait de Descartes que des dits philosophes des Lumières lesquels ont une telle diversité de pensée qu’il est impossible de synthétiser en une seule pensée leurs pensées diverses. Je pense à Diderot qui écrit : la matière sent, la matière a une sensibilité. Bon, les bons petits Français des classes intermédiaires, dits de souche, n’ont jamais lu Diderot dans le texte. Ces Français là si rapides à dénoncer l’immigration, en raison de sa prétendue culture béotienne,  ne sont plus que des reliques qui balbutient des lieux communs à la con.

Quand à cette obsession à dévaloriser l’animal, ça tient vraiment d’une névrose  profonde. Celle qui anime les catho en général et peut être même tous les monothéismes. Qu’un humain ait besoin de se penser supérieur à un animal, c’est un comble. En attendant les humains foutent en l’air leur planète sans même s’en émouvoir. Et pourtant ils la ramènent ces zigs.

Il suffit donc de lire Rousseau dans le discours sur les fondements et l'origine des inégalités parmi les hommes.

Il compare l'Homme à l'animal, notamment à un chat ou un pigeon il me semble, et écrit la phrase suivante : "Dans l'Homme la volonté parle encore quand la nature se tait."

Je vous invite vraiment à lire ce texte dont visiblement le sens vous échappe. Vous semblez n'avoir rien compris à la démarche des Lumières.

D'ailleurs je ne suis pas un défenseur inconditionnel des Lumières non plus si cela vous rassure. Je présente juste leur pensée. Je pense que Hegel avait davantage raison que Kant sur bien des points.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Il y a 16 heures, Kyoshiro02 a dit :

Il n'y a pas de débat à avoir. Une femme doit être libre de faire ce qu'elle veut de son corps sans condition. L'avortement doit être un choix personnel, personne n'a à faire de remarque.

Une femme n'est pas un incubateur !

Celles et ceux qui s'opposent à un avortement devraient être pénalement condamnés !

Encore une pensée robotique qui entraîne l’enthousiasme. Comme si l’avortement n’engageait personne d’autre que la femme qui avorte. Il y a derrière ce choix dit personnel un fond social qui se doit d’être présent pour permettre un tel choix. À moins que la femme qui avorte et se veut totalement indépendante, sans solliciter personne, n’aille avorter seule, dans un bois. Il y a de telles femmes. Mais certainement pas en Occident. 

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Invité Quasi-Modo
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"Je ne vois dans tout animal qu'une machine ingénieuse, à qui la nature a donné

des sens pour se remonter elle-même, et pour se garantir, jusqu'à un certain point, de

tout ce qui tend à la détruire, ou à la déranger. J'aperçois précisément les mêmes choses

dans la machine humaine, avec cette différence que la nature seule fait tout dans

les opérations de la bête, au lieu que l'homme concourt aux siennes, en qualité d'agent

libre. L'un choisit ou rejette par instinct, et l'autre par un acte de liberté ; ce qui fait

que la bête ne peut s'écarter de la règle qui lui est prescrite, même quand il lui serait

avantageux de le faire, et que l'homme s'en écarte souvent à son préjudice. C'est ainsi

qu'un pigeon mourrait de faim près d'un bassin rempli des meilleures viandes, et un

chat sur des tas de fruits, ou de grain, quoique l'un et l'autre pût très bien se nourrir de

l'aliment qu'il dédaigne, s'il s'était avisé d'en essayer. C'est ainsi que les hommes

dissolus se livrent à des excès, qui leur causent la fièvre et la mort ; parce que l'esprit

déprave les sens, et que la volonté parle encore, quand la nature se tait."

Jean-Jacques Rousseau

 

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Membre, 72ans Posté(e)
Cochise 90 Membre 3 303 messages
Mentor‚ 72ans‚
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Il y a 2 heures, Doïna a dit :

Dans certains pays, c'est permis, et franchement je trouve ça scandaleux, c'est un meurtre selon moi, c'est carrément un infanticide, on peut le dire.

Je ne suis pas opposée en revanche à l'ivg quand l'embryon n'est pas plus gros qu'un haricot. 

Je ne suis pas opposée en revanche à l'ivg quand l'embryon n'est pas plus gros qu'un haricot. 

La vie a pourtant commencé.........

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 48 292 messages
forumeuse acharnée,
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Il y a 15 heures, Quasi-Modo a dit :

Je suis pour autoriser l'avortement jusqu'à 30 ans après la grossesse.

C'est surtout un sujet qui oblige à prendre position sur quelque chose de métaphysique.

A partir de quand l'être humain devient-il un être humain ? Qu'est-ce qui fait la nature de l'être humain ?

La réponse est forcément arbitraire, mais comme plus personne n'a de valeurs, il y a juste des gens qui ont leur conscience qui leur interdit, et d'autres qui bafouent toutes les conventions possibles et imaginables.

Il y a eu une hausse des avortements en 3ème ou 4ème intention ces dernières années. Donc pour le 3ème ou 4ème avortement chez la même femme. Qu'on ne me dise pas que ce n'est pas un substitut pour la contraception dans ce cas là. On ne devrait pas à avoir à décider de vie ou de mort sur un embryon quand on est à ce degré là d'irresponsabilité.

Tu serais étonné du niveau d'ignorance en matière de sexe: c'est peut-être le seul moyen de ne pas avoir de grossesse que certaines femmes connaissent !

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Ce qui ressort de ce topic, comme philosophie, c’est que seul mérite d’être appelé un Vivant : l’homme ( peut être aussi la femme). L’animal est un vivant avorté. 
Pour ces philosophes le « miracle » n’est pas l’apparition de la vie, dans la cellule primitive, c’est l’homme. 
L’ homme est l’Elu. 
Il est l’Elu de Dieu sans doute. 
Que l’homme puisse s’imaginer qu’un Dieu, qui aurait donc créer l’Univers, puisse  choisir comme son fils, un trou du cul tel que l’homme, est vraiment vertigineux. 

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le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
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Bonjour

Je pense que cette question est paradoxale car, dans la Nature, beaucoup de bébés ne survivent Animaux Compris. Les moyens actuels permettent d'agir avant naissance.

question : le bébé qui ne naîtra pas, pouvait devenir un être utile à ses semblable ou non?

La Mère d'Einstein, si elle avait avorté ? la mort d'Hitler si sa mère avait avorté ?

Ou celle de Pasteur ou celle de César ou de Néron Platon...et une infinité de gens oubliés ou inconnus de l'histoire humaine ?

Bonne journée

C'est mystères resteront mais la femme ou l'homme reste responsable peut-être ?

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
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il y a 23 minutes, al-flamel a dit :

Jusqu'où considères tu qu'il est légitime de contraindre quelqu'un à sauver la vie d'une personne ?

Est-ce que tu considères qu'il est légitime de te prélever un rein ou de te prendre un lobe de ton foie sans ton consentement pour sauver la vie de quelqu'un qui en a besoin ?

Est-ce que contraindre une femme à porter pendant neuf mois un être dont le développement de ses fonctions vitales seraient mises en péril dans le cas contraire est légitime ?

Tu parles de violence mais c'est aussi de la violence qu'il faudrait prendre en compte dans ton raisonnement sur la violence.

Oui tu as raison. Mais l'absence de pensée sur des thématiques de société pareilles est choquante.

Je peux tout entendre à partir du moment où c'est motivé par un raisonnement personnel.

La loi consiste à condamner la violence. La violence se définit à mon sens comme le fait d'empêcher le passage de la puissance à l'acte chez un être vivant, en l'absence de consentement éclairé des intéressés.

Après toute la question de l'application de la loi est de savoir quelle loi, quel article, quel texte doit s'appliquer et cela passe souvent par l'opposition de plusieurs droits différents. Par exemple on pourra contrebalancer la liberté d'expression qui est un droit avec le droit à sauvegarder sa réputation dans les attaques en diffamation. Et le juge décidera de quelle loi doit faire autorité sur chaque cas particulier en fonction de critères qui sont ceux de la jurisprudence et aussi en partie les siens personnellement.

Lorsqu'il y a violence contre violence la question se pose. Par exemple une jeune femme de 14/15 ans qui tombe enceinte parce qu'elle a eu des rapports sexuels non consentants pourrait également argumenter qu'avoir un enfant dont elle aurait la charge l'empêcherait de réaliser son être en acte car elle n'a pas encore construit sa vie d'adulte.

Mais encore faudrait-il avoir une réflexion. C'est tout ce que je demande.

Je rappelle que l'avortement était une loi dont l'esprit était d'empêcher des femmes d'aller mourir en étant avortées par des faiseuses d'anges à l'aide d'aiguilles à tricoter de façon clandestine, avec des mortes assez souvent. Je voulais seulement montrer que l'avortement, même à un stade très précoce, peut être compris comme une violence au sens où je la définis.

Donc que toute une question mériterait d'être menée au bout.

Pour moi la question à se poser dans l'esprit de la loi Veil ce serait de se demander : "Suis-je prête à prendre le risque de mourir pour éviter d'avoir cet enfant ?" et d'y répondre en son âme et conscience. Car c'est exactement cela l'esprit de la loi Veil, c'est de dire aux femmes qui avortent qu'elles ne doivent pas y aller de gaieté de coeur et l'âme légère, et donc que ce n'est pas un droit à proprement parler mais une concession qu'on leur accorde dans le cadre de la loi, en faisant le pari de leur bonne foi.

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Membre, 46ans Posté(e)
Beebee Membre 6 233 messages
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il y a 22 minutes, satinvelours a dit :

Ce qui ressort de ce topic, comme philosophie, c’est que seul mérite d’être appelé un Vivant : l’homme ( peut être aussi la femme). L’animal est un vivant avorté. 
Pour ces philosophes le « miracle » n’est pas l’apparition de la vie, dans la cellule primitive, c’est l’homme. 
L’ homme est l’Elu. 
Il est l’Elu de Dieu sans doute. 
Que l’homme puisse s’imaginer qu’un Dieu, qui aurait donc créer l’Univers, puisse  choisir comme son fils, un trou du cul tel que l’homme, est vraiment vertigineux. 

Je te trouve bien à fleur de peau :)

Le topic porte sur l'avortement. Je t'avoue que le côté philosophique ne m'intéresse pas trop, les débats ont déjà eu lieu en France.

Que ce droit puisse être remis en question par les Républicains aux USA par exemple me sidère. Des jeunes femmes, des jeunes filles se sont mis des aiguilles à tricoter dans le sexe pendant des années au risque de leur vie ou de leur fertilité. Autre exemple de pensée robotique? Peut-être... Chez moi l'image est assez violente pour ne pas revenir à une époque où l'avortement n'était pas légal.

Finalement ton argument me plait : en Occident, il fut une époque où les femmes avortaient "seules au fond des bois" ou quasiment. Et bien maintenant, c'est en effet à la société de prendre l'avortement en charge, en le légalisant, en le remboursant, en facilitant les démarches, etc...

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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il y a 46 minutes, satinvelours a dit :

Ce qui ressort de ce topic, comme philosophie, c’est que seul mérite d’être appelé un Vivant : l’homme ( peut être aussi la femme). L’animal est un vivant avorté. 
Pour ces philosophes le « miracle » n’est pas l’apparition de la vie, dans la cellule primitive, c’est l’homme. 
L’ homme est l’Elu. 
Il est l’Elu de Dieu sans doute. 
Que l’homme puisse s’imaginer qu’un Dieu, qui aurait donc créer l’Univers, puisse  choisir comme son fils, un trou du cul tel que l’homme, est vraiment vertigineux. 

Si l'être humain n'était pas propriétaire de son chien, pourquoi dépenserait-il le moindre argent pour le museler et lui mettre une laisse et donc empêcher qu'il morde les autres ou s'échappe, et pourquoi le stériliserait-il, empêchant donc la multiplication de chiens errants et dangereux ? Pourquoi le vaccinerait-il contre la rage ?

Si le berger n'était pas propriétaire de ses moutons, comment le mouton survivrait-il et comment le berger survivrait-il lui-même étant donné qu'il passe énormément de temps, d'énergie, pour faire vivre ses bêtes ? De façon générale, comment la culture humaine, qui s'est co-construite avec l'élevage des animaux et qui est à l'origine de tout un patrimoine qui fait sa richesse, pourrait-elle assurer sa propre perpétuation ?

Comment faire lorsque les animaux sont dangereux ou gênants pour l'Homme, comme le cas des éléphants qui traversent les routes en Inde, ou des ours en liberté qui s'approchent des habitations aux Etats--Unis ? Ou les punaises de lits et autres cafards, qui sont bel et bien dotés d'un système nerveux central, faut-il les cultiver, les laisser faire ?

C'est une fois encore, violence contre violence. L'humanisme c'est de penser que l'humain est la mesure de toute chose, donc que l'intérêt de l'humain doit primer sur l'intérêt de l'animal, en particulier lorsque ce dernier est dangereux et gênant, bien qu'il faille par ailleurs respecter les animaux et leur garantir les conditions de leur plein épanouissement et bien être.

C'est du bon sens que les animalistes ont perdu.

L'humanisme à ce niveau là est une clause de sauvegarde. C'est un besoin vital pour garantir la perpétuation de la culture humaine. L'animalisme est une violence faite à l'Homme.

Un individu qui me dirait que dans le cas d'un incendie, il hésiterait entre sauver sa mère ou son chien me semblerait suspect.

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Invité Quasi-Modo
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L'humanisme c'est donc de penser que la vie animale compte et doit être respectée, garantie d'un certain nombre de droits, mais que lorsqu'il y a l'alternative entre une violence humaine sur l'animal et une violence animale sur l'humain, l'intérêt de l'humain doit primer.

L'animalisme c'est le contraire.

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
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Posté(e)
il y a 42 minutes, Beebee a dit :

Je te trouve bien à fleur de peau :)

Le topic porte sur l'avortement. Je t'avoue que le côté philosophique ne m'intéresse pas trop, les débats ont déjà eu lieu en France.

Que ce droit puisse être remis en question par les Républicains aux USA par exemple me sidère. Des jeunes femmes, des jeunes filles se sont mis des aiguilles à tricoter dans le sexe pendant des années au risque de leur vie ou de leur fertilité. Autre exemple de pensée robotique? Peut-être... Chez moi l'image est assez violente pour ne pas revenir à une époque où l'avortement n'était pas légal.

Finalement ton argument me plait : en Occident, il fut une époque où les femmes avortaient "seules au fond des bois" ou quasiment. Et bien maintenant, c'est en effet à la société de prendre l'avortement en charge, en le légalisant, en le remboursant, en facilitant les démarches, etc...

Les débats philosophiques ne sont jamais définitivement tranchés.

C'est dans les réponses qu'on peut apporter à leurs questions que peuvent apparaître les changements de système.

Le refus du débat ne saurait être du côté du progrès. Manque du pot nous sommes en section philosophie.

La philosophie ce n'est pas l'abstraction face à la vertu des petites gens confrontés aux dures réalités concrètes du quotidien. C'est toute son âme que le philosophe met dans la balance. A l'exception des rhéteurs et autres sophistes, dont notre éducation nationale produit des milliers, par exemple en enseignant la philosophie comme l'art de débattre et d'argumenter, dans la plus pure tradition de la disputatio chrétienne. Je m'insurge contre cette utilisation et conception de la philosophie.

 

La captation de la philosophie dans la sphère du sophisme et de la rhétorique aurait fait bondir son fondateur : Socrate dont la démarche elle-même était aux antipodes des sophistes.

C'est juste ne rien avoir compris de la philosophie de prétendre qu'elle n'est qu'un art du discours et de l'argumentation, de l'abstraction et de la persuasion.

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
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Posté(e)
Il y a 4 heures, menon a dit :

et bien , vous tapez en haut à droite dans l'onglet " rechercher " : avortement et vous aurez au moins  10 topics différents qui vous éclaireront sur ce que certains foromeurs pensent !

 

 

Mais il n'y en a aucun en section philosophie. L'approche n'est pas la même.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Il y a 19 heures, Historien de la Turq a dit :

Dans la plupart des pays, une femme ne peut pas avorter après quelques semaines de grossesse. Quelle est donc la défense morale de cette limite ? Le bébé n'est-il pas considéré comme faisant partie de la future mère jusqu'au moment de la naissance ? Comment défendons-nous cette frontière ?

Comme toujours les morales ( les frontières) que nous nous donnons ou que nous tentons d’imposer aux autres ne sont jamais universelles. Elles dépendent de notre position sociale. La frontière d’une Catherine 2 ( si jamais une telle femme a des frontières) ne sera pas celle d’une comptable. 

 


 

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Membre, 28ans Posté(e)
al-flamel Membre 1 054 messages
Mentor‚ 28ans‚
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Il y a 2 heures, Quasi-Modo a dit :

Oui tu as raison. Mais l'absence de pensée sur des thématiques de société pareilles est choquante.

Je peux tout entendre à partir du moment où c'est motivé par un raisonnement personnel.

La loi consiste à condamner la violence. La violence se définit à mon sens comme le fait d'empêcher le passage de la puissance à l'acte chez un être vivant, en l'absence de consentement éclairé des intéressés.

Après toute la question de l'application de la loi est de savoir quelle loi, quel article, quel texte doit s'appliquer et cela passe souvent par l'opposition de plusieurs droits différents. Par exemple on pourra contrebalancer la liberté d'expression qui est un droit avec le droit à sauvegarder sa réputation dans les attaques en diffamation. Et le juge décidera de quelle loi doit faire autorité sur chaque cas particulier en fonction de critères qui sont ceux de la jurisprudence et aussi en partie les siens personnellement.

Lorsqu'il y a violence contre violence la question se pose. Par exemple une jeune femme de 14/15 ans qui tombe enceinte parce qu'elle a eu des rapports sexuels non consentants pourrait également argumenter qu'avoir un enfant dont elle aurait la charge l'empêcherait de réaliser son être en acte car elle n'a pas encore construit sa vie d'adulte.

Mais encore faudrait-il avoir une réflexion. C'est tout ce que je demande.

Je rappelle que l'avortement était une loi dont l'esprit était d'empêcher des femmes d'aller mourir en étant avortées par des faiseuses d'anges à l'aide d'aiguilles à tricoter de façon clandestine, avec des mortes assez souvent. Je voulais seulement montrer que l'avortement, même à un stade très précoce, peut être compris comme une violence au sens où je la définis.

Donc que toute une question mériterait d'être menée au bout.

Pour moi la question à se poser dans l'esprit de la loi Veil ce serait de se demander : "Suis-je prête à prendre le risque de mourir pour éviter d'avoir cet enfant ?" et d'y répondre en son âme et conscience. Car c'est exactement cela l'esprit de la loi Veil, c'est de dire aux femmes qui avortent qu'elles ne doivent pas y aller de gaieté de coeur et l'âme légère, et donc que ce n'est pas un droit à proprement parler mais une concession qu'on leur accorde dans le cadre de la loi, en faisant le pari de leur bonne foi.

Si la loi avait pour fonction de condamner la violence, alors toute application de la loi serait impossible. Je pense bien au contraire que la loi consiste à institutionnaliser la violence et à délimiter le cadre acceptable dans lequel cette violence s'exerce. Partant de là, c'est plus la loi qui définit en réalité le caractère de ce qui est violent que l'inverse.

La délimitation du cadre acceptable de la violence, quelque soit la profondeur des réflexions qu'on fait à ce sujet trouve toujours ses réponses dans des considérations subjectives et arbitraires. Je pense que les réponses les plus viables que l'on puisse faire à ces sujets reposent donc sur la prise en compte de la situation des "personnes" concernées : la femme, l'embryon, le foetus, et le nourrisson.

La femme a un droit à disposer de son corps, de la même manière que l'homme d'ailleurs. Si on sacralise à ce point la vie humaine, ne peut on pas considérer que l'avortement au même titre que la contraception empêche l'existence d'un être en puissance ? On voit où ce genre de raisonnement peut mener...

A l'inverse, bien-sur que l'avortement a une limite. La limite la plus évidente est celle où le développement du fœtus est suffisant pour que la femme puisse accoucher sans porter atteinte à la vie du bébé, l'avortement à ce stade n'a juste plus de sens. On ne dit pas de Médée qu'elle avorte de Merméros et Phérès. On dit qu'elle les tue. On fixe à l'heure actuelle d'autres limites que celles-ci pour des considérations affectives sur la vie du fœtus.

Après Si l'on considère que sauver la vie de ces fœtus mérite de contraindre les femmes qui en sont porteuses d'une gestation de 5-6 mois de plus, pourquoi pas après tout ? Faut surtout voir ce qu'on en fait après de ces enfants non désirés...

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Invité Quasi-Modo
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Il y a 2 heures, al-flamel a dit :

Si la loi avait pour fonction de condamner la violence, alors toute application de la loi serait impossible. Je pense bien au contraire que la loi consiste à institutionnaliser la violence et à délimiter le cadre acceptable dans lequel cette violence s'exerce. Partant de là, c'est plus la loi qui définit en réalité le caractère de ce qui est violent que l'inverse.

La délimitation du cadre acceptable de la violence, quelque soit la profondeur des réflexions qu'on fait à ce sujet trouve toujours ses réponses dans des considérations subjectives et arbitraires. Je pense que les réponses les plus viables que l'on puisse faire à ces sujets reposent donc sur la prise en compte de la situation des "personnes" concernées : la femme, l'embryon, le foetus, et le nourrisson.

La femme a un droit à disposer de son corps, de la même manière que l'homme d'ailleurs. Si on sacralise à ce point la vie humaine, ne peut on pas considérer que l'avortement au même titre que la contraception empêche l'existence d'un être en puissance ? On voit où ce genre de raisonnement peut mener...

A l'inverse, bien-sur que l'avortement a une limite. La limite la plus évidente est celle où le développement du fœtus est suffisant pour que la femme puisse accoucher sans porter atteinte à la vie du bébé, l'avortement à ce stade n'a juste plus de sens. On ne dit pas de Médée qu'elle avorte de Merméros et Phérès. On dit qu'elle les tue. On fixe à l'heure actuelle d'autres limites que celles-ci pour des considérations affectives sur la vie du fœtus.

Après Si l'on considère que sauver la vie de ces fœtus mérite de contraindre les femmes qui en sont porteuses d'une gestation de 5-6 mois de plus, pourquoi pas après tout ? Faut surtout voir ce qu'on en fait après de ces enfants non désirés...

Je suis assez d'accord : il y aurait donc une violence légitime, ou plutôt une violence légitimée, par les lois, les institutions, les récits collectifs, le symbolisme, tandis qu'il y aurait une violence illégitime, qui serait celle des individus dominés socialement, auxquels on va opposer les mécanismes auto-justificateurs du système qui attendrait plutôt d'eux, en tant que dominés, le sacrifice de soi, l'engagement, une forme d'humilité induite par leur humiliation liée à leur statut social inférieur, une forme de masochisme dans l'effort en vue d'une fin qui ne leur appartient pas mais dans laquelle se reconnaissent les classes dirigeantes.

Toutefois, un droit, dans la conception courante, c'est ce à quoi je peux prétendre sans avoir à me justifier. Je pense que l'avortement ne devrait pas être un droit : il requiert une justification, un raisonnement, une rationalisation et ne saurait se substituer à une méthode de contraception ou une irresponsabilité, même ponctuelle.

Je pense que si les femmes respectaient l'esprit de la loi Veil, et donc n'avortaient qu'en cas où elles seraient prêtes à mourir pour perdre leur enfant, il y aurait beaucoup moins d'avortements. Quand on fait la moyenne du nombre d'avortements sur le nombre de femme, on se rend compte qu'une femme sur deux, en moyenne a avorté. Toutefois c'est oublier que certaines avortent plusieurs fois et faussent donc la moyenne. Donc c'est moins d'une femme sur deux concrètement, mais certaines y ont recours plusieurs fois.

Toutefois, contrairement à ce que vous avez écrit, je pense qu'il serait fallacieux de prétendre qu'un ovocyte ou un spermatozoïde soit un être en puissance, car tout rapport sexuel ne donne pas lieu à un enfant. Pour que le raisonnement auquel je pensais s'applique, il faut déjà que la fusion des gamètes ait eu lieu.

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Membre, 28ans Posté(e)
al-flamel Membre 1 054 messages
Mentor‚ 28ans‚
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Il y a 2 heures, Quasi-Modo a dit :

 

Toutefois, un droit, dans la conception courante, c'est ce à quoi je peux prétendre sans avoir à me justifier. Je pense que l'avortement ne devrait pas être un droit : il requiert une justification, un raisonnement, une rationalisation et ne saurait se substituer à une méthode de contraception ou une irresponsabilité, même ponctuelle.

Je pense que si les femmes respectaient l'esprit de la loi Veil, et donc n'avortaient qu'en cas où elles seraient prêtes à mourir pour perdre leur enfant, il y aurait beaucoup moins d'avortements.

Pour quelle raison l'avortement nécessiterait plus de justifications qu'un autre soin médical ? Depuis quand on sonde la tête des gens pour savoir s'ils sont autorisés à agir de telle ou telle manière ? Qu'est-ce qu'on devrait mettre comme procédure ? : "Si vous ne pleurez pas, si vous n'éprouvez pas de remords, on ne vous laisse pas avorter ?".

Citation

contrairement à ce que vous avez écrit, je pense qu'il serait fallacieux de prétendre qu'un ovocyte ou un spermatozoïde soit un être en puissance, car tout rapport sexuel ne donne pas lieu à un enfant. Pour que le raisonnement auquel je pensais s'applique, il faut déjà que la fusion des gamètes ait eu lieu.

Tout embryon ou fœtus ne donne pas lieu à un enfant. Les fausses couches sont l'équivalent de la non fusion des gamètes dans ce cas. Donc pour les même raisons, un embryon ou un foetus ne serait pas nécessairement un être en puissance.

 

 

 

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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 19 331 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 10 heures, soisig a dit :

Dans quel pays on peut se faire avorter, à 8 mois et demi de grossesse ? d'autant qu'il suffit d'accoucher et confier le bébé à l'adoption. 

En Espagne et aux Pays-Bas, à moins que les lois aient enfin changé.

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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 19 331 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, Cochise 90 a dit :

Je ne suis pas opposée en revanche à l'ivg quand l'embryon n'est pas plus gros qu'un haricot. 

La vie a pourtant commencé.........

Et la femme qui se retrouve enceinte contre son gré ? C'est peut-être bien qu'elle puisse y mettre un terme pendant que l'embryon n'est encore qu'un embryon ? Mais peut-être que toi tu considères que c'est mieux qu'une femme soit contrainte de mettre au monde un gosse qu'elle n'a pas voulu, et que ce gosse soit malheureux car mal-aimé, abandonné ?

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Invité Panem&Circenses
Invités, Posté(e)
Invité Panem&Circenses
Invité Panem&Circenses Invités 0 message
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Il y a 10 heures, Quasi-Modo a dit :

J'estime tout de même qu'après un 3ème ou 4ème avortement, on a affaire à un cas à part.

En quoi ?

En quoi est-ce "irresponsable" ? (sic)

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