Poèmes d'un inconnu

Je vous présente deux poèmes, écrits par un jeune homme que j'ai croisé sur un autre forum il y a quelques années, qui préfère demeurer inconnu, mais dont je pense que les poèmes valent le coup de les considérer. J'invite tous les forumers à donner leur avis, et à faire part de leur expertise en matière de poésie, (et à laisser de côté nos différends pour nous concentrer sur notre passion commune : la littérature). Voici :

Poème 1 :

Au gel de tes yeux ose s'échouer
un chrysanthème gercé d'espoir,
le coeur fané d'un guerrier sans gloires,
qui de tes lauriers s'est consumé.

De ton âme, la mienne s'est flétrie
et mon corps, entier percé des lames
de l'Amour, se vide de ses drames.
Bois ! Trempe-toi de ma tragédie !

Comme ma passion meurt sous ton pas !
Néantisée par les cents poisons,
brulant les fleurs de ma déraison,
depuis tes lèvres jusqu'au trépas.

Ma folie vassale, versée d'onces
se délivre, s'avoue à ta vue,
exhale ses pétales vaincus,
se lie à ton sein et lui prononce :

je t'aimais"

Poème 2 :

Comme un fin faisceau tout rose d'espoir,
Je frôle de ta peau l'enfant désir,
Sous tes chandelles, je viens boire
La Bohème de tes saints empires.

Une à une, mortes, nos lyres fondent,
Infusant d'érotiques étoiles,
Les ciseaux de ta chair, ce seul monde,
Où des terres monte un lait astral!

Marée, ivre de l'écume bleue
Des rives des lèvres à la dérive,
J'aime, à la mémoire des beaux creux,

Le doux espace de tes estives...
Quand, comme un vent liquide car coupable,
Je t'élève vers les cieux vocables!
 

C'est Syla qui les a écrit ?

il y a 4 minutes, Sittelle a dit :

C'est Syla qui les as écrits ?

Sylar.

à l’instant, Crève a dit :

Sylar.

Ah oui pardon c'est de lui ?

Ou de toi ?

il y a 2 minutes, Sittelle a dit :

Ah oui pardon c'est de lui ?

Ou de toi ?

C'est de lui en effet. Je m'en étais ouvert sur PE, rappelle t-en tu pas ?

On peut vraiment dire ce qu'on pense ?

J'aime  pas blesser inutilement...

il y a 1 minute, Blaquière a dit :

On peut vraiment dire ce qu'on pense ?

J'aime  pas blesser inutilement...

Oui soyez honnêtes, c'est l'essentiel. 

C'est d'un bon niveau !

(A part le "néantiser" qui m'écorche les neurones)

Mais (je peux me tromper) : je trouve cela très formel, froid.

J'ai de le peine à percevoir le sentiment.

Et j'ai un peu l'impression que ça ne veut rien dire.

On dirait du Léo Ferré exagéré !

Je n'aime pas Léo Ferré ; mais certains trouvent que c'est un grand poète... Alors...

Assez d'accord avec Blaquière... Autant on voit tout de suite que c'est ciselé, très travaillé ; que la métaphore est filée et qu'il y a eu une attention particulière apportée à la métrique du poème, autant ça me paraît formel, et quasiment froid — le comble pour un poème parlant du tranchant de l'amour dans un vocabulaire qui se veut à la fois guerrier et passionnel...

Du coup c'est cela qui, je pense, donne cette sensation d'exagérer : le contraste entre le vocabulaire et le fait que l'on ne vibre pas. C'est comme un homme qui nous dit qu'il nous aime alors que son visage est froid, impassible, inexpressif ; avec le regard torve d'un mort et un ton glacial : ça ne marche pas aussi bien.

Il y a 2 heures, Crève a dit :

C'est de lui en effet. Je m'en étais ouvert sur PE, rappelle t-en tu pas ?

En revanche, j'aime bien ta formule :

"rappelle t-en tu pas ?"

Ça fait plaisir à lire ! Comme une intimité !

il y a 19 minutes, Blaquière a dit :

C'est d'un bon niveau !

(A part le "néantiser" qui m'écorche les neurones)

Mais (je peux me tromper) : je trouve cela très formel, froid.

J'ai de le peine à percevoir le sentiment.

Et j'ai un peu l'impression que ça ne veut rien dire.

On dirait du Léo Ferré exagéré !

Je n'aime pas Léo Ferré ; mais certains trouvent que c'est un grand poète... Alors...

Tssss ! si tu touches un ch'veu d'mon Ferré, t'vas voir ta gueule à la récré !;o)

Cela dit, je suis assez d'accord sur la tiédeur du sentiment, nonobstant le travail "technique".

C'est un peu ce que l'on évoquait ailleurs récemment:  une dysharmonie entre le sens et le son, qui peut s'accompagner parfois (souvent) d'un déséquilibre entre l'inspiration et la technique. La technique est froide et l'inspiration manque , du moins peine à "réchauffer " l'ensemble.

Mais il y a du travail, c'est un fait. ...trop peut-être.

Je lis et relis, et je trouve de belles images, de belles associations :

"Gercé d'espoir"

"Cœur fané"

"Corps percé de larmes"

"Ma passion meurt sous (tes) pas"

"pétales vaincus"

"Des lèvres à la dérive..."

il y a 14 minutes, Blaquière a dit :

Je lis et relis, et je trouve de belles images, de belles associations :

 

 

"Corps percé de larmes"

 

 

 

petite coquille : corps percé de lames et non de larmes

il y a 6 minutes, Crève a dit :

petite coquille : corps percé de lames et non de larmes

C'est plus logique mais moins surréaliste !

Il y a 3 heures, Crève a dit :

C'est de lui en effet. Je m'en étais ouvert sur PE, rappelle t-en tu pas ?

Ben si justement 

il y a 50 minutes, Sittelle a dit :

Ben si justement 

si tu t'en rappelles, pourquoi me poses-tu la question ?

il y a 18 minutes, Crève a dit :

si tu t'en rappelles, pourquoi me poses-tu la question ?

Bonne question ..je vais y réfléchir ...

Il y a 3 heures, Blaquière a dit :

Je lis et relis, et je trouve de belles images, de belles associations :

 

"Gercé d'espoir"

"Cœur fané"

"Corps percé de larmes"

"Ma passion meurt sous (tes) pas"

"pétales vaincus"

"Des lèvres à la dérive..."

 

 

Là je suis d'accord avec toi,  même sur la coquille ;-) L'image d'un corps percé de larmes était jolie, ça me plaisait bien aussi.

Non, c'est vrai qu'il y a de jolies métaphores.

La critique est aisée etc etc....

J'ajoute que versifier en rimes embrassées n'est pas si fréquent, et moi j'aime bien  ce rythme.(poème n°1)