Concours général des lycées

Bonjours à toutes et à tous,

Je vous écris aujourd'hui car je me suis inscrite au concours général des lycées à l'épreuve de dissertation philosophique (6h). Cependant, même si j'ai une réelle sensibilité à la philosophie, je sens qu'il me manque les "armes" pour pouvoir produire une réflexion pertinente, et particulièrement lors de cette épreuve.

Si je vous adresse ces mots, c'est que j'espère que je pourrais trouver auprès de vous des conseils tant pour la méthodologie de la dissertation que dans son articulation avec l'exercice philosophique. Oui, les conseils pleuvent sur Internet mais que choisir pour faire la différence tant dans la forme que dans le fond et particulièrement à cette épreuve très exigeante ? Les sujets étant tellement vastes auriez vous des conseils pour que j'améliore efficacement ma connaissance globale de la philosophie, et ceci par conséquent avec une forte contrainte temporelle (d'ici fin mars) ?

Je sais que mes questions sont vagues mais c'est que moi-même je suis encore dans le flou quant aux attendus de cette discipline et au fonctionnement de cet exercice. Si vous avez un quelconque élément de réponse à m'apporter, n'hésitez pas : je suis curieuse et preneuse de tout.

 Je rajouterai enfin que plus que cette volonté de performance académique, je veux vraiment amorcer là, et pour ma vie future, une démarche semblable à celle du philosophe en tant que tel. Je n'en ai pourtant à ce jour pas le soupçon de prétention mais je pense que ce n'est qu'en dépassant les exigences académiques qu'on fait lors de celles-ci la différence. De plus, c'est aussi à titre d'enrichissiment personnel que je vous sollicite car la philosophie pour moi dépasse bien largement les frontières du cadre scolaire.

Merci chaleureusement si vous m'avez déjà lu jusque-là,

Cordialement,

xxx

Je ne suis nullement philosophe et mon avis ne vaut sans doute pas grand chose. Je doute fort que tu trouves ici des  conseils de niveau adéquat pour affronter un tel concours. Il y a ici fort peu de philosophes, encore moins de bons et les meilleurs me semblent  assez spécialisés.

il y a 3 minutes, hybridex a dit :

Je ne suis nullement philosophe et mon avis ne vaut sans doute pas grand chose. Je doute fort que tu trouves ici des  conseils de niveau adéquat pour affronter un tel concours. Il y a ici fort peu de philosophes, encore moins de bons et les meilleurs me semblent  assez spécialisés.

En revanche, t'exercer ici à la discussion philosophique avec un public peu favorable pourrait être un type d'entraînement intéressant.

Nous ignorons ton niveau de base en philosophie, mais il me paraît clair que lire un ouvrage d'histoire de la philosophie pour saisir les moments clé de l'histoire de la philosophie serait une bonne idée, en essayant de trouver quelque chose de niveau acceptable et plus ou moins abordable selon ton niveau.

Mais peut-être as-tu déjà dépassé le stade des ouvrages d'initiation.

Peut-être que pour t'entraîner tu pourrais te saisir d'un concept et l'approfondir de toutes les manières possibles, par exemple le concept de liberté ou de vérité, ou l'épistémologie. Ensuite voir comment il a été traité par différents auteurs, quelles sont les convergences et les contradictions, comment ils ont argumenté leur thèse, etc. Cela t'entraînera et te permettra de peut-être raccrocher les wagons le jour J.

Essaye de consulter des conférences philosophiques, ou des cours, sachant qu'on en trouve aisément en ligne, mais assure toi de la qualité de son contenu auparavant.

Lors de la rédaction je pense qu'il ne faut pas te précipiter, noter en premier les idées qui te viennent au brouillon, définir calmement les termes du sujet dans toutes leurs acceptions, et surtout ne pas définir de plan avant d'avoir posé et pris du recul sur les idées clé écrites sur ton brouillon.

Evite de citer des philosophes sur des propos isolés de leur contexte, car rien ne serait pire que faire dire à son auteur le contraire de ce qu'il souhaitait dire en réalité. Je pense qu'un manque de cohérence dans ta démarche serait rédhibitoire, tandis que la clarté et la qualité de l'argumentation (peut-être son originalité ?) sont ce qui pourrait faire la différence. Tente de te rattacher à des courants de pensée classiques dont les prises de position sont connues sur le sujet à traiter. Diversifie les références et assure toi qu'elles soient pertinentes.

Dans le doute abstiens-toi et travaille avec acharnement. Bonne chance.

Essaye de trouver et mettre en évidence des contradictions entre les prises de positions possibles en réponse à la question posée, ce qui te permettra de mieux articuler ta pensée et faire montre d'une progression cohérente dans ta copie. Ne rédige ton introduction et ta conclusion qu'après avoir noté les idées porteuses sur ton brouillon.

En philosophie ce n'est pas tant ce qui est écrit ou dit qui compte que la façon dont c'est argumenté et la clarté ainsi que la pertinence du propos, voir son originalité. Pense que tu dois défendre une thèse, et que tu ne dois pas te contredire. Prévois tous les contre-arguments que tu puisses imaginer, explique les, et montre-en les limites pour étayer ton propos.

Le problème des débutants c'est souvent la clarté et l'absence de recul ou de références philosophiques.

Je ne suis pas très bon en philo mais j’aimais beaucoup écouter les cours de terminale. La seule chose que je puisse faire pour "t'aider" c'est de recopier ici la méthode de dissertation que nous avait fournit notre prof en début d'année.

Edit : la mise en page n'est pas géniale, mais le forum ne permet pas de faire mieux.

 

----------------------------------------------

 

TECHNIQUE DE DISSERTATION PHILOSOPHIQUE

 

La technique de dissertation philosophique au baccalauréat est librement choisie par le candidat, cependant il existe un ensemble de contraintes et d'erreurs à propos desquelles voici quelques conseils.

La dissertation consiste avant tout dans l'acte de penser.

Il s'agit donc toujours de repérer, dans la question initiale, ce à propos de quoi vous allez penser.

- Cet exercice (le repérage de l'objet) n'est ici qu'un moyen pour parvenir à dégager les enjeux philosophiques.

Ceux-ci représentent :

• l'intérêt qu'à le philosophe de se poser une telle question, c'est à dire ce qu'implique telle ou telle réponse.
• ce dont il est question dans la question initiale.

A partir de la question initiale vous devez ainsi mettre en évidence les enjeux philosophiques.

C'est à dire véritablement ce qui est 'en jeu', exactement comme le montant qui est à gagner ou à perdre dans une partie de poker.

Vous pouvez analyser la partie, mais vous remarquerez, bien sûr, que l'analyse est d'autant plus intéressante que le montant est élevé.

Les enjeux d'une partie de 'poker philosophique' sont généralement élevés. Il y est question de mettre en jeu sa liberté, ce que l'on entend par justice, ce que dit la science, ce que vaut l'acte, etc.

La question initiale est celle qui vous est posée, celle que l'on nomme, à tort, le 'sujet' de dissertation et qui en constitue au contraire, l'objet.

Dans la formule "le 'sujet' de dissertation", c'est l'auteur de la dissertation qui en est le sujet, en tant que celle-ci constitue le libre exercice d'une pensée devant un problème.

- En somme la dissertation de philosophie consiste dans l'analyse d'un problème.

La question initiale, que l'on vous pose, est grosse de multiples problèmes.

Ceux-ci résident avant tout dans le fait que les termes de la question sont suffisamment généraux pour conduire le candidat à une pensée qui vise à l'universalité.

Ainsi, s'il peut y avoir un sens à poser un problème à une époque donnée, en un lieu arbitraire, la dissertation dans son ensemble ne peut se permettre de restreindre autant la question posée.

- Cette volonté de tendre vers l'universalité implique qu'il soit question des fondements du problèmes et non d'un ensemble de descriptions.

- Mettre en évidence un problème recelé par la question posée consiste à poser une problématique.

Résoudre cette problématique conduira à répondre à la question posée.

Il ne s'agit donc pas ici de choisir une réponse à la question posée et de tenter de la faire admettre par tous.

Il s'agit de poser un problème, d'en faire l'analyse et de montrer ce qu'implique telle et telle solution.

Bien sûr, il est généralement possible d'avoir déjà médité le problème et de spontanément être tenté de défendre une thèse.

En ce cas il ne faut pas oublier que cette thèse, pour avoir été adoptée par vous, fut le résultat d'une analyse qu'il faudra s'efforcer ici de rendre sinon vous n'auriez à proposer qu'un préjugé.

C'est à dire qu'il vous faudra de nouveau restituer l'acte de pensée par lequel vous avez adopté tel ou tel point de vue.

 

Ainsi vous faut-il dégager les enjeux philosophiques de la question que l'on vous pose, puis mettre en évidence une problématique.

A propos de celle-ci vous devez produire une analyse permettant, ou non, de résoudre le problème contenu dans la question.

 

- C'est cette analyse qui va constituer la continuité de la dissertation.

- Même si le raisonnement s'articule en étapes (parties, sous-parties, etc) il ne faut pas oublier que l'analyse est conduite en vue de conclusions, de solutions, de réponses.

Ainsi la dissertation dans son ensemble (introduction et conclusion comprises) constitue une unité dynamique, une pensée qui se déploie.

- L'analyse oblige ici à fournir, pour les propositions que vous acceptez, la démarche qui vous y a conduit et les jugements qui les ont fondés.

Ainsi les propositions fondamentales de votre dissertation doivent toutes être justifiées.

- Cette justification ne peut s'opérer que dans l'acte qui consiste à penser contre soi.

Ainsi il vous faut aussi convoquer les thèses adverses, questionner précisément vos affirmations, comme le ferait celui qui ne partage pas votre point de vue.

Il vous faut être critique, c'est à dire chercher les fondements, les justifications, les implications, trop souvent implicites d'une proposition.

C'est à ce prix que vous disposerez d'éléments solides qu'il vous faut maintenant articuler en parties, sous-parties, paragraphes, etc en vue de proposer une solution au problème envisagé et par conséquent une réponse à la question initiale.

 

I) Introduction

- Partie introductive : qui se conclut par la question posée. Vous pouvez vous servir d'un proverbe, d'une citation, d'une référence philosophique, historique, etc pour entrer en matière.

Proscrivez les affirmations du type "L'Homme depuis toujours se pose la question de..." ou "Tous les philosophes se sont posés cette question..."

- Annonce des enjeux philosophiques visés par la question. C'est avec eux que débute véritablement l'analyse philosophique. La question posée semble attendre une réponse rapide, parfois même un simple oui ou un simple non.

Mais l'importance des enjeux philosophiques interdit cette rapidité et invite à plus de circonspection.

- Annonce et justification de la problématique envisagée. En effet la question posée semble se résoudre en différentes problématiques. C'est le problème philosophique que vous avez exhumés de la question initiale qui sera traitée dans cette dissertation et c'est à travers lui qu'il sera répondu à la question initiale.

- Annonce du plan. Cette annonce à pour but de permettre au lecteur, qui ici, est un correcteur, de savoir par avance le chemin que votre pensée va emprunter.

Mais il ne s'agit pas d'annoncer dans le détail les raisonnements qui vont constituer le développement.

Il s'agit ici de montrer qu'il existe un raisonnement se déroulant selon le plan annoncé, et de justifier ce plan en montrant comment s'articulent les différentes parties (par ex. : Si, dans un premier temps... et si de plus on peut admettre que... alors on sera conduit à s'interroger à propos de...).

Etant donné ce qui vient d'être mis en évidence, l'introduction est à rédiger une fois la dissertation terminée.

 

II) Analyse conceptuelle

Il ne s'agit pas ici de donner des définitions, mais de montrer que la question use de termes qui sont assez vagues pour permettre de poser différents problèmes.

L'analyse conceptuelle consiste à repérer la signification précise et claire qu'il convient, dans cette dissertation, de donner aux termes analysés, pour que la question revête un sens précis.

Généralement plusieurs interprétations possibles conduisent à poser plusieurs problèmes, plus ou moins intéressants, plus ou moins généraux, plus ou moins profonds.

On justifiera alors le (ou les) choix opéré(s) et on annoncera clairement le (ou les) problème(s) posé(s), qui, bien sûr coïncide(nt) précisément avec celui (ceux) annoncé(s) dans la problématique posée en introduction.

 

III) Développement

Il faut repérer d'emblée toutes les liaisons logiques qu'entretiennent les différentes propositions importantes de votre analyse.

Ainsi vous êtes en mesure de découper très précisément les parties, sous-parties, paragraphes, etc.

Ce qui vous permettra de toujours guider le correcteur dans votre démarche (Nous avons vu que ceci et nous avons posé tel problème, ainsi nous pouvons maintenant considérer cela) et de l’assurer qu'un ordre préside à la succession des propositions, des arguments, des questions posées, des problèmes envisagés.

Chacune des parties constituant votre dissertation traite un problème et ainsi est autonome, bien que nécessairement liées aux autres.

Chaque partie consiste dans l'examen des questions auxquelles il faut répondre pour parvenir à résoudre le problème dont elle traite.

Ces questions constituent les sous-parties, elles-mêmes subdivisées en paragraphes composés des arguments menant à la réponse.

Une partie se termine alors dans la mesure où l'analyse qu'elle fournit permet d'envisager le problème d'une manière différente, problème qui est l'objet de la partie suivante.

Il n'est ainsi jamais question de poser une affirmation dans une première partie, qui serait contredite dans une seconde (pas question non plus de produire une partie 'avantages' et une partie 'inconvénients' !).

Envisagez tous les problèmes que pose une affirmation doit se faire à chaque articulation du discours.

N'oubliez pas de rendre apparente la distinction des différentes parties, sous-parties et paragraphes.

 

IV) Conclusion

Vous pouvez dans un premier temps résumer la démarche qu'à suivie votre raisonnement (si votre développement comporte n parties, vous formulerez n paragraphes) et mettre en évidence les réponses ou les solutions admises, ainsi que les difficultés rencontrées.

Vous pouvez ensuite entreprendre une courte réflexion à propos des conclusions que vous êtes parvenus à dégager. Celle-ci permet, pour la seule fois (!), d'être 'hors sujet', ou plutôt d'aller au delà de la question posée et du problème envisagé, pour montrer qu'un nouveau questionnement se fait jour.

 

 

Il y a 3 heures, hybridex a dit :

Je ne suis nullement philosophe et mon avis ne vaut sans doute pas grand chose. Je doute fort que tu trouves ici des  conseils de niveau adéquat pour affronter un tel concours. Il y a ici fort peu de philosophes, encore moins de bons et les meilleurs me semblent  assez spécialisés.

Tu es nullement philosophe mais tu estimes qu'il y a ici peu de philosophes et encore moins de bons, donc tu estimes que parmi ceux qui sont philosophes ici il y en a qui ne sont pas bons?

Comment fais-tu ?

Sinon pour éviter d'autres écueils bien connus j'ajouterai à l'excellent développement de @Black Dog qu'il te faudra surtout ne jamais prendre comme référence des proverbes ou des citations de film ou séries (p.ex. "La vérité est ailleurs").

Essaye d'ici ton épreuve d'élargir tes horizons philosophiques, tu devrais à la fois essayer de lire de la philosophie, d'approfondir des concepts, t'entraîner à écrire une dissertation qu'il faudrait faire corriger par des connaissances qui sont professeur (si tu en as).

Différencie toi dans ta thèse défendue de l'opinion commune ou des opinions les plus courantes sur le sujet, car l'objectif est de se départir de ses préjugés et d'explorer une vue rationnelle de la question à traiter. Comprends que réfuter un point de vue se fera idéalement en expliquant pourquoi celui-ci est une illusion (par exemple Spinoza explique que le libre-arbitre est une illusion et que la sensation d'en être doté provient de l'ignorance des causes qui nous meuvent).

A ce sujet il te sera intéressant de te renseigner sur l'allégorie de la caverne qui est une allégorie de la démarche philosophique de celui qui se libère de ses illusions dans la pensée de Platon, qui reste une référence sur la question :

 

 

il y a 52 minutes, CAL26 a dit :

Tu es nullement philosophe mais tu estimes qu'il y a ici peu de philosophes et encore moins de bons, donc tu estimes que parmi ceux qui sont philosophes ici il y en a qui ne sont pas bons?

Comment fais-tu ?

J'exprime une opinion, et ses limites. J'assume qu'elle puisse être de très faible valeur. Je lis ici des bourdes détectables par un non spécialiste, de même que non médecin et n'appartenant pas au milieu médical, il m'est arrivé de savoir que certains médecins étaient très mauvais.

Je lis aussi quelques personnes qui de ma très modeste fenêtre me semblent avoir un discours à portée philosophique intéressante mais dont je doute qu'elles se positionnent dans une attitude de conseil.

Les interventions de @Black Doget @Quasi-Modome semblent prudentes et sages mais il faut espérer que pour concourir valablement @someoneartha déjà bénéficié de conseils équivalents.

Bonjour Someone earth,

 

Le 20/12/2020 à 00:29, someonearth a dit :

Si je vous adresse ces mots, c'est que j'espère que je pourrais trouver auprès de vous des conseils tant pour la méthodologie de la dissertation que dans son articulation avec l'exercice philosophique. Oui, les conseils pleuvent sur Internet mais que choisir pour faire la différence tant dans la forme que dans le fond et particulièrement à cette épreuve très exigeante ? Les sujets étant tellement vastes auriez vous des conseils pour que j'améliore efficacement ma connaissance globale de la philosophie, et ceci par conséquent avec une forte contrainte temporelle (d'ici fin mars) ?

Exemple avec explications:

https://philosophie.cegeptr.qc.ca/2017/11/exemple-de-dissertation-entiere/

 

( Accessoirement, tu peux aussi participer à des discussions ou en lancer une, et puis de tenter de jouer le " jeu ", pour savoir si ton argumentation et ta méthode réflexive sont rodées ou suffisamment au point. La pratique est en général ce qui permet de savoir son niveau et de progresser )

 

Citation

Je sais que mes questions sont vagues mais c'est que moi-même je suis encore dans le flou quant aux attendus de cette discipline et au fonctionnement de cet exercice. Si vous avez un quelconque élément de réponse à m'apporter, n'hésitez pas : je suis curieuse et preneuse de tout.

Je pourrais difficilement t'apporter une aide sur un plan purement " académique " ou scolaire, et en t'expliquant pourquoi cela pourrait t'aider malgré tout:

Il faut savoir que les " profs " de Philosophie, de Mathématiques ou de Physiques ne sont ni philosophes, ni mathématiciens, ni physiciens eux-mêmes, ils vont donc juger en fonction d'un travail attendu si je puis dire - et comme tu l'écris également, selon des consignes, un programme et leur propre sensibilité. Ce faisant, si tu fais trop original ou hors programme, et bien que ce travail par ailleurs soit d'un point de vue purement philosophique remarquable, il pourrait bien être moyennement noté, tout simplement parce qu'il ne serait pas en adéquation avec les expectatives lors de la correction. N'oublie pas que le correcteur, qui est en général un enseignant lui-même, va devoir se coletiner moult copies en un laps de temps réduit, c'est donc pour lui aussi une sorte d'épreuve, et dans ces conditions, il est fort probable qu'il soit sur un mode de fonctionnement " automatique ", sans compter la lassitude au bout de la dixième copie, qui plus est, à peine lisible ou pertinente.  

Il faut donc je pense une certaine stratégie, en dehors du travail de dissertation en lui-même !

 

Il me semble que par le passé, j'étais tombé sur un site où des professeurs donnaient des conseils, en as-tu vu un de cette sorte ? Ce seront les mieux placés pour te dire ce qui est attendu à ce niveau.

En toute franchise, j'ai un de mes fils en Prépa et les attentes en Philosophie ne sont guère plus élevées qu'au Bac, c'est assez codifié et scolaire, cela ne semble pas être le moment de jouer les vrais philosophes apparemment, essentiellement et malheureusement du bachotage, à moins qu'il y ait aussi une épreuve orale !?

 

 

Citation

 Je rajouterai enfin que plus que cette volonté de performance académique, je veux vraiment amorcer là, et pour ma vie future, une démarche semblable à celle du philosophe en tant que tel.

Je ne peux être que ravi de lire une telle chose !

Remarque-bien que le principal écueil que je trouve chez nos philosophes, professionnels, c'est que malgré leurs excellents discours et réflexions, il y a trop souvent un manque cruel de mise en pratique de leurs belles idées, cela reste en général que des " abstractions ", non appliquées. Il faut en revenir à une philosophie pratique/empirique/appliquée je pense, ce qui ne signifie pas d'abandonner pour autant le recherche intellective et spéculative, mais seulement de ne pas s'y cantonner ou s'en contenter. 

Pour information également, ce que l'on trouve dans les livres ou ce que l'on écoute en classe, ce n'est pas de la Philosophie, mais de parler à son sujet, tout comme dans le même acabit, discuter en classe du sport ne serait pas faire du sport. La Philosophie est quelque chose que l'on pratique par et pour soi-même en premier lieu, si tel n'est pas le cas, alors c'est autre chose que philosopher, bien que cela n'exclut nullement le dialogue philosophique, comme ce fût le cas jadis avant que la Philosophie soit couchée sur feuille, donc écrite et en quelque sorte entérinée...

 

 

Citation

Je n'en ai pourtant à ce jour pas le soupçon de prétention mais je pense que ce n'est qu'en dépassant les exigences académiques qu'on fait lors de celles-ci la différence. De plus, c'est aussi à titre d'enrichissiment personnel que je vous sollicite car la philosophie pour moi dépasse bien largement les frontières du cadre scolaire.

Tes interrogations me laissent entendre que tu as déjà mis un pied dans cet univers de la Philosophie, car elle est avant tout l'art et la manière de se poser des questions, et de tenter par la même occasion d'y répondre, ce que tu fais...

Toutefois je t'avertis que ton pire obstacle dans cette entreprise, n'est et ne sera que toi-même ! Mais si tu as la volonté, l'envie, la persévérance, la curiosité et le goût, et qu'en plus tu fais preuve de probité, de sincérité avec toi-même, ainsi que d'un esprit ouvert à d'autres approches que purement philosophiques, en l'occurrence, les sciences et en particulier celles dites humaines, alors tu auras déjà de bonnes dispositions pour aller loin, et faire mieux que des diatribes ou des logorrhées plus ou moins stériles.