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Humilité intellectuelle, manque de conviction


Dupei

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Nouveau, 24ans Posté(e)
Dupei Nouveau 2 messages
Baby Forumeur‚ 24ans‚
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Bonjour ! 

Alors voilà, je cherche un sujet de mémoire pour mon DSAA graphisme (master 2), il nous est demandé de faire un mémoire sur un sujet (si possible en lien avec l'univers du graphisme) en gros. 

Malheureusement je me retrouve bien embêtée car le graphisme (pendant les études en tout cas) est une discipline avec beaucoup d'enjeux sociaux et moraux. En tout cas je le vois comme ça. Cependant, depuis longtemps j'ai la sensation de ne pas avoir de réelle conviction (comme mes amis qui vont souvent à des manifestations type défense des droits LGBTQ+, des manifestations anti-police et violences policières, contre notre président etc...). Je ne suis pas contre ni pour réellement. Même si je suis entourée d'individus plein de convictions et ayant tout de même des "bases" sur ce que je pense être bien ou non, je ne ressens pas le besoin d'affirmer ces idées. Je me remets souvent en question en écoutant les gens. 

Alors je me suis dis que j'allais faire un mémoire sur la notion de neutralité ou encore la manque de conviction. Mais pour cela il me faut bien évidemment me renseigner. Alors j'ai survolé quelques articles sur l'humilité intellectuelle et le manques de convictions. 

Je ne trouve pas encore les mots pour décrire cette choses qui depuis toujours me fait me sentir assez inutile dans notre société actuelle qui est aujourd'hui très radicale en termes de convictions. Je suis un peu jalouse de ceux qui savent ce qu'ils pensent, ceux qui s'affirment. Mais d'un autre côté je me dis que je suis peut-être plus ouverte. 

Je ne sais pas si c'est très clair, mais dans l'idée c'est ce que je ressens.

Alors si vous avez des références, des idées, des mots à mettre sur cette choses, ce "syndrome"... Je suis à l'écoute et ouverte à la discussion et aux questions. 

 

Juliette, 20ans

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 620 messages
Forumeur confit,
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il y a 48 minutes, Dupei a dit :

Malheureusement je me retrouve bien embêtée car le graphisme (pendant les études en tout cas) est une discipline avec beaucoup d'enjeux sociaux et moraux. En tout cas je le vois comme ça.

Le graphisme est un langage particulier.

Napoléon prétendait qu’un bon croquis vaut mieux qu’un long discours.

Avec nos mots, nos écrits, nous pratiquons aussi un langage.

Si le graphisme, notamment la caricature, a cette possibilité de nous montrer nos contradictions, de nous faire rire, de cibler juste très souvent, cela reste un langage relativement binaire, offrant peu de possibilité ou d’ouverture à la nuance.

Nos paroles, nos mots, nos écrits, sont plus souple, permettent des développements plus élaborés, plus fins.

Finalement ma question est :

Pour quelle raison croyez-vous que votre discipline, le graphisme, devrait assumer la responsabilité des enjeux sociaux et moraux de la société ?

N’est ce pas en demander ou en attendre de trop, de votre spécialité ?

 

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
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Il y a 7 heures, Dupei a dit :

je me retrouve bien embêtée car le graphisme (pendant les études en tout cas) est une discipline avec beaucoup d'enjeux sociaux et moraux. En tout cas je le vois comme ça.

Bonjour,

Comme l'intervenant précédent, je ne crois guère qu'il y ait tant "d'enjeux sociaux et moraux" dans le graphisme. Et reconnaître cela constituerait peut-être un premier pas vers ce que vous nommez "humilité intellectuelle".

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 273 messages
Mentor‚ 33ans‚
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Il y a 2 heures, Dupei a dit :

Alors je me suis dis que j'allais faire un mémoire sur la notion de neutralité ou encore la manque de conviction. Mais pour cela il me faut bien évidemment me renseigner. Alors j'ai survolé quelques articles sur l'humilité intellectuelle et le manques de convictions. 

Je ne trouve pas encore les mots pour décrire cette choses qui depuis toujours me fait me sentir assez inutile dans notre société actuelle qui est aujourd'hui très radicale en termes de convictions. Je suis un peu jalouse de ceux qui savent ce qu'ils pensent, ceux qui s'affirment. Mais d'un autre côté je me dis que je suis peut-être plus ouverte.

Bonjour Dupei,

Des idées

Sur la neutralité par rapport aux convictions, tu peux t'intéresser à la notion de neutralité axiologique chez Max Weber. Si tu consultes Wikipédia, c'est bien mais ne t'en tiens pas à ça, l'article est mauvais.

Si tu as accès par ton école au livre de Julien Freund (en ligne) Etudes sur Max Weber (1990), regarde le premier chapitre ("La neutralité axiologique") où il restitue la notion en la dégageant des malentendus les plus courants. C'est synthétique, intelligent et ça donne matière à réflexion.

Une entrée pour lier cette notion avec le graphisme peut être les problèmes liés à la cartographie. Le soucis du cartographe, c'est en principe de représenter le monde tel qu'il est. Pourtant, si tu dois projeter une carte du monde à plat, le passage de trois à deux dimensions va nécessiter des choix qui aboutiront à des représentations différentes, quoi qu'également justifiables. D'où une multitude de techniques de projection, avec leurs avantages et inconvénients.

Un topo pas mal fait sur ces différences : https://originalmap.fr/carte-monde/
Plus complets et universitaires http://www.lecfc.fr/new/articles/221-article-3.pdf
https://www2.espe.u-bourgogne.fr/doc/memoire/mem2005/05_04STA00218.pdf

 

Plus sulfureuse et risquée... il y a la notion de propagande, en lien avec ce que tu écris (convictions, militantisme). Graphisme et propagande, c'est un vaste sujet que tu peux aborder par des phénomènes contemporains (les "deepfakes" par exemple) ou passés. Mais c'est risqué, parce que tu toucheras à un aspect tellement massif et fondamental de notre monde qu'il sera difficile à circonscrire : c'est l’irrépressible constitution d'un univers artificiel, en particulier visuel, qui enveloppe l'individu dans une sorte de pellicule sinon de rêve ininterrompu. J'insiste sur le visuel, parce que la vue est par excellence ce qui nous permet de nous situer, ce qui nous renseigne sur la situation exacte de la façon la plus immédiate et globale à la fois. Personne n'a la moindre idée des conséquences du fait de vivre immergés dans un univers d'images. La question ne se pose quasiment pas. Bref, sujet passionnant mais troublant et difficilement maîtrisable.

Ce qui enfin me fait penser à l'analyse de la "société du spectacle" de Guy Debord (années 70) - ce n'est pas seulement qu'avec la télévision et le cinéma, il y a de plus en plus de spectacles, c'est que le monde et les rapports aux autres sont perçus et s'organisent de plus en plus intrinsèquement comme des "spectacles", des simulacres. Récemment par exemple, je voyais trois jeunes faire les cons dans un caddie sur un parking. Ils se filmaient et quand on regardait la scène de l'extérieur, on voyait qu'ils agissaient pour le spectacle que ça allait donner : "mets toi là - film comme ça - vas y c bon". Bref la spontanéité de la connerie qu'ils faisaient était feinte par rapport à ce qu'ils faisaient, mais totalement innocente, spontanée par rapport au fait de faire ce spectacle. C'est un peu ça, la société du spectacle : je vis pour et dans le "spectacle". Le monde, tout ce qui m'environne, vaut comme spectacle. Un spectacle qui ne renvoie à rien d'autre qu'à lui-même, qui est sa propre valeur et finalité par rapport à laquelle le reste se réorganise.

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 863 messages
78ans‚ Talon 1,
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La conviction repose l'esprit.

Le doute lui est supérieur, mais sans réponse. Mieux vaut être sceptique que pyrrhonien.

Chercher le vrai est enrichissant. Penser qu'on le détient est du sage ou du fou.

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Membre, 58ans Posté(e)
Elbaid1 Membre 7 644 messages
Maitre des forums‚ 58ans‚
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moi je m'en fout jai toujours raison .

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Membre, 37ans Posté(e)
Neko86 Membre 8 878 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
Il y a 11 heures, Dupei a dit :

Bonjour ! 

Alors voilà, je cherche un sujet de mémoire pour mon DSAA graphisme (master 2), il nous est demandé de faire un mémoire sur un sujet (si possible en lien avec l'univers du graphisme) en gros. 

Malheureusement je me retrouve bien embêtée car le graphisme (pendant les études en tout cas) est une discipline avec beaucoup d'enjeux sociaux et moraux. En tout cas je le vois comme ça. Cependant, depuis longtemps j'ai la sensation de ne pas avoir de réelle conviction (comme mes amis qui vont souvent à des manifestations type défense des droits LGBTQ+, des manifestations anti-police et violences policières, contre notre président etc...). Je ne suis pas contre ni pour réellement. Même si je suis entourée d'individus plein de convictions et ayant tout de même des "bases" sur ce que je pense être bien ou non, je ne ressens pas le besoin d'affirmer ces idées. Je me remets souvent en question en écoutant les gens. 

Alors je me suis dis que j'allais faire un mémoire sur la notion de neutralité ou encore la manque de conviction. Mais pour cela il me faut bien évidemment me renseigner. Alors j'ai survolé quelques articles sur l'humilité intellectuelle et le manques de convictions. 

Je ne trouve pas encore les mots pour décrire cette choses qui depuis toujours me fait me sentir assez inutile dans notre société actuelle qui est aujourd'hui très radicale en termes de convictions. Je suis un peu jalouse de ceux qui savent ce qu'ils pensent, ceux qui s'affirment. Mais d'un autre côté je me dis que je suis peut-être plus ouverte. 

Je ne sais pas si c'est très clair, mais dans l'idée c'est ce que je ressens.

Alors si vous avez des références, des idées, des mots à mettre sur cette choses, ce "syndrome"... Je suis à l'écoute et ouverte à la discussion et aux questions. 

 

Juliette, 20ans

Un avis tranché c'est bien, mais ça peut nous faire passer à côté de certaines choses. La nuance permet d'avoir un point de vue objectif sur les choses qui sont rarement toutes blanches ou toutes noires. Grâce à ça tu peux avoir un rôle de modératrice qui est très important et qui manque cruellement à certaines personnes.

 

Quand au graphisme, il peut être neutre ou très engagé. Dans tous les cas il est lié à l'art, et l'art peut être subversif. Ce serait un sujet de philosophie. Tout dépend du graphiste et de son objectif. Comme dit précédemment il peut servir certaines causes (propagande), interpeler (caricature), il peut également nous faire ressentir certaines émotions en fonction des couleurs et des textures. Le graphisme est donc engagé puisqu'il influe sur notre perception des choses.

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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 22 456 messages
scientifique,
Posté(e)
Il y a 11 heures, Dupei a dit :

1 Alors voilà, je cherche un sujet de mémoire pour mon DSAA graphisme (master 2), il nous est demandé de faire un mémoire sur un sujet (si possible en lien avec l'univers du graphisme) en gros. 

2 Malheureusement je me retrouve bien embêtée car le graphisme (pendant les études en tout cas) est une discipline avec beaucoup d'enjeux sociaux et moraux. En tout cas je le vois comme ça. Cependant, depuis longtemps j'ai la sensation de ne pas avoir de réelle conviction (comme mes amis qui vont souvent à des manifestations type défense des droits LGBTQ+, des manifestations anti-police et violences policières, contre notre président etc...). Je ne suis pas contre ni pour réellement.

3 Même si je suis entourée d'individus plein de convictions et ayant tout de même des "bases" sur ce que je pense être bien ou non, je ne ressens pas le besoin d'affirmer ces idées. Je me remets souvent en question en écoutant les gens. 

4 Alors je me suis dis que j'allais faire un mémoire sur la notion de neutralité ou encore la manque de conviction. Mais pour cela il me faut bien évidemment me renseigner. Alors j'ai survolé quelques articles sur l'humilité intellectuelle et le manques de convictions. 

5 Je ne trouve pas encore les mots pour décrire cette choses qui depuis toujours me fait me sentir assez inutile dans notre société actuelle qui est aujourd'hui très radicale en termes de convictions. Je suis un peu jalouse de ceux qui savent ce qu'ils pensent, ceux qui s'affirment. Mais d'un autre côté je me dis que je suis peut-être plus ouverte. 

Je ne sais pas si c'est très clair, mais dans l'idée c'est ce que je ressens.

6 Alors si vous avez des références, des idées, des mots à mettre sur cette choses, ce "syndrome"... Je suis à l'écoute et ouverte à la discussion et aux questions. 

Pour éviter de reprendre ton texte dans mes réponses, j'ai numéroté les paragraphes importants.

1° Si je comprends bien, le thème est libre mais doit être exploité sous forme de "graphisme".

2° Je ne vois pas pourquoi le graphisme serait particulièrement marqué par des "enjeux sociaux ou moraux" seraîte la modes chez les enseignants de cette discipline ?

3° avoir des convictions tranchées est fréquent chez les jeunes. En avoir d'autres moins tranchées peut aussi se rencontrer. Ce n'est pas un défaut et ça peut traduire une plus grande maturité ou bien une trop grande modestie.

4° La "neutralité"  = vaste programme et débat éternel !

5° L'avantage du débat et des échanges est de se confronter aux autres opinions. On peut alors les adopter ou les combattre !

6° Mettre des mots sur la neutralité ?  La neutralité est par principe "ne pas participer". Mais pour quelles raisons ? sans intérêt ? ambivalence ? balance égale entre avantages et inconvénients ? Conflits entre position privée et position publique ?...

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