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vérité ou délire ou les deux ?


Férone

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Membre, Posté(e)
Férone Membre 62 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Imaginons une pensée pure, sans expérience. Elle se trouve face à deux objets qui ne diffèrent que par la couleur : l'un noir et à coté de lui un blanc. On peut en déduire que cette expérience lui permet de concevoir : le blanc, le noir, l'espace.

Imaginons une autre pensée pure se trouvant face à un objet noir ... qui tout à coup devient insensiblement blanc puis de nouveau noir et cela sans cesse. Elle conçoit : le noir, les couleurs allant du noir au blanc, le changement, le même, l'autre, le retour du même, l'altération, l'avenir, le passé, le présent, la limite, le sans-limite, l'objet, le rien, soi.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Une pensée, qu’elle soit pure ou pas, est une pensée consciente, c’est à dire une pensée dont il est possible de rendre compte soit aux autres soit à soi même par l’intermédiaire d’un langage. Or le langage surgit du rapport social avec l’autre. Un enfant sauvage abandonné dans la nature par exemple s’il survit ne parle pas. Il est impossible d’avoir une pensée sans l’expérience de la socialisation, laquelle commence même dans le ventre de la mère, dans le dialogue établi entre la mère et l’enfant dans son ventre. 

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 957 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
il y a 26 minutes, Férone a dit :

Imaginons une autre pensée pure se trouvant face à un objet noir ... qui tout à coup devient insensiblement blanc puis de nouveau noir et cela sans cesse.

Moi qui ai une pensée pure, j’ai expérimenté cela à proximité d’un feux de croisement.

Du vert il passait au rouge, puis repassait au vert, puis au rouge et cela sans cesse…

C’est curieux et étrange n’ est-ce pas ? :D

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

bonjour

un enfant sauvage s'adaptera ou pas à sa situation .un instinct se développera pour sa survie ou pas ?

les couleurs serons peut-être et en un premier temps vue ou ressentie comme danger ou pas ?

bonne journée

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 284 messages
79ans‚ Talon 1,
Posté(e)

"L'esprit qui acquiert le plus de choses, acquiert en même temps de nouveaux instruments qui lui permettent d'avancer dans la compréhension. Il peut se diriger lui-même et se proposer des règles car il comprend mieux ses forces: il comprend mieux l'Ordre de la Nature.

La vérité se révèle elle-même (intuition, connaissance claire et distincte.) Cela n'arrive jamais ou rarement.

L'entendement ne peut pas penser faux. Le préjugé vient toujours de ce qui n'est pas notre essence même mais qui est extérieur à nous. Si l'on a conscience de soi, on pense le vrai."

Spinoza

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 957 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
Il y a 2 heures, Férone a dit :

Imaginons une pensée pure, sans expérience.

Curieusement, c’est la sensation que j’ai eue lorsque l’on regarde un tout nouveau-né d’un jour, des petits yeux qui vous scrutent sans vous voir…avec un regard dans le zig et le zag toute à la fois.

Puis au bout quelques jours, ce petit regard vous fixe et il tourne la tête, il devient sensible à la sonorité de notre voix, la communication entre l’enfant et l’adulte est établie. Puis survient ce petit sourire de satisfaction lorsque celui-ci a le ventre plein ou juste après la tété.

Ce sont de très beau moment de l’existence, la rencontre avec une pensée pure et sans expérience.:rolle:

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Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 995 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Férone a dit :

Imaginons une pensée pure, sans expérience. Elle se trouve face à deux objets qui ne diffèrent que par la couleur : l'un noir et à coté de lui un blanc. On peut en déduire que cette expérience lui permet de concevoir : le blanc, le noir, l'espace.

Imaginons une autre pensée pure se trouvant face à un objet noir ... qui tout à coup devient insensiblement blanc puis de nouveau noir et cela sans cesse. Elle conçoit : le noir, les couleurs allant du noir au blanc, le changement, le même, l'autre, le retour du même, l'altération, l'avenir, le passé, le présent, la limite, le sans-limite, l'objet, le rien, soi.

Bonjour,

Votre expérience est intéressante car elle démontre que de nombreuses notions (mais pas toutes) peuvent être induites par un simple scénario perceptif.

Mais votre approche me semble excessivement analytique.

En effet, vous oubliez de préciser que cette « pensée pure » va probablement ressentir une préférence pour le jour par rapport à la nuit.

Simplement parce que la notion du bien préexiste à votre expérience.

Parce que même si le système de références, c’est-à-dire la « pensée pure », est vierge au départ, il est déjà dimensionné.

 

Je vous propose de venir voir mon blog afin de lire ma thèse sur ce dimensionnement :

Cordialement, Fraction.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Je crois que la pensée pure (sans expérience, ça n'existe pas.

Quand tout st vide, il n'y a pas de pensé qu'une possibilité de pensée qui n'existe pas encore.

@Enchantant l'a dit à sa naissance, le bébé (nous) est vide de pensée. Pourquoi qualifier le vide de pureté ? Le vide, c'est rien.

Il y a une "dotation globale " (les sens) mais qui est vide qui n'est qu'une possibilité d'expérience et de pensée.

Le premier sourire d'Enchantant vient d'une satisfaction corporelle...

Un besoin comblé, un tension éliminée...

Tout s'est rapidement mis en marche : déjà plus rien n'est pur, tout est déjà complexe, composite.

(Il me semble)

En quelque sorte, un pensé pure n'est pas une pensée...

 Non ?

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Membre, 153ans Posté(e)
Flower00 Membre 5 073 messages
Maitre des forums‚ 153ans‚
Posté(e)

La pensée la plus pure se trouve chez l'adolescent.

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Membre, 70ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 246 messages
Forumeur vétéran‚ 70ans‚
Posté(e)
Il y a 7 heures, Férone a dit :

Imaginons une pensée pure, sans expérience. Elle se trouve face à deux objets qui ne diffèrent que par la couleur : l'un noir et à coté de lui un blanc. On peut en déduire que cette expérience lui permet de concevoir : le blanc, le noir, l'espace.

Imaginons une autre pensée pure se trouvant face à un objet noir ... qui tout à coup devient insensiblement blanc puis de nouveau noir et cela sans cesse. Elle conçoit : le noir, les couleurs allant du noir au blanc, le changement, le même, l'autre, le retour du même, l'altération, l'avenir, le passé, le présent, la limite, le sans-limite, l'objet, le rien, soi.

Sans expérience, il n'y a pas de pensée.

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Membre, Posté(e)
Férone Membre 62 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

une pensée pure n'est pas une pensée...

Imaginons alors une pensée désirant voir et lâchée dans le monde à l'instant. Or, du visible il y en a devant elle : un monolithe noir suspendu dans le vide parcouru par de la lumière. Mais elle, elle ne voit pas simplement ce qui est là, elle regarde. Elle n'est pas passive, miroir où vient se refléter le monde. Elle cherche à voir. Une telle pensée n'est-ce pas le schéma de notre idée de l'homme. L'homme est tourné vers un objet qu'il s'attend à voir apparaître.

 

 

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Membre, Posté(e)
Férone Membre 62 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

L'homme est tourné vers un objet qu'il s'attend à voir apparaître.

Imaginons une pensée désirant voir. Elle est attente d'un voir. Voir, pour elle, peut donc se produire. Elle ne peut donc être pure : elle doit avoir eu une expérience lui ayant ouvert le voir. Une fois déjà, elle a vu. Depuis cette expérience, elle désire que cela se reproduise. Chaque fois qu'un visible surgit, elle regarde, attend que l'expérience du voir se reproduise. Il y a donc deux voir. Elle voit ce qui est devant elle et elle cherche un voir qui ne se produit pas. Ce qu'elle voit voile le voir. L'objet qu'elle voit l'empêche de voir. Parfois, de nouveau elle voit. Elle fait la différence mais elle ne comprend pas ce en quoi le premier voir consiste. Il ouvre mais elle ne sait pas sur quoi. 

 

 


 

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Membre, Posté(e)
Férone Membre 62 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Parfois, de nouveau elle voit.
Voir est une pensée qui ouvre sur un vide qui vient d'un plein qui a été et dont on recherche la présence. Dans ce vide, dans cette pensée, dans ce regard qui recherche, surgit le visible : un rayon de lumière par exemple ou une odeur de jasmin ou le chant d'une grive musicienne. Ce qui apparaît laisse une trace, c'est une évanescence, mi pensée, mi réalité. Il y a illusion du fait que ce qui surgit est pris, un bref instant, pour ce qui est cherché. Il y a déception en ce que la pensée éprouve le vide. La pensée est tout cela, à la fois naissance et mort et, entre les deux, l'instant vécu de la présence de l'objet. 

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Membre, Posté(e)
Férone Membre 62 messages
Baby Forumeur‚
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un plein qui a été et dont on recherche la présence
 

L'expérience d'une plénitude fait place à l'expérience d'un vide et ouvre la recherche de l'objet. Le regard est quête de ce qui est, à l'extérieur, vide fantasmé comme lieu de la plénitude. Que vient faire la philosophie dans ce schéma décrivant hypothétiquement l'essence de la pensée ? 

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Membre, Posté(e)
Férone Membre 62 messages
Baby Forumeur‚
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l'essence de la pensée
la pensée est-elle désir de "voir" ou bien est-elle angoisse face à sa disparition imminente ? Si on prend la deuxième voie, nous voilà à un carrefour : ou bien je nie ou bien j'accepte. Je nie en faisant semblant de rien, en remplaçant la perte du temps qui s'écoule par un gain, un accroissement. Si j'accepte, je peux redevenir pensée libre. Une pensée libre est une pensée qui accomplit son essence. Si elle est désir de voir, elle se met en situation de voir. C'est le début de la philosophie avec la Grèce ancienne. 

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Membre, Posté(e)
Férone Membre 62 messages
Baby Forumeur‚
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le début de la philosophie avec la Grèce ancienne. 
Dire qu'il y a un début de la philosophie, c'est dire qu'il y aura une suite. Or, il est possible que la philosophie soit un événement. Un événement est unique. Jamais le fleuve ne se répète. 

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Membre, Posté(e)
Férone Membre 62 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Mais dans le fond, entre ceux qui y croient et ceux qui n'y croient pas (à cette fable) pourrait persister un accord entre eux sur ce que désigne le mot "forêt" ou "rivière" ou "chat"...
 

La fable nourrit l'opinion, elle s'appelle média et sa fonction est de constituer l'opinion. Il s'agit des ombres apparaissant sur le mur d'une caverne profonde et auxquelles se fient les hommes, eux qui regardent intensément, attendant dieu sait quoi, le retour du même sans doute ? Toutefois, la philosophie dit que le fleuve ne se répète pas. 

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Membre, Posté(e)
Férone Membre 62 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

des ombres apparaissant sur le mur d'une caverne profonde
Qu'est-ce que ça donne une pensée qui désire "voir" + la réponse qui lui est faite : rien ne revient ? Une réponse est une suite de mots. La pensée qui doit d'abord être initiée à s'en servir demande un jour : pourquoi rien ne revient ? Elle pose cette question car elle est animée par le désir de voir qu'elle tente d'appréhender en devenant le langage. Elle devient langage questionnant l'essence du désir de voir qui l'anime. Est-ce cela la philosophie, événement unique, se répétant à chaque instant ? 

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Membre, Posté(e)
Férone Membre 62 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

rien ne revient

La philosophie tente de comprendre ce fait en divisant l'être lui même, en spéculant sur sa nature profonde.  Qu'est-ce qu'une profondeur ? Ou bien il y a une différence dans l'être même ou bien c'est un produit de notre culture. Pourquoi l'être serait profond ? le rasoir d’Ockham nous dit qu'il ne faut pas créer d'être à volonté. L'être est l'être : point final. C'est notre culture qui instaure une différence (ou bien est-ce l'esprit de l'homme ..). Pourquoi Platon choisit de scinder l'être en deux : le visible et l'intelligible ? Pourquoi Descartes choisit de scinder l'être en deux : la substance pensante (la première connue par nous-mêmes qui sommes déjà là), la substance étendue (connue du fait de notre union immédiate à elle) ? Pourquoi Kant choisit de scinder l'être en deux : être problématique qui est pensé (le noumène) et être se donnant à nous dans ce qui apparaît (le phénomène) ? Il y a une tentative répétée de dire la vérité profonde de ce que nous en voyons à partir d'une profondeur trouvée en nous, car nous  "pensons" d'abord et mystérieusement. Il y a ce qui  se donne absolument (purement et simplement) et il y a ce que nous voyons : le fleuve qui jamais ne revient.

 

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Membre, Posté(e)
Férone Membre 62 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

il y a ce que nous voyons : le fleuve qui jamais ne revient

Nous voyons et nous interprétons à partir de ce que l'on nous a dit : les choses ne reviennent pas à l'identique. Ce qui revient a changé, tu es habillé autrement. Mais nous nous adressons à l'autre comme si rien n'avait changé. C'est le même à qui je m'adresse et moi-même, je demeure identique. Le langage me permet de dire le changement (tu es allé où ?) et de dire ce qui demeure identique (toi, moi..). La philosophie réfléchit sur ce double usage du langage et pose comme identiques des entités sous le visible. Pour que nous puissions voir, il faut en effet que nous interprétions ce qui passe devant nous à partir de modèles que nous superposons. Le désir de voir nous a poussé ainsi à apprendre à voir des objets. Nous réalisons ainsi notre désir de voir, mais en partie seulement. Voir est une expérience totale qui ne reviendra pas. Ce qui est vu est un objet qui renvoie à un contour, à une reconnaissance, à un identique et cela en apparaissant dans le changement. La joie de voir est la joie du retour du même dans un monde qui change et donc m'échappe. L'objet est le résidu identique flottant à la surface du fleuve qui s'en va.

 

il y a ce que nous voyons : le fleuve qui jamais ne revient.
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