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Nietzsche et l'humanisme


Invité Quasi-Modo

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system3 Membre 625 messages
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Le 21/11/2021 à 14:29, Quasi-Modo a dit :

Totalement vrai. La morale est liée au sens, aux valeurs et à la métaphysique, et c'est un besoin chez l'être humain. C'est une illusion occidentaliste, comme je le développe dans mon autre sujet sur l'utilitarisme, de penser que la morale puisse être utilitariste, car ce serait faire complètement fi de la nature humaine et de ses valeurs morales dans ce qu'elles ont de plus profond. Non seulement l'Homme fait de la métaphysique comme il respire, mais le besoin de sens est un besoin vital qui met en jeu notre intégrité mentale et physique.

Je nuancerais quand même un peu car je pense qu'il y a en fait un peu des deux aspects : le côté concret et utile (utilitariste ?) de la morale et aussi les côtés métaphysique de la morale. En effet, on peut imaginer il y a quelques milliers d'années seulement sans les prémices d'une proto-morale les homos sapiens n'auraient pas pu vivre ensemble. Car il suffisait d'un regard de travers pour se faire descendre par le ou les plus forts que soi. C'est justement le côté pratique de la morale : "Tu ne tueras point !" qui a permis de se protéger dans ce genre de situation.

Après c'est vrai qu'il y a aussi nos besoins intellectuels ou métaphysiques d'une morale qui pourraient nous servir à construire un cadre de vie, une culture humaine.

Le 21/11/2021 à 14:29, Quasi-Modo a dit :

En revanche, le cadre de pensée néo-libéral et nietzschéen est intéressant à étudier, car je pense que Heidegger a bien vu à quel point notre époque actuelle du capitalisme libéral mondialisé n'était que l'émanation de la métaphysique Nietzschéenne (et il ajoutait que Nietzsche était le dernier métaphysicien). Cela a été repris par exemple dans Jacques Ellul et sa description du système technicien, avec la thèse de l'autonomie de la technique qui va complètement contre l'idée de l'instrumentalisme technique.

Je m'explique. Le monde de la technique suivrait son propre développement de façon totalement indépendante de la volonté des Hommes selon son impératif que ce qui peut être fait doit être fait par le truchement de la compétition internationale acharnée. C'est le contraire de l'idée de l'instrumentalisme technique qui exprime que la technique n'est qu'un instrument et qu'il nous suffirait de nous saisir politiquement des enjeux qu'elle pose pour reprendre le contrôle de la mondialisation et de la société.

Très intéressant en effet. Le fait de considérer la technique comme un instrument me semble très juste voir très saine comme idée. Hélas le seul problème c'est que comme tu l'as dit on ne jure plus que par la technique aujourd'hui mais cela ne peut pas durer très longtemps de toute façon car l'écologie et la nature auront le dernier mot dans cette folie humaine.

Le 21/11/2021 à 14:29, Quasi-Modo a dit :

Non, la mondialisation est inarrêtable, quoiqu'il en coûte et quoiqu'il arrive. Peut-être que la solution de retrait social optée par Heidegger avec son concept de Gelassenheit (laisser exister le monde et se retirer) est la meilleure dans le fond. Je l'ignore.

Oui il disait aussi vers la fin de sa vie que "seul un Dieu pourrait nous sauver". Et moi je pense que "tout vieillard devient poète" !...

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Dompteur de mots Membre 1 842 messages
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Le 01/11/2021 à 18:31, Annalevine a dit :

Toute la « généalogie de la morale » est une attaque contre le judaïsme et le peuple juif dans son ensemble présenté comme un peuple d’esclaves animé par le ressentiment, ressentiment qui aurait subverti les valeurs héroïques de l’aristocratie.

Nietzsche écrit notamment : « Tout ce qui a été fait sur terre contre les notables, les puissants, etc. ne mérite pas qu’on en parle en comparaison de ce que les Juifs ont fait contre eux ».Plus loin : « Ce sont les Juifs qui avec une logique terrifiante ont osé s’opposer à l’équation aristocratique des valeurs bon = noble = puissant = beau = heureux = aimé de Dieu, et la renverser »

Le but de Nietzsche néanmoins c’est de s’attaquer in fine au christianisme après avoir pris soin d’avilir le peuple Juif comme peuple de la haine et du ressentiment. Ainsi il écrit plus loin : « Qui a vaincu : Rome ou la Judée ? Cela ne fait aucun doute. Devant quel symbole de toutes les valeurs suprêmes on se prosterne aujourd’hui, à Rome même et sur la moitié de la terre » On se prosterne « devant trois Juifs et devant une Juive », Jesus, Pierre, Paul et Marie. Plus loin encore : « la Judée remporta une nouvelle victoire sur l’idéal classique avec la Révolution française. La dernière noblesse politique qui subsistât en Europe ( la noblesse française) s’effondra sous le coup des instincts populaires du ressentiment »

La thèse de Nietzsche c’est donc que le christianisme et la Révolution française sont la manière par laquelle les Juifs introduisent dans la société occidentale leurs valeurs d’esclaves : ressentiment, régression, déclin de l’homme.

Son livre n’est donc pas seulement une charge portée contre le judaïsme mais aussi une charge portée contre le christianisme et la Révolution française, mouvements religieux et politique animé par l’esprit juif de bassesse lui-même inspiré par de bas instincts.

La pensée de Nietzsche est complexe, nuancée et donc pas toujours facile à suivre. Bien qu'il fasse effectivement une critique féroce de ce qu'il identifie comme étant la mentalité juive, cela ne l'empêche pas d'adopter parallèlement un discours franchement anti-antisémite. Par exemple:

"[...] dans presque toutes les nations actuelles – et cela d’autant plus qu’elles adoptent à leur tour une attitude plus nationaliste – se propage cette odieuse littérature qui entend mener les Juifs à l’abattoir, en boucs émissaires de tout ce qui peut aller mal dans les affaires publiques et intérieures [...]"

"Ainsi la lutte contre les Juifs a-t-elle toujours été la marque d’une nature basse, envieuse et lâche : et celui qui y participe aujourd’hui doit recéler en lui une mentalité passablement populacière."

"Je mène une guerre impitoyable à l’antisémitisme – il est l’une des aberrations les plus maladives de l’autocontemplation hébétée et bien peu justifiée du Reich allemand…"

Ou encore, à sa sœur:

"Ton mariage avec un chef antisémite exprime pour toute ma façon d’être un éloignement qui m’emplit toujours de rancœur et de mélancolie. […] C’est pour moi une question d’honneur que d’observer envers l’antisémitisme une attitude absolument nette et sans équivoque, savoir : celle de l’opposition."

Nietzsche concevait ses ouvrages comme des bombes à retardement, des explosions polémiques. Il voulait détonner sur la société allemande, choquer ses contemporains. Aussi, il n'était pas de son goût de faire suivre ses envolées acerbes contre le judaïsme par des remarques anti-antisémites comme celles que j'ai citées. Cela aurait atténué sa force de frappe - ou du moins on peut penser qu'il entretenait ce genre de pensée - et lui aurait donné une allure plus moralisante, ce qu'il ne pouvait admettre. Évidemment, cette attitude l'a laissé à découvert sur le plan de la récupération, notamment par les nazis, bien que celle-ci découle aussi de nombreuses approximations ou carrément de falsifications. Il n'empêche que cette récupération n'aurait pas été possible si certains éléments du discours nietzschéen n'étaient pas compatibles avec le nazisme. Cela fait-il de Nietzsche un nazi ? Bien sûr que non. Il aurait détesté les nazis, comme il détestait toute pensée de troupeau.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 898 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Je vois davantage Nietzsche comme un catalyseur de la réflexion concernant la condition humaine que comme un humaniste.

L'eternel retour marque l'absurdité de nos vies, le surhomme et la volonté de puissance le manque de perspective : la puissance pour la puissance ? What else ?

Le capitalisme quelque part est un artefact de la pensée Nietzschéenne, la croissance pour la croissance, la richesse pour la richesse, jusqu'ou et pourquoi ?

Finalement, tuer Dieu est nécessaire pour s'abstraire de l'imaginaire masturbatoire du véritable sens de nos vies dans l'au delà... fariboles !

Nietzsche nous invite à nous trouver pleinement en notre qualité d'homme et pour être l'homme de demain comme hypothétique possibilité de moins en moins palpable concernant notre évolution, la capacité d'exprimer et notre cerveau droit et notre capacité d'exprimer notre cerveau gauche, faute de quoi nous regressons

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Le 23/11/2021 à 01:01, Dompteur de mots a dit :

La pensée de Nietzsche est complexe, nuancée et donc pas toujours facile à suivre. Bien qu'il fasse effectivement une critique féroce de ce qu'il identifie comme étant la mentalité juive, cela ne l'empêche pas d'adopter parallèlement un discours franchement anti-antisémite. Par exemple:

"[...] dans presque toutes les nations actuelles – et cela d’autant plus qu’elles adoptent à leur tour une attitude plus nationaliste – se propage cette odieuse littérature qui entend mener les Juifs à l’abattoir, en boucs émissaires de tout ce qui peut aller mal dans les affaires publiques et intérieures [...]"

"Ainsi la lutte contre les Juifs a-t-elle toujours été la marque d’une nature basse, envieuse et lâche : et celui qui y participe aujourd’hui doit recéler en lui une mentalité passablement populacière."

"Je mène une guerre impitoyable à l’antisémitisme – il est l’une des aberrations les plus maladives de l’autocontemplation hébétée et bien peu justifiée du Reich allemand…"

Ou encore, à sa sœur:

"Ton mariage avec un chef antisémite exprime pour toute ma façon d’être un éloignement qui m’emplit toujours de rancœur et de mélancolie. […] C’est pour moi une question d’honneur que d’observer envers l’antisémitisme une attitude absolument nette et sans équivoque, savoir : celle de l’opposition."

Nietzsche concevait ses ouvrages comme des bombes à retardement, des explosions polémiques. Il voulait détonner sur la société allemande, choquer ses contemporains. Aussi, il n'était pas de son goût de faire suivre ses envolées acerbes contre le judaïsme par des remarques anti-antisémites comme celles que j'ai citées. Cela aurait atténué sa force de frappe - ou du moins on peut penser qu'il entretenait ce genre de pensée - et lui aurait donné une allure plus moralisante, ce qu'il ne pouvait admettre. Évidemment, cette attitude l'a laissé à découvert sur le plan de la récupération, notamment par les nazis, bien que celle-ci découle aussi de nombreuses approximations ou carrément de falsifications. Il n'empêche que cette récupération n'aurait pas été possible si certains éléments du discours nietzschéen n'étaient pas compatibles avec le nazisme. Cela fait-il de Nietzsche un nazi ? Bien sûr que non. Il aurait détesté les nazis, comme il détestait toute pensée de troupeau.

Je n’ai lu nulle part qu’il soit revenu sur ce qu’il a écrit sur les Juifs ( et non pas sur la « mentalité » juive comme vous le prétendez ce qui en dit long sur votre honnêteté intellectuelle).

Vous ne donnez pas les références des ouvrages dans lesquelles il aurait écrit ce que vous avancez, ce qui en dit encore long sur votre rectitude intellectuelle.

Je vois que vous êtes manifestement incapable de lire ce qu’il a écrit dans « La naissance de la tragédie » ce qui en dit long sur votre courage moral.

Je vous laisse vous et tous les super mecs du forum et d’ailleurs bander en solitaire en vous shootant dans la lecture de votre philosophe.

J’ai omis de vous dire que j’avais beaucoup aimé vos insultes à mon endroit.

L’aboiement du chien est un baume pour le voyageur.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 898 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Le 23/11/2021 à 01:01, Dompteur de mots a dit :

La pensée de Nietzsche est complexe, nuancée et donc pas toujours facile à suivre. Bien qu'il fasse effectivement une critique féroce de ce qu'il identifie comme étant la mentalité juive, cela ne l'empêche pas d'adopter parallèlement un discours franchement anti-antisémite. Par exemple:

1 "[...] dans presque toutes les nations actuelles – et cela d’autant plus qu’elles adoptent à leur tour une attitude plus nationaliste – se propage cette odieuse littérature qui entend mener les Juifs à l’abattoir, en boucs émissaires de tout ce qui peut aller mal dans les affaires publiques et intérieures [...]"

2 "Ainsi la lutte contre les Juifs a-t-elle toujours été la marque d’une nature basse, envieuse et lâche : et celui qui y participe aujourd’hui doit recéler en lui une mentalité passablement populacière."

3 "Je mène une guerre impitoyable à l’antisémitisme – il est l’une des aberrations les plus maladives de l’autocontemplation hébétée et bien peu justifiée du Reich allemand…"

Ou encore, à sa sœur:

4 "Ton mariage avec un chef antisémite exprime pour toute ma façon d’être un éloignement qui m’emplit toujours de rancœur et de mélancolie. […] C’est pour moi une question d’honneur que d’observer envers l’antisémitisme une attitude absolument nette et sans équivoque, savoir : celle de l’opposition."

Dans les 4 assertions, ce ne sont pas des discours antisémites que je lis mais un discours resolu contre l'antisémitisme au contraire 

Parfait contresens en rouge

1- "une odieuse littérature qui entend mener les juifs à l'abattoir"

2- "la lutte contre les juifs a toujours été la marque d'une nature lâche"

3- "je mène une guerre impitoyable à l'antisémitisme"

4- opposition à l'antisémitisme 

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system3 Membre 625 messages
Forumeur expérimenté‚
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Le 23/11/2021 à 11:54, zenalpha a dit :

Dans les 4 assertions, ce ne sont pas des discours antisémites que je lis mais un discours resolu contre l'antisémitisme au contraire 

Parfait contresens en rouge

1- "une odieuse littérature qui entend mener les juifs à l'abattoir"

2- "la lutte contre les juifs a toujours été la marque d'une nature lâche"

3- "je mène une guerre impitoyable à l'antisémitisme"

4- opposition à l'antisémitisme 

Anti - Antisémite 

Même si pour moi ça n'a pas vraiment de sens mais bon il y en a qui l'utilisent. 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 898 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Le 23/11/2021 à 13:13, system3 a dit :

Anti - Antisémite 

Même si pour moi ça n'a pas vraiment de sens mais bon il y en a qui l'utilisent. 

Merci, effectivement mon subconscient a zappé le anti anti.

Marrant le fonctionnement du cerveau 

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Membre, Posté(e)
system3 Membre 625 messages
Forumeur expérimenté‚
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Le 23/11/2021 à 13:17, zenalpha a dit :

Merci, effectivement mon subconscient a zappé le anti anti.

Marrant le fonctionnement du cerveau 

Oui mais le anti anti c’est pas ce qu’il y a de plus élégant en matière d’expression. Sans compter le fait que philosophiquement parlant j’y vois un problème de fond déjà : Est-ce que le fait d’être anti anti-x ça fait de nous un philo-x ?

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 898 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Le 23/11/2021 à 17:35, system3 a dit :

Oui mais le anti anti c’est pas ce qu’il y a de plus élégant en matière d’expression. Sans compter le fait que philosophiquement parlant j’y vois un problème de fond déjà : Est-ce que le fait d’être anti anti-x ça fait de nous un philo-x ?

Non, être anti-antisémite ne définie pas le sémite :)

De même qu'être anti-anti x ne fait pas de nous un "philo x"

Par exemple, la laïcité comme principe républicain serait contre l'interdiction ou la persécution d'une religion (anti-anti x) sans faire du laïc un catholique, un musulman ou un protestant ni un spécialiste de la philosophie ou de la théologie d'aucune de ces religions 

Et dans le même temps, être anti secte revêt un caractère vertueux au nom des mêmes valeurs de la république un peu comme si aucune nouvelle croyance ne serait habilitée à émerger dans la tolérance de la pratique au sein de la république 

Et finalement ce simple exemple montre combien il est beaucoup plus facile d'être anti x qu'être pour y ou pour z

Car définir ce qu'on souhaite défendre met à jour nos propres contradictions qu'on ne conceptualise même pas.

"L'homme a besoin de ce qu'il a de pire en lui s'il veut parvenir a ce qu'il a de meilleur"

Nietzsche 

Souvent, il se contente d'effleurer le pire des autres et de se considérer le meilleur 

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Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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Le 23/11/2021 à 05:54, zenalpha a dit :

Dans les 4 assertions, ce ne sont pas des discours antisémites que je lis mais un discours resolu contre l'antisémitisme au contraire 

Bonjour Zenalpha ! Petite erreur de lecture je crois: je parlais bien de discours anti-antisémites et non antisémites.

Ajout: désolé, je viens de voir que tu avais déjà noté l'erreur.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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Le 23/11/2021 à 02:26, Annalevine a dit :

Je n’ai lu nulle part qu’il soit revenu sur ce qu’il a écrit sur les Juifs ( et non pas sur la « mentalité » juive comme vous le prétendez ce qui en dit long sur votre honnêteté intellectuelle).

Vous ne donnez pas les références des ouvrages dans lesquelles il aurait écrit ce que vous avancez, ce qui en dit encore long sur votre rectitude intellectuelle.

Je vois que vous êtes manifestement incapable de lire ce qu’il a écrit dans « La naissance de la tragédie » ce qui en dit long sur votre courage moral.

Je vous laisse vous et tous les super mecs du forum et d’ailleurs bander en solitaire en vous shootant dans la lecture de votre philosophe.

J’ai omis de vous dire que j’avais beaucoup aimé vos insultes à mon endroit.

L’aboiement du chien est un baume pour le voyageur.

Quelle intempérance pour un philosophe de votre envergure !

L'on connaît bien la 1ère période wagnériste et parfois antisémite de Nietzsche. Mais je pense que l'on peut aisément affirmer qu'elle n'est pas représentative de la maturité nietzschéenne. Le moustachu philosophe en fait d'ailleurs lui-même la critique dans sa préface tardive.

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Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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Le 01/11/2021 à 06:00, Quasi-Modo a dit :

Nietzsche est-il plus proche de l'humanisme ou d'un anti-humanisme selon vous ?

Le plus difficile afin de spéculer sur cette question, c'est de délimiter ce en quoi consiste l'humanisme. Nous pourrions dire que le trait le plus marquant de ce courant, c'est sa rupture avec la vision théologique du monde qui plaçait Dieu au centre de tout. C'est patent chez les artistes de la Renaissance, où même dans les œuvres religieuses, l'homme est littéralement partout. Cela m'a frappé lorsque j'ai visité la chapelle Sixtine, plus particulièrement en contemplant le jugement dernier - œuvre d'un artiste humaniste par excellence: ce n'est que corps humains par-dessus corps humains. Là où l'on aurait pu attendre des évocations d'une réalité autrement plus métaphysique, il y avait de l'homme.

L'homme comme fin, donc, ou comme mesure de toute chose comme disait tonton Proto.

Or, Nietzsche s'inscrit certainement dans la continuation de ce courant dans la mesure où il évacue non seulement toute vision théologique du monde mais carrément toute vision métaphysique du monde. En cela, il est bien l'héritier de Montaigne, l'un des rares philosophes (avec Héraclite ?) dont à ma connaissance il n'a fait que chanter les louanges. Évidemment, tous deux sont radicalement différent dans le style: Montaigne est l'humble apôtre du bon sens, alors que Nietzsche manie les concepts les plus complexes avec les allures d'un prophète. Mais lorsque Nietzsche monte dans les sphères conceptuelles de ses prédécesseurs, ce n'est toujours que pour mieux les déconstruire.

Et quant à l'attirail affirmatif de la philosophie Nietzschéenne ? Je veux dire sa propre sphère élaborée dans les dernières années - le surhomme, l'éternel retour, la volonté de puissance, etc.? Il m'appert (ça c'est pour Blaquière) qu'elle n'a pas la même teneur que les sphères dont il a fait la critique. Selon ma vision des choses, il ne s'agit pas de concepts "opératoires" comme le sont les concepts des vrais métaphysiciens. Par concept opératoire, j'entends des concepts qui campent une idée quant à comment les choses sont. La Volonté de Schopenhauer me communique par exemple une idée forte quant à la nature même du monde, et me permet aussi d'élaborer de nombreux raisonnement quant à la nature des choses particulières du monde et quant au sens de la vie. Mais les concepts de Nietzsche ne sont à mes yeux que des miroirs. Des énigmes auxquelles un homme peut se frotter afin de tenter de mieux se connaître. Lorsque l'on interprète par exemple la volonté de puissance comme étant un concept individualiste, prométhéen, qui fait l'apologie de la performance pour la performance, etc., cela m'instruit bien davantage quant à la personne qui me livre cette interprétation - ou du moins quant à sa vision du monde - que sur le concept lui-même. Mais en tant que tel, ce concept peut pratiquement être interprété à n'importe quelle sauce.

Là où il faut résolument distinguer Nietzsche de l'humanisme, c'est qu'il se distingue complètement de toute l'idéalisme que l'on a pu fourrer sous ce concept. Alors que les penseurs humanistes se sont plu à élever l'homme, à le célébrer, Nietzsche invite plutôt à faire preuve de lucidité et à contempler l'humanité autant dans ses beautés que ses laideurs. De plus, alors que les Lumières ont élaboré un programme politique qui découle en toute logique de cette vision idéaliste de l'homme, Nietzsche n'hésite pas à passer tout ce bazar à la moulinette: la démocratie, l'individualisme, le libéralisme, la morale des droits et libertés, etc. 

Dans l'esprit de plusieurs, cela suffit à faire de Nietzsche un penseur anti-humanisme mais il ne faut pas oublier que toute la critique nietzschéenne découle du diagnostic selon lequel l'homme perd au change dans l'aventure de la modernité: il devient infatué par tout ces mécanismes qui proclament artificiellement l'égalité des individus, abêti par la culture de masse que la modernité rend inévitable, et étourdi par l'avènement du nouvel arrière-monde de l'État, qui se vient se substituer à celui de la religion.

La question se pose donc: l'humanisme est-il indissociable de l'héritage des Lumières ?

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Membre, 38ans Posté(e)
Marcaurelius Membre 27 messages
Forumeur balbutiant‚ 38ans‚
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Le 25/11/2021 à 15:25, Dompteur de mots a dit :

La question se pose donc: l'humanisme est-il indissociable de l'héritage des Lumières ?

Héritage repris de la culture greco-latine à la base. Ce qui est frappant, c'est le contraste qu'il y a dans l'art et les représentations que l'on fait de l'humain dans le monde pré et post-moderne. A l'époque de la Grèce, de la Rome antique et de la renaissance, l'humain était toujours représenté nu ou d'un bout de tissu, c'était l'anatomie humaine qui était mis en avant. Alors qu'aujourd'hui l'art est souvent abstrait, la sculpture a quasiment disparu, l'humain est mis en avant dans des magasines de modes pas pour sa glorification mais pour être un faire valoir des vêtements qu'il porte, on glorifie et montre surtout la technologie et l'argent : les belles voitures, la réussite sociale, etc...

Cela dénote bien d'une époque ayant perdu son essence humaniste en tant que telle malgré qu'elle s'est détaché des principes religieux. Ce qui donne une société malade, sans repère et idéologie vertueuse forte, gangrené par le capitalisme et l’excès à outrance.

Pour répondre à la question selon moi, oui l'humanisme est indissociable de l'art et de la culture le mettant en avant, sans cela il tombe en désuétude.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Le 25/11/2021 à 15:13, Marcaurelius a dit :

Héritage repris de la culture greco-latine à la base. Ce qui est frappant, c'est le contraste qu'il y a dans l'art et les représentations que l'on fait de l'humain dans le monde pré et post-moderne. A l'époque de la Grèce, de la Rome antique et de la renaissance, l'humain était toujours représenté nu ou d'un bout de tissu, c'était l'anatomie humaine qui était mis en avant. Alors qu'aujourd'hui l'art est souvent abstrait, la sculpture a quasiment disparu, l'humain est mis en avant dans des magasines de modes pas pour sa glorification mais pour être un faire valoir des vêtements qu'il porte, on glorifie et montre surtout la technologie et l'argent : les belles voitures, la réussite sociale, etc...

Cela dénote bien d'une époque ayant perdu son essence humaniste en tant que telle malgré qu'elle s'est détaché des principes religieux. Ce qui donne une société malade, sans repère et idéologie vertueuse forte, gangrené par le capitalisme et l’excès à outrance.

Mais il y a précisément, dans l'humanisme classique (tiens, tiens...) des relents de religiosité, en ce sens qu'on y voit encore à l'œuvre une espèce d'idéalisme. C'est celui que Nietzsche dénonce: celui d'une égalité artificielle des hommes, celui d'un état métaphysiquement fondé sur des contrats sociaux foireux. Dans l'art de la renaissance, c'est l'homme ou l'humanité qui devient la nouvelle idole. Mais d'ailleurs, on note que l'homme y est toujours représenté dans un environnement... métaphysique. Ainsi, l'homme de Vitruve, les corps du Jugement dernier, ceux de Boticelli sont en quelques sorte des hommes hors du temps et de l'espace terrestres. C'est pourquoi les impressionnistes et à leur suite les surréalistes et tous les autres vont plutôt faire le choix de plonger dans les abîmes intérieurs de cette humanité afin de représenter leur réalité subjective, puis leur réalité intérieure: par souci de sincérité, pour que l'homme transparaisse dans sa laideur et dans sa beauté. 

Quand au monde d'aujourd'hui, il n'est pas la résultante par exemple d'une dégénération de l'art que d'une multiplication des représentations. L'art ne compte à peu près plus au milieu du torrent des représentations qui flottent autour de nous.

Le 25/11/2021 à 15:13, Marcaurelius a dit :

Pour répondre à la question selon moi, oui l'humanisme est indissociable de l'art et de la culture le mettant en avant, sans cela il tombe en désuétude.

Je pense que mon appellation "humanisme classique" offre une solution intéressante au dilemme du topic: il nous permet de circonscrire ce que nous entendons usuellement sous ce terme et de nous positionner quant au fait que Nietzche ne relève clairement pas de cette pensée-là, tout en nous permettant d'envisager un devenir différent des valeurs humanistes.

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  • 2 semaines après...
Invité hell-spawn
Invités, Posté(e)
Invité hell-spawn
Invité hell-spawn Invités 0 message
Posté(e)

Nietzsche est le philosophe de la grande santé, de la vitalité, de la force, il méprise tout ce qui selon lui affaiblit l'homme et a ce sujet sa bête noire est le christianisme.

Il en fait une religion de faibles, de femmelettes, d'impuissants.

L'homme "bon" est pour lui un hypocrite qui n'a pas assez de forces ou de ressources en lui pour s'affirmer.

La moralité ce n'est que cela de son point de vue: faire que le faible domine le fort.

Personnellement je pense que si toute religion est critiquable, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.

Nietzsche veut un renversement de toutes les valeurs, mais si on abroge la religion et la morale, qu'est ce qui vient en remplacement ? ( la nature ayant horreur du vide ).

S'il avait vécu aujourd'hui pendant la crise actuelle, je pense qu'il aurait considérablement revu sa position car la démonstration est faîte que l'homme ( du commun) ne peut se passer de morale et de religion, il a besoin d'un tuteur pour ne pas s'effondrer dans le n'importe quoi.

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  • 1 an après...
Membre, Posté(e)
Totolasticot Membre 826 messages
Forumeur accro‚
Posté(e)

mais en fait, nietzsche, c'est une graine de religieux qui a pris son corps pour instrument de connaissance et qui a poussé le bouchon de la probité un peu trop loin. :mef2:

à vous les sutdois.

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Membre, 70ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 260 messages
Forumeur vétéran‚ 70ans‚
Posté(e)
Le 01/11/2021 à 11:00, Quasi-Modo a dit :

Nietzsche est-il plus proche de l'humanisme ou d'un anti-humanisme selon vous ?

Si certains structuralistes ont, dans la lignée de toute la gauche communiste d'un Michel Foucault notamment, conclu à la mort de l'Homme, n'ont-ils pas crié victoire un peu facilement ?

L'homme dans sa plus totale individualité et dans ses différences avec les autres hommes et dans une liberté face au choix de ses propres valeurs, voila sans doute l'humanisme de Nietzsche, loin de ces visions d'un humanisme trop imprégné de "moraline" et de traditions qui veulent voir l'homme régner sur un univers fait pour lui. Le philosophe me semble rêver d'une symbiose avec les forces de la nature et d'un genre humain non formaté, non homogène.

Alors oui, non humaniste par rapport aux concepts qui s'agitent autour de lui. Et complètement humaniste en renversant les valeurs qui font loi et morale traditionnelles.

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Membre, 25ans Posté(e)
Ocean_noir Membre 211 messages
Forumeur survitaminé‚ 25ans‚
Posté(e)
Le 01/11/2021 à 12:37, system3 a dit :

Franchement j'ai rien inventé :

1- Le surhumain de Nietzsche est un être solitaire. Ce n'est certainement pas le führer ni un playboy.

2- Nietzsche veut sauver l'humanité et tire la sonnette d'alarme, autrement il n'aurait pas écrit tous ses livres et tout ce qu'il a raconté là dedans.

Je suis sensible à ton point de vue, et j'ai pensé à la même chose au départ. Mais Nietzche était nouveau dans son genre

il appartenait au mouvement de la "philosophie descriptive" qui porte bien son nom. 

Des fois, les ouvrages que l'on écrit ne sont, ni pour la gloire, l'argent ou la cause d'un bien suprême.

 

Des fois il ne s'agit que d'une simple quête de puissance ; celle que te fournit l'oeuvre que tu comptes édifier durant toute ta vie

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