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L'origine de la morale


system3

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Membre, Posté(e)
FROD Membre 442 messages
Forumeur accro‚
Posté(e)
Le 18/09/2021 à 16:59, Ed. a dit :

Concernant l'espèce humaine, il y a peu de chance qu'une mutation devienne prédominante en raison de l'actuelle absence de compétition physiologique entre les individus pour leur survie. À moins, je l'admets, que cette mutation porte sur une hyper-fertilité démesurée et/ou une longévité accrue.

Vous ne comprenez pas? Sur Wikipedia la dérive génétique est la modification de la fréquence d'un allèle, ou d'un génotype, au sein d'une population, indépendamment des mutations, de la sélection naturelle et des migrations.

Précision vous dites "il y a peu de chance qu'une mutation devienne prédominante" : le terme à utiliser ici est allèle. Toutes les mutations ne sont pas héréditaires.

Et l'abeille ouvrière stérile elle est en compétition avec l'abeille reine pour sa survie? Comment ça se fait qu'elle est toujours là si elle meurt toujours et ne se reproduit jamais?

Vous savez ce que c'est qu'un pseudogène? C'est un gène altéré qui ne sert plus à rien. Environ 20.000 dans le génome humain. Quasiment autant que de vrais gènes. Pourquoi ils sont là s'ils ne servent à rien? La fameuse sélection naturelle ne les a pas éliminés?

Vous savez ce que c'est que le gène égoiste? C'est par exemple un gène qui code le poison est l'antidote en même temps, l'antidote durant moins longtemps que le poison. Le gène n'apporte rien à l'individu. Il se sélectionne lui-même. Pas l'environnement puisqu'il n'apporte rien à l'organisme.

C'est bien de se mettre un peu à jour, la biologie a évolué depuis le XIXème siècle! Et combien l'héritage de Darwin a été funeste! Je vous laisse avec une citation de sa part :

"Dans un avenir pas très lointain si on compte par siècles, les races humaines civilisées vont certainement exterminer les races sauvages et prendre leur place à travers le monde. En même temps, comme l'a remarqué le Professeur Schaaffhausen, les singes anthropomorphes seront sans aucun doute exterminés. Le fossé entre l'homme et ses plus proches alliés sera alors plus large, car il séparera d'une part l'homme arrivé à un état plus civilisé, pouvons-nous espérer, que le Caucasien lui-même, et d'autre part quelque singe aussi inférieur que le babouin, au lieu de passer comme aujourd'hui entre le nègre ou l'aborigène australien d'une part et le gorille d'autre part" La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe, 1871

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Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 728 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
Le 18/09/2021 à 12:08, system3 a dit :

Je comprends, vous distinguez ce qui est moral de ce qui est causal. Nietzsche ne doit pas être confronté aux scientifiques...

Cependant, j’ai cru voir apparaître dans cette confrontation entre moral et causal une question fondamentalement philosophique c’est à dire le nihilisme : L’homme moderne et domestiqué il est ce qu’il est grâce à sa morale, mais cette même morale est un frein à son auto dépassement, il n’a alors d’autres choix que de tomber dans le nihilisme autrement dit au lieu de se surpasser ici-bas, il ne fait que s’inventer ou s’imaginer un monde d’au-delà et tout ceci à cause de sa morale. 

Bonjour,

Le mythe du paradis et de l'enfer est probablement dynamisant pour les fidèles.

Il s'adresse au cerveau reptilien : le feu ça brûle.

Mais ce mythe a un coût, comme toutes les illusions.

Ce coût, c'est la démission terrestre : le paradis éternel vaut bien une vie de privation et de frustration.

Ma foi, si personne n'est jamais revenu de la mort, c'est peut-être parce qu'elle vaut le coup.

Mais je ne me risquerai pas au pari de Pascal, compte tenu d'une espérance de gain rationnellement infinitésimale, qui relativise son infinité promise.

 

Pourquoi croyez-vous que la morale empêche le dépassement de soi ?

Pour vous, la morale serait nécessairement médiocrate ?

Il est vrai que les "mange ta soupe", "ne mets pas tes doigts dans ton nez", "mets ton gilet" sont quelque peu régressifs pour un adulte.

Il est vrai aussi que l'assistanat et l'Etat Providence sont régressifs pour les bénéfices et l'investissement productif.

 

Mais la morale n'est pas qu'une anecdote culturelle, ni un corset disciplinaire.

La morale est une évidence sensible et esthétique.

_ Sensiblement : l'adultère est à ce point douloureux qu'il doit a minima se justifier, a maxima se pénaliser.

_ Esthétiquement : dégommer la gueule d'un robot infantile anthropomorphe avec une barre de fer, par pur plaisir, c'est légal.

Ca n'est pas un mal en soi.

Mais c'est très moche.

Et ça peut corrompre une âme, à tel point que la moralité d'un tel geste en devient discutable.

 

La morale n'est pas incompatible avec la géniocratie ni le culte de l'excellence.

Preuve en sont les Etats-Unis.

La morale se caractérise par des moteurs et des inhibiteurs.

Chez les catholiques, les inhibiteurs sont dominants.

Chez les protestants, ce sont les moteurs qui précèdent.

Cordialement, Fraction

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Membre, Posté(e)
system3 Membre 625 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Nietzche critique essentiellement la morale chrétienne. Son idée c’est d’atteindre qqc "par delà le bien et le mal" comme le dit lui-même. Cependant il n’est pas anarchiste ! Au contraire il pense qu’il faut une ligne directrice et il a un idéal qui est le surhomme. Donc en fait il a lui-même qqc qui s’apparente à une morale. C’est d’ailleurs pour cela qu'il est considéré comme le dernier des métaphysiciens, lui qui voulait abolir la métaphysique. 

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Membre, Posté(e)
system3 Membre 625 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

On a peut-etre finalement trouvé l’origine de la morale : "la peine capitale".

L’humain a mis de côté sa violence et son agressivité archaïque parce qu’il avait peur du sort que les coalitions d’autres humains pouvait réserver aux individus trop violents et tyranniques. Il est alors tombé dans la morale qui lui sert comme un rempart une manière de s’auto réguler et qui l’empêche de se montrer trop violent toujours par le souci de se préserver de la peine capitale.

Enfin, les sentiments de honte, de culpabilité et même le fait d’être embarrassé sont tous en lien avec la morale et sont là historiquement pour nous empêcher de subir la sentence ultime, la peine capitale.

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Membre, Posté(e)
Demsky Membre 11 309 messages
Maitre des forums‚
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Un acte amoral pour certains, immoral pour d' autres,  c' est exactement ce qui se passe pour l ' autre sujet : la peine capitale     

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour,

Le 18/09/2021 à 10:36, system3 a dit :

On voit donc que la thèse de Nietzsche n'est pas vraiment en phase avec celle des scientifiques mais on ne peut invalider aucune des 2 thèses : car si la morale a permis à l'humanité de s'auto domestiquer et de progresser de manière générale, elle les a en contrepartie rendu plus faibles individuellement selon Nietzsche. Dans ces conditions comment faire une synthèse des 2 ?

Comment l'homme auto-domestiqué peut-il se surpasser tout en évitant de transgresser les lois de la morale en société ?

La morale n'est pas tant affaire de réputation, elle est essentiellement une question de " bien " au sens collectiviste du terme, c'est-à-dire plus prosaïquement ce qui est " bon " pour la communauté, le groupe ou la collection d'humains concernés, c'est donc en quelque sorte une généralisation sociale de ce qui est bon pour un seul individu, cela deviendra un bien pour la société si il y a consensus suffisant.

Toutefois cela n'explique pas sa genèse, cette fois, il faut se pencher du côté à la fois des jeunes enfants et des animaux, qui ont une proto-morale innée, en effet c'est par la sympathie ressentie naturellement envers autrui, qui permettra de lui venir en aide ou d'accepter des règles communes, car si nous n'éprouvions aucune sympathie pour quiconque, chacun aurait ses règles de vie propres, et de surcroit, il y aurait des conflits d'intérêts, mais grâce à l'empathie, on peut relativiser nos propres comportements, car nous nous soucions vraiment des autres, de ce qui leur arrive et donc par ce que nous leur faisons subir par voie de conséquence, même si cette empathie peut être révisée et modulée pendant l'éducation, au même titre que l'instinct de manger finit par se réduire à certains aliments au détriment d'autres dans chaque culture. 

 

Mais il est vrai que l'Homme a deux visages, l'un bon et altruiste et l'autre agressif et egotique, c'est la rencontre de ces deux facettes qui conduit à des conflits, y compris celui soulevé dans ce topic. Il est clair que celui qui ne pense sur l'instant qu'à sa volonté de puissance, le fait au détriment des autres, surtout si la leur est moins proéminente, pourtant il y a un prix à payer pour le vivre ensemble, à l'instar de la liberté, notre liberté s'arrête là où elle empiète sur celle d'autrui, il en irait de même de notre volonté, nos désirs, notre ego, ils doivent se limiter pour ne pas envahir le territoire d'autrui. Si il n'y a pas propension ou inclination à asservir, alors on se doit un mutuel respect, et corollairement, de trouver un équilibre entre pouvoir individuel et coopération, car chaque humain est interdépendant avec les autres, le fort n'existe que parce qu'il y a des faibles sur lesquels il peut compter, s'appuyer pour vivre lui-même, tout comme une sorte de public pour lui renvoyer l'image de force qu'il recherche tant, seul, rien de tout cela ne serait possible, il est donc dépendant des autres, des faibles, c'est une nécessité, si tant est que l'on adhère à ce genre de vues.

 

Dans tous les cas, il n'y a pas antinomie de vivre en respectant une morale et se développer continument, le problème ne réside absolument pas là ! Non, il faut voir les choses tout autrement, en effet, lorsque l'on est enfant, les adultes nous tirent vers le " haut " car ils savent plus de choses et mieux, ils nous font progresser, mais il y a un revers à la médaille, c'est qu'une fois que l'on atteint ce stade des adultes, il n'y a plus rien pour nous hisser plus haut, car le monde des adultes est relativement rassemblé autour du même centre de gravité et assez tassé sur lui-même, pire même, et on rejoint la problématique soulevée dans le sujet mais sous un nouveau jour, c'est que ce troupeau informe d'adultes en tout genre, devient comme un boulet au pied, on ne peut plus s'en écarter sans des rappels à l'ordre immatériels permanents, nous sommes enchainés, ligotés à cette masse, et chaque tentative pour s'en élever davantage est sévèrement " puni ", involontairement et inconsciemment, car plus on multiplie les " dérives ", plus on en vient à être a-normal, un paria, un marginal, ce qui ne va pas sans une multitude de problèmes, jusqu'au point d'inflexion ou de rupture, où l'on devient un électron libre, détaché du noyau, mais le prix à payer est énorme, il n'y a plus rien de commun entre ce groupe auquel on a appartenu et le stade où l'on est arrivé, aussi bien du point de vue des autres adultes, que de soi-même. Cette " évolution " a donc un prix conséquent, et ce prix n'est pas lié à la morale, mais à la normalité ! Et comme les humains n'aiment absolument pas être marginalisé, ils resteront dans le troupeau ou pas très loin, voilà pourquoi, un sur-homme ne peut pas advenir, du moins chez les neuro-typiques ou normo-typiques pour être plus juste. ( Deux expériences ont été réalisées, l'une de mettre une personne dans une pièce vide sur une chaise à attendre que l'on vienne la voir, et elle avait pour seule possibilité de se donner des électro-chocs si elles le voulait, et la plupart des gens l'ont fait, car ils ne supportaient pas de ne rien faire tout seul, l'autre a été de mettre un seul individu dans un caisson phoniquement isolé, la totalité des cobayes n'a tenu plus de quelques minutes dans cet environnement insonore ). Les humains fuient obstinément deux choses, l'ennui et la solitude, ce faisant, ils se rassemblent, et dès lors, se copient les uns les autres, par effet de mimétisme et de conformisme, car sinon la sanction serait l'exclusion et donc la solitude et/ou l'ennui qu'ils exècrent au plus haut point. Voilà les raisons de l'impossibilité de la venue d'un sur-homme " ordinaire " ( = dans la moyenne à un ou deux écart-types près ). 

 

 

 

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Membre, Posté(e)
system3 Membre 625 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)
Il y a 7 heures, deja-utilise a dit :

Bonjour,

La morale n'est pas tant affaire de réputation, elle est essentiellement une question de " bien " au sens collectiviste du terme, c'est-à-dire plus prosaïquement ce qui est " bon " pour la communauté, le groupe ou la collection d'humains concernés, c'est donc en quelque sorte une généralisation sociale de ce qui est bon pour un seul individu, cela deviendra un bien pour la société si il y a consensus suffisant.

Toutefois cela n'explique pas sa genèse, cette fois, il faut se pencher du côté à la fois des jeunes enfants et des animaux, qui ont une proto-morale innée, en effet c'est par la sympathie ressentie naturellement envers autrui, qui permettra de lui venir en aide ou d'accepter des règles communes, car si nous n'éprouvions aucune sympathie pour quiconque, chacun aurait ses règles de vie propres, et de surcroit, il y aurait des conflits d'intérêts, mais grâce à l'empathie, on peut relativiser nos propres comportements, car nous nous soucions vraiment des autres, de ce qui leur arrive et donc par ce que nous leur faisons subir par voie de conséquence, même si cette empathie peut être révisée et modulée pendant l'éducation, au même titre que l'instinct de manger finit par se réduire à certains aliments au détriment d'autres dans chaque culture. 

 

Mais il est vrai que l'Homme a deux visages, l'un bon et altruiste et l'autre agressif et egotique, c'est la rencontre de ces deux facettes qui conduit à des conflits, y compris celui soulevé dans ce topic. Il est clair que celui qui ne pense sur l'instant qu'à sa volonté de puissance, le fait au détriment des autres, surtout si la leur est moins proéminente, pourtant il y a un prix à payer pour le vivre ensemble, à l'instar de la liberté, notre liberté s'arrête là où elle empiète sur celle d'autrui, il en irait de même de notre volonté, nos désirs, notre ego, ils doivent se limiter pour ne pas envahir le territoire d'autrui. Si il n'y a pas propension ou inclination à asservir, alors on se doit un mutuel respect, et corollairement, de trouver un équilibre entre pouvoir individuel et coopération, car chaque humain est interdépendant avec les autres, le fort n'existe que parce qu'il y a des faibles sur lesquels il peut compter, s'appuyer pour vivre lui-même, tout comme une sorte de public pour lui renvoyer l'image de force qu'il recherche tant, seul, rien de tout cela ne serait possible, il est donc dépendant des autres, des faibles, c'est une nécessité, si tant est que l'on adhère à ce genre de vues.

 

Dans tous les cas, il n'y a pas antinomie de vivre en respectant une morale et se développer continument, le problème ne réside absolument pas là ! Non, il faut voir les choses tout autrement, en effet, lorsque l'on est enfant, les adultes nous tirent vers le " haut " car ils savent plus de choses et mieux, ils nous font progresser, mais il y a un revers à la médaille, c'est qu'une fois que l'on atteint ce stade des adultes, il n'y a plus rien pour nous hisser plus haut, car le monde des adultes est relativement rassemblé autour du même centre de gravité et assez tassé sur lui-même, pire même, et on rejoint la problématique soulevée dans le sujet mais sous un nouveau jour, c'est que ce troupeau informe d'adultes en tout genre, devient comme un boulet au pied, on ne peut plus s'en écarter sans des rappels à l'ordre immatériels permanents, nous sommes enchainés, ligotés à cette masse, et chaque tentative pour s'en élever davantage est sévèrement " puni ", involontairement et inconsciemment, car plus on multiplie les " dérives ", plus on en vient à être a-normal, un paria, un marginal, ce qui ne va pas sans une multitude de problèmes, jusqu'au point d'inflexion ou de rupture, où l'on devient un électron libre, détaché du noyau, mais le prix à payer est énorme, il n'y a plus rien de commun entre ce groupe auquel on a appartenu et le stade où l'on est arrivé, aussi bien du point de vue des autres adultes, que de soi-même. Cette " évolution " a donc un prix conséquent, et ce prix n'est pas lié à la morale, mais à la normalité ! Et comme les humains n'aiment absolument pas être marginalisé, ils resteront dans le troupeau ou pas très loin, voilà pourquoi, un sur-homme ne peut pas advenir, du moins chez les neuro-typiques ou normo-typiques pour être plus juste. ( Deux expériences ont été réalisées, l'une de mettre une personne dans une pièce vide sur une chaise à attendre que l'on vienne la voir, et elle avait pour seule possibilité de se donner des électro-chocs si elles le voulait, et la plupart des gens l'ont fait, car ils ne supportaient pas de ne rien faire tout seul, l'autre a été de mettre un seul individu dans un caisson phoniquement isolé, la totalité des cobayes n'a tenu plus de quelques minutes dans cet environnement insonore ). Les humains fuient obstinément deux choses, l'ennui et la solitude, ce faisant, ils se rassemblent, et dès lors, se copient les uns les autres, par effet de mimétisme et de conformisme, car sinon la sanction serait l'exclusion et donc la solitude et/ou l'ennui qu'ils exècrent au plus haut point. Voilà les raisons de l'impossibilité de la venue d'un sur-homme " ordinaire " ( = dans la moyenne à un ou deux écart-types près ). 

 

 

 

Je pense que vous avez une vision très sociale (socialiste ?) du sujet. Vous ramenez tout au niveau de la société en parlant de la normalité puisque la normalité ne peut exister qu’au niveau d’un groupe pas au niveau d’un individu. En effet je ne pourrait pas être "normal" par rapport à moi-même,  cela n’a pas de sens. Or la question du surhomme nietzschéen se pose justement au niveau de l’individu, ma question pour la préciser serait alors celle-ci : Qu’est-ce que l’individu peut faire pour se surpasser tout en évitant de piétiner "ses" propres lois morales, celles que,  comme vous l’avez souligné, il acquière dès sa naissance ?

On voit donc qu’il y a un paradoxe déjà au niveau de l’individu sans parler de société. On est né avec une morale dans les gènes, cette morale ou ces gènes sont ce qui font de nous ce que nous sommes c’est à dire de êtres humains autodomestiqué, or pour devenir un surhomme on ne doit plus être "homme" cela veut dire qu’il faut aller à l’encontre de ses gènes de sa propre morale, une telle chose est-elle possible ?

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Membre, 58ans Posté(e)
safirfarid219 Membre 2 087 messages
Forumeur forcené ‚ 58ans‚
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On a tendance à  associer la moralité à la religion et certain prennent leurs glaives pour combattre cette intruse. Pour ma part je dirais que c’est une erreur, nous naissons avec cette moralité,  c’est une innéité. Mais la société possède cette faculté de la modeler, d’essayer de la façonner pour qu’elle soit sa représentante, elle devient son  image et  pour moi le danger de la moralité, est quand cette dernière fait l’objet de règle dans des assemblées. Je ne vois qu’une seule règle qui doit-être appliquée et là je rejoins le philosophe Ruwen Ogien qui parlait d’un code de la moralité, il veut un minimum de moral (le problème qui a le droit de poser des limites à la moralité. En d’autres termes il faudrait trouver un consensus universel pour limiter cette moralité. Un travail épistémologique très poussé doit-être fait en ce sens. Ce consensus ne doit pas toucher  à la liberté d’autrui. Et c’est le point nodal de cette idée.car il faudrait définir ce que sont les libertés d’autrui.est’ce que voir une personne forniquer dans un coin de rue touche à ma liberté. Dans la religion par exemple, la mienne, forniqué tout court est un péché qui doit-être puni par l’homme par des coups de fouet en ces temps là. Mais prouver cette fornication est impossible, car le mari qui a vu l’action, doit présenter quatre témoins et que ces témoins voient de leurs propres yeux le sexe dans le sexe. La signification est que la fornication doit-être privée et non devant tout le monde.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour,

Il y a 8 heures, system3 a dit :

Je pense que vous avez une vision très sociale (socialiste ?) du sujet. Vous ramenez tout au niveau de la société en parlant de la normalité puisque la normalité ne peut exister qu’au niveau d’un groupe pas au niveau d’un individu. En effet je ne pourrait pas être "normal" par rapport à moi-même,  cela n’a pas de sens. Or la question du surhomme nietzschéen se pose justement au niveau de l’individu, ma question pour la préciser serait alors celle-ci : Qu’est-ce que l’individu peut faire pour se surpasser tout en évitant de piétiner "ses" propres lois morales, celles que,  comme vous l’avez souligné, il acquière dès sa naissance ?

Aucun individu - humain - n'existe en dehors d'une société - quelle que soit sa taille, c'est celle-ci qui moule le petit-d'homme en devenir à son image, au point que la " réalité " n'est autre que le reflet d'un cadre de pensées social, on peut s'en informer en lisant " La construction sociale de la réalité " de P. Berger et T. Luckmann.

( Si l'on doit apporter crédit à la parole de quelques individus, il vaut mieux privilégier celles d'hommes de sciences, reconnus par leurs pairs, plutôt que de s'en remettre à une célébrité, fût-elle celle de F. Nietzsche, rappelant quand même que celui-ci avait aussi soutenu que " ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort ", il faut croire qu'il s'est particulièrement fourvoyé, lui qui n'a pas été reconnu de son vivant comme il le voulait, et qu'il n'a pas eu accès à son amour Lou Salomé non plus, il a quand même finit " fou " au final ! Pour le sur-homme on repassera, car il est fort possible qu'il s'en croyait lui-même. )

 

 

Le dépassement de soi, en dehors du côté kitch dudit développement personnel, qui n'est qu'une illusion ou un traitement épidermique de la question, réclame plusieurs ingrédients, qui ne peuvent malgré tout pas garantir le succès ( liste non exhaustive ):

Être parfaitement honnête avec soi-même et mettre la vérité axiologiquement au-dessus de Tout: Y être indéfectiblement motivé

Être sensible et réceptif, ou mieux être hypersensible, et si possible avoir connu soi-même des maux importants

Apprendre à se connaitre dans ses plus intimes recoins, y compris les moins ragoûtants

Prendre connaissance des nombreuses limitations/erreurs/croyances humaines, tant individuelles que collectives, et du fonctionnement général ou les volitions naturelles de l'esprit humain

S'informer des processus éducatif qui ont ( eu ) cours, et de son poids dramatique et presque indélébile, ou encore l'empreinte laissée lors de ce passage dont on n'a pratiquement aucun souvenir 

Étudier l'éthique et l'épistémologie, afin de prendre du recul sur soi, ses comportements et ses valeurs, et sur le monde

Traquer, débusquer et analyser toute incohérence, inconsistance ou irrationalité, illogisme chez soi et chez les autres

Ne pas avoir " peur " de comparer l'éthologie animale avec celle humaine, de sa culture comme des autres

Ensuite, redéfinir un système qui ne souffre plus d'une quelconque anomalie/contradiction intrinsèque et avec la liste précédente, ou qui serait en bisbille avec les données les plus récentes/valides scientifiques de tout domaine

Enfin, se donner les moyens de faire vivre ce système en y étant fidèle - tout en l'améliorant/perfectionnant, quitte à être en opposition avec d'autres, voire l'humanité entière

Petit plus, difficile: ne pas avoir de ressentiment envers l'ignorance et la bêtise humaine, car ils ne le font pas exprès

 

J'avais donné un " nom " à un état sur ce chemin que je viens schématiquement de tracer, ou du moins à celui dont je discutais dans mon précédent message: l'abolescence, stade symétrique à l'adolescence mais inverse par rapport à celui d'adulte, bien au-delà de ce dernier. ( On aurait donc adolescent -> adulte -> absolescent )

 

( Il a été montré par des spécialistes canadiens de l'autisme, que " l'intelligence " des personnes avec TSA - du moins un groupe étudié - continuait à croitre là où celle des " neuro-typiques " atteignait un équilibre stable à l'adolescence )

 

 

Citation

On voit donc qu’il y a un paradoxe déjà au niveau de l’individu sans parler de société. On est né avec une morale dans les gènes, cette morale ou ces gènes sont ce qui font de nous ce que nous sommes c’est à dire de êtres humains autodomestiqué, or pour devenir un surhomme on ne doit plus être "homme" cela veut dire qu’il faut aller à l’encontre de ses gènes de sa propre morale, une telle chose est-elle possible ?

Oui, mais encore une fois le prix à payer est à la fois la marginalisation de par son évolution - on s'éloigne soi-même du troupeau - et via l'exclusion par les autres par incompréhension quasi-totale de leur part, comme ça l'est pour toute différence visible/perceptible, c'est le rejet ou le combat.

Il faut bien avoir à l'esprit ce que cela implique, comme j'essaie de l'expliquer à qui veut bien l'entendre, en général sans aucun succès jusqu'à présent, une fois le Rubicon franchi, c'est un peu comme de se retrouver soi en permanence dans une cour de récréation de maternelle au milieu de la marmaille, on ne peut plus se sentir à sa place et réciproquement ! Point de retour possible non plus. ( Pour fixer les idées, si un enfant à un niveau autour de " 1 " et un adulte autour de " 10 " à 30% près, un absolescent accompli serait à " 100 ", et de son point de vue, " 1 " ou " 10 " sont côte-à-côte, ce qui me fait dire que les adultes ne sont que des enfants qui se sont affranchis de l'autorité parentale. )

 

 

 

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Membre, 58ans Posté(e)
safirfarid219 Membre 2 087 messages
Forumeur forcené ‚ 58ans‚
Posté(e)

En  philosophie morale  il existe une branche qui est la philosophie pratique qui vise le bien-être de la personne, là rentre en scène ( et ce depuis Aristote) pour que cette philosophie morale soit efficiente , la philosophie politique pour mettre en pratique cette philosophie morale. et c’est l’Ethique qui va rentrer en jeux, cette dernière est une philosophie spéculative et qui dit spéculative, dit raisonnement, supposition, prémisse…ce qui nous ramène à l’éthique normative et la manière d’établir des règles pour se munir de codes de déontologie. Tout un programme, pour si peu diriez-vous mais tous ça est philosophique. Pourtant chacun de nous peut connaitre les bonnes et les mauvaises valeurs  et il suffit de choisir. Le problème se situe sur les nouvelles pratiques. Si nous prenons comme exemple la pornographie. Plusieurs personnes aiment ce genre de choses, tout en reconnaissant les dangers de ce fléau (ce n'est que mon avis , et ce n’est pas le sujet, j’aurais pu choisir la drogue, les crimes dus aux névroses…). Il faudrait dans ce cas, non juger ces personnes, mais accepter leurs penchants. Mais la philosophie politique doit agir pour que ce fléau ne soit pas public. Chacun pourrait par exemple rentrer dans un magasin du sexe, s’acheter ce qu’il veut et regarder ou pratique le sexe comme il l’entend. 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Je me souviens d'un mini "poème" de Emile Debraux, un chansonnier du début du XIX ème que j'avais mis en musique et un peu modifié à ma façon...

"L'âme au râle"

 

Comme à la mode on remet la morale

Peut-être ici quelqu'un en cherchera

Puisque partout il faut qu'on en étale

Voici la mienne y croira qui voudra !

Cette morale "extraite de Descartes"

C'est qu'en dépit des prophètes jaloux

Si c'est un dieu qui distribue les cartes

Il est au moins aussi bête que nous !

Si c'est un dieu qui distribue les cartes

Il est au moins aussi bête que nous !

(SOL, DO !)

Sur un tempo de Tango ! :smile2:

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Nouveau, Posté(e)
Locke Nouveau 1 message
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La morale n'est que la produit de l'agrégation du peuple - alors primitif , car pas encore peuple , cette notion de morale est elle même la résultante de é éléments : la coutume est particulièrement ses principes les plus prévient et la volonté de conservation de soi. 

On peut aussi utiliser les concepts de la philosophie de l'histoire ;)

il y a 3 minutes, Locke a dit :

La morale n'est que la produit de l'agrégation du peuple - alors primitif , car pas encore peuple , cette notion de morale est elle même la résultante de é éléments : la coutume est particulièrement ses principes les plus prévient et la volonté de conservation de soi. 

On peut aussi utiliser les concepts de la philosophie de l'histoire ;)

je me rend compte qu'il y a des fautes pardonner mes fautes de frappe 😅

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

@system3

Pour compléter ou changer d'angle d'attaque, car je ne suis pas convaincu que j'ai été compris antérieurement, je peux aborder la question à l'envers, c'est-à-dire montrer que " l'homme ordinaire " ne peut pas engendrer " le sur-homme ". En effet, il existe un phénomène général qui se nomme régression vers la moyenne, cela s'applique à une foultitude de choses, y compris psychique/mental/cognitif.

 

On peut au travers d'un exemple concret et on ne peut plus empirique, consultable par tout un chacun, c'est d'observer le comportement des conducteurs sur les routes, qui est une fenêtre ouverte sur leur psychisme moins biaisée que d'autres méthodes selon moi. On peut largement y voir, que contrairement à ce qui serait expecté si l'humain avait une propension naturelle à l'amélioration ou au dépassement de soi, des comportements routiers de plus en plus éloignés de la perfection, si sortant d'une école de conduite et l'obtention du sésame du permis de conduire, la technique peut encore être approximative, on serait en droit d'attendre des améliorations et des perfectionnements au fur et à mesure de la pratique, de mettre en application petit à petit les apprentissages, puisqu'il est compréhensible que tout ne rentre pas en si peu de temps, mais force est de constater que c'est l'inverse qui se produit, les jeunes conducteurs prennent les mauvais plis des autres automobilistes, ils réapprennent à mal conduire alors qu'ils savent ce qu'il faudrait faire pour conduire correctement, on roule au-dessus des limitations de vitesse, on zyeute/manipule le téléphone à la main, on dépasse et on se rabat sans clignotant, on ne respecte absolument pas les distances de sécurité, ni avant dépassement éventuel, ni après, on dépasse là où ce n'est pas autorisé que ce soit une voiture ou un poids-lourd, on ne s'allume pas dans des conditions difficiles, on n'arrête pas au stop ou pas complètement, etc... et même ceux qui nous " contrôlent " ne font pas mieux que nous quand ils sont au volant ! La masse que constitue les autres, est comme un attracteur dont on ne peut s'échapper, chacun finit par suivre la mauvaise pente et s'agglutiner comme tous les autres. Point de salut ici chez la gent humaine, aucune élévation, pourtant sur quelque chose de facile, bien balisé, clair net et précis, on se doute alors que sur des choses plus ambigües ou incertaines ce sera la foire d'empoigne.

 

Le deuxième exemple concerne les diplômés, quel que soit le niveau, il suffit de questionner n'importe quel lauréat un an après pour constater que non seulement qu'il ne serait pas capable de refaire le même exploit, mais pire, au lieu de s'être amélioré pendant cette année écoulée, il a largement décliné. Donc la tendance encore fois naturelle de l'humain n'est pas d'évoluer vers une amélioration permanente de soi, mais de se laisser décanter jusqu'à toucher le fond commun, tout en cherchant à se démarquer d'autrui de manière tout-à-fait superficielle, par les habits, le langage, les biens matériels, le lieu de résidence, les lieux de vacances, les activités de loisirs, jamais ô grand jamais par son intellect, ou alors seulement pour flouer les gens, comme le font tous les individus en quête de pouvoir, ou encore pour exhiber une réussite quelconque, jamais pour devenir meilleurs qu'ils n'étaient et pour eux-mêmes, puisqu'il y a toujours un autre but, cette élévation n'est qu'un moyen vers autre fin, jamais elle n'est visée pour elle-même, en étant sa propre valeur, à l'instar de la sagesse...

 

À défaut d'avoir quelque part un sur-homme en devenir, en puissance ou potentiel, on a une ribambelle de " sous-hommes " qui s'activent à l'être pragmatiquement, voilà la triste réalité, et elle n'est dû que notre propre fait, il n'y a pas d'autres coupables que nous-mêmes ! Inutile de rechercher des bouc-émissaires ailleurs pour se soulager la conscience, bien que ce soit toujours un réflexe de facilité que de rejeter sur les autres, nos propres défaillances et incompétences !  

 

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system3 Membre 625 messages
Forumeur expérimenté‚
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Le 28/09/2021 à 17:28, deja-utilise a dit :

@system3

Pour compléter ou changer d'angle d'attaque, car je ne suis pas convaincu que j'ai été compris antérieurement, je peux aborder la question à l'envers, c'est-à-dire montrer que " l'homme ordinaire " ne peut pas engendrer " le sur-homme ". En effet, il existe un phénomène général qui se nomme régression vers la moyenne, cela s'applique à une foultitude de choses, y compris psychique/mental/cognitif.

 

On peut au travers d'un exemple concret et on ne peut plus empirique, consultable par tout un chacun, c'est d'observer le comportement des conducteurs sur les routes, qui est une fenêtre ouverte sur leur psychisme moins biaisée que d'autres méthodes selon moi. On peut largement y voir, que contrairement à ce qui serait expecté si l'humain avait une propension naturelle à l'amélioration ou au dépassement de soi, des comportements routiers de plus en plus éloignés de la perfection, si sortant d'une école de conduite et l'obtention du sésame du permis de conduire, la technique peut encore être approximative, on serait en droit d'attendre des améliorations et des perfectionnements au fur et à mesure de la pratique, de mettre en application petit à petit les apprentissages, puisqu'il est compréhensible que tout ne rentre pas en si peu de temps, mais force est de constater que c'est l'inverse qui se produit, les jeunes conducteurs prennent les mauvais plis des autres automobilistes, ils réapprennent à mal conduire alors qu'ils savent ce qu'il faudrait faire pour conduire correctement, on roule au-dessus des limitations de vitesse, on zyeute/manipule le téléphone à la main, on dépasse et on se rabat sans clignotant, on ne respecte absolument pas les distances de sécurité, ni avant dépassement éventuel, ni après, on dépasse là où ce n'est pas autorisé que ce soit une voiture ou un poids-lourd, on ne s'allume pas dans des conditions difficiles, on n'arrête pas au stop ou pas complètement, etc... et même ceux qui nous " contrôlent " ne font pas mieux que nous quand ils sont au volant ! La masse que constitue les autres, est comme un attracteur dont on ne peut s'échapper, chacun finit par suivre la mauvaise pente et s'agglutiner comme tous les autres. Point de salut ici chez la gent humaine, aucune élévation, pourtant sur quelque chose de facile, bien balisé, clair net et précis, on se doute alors que sur des choses plus ambigües ou incertaines ce sera la foire d'empoigne.

 

Le deuxième exemple concerne les diplômés, quel que soit le niveau, il suffit de questionner n'importe quel lauréat un an après pour constater que non seulement qu'il ne serait pas capable de refaire le même exploit, mais pire, au lieu de s'être amélioré pendant cette année écoulée, il a largement décliné. Donc la tendance encore fois naturelle de l'humain n'est pas d'évoluer vers une amélioration permanente de soi, mais de se laisser décanter jusqu'à toucher le fond commun, tout en cherchant à se démarquer d'autrui de manière tout-à-fait superficielle, par les habits, le langage, les biens matériels, le lieu de résidence, les lieux de vacances, les activités de loisirs, jamais ô grand jamais par son intellect, ou alors seulement pour flouer les gens, comme le font tous les individus en quête de pouvoir, ou encore pour exhiber une réussite quelconque, jamais pour devenir meilleurs qu'ils n'étaient et pour eux-mêmes, puisqu'il y a toujours un autre but, cette élévation n'est qu'un moyen vers autre fin, jamais elle n'est visée pour elle-même, en étant sa propre valeur, à l'instar de la sagesse...

 

À défaut d'avoir quelque part un sur-homme en devenir, en puissance ou potentiel, on a une ribambelle de " sous-hommes " qui s'activent à l'être pragmatiquement, voilà la triste réalité, et elle n'est dû que notre propre fait, il n'y a pas d'autres coupables que nous-mêmes ! Inutile de rechercher des bouc-émissaires ailleurs pour se soulager la conscience, bien que ce soit toujours un réflexe de facilité que de rejeter sur les autres, nos propres défaillances et incompétences !  

 

OK, mais je voudrais préciser 2 choses :

- Je ne pense pas que ce que vous décrivez là (régression vers la moyenne) soit une loi universelle, par exemple les pilotes de chasse ne font que s'améliorer au cours du temps contrairement aux automobilistes. Un autre contre exemple c'est simplement les joueurs de jeux vidéo, en gros on est des "noobs" au début c'est-à-dire des novices et plus on joue et plus on monte en niveau et plus on maîtrise le jeu.

- Je pense que le surhomme nietzschéen n'est pas le super héro Marvel car encore une fois la notion de "perfectionnement" est complètement étrangère au surhomme de Nietzsche. Le surhomme ne se définit pas par rapport à une échelle de la société mais simplement par rapport à certains critères qui sont intrinsèque au surhomme lui-même, c'est vraiment une notion philosophique qui ne rentre pas dans les considérations sociales ou scientifiques, précisément ça n'a pas de rapport avec les "sciences humaines".

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Demsky Membre 11 309 messages
Maitre des forums‚
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Le 28/09/2021 à 17:28, deja-utilise a dit :

Pour compléter ou changer d'angle d'attaque, car je ne suis pas convaincu que j'ai été compris antérieurement, je peux aborder la question à l'envers, c'est-à-dire montrer que " l'homme ordinaire " ne peut pas engendrer " le sur-homme ". En effet, il existe un phénomène général qui se nomme régression vers la moyenne, cela s'applique à une foultitude de choses, y compris psychique/mental/cognitif.

 

On peut au travers d'un exemple concret et on ne peut plus empirique, consultable par tout un chacun, c'est d'observer le comportement des conducteurs sur les routes, qui est une fenêtre ouverte sur leur psychisme moins biaisée que d'autres méthodes selon moi. On peut largement y voir, que contrairement à ce qui serait expecté si l'humain avait une propension naturelle à l'amélioration ou au dépassement de soi, des comportements routiers de plus en plus éloignés de la perfection, si sortant d'une école de conduite et l'obtention du sésame du permis de conduire, la technique peut encore être approximative, on serait en droit d'attendre des améliorations et des perfectionnements au fur et à mesure de la pratique, de mettre en application petit à petit les apprentissages, puisqu'il est compréhensible que tout ne rentre pas en si peu de temps, mais force est de constater que c'est l'inverse qui se produit, les jeunes conducteurs prennent les mauvais plis des autres automobilistes, ils réapprennent à mal conduire alors qu'ils savent ce qu'il faudrait faire pour conduire correctement, on roule au-dessus des limitations de vitesse, on zyeute/manipule le téléphone à la main, on dépasse et on se rabat sans clignotant, on ne respecte absolument pas les distances de sécurité, ni avant dépassement éventuel, ni après, on dépasse là où ce n'est pas autorisé que ce soit une voiture ou un poids-lourd, on ne s'allume pas dans des conditions difficiles, on n'arrête pas au stop ou pas complètement, etc... et même ceux qui nous " contrôlent " ne font pas mieux que nous quand ils sont au volant ! La masse que constitue les autres, est comme un attracteur dont on ne peut s'échapper, chacun finit par suivre la mauvaise pente et s'agglutiner comme tous les autres. Point de salut ici chez la gent humaine, aucune élévation, pourtant sur quelque chose de facile, bien balisé, clair net et précis, on se doute alors que sur des choses plus ambigües ou incertaines ce sera la foire d'empoigne.

 

Le deuxième exemple concerne les diplômés, quel que soit le niveau, il suffit de questionner n'importe quel lauréat un an après pour constater que non seulement qu'il ne serait pas capable de refaire le même exploit, mais pire, au lieu de s'être amélioré pendant cette année écoulée, il a largement décliné. Donc la tendance encore fois naturelle de l'humain n'est pas d'évoluer vers une amélioration permanente de soi, mais de se laisser décanter jusqu'à toucher le fond commun, tout en cherchant à se démarquer d'autrui de manière tout-à-fait superficielle, par les habits, le langage, les biens matériels, le lieu de résidence, les lieux de vacances, les activités de loisirs, jamais ô grand jamais par son intellect, ou alors seulement pour flouer les gens, comme le font tous les individus en quête de pouvoir, ou encore pour exhiber une réussite quelconque, jamais pour devenir meilleurs qu'ils n'étaient et pour eux-mêmes, puisqu'il y a toujours un autre but, cette élévation n'est qu'un moyen vers autre fin, jamais elle n'est visée pour elle-même, en étant sa propre valeur, à l'instar de la sagesse...

 

À défaut d'avoir quelque part un sur-homme en devenir, en puissance ou potentiel, on a une ribambelle de " sous-hommes " qui s'activent à l'être pragmatiquement, voilà la triste réalité, et elle n'est dû que notre propre fait, il n'y a pas d'autres coupables que nous-mêmes ! Inutile de rechercher des bouc-émissaires ailleurs pour se soulager la conscience, bien que ce soit toujours un réflexe de facilité que de rejeter sur les autres, nos propres défaillances et incompétences !  

 

Faut dire aussi que tout est relatif et j' imagine qu' au quotidien un  conducteur dans la moyenne n' a rien à envier au sur-homme de Nietzsche, alors qu' un chauffard a tous les risques de passer pour trop humain au sens de Nietzsche cad en fait petit , mesquin...   

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour,

Le 29/09/2021 à 17:58, system3 a dit :

- Je ne pense pas que ce que vous décrivez là (régression vers la moyenne) soit une loi universelle, par exemple les pilotes de chasse ne font que s'améliorer au cours du temps contrairement aux automobilistes. Un autre contre exemple c'est simplement les joueurs de jeux vidéo, en gros on est des "noobs" au début c'est-à-dire des novices et plus on joue et plus on monte en niveau et plus on maîtrise le jeu.

Une lutte ponctuelle contre une loi naturelle, ne remet pas en cause cette dernière, tout comme la création d'un avion ne remet pas en cause la loi d'attraction gravitationnelle, d'une manière générale il y a un parallèle entre la régression vers la moyenne et l'entropie, on peut certes aller contre sur un temps deltaT, mais sur un temps plus long, la règle reprend ses droits, à l'instar de la Vie ( une vie en particulier ) qui contredit localement l'Entropie, mais finit malgré tout par s'y diluer globalement.

Le pilote, l'athlète ou le joueur s'entrainent pour se dépasser, ils fournissent beaucoup d'énergie pour aller au-delà du(de leur) point d'équilibre, mais une fois cet investissement arrêté pour X raisons, ils retourneront fatalement à un niveau moindre au fil du temps qui passe, c'est valable aussi pour les compétences intellectuelles, comme les mathématiques ou pour les étudiants qui après seulement deux mois de pause estivale sont amputés d'une grosse fraction des connaissances/compétences de l'année scolaire antérieure.

 

C'est encore " plus " vrai pour celles et ceux qui ne cherchent pas l'excellence ! Mais même pour les quelques uns qui auraient tant investi quelque part, il n'en demeure pas moins qu'ils seront quasiment aussi nuls que les autres dans tout autre domaine, et que donc globalement ce petit sursaut de compétence ne pèse pas très lourd sur la prise en compte de la totalité de leur être, raison pour laquelle un génie comme A. Einstein a été aussi un piètre concubin, le revers bien souvent de la médaille, pour être doué sur une chose, cela demande le sacrifice du reste, et alors d'être mauvais et sans doute plus encore que la moyenne dans tout le reste. Tout dépend de l'échelle, de temps ou d'espace, à laquelle on regarde.   

 

Citation

- Je pense que le surhomme nietzschéen n'est pas le super héro Marvel car encore une fois la notion de "perfectionnement" est complètement étrangère au surhomme de Nietzsche. Le surhomme ne se définit pas par rapport à une échelle de la société mais simplement par rapport à certains critères qui sont intrinsèque au surhomme lui-même, c'est vraiment une notion philosophique qui ne rentre pas dans les considérations sociales ou scientifiques, précisément ça n'a pas de rapport avec les "sciences humaines".

Certes on peut continuer à le voir ainsi ( quoiqu'il passe quand même son temps dans " Ainsi parlait Zarathoustra " à comparer le sur-homme aux hommes, c'est précisément des considérations sociales - sciences inconnues alors ), mais il y a bien une notion de progrès dans les propos de Nietzsche, que l'on peut retrouver dans une métaphore et dans les 3 métamorphoses:

Quand il dit que le sur-homme est à l'homme ce que ce dernier est au singe, ou encore que l'homme est plus proche du singe alors que le sur-homme est le véritable homme.

Tout comme, les trois stades du " développement ": le chameau, le lion, puis l'enfant. L'homme ordinaire serait du côté du chameau et le surhomme à l'étape de l'enfant.

 

                                                                       *****************

 

Je rappelle aussi que de son propre aveu, il n'a jamais rencontré ou pris connaissance de l'existence d'un tel sur-homme. ( Si on y regarde de très près, on verra qu'en utilisant mon propre vocabulaire j'ai dit sensiblement/substantiellement la même chose. ) 

 

 

Le 30/09/2021 à 00:48, Demsky a dit :

Faut dire aussi que tout est relatif et j' imagine qu' au quotidien un  conducteur dans la moyenne n' a rien à envier au sur-homme de Nietzsche, alors qu' un chauffard a tous les risques de passer pour trop humain au sens de Nietzsche cad en fait petit , mesquin...   

Désolé mais non " tout " n'est pas relatif, fort heureusement existe l'objectivité, même si celle-ci s'appuie sur la subjectivité d'observateurs. Si on définit le cube, alors quand s'en présente un, il ne sera pas question de relativité ou d'un point de vue " alternatif ".

 

Le souci d'avec le biais " supérieur à la moyenne " c'est l'aveuglement qui va avec, on a une cécité à voir et reconnaitre son incompétence, alors que c'est justement la première étape vers le changement et en l'occurrence l'amélioration, donc tant que l'on a affaire à des gens qui sont surconfiants ( overconfident ), on ne pourra pas s'attendre à une progression de la part de ces personnes-là. À tel point, que lorsque ce biais ( = supérieur à la moyenne en tant que conducteur ) est carrément expliqué à l'auditoire - objet de l'expérience - qui vient de fauter face à ce biais, et qu'on leur redemande de se repositionner individuellement, ce biais persiste toujours et l'on obtient encore la même proportion de conducteurs supérieurs à la moyenne autodéclarés, aux alentours de 80%, ce qui est une flagrante contradiction avec la définition même de la notion de moyenne. ( Anecdote: lors d'une séance de sensibilisation à la sécurité routière et à l'éco-conduite, j'ai remarqué que celui qui avait eu la vitesse moyenne de conduite en ville la plus élevée, au-delà des 50Km/h qui plus est, était aussi celui qui avait par ailleurs les pires réflexes pour éviter un obstacles ou un imprévu sur la route lors d'une simulation, en aucun cas, il ne s'est remis en cause à la suite de cela ! Il a repris sa vie comme si de rien n'était. ) 

 

Un " sur-homme " devrait a minima reconnaitre ses faiblesses et composer avec, et non laisser parler son ego pulsionnel ou le poids du regard des autres sur soi, c'est-à-dire de délaisser/abandonner son " image de soi ".  Bien que l'on ne puisse en revanche pas empêcher autrui/le tout-venant de déblatérer toutes sortes d'âneries sur le dos d'un éventuel sur-homme, ce que hoï polloï a coutume de faire Irl sur tout un chacun. 

 

 

 

 

 

 

 

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Membre, Posté(e)
system3 Membre 625 messages
Forumeur expérimenté‚
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Il y a 13 heures, deja-utilise a dit :

Bonjour,

Une lutte ponctuelle contre une loi naturelle, ne remet pas en cause cette dernière, tout comme la création d'un avion ne remet pas en cause la loi d'attraction gravitationnelle, d'une manière générale il y a un parallèle entre la régression vers la moyenne et l'entropie, on peut certes aller contre sur un temps deltaT, mais sur un temps plus long, la règle reprend ses droits, à l'instar de la Vie ( une vie en particulier ) qui contredit localement l'Entropie, mais finit malgré tout par s'y diluer globalement.

Le pilote, l'athlète ou le joueur s'entrainent pour se dépasser, ils fournissent beaucoup d'énergie pour aller au-delà du(de leur) point d'équilibre, mais une fois cet investissement arrêté pour X raisons, ils retourneront fatalement à un niveau moindre au fil du temps qui passe, c'est valable aussi pour les compétences intellectuelles, comme les mathématiques ou pour les étudiants qui après seulement deux mois de pause estivale sont amputés d'une grosse fraction des connaissances/compétences de l'année scolaire antérieure.

 

C'est encore " plus " vrai pour celles et ceux qui ne cherchent pas l'excellence ! Mais même pour les quelques uns qui auraient tant investi quelque part, il n'en demeure pas moins qu'ils seront quasiment aussi nuls que les autres dans tout autre domaine, et que donc globalement ce petit sursaut de compétence ne pèse pas très lourd sur la prise en compte de la totalité de leur être, raison pour laquelle un génie comme A. Einstein a été aussi un piètre concubin, le revers bien souvent de la médaille, pour être doué sur une chose, cela demande le sacrifice du reste, et alors d'être mauvais et sans doute plus encore que la moyenne dans tout le reste. Tout dépend de l'échelle, de temps ou d'espace, à laquelle on regarde.   

 

Certes on peut continuer à le voir ainsi ( quoiqu'il passe quand même son temps dans " Ainsi parlait Zarathoustra " à comparer le sur-homme aux hommes, c'est précisément des considérations sociales - sciences inconnues alors ), mais il y a bien une notion de progrès dans les propos de Nietzsche, que l'on peut retrouver dans une métaphore et dans les 3 métamorphoses:

Quand il dit que le sur-homme est à l'homme ce que ce dernier est au singe, ou encore que l'homme est plus proche du singe alors que le sur-homme est le véritable homme.

Tout comme, les trois stades du " développement ": le chameau, le lion, puis l'enfant. L'homme ordinaire serait du côté du chameau et le surhomme à l'étape de l'enfant.

 

                                                                       *****************

 

Je rappelle aussi que de son propre aveu, il n'a jamais rencontré ou pris connaissance de l'existence d'un tel sur-homme. ( Si on y regarde de très près, on verra qu'en utilisant mon propre vocabulaire j'ai dit sensiblement/substantiellement la même chose. ) 

L'entropie est certes la loi universelle du tout puissant ! Mais le vivant a aussi ses propres lois à savoir l'évolution, l'homo sapiens est en tout point supérieur à l'homo erectus par exemple.. A mon sens, la notion du surhomme se calque plus sur les lois de la biologie et du vivant que sur celles de la physique pure et dure. En un mot le surhomme est une évolution de l'homme.

Par ailleurs, je continue à penser que le surhomme de Nietzsche n'est pas une notion sociale ou scientifique. Nietzsche a parié ici sur le fait qu'en devenant ce qu'on est c'est-à-dire dans un sens en devenant soi-même on battrais alors tous les records ! L'homme accompli n'est pas celui qui a un QI de 150 ni celui qui a 1 millions sur son compte ni même celui qui a 50 femmes dans son lit... mais simplement celui qui est devenu entièrement ce qu'il est c'est-à-dire celui qui s'est libéré de ses fardeaux et qui a des désires en fonction de ses propres aspirations (volonté de puissance) et non forcément en fonction des normes sociales. Ainsi il peut simplement désirer être un bon artiste ne gagnant pas un sou par exemple, le surhomme n'est pas fait pour vivre en société, du moins pas dans nos sociétés modernes. Il ne durera pas longtemps dans une société telle que nous avons actuellement. Le surhomme est simplement celui qui exprime sa volonté de puissance de manière la plus intense et la plus authentique possible. C'est cette authenticité qui est important aux yeux de Nietzsche et non son statut social d'où l'idée que le perfectionnement n'est pas une notion nietzschéenne. L'authenticité n'est pas toujours synonyme de perfection aux yeux de la société au contraire être authentique c'est être asocial.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
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Je crois qu'il y a plusieurs mésinterprétations dans ce qui est écrit, peut-être que quelques éclaircissements seront les bienvenus:

Le Surhomme et l'interprétation génétique :

Avant de présenter ce qu'est le Surhomme chez Nietzsche, levons d'abord les malentendus en expliquant ce que n'est pas le Surhomme, une définition négative.

Tous les êtres jusqu'ici ont crée au-delà d'eux-mêmes quelque chose de supérieur à eux. Qu'est-ce que le singe pour l'homme ? C'est justement cela que l'homme doit être pour le surhomme

Ce passage ne doit pas être compris au pied de la lettre. Nietzsche n'est nullement évolutionniste, il utilise cet argument à titre pédagogique, comme une image. Par conséquent, le surhomme n'est pas une nouvelle espèce créée à la suite d'une sélection génétique (voulue ou subie). Il est l'homme qui se surpasse. Une homme se transcendant, qui deviens ce qu'il est.

https://la-philosophie.com/nietzsche-surhomme

 

« Je vous enseigne le Surhomme. L’homme est quelque chose qui doit être surmonté. Qu’avez-vous fait pour le surmonter ? Tous les êtres jusqu’à présent ont créé quelque chose au-dessus d’eux, et vous voulez être le reflux de ce grand flot et plutôt retourner à la bête que de surmonter l’homme ? Qu’est le singe pour l’homme ? Une dérision ou une honte douloureuse. Et c’est ce que doit être l’homme pour le surhomme : une dérision ou une honte douloureuse. »

https://citations.institut-iliade.com/je-vous-enseigne-le-surhomme-lhomme-est-quelque-chose-qui-doit-etre-surmonte/

 

 

Le sur- qualifie donc chez Nietzsche une transfiguration de la structure des pulsions qui fait apparaître un type nouveau (homme par rapport à l'animal ; surhomme par rapport à l'homme) : cette transfiguration se fait par le moyen de jugements de l'homme sur lui-même, jugements qui, en amont, supposent des valeurs au service d'une volonté de puissance, et, en aval, une incorporation de ces valeurs, une éducation des pulsions qui conduit par exemple à associer des idées désagréables au sentiment de fierté ou à la sexualité (c'est le cas dans l'idéal ascétique[18]). C'est pourquoi le processus de dépassement est toujours lié à la question de l'éducation, ainsi qu'à la plasticité de la Volonté de puissance.

[...]

Le Surhomme ne remplace pas l'humanité, et il n'est pas non plus le résultat d'un processus d'évolution biologique : le Surhomme est le dépassement du nihilisme (envisagé comme une possibilité à venir) qui a dominé jusqu'ici les hommes. Il propose une transfiguration de l'existence, une forme de délivrance qui rend obsolète la notion religieuse de rédemption. Nietzsche a d'ailleurs écrit: " le surhomme est le sens de la terre. restez fidèles à la terre et ne croyez pas ceux qui vous parlent d'espoirs supraterrestres, ce sont des empoisonneurs qu'ils le sachent ou non." Dans ce sens, le surhomme est un dépassement vers une humanité plus terrestre que jamais.

[...]

Le Surhomme met donc de la distance entre lui et les autres hommes ; sa différence, qui repose sur un ensemble de valeurs incorporées et non sur des différences quantitatives ou biologiques, lui interdit de prêter attention à des valeurs médiocres qui sont indispensables aux communs des mortels pour supporter de vivre, mais qui ne lui sont pas indispensables à lui. Pourtant, le Surhomme n'est pas un individu, il est un type, et, à ce titre, il a besoin de la communauté de ses pairs. Le Surhomme n'est donc pas non plus un héros solitaire.

https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1584474

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