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Microcosmos


satinvelours

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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L'étude qui suit aurait pu être publiée dans le rayon "sciences" mais elle soulève surtout des questions philosophiques. D'où le choix de publier en "philosophie".

C'est en lisant un article consacré à Bruno Latour, récemment décédé, que j'ai découvert cette scientifique, Lynn Margulis, qui, sous ses travaux de microbiologiste, renouvelle la façon de "voir le monde".

 

Résumé de l'essai "Microcosmos" écrit par Lynn Margus et Dorion Sagan. Livre publié en 1986.

Lynn Margulis, 1938-2011, est une microbiologiste qui présenta dans les années 60 la théorie endosymbiotique selon laquelle les cellules eucaryotes sont le résultat d’une suite d’associations symbiotiques avec différents procaryotes. Considérée d’abord avec scepticisme cette théorie est désormais validée. Dorion Sagan est l’un de ses fils qui s’efforce de faire découvrir au grand public les idées de sa mère.

La théorie endosymbiotique, ou hypothèse de l'endosymbiose, est l'hypothèse selon laquelle les deux organites intervenants dans la gestion de l'énergie, chloroplastes et mitochondries des cellules eucaryotes proviennent de l’incorporation par certaines bactéries (procaryotes) d’autres bactéries avec lesquelles elles auraient entretenu une relation endosymbiotique.[L’endosymbiose est une forme de symbiose entre deux organismes vivants où l'un est contenu dans l'autre].

 

Résumé de l’essai.

L’étude récente du microcosme révèle que les micro-organismes, bactéries, microbes, etc. sont les éléments constitutifs et indispensables de toute vie, qu’ils ont survécu depuis le commencement, qu’ils ont tous évolués de façon égale jusqu’à nos jours. Nous ne sommes pas au sommet, nous sommes « avec », au milieu de l’immense océan des micro-organismes. L’évolution n’est pas une verticale conduisant à l’homme. Les organismes les plus simples et les plus anciens sont non seulement nos ancêtres mais ils sont aussi le substrat actuel de l’ensemble des êtres vivants sur Terre.

L’ étude des micro-organismes corrige cette vision de l’évolution comme étant une sanglante compétition. La vie a conquis la planète non par la compétition mais par la coopération entre les micro-organismes. La division fondamentale entre les formes de vie sur Terre ne réside pas entre les plantes et les animaux mais entre les procaryotes, organismes composés de cellules sans noyau dans lesquels l’ADN flotte librement (les bactéries) et les eucaryotes (organismes composés de cellules possédant un noyau qui contient l’ADN, c’est-à-dire toutes les autres formes de vie autres que les bactéries)

Pendant les deux premiers milliards d’années à partir de l’apparition de la vie les procaryotes ont transformé la surface et l’atmosphère de la Terre, inventé et miniaturisé les systèmes chimiques essentiels de la vie, développé la fermentation, la photosynthèse, la respiration oxygénée, le retrait de l’azote contenu dans l’air.

Trois dynamiques évolutionnaires rendent compte de cette conquête :

1) l’apparition de l’ADN qui permet à la cellule et de se reproduire, surmontant ainsi la mort ( sa disparition) et de muter.

2) les transferts rapides et fréquents de différents matériaux génétiques d’une bactérie à l’autre ; ces transferts permettent aux bactéries d’accéder à un capital commun génétique qu’elles se partagent ; le rythme des recombinaisons permanentes des matériels génétiques échangés permet une adaptation aux changements de l’environnement très rapide, beaucoup plus rapide que celui permis par les mutations ; là où il faudrait des millions d’années aux organismes eucaryotes (nous donc) pour s’adapter à des changement profonds de l’environnement, il suffirait aux organismes procaryotes de quelques années.

3) la symbiose, la fusion des organismes en de nouveaux êtres collectifs ; il s’agit là d’une hypothèse qui révolutionne la vision même du mécanisme de l’évolution, hypothèse qui fut contestée avant d’être aujourd’hui acceptée par la majorité des biologistes ; cette symbiose consiste en l’entrée d’une cellule dans une autre ; elle s’y installe et agit en synergie avec l’hôte ; nous avons donc là non pas une compétition mais une entente, une fusion, une symbiose.

(A suivre)

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Membre, 77ans Posté(e)
hybridex Membre 9 892 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 32 minutes, satinvelours a dit :

L'étude qui suit aurait pu être publiée dans le rayon "sciences" mais elle soulève surtout des questions philosophiques. D'où le choix de publier en "philosophie".

C'est en lisant un article consacré à Bruno Latour, récemment décédé, que j'ai découvert cette scientifique, Lynn Margulis, qui, sous ses travaux de microbiologiste, renouvelle la façon de "voir le monde".

 

Résumé de l'essai "Microcosmos" écrit par Lynn Margus et Dorion Sagan. Livre publié en 1986.

Lynn Margulis, 1938-2011, est une microbiologiste qui présenta dans les années 60 la théorie endosymbiotique selon laquelle les cellules eucaryotes sont le résultat d’une suite d’associations symbiotiques avec différents procaryotes. Considérée d’abord avec scepticisme cette théorie est désormais validée. Dorion Sagan est l’un de ses fils qui s’efforce de faire découvrir au grand public les idées de sa mère.

La théorie endosymbiotique, ou hypothèse de l'endosymbiose, est l'hypothèse selon laquelle les deux organites intervenants dans la gestion de l'énergie, chloroplastes et mitochondries des cellules eucaryotes proviennent de l’incorporation par certaines bactéries (procaryotes) d’autres bactéries avec lesquelles elles auraient entretenu une relation endosymbiotique.[L’endosymbiose est une forme de symbiose entre deux organismes vivants où l'un est contenu dans l'autre].

 

Résumé de l’essai.

L’étude récente du microcosme révèle que les micro-organismes, bactéries, microbes, etc. sont les éléments constitutifs et indispensables de toute vie, qu’ils ont survécu depuis le commencement, qu’ils ont tous évolués de façon égale jusqu’à nos jours. Nous ne sommes pas au sommet, nous sommes « avec », au milieu de l’immense océan des micro-organismes. L’évolution n’est pas une verticale conduisant à l’homme. Les organismes les plus simples et les plus anciens sont non seulement nos ancêtres mais ils sont aussi le substrat actuel de l’ensemble des êtres vivants sur Terre.

L’ étude des micro-organismes corrige cette vision de l’évolution comme étant une sanglante compétition. La vie a conquis la planète non par la compétition mais par la coopération entre les micro-organismes. La division fondamentale entre les formes de vie sur Terre ne réside pas entre les plantes et les animaux mais entre les procaryotes, organismes composés de cellules sans noyau dans lesquels l’ADN flotte librement (les bactéries) et les eucaryotes (organismes composés de cellules possédant un noyau qui contient l’ADN, c’est-à-dire toutes les autres formes de vie autres que les bactéries)

Pendant les deux premiers milliards d’années à partir de l’apparition de la vie les procaryotes ont transformé la surface et l’atmosphère de la Terre, inventé et miniaturisé les systèmes chimiques essentiels de la vie, développé la fermentation, la photosynthèse, la respiration oxygénée, le retrait de l’azote contenu dans l’air.

Trois dynamiques évolutionnaires rendent compte de cette conquête :

1) l’apparition de l’ADN qui permet à la cellule et de se reproduire, surmontant ainsi la mort ( sa disparition) et de muter.

2) les transferts rapides et fréquents de différents matériaux génétiques d’une bactérie à l’autre ; ces transferts permettent aux bactéries d’accéder à un capital commun génétique qu’elles se partagent ; le rythme des recombinaisons permanentes des matériels génétiques échangés permet une adaptation aux changements de l’environnement très rapide, beaucoup plus rapide que celui permis par les mutations ; là où il faudrait des millions d’années aux organismes eucaryotes (nous donc) pour s’adapter à des changement profonds de l’environnement, il suffirait aux organismes procaryotes de quelques années.

3) la symbiose, la fusion des organismes en de nouveaux êtres collectifs ; il s’agit là d’une hypothèse qui révolutionne la vision même du mécanisme de l’évolution, hypothèse qui fut contestée avant d’être aujourd’hui acceptée par la majorité des biologistes ; cette symbiose consiste en l’entrée d’une cellule dans une autre ; elle s’y installe et agit en synergie avec l’hôte ; nous avons donc là non pas une compétition mais une entente, une fusion, une symbiose.

(A suivre)

J'aimerais comprendre quelles questions philosophiques tu vois apparaître avec l'endosymbiose.

J'ai trouvé un bout de cours de terminales SVT sur le sujet

https://www.maxicours.com/se/cours/l-endosymbiose-et-ses-mecanismes/

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Membre, 36ans Posté(e)
Pensée philo Membre 2 160 messages
Forumeur vétéran‚ 36ans‚
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L'hypothèse de l'endosymbiose sur les chloroplastes avait été évoquée en 1905.

Mais elle n'avait pas été confirmée.

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Membre, Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé, Posté(e)
azad2B Membre 5 932 messages
Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé,
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Il y a 3 heures, hybridex a dit :

J'aimerais comprendre quelles questions philosophiques tu vois apparaître avec l'endosymbiose.

Hé bien, moi j'en vois beaucoup, au contraire.
Reconnaître que des "discours de la Méthode" ou quelques babioles du genre "Les Critiques" ne sont plus redevables à des Descartes ou des Kant, mais à l'Académie des Immortelles dont font partie les Crassoestrea gigas, Caenorhabditis elegans, staphylocoques, Escherichia coli qui se seraient associées pour pondre toute l'oeuvre philosophique prétendue humaine alors qu'elle n'est que le résultat de cogitations de quelques gonocoques purulents ... ce n'est guère réjouissant.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

(suite du résumé de cette œuvre)

 

Nos corps sont le produit de milliards de symbioses, ce qui fait d’eux la mémoire de l’Histoire de la vie sur Terre depuis ses débuts. Il n’est pas absurde de se demander si notre conscience même ne résulte pas de la concertation de milliards de micro-organismes qui mettent leurs facultés en commun pour l’engendrer.

 

Les humains sont des recombinaisons de communautés bactériennes nées il y a plusieurs milliards d’années. Nos pouvoirs, intelligence, technologie, dérivent du microcosme et perdureront dans le microcosme auquel nous appartenons. Tout ce que nous pouvons concevoir pourrait bien survivre à notre espèce, si elle disparaissait, sous des formes que nous ne pouvons même pas imaginer. Notre disparition n’aurait aucun effet sur la persistance du microcosme.

 

Toute forme de vie est une chimie composée d’atomes de carbone entourés d’atomes d’hydrogène. La vie aurait commencé à la frontière des anciennes plaques continentales dans les eaux chaudes et peu profondes de la Terre archéenne où les gaz riches en hydrogène venus de l’intérieur de la Terre réagirent avec les gaz riches en carbone de l’atmosphère. ( l’Archéen : - 3,9 milliards d’années). Les atomes de carbone, en agitation perpétuelle, se sont combinés à l’oxygène, à l’azote, au phosphore et au soufre pour engendrer des molécules qui n’ont cessé de perdurer et d’interagir. Ces six éléments, carbone, hydrogène, oxygène, azote, phosphore et soufre, forment 99 pour cent du poids sec de tout être vivant. Ce sont les constituants du vivant. Les chimistes sont aujourd’hui capables de reproduire en laboratoire les molécules issues de ces constituants mais personne n’a encore vu sortir en rampant d’une éprouvette une cellule. Un chaînon manque encore entre les préparations les plus complexes des chimistes et la cellule vivante la plus simple.

 

Il y a 3,5 milliards d’années la première cellule vivante apparaît, enclose dans une membrane assurant sa protection vis-à-vis de l’environnement, contenant quelques 5000 protéines (molécules du vivant), ainsi que les molécules de l’ADN et de l’ARN, pouvant répliquer la cellule, piloter la construction des protéines et communiquer avec l’extérieur. Cette cellule vivante apparaît comme une entité capable de se reproduire (capable de combattre sa propre disparition, sa mort) capable de fabriquer par elle-même ses propres constituants, capable aussi de mutations concernant son matériel génétique (mutations permettant l’adaptation à un environnement changeant), capable aussi d’échanger des matériels génétiques avec d’autre cellules (permettant une adaptation à l’environnement beaucoup plus rapide que les mutations).

 

L’évolution se mit alors en marche, l’Âge des bactéries venait de commencer.

(à suivre)

 

 

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

(suite et fin)

 

Les bactéries se répandirent dans les eaux dont elles modifièrent la composition, puis elles se répandirent dans les sédiments où elles continuent de vivre aujourd’hui. Elles envahirent toute la biosphère, le lieu de la vie, le lieu de leur expansion (lieu qui va de 8000 mètres dans les fosses marines à 10 000 mètres en altitude). Aujourd’hui, dans la biosphère vivent des milliers de milliards de micro-organismes (bactéries et organismes plus complexes composés de cellules eucaryotes) en communication et en évolution tendant à la régulation des équilibres naturels.

A l’origine l’ADN des premières bactéries était trop rudimentaire pour assurer la fabrication de toutes les molécules nécessaires à la vie cellulaire. Les bactéries absorbaient les composants manquants en s’emparant de substances accumulées et construites au cours de milliards de réactions chimiques intervenues au cours de la formation de la Terre.

Ces substances s’épuisèrent au fur et à mesure que les micro-organismes les absorbaient. Des mutations permirent aux cellules d’innover dans de nouvelles manières d’assurer leur survie. Ainsi des bactéries développèrent la photosynthèse, innovation métabolique la plus importante de l’histoire de la vie sur la planète. La photosynthèse est un processus permettant d’utiliser l’énergie de la lumière solaire pour recycler des éléments chimiques de base en molécules nécessaires à la vie cellulaire, se libérant ainsi de la dépendance aux composés organiques complexes jadis formés sur Terre, devenus rares. Ces bactéries utilisèrent l’hydrogène de l’air puis du sulfure d’hydrogène (émis par les éruptions volcaniques) pour produire les molécules nécessaires à la vie. Elles rejetaient du soufre.

Cette conquête d’une certaine indépendance « alimentaire » fut accompagnée par la pratique de transferts génétiques entre bactéries. Ces transferts consistaient en recombinaison de gènes. Une bactérie ne possédant qu’un petit nombre de gènes est obligée de vivre en équipe pour trouver dans une communauté diversifiée de bactéries des gènes indispensables à la production de molécules nécessaires à sa survie.

Les micro-organismes photosynthétiques utilisaient donc l’hydrogène de l’air et des sulfures. Mais cet hydrogène commença à manquer. Une bactérie bleue, ancêtre des cyanobactéries d’aujourd’hui réussit à extraire l’hydrogène de l’une des plus abondantes ressources de la planète : l’eau (H2O). Alors que leurs ancêtres absorbaient l’hydrogène à l’état naturel ou logé dans le sulfure d’hydrogène puis rejetaient du soufre, elles absorbèrent de l’eau pour y trouver l’hydrogène et rejetèrent de l’oxygène.

De ce fait il y a environ deux milliards d’années l’oxygène s’accumula dans l’air. Sa part dans l’atmosphère passa de 0,01 pour cent à 21 pour cent. Comme il était un poison mortel pour les premières formes de vie terrestre il déclencha une catastrophe planétaire. De très nombreuses espèces de micro-organismes moururent.

Les cyanobactéries continuèrent à innover en parvenant à utiliser une partie de leur propre déchet, à savoir l’oxygène. Elles inventèrent la respiration aérobie par inhalation d’oxygène (avec rejet de CO2). L’oxygène par ses effets chimiques permit de dégager une énergie multipliée. La respiration aérobie s’imposa bientôt à tous les micro-organismes qui durent et surent s’adapter à cette nouvelle donne. La vie prit un nouvel essor.

Aujourd’hui la teneur de l’oxygène dans l’atmosphère est toujours de 21 pour cent. Cette stabilisation reste mystérieuse. L’auteure écrit : « la teneur stable en oxygène, élevée mais pas trop, donne l’impression d’une décision consciente de maintenir l’équilibre entre danger et opportunité, entre risque et bénéfice ». En effet si le pourcentage augmentait les êtres vivants s’enflammeraient. S’il diminuait nous serions asphyxiés.

Avec la respiration aérobie advint, il y a deux milliards d’années, une nouvelle cellule, la cellule eucaryote, qui, au contraire des bactéries (cellule procaryote dans laquelle l’ADN flotte librement) comportent un noyau protégé par une membrane contenant l’ADN. Cette cellule comporte aussi des organites (petits organes) plastides et mitochondries assurant la photosynthèse (plastides) et la respiration de la cellule (mitochondries).

D’où viennent ces eucaryotes ? La théorie qui répond à cette question, désormais acceptée par la communauté scientifique, fut étayée par les travaux de l’auteure de ce livre. Elle postule que les eucaryotes sont issues d’un processus de symbiose. Des procaryotes en ont pénétré d’autres pour former ensemble les eucaryotes. Ce qui signifie que le plus lointain des origines de la vie est toujours là, dans nos cellules eucaryotes. Ce qui signifie que la vie ne résulte pas toujours d’un combat à mort entre des unités individualisées, mais qu’elle résulte aussi de coopérations et de fusions d’organismes.

Dans les cellules eucaryotes animales, les mitochondries dérivent d’anciennes bactéries, elles en ont la structure procaryote. Elles vivent avec une certaine autonomie dans la cellule eucaryote, enveloppées dans une membrane. Elles ont leurs propres ADN et ARN non enveloppés dans le noyau et elles se reproduisent indépendamment de la reproduction de la cellule. Elles utilisent l’oxygène pour produire l’énergie nécessaire à la cellule ( elles assurent la respiration cellulaire) tandis qu’elles partagent les gènes de la cellule pour produire une partie de leurs protéines.

Dans les cellules eucaryotes végétales, en plus des mitochondries, il y a des plastides ou chloroplastes qui assurent la photosynthèse. Les chloroplastes fournissent de la « nourriture » (ils permettent la fabrication de molécules nécessaires à la vie cellulaire) à partir de l’eau et de la lumière solaire. Ces chloroplastes sont essentiels à la vie. Eux aussi dérivent d’anciennes bactéries, ils ont une autonomie relative, des ADN et ARN propres, une reproduction propre.

Une autre caractéristique sépare les procaryotes des eucaryotes : ces dernières sont douées de mouvements internes assurés par des protéines appelées microtubules. Certaines cellules eucaryotes sont en outre équipées de flagelles ou de cils, constitués aussi de microtubules, leur permettant de se mouvoir à l’extérieur. L’auteur postule que ces microtubules seraient issus d’une symbiose entre la cellule eucaryote et une bactérie capable de se mouvoir : le spirochète. Cette symbiose serait apparue il y a deux milliards d’années. Cette hypothèse reste à vérifier. La mobilité des eucaryotes révolutionna le microcosme en augmentant les échanges et en permettant la mise en commun d’informations génétiques. Les microtubules tiennent en outre un rôle important dans la vie cellulaire en participant à la division des cellules et à la formation des cellules nerveuses.

Sur une Terre en changement perpétuel les bactéries préservèrent la vie primitive et évoluèrent par étapes et combinaisons symbiotiques vers des formes nouvelles : plantes, champignons et animaux. Nous sommes tous des communautés d’anciennes bactéries.

La vie sur terre est une interdépendance entre tous les êtres vivants. Les humains font partie du vivant, ils n’en sont pas la finalité. Ils sont juste une recombinaison différente des mêmes ancêtres microbiens. Nos exploits techniques ne sont pas notre propriété, ils appartiennent au monde vivant dans son ensemble.

L’idée que les hommes ne sont pas sujets au processus de l’évolution relève de l’irrationnel. Notre espèce sera remplacée par zéro, une ou deux espèces descendantes d’ici un million d’années environ. Ce pronostic repose sur la connaissance que nous avons accumulée sur toutes les autres espèces. Nous ne sommes pas une espèce élue.

L’auteur expose ensuite sa vision de l’avenir : la venue du « supercosme » ce mot désignant l’expansion continue de la vie sur Terre jusqu’au système solaire et au-delà. Les hommes, ayant le monopole de la haute technologie, sont les mieux placés pour assurer cette expansion. Ce qui ne signifie pas qu’ils en seront les agents définitifs. L’existence d’un système nerveux et d’un comportement communautaire chez de nombreux animaux laisse penser que si les êtres humains échouaient ou disparaissaient d’autres formes de vie évolueraient pour conduire le microcosme dans l’espace.

Jamais les événements géologiques dévastateurs du passé n’ont conduit à la destruction totale du microcosme. La vie sur Terre répond aux menaces d’extinction par l’innovation. La perte désastreuse de l’hydrogène qui s’échappait dans l’espace a entraîné l’une des plus grandes innovations de toute l’évolution : l’utilisation de l’eau (H2O) dans la photosynthèse. Cette innovation a entraîné une pollution gigantesque par la production de l’oxygène. Une nouvelle innovation a conduit la vie à utiliser ce déchet pour inventer la respiration cellulaire. Les bactéries inventèrent ensuite la symbiose qui engendra la cellule eucaryote, laquelle engendra toutes les formes vivantes complexes actuelles. Les plus terribles extinctions massives que le monde aient connues ont toujours été suivies par l’essor de nouvelles formes de vie plus complexes encore que les précédentes.

Dans le biote (ensemble des êtres vivants) chacun est dépendant de l’autre, il n’ y a pas d’individus séparables, tous coévoluent ensemble, micro-organismes, plantes, animaux, etc. Nous finirons peut-être par nous réunir (tous les êtres du biotope) en communautés plus solides encore que la famille ou les États-nations. Des germes du futur supercosme de l’espace apparaîtront, ou sont peut-être même déjà là. De nouvelles formes d’organisation politique, économique et technologique pourraient servir de pépinières à ces nouveaux germes.

Si les humains veulent tenir un rôle éminent dans cette expansion de la vie dans l’espace ils doivent s’inspirer des espèces ayant réussi dans le microcosme. Ils doivent passer de l’antagonisme à la coopération. Les ancêtres des mitochondries étaient probablement des bactéries agressives qui tuaient leur proie. Mais elles sont passées ensuite de l’agression à la coopération. Elles fournissent l’énergie à leur hôte qui leur fournit le logis et la protection. Les espèces destructrices viennent et s’en vont laissant la place aux espèces qui coopèrent. Pour survivre les humains vont devoir changer, tempérer leur agressivité et coopérer avec tous les vivants.

Il va devenir possible d’intervenir directement dans les processus de l’évolution grâce aux biotechnologies, à l’informatique et à la robotique. La robotique et les bactéries pourraient finir par s‘unir dans une « biopuce » formant ainsi un ordinateur biologique. Ces ordinateurs vivants pourraient être intégrés à des organismes conscients. Ou encore il serait possible de provoquer des sauts génétiques propres à engendrer de nouvelles espèces, des mutants adaptés à de nouvelles conditions environnementales. Les machines pourraient finir par être plus avancées dans l’évolution que nous. Elles sont capables de résister à des conditions environnementales extrêmes, elles sont plus performantes dans de nombreux domaines.

Les hommes pourraient survivre comme système de soutien connectés à des machines, dotées d’un plus grand potentiel de perception et d’action. Les êtres humains déjà associés à des machines ont aujourd’hui un avantage sélectif sur ceux qui n’ y ont pas accès. La vie continuera peut-être de s’étendre via des entités « technobies » basées sur un mélange ADN-humain-machine.

La vie a jusqu’ici prouvé qu’elle était immortelle. L’auto-organisation du vivant semble violer le second principe de la thermodynamique qui implique que l’univers devienne moins ordonné, qu’il ne cesse de se dégrader. Si la vie a évolué à partir de l’univers comment peut elle être fondée sur des principes différents de ceux de l’univers?

La vie, système macromoléculaire aqueux basée sur le carbone est une autopoïèse reproductive. Elle est un appareil métabolique qui non seulement reproduit, mais aussi stocke et utilise l’information afin de résister à la dégradation.

[L'autopoïèse (auto : soi-même, poièsis : production, création) est la propriété d'un système de se produire et se reproduire, en interaction avec son environnement. Une machine autopoïétique engendre et maintient sa propre organisation. Elle accomplit le processus incessant de remplacement de ses composants, malgré les perturbations externes auxquelles elle est soumise. Une machine autopoïétique est un système à relations stables dont l’invariant fondamental est sa propre organisation]

[Le métabolisme est l'ensemble des réactions chimiques qui se déroulent à l'intérieur de chaque cellule, lui permettant de se maintenir en vie, de se reproduire, de se développer et de répondre aux stimuli de son environnement (échanges notamment)]

James Lovelock qui travailla avec l’auteure sur l’hypothèse Gaïa, estime que la meilleure représentation de la vie est celle d’un système environnemental, nommé Gaïa, qui se maintient de lui-même. Gaïa maintient la composition de l’air et la température à la surface de la Terre. Elle parvient à éviter que l’azote et l’oxygène de l’atmosphère ne dégénèrent en nitrates et oxydes d’azote. Si les organismes photosynthétiques ne produisaient pas en permanence de l’oxygène, si les bactéries qui respirent les nitrates et l’ammoniac ne libéraient pas de l’azote, une atmosphère inerte ou empoisonnée adviendrait. Sur Terre l’environnement a été façonné et contrôlé par la vie autant que la vie a été façonnée par l’environnement.

Selon James Lovelock le biote et spécialement le microcosme bactérien régule l’environnement. La vie ne se contente pas de s’adapter à son environnement, elle façonne aussi son propre environnement. L’atmosphère notamment fait partie intégrante de la biosphère.

La croissance, le métabolisme et les échanges de gaz des micro-organismes forment des systèmes complexes de rétroactions physiques et chimiques qui modulent la biosphère. Les organismes vivants ont ainsi une influence de modulation incommensurable sur la Terre.

Comprendre comment les organismes vivants agissent sur leur environnement en le transformant est essentiel pour nous permettre de construire des habitats autosuffisants dans l’espace. Nous devrons mieux connaître nos racines microcosmiques avant de partir dans l’espace. Mais que les humains transposent dans l’espace l’environnement primitif du microcosme ou qu’ils meurent avant d’y parvenir n’empêchera pas la vie de se lancer dans l’espace en s’appuyant sur d’autres systèmes vivants que de l’homme.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Ce qui me touche le plus dans ce travail de Lynn Margulis, c'est sa vision de l'évolution portée au plus loin : l'homme n'est pas le final de l'évolution. C'est d'ailleurs évident mais personne ne parvient à penser frontalement cette évidence.

Cela signifie que l'homme passera. Que d'autres espèces lui succèderont même s'il s'agit d'espèces issues de l'homme.

Cela ruine complètement cette idée qui s'impose comme une évidence paresseuse aux hommes : l'homme serait le final de la vie.  Pourtant non il n'est pas l'élu.

Croyants comme athées se vivent comme l'apothéose de la vie. Ce qui témoigne d'une pensée encore rudimentaire.

Se vivre comme un passage de la vie, un lieu transitoire, oblige à redéfinir le sens de la vie, surtout le sens de son action. Redéfinition qui n'est pas simple. 

Comment se fait- il que les hommes se donnent autant d'importance ? au point de se vivre en final de l'évolution ? 

Être une espèce transitoire met à mal la croyance en Dieu. Non que Dieu n'existe pas d'ailleurs, mais s'il existe un Dieu, s'imaginer qu'il aurait choisi l'homme comme son œuvre finale est tout de même une sacrée prétention. Se croire assez lumineux pour s'imaginer être le chef d'œuvre d'un dieu prête à sourire.

La question de dieu devient secondaire. s'il existe un dieu son regard ne peut pas s'arrêter à l'homme. Pour les athées qui ne croient pas en dieu, même prétention : ils s'imaginent être le final de l'évolution, sourire. 

Si je me dégage de cette gangue intellectuelle qui consiste à s'ébaubir devant soi-même, comment alors "voir" le monde, son évolution ? comment même comprendre l'homme, dans cette transition évolutive ?

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Membre, Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé, Posté(e)
azad2B Membre 5 932 messages
Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé,
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Bref, l'auteure, et celui qui la cite, sont à mes yeux du moins, très suspects. On comprend pourquoi cela est posté en philo et non en science car tout cela sent le déterminisme, pour ne pas dire le sacré. Ainsi la longue chaîne qui démarre avec une misérable bactérie devenue cellule, laquelle a vu son cytoplasme devenir moteur et lui permettre de se mouvoir comme les amibes qui se sont modernisées en devenant des flagellés précurseurs avant l'heure des hélicoptères déjà dans les projets à venir, et les multicellulaires qui se sont assemblés comme les supporters des équipes de football pour faire les braillards que nous sommes. Et tout cela pour regarder toujours plus haut et plus loin en direction de ces étoiles d'où peut-être sont venues ces bactéries, qui n'ont eu de cesse que de fabriquer de l'intelligence en espérant qu'un jour un vaisseau spatial, qu'elles ont déjà prévu de squatter les emportera chez elles, la haut, là où règne la paix et la gloire éternelle...
C' est bien la science fiction, mais notre bon Soleil qui lui se fout de la vie comme de l'an quarante, va bientôt tout engloutir,

 

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Membre, Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé, Posté(e)
azad2B Membre 5 932 messages
Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé,
Posté(e)
il y a 6 minutes, azad2B a dit :

C' est bien la science fiction, mais notre bon Soleil qui lui se fout de la vie comme de l'an quarante, va bientôt tout engloutir,

Je me cite moi-même preuve de mon insignifiance . Pauvres bactéries, qui génèrent tant de processus à l'intérieur de nos intestins, pour ne citer qu'eux et qui ignorent que le Soleil, sans intestin, pourrait bien un de ces quatre souffrir d'une colique frénétique, qui lui fera faire un pet de travers, et whoualou, la Vie sur terre. Un simple petit pet, à peine foireux...

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Membre, 36ans Posté(e)
Pensée philo Membre 2 160 messages
Forumeur vétéran‚ 36ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, satinvelours a dit :

Notre espèce sera remplacée par zéro, une ou deux espèces descendantes d’ici un million d’années environ. 

 

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Penser l’humanité comme un passage vers d’autres formes du vivant, c’est penser la fin de l’humanité, c’est penser la mort de l’humanité. Cette pensée n’est pas tenable, de même que penser sa propre mort n’est pas non plus longtemps tenable. Nous pouvons bien sûr penser la mort de l’humanité et même notre propre mort, mais temporairement seulement, par moments. Vivre c’est toujours agir mais agir nous entraîne dans une façon d’être qui suppose notre éternité. Lynn Margulis nous entraîne trop loin.

Le deuxième point de vue qui me touche chez elle c’est la façon de souligner qu’il y a toujours eu un rapport dialectique entre la vie et son environnement. La vie modifie et agit sur l’environnement de même que l’environnement agit sur la vie. Notre atmosphère d’aujourd’hui par exemple a été très largement régentée voire fabriquée par le vivant. C’est quelque chose que je ne percevais pas. Quand je regarde la « nature » je regarde quelque chose qui est très largement l’œuvre du vivant. 
Ce rapport entre le vivant et son environnement est beaucoup plus étroit que je ne l’imaginais. 
Par exemple quand la vie apparaît, quand les premières cellules apparaissent elles peuvent survivre  parce que la Terre, avant même que la vie apparaisse, a connu pendant des millions d’années une intense activité chimique propre aux origines de la Terre, activité qui a fabriqué des molécules complexes que les premières cellules ont pu utiliser pour survivre. C’est tout de même fascinant de penser qu’il a fallu, au préalable de l’apparition de la vie, toute cette activité chimique pour que la vie puisse survivre après son apparition. 

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Ce rapport "dialectique" entre le vivant et son environnement (le vivant transforme l'environnement et l'environnement influe sur le vivant) existe dès le début de la vie. Les microorganismes "consomment" d'abord les molécules complexes élaborées pendant des millions d'années par l'acticité chimique de la Terre. Cette consommation change l'environnement lequel ne fournit plus ces molécules.

La vie réagit en inventant la photosynthèse, différente de celle d'aujourd'hui. Cette utilisation de l'énergie solaire permet aux microorganismes de fabriquer eux-mêmes les molécules nécessaires à leur vie. Le vivant ainsi évolue. Mais l'hydrogène utilisé directement dans cette première photosynthèse se fait rare et s'échappe dans l'espace. Nouvelle photosynthèse qui, cette fois, utilise l'eau (pour y trouver l'élément hydrogène) et le CO2. Nouvelle évolution du vivant. Mais, cette fois-ci, ces nouvelles formes du vivant rejettent de l'oxygène, puissant polluant, qui détruit des pans entiers du vivant. Celui-ci réagit en inventant la respiration cellulaire, elle réagit donc en utilisant un déchet du vivant : l'oxygène. Stabilisation de l'environnement.

Aujourd'hui le vivant produit en excès du CO2 qui pourrait bien agir en destruction du vivant actuel. Lequel réagira, se modifiera. Une nouvelle organisation du vivant va surgir. Problème : cette nouvelle organisation pourrait bien se bâtir sur la mort d'un nombre considérable d'humains. Ce qui, au regard de la marche du vivant n'a aucune importance. Certains pensent même que l'humain disparaitra. Ce qui, au regard du vivant, n'a toujours pas d'importance.

 

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Membre, Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé, Posté(e)
azad2B Membre 5 932 messages
Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé,
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On sait tout cela depuis pas mal de temps. C'est la vie elle-même (et ses meilleures ouvrières, les bactéries) qui a façonné le monde. Les falaises, les carrières de craie et de calcium et les récifs coralliens en sont les traces.
Le pire des ennemis de la Vie, c'est paradoxalement l' oxygène, entendez l'oxygène très réducteur qu'est l' atome d'oxygène. La molécule elle est beaucoup plus assimilable et tout ce qui précède découle de cela: la lute de la Vie pour faire que l'oxygène devienne à la fois son meilleur ami et indispensable. Et cette deuxième condition pourrait bien nous amener à notre perte.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Le tableau dressé par Margulis confirme mon idée, déjà ancienne, que l’homme n’est pas le final de l’évolution. Cette idée ne m’est pas, à l’origine venue sous cette forme. Elle n’est venue sous cette autre forme : l’homme va disparaître. 
Ce sentiment, l’homme va disparaître, m’est venu à une époque où n’existait aucun des problèmes actuels. Elle dérivait de ce sentiment : la vie que les hommes se donnent est absurde, et il me semblait alors qu’il n’existait aucune possibilité de sortir de l’absurdité de cette vie, fondée sur une absence totale de transcendance. Il n’y avait pas de transcendance possible car l’homme ne peut pas penser la transcendance sauf à tomber dans la trappe des délires religieux et philosophiques usuels. L’homme ne peut que suivre la ligne immédiate qui s’ouvre juste devant lui, et dont on ne peut rien voir où elle mène : jouir de tout un peu plus, comme on peut, même si cette jouissance, hormis quelques  moments désespérés d’ivresse trouvée dans divers hallucinogènes ou encore dans l’intériorité  d’une femme aimée, ne consistait finalement qu’à jouir tout simplement de vivre encore, encore un peu…

Margulis ne pense pas la disparition de l’homme comme un cataclysme car elle a une perception de la vie que je n’avais pas alors, car je ne disposais pas alors des connaissances de cette femme. Avec la disparition  de l’homme je voyais la disparition du vivant. Et je sentais que tout en moi se cabrait, mais je n’avais alors comme seule foi que celle là : le vivant s’échappera hors de la Terre, le vivant toujours resurgira ailleurs même  s’il doit disparaître de la Terre, et peut être même existe il déjà hors de la Terre. . Et cela suffisait à ma joie de penser que le vivant quelque part survivrait à l’homme. Mais je n’avais alors que ma foi. Aujourd’hui d’autres perspectives s’ouvrent, appuyées sur des possibles qui ne sont plus uniquement fondées sur la foi. Margulis explore ces voies.  

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Si l’homme n’est pas la fin de la « création », que cette création soit vécue à travers Dieu pour les uns ( ceux là s’approprient Dieu) à travers l’évolution pour les athées ( ceux là s’approprient le cheminement même de l’évolution et se pensent être Dieu) ou à travers le hasard de combinaisons corpusculaires aléatoires ( ceux là se déclarent sceptiques), si l’homme donc n’est pas la fin, alors une autre espèce lui succédera. Penser cela c’est penser l’homme différemment au quotidien. C’est penser que nous pouvons alors préparer la venue d’un être autre, d’une espèce autre, issue de notre propre espèce. 
Si l’homme est la fin, le sens disparaît. Le seul sens qui apparaît en fait, dans une humanité arrivée à un minimum de confort partout où elle est, c’est la jouissance éternelle, c’est un repli sur la sensation. L’ultime pic de jouissance devenant alors la mort vécue dans une apothéose construite autour d’un pic absolu de jouissance créé par la chimie. Nous finirons dans la jouissance d’une chimie raffinée. 
Si l’homme n’est pas la fin, alors la puissance créatrice peut se déployer et préparer voire enfanter l’être à venir. Les plus grandes intelligences, la fine écume humaine composée des génies propulsera ses capacités intellectuelles dans l’enfantement d’une nouvelle espèce. Cette écume elle même est portée par toute l’humanité dont l’activité et les contraintes quotidiennes construisent les conditions mêmes de l’émergence de cette écume.

 

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Membre, Posté(e)
Trillion Membre 301 messages
Forumeur forcené ‚
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Le 27/10/2022 à 09:40, satinvelours a dit :

La théorie endosymbiotique, ou hypothèse de l'endosymbiose, est l'hypothèse selon laquelle les deux organites intervenants dans la gestion de l'énergie, chloroplastes et mitochondries des cellules eucaryotes proviennent de l’incorporation par certaines bactéries (procaryotes) d’autres bactéries avec lesquelles elles auraient entretenu une relation endosymbiotique.

Oui la symbiose entre les bactéries et les cellules végétales et animales a fait ce que nous sommes, mais on peut aussi rajouter les virus qui au fur et a mesure de l'évolution se sont incorporés a notre ADN.

Virus et bactéries ne sont pas les grands méchants que l'on essaient de nous faire croire, ils sont essentiel a la vie.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Le 31/10/2022 à 17:51, Trillion a dit :

Oui la symbiose entre les bactéries et les cellules végétales et animales a fait ce que nous sommes, mais on peut aussi rajouter les virus qui au fur et a mesure de l'évolution se sont incorporés a notre ADN.

Virus et bactéries ne sont pas les grands méchants que l'on essaient de nous faire croire, ils sont essentiel a la vie.

Le sujet principal du livre de Margulis c’est en effet la symbiose entre êtres vivants. Quand elle a présenté sa théorie sur la symbiose entre bactéries, faisant l’hypothèse que les mitochondries et les chloroplastes étaient d’anciennes bactéries désormais logées dans d’autres anciennes bactéries, le tout donnant les eucaryotes, elle fut immédiatement attaquée . Aujourd’hui la symbiose est une théorie reconnue.

Quant on analyse la raison qui a conduit au refus de la symbiose il est vraiment étonnant de constater que ce sont les mâles qui ont rejeté la théorie de Margulis. Pour le mâle ( et la plupart des chercheurs étaient avant tout des mâles il y a encore peu de temps) c’est la guerre qui rend compte de l’évolution. Le plus adapté survit, le plus fécond sexuellement survit. Ce modèle est celui du mâle humain dominant, qui gagne la guerre aujourd’hui par son intelligence et qui féconde abondamment les femelles humaines. C’est presque caricatural. Il suffit de lire Dawkins et sa théorie du gène égoïste pour se marrer à le lire : il projette son phallus érigé comme étant le glaive de l’évolution. C’est comique. Et en plus le mâle humain devient le chef d’œuvre de l’univers. L’évolution s’arrête au phallus humain.

Le plus drôle c’est que des gens comme Dawkins ont attaqué Margulis au motif qu’elle projetait son ventre de femelle mère sur l’évolution, la symbiose étant une projection, pour le mâle phallique, de la mère grosse du fœtus, sur l’évolution.

Pat moments on peut se demander si en effet la réalité ne serait pas pour les humains issue de ses propres constructions sociales comme il est dit dans un autre topic.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 7 heures, satinvelours a dit :

Le sujet principal du livre de Margulis c’est en effet la symbiose entre êtres vivants. Quand elle a présenté sa théorie sur la symbiose entre bactéries, faisant l’hypothèse que les mitochondries et les chloroplastes étaient d’anciennes bactéries désormais logées dans d’autres anciennes bactéries, le tout donnant les eucaryotes, elle fut immédiatement attaquée . Aujourd’hui la symbiose est une théorie reconnue.

Quant on analyse la raison qui a conduit au refus de la symbiose il est vraiment étonnant de constater que ce sont les mâles qui ont rejeté la théorie de Margulis. Pour le mâle ( et la plupart des chercheurs étaient avant tout des mâles il y a encore peu de temps) c’est la guerre qui rend compte de l’évolution. Le plus adapté survit, le plus fécond sexuellement survit. Ce modèle est celui du mâle humain dominant, qui gagne la guerre aujourd’hui par son intelligence et qui féconde abondamment les femelles humaines. C’est presque caricatural. Il suffit de lire Dawkins et sa théorie du gène égoïste pour se marrer à le lire : il projette son phallus érigé comme étant le glaive de l’évolution. C’est comique. Et en plus le mâle humain devient le chef d’œuvre de l’univers. L’évolution s’arrête au phallus humain.

Le plus drôle c’est que des gens comme Dawkins ont attaqué Margulis au motif qu’elle projetait son ventre de femelle mère sur l’évolution, la symbiose étant une projection, pour le mâle phallique, de la mère grosse du fœtus, sur l’évolution.

Pat moments on peut se demander si en effet la réalité ne serait pas pour les humains issue de ses propres constructions sociales comme il est dit dans un autre topic.

J'ai aussi cru que les Eucaryotes était l'aboutissement d'une évolution commencée par les Procaryotes...

Eh bien non ! Les procaryotes et nous-mêmes avons besoin des eucaryotes-bactéries..

Si bien que le sujet n'est pas "que" philosophique, il est aussi... littéraire ! (Ce qui est assez pareil !)


Jean de La Fontaine

1621 - 1695

Le Lion et le Rat

Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
De cette vérité deux Fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde.
Entre les pattes d'un Lion
Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie.
Le Roi des animaux, en cette occasion,
Montra ce qu'il était, et lui donna la vie.
Ce bienfait ne fut pas perdu.
Quelqu'un aurait-il jamais cru
Qu'un Lion d'un Rat eût affaire ?
Cependant il advint qu'au sortir des forêts
Ce Lion fut pris dans des rets,
Dont ses rugissements ne le purent défaire.
Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.
 
 
Même si l'homme (l'humain) n'est pas le but ou le point final de l'évolution -ce qui devrait nous être à tous évident- il ne faudrait pas sous estimer ni mésestimer son... "apport" ou son "invention" (où il n'est pour rien volontairement  d'ailleurs !). Et qui est l'avènement d'une conscience complexe (incluant l'esprit, la pensée...). C'est cette conscience complexe que nos successeurs devront...  préserver ? maintenir ? améliorer ?... peut-être à mon avis.
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Membre, 60ans Posté(e)
Elbaid1 Membre 9 217 messages
Maitre des forums‚ 60ans‚
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Le 28/10/2022 à 08:34, satinvelours a dit :

Ce rapport "dialectique" entre le vivant et son environnement (le vivant transforme l'environnement et l'environnement influe sur le vivant) existe dès le début de la vie. Les microorganismes "consomment" d'abord les molécules complexes élaborées pendant des millions d'années par l'acticité chimique de la Terre. Cette consommation change l'environnement lequel ne fournit plus ces molécules.

La vie réagit en inventant la photosynthèse, différente de celle d'aujourd'hui. Cette utilisation de l'énergie solaire permet aux microorganismes de fabriquer eux-mêmes les molécules nécessaires à leur vie. Le vivant ainsi évolue. Mais l'hydrogène utilisé directement dans cette première photosynthèse se fait rare et s'échappe dans l'espace. Nouvelle photosynthèse qui, cette fois, utilise l'eau (pour y trouver l'élément hydrogène) et le CO2. Nouvelle évolution du vivant. Mais, cette fois-ci, ces nouvelles formes du vivant rejettent de l'oxygène, puissant polluant, qui détruit des pans entiers du vivant. Celui-ci réagit en inventant la respiration cellulaire, elle réagit donc en utilisant un déchet du vivant : l'oxygène. Stabilisation de l'environnement.

Aujourd'hui le vivant produit en excès du CO2 qui pourrait bien agir en destruction du vivant actuel. Lequel réagira, se modifiera. Une nouvelle organisation du vivant va surgir. Problème : cette nouvelle organisation pourrait bien se bâtir sur la mort d'un nombre considérable d'humains. Ce qui, au regard de la marche du vivant n'a aucune importance. Certains pensent même que l'humain disparaitra. Ce qui, au regard du vivant, n'a toujours pas d'importance.

 

oui c'est ce que l'écologisme n'a pas encore assimilé , mais ça viendra , c'est juste qu'ils ont le cerveau un peu lent c'est tout .

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Membre, 60ans Posté(e)
Elbaid1 Membre 9 217 messages
Maitre des forums‚ 60ans‚
Posté(e)
Le 30/10/2022 à 01:15, satinvelours a dit :

Le tableau dressé par Margulis confirme mon idée, déjà ancienne, que l’homme n’est pas le final de l’évolution. Cette idée ne m’est pas, à l’origine venue sous cette forme. Elle n’est venue sous cette autre forme : l’homme va disparaître.

Rien ne disparait mais tout se transforme , humains compris .

Le 28/10/2022 à 08:34, satinvelours a dit :

ces nouvelles formes du vivant rejettent de l'oxygène, puissant polluant, qui détruit des pans entiers du vivant.

Les cyanobactéries .

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