Aller au contenu

La théorie des sciences


Loufiat

Messages recommandés

Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)

On a pu croire, et on croit encore, que les sciences forment une totalité cohérente, La Science, animée par les mêmes principes, répondant aux mêmes critères, poussant comme un seul bloc la même méthode dans toutes les directions, contre l'ignorance. La théorie des sciences, l'epistemologie, a montré qu'il n'en est rien. La falsification ne fait pas l'unanimité. L'histoire des sciences regorge d'exemples d'incoherences, de choix subjectifs dans le fait de suivre tel programme de recherche plutôt qu'un autre, de luttes pour des révolutions théoriques, de retours en arrière, d'accidents et de hasards ; pire encore, on peut argumenter que les sciences serait détruites, ne seraient plus capables de progresser si les principes et les critères prétendus étaient effectivement rigoureusement observés. Les sciences ne montrent pas du tout un visage uni ni lisse, ni une parfaite continuité (c'est un pont aux ânes aujourd'hui, que de le remarquer).

Mais alors un problème se pose. Que croire ? Quelle théorie accréditer ? Pourquoi un scientifique accorderait-il plus d'attention et de travail à tel programme de recherches, plutôt que tel autre ? Le choix est-il simplement fortuit, hasardeux ? Doit on dire qu'aucun n'est vraiment raisonnable - ou que tous le sont également ? Le résultat est presque identique. Or, il y a bien une progression, en lien aux sciences. Ce sont les résultats dans l'industrie, la technique, nos smartphones, etc. Il y a cet autre univers, des résultats objectifs qu'elles permettent à la fois de réaliser et de mesurer, qui leur donne une ossature, une structure objective et un sens. 

Je m'interroge : au bout du compte est-ce bien tout ? N'y a t il pas malgré cette apparence de chaos, un fil rouge qui traverse les sciences au-delà des résultats positifs (et négatifs) qu'elles produisent ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
  • Réponses 50
  • Créé
  • Dernière réponse
Membre, Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé, Posté(e)
azad2B Membre 5 932 messages
Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé,
Posté(e)

Sans trop réfléchir, et presque instinctivement, je dirais que si l' histoire des découvertes peut paraître chaotique, ou hasardeuse, si telle découverte en précède une qui vient justement mieux expliquer la première ce n'est que pure apparence. La Science peut sembler incohérente à première vue, par exemple si l'on avait eu un vulgaire fil conducteur et un aimant assez "actif" au moyen âge, on aurait été à deux pas de l'invention de la dynamo, mais le Savoir, lui, ne l'est pas ! Cela peut sembler paradoxal dans la mesure ou Savoir et Science semblent être deux mots synonymes.

Ton post a peut-être une grande portée métaphysique, je n'en sais rien mais je dirais que tu aurais dû plutôt étudier la chronologie des découvertes et inventions qui elles précèdent assez souvent le Savoir, et donc la Science.

Si un cataclysme détruisait toute activité industrielle humaine brutalement, si tous les moyens de production, de transformation, d'usinage devenaient soudainement inopérants. Autrement dit si nous étions au stade de l' époque où la seule chose que l'on sache faire soit la conservation d' un brandon allumé pour avoir toujours un feu prêt à démarrer. Et si ça et là subsistaient quelques ingénieurs connaissant bien les techniques alors, que ce passerait-il ? Bien entendu, pas de transistors, d' usine à transformer les semi-conducteurs, pas d' aciers, pas d' électricité, nos ingénieurs seraient désarmés, mais tu sais très bien qu' assez rapidement certains produits verraient le jour assez simplement. Des acides, des bases, des métaux et des métalloïdes des cristaux donc, et de l'électricité avec 5 ou 6000 ans d' avance. Et cette fois les "inventions" viendraient en fonction de leurs aptitudes directes à accomplir le projet de reconstruction de la Science.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
il y a 17 minutes, Loufiat a dit :

On a pu croire, et on croit encore, que les sciences forment une totalité cohérente, La Science, animée par les mêmes principes, répondant aux mêmes critères, poussant comme un seul bloc la même méthode dans toutes les directions, contre l'ignorance. La théorie des sciences, l'epistemologie, a montré qu'il n'en est rien. La falsification ne fait pas l'unanimité.

Qu'est-ce à dire ? La refutabilité comme critère de démarcation entre science et non science est toujours valide au point de vue strictement logique. Ce qui est non unanime est de penser que seule la réfutation doive orienter la recherche scientifique.

il y a 22 minutes, Loufiat a dit :

pire encore, on peut argumenter que les sciences serait détruites, ne seraient plus capables de progresser si les principes et les critères prétendus étaient effectivement rigoureusement observés.

Que seraient donc les arguments que tu évoques ici implicitement ?

il y a 25 minutes, Loufiat a dit :

Mais alors un problème se pose. Que croire ? Quelle théorie accréditer ? Pourquoi un scientifique accorderait-il plus d'attention et de travail à tel programme de recherches, plutôt que tel autre ? Le choix est-il simplement fortuit, hasardeux ? Doit on dire qu'aucun n'est vraiment raisonnable - ou que tous le sont également ? Le résultat est presque identique. Or, il y a bien une progression, en lien aux sciences. Ce sont les résultats dans l'industrie, la technique, nos smartphones, etc. Il y a cet autre univers, des résultats objectifs qu'elles permettent à la fois de réaliser et de mesurer, qui leur donne une ossature, une structure objective et un sens. 

Pour que deux theories ou programmes de recherche soient en concurrence il faut qu'elles aient le même contenu empirique c'est-à-dire qu'elles expliquent et prédisent les mêmes phénomènes, ni plus ni moins.

C'est extrêmement rare.

Il est généralement possible d'imaginer une expérience au moins qui puisse déterminer si une théorie est plus exacte qu'une autre.

il y a 33 minutes, Loufiat a dit :

Je m'interroge : au bout du compte est-ce bien tout ? N'y a t il pas malgré cette apparence de chaos, un fil rouge qui traverse les sciences au-delà des résultats positifs (et négatifs) qu'elles produisent ? 

Tu raisonnes de façon trop littéraire en mode tout ou rien. Certaines théories sont plus exactes que d'autres par-delà tout consensus et par simple logique. Malgré des zones d'ombre et d'incertitudes la science permet encore parfois d'accéder ou de découvrir des vérités. Et puis quel est l'intérêt en soi de répondre à la question de l'unité des sciences ou de l'existence d'un fil rouge ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 70ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 818 messages
Mentor‚ 70ans‚
Posté(e)

On ne s'interroge que superficiellement, parce que, comme toi, on ne sait pas par où commencer tant le sujet requiert un esprit critique et beaucoup d'intégrité. Pourtant, combien de fois j'ai titillé les membres de ce site en les mettant au pied du mur ou en les défiant d'expliquer ce qu'est la méthode scientifique !

Ooo, un nouveau participant, se proposait de discuter des sujets philosophiques et encourageait à s'impliquer. Je lui ai pondu quelques lignes sur les erreurs et les dogmes que nos sociétés cultivent délibérément sur les sciences, des postures qui conduisent à la confusion des esprits et à la destruction tous azimuts du monde entier. Les forums "philosophie" et "science" sont des exemples vivants de ce que j'avance. Oooo n'a pas daigné commenter mon intervention, ce qui n'a rien de singulier. Encore ne s'est-il pas pris comme les autres, en se moquant effrontément de ce que j'écris à ce sujet.
Voilà l'état des lieux.

Il y a 5 heures, Loufiat a dit :

Mais alors un problème se pose. Que croire ?

Il ne s'agit pas de croire ou de penser. Et pour cela il faut se cultiver et être ouvert au lieu de confondre comme on l'a vu récemment société ouverte et société fermée. C'est prendre la philosophie d'un Raymond Aron pour l'égale de celle d'un Jean-Paul Sartre ou celle du communisme non moins négligeable que le libéralisme. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 70ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 818 messages
Mentor‚ 70ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, azad2B a dit :

Ton post a peut-être une grande portée métaphysique, je n'en sais rien mais je dirais que tu aurais dû plutôt étudier la chronologie des découvertes et inventions qui elles précèdent assez souvent le Savoir, et donc la Science.

Dans son cas, comme avec Annalevine et bien d'autres, la science est un produit de l'ignorance, d'un tâtonnement, d'une prise de conscience intelligente de l'homme-singe. Il y a d'abord l'instinct (ce qui est d'un ridicule sans nom), puis vient la science. 

Mais dans leur chronologie de l'histoire, dont le doute est évacué au profit de l'instinct grégaire, les hommes-singes évolués sûrs et fiers de leur espèce se gardent bien de se prononcer sur ce qu'a été la première des sciences. Darwinisme social et darwinisme tout court les empêchent de raisonner logiquement. 

Qu'elle aurait été la première des sciences ? 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, azad2B a dit :

 je dirais que tu aurais dû plutôt étudier la chronologie des découvertes et inventions qui elles précèdent assez souvent le Savoir, et donc la Science.

Je m'interroge sur cette idée que la découverte précède la théorie, il me semble que le risque est grand de tirer une ligne droite de celle-ci à celle-là alors qu'il n'en est rien. Lorsqu'un événement se réalise en contradiction avec nos modèles, le plus simple, le moins couteux, reste le plus souvent, en période de science "normale" (vs révolutions scientifiques), d'ignorer cet événement. Pour qu'il prenne une portée scientifique, ne faut-il pas que le terrain théorique soit préparé ? Pourquoi, alors, l'histoire des découvertes et inventions permettrait-elle de mieux resaisir la cohérence dans la science ? 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 893 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
il y a 6 minutes, Loufiat a dit :

Je m'interroge sur cette idée que la découverte précède la théorie, il me semble que le risque est grand de tirer une ligne droite de celle-ci à celle-là alors qu'il n'en est rien. Lorsqu'un événement se réalise en contradiction avec nos modèles, le plus simple, le moins couteux, reste le plus souvent, en période de science "normale" (vs révolutions scientifiques), d'ignorer cet événement. Pour qu'il prenne une portée scientifique, ne faut-il pas que le terrain théorique soit préparé ? Pourquoi, alors, l'histoire des découvertes et inventions permettrait-elle de mieux resaisir la cohérence dans la science ? 

Non, pas du tout.

La découverte expérimentale et la théorie forment un couple indissociable

Des découvertes ont parfois remis en cause des théories.

Et des théories ont parfois été prédictives de découvertes 

Ce qui est intéressant justement pour la recherche scientifique, c'est ce moment où la vérification expérimentale ne colle pas à la théorie 

C'est ce moment de dysonance qui s'avère le plus fructueux 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Maroudiji a dit :

Dans son cas, comme avec Annalevine et bien d'autres, la science est un produit de l'ignorance, d'un tâtonnement, d'une prise de conscience intelligente de l'homme-singe. Il y a d'abord l'instinct (ce qui est d'un ridicule sans nom), puis vient la science. 

Mais dans leur chronologie de l'histoire, dont le doute est évacué au profit de l'instinct grégaire, les hommes-singes évolués sûrs et fiers de leur espèce se gardent bien de se prononcer sur ce qu'a été la première des sciences. Darwinisme social et darwinisme tout court les empêchent de raisonner logiquement. 

Qu'elle aurait été la première des sciences ? 

 

Je vous réponds même si je sais que ça ne sert à rien car vous n’essayez pas de faire le vide en vous pour comprendre ce que j’écris, mais immédiatement vous laissez l’émotion que je vous inspire déformer la réalité de mes propos. 
L’instinct est une notion qui est la vôtre, pas la mienne.

J’ai donc écrit que c’est d’abord la technique qui émerge, elle émerge avec le feu. Puis avec les premiers outils. Pour vous, construire un outil c’est de l’instinct, alors, que demain, si toute mémoire devait être ôtée à toute l’humanité ils seraient peu nombreux à être capables de reconstruire un outil même aussi rudimentaire qu’un biface.

Est-ce que @azad2Bet moi-même sur ce point sommes des idéologues ? Nous nous contentons d’observer le mouvement diachronique de l’esprit scientifique. 
Pour vous, construire un outil c’est rien. Pour vous faire comprendre ce que cela signifie, construire un outil, il faudrait que vous ayez la générosité intellectuelle de vous mettre en situation. Alors vous verriez qu’il faut d’abord observer et faire des relations. Pour vous, faire des relations c’est l’instinct, pour moi c’est déjà en soi fantastique. Parce que, pour vous, l’émergence de la causalité dans l’esprit vous paraît banale vous ne voyez plus le fantastique des choses, vous n’êtes plus émerveillé.

Encore une fois pour moi, dire l’instinct c’est à dire adopter cette pose intellectuelle qui consiste à affirmer l’automaticité de toute manifestation mentale chez l’animal cette pose n’est pas la mienne.

Ce qu’il faudrait analyser, c’est votre mauvaise foi me concernant ( et concernant les autres) , mauvaise foi évidente puisque vous m’attribuez des pensées que je n’ai jamais eues. Mais comme je l’écrivais dans un autre post dans l’exercice de votre mauvaise foi vous êtes dans l’émotion, vous êtes sans cesse dans l’émotion. L’émotion dit quelque chose de vous mais je ne connais pas assez votre histoire pour discerner ce que votre émotion omniprésente dit de vous.

J’ignore pourquoi il vous est insupportable de penser pouvoir descendre d’un animal. Le rejet du corps ? Le dégoût ? Je n’en sais rien. Vous avez des interdits culturels qui sont les vôtres, pas les miens.

Je pourrai lever le voile sur ma manière de sentir le monde, mais, en bon occidental que vous êtes devenu malgré vos habits orientaux, vous n’accepteriez pas de me comprendre. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, Loufiat a dit :

On a pu croire, et on croit encore, que les sciences forment une totalité cohérente, La Science, animée par les mêmes principes, répondant aux mêmes critères, poussant comme un seul bloc la même méthode dans toutes les directions, contre l'ignorance. La théorie des sciences, l'epistemologie, a montré qu'il n'en est rien. La falsification ne fait pas l'unanimité. L'histoire des sciences regorge d'exemples d'incoherences, de choix subjectifs dans le fait de suivre tel programme de recherche plutôt qu'un autre, de luttes pour des révolutions théoriques, de retours en arrière, d'accidents et de hasards ; pire encore, on peut argumenter que les sciences serait détruites, ne seraient plus capables de progresser si les principes et les critères prétendus étaient effectivement rigoureusement observés. Les sciences ne montrent pas du tout un visage uni ni lisse, ni une parfaite continuité (c'est un pont aux ânes aujourd'hui, que de le remarquer).

Mais alors un problème se pose. Que croire ? Quelle théorie accréditer ? Pourquoi un scientifique accorderait-il plus d'attention et de travail à tel programme de recherches, plutôt que tel autre ? Le choix est-il simplement fortuit, hasardeux ? Doit on dire qu'aucun n'est vraiment raisonnable - ou que tous le sont également ? Le résultat est presque identique. Or, il y a bien une progression, en lien aux sciences. Ce sont les résultats dans l'industrie, la technique, nos smartphones, etc. Il y a cet autre univers, des résultats objectifs qu'elles permettent à la fois de réaliser et de mesurer, qui leur donne une ossature, une structure objective et un sens. 

Je m'interroge : au bout du compte est-ce bien tout ? N'y a t il pas malgré cette apparence de chaos, un fil rouge qui traverse les sciences au-delà des résultats positifs (et négatifs) qu'elles produisent ?

Il faudrait parfois, tout de même, revenir à la réalité. Les hommes accèdent d’abord à la technique, pas par idéologie ou esprit spéculatif, mais pour agir sur leur environnement. 
La caractéristique de Tous ceux qui interviennent en philo, c’est toujours d’escamoter le principe suivant : l’action.

Si des bataillons de chercheurs tentent de mettre au point un vaccin contre le coronavirus c’est d’abord pour agir, pour guérir. Ils ont en vue un but pratique, ce but engendre l’action.

Vous êtes vous en recherche de la Vérité. Ce n’est pas là le but du chercheur scientifique. Il parlera de vérités opérationnelles, c’est à dire de vérités permettant d’agir. Une vérité devient vérité tant qu’elle permet l’action. Un chercheur n’est financé ou adulé par le système social et économique en place que s’il devient opérationnel. Sinon il reste un gentil fou et il disparaît des mémoires. 
Le fil rouge, s’il existe,  vous ne le trouverez pas dans la science elle même, ce n’est pas en restant dans l’océan que l’on peut contempler l’océan dans son ensemble et en chercher une éventuelle détermination. 
L’humanité progresse, ou plutôt avance ( progresser est un mot déjà teinté d’idéologie) en lien avec la progression des sciences. Mais ce n’est pas la science qui détermine la marche des hommes, elle la rend simplement possible. Ce n’est pas la science qui détermine par exemple, pour reprendre des sujets sensibles, la contraception, la PMA, la GPA, l’euthanasie choisie, etc. Dans tous ces cas, la science rend possible la réalisation de désirs, de projets, etc. elle ne les engendre pas.

La Vérité si elle existe est à chercher ailleurs.

L’angoisse existentielle est là et la science ne sera pas l’onguent que vous recherchez.
 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, Loufiat a dit :

On a pu croire, et on croit encore, que les sciences forment une totalité cohérente, La Science, animée par les mêmes principes, répondant aux mêmes critères, poussant comme un seul bloc la même méthode dans toutes les directions, contre l'ignorance. La théorie des sciences, l'epistemologie, a montré qu'il n'en est rien. La falsification ne fait pas l'unanimité. L'histoire des sciences regorge d'exemples d'incoherences, de choix subjectifs dans le fait de suivre tel programme de recherche plutôt qu'un autre, de luttes pour des révolutions théoriques, de retours en arrière, d'accidents et de hasards ; pire encore, on peut argumenter que les sciences serait détruites, ne seraient plus capables de progresser si les principes et les critères prétendus étaient effectivement rigoureusement observés. Les sciences ne montrent pas du tout un visage uni ni lisse, ni une parfaite continuité (c'est un pont aux ânes aujourd'hui, que de le remarquer).

Mais alors un problème se pose. Que croire ? Quelle théorie accréditer ? Pourquoi un scientifique accorderait-il plus d'attention et de travail à tel programme de recherches, plutôt que tel autre ? Le choix est-il simplement fortuit, hasardeux ? Doit on dire qu'aucun n'est vraiment raisonnable - ou que tous le sont également ? Le résultat est presque identique. Or, il y a bien une progression, en lien aux sciences. Ce sont les résultats dans l'industrie, la technique, nos smartphones, etc. Il y a cet autre univers, des résultats objectifs qu'elles permettent à la fois de réaliser et de mesurer, qui leur donne une ossature, une structure objective et un sens. 

Je m'interroge : au bout du compte est-ce bien tout ? N'y a t il pas malgré cette apparence de chaos, un fil rouge qui traverse les sciences au-delà des résultats positifs (et négatifs) qu'elles produisent ?

Votre sujet me permet de faire le point. 
Sur la falsification. Cette théorie est séduisante mais il faut voir dans cette théorie une illustration de l’esprit scientifique du chercheur. Pour un tel chercheur tout peut être remis en cause. Toute vérité peut être remise en cause. Même quand Einstein parle du principe de relativité il n’est pas catégorique. Il dit : beaucoup d’expériences plaident en faveur de ce principe. Il ne franchit pas cet espace subtil qui fait passer de la science au religieux en affirmant : le principe de relativité est Vrai. Einstein pose l’hypothèse qu’il est vrai, et il est vrai tant qu’il permet de bâtir des théories opérationnelles dans un univers donné. Le scientifique qui dit par exemple la théorie de la relativité est un Vrai absolu, ou encore la théorie de l’évolution est un Vrai absolu n’est plus un scientifique, c’est un idéologue. Attention je parle ici de la théorie exprimée dans son essence, c’est à dire de la théorie dans son explication chapeau, je ne parle pas des faits observés. 
Être capable de douter, du principe de causalité lui-même, est la marque de l’esprit scientifique dans son essence. Être capable de douter de tout. Être capable par exemple pour Einstein de remettre en cause le temps absolu. Ce mouvement de l’esprit est rare. Douter de ses certitudes demande un courage rare.

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 296 messages
79ans‚ Talon 1,
Posté(e)

La science (sçavoir) est, avec la magie, une manière d'expliquer les causes de tout phénomène. Ne pas confondre avec la techno-science. La science est comme une plante qui pousse, dont certaines feuilles s'écartent, mais dont la tige grimpe toujours.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 70ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 818 messages
Mentor‚ 70ans‚
Posté(e)
il y a 13 minutes, Talon 1 a dit :

La science est comme une plante qui pousse, dont certaines feuilles s'écartent, mais dont la tige grimpe toujours.

Toutes les plantes finissent par périr. Le "toujours" est un excès d'imagination. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 422 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)
Il y a 11 heures, Loufiat a dit :

On a pu croire, et on croit encore, que les sciences forment une totalité cohérente, La Science, animée par les mêmes principes, répondant aux mêmes critères, poussant comme un seul bloc la même méthode dans toutes les directions, contre l'ignorance. La théorie des sciences, l'epistemologie, a montré qu'il n'en est rien. La falsification ne fait pas l'unanimité. L'histoire des sciences regorge d'exemples d'incoherences, de choix subjectifs dans le fait de suivre tel programme de recherche plutôt qu'un autre, de luttes pour des révolutions théoriques, de retours en arrière, d'accidents et de hasards ; pire encore, on peut argumenter que les sciences serait détruites, ne seraient plus capables de progresser si les principes et les critères prétendus étaient effectivement rigoureusement observés. Les sciences ne montrent pas du tout un visage uni ni lisse, ni une parfaite continuité (c'est un pont aux ânes aujourd'hui, que de le remarquer).

Mais alors un problème se pose. Que croire ? Quelle théorie accréditer ? Pourquoi un scientifique accorderait-il plus d'attention et de travail à tel programme de recherches, plutôt que tel autre ? Le choix est-il simplement fortuit, hasardeux ? Doit on dire qu'aucun n'est vraiment raisonnable - ou que tous le sont également ? Le résultat est presque identique. Or, il y a bien une progression, en lien aux sciences. Ce sont les résultats dans l'industrie, la technique, nos smartphones, etc. Il y a cet autre univers, des résultats objectifs qu'elles permettent à la fois de réaliser et de mesurer, qui leur donne une ossature, une structure objective et un sens. 

Je m'interroge : au bout du compte est-ce bien tout ? N'y a t il pas malgré cette apparence de chaos, un fil rouge qui traverse les sciences au-delà des résultats positifs (et négatifs) qu'elles produisent ?

Ce fil rouge, c'est la découverte progressive de l'univers et des secrets qu'il renferme. Les contradictions des sciences peuvent venir aussi du fait qu'il existe différentes sortes de sciences, et que certaines matières qui se targuent du nom de science ne le méritent sûrement pas. Quoi de commun, par exemple, entre l'astronomie, la géologie, et l'économie ou la sociologie - sans même parler de la théologie?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 893 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
il y a une heure, Annalevine a dit :

Votre sujet me permet de faire le point. 
Sur la falsification. Cette théorie est séduisante mais il faut voir dans cette théorie une illustration de l’esprit scientifique du chercheur. Pour un tel chercheur tout peut être remis en cause. Toute vérité peut être remise en cause. Même quand Einstein parle du principe de relativité il n’est pas catégorique. Il dit : beaucoup d’expériences plaident en faveur de ce principe. Il ne franchit pas cet espace subtil qui fait passer de la science au religieux en affirmant : le principe de relativité est Vrai. Einstein pose l’hypothèse qu’il est vrai, et il est vrai tant qu’il permet de bâtir des théories opérationnelles dans un univers donné. Le scientifique qui dit par exemple la théorie de la relativité est un Vrai absolu, ou encore la théorie de l’évolution est un Vrai absolu n’est plus un scientifique, c’est un idéologue. Attention je parle ici de la théorie exprimée dans son essence, c’est à dire de la théorie dans son explication chapeau, je ne parle pas des faits observés. 
Être capable de douter, du principe de causalité lui-même, est la marque de l’esprit scientifique dans son essence. Être capable de douter de tout. Être capable par exemple pour Einstein de remettre en cause le temps absolu. Ce mouvement de l’esprit est rare. Douter de ses certitudes demande un courage rare.

Il y a cet 'art du doute' qui consiste à savoir doser la part d'incertitude dans un contexte donné et absolument  jamais dans l'absolu.

Le prix à payer d'une certitude absolue du type "la somme des angles d'un triangle fait 180 degrés", c'est de comprendre que ce n'est absolument pas vrai dans l'absolu mais en géométrie euclidienne uniquement.

Il faut systématiquement ramener à une certitude le cadre de pensée dans lequel c'est une certitude 

Pour reprendre ton exemple de la RG, ce n'est pas la théorie 'vraie' à l'échelle quantique par exemple 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Spontzy
Invités, Posté(e)
Invité Spontzy
Invité Spontzy Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 10 heures, Loufiat a dit :

Je m'interroge : au bout du compte est-ce bien tout ? N'y a t il pas malgré cette apparence de chaos, un fil rouge qui traverse les sciences au-delà des résultats positifs (et négatifs) qu'elles produisent ?

Je partage votre constat. Mais pourquoi chercher plus loin ? La science est pratiquée par des Hommes. Ce que vous avez décrit, c'est une activité humaine. Donc tout va bien. Pourquoi un fil rouge ?

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 3 heures, zenalpha a dit :

Non, pas du tout.

La découverte expérimentale et la théorie forment un couple indissociable

Des découvertes ont parfois remis en cause des théories.

Et des théories ont parfois été prédictives de découvertes 

Ce qui est intéressant justement pour la recherche scientifique, c'est ce moment où la vérification expérimentale ne colle pas à la théorie 

C'est ce moment de dysonance qui s'avère le plus fructueux 

Si d'une part il est vrai que l'expérience n'est pas totalement dissociable de la théorie, les deux ne se confondent pas pour autant totalement. D'ailleurs c'est ce qui fait bien souvent le lit du relativisme épistémologique, le fait de croire que l'observation est une théorie ou qu'elle en suppose une directement pour exister comme observation. Le lieu commun actuel c'est le relativisme et de dire que la science ne sait pas ou n'accède à aucune vérité. C'est bien entendu faux.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 70ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 818 messages
Mentor‚ 70ans‚
Posté(e)
il y a 36 minutes, Spontzy a dit :

La science est pratiquée par des Hommes. Ce que vous avez décrit, c'est une activité humaine. Donc tout va bien. 

Le contraire du bon sens.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Spontzy
Invités, Posté(e)
Invité Spontzy
Invité Spontzy Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 10 heures, Quasi-Modo a dit :

Pour que deux theories ou programmes de recherche soient en concurrence il faut qu'elles aient le même contenu empirique c'est-à-dire qu'elles expliquent et prédisent les mêmes phénomènes, ni plus ni moins.

C'est extrêmement rare.

En fait, c'est le contraire : il existe une infinité de théories décrivant le même contenu empirique.

Ca laisse du choix !

il y a 1 minute, Maroudiji a dit :

Le contraire du bon sens.

C'est ce qui est écrit dans votre livre ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
il y a 11 minutes, Spontzy a dit :

En fait, c'est le contraire : il existe une infinité de théories décrivant le même contenu empirique. 

Ca laisse du choix !

Je ne suis pas d'accord ; lorsque deux théories sont différentes et en concurrence, elles ont toujours, au moins en théorie, des expériences possibles qui permettent de les discriminer. Sinon il serait seulement question d'ajouts ou de modifications ad hoc qui n'ont aucun sens physique, comme la pensée réflexive peut revenir sur elle même infiniment.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 296 messages
79ans‚ Talon 1,
Posté(e)
il y a une heure, Maroudiji a dit :

Toutes les plantes finissent par périr. Le "toujours" est un excès d'imagination. 

Ah bon ! Un jour, on saura tout ? Vous rêvez.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.


×