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Procès des attentats de « Charlie Hebdo » et de l’Hyper Cacher

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January

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
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Ah p! c'est pas vrai... 

Avant d'entendre les parties civiles, Me Coutant-Peyre, avocate du principal accusé s'élève contre "les journées d'audience comme celle d'hier", demande des témoignages plus synthétiques d'autant "que les faits sont établis et les auteurs sont morts".

:mur: 

Heureusement, de Jorna la renvoie dans les cages :  "on ne va pas leur dire qu'on est fatigués", en référence aux parties civiles qui ont livré de bouleversants et difficiles témoignages hier.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
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Le président a fait amener une chaise pour Simon Fieschi, qui s'approche avec une canne, mais il tient à témoigner debout. 

"On a tiré sur moi deux balles ce jour-là dont une est entrée dans le cou et sortie par l'omoplate. Je suis venu pour vous raconter ce qu'est l'effet d'une balle de Kalashnikov."

"J'ai eu une chance énorme. La paralysie complète est devenue partielle. Mes articulations sont gravement et irrémédiablement endommagées, ce qui complique la marche, mes jambes ont des tremblements". (Du fait des opérations et séquelles, sa taille a diminué de 7 cm).

"Il y a des conséquences sensorielles. Les nerfs même une fois réparé continue à envoyer un signal douloureux; cela signifie que l'on vit avec des douleurs, à vie (...) J'ai perdu en sensibilité au niveau des mains et des jambes. La perte du sens du toucher n'empêche pas la douleur. A certains endroits, la douleur a remplacé le sens du toucher. Mes deux mains ont perdu en motricité. Toute préhension est difficile". 

"Je suis dans le post trauma et je le serai toute ma vie. J'ai des moments de tristesse de colère. Aujourd'hui je souffre mais je suis protégé par un phénomène de dissociation, comme si c'était arrivé à quelqu'un d'autre. "

"le fait de devoir lutter contre la paralysie, de devoir faire abstraction de la douleur génère une fatigue abyssale et qui ne disparait jamais. Tous mes mouvements et tous mes actes sont arrachés à cette fatigue."

 

 

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January Modérateur 61 965 messages
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Fabrice Nicolino  (qui avait déjà vécu un attentat -  mars 1985 au cours d'un festival de cinéma juif.  "Le type avait déposé une bombe, j'ai encore des bouts d'engins. Le toit du cinéma s'est ouvert en deux")

"Il y un nerf qui a été sectionné dans la jambe droite qui m'empêche de marcher normalement. je porte des chaussures très spéciales. Ca ne se voit pas" (il rit nerveusement).

"Charlie on a le droit de l'aimer ou de le détester. Je m'en contrefous. Il s'agit de liberté; La liberté concerne tout le monde a priori. Défendre la liberté, c'est défendre la vie. Charlie c'est défendre la vie, la liberté; Les gens qui nous attaquent, franchement je les déteste. Je les vomis. La liberté ça ne se discute pas, ça se défend". 

 

Ue avocate de la partie civile demande à Fabrice Nicolino comment se passe le quotidien à la rédaction de Charlie Hebdo

 Fabrice Nicolino : " En 2020, quand on arrive chez Charlie, il y a une porte métallique. Un sas, une deuxième porte métallique, une cour pavée, un système de rayon x, une 3ème porte. Ensuite on traverse un autre sas, une 4ème porte, puis l'entrée de Charlie. C'est bourré de flics surarmés, on arrive à une 5ème porte, on la tire, on a du mal à l'ouvrir, une 6ème porte et là un homme chargé de la sécurité, que Charlie est obligé de payer avec ses deniers; Et puis après il faut rire car Charlie est un journal rigolo"

:(

 

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January Modérateur 61 965 messages
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"En apparence, on prend tout ça au sérieux. Mais en fait situation est pire. Où sont les combattants de la liberté ? La presse s'en fout qu'un journal vit en état de siège dans Paris". 

:(

 

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January Modérateur 61 965 messages
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On le savait au départ, Philippe Lançon ne viendra pas à l'audience, et Eric Portheault non plus, son état psychologique ne le permettant pas. 

Régis de Jorna lit donc leurs dépositions.

Philippe Lançon a été touché au visage et au bras. Il a subi plus d'une dizaines d'interventions chirurgicales, greffe osseuse, reconstruction..

"Je me suis mis à terre ce qui fait que je n'ai pas vu les frères Kouachi, je me souviens avoir vu les jambes d'un des deux frères et le bout de la kalach, il tirait et disait Allah Akbar", "Lorsque je fermais les yeux, je voyais de la cervelle  qui se transformait en anémone de mer et qui me happait", "J'ai survolé les morts"."Dans mon souvenir c'est nettement des coups de feu au coup par coup. Une exécution".

Eric Portheault dans sa déposition parle également d'exécution. Il dit que le terroriste était très calme, qu'il a dit qu'il ne "tuait pas les femmes". L'attaque a duré 2 ou 3 minutes selon Eric Portheault.

 

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January Modérateur 61 965 messages
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Riss (Laurent Sourisseau) est à la barre. 

"Très tôt Charlie a parlé d'immigration, de sans-papiers. Charlie s'est mobilisé contre la montée du Front National. L'occasion d'attirer l'attention sur l'idéologie du FN qui nous semblait incompatible avec les valeurs de la République".

"Au même moment en Algérie arrivait l'islamisme, les actions du GIA mais ça nous semblait lointain. La France c''était la République, pour nous elle était préservée".

"Puis En 2006, Cabu arrive en disant que le directeur de France Soir avait été viré pour des dessins publiés, des dessins sur un thème religieux. Sans même avoir vu les dessins, on  'est dit on va les publier.  En France il y avait une espère de frilosité, de peur. On pensait qu'on serait plus soutenu. Une fracture a commencé à se révéler"

"Cabu avait publié un dessin après des émeutes au Nigéria. Cabu avait fait un dessin qui représentait Mahomet qui disait: "élections de miss sac à patates organisée par Mahomet ". Premières menaces.

Pendant quelques semaines il y a eu un camion de policier devant le journal, Cabu a été protégé... 

En 2011, avec la révolution arabe, on a décidé de faire un dessin sur Mahomet, pas trop terrifiant, pas trop menaçant. On pensait que les choses s'étaient arrangées. Le journal n'était même pas en vente, dans la nuit du mardi au mercredi, Charb m'appelle et me dit "Le journal a brûlé"

"D'années en années, tout cela prenait une tournure grave, avec une dégradation de la tolérance dans la société française. Nous on était constant"

L'équipe de Charlie part bosser chez Libé. "Et là on a découvert la protection". 

"ll fallait imaginer toutes sortes de choses invraisemblables qui pouvaient nous arriver. Comment être ouvert au monde quand on nous demande d'être enfermés entre 4 murs avec des gardes partout ?" ajoute Riss. Pour lui , un journal doit être ouvert à tous.

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January Modérateur 61 965 messages
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Riss raconte maintenant l'attaque du 7 janvier 2015. Il évoque l'irruption des terroristes. "Un homme intégralement vêtu de noir" est apparu. "Il avait  son arme en position semi basse, il tenait la porte de la main droite, il a regardé les gens, j’ai eu l’impression qu’il était peut être surpris qu’il y ait autant de gens dans la pièce." "Puis j'ai vu Franck Brinsolaro se lever et sortir son arme, il a dit, ça c'est pas normal, c'était la première fois que je le voyais sortir son arme". 

Les tirs commencent. "J'entends une voix proche qui dit : pas les femmes, pas les femmes. Puis les tirs reprennent". 

"Je comprends que je vais mourir, c'est la fin de ma vie. J'attends mon tour. Souvent on se demande comment on va mourir. Voilà, moi je vais mourir ici, sur le sol de Charlie Hebdo, dans mon journal. Les tirs continuent. Je me demandais si j'allais recevoir une balle dans la tête, dans les poumons, je comptais les secondes car je me disais que chaque seconde qui passait était peut-être la dernière. La, je reçois un coup dans le dos. Comme un gros bout de métal dans le dos. J'arrête de respirer. Je retiens mon souffle. Les tirs se sont estompés, se sont interrompus. J'ai retenu le mot Yemen. Puis je l'ai entendu revenir, il disait: "Charb, Charb, il est où Charb. Là il y a eu encore d'autres coups de feu, les derniers. Et ça a été terminé, plus un bruit, un silence total, terrible. Au bout d'un moment, on entend à nouveau une fusillade lointaine. Mais on ne savait pas combien étaient ces individus, combien d'équipes il y avait. Moi je n'ai pas bougé d'un millimètre pendant toute cette séquence. Et assez vite j'ai entendu des voix que je connaissais, je crois celle de Sigolène Vinson, puis des mouvements dans la salle. Les gens qui parlaient, murmuraient. Fabrice Nicolino gémissait, Sigolène avait parlé...  Et les autres ? J'ai du me résoudre à ce que tous les autres soient morts".

"Je voulais pas les voir comme ça, quelques minutes avant, ils étaient tous debout, ils étaient tous vivant, j'ai fait attention de ne pas regarder la scène. Mais je n'avais pas le choix de voir Charb, il était à côté de moi. Je l'ai enjambé, aidé par un pompier; J'ai commencé à ressentir la douleur."

Riss dit qu'il ne s'est pas trop dans quel état il se trouve quand il est dans l'ambulance qui le transporte? "Je ne voulais pas claquer comme ça, je n'étais pas sûr d'être vivant". Il réalisera qu'il est vivant quand il verra ses proches à l'hôpital.

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January Modérateur 61 965 messages
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Me Malka demande pourquoi avoir publié à nouveau ces caricatures le jour de l'ouverture du procès avec cette Une "Tout ça pour ça !". 

Riss : Ces caricatures sont-elles si offensantes, c'est au lecteur de juger. Quand on les voit franchement, c'est pas des dessins très très méchants. Si on avait renoncé au droit de publier ces caricatures, ça voudrait dire qu'on a eu tort de le faire. le fait qu'il y ait eu cet acte de violence témoignait d'un climat d'intolérance en France dont nous n'étions pas responsables."

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January Modérateur 61 965 messages
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Me Malka: on en arrive à 2015, l'attentat. Est-ce que tu ne regrettes pas la publication des caricatures de Mahomet ?

Riss: C'est pas comme ça qu'il faut raisonner. La question c'est pourquoi on vit ? Pour être libre ou esclave. Je ne veux pas vivre soumis à l'arbitraire démentiel des fanatiques. Je regrette de voir à quel point les gens sont si peu combatifs pour défendre la liberté. Si on ne se bat pas pour sa liberté, on vit comme un esclave et on met en avant une idéologie mortifère.

Me Malka : Les nouvelles publications la semaine ont engendré des menaces et des condamnations de plusieurs pays.. Ne prenez-vous pas là le risque de mourir ?

Riss: C'est pas le risque de mourir, c'est le risque d'être libre. On a grandi sans imaginer qu'un jour on pourrait remettre en cause une liberté qui nous semblait tellement évidente. 

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January Modérateur 61 965 messages
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Patrick Pelloux

Il parle du courage de Charlie de faire vivre la liberté d'expression malgré les menaces. Il revient sur les caricatures, notamment, l'incendie des locaux... Patrick Pelloux dit être arrivé 5 à 7 minutes après le drame.

"On a tout de suite vu des impacts au niveau thoracique et abdominal. Jean-pierre Courtier, médecin militaire me dit tout de suite; "c'est du gros calibre". Plus je montais l'escalier, plus il y avait du sang sur les marches. Je suis rentré dans la salle, c'était une vision très difficile, de la fumée, une odeur de poudre, Simon à gauche, plein d'étui de balles par terre. Puis j'ai vu Charb qui était au delà de toute ressource thérapeutique, avec des balles partout. Sigolène m'a parlé. J'ai commencé à compter, à diriger les secours par rapport à ce qu'on voyait". 

[...]

"je suis médecin urgentiste depuis très longtemps, j'ai fait un stage chez les pompiers. Des scènes comme ça, j'en ai Jamais vu. C'était un carnage. J'ai senti comme une fracture à l'intérieur de moi, il y a avait les blessés à aider, la désespérance de voir Charb dans cet état... Il fallait des pansement sur des blessés, des garrots, j'étais dans un automatisme. Cet automatisme, je le vis tous les jours, c'est très difficile. Quand on fait médecine, c'est pour sauver des gens, s'il y en a que j'aurais voulu sauver c'était eux et j'en étais incapable".

Patrick Pelloux a appelé le standard de l’Elysée, Hollande l’a rappelé et a dit "J’arrive". 

Il décrit à nouveau la scène : "C'était une véritable scène de guerre, l’apocalypse, c’était une attaque tellement folle qu’il fallait que le chef des armées soit au courant tout de suite." 

 

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January Modérateur 61 965 messages
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Zineb El Rhazoui

"On a publié la BD avec Charb, s'en est suivi des menaces. Puis il y a eu d'autres articles. Moi j'étais perçue comme "l'Arabe de Charlie", "la traitre". Ils oublient que je suis française et que je veux défendre ma vision du monde". 

"Le 7 janvier, j'étais à Casablanca". 

Elle explique qu'on l'a appelée pour lui dire qu'il y avait eu un attentat à  Charlie. 

"Je pensais que c'était quelqu'un qui avait tiré et cassé deux fenêtres. J'ai appelé Charb et il n'a pas répondu. J'ai appelé Luce Lapin secrétaire de rédaction, elle me dit qu'elle est cachée sous une table, qu'il y a des morts, que Charb est mort...Puis J'entends un hurlement de bête blessée, je lui dis: "C'est quoi ça" Elle me dit: "C'est Patrick Pelloux qui pleure".

[...]

"C'est une idéologie qui a continué à tuer. Le sentiment que j'ai aujourd'hui c'est que de façon allégorique, l'assassin continue de courir. Au coeur de Paris, nous vivons avec des hommes armés, avec toutes les conséquences que cela a. J'ai l'impression que depuis que j'ai intégré Charlie. En vivant avec le journal ses moments durs. De vivre un cauchemar sans fin. Les gens qui vivent ma situation aujourd'hui vivent comme des condamnés à morts, dont la vie est en sursis. Comment se dire que la menace est théorique quand on sait que Charb a été tué."

"La meilleure chose qui soit arrivée en 5 ans, c'est encore Charlie Hebdo qui l'a faite la semaine dernière en ressortant les caricatures. Charlie Hebdo a été le seul a sortir ces dessins. On voit bien qu'il y a une tétanie en France aux, Etats-Unis, en Belgique (...) Depuis les attentats de Charlie, je consacre chaque jour de ma vie pour défendre la laïcité et dénoncer la montée de l'islamisme"

[...]

"Si un jour je me résous  à me dire que les Kouachi ont gagné et que la censure est acceptée, je mettrai fin à mes jours. Il faut vivre libre et digne. Malheureusement la France, le monde, sont de plus en plus hostiles à ceux qui critiquent l'islam".

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Invité Paul hochon
Invités, Posté(e)
Invité Paul hochon
Invité Paul hochon Invités 0 message
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Un garde du corps la suit comme son ombre H24, elle reçoit fréquemment des menaces de mort.

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Animatrice, Dindasse prête à servir !!! V.I.Pintade, 47ans Posté(e)
titenath Animatrice 45 078 messages
47ans‚ Dindasse prête à servir !!! V.I.Pintade,
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Beaucoup reprennent, moi comprise, ce que disait Charb à savoir "je préfère mourir debout que vivre à genoux". Mais franchement, je le dis derrière mon écran, je pourrai le revendiquer dans mon salon, en parler avec des potes dans un café, mais quel courage ils ont de continuer malgré tout, en ayant été victimes de cette barbarie, en vivant tous les jours avec ces menaces de mort, de continuer à le revendiquer aussi haut et aussi fort, de ne pas lâcher le crayon, de risquer le plus précieux pour défendre nos libertés.

Je ne sais pas si j'en serai capable, même si j'espère l'être. Merci à eux.

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Membre, 43ans Posté(e)
hanss Membre 48 454 messages
Maitre des forums‚ 43ans‚
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Il y a 2 heures, January a dit :

Zineb El Rhazoui

"On a publié la BD avec Charb, s'en est suivi des menaces. Puis il y a eu d'autres articles. Moi j'étais perçue comme "l'Arabe de Charlie", "la traitre". Ils oublient que je suis française et que je veux défendre ma vision du monde". 

"Le 7 janvier, j'étais à Casablanca". 

Elle explique qu'on l'a appelée pour lui dire qu'il y avait eu un attentat à  Charlie. 

"Je pensais que c'était quelqu'un qui avait tiré et cassé deux fenêtres. J'ai appelé Charb et il n'a pas répondu. J'ai appelé Luce Lapin secrétaire de rédaction, elle me dit qu'elle est cachée sous une table, qu'il y a des morts, que Charb est mort...Puis J'entends un hurlement de bête blessée, je lui dis: "C'est quoi ça" Elle me dit: "C'est Patrick Pelloux qui pleure".

[...]

"C'est une idéologie qui a continué à tuer. Le sentiment que j'ai aujourd'hui c'est que de façon allégorique, l'assassin continue de courir. Au coeur de Paris, nous vivons avec des hommes armés, avec toutes les conséquences que cela a. J'ai l'impression que depuis que j'ai intégré Charlie. En vivant avec le journal ses moments durs. De vivre un cauchemar sans fin. Les gens qui vivent ma situation aujourd'hui vivent comme des condamnés à morts, dont la vie est en sursis. Comment se dire que la menace est théorique quand on sait que Charb a été tué."

"La meilleure chose qui soit arrivée en 5 ans, c'est encore Charlie Hebdo qui l'a faite la semaine dernière en ressortant les caricatures. Charlie Hebdo a été le seul a sortir ces dessins. On voit bien qu'il y a une tétanie en France aux, Etats-Unis, en Belgique (...) Depuis les attentats de Charlie, je consacre chaque jour de ma vie pour défendre la laïcité et dénoncer la montée de l'islamisme"

[...]

"Si un jour je me résous  à me dire que les Kouachi ont gagné et que la censure est acceptée, je mettrai fin à mes jours. Il faut vivre libre et digne. Malheureusement la France, le monde, sont de plus en plus hostiles à ceux qui critiquent l'islam".

« L’assassin continue toujours de courir » 
Elle ne pouvait pas mieux dire. 

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
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Véronique Cabut

"Aujourd'hui le procès est filmé pour l'Histoire et j'y suis très attachée. Cela permettra de montrer plus tard que les personnes de Charlie étaient des gens épris de liberté (elle pleure). C'est cette liberté là que les terroristes et leurs complice ont voulu détruire, une liberté qu'il n'ont pas réussi à atteindre. Cabu était un homme libre.  Charlie Hebdo est là, Charlie Hebdo est vivant, continue avec courage avec des nouveaux dessinateurs, des talents. Je ne veux pas que les terroristes et leurs complices gagnent. Donc, ils ont perdu : Charlie Hebdo est là".

[...]

Un policier me dit : "Madame vous ne pouvez pas monter c'est une scène de crime. Je demandais, pas de réponse, personne ne voulait me répondre. Je me suis battue. Puis quelqu'un en blouse blanche je crois m'a dit": "Oui Madame, votre mari a été assassiné". "Une question me taraude. Je voulais savoir : Comment est-il mort ? Je veux savoir" 

Puis elle raconte avoir échangé avec Jean-Pierre Tourtier médecin chef des pompiers qui lui dit: " Vous savez madame, j'ai été sur le théâtre des opérations de guerre et je n'ai jamais vu un carnage pareil". " Tout est dit, poursuit Véronique Cabut. Qand on entend les témoignages, l'horreur était là. (elle pleure encore) Je suis désolée."

 

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Membre, Conteuse aux fils d'argent, 95ans Posté(e)
Ludwige Membre 804 messages
Forumeur alchimiste ‚ 95ans‚ Conteuse aux fils d'argent,
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Merci January de nous relater ce procès. Que cela nous permette de ne jamais oublier 

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
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Valérie Martinez

Le 7 janvier au soir j'ai reçu un appel de policier me demandant de venir témoigner le lendemain à 9 heures. J'ai dit pourquoi moi, on m' a dit parce que j'étais la dernière personne à l'avoir vu vivant". 

"J'étais son amante, sa maîtresse, son amoureuse, mais Stéphane Charbonnier n'avait pas de compagne. Il ne voulait pas de famille, d'enfants. Je respectais ça. Il était marié, mais à Charlie Hebdo".

"Les jours n'ont plus la même saveur. Les nuits n'ont plus la même fluidité ni la même douceur. La vie continue sans lui. Mais avec lui quand il reste dans le coeur de tous ceux qui l'ont aimé. C'était un être incroyable, unique, humaniste, antimilitariste."

"Je l'aimais". "Je lui parle tous les jours".

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 965 messages
108ans‚ ©,
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Hélène Honoré

"Je suis la fille unique de Philippe Honoré.  C'est très difficile d'être à la barre J'ai l'impression à chaque témoignage de revivre le 7 janvier. Il y a aussi un enjeu, maintenant pour moi, faire redonner vie à mon père pour que chacun puisse se l'imaginer, ici vivant avec nous".

Le 7 janvier 2015, [...] ma mère m'appelle et me dit qu'il y a eu une fusillade à Charlie. Pour moi ça n'était pas possible, ça ne peut pas arriver, j'allais retrouver mon père ce soir. N'ayant pas de numéro de gens sur place, je cherche un taxi pour aller à Charlie. Le taxi me dit que ça allait être difficile d'arriver à cause des barrages policiers. Je suis arrivée à 12h30. Je cherchais à avoir des informations. C'est Jean-Luc par téléphone qui m'a confirmé ce que je craignais, que mon père était mort. "

[...]

Hélène Honoré: "Mon père était un autodidacte mais il aimait lire, apprendre. C'est la seule personne au monde en laquelle j'avais une confiance totale dans la connaissance."

"Je n'admets pas du tout sa mort. Je rêve souvent de lui. J'ai imaginé ce qu'il aurait dit aux frères Kouachi s'il avait pu leur parler. Il leur aurait souri, il leur aurait proposé de s'asseoir, montré des dessins. Il les aurait regardé avec ses yeux profondément bleu".

"Je sais que la réalité, c’est la violence la plus extrême, la plus brutale, que rien ne peut jamais justifier. Personne ne pourra jamais me dire pourquoi mon père est mort mais moi je sais qu’il n’a pas vécu pour rien." 

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Membre, 47ans Posté(e)
bcbg Membre 10 855 messages
Mentor‚ 47ans‚
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Celui qui a participé d'une manière où d'une autre à l'aboutissement de cet attentat , ne serait-ce qu'en postant une lettre est aussi coupable que ceux qui ont agi ! 

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