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Notre propre corps n'appartient-il qu'à nous même?


sirielle

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Membre, Grégairophobe..., Posté(e)
Mite_Railleuse Membre 41 022 messages
Grégairophobe...,
Posté(e)
à l’instant, Akritas a dit :

Biologiquement, je ne suis propriétaire de rien. Je n'ai rien acheté. J'ai hérité de tout.

Moralement, j'ai tendance à croire qu'il est essentiel d'éviter la rhétorique libérale et marchande pour parler de nos corps.

S'appartenir dans une société pauvre et/ou capitaliste peut parfois conduire à vendre sciemment son rein.

 

Si l'on est pas persuadé que notre corps nous appartient, la rhétorique, justement, d'un individu, peut faire croire à un autre individu qu'il peut en user comme il l'entend. Je trouve vital par exemple, de dire à un enfant que son corps lui appartient, à lui, et strictement à lui. Le reste, c'est de la littérature pour moi...

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Membre, 33ans Posté(e)
Akritas Membre 146 messages
Forumeur activiste‚ 33ans‚
Posté(e)
à l’instant, Mite_Railleuse a dit :

Si l'on est pas persuadé que notre corps nous appartient, la rhétorique, justement, d'un individu, peut faire croire à un autre individu qu'il peut en user comme il l'entend. Je trouve vital par exemple, de dire à un enfant que son corps lui appartient, à lui, et strictement à lui. Le reste, c'est de la littérature pour moi...

Je vais essayer de reformuler :)

En France, s'appartenir ne nous expose pas à de grands abus... c'est confortable de tenir de tels discours ;)

Au Brésil en revanche... de nombreux couples stériles y vont pour louer des ventres (et c'est pas ceux des riches). En Inde, de nombreux indiens acceptent contre un salaire de tester des médicaments qui potentiellement peuvent les tuer. 

Dans la logique capitaliste , une propriété peut être marchandée. C'est ce qui me dérange.

Si j'avais à dire quelque chose à un enfant ce serait que personne n'a le droit de lui faire du mal. 

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Membre, Grégairophobe..., Posté(e)
Mite_Railleuse Membre 41 022 messages
Grégairophobe...,
Posté(e)
à l’instant, Akritas a dit :

Je vais essayer de reformuler :)

En France, s'appartenir ne nous expose pas à de grands abus... c'est confortable de tenir de tels discours ;)

Au Brésil en revanche... de nombreux couples stériles y vont pour louer des ventres (et c'est pas ceux des riches). En Inde, de nombreux indiens acceptent contre un salaire de tester des médicaments qui potentiellement peuvent les tuer. 

Dans la logique capitaliste , une propriété peut être marchandée. C'est ce qui me dérange.

Si j'avais à dire quelque chose à un enfant ce serait que personne n'a le droit de lui faire du mal. 

Et ça changerait quoi de ne pas "s'appartenir" ?

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Membre, 33ans Posté(e)
Akritas Membre 146 messages
Forumeur activiste‚ 33ans‚
Posté(e)
il y a 19 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Et ça changerait quoi de ne pas "s'appartenir" ?

Tu te protèges des arguments du style : " si je veux me prostituer, c'est mon choix " alors que bien souvent, c'est un facteur socio-économique qui a déterminé ou influencé ce fameux choix... :/ 

Je ne m'appartiens pas parce que ce que je possède, je ne l'ai pas acheté ni même voulu. Je subis la vie qu'elle me plaise ou pas.

Je ne m'appartiens pas parce que je suis un animal social.

Je ne m'appartiens pas parce que je ne suis pas une chose que je peux acheter, vendre ou louer.

La rhétorique est importante surtout dans un monde politisé qui instrumentalise la sémantique pour faire de la politique.

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Invité elbaid
Invités, Posté(e)
Invité elbaid
Invité elbaid Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 2 heures, sirielle a dit :

Notre propre corps appartient-il seulement à nous-même ou est-il, par interdépendance collective, pour une part possession collective? Dans quelles mesures donc?

ça laisse présager un futur vachement folichon avec ce type de concept .... proche de la science fiction ...voir anticipation .

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 42ans Posté(e)
sovenka Membre 8 448 messages
42ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
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Il y a 3 heures, sirielle a dit :

Notre propre corps appartient-il seulement à nous-même ou est-il, par interdépendance collective, pour une part possession collective? Dans quelles mesures donc?

Notre corps nous appartient mais on nous le vole, tenez rien qu'en nous contraignant au travail, souvent des tâches que l'on se passerait bien de faire et souvent des tâches qui abîment notre corps justement. C'est un exemple, il me vient à l'esprit l'utilisation qui est faite du corps féminin dans les sociétés patriarcales.

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Membre, Posté(e)
despédosr4t3 Membre 145 messages
Baby Forumeur‚
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il y a 7 minutes, Akritas a dit :

Tu te protèges des arguments du style : " si je veux me prostituer, c'est mon choix " alors que bien souvent, c'est un facteur socio-économique qui a déterminé ou influencé ce fameux choix... :/ 

Je ne m'appartiens pas parce que ce que je possède, je ne l'ai pas acheté ni même voulu. Je subis la vie qu'elle me plaise ou pas.

Je ne m'appartiens pas parce que je suis un animal social.

Je ne m'appartiens pas parce que je ne suis pas une chose que je peux acheter, vendre ou louer.

La rhétorique est importante surtout dans un monde politisé qui instrumentalise la sémantique pour faire de la politique.

j'aime bien 

mais putain ta pas l'air de dévaloriser moi 'moi l'etre humain quel compassion envers l'autre ta pas de compassions envers t enfants que je lis ton com cela

m'interpelle mais  tellement

neutre de sentiments dsl 

impliquer les politiques dans t décisions de choix  c petit

bien écrit mais aucun impacte sur mais décision  dans l'avenir

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Membre, 33ans Posté(e)
Akritas Membre 146 messages
Forumeur activiste‚ 33ans‚
Posté(e)
il y a 11 minutes, sovenka a dit :

Notre corps nous appartient mais on nous le vole, tenez rien qu'en nous contraignant au travail, souvent des tâches que l'on se passerait bien de faire et souvent des tâches qui abîment notre corps justement. C'est un exemple, il me vient à l'esprit l'utilisation qui est faite du corps féminin dans les sociétés patriarcales.

D'où l'importance de dissocier les corps de la rhétorique libérale.

Si je m'appartiens, je peux me vendre ou me louer. 

Si on "sacralise" toutes les formes de vie (humaine ou non-humaine) ; on peut inscrire dans la loi que tout ce qui blesse ou tout ce qui dégrade ou mutile physiquement et mentalement un être vivant est interdit.

 

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Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 799 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, sirielle a dit :

Notre propre corps appartient-il seulement à nous-même ou est-il, par interdépendance collective, pour une part possession collective? Dans quelles mesures donc?

Bonsoir,

En philosophie du droit, notre corps ne nous appartient pas, il n'appartient à personne.

S'il nous appartenait, alors cela signifierait que nous aurions le droit de vendre un rein, une main, un œil, une GPA ...

Vous imaginez donc le désastre social.

Non, notre rapport légal au corps n'est pas un rapport de propriété, mais un rapport de maîtrise et de responsabilité.

Par exemple, en droit, il n'existe pas "d'obligation de faire" : personne ne peut vous contraindre à faire quelque chose dont vous n'avez pas envie, même s'il peut vous le reprocher a posteriori.

Le libre arbitre est inaliénable.

 

En philosophie des sciences, notre ADN ne nous appartient pas non plus, il appartient à notre espèce.

Dans le pire des cas, notre espèce serait même légitime à programmer notre obsolescence.

Je parle là de programmation évolutive inconsciente, et non de programmation politique consciente, bien sûr.

Parce que personne ne représente l'espèce.

 

Si Dieu existait, alors son niveau de maîtrise légitime et compétente serait corrélé à son niveau de responsabilité.

Si Dieu était, par exemple, un psychiatre systémique, congénital, alors il serait en droit de se mêler de vos oignons concernant votre rapport à l'esprit, un peu comme un médecin de l'âme.

Dans un système mécaniste, on est seulement responsable de ses actes.

Mais dans un système finaliste, on est aussi responsable de ce qu'on est : ce qu'on croit et ce qu'on aime, car cela résulte d'un choix, d'une stratégie, d'une discipline, même inconscients.

Cordialement, Fraction

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 638 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
il y a 55 minutes, Fraction a dit :

Bonsoir,

En philosophie du droit, notre corps ne nous appartient pas, il n'appartient à personne.

S'il nous appartenait, alors cela signifierait que nous aurions le droit de vendre un rein, une main, un œil, une GPA ...

Vous imaginez donc le désastre social.

Non, notre rapport légal au corps n'est pas un rapport de propriété, mais un rapport de maîtrise et de responsabilité.

Par exemple, en droit, il n'existe pas "d'obligation de faire" : personne ne peut vous contraindre à faire quelque chose dont vous n'avez pas envie, même s'il peut vous le reprocher a posteriori.

Le libre arbitre est inaliénable.

 

En philosophie des sciences, notre ADN ne nous appartient pas non plus, il appartient à notre espèce.

Dans le pire des cas, notre espèce serait même légitime à programmer notre obsolescence.

Je parle là de programmation évolutive inconsciente, et non de programmation politique consciente, bien sûr.

Parce que personne ne représente l'espèce.

 

Si Dieu existait, alors son niveau de maîtrise légitime et compétente serait corrélé à son niveau de responsabilité.

Si Dieu était, par exemple, un psychiatre systémique, congénital, alors il serait en droit de se mêler de vos oignons concernant votre rapport à l'esprit, un peu comme un médecin de l'âme.

Dans un système mécaniste, on est seulement responsable de ses actes.

Mais dans un système finaliste, on est aussi responsable de ce qu'on est : ce qu'on croit et ce qu'on aime, car cela résulte d'un choix, d'une stratégie, d'une discipline, même inconscients.

Cordialement, Fraction

Bonsoir,

La notion de propriété n'implique pas forcément n'importe quel droit sur cette dernière par le propriétaire ou les propriétaires, et inclut effectivement les responsabilités inhérentes. Voire elle peut dépendre d'un certain mérite. (Et en effet le principe de propriété diffère partiellement de celui de possession.)

D'autre part, se vendre, d'une façon ou d'une autre est partiellement admis socialement, avec cependant certaines limites morales, plus ou moins variables, voire opposées selon les diverses communautés.

Mais s'appartenir consiste aussi entre autres à se donner, à donner de soi, ou pas, et pas uniquement à se vendre, ou pas.

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Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 799 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
il y a 17 minutes, sirielle a dit :

Bonsoir,

La notion de propriété n'implique pas forcément n'importe quel droit sur cette dernière, et inclut effectivement les responsabilités inhérentes. Voire elle peut dépendre d'un certain mérite.

D'autre part, se vendre, d'une façon ou d'une autre est partiellement admis socialement, avec cependant certaines limites morales, plus ou moins variables, voire opposées selon les diverses communautés.

Mais s'appartenir consiste aussi entre autres à se donner, à donner de soi, ou pas, et pas uniquement à se vendre, ou pas.

Reconnaissons que chaque comportement, comme chaque rapport à un bien, connait un arbitre exogène, étranger.

C'est cette invitation à la transcendance que je souhaitais vous suggérer, par notre rapport aux macrocosmes.

Trop de gens pensent que la transcendance est un despotisme exclusif.

Mais en vérité la transcendance est un symbiote évolutif, qui évolue avec nous dans un profit et un déterminisme réciproques, bilatéraux.

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 638 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)

A propos, voilà une image d'Epinal... Trouvez la notion d'appartenance au sein du concept de directive. Mais cette potentielle appartenance est-elle alors suffisamment fondée?..

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Membre, 70ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 137 messages
Forumeur vétéran‚ 70ans‚
Posté(e)
Le 02/08/2020 à 17:02, sirielle a dit :

Notre propre corps appartient-il seulement à nous-même ou est-il, par interdépendance collective, pour une part possession collective? Dans quelles mesures donc?

Pourquoi ai-je cette impression insistante que quelque chose que je veux appeler "moi" est une appartenance de ce corps dont je ne connais  à peine que quelques centimètres carré d'une peau enveloppe qui ne tient aucune considération de ce que je pense, parce que ce "je" est un idiot et un usurpateur qui ose espérer que le parfum représente la rose alors qu'il en est qu'une forme de pet ?

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  • 2 semaines après...
Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 010 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Le 02/08/2020 à 17:02, sirielle a dit :

Notre propre corps appartient-il seulement à nous-même ou est-il, par interdépendance collective, pour une part possession collective? Dans quelles mesures donc?

Bonjour

 

En tant que corps-matière, notre corps ne nous appartient que dans certaines conditions cadrées, aussi bien de notre vivant, pour ceux qui seraient taxés de psychopathes par exemple et donc enfermés et " traités " contre certainement leur gré, que tout de suite après notre trépas avec la - nouvelle - loi du don d'organes par défaut en France. L'emplacement de mon corps ne peut pas être n'importe où et/ou n'importe quand dans un lieu donné. Et en ce moment avec la pandémie, on voit nettement que notre corps et ses émanations sont sous la sellette et que donc, notre corps est contraint à certaines contorsions si il veut - récupérer - une certaine liberté de mouvement pourrait-on dire.

 

En tant que corps-agissant, il est clair que nous n'avons pas la pleine maitrise de celui-ci, puisque nous vivons dans des sociétés, clans, communautés ou sociétés, avec leurs règles, leurs interdits et même leurs obligations, contrairement à ce qu'un forumeur a soutenu, en effet lorsque je suis sur la route, j'ai aussi des obligations contraignantes et pas uniquement des droits, si je suis parent j'ai là aussi des obligations légales et des sanctions potentielles, et tous les contrats sont là pour nous rappeler ce que nous devons faire sous peine de poursuites. Partout il y a des règles de jeu, ce que rappelle fort justement et avec acuité Thomas Szasz dans The myth of mental illness.

 

En tant que corps-esprit, je ne peux pas dire ce que je veux, il y a des lois qui interdisent par exemple la diffamation ou l'incitation à la haine, si je suis médecin je me suis engagé à respecter une déontologie, si je suis militaire à garder des secrets, si je suis devant un tribunal à dire la vérité, si je suis un parent compatible biologiquement une loi morale tacite m'incite fortement à donner un organe pour sauver un proche, voire plus modestement à donner mon sang, de donner de mon temps aux plus démunis surtout si j'ai une certaine foi/conviction et que je désire être en harmonie avec mon engagement spirituel religieux/éthique et mes actes, ces attentes étant elles-mêmes des injonctions sociales intériorisées.

 

C'est très loin d'être exhaustif, mais je pense que cela répond d'une part par l'infirmation que nous serions seuls maitres de notre " corps " et d'autre part quelques pistes de développement.     

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