La crise de la pensée

Nous n'avons pas besoin de penseurs. Nous avons besoin de non-penseurs.

La pensée n'est pas en crise. La pensée est une crise à elle toute seule.

Si je prends la pensée pour ce qu’elle est, une fonction psychique que nous pouvons illustrer par la pensée dite scientifique ( définition d’un objet d’étude, retrait du sujet, mise en œuvre de certaines facultés d’observation, de mise en relation, etc.) jamais la pensée ne s’est aussi bien portée. 
Il n’y a pas crise de la pensée. Il y a plutôt cette prise de conscience : de la difficulté de se donner, à soi, une vision synthétique du monde. Il ne s’agit pas là d’une crise de la pensée mais de la prise de conscience de l’impossibilité à maîtriser, par la pensée, le monde. Il s’agit donc d’un problème personnel propre à certaines psychologies. 
Il existe d’autres façons d’appréhender le monde, il existe d’autres fonctions psychiques  que la fonction pensée.

La plus part de nos intellectuels, ou reconnus comme tels, sont atteints de logorrhée lorsqu’ils expriment leur pensée… C’est, la plus part du temps, beaucoup de verbiage dont il ressort peu de vérités utiles à la connaissance du monde… Autant en apporte le vent !

Le 23/02/2020 à 09:42, Annalevine a dit :

Le fait de citer les grands penseurs comme étant des personnes qui disent la Vérité

Qui a parlé de vérité ?

Je vois que ma liste vous a impressionné.

Le 23/02/2020 à 09:42, Annalevine a dit :

Nous ne retrouvons pas cet appel à la soumission aux maîtres à penser chez Luther par exemple. Au contraire Luther rompt avec le système hiérarchique propre aux catholiques en affirmant que chacun peut comprendre les écritures à partir de sa propre réflexion. Et je ne parle même pas du judaïsme des synagogues où chaque communauté parfois construit sa propre vision du monde. Avec les « penseurs » d’ici je vois apparaître toute cette façon de penser soumise à l’autorité de maîtres  propre à la culture catholique, propre à l’ancienne culture romaine patriarcale. 
Rompre soi même avec ce réflexe de soumission propre aux « penseurs » du forum les défrise. Renverser l’autorité des Maitres les scandalise. 

Trêve d'envolées petites-bourgeoises et de pédanterie: vous n'êtes sans doute pas sans ignorer que le refus de toute autorité fait assurément partie des causes de la crise moderne ou postmoderne de la pensée. C'est à force de discours comme le vôtre que l'idée selon laquelle toutes les opinions se valent ou que toutes les œuvres d'art se valent a fini par se tailler une place de choix dans l'inconscient collectif.

Par ailleurs, je constate que vous approchez le concept d'autorité avec la finesse d'un bulldozer, et l'excitation d'un gosse narcissique, en l'associant tout de go avec les idées de soumission, de maître, de domination. Jetons un peu d'esprit philosophique dans cette mare en spécifiant qu'étymologiquement, l'autorité est l'état de celui qui fait croître. L'autorité est nécessaire non seulement à la culture mais aussi à la vie humaine: car ainsi que je le disais ailleurs, les hommes sont davantage faits par l'humanité qu'ils ne se font eux-mêmes. Nous avons irrémédiablement besoin de figures d'autorité, non seulement pour apprendre à faire caca au bon endroit mais aussi pour apprendre à penser. Telle est notre condition.

Le pire, c'est que dans vos écrits, vous êtes à même de vous raccrocher à des sources d'autorité, ce qui ne prouve qu'une chose: vous improvisez selon les conditions du moment.

Le 23/02/2020 à 09:42, Annalevine a dit :

Je prends aussi conscience que celui qui manie l’insulte ou la dépréciation insultante de l’autre comme le fait @Dompteur de mots à mon endroit dit quelque chose sur lui, mais absolument rien sur moi.

Vous avez raison: ces insultes sont sans importance. Après tout, nous sommes des êtres de chair et nous avons nos élans, parfois imbéciles. Tout ce qui compte ici, ce sont les idées. Je pense donc que nous serons d'accord pour affirmer que vous ne devez pas m'en tenir rigueur. Alors sans rancune ! 

Le 24/02/2020 à 08:17, Annalevine a dit :

Si je prends la pensée pour ce qu’elle est, une fonction psychique que nous pouvons illustrer par la pensée dite scientifique ( définition d’un objet d’étude, retrait du sujet, mise en œuvre de certaines facultés d’observation, de mise en relation, etc.) jamais la pensée ne s’est aussi bien portée. 
Il n’y a pas crise de la pensée. Il y a plutôt cette prise de conscience : de la difficulté de se donner, à soi, une vision synthétique du monde. Il ne s’agit pas là d’une crise de la pensée mais de la prise de conscience de l’impossibilité à maîtriser, par la pensée, le monde. Il s’agit donc d’un problème personnel propre à certaines psychologies. 
Il existe d’autres façons d’appréhender le monde, il existe d’autres fonctions psychiques  que la fonction pensée.

Au sens où je parle de crise de la pensée, la science ne pense pas ("Das Wissenschaft denkt nicht" disait Heidegger) et votre diagnostic est entièrement eronné en montrant ironiquement que vous n'avez rien compris à ce que vous considérez être le fruit exclusif de l'adoration des maîtres français (Heidegger et Kierkegaard n'étaient pas français). Je vous le répète : non seulement la situation est propre à tout l'Occident (et non à la France) mais notre modèle de civilisation s'impose et domine partout dans le monde grâce à la supériorité scientifique et technique qu'elle apporte.

Ce n'est pas l'impossibilité de maîtriser par la pensée le monde, ni l'absence de vision synthétique, cette vision est ridicule. C'est plutôt le constat de l'aliénation de l'être humain au sein de ce système, puisqu'il lui est retiré le besoin ou le sentiment d'unité de sa personne. Le nihilisme c'est la négation de soi, ou encore la négation de l'être humain comme conscience de soi et comme égo. Ainsi chacun devient réifié et n'est plus qu'une marchandise interchangeable et aliénée, comme on l'entend dans l'expression "ressources humaines" par exemple, les humains n'étant pas des choses ni des ressources.

D'ailleurs il est contraire à l'impératif catégorique kantien de considérer les autres comme des moyens ou des ressources.

Une vidéo d'archive de Heidegger qui explicitera un peu mieux mon propos je l'espère :

De façon il est un peu effarant de voir combien sont nombreux ceux qui ont participé à ce sujet sans rien comprendre de la problématique posée. Et je ne parle même pas de mon sujet secondaire sur le sens de la vie humaine (où il y a encore plus de personnes larguées) si bien que j'ai carrément préféré l'abandonner à son triste sort.

Le 29/02/2020 à 11:53, Quasi-Modo a dit :

Une vidéo d'archive de Heidegger qui explicitera un peu mieux mon propos je l'espère :

 

 

De façon il est un peu effarant de voir combien sont nombreux ceux qui ont participé à ce sujet sans rien comprendre de la problématique posée. Et je ne parle même pas de mon sujet secondaire sur le sens de la vie humaine (où il y a encore plus de personnes larguées) si bien que j'ai carrément préféré l'abandonner à son triste sort.

Oh je dirais que ce qu'il dit de la science est plutôt juste et très très incomplet à la fois.

Encore une fois, il ne prend aucun risque de vérification expérimentale et encore moins de réfutation ni même de contradiction en posant le dasein comme fondement de sa pensée.

Et en tuant la technique, il tue l'intérêt pratique de sa philosophie, inexistante évidemment et qui reste une religion du concept loin...de tout....le dasein....

Dans le même temps, il est à mille lieues des questions interpretatives de la science qui, elles ont a la fois des fondements theoriques et experimentaux

Il n'est ni pertinent scientifiquement  ni pertinent ... tout court

Il se diluera dans l'histoire si ce n'est déjà fait hors les cercles de philosophes éculéd

Revenons un peu de son blabla qui t'ensorcèle autant et demandons nous comment pratiquement il a mis en oeuvre sa philosophie pour l'homme de son temps.

Le 20/02/2020 à 18:37, Quasi-Modo a dit :

La quasi-totalité des problèmes actuels et à venir de l'humanité sont inextricablement liés à une véritable crise de la pensée philosophique, ou de l'incapacité de nos sociétés actuelles à fournir un modèle de la sagesse contemporaine. Comme il est coutume de l'affirmer, surtout à une époque des réseaux et des big data, formant par là la chaîne de gradation de la valeur du savoir (chaque échelon étant nécessaire au passage supérieur) :

"Les données ne sont pas l'information ; l'information n'est pas la connaissance ; la connaissance n'est pas la sagesse."

Nous sommes une civilisation où les données sont massivement collectées, nous en extrayons des informations depuis lesquelles nous tentons de formuler des connaissances. Et la civilisation occidentale qui gouverne le monde n'a jamais produit tant de connaissances. Sans sagesse. Peut-être cela vient-il de l'absence d'une vision globale et cohérente des sciences, nous sommes condamnés à zoomer sur des parties de la toile du grand Architecte (si il existe) sans jamais avoir suffisamment de recul pour voir l'ensemble de la toile et de former une vision globale de l'univers, même si nous disposons de quelques outils opportuns.

Nous attendons toujours le génie universel.

C'est un lieu commun que de rappeler que nos démocraties libérales ne savent plus produire de grands penseurs. Les philosophes, ou bien ignorent les sciences, ou bien les comprennent mal en extrapolant éhontément, voir sont réduits à de simples commentateurs de l'actualité. D'où vient selon vous cette crise de la pensée, qui comme je le répète est devenue incapable de produire de la sagesse, et ce bien que notre modèle de société domine de façon écrasante le monde sans qu'on voie bien comment le modifier ?

Il y a dans le monde une cruelle absence d'idées nouvelles, suffisamment générales et limpides.

Je reprends ton post pour le commenter sur le fonds.

En fait, je reste étonné qu'il faille chercher pour l'humanité le salut nazi chez Heidegger, et tu n'es pas le seul, y compris chez Luc Ferry ou pire chez Finkielkraut ou encore chez Bernard Henri Levy, comble de l'ironie....une honte philosophique parmis d'autres....

La crise de la pensée laisserait penser à une période de saine pensée, donc d'un retour nécessaire à la source, et la philosophie consiste à réchauffer des plats la plupart du temps grecs ou judéo-chretiens à la sauce de la pseudo modernité 

Mais qui par le passé, quel peuple, quelle culture s'est vu opposer la mondialisation technique, culturelle, idéologique sur fond de capitalisme avec l'épuisement des ressources naturelles, la mort des espèces et de la Vie, le réchauffement climatique, le transhumanisme ...

La crise de la pensée philosophique...n'est pas du fait de la science ou d'un bouc émissaire extérieur....elle vient du fait que le philosophe....ne pense plus.

Elle se tourne vers le passé et critique, ajuste, repeint, change une sauce avec ce point commun de rejeter la science puisqu'il est facile de pointer du doigt un simple outil que le penseur qui ne pense plus pointe du doigt puisque seule un organe physique peut être actionné par son cerveau d'un autre siècle.

Les philosophes modernes sont pathétiques.

Les peuples anciens ont trouvé des concepts qui ont transcendé les problèmes de leur temps.

La mythologie, Dieu, Les idéologies, les concepts de droits de l'homme, de liberté, de contrat social ou d'organisation politique...

Aujourd'hui la planète hurle à l'échelle mondiale et nous pillons à l'échelle mondiale tout en nous recroquevillant sur le concept de nation locale ou sur le nombril de la retraite qui nous sera attribuée.

Au mieux les gens plient l'échine et courbent le dos sur fond d'echappatoires qui donne à la marge le sens qu'ils ne trouvent plus.

Ou sont les philosophes ?

Chez Heidegger ?

Je leur propose une chose, c'est un 360 degré qui enveloppe le passé, le présent, le futur et aussi les difficultés contemporaines et l'idée de l'homme à forger pour les prochaines centaines d'années 

Et de nous pondre une philosophie qui soit suffisamment transcendante et entrainante pour guider l'action de l'humanité 

Mais Finkielkraut et BHL font marcher leur fond de commerce et leur planche à billets

Comment voulez vous que des 'philosophes' theorisent des systèmes puisqu'ils en sont les rouages vissés ?

A partir de ... 2014...les derniers carnets rédigés par Heidegger sont...enfin... publiés.

Ces cahiers noirs lancent un scandale autant qu'un éclairage d'une part, sur un antisémitisme profond et assumé par les ecrits même d'Heidegger... d'autre part, sur le lien profond de cet antisémitisme avec sa philosophie...

Le debat de minimiser la contribution d'heidegger au nazisme était déjà largement clôturé par l'analyse du cas Heidegger...

Mais ces écrits donnent avec la séparation de l'être des ... étants ... dont les hommes font partie évidemment... mais qui aspirent à être...caracterise une séparation entre l'être sous tendu par la dimension humaine du Dasein... avec le juif...dont les caractéristiques d'etant est de se caractériser par une situation hors sol, sans relation identitaire a la terre et surtout "l'aptitude tenace pour le calcul, le trafic et la confusion sur lesquels l'absence de monde de la judeité est fondée"

On serait dans le domaine scientifique que ce séisme balayerait les thèses en donnant l'éclairage fallacieux des fondations sur laquelle la théorie est construite... la philosophie devenant de moins en moins une prise de hauteur par rapport à la naïveté de l'engagement politique mais devenant la source même séparant l'homme capable d'être de l'etant rendu au rang de simple objet...

Crise de la pensée ? Capacité de remise en cause devant l'évidence devenue claire et précise ?

Ecoutez les nos philosophes...écoutez les, les bernés dans la merde absolue qui mis devant l'évidence pataugent dans leur ... énorme...médiocrité 

"Ou bien on entend malgré lui, ce qu'Heidegger nous dit, dans cette affaire de différence ontologique ou bien on est selon les sensibilités kantiens, bergsonien ou hegelien et on pense que la partie est terminée. 

Mon parti et c'est la raison pour laquelle j'ai décidé d'intituler cette dernière intervention "comment peut on être heidegerrien ?" 

Comme ça, en entendant ces effets de bascule, en y étant attentif, et en sachant que c'est seulement a ce prix la que l'aventure philosophique peut se poursuivre.

Je vous remercie"

BHL au sommet de la philosophie pathétique 

Poursuivez sans moi mon jeune ami.