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Le mépris est une arme terrible qui s'exerce toujours vis-à-vis de plus faible que soi, mais...


Guillaume_des_CS

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Membre, 52ans Posté(e)
Aruna Membre 527 messages
Forumeur balbutiant‚ 52ans‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, g.champion a dit :

le mépris indique que qq chose a retenu mon attention. Je me découvre en train de mépriser qq chose. Par exemple, j'aperçois un voyeur qui regarde par le trou d'une serrure et je me dis spontanément "mon dieu, quel minable ce type". Le mépris est une tentative de rejet d'une chose qui attire mon attention. Ce qui attire mon attention dans le cas de cette émotion, c'est un être que je considère dans le cadre d'une hiérarchie, comme un inférieur. Est-ce que pour autant je me sens supérieur ? est-ce que c'est pour me sentir supérieur que je me construis cette hiérarchie ? Ou bien est-elle en moi comme un cadre culturel ou inné ou transcendantal ou ...qui permet mon expérience, mon "être-au-monde" ? 

Non, ce n'est pas une attention qui est accordée au méprisé. C'est un jugement. Et le jugement exonère justement de l'attention.

Le jugement instaure la hiérarchie. Et dans cette hiérarchie, il est bien évident que celui qui méprise se situe lui-même au dessus de celui qui est méprisé.

Cet état de fait est-il consubstantiel à la condition humaine ? On pourrait le penser, tant il est généralisé. Mais la condition humaine est-elle encore advenue ou n'est-elle seulement qu'en gestation ?

 

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Membre, 70ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 260 messages
Forumeur vétéran‚ 70ans‚
Posté(e)
Il y a 14 heures, Aruna a dit :

On se retrouve là devant un problème sémantique.

Étonnamment, le dictionnaire propose deux définitions tout à fait opposées du mot mépris.

On trouve par De La Mote (1339), "mespris, sentiment par lequel on trouve une personne ou une chose indigne d'estime, ou d'égard."

Par Du Bellay (1558), "attitude qui consiste à s'élever au dessus de ce qui est recherché ou redouté par les hommes."

La seconde définition induit l'idée d'une absence de partialité; ce qui est méprisé ici ce n'est pas l'homme, c'est le jugement de l'homme. C'est même tout jugement humain, sans partialité.

Pour ma part, je préfère qualifier cette attitude d'equanimité. Le mot mépris me semble trop empreint de jugement de valeur. Méprendre, c'est "mal prendre". Une méprise, c'est une "erreur", etc...

Mais au moins, on comprend pourquoi tout le monde ne l'entend pas de la même oreille.

 

l’étymologie  est une science intéressante, mais si' l'on devait appliquer à notre langue le sens des mots par rapport à elle, cela apporterait une confusion supplémentaire, et c'est déjà bien la pagaille tel que c'est aujourd'hui.

Méprise, se méprendre ?

Oui d'un point de vue historique, mais personne ne considère se méprendre en excluant, en rejetant ou en considérant plus bas que soi, Ça c'est le mépris tel que l'entend la majorité des gens, depuis le sens de la méprise il y a eu moult glissement de terrain, moult égarement de sens.

Je retiendrai un seul sens pour mon compte, pour éviter que le terme soit encore davantage confondu avec beaucoup d'autres termes et qu'on ne sache plus quel terme est le synonyme de l'autre.

Indifférence est le terme qui me convient.

Le 21/12/2019 à 17:13, Forum0123 a dit :

Grande valeur car l'homme y voyait son intérêt, l'esclave était utile pour les travaux d'où oui, je ne pense pas qu'il était méprisé mais cela n'empêche pas  que l'esclave était perçu comme un être inférieur. 

Dans le mauvais sens du terme, il est tout à fait possible de mépriser quelqu'un que l'on "croit" supérieur à soi.

Je mets des guillemets parce que la notion de supériorité doit toujours, pour être comprise, s’accompagner de valeurs plus ou moins hypocrites.

On est supérieur en quelque chose, inférieur en quelque chose, sinon ça ne veut rien dire.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 3 heures, Don Juan a dit :

 

Dans le mauvais sens du terme, il est tout à fait possible de mépriser quelqu'un que l'on "croit" supérieur à soi.

Je mets des guillemets parce que la notion de supériorité doit toujours, pour être comprise, s’accompagner de valeurs plus ou moins hypocrites.

On est supérieur en quelque chose, inférieur en quelque chose, sinon ça ne veut rien dire.

@Guillaume_des_CS, Si l'on accepte la définition du CNRTL ("Sentiment par lequel on considère quelque chose ou quelqu'un comme indigne d'estime ou d'intérêt."), peut-on considérer "plus fort que soi" comme indigne d'intérêt, et le mépriser ? 

@Forum0123 Mépris : Sentiment par lequel on considère comme indigne d'estime, comme moralement condamnable.

Je peux avoir du mépris pour quelqu'un qui agit  mal envers les autres, je ne vais pas pour autant le considérer comme inférieur ou supérieur à moi,  cela n'a rien à voir avec la notion de faible ou fort d'où oui la personne qui est méprisée peut être quelqu'un de faible ou de fort. On peut  mépriser l'autre pour différentes raisons. 

@Forum0123 : J'ai modifié mon post car après relecture si je m'en tiens à ta définition "peut-on considérer "plus fort que soi" comme indigne d'intérêt, et le mépriser ?".  Certes, si l'on considère  l'autre comme indigne d'intérêt, on ne peut pas le considérer comme "plus fort", je suis d'accord avec toi là-dessus tout en sachant que ce n'est pas pour autant que  le méprisé est forcément plus faible. 

 

De mon avis perso sur ce qu’est le mépris, Je suis tout à fait d’accord avec toi sur le fait que le mépris peut être aussi à l’égard d’une personne que l’on considère comme « supérieure » d’ailleurs, c’est ce que j’avais abordé dans mes premiers posts mais suite à l’échange avec @Guillaume_des_CS qui me donne  une définition en rapport avec son premier post comme « indigne d’estime ou d’intérêt » et que le mépris ne peut être que pour quelqu’un que l’on considère comme inférieur, donc pour rester dans le sujet de ce qu’il aborde et juste par rapport à cela, à sa définition, je suis d’accord avec lui d’où pour l’esclave, il ne peut pas y avoir du mépris si on considère que le mépris, c’est entre autres, « indigne d’intérêt » car l’esclave était « digne d’intérêt » pour l’autre.

Mais  justement, j’avais plus par questionnement, relevé cet exemple de « l’esclave » car j’avais trouvé assez paradoxale qu’un esclave peut être digne d’intérêt (donc non méprisable si l’on s’en tient à la définition de @Guillaume_des_CS) tout en étant quelqu’un qui était pourtant considéré comme « inférieur ».

Ce que je pense de ma définition du mépris :

Cela peut être un sentiment, une attitude, un jugement à l’égard de l’autre, il peut y avoir du mépris quand on considère l’autre comme inférieur dans son ensemble, rien à voir avec une personne qui peut  être inférieure dans telle domaine car on peut apprécier cette personne pour ses autres capacités. Pour l’esclave, je trouve que l’autre avait une forme de mépris à son égard car un esclave n’était pas inférieur à l’autre, c’était un jugement faussé, c’était en quelque sorte le rabaisser, le rendre inférieur alors qu’il ne l’était pas. Le vendre, l’acheter pour l’intérêt qu’il pouvait apporter est un certain mépris à l’égard de cet esclave. Rien à voir avec une personne digne d’intérêt parce qu’elle nous enrichit d’un point de vue morale ou autres. Cette personne est digne d’intérêt parce qu’elle m’apprend, m’instruit… « Digne d’intérêt » peut avoir un sens complètement différent, l’un est méprisant, l’autre non.

On peut certes avoir du mépris pour une personne supérieure à nous, je méprise cette personne à cause de son attitude même si elle est supérieure dans la hiérarchie par exemple mon employeur mais il n’est pourtant pas possible  d’éprouver du mépris pour une personne qui est supérieure à moi dans son ensemble car cela signifie que l’autre est au-dessus de moi à tous niveaux. On peut mépriser une attitude chez l'autre sans pour autant mépriser la  personne  comme on peut mépriser une personne dans son ensemble. Mais il est vrai aussi qu'à cause d'une attitude méprisante, on peut mépriser l'autre dans son ensemble car à cause de telle attitude, cette personne nous paraît indigne d'intérêt "sans aucune valeur".   

Le mépris, c'est quelque chose ou quelqu'un qui nous insupporte, qui n'a pas de valeur à nos yeux d'où je rejoins assez @Guillaume_des_CSsur sa définition (cela ne peut pas l'être à l'égard de ce qui nous paraît supérieur, si l'on reste juste dans notre propre jugement, dans le mépris que l'on a pour l'autre, rien à voir avec ce qu'est réellement l'autre) même si je ne suis pas d'accord avec lui sur l'interprétation de l'esclave. 

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Membre, Posté(e)
g.champion Membre 700 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Il y a 10 heures, Aruna a dit :

Non, ce n'est pas une attention qui est accordée au méprisé. C'est un jugement.

je remarque certains détails parce qu'ils attirent mon attention. Cela doit venir de ce qu'ils sont désirables ou bien de ce qu'ils sont indésirables. Ils forcent mon regard. S'ils sont indésirables, je vais ressentir une sorte de dégoût ou de rejet. Mon jugement : cette chose est sale, cet individu est une "vraie ordure" ... est donc toujours fondé sur mon humeur, sur des phobies et surtout sur des grilles de lecture propre à ma culture (pour les esquimaux, la lâcheté est mal vue, chez d'autres peuples c'est la bêtise qui est méprisée ...). 

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Membre, Posté(e)
Guillaume_des_CS Membre 1 420 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Le 26/12/2019 à 18:51, g.champion a dit :

je remarque certains détails parce qu'ils attirent mon attention. Cela doit venir de ce qu'ils sont désirables ou bien de ce qu'ils sont indésirables. Ils forcent mon regard. S'ils sont indésirables, je vais ressentir une sorte de dégoût ou de rejet. Mon jugement : cette chose est sale, cet individu est une "vraie ordure" ... est donc toujours fondé sur mon humeur, sur des phobies et surtout sur des grilles de lecture propre à ma culture (pour les esquimaux, la lâcheté est mal vue, chez d'autres peuples c'est la bêtise qui est méprisée ...). 

Le mépris serait donc relatif au temps, et à la "société" dans "l'espace-temps" selon vous? 

Selon moi, et tel que j'accepte "le mépris" dans l'énoncé, c'est davantage une attitude courageuse intemporelle. Humaine? (Humaniste...)

Comment pourrions-nous, nous rapprocher ?

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