Michel Houellebecq

Michel Houellebecq est-il le meilleur écrivain contemporain ?

En ce qui me concerne, je préfère ses poèmes : https://www.poemes.co/la-disparition.html

je sais pas, mais il écrit des choses rigolotes et cultive un certain mauvais goût... j'ai toujours du mal à le prendre vraiment au sérieux, il est jamais loin du foutage de gueule.

certains veulent voir en lui une sorte de prophète mais bof...

par contre il a des choses à dire, une sensibilité, une façon de percevoir le monde... bien à lui je sais pas parce que beaucoup de monde se retrouve dedans... mais qui interpelle.

sa poésie j'aime sans plus, sauf quelques poèmes dont celui qui suit :

"Les hommes cherchent uniquement à se faire sucer la queue

Autant d'heures dans la journée que possible

Par autant de jolies filles que possible.

En dehors de cela, ils s'intéressent aux problèmes techniques.

Est-ce suffisamment clair ?"

J'aime bien le houellebecq de extension du domaine de la lutte, ce regard désabusé du cadre trentenaire vivant dans la capitale, qui a abandonné la lutte, qui se laisse vivre, un peu dépressif. Quand un personnage dit "Je me sens comme une cuisse de poulet sous cellophane", il pressentait déjà en 94 la marchandisation des rencontres, la vitrine des réseaux sociaux, et le capitalisme qui investit la sphère privée, nous sommes devenus des produits marketing, l'amour ne peut plus avoir lieu. c'est en cela un romantique;

Il y a 12 heures, Crève a dit :

J'aime bien le houellebecq de extension du domaine de la lutte, ce regard désabusé du cadre trentenaire vivant dans la capitale, qui a abandonné la lutte, qui se laisse vivre, un peu dépressif. Quand un personnage dit "Je me sens comme une cuisse de poulet sous cellophane", il pressentait déjà en 94 la marchandisation des rencontres, la vitrine des réseaux sociaux, et le capitalisme qui investit la sphère privée, nous sommes devenus des produits marketing, l'amour ne peut plus avoir lieu. c'est en cela un romantique;

Il plaît en effet aux Français enracinés dans leur histoire. Car il annonce la mort lente, très lente, de cette France là. Il indiffère ceux qui garde en eux une culture du combat. Il meurt dans son confort et dans sa sexualité agonisante. Bref c’est un français de souche, comme on dit. Intéressant comme témoignage d’une ethnie mourante. J’aime le lire, voir s’effondrer la petite et moyenne bourgeoisie française. 

Il y a 15 heures, Totolasticot a dit :

je sais pas, mais il écrit des choses rigolotes et cultive un certain mauvais goût... j'ai toujours du mal à le prendre vraiment au sérieux, il est jamais loin du foutage de gueule.

certains veulent voir en lui une sorte de prophète mais bof...

par contre il a des choses à dire, une sensibilité, une façon de percevoir le monde... bien à lui je sais pas parce que beaucoup de monde se retrouve dedans... mais qui interpelle.

sa poésie j'aime sans plus, sauf quelques poèmes dont celui qui suit :

"Les hommes cherchent uniquement à se faire sucer la queue

Autant d'heures dans la journée que possible

Par autant de jolies filles que possible.

En dehors de cela, ils s'intéressent aux problèmes techniques.

Est-ce suffisamment clair ?"

Houellebecq n'est pas seulement un obsédé sexuel...

Le 12/01/2022 à 07:12, January a dit :

Je viens de commencer le dernier Houellebecq. Et..c'est pas du Houellebecq, vraiment, c'est comme si ce n'était pas lui qui avait écrit ce bouquin. Bon, j'ai juste lu une centaine de pages cette nuit, ça va peut être changer, mais pour l'instant, et attention c'est pas rien quand on parle de Houellebecq : je le trouve plutôt frais ce bouquin. C'est fluide, c'est prenant, simple. Il n'y a pas (encore ?) cette noirceur ou cette animalité dont l'auteur est coutumier. C'est plutôt surprenant.

J'avais ressenti la même chose avec Jean-Christophe Rufin et "Check Point". Rien à voir avec tous ses bouquins antérieurs, on aurait dit que ce n'était pas lui qui l'avait écrit.

Comme quoi, il y a des auteurs qui savent se réinventer, le talent..

Je suis curieux de savoir, @January, ce que tu as lu d'autre du houellebecq, et si tu as des préférés, et ton avis général sur cet écrivain, son évolution.

Citation

@January

Je viens de commencer le dernier Houellebecq. Et..c'est pas du Houellebecq, vraiment, c'est comme si ce n'était pas lui qui avait écrit ce bouquin. Bon, j'ai juste lu une centaine de pages cette nuit, ça va peut être changer, mais pour l'instant, et attention c'est pas rien quand on parle de Houellebecq : je le trouve plutôt frais ce bouquin. C'est fluide, c'est prenant, simple. Il n'y a pas (encore ?) cette noirceur ou cette animalité dont l'auteur est coutumier. C'est plutôt surprenant.

J'avais ressenti la même chose avec Jean-Christophe Rufin et "Check Point". Rien à voir avec tous ses bouquins antérieurs, on aurait dit que ce n'était pas lui qui l'avait écrit.

Comme quoi, il y a des auteurs qui savent se réinventer, le talent..

Pourtant il y a le même anti style, la même ironie subtilement politisée, le même constat d'un manque d'Energie et de volonté de vivre contemporain, mais c'est au milieu du roman que vient la surprise et qu'il fait dans l'inédit, où là le roman se transfigure en quelque sorte pour dévoiler quelque chose de très beau et touchant. là était vraiment l'inattendu : Sans ce tournant ce roman n'aurait pas été autre chose qu'une redite houellebecquienne. 

J'ai une amie écrivain qui m'a dit :

-- Tu as lu le dernier Houellebeq ?

-- Non !

-- Alors ne perds pas ton temps à le lire ! Je regrette d'y a voir perdu quelques heures ! C'est mal écrit, pas fini, et bête : Un type qui a un cancer MAIS qui bande comme un âne ! Tu vois le genre. Moi, j'ai eu un cancer... je te dis pas la libido !...

re.

il a une certaine capacité à saisir l'air du temps, par exemple évoquer le tourisme sexuel avant que les chaînes de tv ne s'emparent vraiment du sujet ou bien encore s'inspirer de raël (dont on n'entend presque plus parler aujourd'hui) pour un de ses personnages.

avec des moyens modestes (c'est pas vraiment un styliste), il fait beaucoup et parvient à consoler le lecteur dans  son "existence à basse altitude" (pour reprendre sa formule).

Il y a 8 heures, Totolasticot a dit :

re.

il a une certaine capacité à saisir l'air du temps, par exemple évoquer le tourisme sexuel avant que les chaînes de tv ne s'emparent vraiment du sujet ou bien encore s'inspirer de raël (dont on n'entend presque plus parler aujourd'hui) pour un de ses personnages.

avec des moyens modestes (c'est pas vraiment un styliste), il fait beaucoup et parvient à consoler le lecteur dans  son "existence à basse altitude" (pour reprendre sa formule).

Je reconnais aussi qu'une écriture trop fleurie, ça devient vite insupportable...

Reste le sens : à débattre !

Avec la dite amie, c'est aussi sur cette notion de "basse altitude" à laquelle on (qui ? certains) tiennent à nous considérer. (Nous, les... rampants !)

Légitimement ou non ? Si ce que tu dis est juste, Houellebecq serait là plutôt du bon côté ? Genre "j'écris pour les miséreux"... Ou du mauvais ? Genre : "c'est pas la peine que je m'emmerde pour ces cons"...

Je parle un peu de "bander" et tout le monde est content : les porno-chics qui s'encanaillent et les gros dégueulasses qui surnagent dans leur boue...

Il n'y a que moi qui trouve que ce qui fait le succès de Les particules élémentaires, est en fait pompé sur Le Meilleur des mondes ?

Il y a 1 heure, Crève a dit :

Il n'y a que moi qui trouve que ce qui fait le succès de Les particules élémentaires, est en fait pompé sur Le Meilleur des mondes ?

Je vais y réfléchir ! Mais a priori ça me plaît !

En tout cas, que ce soit Huxley ou Orwell (avec 1984), là les Roastbeefs, je m'incline !

il y a une heure, Blaquière a dit :

Je vais y réfléchir ! Mais a priori ça me plaît !

En tout cas, que ce soit Huxley ou Orwell (avec 1984), là les Roastbeefs, je m'incline !

Non mais est-ce que t'as lu Les particules élémentaires ? Quand même, en 98, toute la scène littéraire française s'extasiait sur cette idée de Michel, que l'Humanité découplerait la sexualité de la reproduction dans son avenir. Alors même que c'est déjà le cas dans l'oeuvre de Huxley Le Meilleur des mondes.

J'aime beaucoup Michel, mais bien plus pour Extension que pour Les particules. Là le mérite revient à Huxley, faut dire.

Le 11/02/2022 à 09:51, Blaquière a dit :

Je reconnais aussi qu'une écriture trop fleurie, ça devient vite insupportable...

Reste le sens : à débattre !

Avec la dite amie, c'est aussi sur cette notion de "basse altitude" à laquelle on (qui ? certains) tiennent à nous considérer. (Nous, les... rampants !)

Légitimement ou non ? Si ce que tu dis est juste, Houellebecq serait là plutôt du bon côté ? Genre "j'écris pour les miséreux"... Ou du mauvais ? Genre : "c'est pas la peine que je m'emmerde pour ces cons"...

Je parle un peu de "bander" et tout le monde est content : les porno-chics qui s'encanaillent et les gros dégueulasses qui surnagent dans leur boue...

dans une interview il dit plutôt écrire sur les classes moyennes, les luttes sociales, les prolos et les bourgeois c'est pas trop son truc visiblement.

si j'ai bien compris son thème de prédilection c'est l'amour et sa quasi impossibilité dans un monde rationalisé à l'extrême par la science.

il aurait trouvé l'amour vrai de vrai dans dans les yeux des chiens (ces "machines à aimer"), un peu comme schopenhauer avec son caniche, il raconte cette découverte merveilleuse de l'expérience humaine, cette découverte d'une forme d'amour inconditionnel, dans la possibilité d'une île.

la possibilité d'une île en fait c'est la possibilité de l'amour dans cet océan de désolation dans lequel on vit, si je traduis bien.

cet expert du montage vidéo analyse le phénomène houellebecq :

https://youtu.be/IieY45crH7E?t=93

à la fin presque il s'envole avec ses vieilles baskets new balance.

Il y a 2 heures, Totolasticot a dit :

cet expert du montage vidéo analyse le phénomène houellebecq :

https://youtu.be/IieY45crH7E?t=93

à la fin presque il s'envole avec ses vieilles baskets new balance.

j'ai pas l'impression que ce soit la ménagère qui se retrouve en H. c'est plutôt le cadre trentenaire métier dans l'informatique, frustré, vivant dans la capitale, plutôt intellectuel.

il y a 3 minutes, Crève a dit :

j'ai pas l'impression que ce soit la ménagère qui se retrouve en H. c'est plutôt le cadre trentenaire métier dans l'informatique, frustré, vivant dans la capitale, plutôt intellectuel.

sur ce point effectivement, c'est même une évidence.

En ce moment, je lis Céline : "voyage au bout de la nuit".

Je crois que je ne l'avais pas  lu.

Il me fait penser à Houellebecq.

Mais un Houellebecq plein d'énergie, de délire, d'originalité, étonnant, de style (le sien à sa façon).

Désespéré mais pas triste... Fulgurant...

Riche ou dense. Chaque page, y'a une idée qu'on voudrait garder... Pour y réfléchir...