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Gauche radicale


Loufiat

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Cette jeune fille s’immole...elle est en feu. La journaliste dit : elle était psychologiquement fragile. C’est tout. 

Qui est nihiliste ? La jeune fille ou le français moyen qui regarde ça et qui s’en fout. 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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Il y a environ deux semaines une petite maghrébine, élève de l’année dernière, est venue me remercier des cours bénévoles que je lui ai donnés ( elle a réussi son bac S). Cette petite musulmane assez difficile à enseigner ( sans cesse rebelle ) dans la conversation nous fit part à mon épouse et à moi de son désir de porter le voile  ( elle est pratiquante musulmane ). Brusquement, sans doute exaspéré par les campagnes médiatiques contre les musulmans je lui ai dit avec vigueur, si vous étiez ma fille je vous laisserais porter le voile. J’étais en colère alors que, pourtant, je suis hostile au port du voile ! Mais mon hostilité ne va pas jusqu’à jeter un regard chargé de ressentiment sur les arabes musulmans.

Bien sûr ma réaction était trop passionnelle et d’ailleurs la jeune fille m’ a aussitôt énuméré les dangers de porter le voile vu ses ambitions professionnelles ( devenir prof d’éducation physique ). J’en convins avec elle et je me suis dit qu’en effet mieux vaut ne pas porter le voile.

Pourtant l’espace d’un instant j’ai bel et bien rejoint la gauche radicale.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 822 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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On est là pour réfléchir, hein ?

Alors, voilà ; je me demande si ce que vous appelez la gauche radicale n'est pas (comme l'étaient les premiers théoriciens du socialisme et du communisme et aussi ceux de la Révolution), issue d'une jeunesse bourgeoise oisive en déshérence... motivée surtout par un révolte adolescente "contre  le père" encore tout puissant ; incarné par le pouvoir en place : la police, les institutions... etc. 

(Voir des murs, reste à mon avis névrotique)

Y voir un mouvement de fond n'est peut-être qu'un fantasme ... optimiste !

La meilleur preuve en est peut-être l'exemple de Cohn-Bendit ! "Dany le Rouge" puis "Vert" et désormais Macroniste convaincu!... L'exact contraire de 68 !

Optimiste, parce que par delà les soi disant aspirations citoyennes, ce que la majorité désire ce n'est que plus de thune pour pouvoir se payer les merdes qu'on leur propose et qui leur font tant envie....

Donnez-leur 1000 balles de plus par mois et tout rentrera dans l'ordre. Le seul problème, c'est que ceux qui détiennent le pouvoir, ces 1000 balles ils veulent les garder pour eux....

Ça ne me plaît pas de dire ça, mais je crains que ça soit la (triste) vérité....

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Membre, 43ans Posté(e)
Marzhin Membre 640 messages
Baby Forumeur‚ 43ans‚
Posté(e)

Ce que vous dîtes @Blaquière, me semble raccord avec le topic questionnant le délayage entre contractualisation/légifération des relations, et valeurs relationnelles en jeu.

Mais, en-deçà, je dirais d'abord que ce qu'on peut appeler gauche radicale n'est pas d'extrême-gauche. La gauche radicale vient de républicanistes populaires, emblématiquement représentés par le philosophe français Alain, Émile Chartier de son vrai nom, professeur de philosophie dans la vie, au temps des hussards noirs. Alain est crucial, pour comprendre la gauche radicale qui, comme son nom l'indique, est une gauche des radis - humour terreux - c'est-à-dire radicielle, même racine que radical, donc une gauche de la racine, qui se veut enracinée résolument à gauche, donc qui témoignerait d'une gauche essentiellement de gauche, d'une gauche essentielle, voire quintessentielle, alchimiquement de gauche ce qui serait de pure gauche.

Et c'est logique : les premiers "gauchistes" sont des députés votant la décapitation de Louis XVI, un roi sommes toutes débonnaire, malheureux et au fond populaire, qui s'était laissé bouffer par ses ministres lui, trop amateur de serrurerie, dédaigné par sa reine en cela. Les "gauchistes" du moins, n'y sont pas allé de main morte à le guillotiner, mais l'époque était plus rustre, et à la Terreur révolutionnaire hélas, sorte de proto-stalinisme français dans l'idée (les jacobins, partisans d'une France une et indivisible, étaient proto-totalitaires - aujourd'hui, ils sont représentés par Eric Zemmour, pour vous dire, qui s'en réclame). Bref, la volonté était au républicanisme, tandis que les "droitistes" alors, étaient à la monarchie constitutionnelle industrialiste, sur le mode anglo-saxon plus libéral, donc aussi moins totalitaire dans l'âme (à condition qu'on redéfinisse le libéralisme originellement, comme anti-absolutisme et libéralités populaires, civiles et économiques, accordées par le souverain à ses sujets).

Suite à cela, au XIXème siècle, les choses se mélangèrent un peu en se confondant, et des Victor Hugo plaident charitablement pour les Misérables, tout en raillant les impérialistes (Napoléon III, veule neveu du conquérant Ier, qui jamais ne connu de successeur directement IInd). C'est-à-dire que le républicanisme français, anti-monarchiste par la force des choses, se libéralise moralement. Et cela aboutit à la gauche radicale, incarnée par Alain. Alain, qui se moque de ce qu'il appelle les Mollusques (les fonctionnaires), ainsi que des Importants (les riches, les notables, les respectables ... ) et des Compétents (les experts, les technocrates, les universitaires, les usurpateurs populaires au nom de leurs sciences) ... sachant que Mollusques, Importants et Compétents se recoupent souvent.

La voilà, la gauche radicale, et figurez-vous qu'Alain Finkielkraut - ancien maöiste - en a quelque peu hérité, au même titre que Michel Onfray ou Jean-Claude Michéa. Ce qui est dire qu'on peut contenir en germe de la gauche radicale, en étant conservateur libéral comme Finkielkraut, en étant libertaire de Nouvelle Droite comme Onfray, ou en étant anarchiste altermondialiste comme Michéa. Qu'on s'entende donc bien : ces personnalités-là ne sont absolument pas à mettre dans le même panier, et leur "conservatisme" n'était pas un conservatisme pour Alain, qui en était partisan actuel début XXème.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 822 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a 24 minutes, Marzhin a dit :

Ce que vous dîtes @Blaquière, me semble raccord avec le topic questionnant le délayage entre contractualisation/légifération des relations, et valeurs relationnelles en jeu.

Mais, en-deçà, je dirais d'abord que ce qu'on peut appeler gauche radicale n'est pas d'extrême-gauche. La gauche radicale vient de républicanistes populaires, emblématiquement représentés par le philosophe français Alain, Émile Chartier de son vrai nom, professeur de philosophie dans la vie, au temps des hussards noirs. Alain est crucial, pour comprendre la gauche radicale qui, comme son nom l'indique, est une gauche des radis - humour terreux - c'est-à-dire radicielle, même racine que radical, donc une gauche de la racine, qui se veut enracinée résolument à gauche, donc qui témoignerait d'une gauche essentiellement de gauche, d'une gauche essentielle, voire quintessentielle, alchimiquement de gauche ce qui serait de pure gauche.

Et c'est logique : les premiers "gauchistes" sont des députés votant la décapitation de Louis XVI, un roi sommes toutes débonnaire, malheureux et au fond populaire, qui s'était laissé bouffer par ses ministres lui, trop amateur de serrurerie, dédaigné par sa reine en cela. Les "gauchistes" du moins, n'y sont pas allé de main morte à le guillotiner, mais l'époque était plus rustre, et à la Terreur révolutionnaire hélas, sorte de proto-stalinisme français dans l'idée (les jacobins, partisans d'une France une et indivisible, étaient proto-totalitaires - aujourd'hui, ils sont représentés par Eric Zemmour, pour vous dire, qui s'en réclame). Bref, la volonté était au républicanisme, tandis que les "droitistes" alors, étaient à la monarchie constitutionnelle industrialiste, sur le mode anglo-saxon plus libéral, donc aussi moins totalitaire dans l'âme (à condition qu'on redéfinisse le libéralisme originellement, comme anti-absolutisme et libéralités populaires, civiles et économiques, accordées par le souverain à ses sujets).

Suite à cela, au XIXème siècle, les choses se mélangèrent un peu en se confondant, et des Victor Hugo plaident charitablement pour les Misérables, tout en raillant les impérialistes (Napoléon III, veule neveu du conquérant Ier, qui jamais ne connu de successeur directement IInd). C'est-à-dire que le républicanisme français, anti-monarchiste par la force des choses, se libéralise moralement. Et cela aboutit à la gauche radicale, incarnée par Alain. Alain, qui se moque de ce qu'il appelle les Mollusques (les fonctionnaires), ainsi que des Importants (les riches, les notables, les respectables ... ) et des Compétents (les experts, les technocrates, les universitaires, les usurpateurs populaires au nom de leurs sciences) ... sachant que Mollusques, Importants et Compétents se recoupent souvent.

La voilà, la gauche radicale, et figurez-vous qu'Alain Finkielkraut - ancien maöiste - en a quelque peu hérité, au même titre que Michel Onfray ou Jean-Claude Michéa. Ce qui est dire qu'on peut contenir en germe de la gauche radicale, en étant conservateur libéral comme Finkielkraut, en étant libertaire de Nouvelle Droite comme Onfray, ou en étant anarchiste altermondialiste comme Michéa. Qu'on s'entende donc bien : ces personnalités-là ne sont absolument pas à mettre dans le même panier, et leur "conservatisme" n'était pas un conservatisme pour Alain, qui en était partisan actuel début XXème.

Belle vision panoramique !

Les radis sont moitié rouges, moitié blanc, comme si les idées politiques se distribuaient dans un cercle complet ! On va à gauche, encore plus à gauche... et on finit par se retrouver logiquement à droite. Les "radis" sont juste à la césure. Ce serait pas ça la gauche radi-cale ?

C'est bien Alain qui disait (de mémoire mais le sens y est) : "Quand on dit qu'on est ni à droite ni à gauche, c'est toujours qu'on est de droite !"

Pour Macron, c'est évident, pour le Gilet Jaunes, ça me pose problème...

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Membre, 43ans Posté(e)
Marzhin Membre 640 messages
Baby Forumeur‚ 43ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Blaquière a dit :

Belle vision panoramique !

Les radis sont moitié rouges, moitié blanc, comme si les idées politiques se distribuaient dans un cercle complet ! On va à gauche, encore plus à gauche... et on finit par se retrouver logiquement à droite. Les "radis" sont juste à la césure. Ce serait pas ça la gauche radi-cale ?

C'est bien Alain qui disait (de mémoire mais le sens y est) : "Quand on dit qu'on est ni à droite ni à gauche, c'est toujours qu'on est de droite !"

Pour Macron, c'est évident, pour le Gilet Jaunes, ça me pose problème... 

Clairement, tous les partis d’État sont "zemmouriens", en ce sens qu'ils exploitent les possibilités constitutionnelles jacobines d'une France une et indivisible. C'est un "nationalisme" minimal, administratif, et au fond c'est d'abord lui que défend Zemmour. Donc Zemmour, paradoxalement, défend Macron, qui se défend de Zemmour par libéralisme culturel (multiculturalisme, cosmopolitisme, espoir en l'universalisme français) tout en utilisant zemmouriennement l’État, comme tous ses prédécesseurs et partis d’État idoines avant lui. Zemmour est seulement plus volontariste dans la démarche, tandis que Macron ou Hollande sont plus laxistes, Sarkzoy tenant relativement le milieu avec un penchant zemmourien. Mais enfin, tout cela n'est pas clairement distinct : il n'y a pas de césure, en effet ...

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 273 messages
Mentor‚ 33ans‚
Posté(e)

Sur une caractéristique des systèmes sur laquelle on insiste rarement. Leurs éléments sont adaptés les uns aux autres et interagissent préférentiellement les uns avec les autres, avant que de participer à d'autres réalités. Par exemple votre téléphone n'est pas d'abord adapté à vous, il est cohérent avec son environnement matériel, à l'image d'un système de contraintes techniques (alimentation, connexions, matériaux, procédés de fabrication, softs...) qui expliquent cet objet à un premier niveau. Ensuite et à cette condition seulement il peut être l'objet de consommation où cette fois votre imagination et votre désir jouent à plein. Alors il s'inscrit dans un autre système, économique, qui a lui-même sa propre consistance, ses propres logiques. Si même vous entreprenez de designer vos propres objets, votre environnement technique : il faudra comprendre, il faudra que votre intelligence se conforme à cette matière, à ses contraintes pour que votre action puisse s'y insérer. 

 

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 273 messages
Mentor‚ 33ans‚
Posté(e)
Il y a 7 heures, Blaquière a dit :

On est là pour réfléchir, hein ?

Alors, voilà ; je me demande si ce que vous appelez la gauche radicale n'est pas (comme l'étaient les premiers théoriciens du socialisme et du communisme et aussi ceux de la Révolution), issue d'une jeunesse bourgeoise oisive en déshérence... motivée surtout par un révolte adolescente "contre  le père" encore tout puissant ; incarné par le pouvoir en place : la police, les institutions... etc. 

(Voir des murs, reste à mon avis névrotique)

Y voir un mouvement de fond n'est peut-être qu'un fantasme ... optimiste !

D'expérience, si vous avez raison, ce n'est que partiellement. Par ailleurs je n'adhère pas du tout à ce psychanalysisme.

Les profils sont variés et surtout on 'tombe' dans ou on 'accède' à la radicalité, selon des circonstances largement extérieures ; davantage qu'on 'est' radical.

Regardez ce qu'il se passe à Hong Kong..

Il y a 7 heures, Blaquière a dit :

La meilleur preuve en est peut-être l'exemple de Cohn-Bendit ! "Dany le Rouge" puis "Vert" et désormais Macroniste convaincu!... L'exact contraire de 68 !

Optimiste, parce que par delà les soi disant aspirations citoyennes, ce que la majorité désire ce n'est que plus de thune pour pouvoir se payer les merdes qu'on leur propose et qui leur font tant envie....

Donnez-leur 1000 balles de plus par mois et tout rentrera dans l'ordre. Le seul problème, c'est que ceux qui détiennent le pouvoir, ces 1000 balles ils veulent les garder pour eux....

Ça ne me plaît pas de dire ça, mais je crains que ça soit la (triste) vérité....

Idem, regardez Hong Kong ! Les jeunes risquent jusqu'à 10 ans de prison.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 822 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 14 heures, Loufiat a dit :

D'expérience, si vous avez raison, ce n'est que partiellement. Par ailleurs je n'adhère pas du tout à ce psychanalysisme.

Les profils sont variés et surtout on 'tombe' dans ou on 'accède' à la radicalité, selon des circonstances largement extérieures ; davantage qu'on 'est' radical.

Regardez ce qu'il se passe à Hong Kong..

Idem, regardez Hong Kong ! Les jeunes risquent jusqu'à 10 ans de prison.

Hong Kong ! C'est justement ce qui confirme ce qu je disais...

Parce que l'analyse nous montre que la situation est inversée. Ici ce sont des laissés pour compte qui s'insurgent contre le pouvoir du capitalisme cynique rayonnant, là-bas, des pro libéraux qui s'insurgent contre un pouvoir pseudo communiste cynique et corrompu.

Lee point commun, c'est des jeunes des exclus qui s'insurgent contre les pouvoirs en place.

Bien sûr la révolte du fils contre le père, ressemble à une caricature. Je sais que ça énerve ! Mais symboliquement ça reste correct.

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Membre, 43ans Posté(e)
Marzhin Membre 640 messages
Baby Forumeur‚ 43ans‚
Posté(e)

Le radicalisme n'est pas, par définition, un extrémisme, encore qu'il puisse y conduire quand on tient à défendre sa radicalité, comme toute tenue/chérissement.

L'extrémisme, par contre, est une notion relative : pour les Nazis, les Résistants sont des terroristes, vous comprenez ; pour nous, ils ont raison d'être radicalement francophiles et du moins antinazis, à entrer dans des démarches extrêmes.

L'extrémisme, en propre, c'est le séparatisme et l'insurrectionnisme politique.

Même si la révolte antiparentale peut expliquer des ressorts psychologiques chez l'un ou l'autre, cela ne suffit pas - tant qu'à récuser les psychanalytismes, allons jusqu'au bout, encore qu'ils aient de l'intérêt général, ces psychanalytismes. Mais il est des causes socioéconomiques liées à des frustrations relatives voire des violences réelles.

Prenez les Gilets jaunes : d'aucuns parmi eux, sont frustrés qu'avec 2000 balles par mois, sans enfant, ils ne parviennent pas à gérer leur budget. Je crains que ces membres du mouvement-là déparent, avec le RMIste volontaire que personne n'embauche pourtant pour d'obscures raisons qu'il ne s'explique pas, pas liées à un manque de compétence, sinon par le hasard objectif. Vous comprenez. Et pourtant, on ne va pas s'amuser à les trier sur le volet et dresser leurs profils, juste pour dire qui est légitime dans le mouvement ou non, bien que le RMIste en question le soit définitivement, et que celui avec 2000 balles sans enfant, soit manifestement illégitime. C'est que tout ceci s'appelle vie socio-politique, et qu'elle répond à d'autres lois que psychiques.

On ne saurait mélanger les deux ordres, en dehors d'une réflexion sur nos motivations à agir, ou bien ... en dehors de la DGSI (anciennement RG), mais là c'est normalement juste de la sécurité intérieure. Normalement.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

L'un des intérêts du forum est d’être stimulant.Ce débat sur la Gauche radicale m'a conduit à acheter "Maintenant" le nouveau manifeste du Comité invisible.

Ça commence fort : " toutes les raisons de faire une révolution sont là. Le naufrage de la politique, l'arrogance des puissants, le règne du faux, la vulgarité des riches, les cataclysme de l'industrie, la misère galopante, l'exploitation nue, l'apocalypse écologique...Mais ce ne sont pas les raisons qui font les révolutions, ce sont les corps. Et les corps sont devant des écrans"

Je dirai à l'encontre du Comité que ce n'est pas parce que les corps sont devant les écrans que la révolution ne vient pas, c'est parce que nul ne sait quelle révolution entreprendre que, par dépit, ou par impuissance, tout le monde se retrouve devant des écrans (c'est quand même vrai que tout le monde est sur son smartphone, c'est fou).

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Membre, 50ans Posté(e)
Aruna Membre 526 messages
Forumeur balbutiant‚ 50ans‚
Posté(e)
il y a 58 minutes, Annalevine a dit :

L'un des intérêts du forum est d’être stimulant.Ce débat sur la Gauche radicale m'a conduit à acheter "Maintenant" le nouveau manifeste du Comité invisible.

Ça commence fort : " toutes les raisons de faire une révolution sont là. Le naufrage de la politique, l'arrogance des puissants, le règne du faux, la vulgarité des riches, les cataclysme de l'industrie, la misère galopante, l'exploitation nue, l'apocalypse écologique...Mais ce ne sont pas les raisons qui font les révolutions, ce sont les corps. Et les corps sont devant des écrans"

Je dirai à l'encontre du Comité que ce n'est pas parce que les corps sont devant les écrans que la révolution ne vient pas, c'est parce que nul ne sait quelle révolution entreprendre que, par dépit, ou par impuissance, tout le monde se retrouve devant des écrans (c'est quand même vrai que tout le monde est sur son smartphone, c'est fou).

Si les corps se mettent à faire la révolution, et que l'esprit ne l'a pas fait avant, il ne se passe rien. C'est l'esprit qui fait la révolution d'abord, or je ne suis pas sûr que les esprits aient déjà fait leur révolution. Pour le moment, ils sont juste tétanisés, les yeux rivés sur le smartphone, à regarder le mur se rapprocher.

 

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
il y a 9 minutes, Aruna a dit :

Si les corps se mettent à faire la révolution, et que l'esprit ne l'a pas fait avant, il ne se passe rien. C'est l'esprit qui fait la révolution d'abord, or je ne suis pas sûr que les esprits aient déjà fait leur révolution. Pour le moment, ils sont juste tétanisés, les yeux rivés sur le smartphone, à regarder le mur se rapprocher.

 

Mais pourquoi vouloir les corps faire des révolutions ? Le temps des révolution des corps est révolu !

Une révolution des esprits devrait être suffisante. Mais justement nos yeux rivés sur le smartphone nous en empêche...

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 273 messages
Mentor‚ 33ans‚
Posté(e)
Le 25/11/2019 à 19:47, Crève a dit :

j'ai l'impression que les extrêmes, gauche et droite, finalement se réunissent dans ce qu'ils attendent cet effondrement, et qu'au fond, tout au fond de leur âme qui s'ennuient, ils la guettent, ils l'espèrent même. au bout, tout au bout de cette mouvance, il y a le survivalisme, et ces romans qui racontent la survie

pour avoir regardé attentivement La Route, il me semble que ce film a un effet globalement justificateur. Cette scène où ils trouvent une canette de soda, ou bien celle où ils prient et remercient d'avoir trouvé un bunker abandonné rempli de nourriture : "thank you People" ; et cette humanité perdue, où les uns en sont rendus à manger les autres... "Cannibalism is the great fear". Donc si le film me projette dans un post-effondrement, oui, j'en sors surtout renforcé dans l'idée que les choses vont bien. Que j'ai la chance de pouvoir trouver une canette de soda à tous les coins de rue : c'est pas donné !

 

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Membre, 43ans Posté(e)
Marzhin Membre 640 messages
Baby Forumeur‚ 43ans‚
Posté(e)

Moi je ne faisais que parler de la gauche radicale, parce que c'était le sujet, en la distinguant de l'extrême-gauche, qui elle est révolutionnaire. Pas forcément la gauche radicale.

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 273 messages
Mentor‚ 33ans‚
Posté(e)
il y a 44 minutes, Marzhin a dit :

Moi je ne faisais que parler de la gauche radicale, parce que c'était le sujet, en la distinguant de l'extrême-gauche, qui elle est révolutionnaire. Pas forcément la gauche radicale.

Et je vous en remercie chaudement, Marzhin. Cela dit ne vous offusquez pas si le sujet est à l'image de son auteur : quelque peu dispersé. Je ne réfléchis pas en ligne droite mais plutôt par "cercles", par saisies successives. Pour le moment je ne sais pas intégrer vos écrits dans ma réflexion. J'en prends acte.

Je disais donc que la gauche radicale se distingue à mes yeux par la croyance en l'insoutenabilité complète du système. Et ceci effectivement entraîne qu'on ne puisse pas envisager sérieusement de révolution au sens ancien. Ce n'est pas une modification du seul système politique ou du seul système économique qui peut entraîner une bifurcation par rapport à l'effondrement prévisible.

Enregistrement par missclick...

 

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Membre, 50ans Posté(e)
Aruna Membre 526 messages
Forumeur balbutiant‚ 50ans‚
Posté(e)

 

il y a 8 minutes, Loufiat a dit :

Je disais donc que la gauche radicale se distingue à mes yeux par la croyance en l'insoutenabilité complète du système. Et ceci effectivement entraîne qu'on ne puisse pas envisager sérieusement de révolution au sens ancien. Ce n'est pas une modification du seul système politique ou du seul système économique qui peut entraîner une bifurcation par rapport à l'effondrement prévisible.

Cette appellation de "gauche radicale" me semble ridicule. Si elle désigne, comme tu le dis, ceux qui portent en eux la conscience d'un effondrement à venir, effondrement total et irrémédiable, penses tu que ces gens là puissent consacrer une seule seconde à se demander si ils sont de gauche ou de droite, du milieu ou d'ailleurs? 

Si ils continuent à se poser cette question c'est qu'ils n'ont pas encore pris la totale mesure de cet effondrement et qu'ils s'imaginent avoir encore le loisir de bâtir des châteaux en Espagne.

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 273 messages
Mentor‚ 33ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Aruna a dit :

Cette appellation de "gauche radicale" me semble ridicule. Si elle désigne, comme tu le dis, ceux qui portent en eux la conscience d'un effondrement à venir, effondrement total et irrémédiable, penses tu que ces gens là puissent consacrer une seule seconde à se demander si ils sont de gauche ou de droite, du milieu ou d'ailleurs? 

Si ils continuent à se poser cette question c'est qu'ils n'ont pas encore pris la totale mesure de cet effondrement et qu'ils s'imaginent avoir encore le loisir de bâtir des châteaux en Espagne.

On procède différemment. Pour moi, il se trouve qu'un ensemble cohérent se dégage, dans le spectre des opinions politiques auxquelles je suis confronté, que j'identifie intuitivement comme la 'gauche radicale'. J'ai précisé d'emblée que cette gauche emprunte à un imaginaire apocalyptique, lequel est 'instituant'. C'est-à-dire qu'il serait en train de remodeler les rapports au monde en profondeur. De façon plus large donc que cette seule gauche.

Cependant ta réflexion est intéressante sur ce point : où doit, ou peut, mener la 'conscience' de cet effondrement ? (Ce que j'appelais une croyance.)

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Membre, 50ans Posté(e)
Aruna Membre 526 messages
Forumeur balbutiant‚ 50ans‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, Loufiat a dit :

On procède différemment. Pour moi, il se trouve qu'un ensemble cohérent se dégage, dans le spectre des opinions politiques auxquelles je suis confronté, que j'identifie intuitivement comme la 'gauche radicale'. J'ai précisé d'emblée que cette gauche emprunte à un imaginaire apocalyptique, lequel est 'instituant'. C'est-à-dire qu'il serait en train de remodeler les rapports au monde en profondeur. De façon plus large donc que cette seule gauche.

Cependant ta réflexion est intéressante sur ce point : où doit, ou peut, mener la 'conscience' de cet effondrement ? (Ce que j'appelais une croyance.)

Que ce soit la conscience de l'effondrement ou la croyance en l'effondrement, c'est une autre histoire, ce qui est intéressant c'est d'en observer les effets.

Ressentir l'mminence pour le moins d'un changement de monde et de la perte de tous repères, voire la perspective de l'anéantissement oblige l'esprit humain à se délester du superflu. Elle stoppe nette sa propension à bâtir des chimères, elle le force à regarder où il pose le pied.

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 273 messages
Mentor‚ 33ans‚
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il y a 15 minutes, Aruna a dit :

Que ce soit la conscience de l'effondrement ou la croyance en l'effondrement, c'est une autre histoire, ce qui est intéressant c'est d'en observer les effets.

Ressentir l'mminence pour le moins d'un changement de monde et de la perte de tous repères, voire la perspective de l'anéantissement oblige l'esprit humain à se délester du superflu. Elle stoppe nette sa propension à bâtir des chimères, elle le force à regarder où il pose le pied.

Dans une perspective psychologique je dirais que ce n'est rien de plus qu'un avatar de la 'finitude'. Un jour je serai un tas d'os décomposé, mes enfants et leurs enfants aussi. Tout va vers le néant, le silence, la mort, ce fond diffus de la nature et de tout ce qui vit. Donc finalement... à quoi ça m'engage de plus ?

Ce qui est spécifique dans cette notion d'effondrement, c'est l'infrastructure implicitement désignée, le 'système' social, la civilisation éventuellement, dont on prévoit l'effondrement. D'une certaine façon, elle nous dépeint une société "totale" dans laquelle on vivrait. L'effondrement fait intervenir une trouée dans cette complétude fantasmée du système.

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