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Gauche radicale


Loufiat

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 592 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)

J’entreprends de comprendre ce que veut et peut la gauche radicale aujourd’hui. Je ne veux pas définir trop rigoureusement ce que j’entends par là parce que ma perspective reste ouverte à des aspects que je ne connais pas au moment de commencer cette recherche. Cependant je dois dire que pour le moment et à titre pratique je discerne la gauche ‘radicale’ par une croyance en l’insoutenabilité complète du système. Les radicaux ne visent pas un horizon de réformes, ils ne songent même plus à dépasser le capitalisme. Tout ceci a passé, c’est devenu secondaire dans leur logique où le fait central et relativement nouveau c’est qu’il est question d’un effondrement inévitable, involontaire et in-maîtrisable de la civilisation. Les questions sont : quand, comment, dans quelle ampleur – et bien sûr que faire ?

Ceci me paraît pouvoir expliquer qu’ils soient à la fois incapables de se constituer en force politique mais tout à fait capables et enclins à s’organiser pour intervenir dans la vie politique, par exemple sous la forme des black-blocs, en parasitant le système de toutes les façons qui leur paraissent opportunes, au travers des réseaux de collaborations pratiques créés ad hoc. Et je pense qu’il faut aller plus loin, pour voir qu’ils empruntent à un imaginaire apocalyptique qui est, aujourd’hui, un 'imaginaire instituant'. Ma question finalement est de savoir si une nouvelle fois la gauche radicale sous couvert de lutte contre le destin va précipiter celui-ci.  

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 592 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, InstantEternité a dit :

Et que pensez-vous de la droite radicale ??

Rien. Ils me sont, pour l'essentiel, étrangers. Pourquoi ?

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Membre, 44ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
Posté(e)
il y a 6 minutes, Loufiat a dit :

Rien. Ils me sont, pour l'essentiel, étrangers. Pourquoi ?

Donc en gros vous voulez bien leur donner une chance à la droite radicale ? une bénéfice du doute ? puisqu'ils vous sont inconnus ?

Je voudrais préciser que je ne suis ni pour les uns ni pour les autres mais c'est juste que je suis curieux de savoir ce que vous pensez de la droite radicale d'après ce que vous avez écrit sur la gauche radicale... 

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 592 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, InstantEternité a dit :

Donc en gros vous voulez bien leur donner une chance à la droite radicale ? une bénéfice du doute ? puisqu'ils vous sont inconnus ?

??

Non désolé mais je ne comprends pas votre logique, comment vous déduiriez cela.

 

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 423 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)
il y a une heure, Loufiat a dit :

J’entreprends de comprendre ce que veut et peut la gauche radicale aujourd’hui. Je ne veux pas définir trop rigoureusement ce que j’entends par là parce que ma perspective reste ouverte à des aspects que je ne connais pas au moment de commencer cette recherche. Cependant je dois dire que pour le moment et à titre pratique je discerne la gauche ‘radicale’ par une croyance en l’insoutenabilité complète du système. Les radicaux ne visent pas un horizon de réformes, ils ne songent même plus à dépasser le capitalisme. Tout ceci a passé, c’est devenu secondaire dans leur logique où le fait central et relativement nouveau c’est qu’il est question d’un effondrement inévitable, involontaire et in-maîtrisable de la civilisation. Les questions sont : quand, comment, dans quelle ampleur – et bien sûr que faire ?

 

Ceci me paraît pouvoir expliquer qu’ils soient à la fois incapables de se constituer en force politique mais tout à fait capables et enclins à s’organiser pour intervenir dans la vie politique, par exemple sous la forme des black-blocs, en parasitant le système de toutes les façons qui leur paraissent opportunes, au travers des réseaux de collaborations pratiques créés ad hoc. Et je pense qu’il faut aller plus loin, pour voir qu’ils empruntent à un imaginaire apocalyptique qui est, aujourd’hui, un 'imaginaire instituant'. Ma question finalement est de savoir si une nouvelle fois la gauche radicale sous couvert de lutte contre le destin va précipiter celui-ci.  

 

Ce que vous décrivez ce ne sont pas des gens de gauche, ce sont des nihilistes, quasiment des terroristes. D'ailleurs le fait qu'ils soient prêts à défiler aux côtés des pires islamistes pour soi-disant "lutter contre l'islamophobie" est révélateur. Ces gens-là sont peut-être radicaux, mais ils ne sont sûrement plus "de gauche".

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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a une heure, Loufiat a dit :

J’entreprends de comprendre ce que veut et peut la gauche radicale aujourd’hui. Je ne veux pas définir trop rigoureusement ce que j’entends par là parce que ma perspective reste ouverte à des aspects que je ne connais pas au moment de commencer cette recherche. Cependant je dois dire que pour le moment et à titre pratique je discerne la gauche ‘radicale’ par une croyance en l’insoutenabilité complète du système. Les radicaux ne visent pas un horizon de réformes, ils ne songent même plus à dépasser le capitalisme. Tout ceci a passé, c’est devenu secondaire dans leur logique où le fait central et relativement nouveau c’est qu’il est question d’un effondrement inévitable, involontaire et in-maîtrisable de la civilisation. Les questions sont : quand, comment, dans quelle ampleur – et bien sûr que faire ?

 

Ceci me paraît pouvoir expliquer qu’ils soient à la fois incapables de se constituer en force politique mais tout à fait capables et enclins à s’organiser pour intervenir dans la vie politique, par exemple sous la forme des black-blocs, en parasitant le système de toutes les façons qui leur paraissent opportunes, au travers des réseaux de collaborations pratiques créés ad hoc. Et je pense qu’il faut aller plus loin, pour voir qu’ils empruntent à un imaginaire apocalyptique qui est, aujourd’hui, un 'imaginaire instituant'. Ma question finalement est de savoir si une nouvelle fois la gauche radicale sous couvert de lutte contre le destin va précipiter celui-ci.  

 

La gauche radicale, anti fa n' ayant plus d'ennemi déclaré à  combattre , après  avoir aidé à  mettre en place mitterand s' est évertuée à  combattre le FN, l' os à  ronger lancer par ce dernier.

Depuis elle sert le système en trompant les gens sur les réels dangers qui viennent plus du pouvoir que du FN, FN qui depuis 40 ans lui sert de tête  de turc, pour évoluer  en paix et focaliser les haines et les aigreurs .

Les résidus tolérés par le pouvoir que sont les B.B. et autres chiens de garde en sont la preuve, toujours actifs quand des milliers de G.J.ont été arrêtés. 

Les briseurs de grève,  idiots utiles, courent toujours plus vite que la police et bougent trop pour le tir au pigeon LBD, le hasard n' existant pas en.politique, je vous laisse imaginer ce que bon vous semble.  

C'est  juste mon sentiment. 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Loufiat a dit :

J’entreprends de comprendre ce que veut et peut la gauche radicale aujourd’hui. Je ne veux pas définir trop rigoureusement ce que j’entends par là parce que ma perspective reste ouverte à des aspects que je ne connais pas au moment de commencer cette recherche. Cependant je dois dire que pour le moment et à titre pratique je discerne la gauche ‘radicale’ par une croyance en l’insoutenabilité complète du système. Les radicaux ne visent pas un horizon de réformes, ils ne songent même plus à dépasser le capitalisme. Tout ceci a passé, c’est devenu secondaire dans leur logique où le fait central et relativement nouveau c’est qu’il est question d’un effondrement inévitable, involontaire et in-maîtrisable de la civilisation. Les questions sont : quand, comment, dans quelle ampleur – et bien sûr que faire ?

 

Ceci me paraît pouvoir expliquer qu’ils soient à la fois incapables de se constituer en force politique mais tout à fait capables et enclins à s’organiser pour intervenir dans la vie politique, par exemple sous la forme des black-blocs, en parasitant le système de toutes les façons qui leur paraissent opportunes, au travers des réseaux de collaborations pratiques créés ad hoc. Et je pense qu’il faut aller plus loin, pour voir qu’ils empruntent à un imaginaire apocalyptique qui est, aujourd’hui, un 'imaginaire instituant'. Ma question finalement est de savoir si une nouvelle fois la gauche radicale sous couvert de lutte contre le destin va précipiter celui-ci.  

 

Cette idée, que le système actuel politique et économique est destiné à s’écrouler irrémédiablement est une idée que nous retrouvons historiquement à toutes époques. Quand j’étais jeune c’était le mouvement anarchiste dont je faisais partie qui fournissait d’ailleurs le plus gros des troupes dans la confection des barricades en 68 qui pensait ainsi.D’abord abattre le système. Ce qui m’a fait sortir du mouvement c’est que j’étais soucieux de répondre à la question : que faire après ? Question qui n’intéressait personne parmi les anarchistes, question qui intéressait les trotskistes et les communistes mais je ne communiais pas avec leurs réponses. Mais c’est un autre sujet, qui n’est pas le vôtre.

Revenons  au sentiment : tout va s’écrouler, puisque ce sentiment je l’ai partagé. Je marchais le long des trottoirs en ayant la certitude suivante : tout va s’effondrer. Ce n’était pas un raisonnement c’était un sentiment et les sentiments ont une puissance d’action fantastique.

Aujourd’hui j’ai du mal à comprendre un tel sentiment. Mais je le retrouve épars un peu partout. La gauche radicale, les écologistes, une partie de la droite...

Vieille réflexion dont je me souviens que Freud en a parlé dans son livre : malaise dans la civilisation. Certains aujourd’hui pensent que tout a dérapé avec l’invention de l’agriculture basée sur les céréales, fondatrice tardivement de l’Etat. L’Etat serait donc le début des problèmes.

Cela pour planter le cadre philosophique global puisque nous sommes dans le rayon philosophie.

Mais vous parlez ici de la gauche radicale. J’y reviens tout à l’heure.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Loufiat a dit :

 

Ma question finalement est de savoir si une nouvelle fois la gauche radicale sous couvert de lutte contre le destin va précipiter celui-ci.  

 

Je scrute votre texte tellement il recoupe mon expérience ! On peut considérer que je fis partie de la gauche radicale en tant que membre actif. Puisque vous voulez comprendre et bien je vous donne quelques billes.

Est-ce que la gauche radicale agit sous couvert de lutte contre le destin ? 


Ca ne se passe comme ça dans l’esprit du rebelle. Dans l’esprit du rebelle il a le sentiment qu’il a un mur devant lui. Et lui, surtout s’il est resté animé par une énergie indomptable, il se voit se cogner contre le mur. Alors dans l’exercice de sa volonté de mouvement, parce qu’il est un battant, il va d’abord vouloir démolir le mur. Il peut alors devenir violent. Quand le boxeur exécute une incroyable danse devant la police, sur la passerelle qui relie Orsay aux Tuileries, je communie d’abord avec lui. Il y a le mur : l’autorité aveugle, dont on ne voit même plus l’humanité car elle est casquée, il y a l’humanité blessée, cette femme à terre, il y a celui qui vient au secours de l’humanité  blessée par une autorité  casquée inhumaine, il y a cette danse aérienne du boxeur, fantastique. Quoique vous pensiez cette scène restera dans les livres d’histoire.

Mais bien sûr il y a après la réflexion, il faut sortir des symboles pour revenir au réel, il y a le flic qui redevient un homme lorsqu’il n’est plus casqué, etc.

Mais pendant le temps du symbole tous ceux qui vivent avec le sentiment qu’ils sont chaque jour confrontés à un mur qui les empêche d’avancer, tous ceux là ont retrouvé le goût de se battre : nous allons abattre le mur.

La question n’est pas : la gauche radicale sous couvert de lutte contre le destin va t elle précipiter le chaos, la question est : en quoi le destin est tel qu’il engendre le désir de se battre chez tant de personnes ? Pourquoi ce désir de se battre ne rencontre t il pas de solution ?

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

La gauche radicale a son support idéologique dans le manifeste du comité invisible "l'insurrection qui vient". (Le penseur de ce manifeste a été vu dans les manifestations des Gilets Jaunes).

Quoi que nous pensions de ce manifeste il est intéressant de le lire pour faire un état des lieux psychique d'une importante minorité de Francais.

"Sous quelque angle qu'on le prenne, le présent est sans issue. Ceux qui prétendent détenir des solutions sont démentis dans l'heure". "Le futur n'a plus d’avenir"." Rien de ce qui se présente n'est à la hauteur de la situation" "il n' y aura pas de solution sociale  à la situation présente parce que le vague agrégat de milieux, d’institutions et de bulles individuelles est sans consistance, ensuite parce qu'il n'y a plus de langage pour expérience commune. Et l'on ne partage pas des richesses si l'on ne partage pas un langage."

Il ne s'agit pas là d’adhérer à l'action de ce comité, mais de réfléchir à son constat. Or ce qu'il constate nous pouvons aussi le constater, quelles que soit nos positions politiques.

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 592 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
il y a 14 minutes, Annalevine a dit :

Il ne s'agit pas là d’adhérer à l'action de ce comité, mais de réfléchir à son constat. Or ce qu'il constate nous pouvons aussi le constater, quelles que soit nos positions politiques.

Oui Anna, le Comité Invisible est au programme.

Merci pour vos messages ! J'y reviendrai.

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 592 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Il y a 20 heures, Gouderien a dit :

Ce que vous décrivez ce ne sont pas des gens de gauche, ce sont des nihilistes, quasiment des terroristes. D'ailleurs le fait qu'ils soient prêts à défiler aux côtés des pires islamistes pour soi-disant "lutter contre l'islamophobie" est révélateur. Ces gens-là sont peut-être radicaux, mais ils ne sont sûrement plus "de gauche". 

Je suis content que vous évoquiez le nihilisme qui est un problème important. D'un côté le nihilisme comme trait du radical (mais alors il ne serait plus 'de gauche' comme vous dîtes - cela dit il y a peut-être un passage privilégié qui va de la gauche vers le nihilisme ?) puis également le nihilisme comme fait perçu voire 'projeté' par ce radical. Car si vous discutez avec ces gens, ils vous expliqueront que ce monde est nihiliste, en fait dépourvu de sens, quand eux ne le sont pas, ou pas particulièrement. Par exemple, cette passion ahurissante pour les séries de nos jours, pourrait être à leurs yeux un signe évident du nihilisme entendu comme un fait de notre civilisation, massif. Et quand on y réfléchit c'est vrai que c'est quand même étonnant, non ?

Quant à la démarche d'aller manifester contre l'islamophobie, sans me sentir prêt à en penser quoi que ce soit de bien définitif je mettrais davantage l'accent sur la naïveté et le manque de familiarité des gens 'de gauche' avec les enjeux liés à l'Islam en France, dans le monde et dans l'histoire. Les gauchismes consensuels en sont très vite réduits à s'en tenir à leurs lieux communs, la discrimination c'est pas bien, 'il faut recentrer le débat sur les vrais enjeux, inégalités sociales, économiques, etc.', et bien souvent ils interviennent aussi dans des logiques de parti, pour conquérir de l'électorat. Les radicaux là-dedans, je ne les vois pas vraiment, je les vois seulement en tant que curieux et observateurs, et opportunistes peut-être dans la mesure où il pourrait se présenter une situation intéressante du point de vue de la lutte contre le 'système'. Mais non pas dans une volonté d'être avec les 'pires islamistes' que vous évoquiez. Je ne vois vraiment pas de rapprochement possible, mais me trompe peut-être ? En tout cas le dialogue entre un islamiste et un radical me semble tout simplement mort-né. Il n'y a pas de langue commune entre ces peuples.  

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Loufiat a dit :

Je suis content que vous évoquiez le nihilisme qui est un problème important. D'un côté le nihilisme comme trait du radical (mais alors il ne serait plus 'de gauche' comme vous dîtes - cela dit il y a peut-être un passage privilégié qui va de la gauche vers le nihilisme ?) puis également le nihilisme comme fait perçu voire 'projeté' par ce radical. Car si vous discutez avec ces gens, ils vous expliqueront que ce monde est nihiliste, en fait dépourvu de sens, quand eux ne le sont pas, ou pas particulièrement. Par exemple, cette passion ahurissante pour les séries de nos jours, pourrait être à leurs yeux un signe évident du nihilisme entendu comme un fait de notre civilisation, massif. Et quand on y réfléchit c'est vrai que c'est quand même étonnant, non ?

Quant à la démarche d'aller manifester contre l'islamophobie, sans me sentir prêt à en penser quoi que ce soit de bien définitif je mettrais davantage l'accent sur la naïveté et le manque de familiarité des gens 'de gauche' avec les enjeux liés à l'Islam en France, dans le monde et dans l'histoire. Les gauchismes consensuels en sont très vite réduits à s'en tenir à leurs lieux communs, la discrimination c'est pas bien, 'il faut recentrer le débat sur les vrais enjeux, inégalités sociales, économiques, etc.', et bien souvent ils interviennent aussi dans des logiques de parti, pour conquérir de l'électorat. Les radicaux là-dedans, je ne les vois pas vraiment, je les vois seulement en tant que curieux et observateurs, et opportunistes peut-être dans la mesure où il pourrait se présenter une situation intéressante du point de vue de la lutte contre le 'système'. Mais non pas dans une volonté d'être avec les 'pires islamistes' que vous évoquiez. Je ne vois vraiment pas de rapprochement possible, mais me trompe peut-être ? En tout cas le dialogue entre un islamiste et un radical me semble tout simplement mort-né. Il n'y a pas de langue commune entre ces peuples.  

Pour pouvoir avancer il est nécessaire :

1) d’être rigoureux

2) d’éviter les jugements moraux

Etre rigoureux c’est bien définir la Gauche radicale », être capable de synthèse et ne pas sombrer dans l’analyse. Si vous commencez à définir la gauche, puis à définir la radicalité, vous n’arriverez à rien. Les deux mots indissociés, gauche radicale, ne sont pas réductibles à gauche et à radical. L’eau n’a pas les mêmes propriétés  que l’hydrogène et l’oxygène. 


Pourtant dans votre texte d’introduction vous faites un bel effort de synthèse, vous y dites tout. Jusqu’à citer les black-bloc. Ensuite vous vous effritez : vous ne tenez pas la position.

Il est possible quand je lis vos posts suivants que votre intention cachée (peut être même à vous-même) ce soit de déconsidérer la gauche. J’ai écrit par ailleurs que le problème du recours à un medium  comme le forum c’est que nous venons y réaliser des intentions cachées.

Si votre intention est de déconsidérer la gauche ou de laisser entendre que la gauche ne peut que dériver vers la gauche radicale votre intention est trop banale pour qu’on puisse s’y arrêter. 
 

Mais ce serait dommage de s’arrêter là car je le répète votre texte d’introduction ouvre une réflexion intéressante. Relisez votre texte d’introduction, essayez de le comprendre, apparemment votre puissance créatrice vous a dépassé.
 

Il faut éviter aussi le jugement moral. Vous aurez beau dénoncer le nihilisme le fait de le dénoncer ne va pas le faire disparaître. Le jugement moral est une facilité, c’est dire : ouh que cela est mal, et penser que, parce que vous avez dit que c’est mal, la chose horrible disparaît. Non le jugement moral ne fait pas disparaître la «  chose ». 
 

Le nihilisme est une tentation qui anime tout le monde actuellement. Il faut donc le comprendre pour le combattre. Même les gens plutôt jeunes qui viennent sur le forum viennent y traîner leur déprime quotidienne. C’est ça le nihilisme. Ça touche tout le monde actuellement.

Le nihilisme c’est l’idée qu’il n’y a pas de dépassement possible de la situation sociale d’aujourd’hui, le nihilisme c’est penser qu’il n’y a pas de transcendance possible, le nihilisme c’est penser que nous ne pouvons pas prendre ou reprendre le contrôle de la situation sociale d’aujourd’hui. Le nihilisme c’est la chute de l’énergie, le nihilisme c’est le vieillissement moral, le nihilisme c’est abandonner la lutte pour quelque chose pour la remplacer par la lutte contre. Contre toujours contre.

 

La gauche radicale passe d’un nihilisme passif ( celui de la majorité des foromeurs d’ici) à un nihilisme actif. Elle choisit la violence. Soit physique soit morale.

Quand Haas défile avec les femmes voilées elle n’est pas du tout naïve. Elle tente de cumuler les exaspérations. Elle vise le coup de force violent contre l’ordre établi en exaspérant toutes les frustrations, d’où qu’elles viennent. Elle mise sur une accumulation de violence telle que ça finisse par péter de partout. Elle est radicale, elle est de la gauche radicale, elle veut que le mur  saute, que le barrage s’écroule. Elle est dans l’exaspération. Vous pouvez juger : votre jugement ne servira à rien. 

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 592 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Annalevine a dit :

La gauche radicale passe d’un nihilisme passif ( celui de la majorité des foromeurs d’ici) à un nihilisme actif. Elle choisit la violence. Soit physique soit morale.

Je vous remercie sincèrement pour l'intérêt que vous portez à la démarche, au sujet. Lorsque je réponds à Gouderien il me déporte du fil que j'ai bien solide en tête, m'oblige à aller sur son terrain. J'ai remarqué que vous ne cédiez presque jamais dans ce cas. Je l'accepte plus facilement. Je veux croire possible que Gouderien me surprenne par une réponse qui m'inspirera en retour, comme la vôtre est inspirante. Quitte à tenir un discours distendu et confus momentanément. En revanche il n'y a pas de jugement moral dans mon dernier message, et le but n'est pas de dénigrer la gauche. Le but est de répondre à Gouderien ou à ce qu'il représente à cet instant t de la discussion. Quant à nous nous pouvons situer nos échanges dans une autre dynamique et sur un autre plan, car nous en avons une compréhension mutuelle, je crois. J'espère que nous irons loin. En revanche il faut me pardonner si je prends plus de temps pour vous répondre, justement. Je peux répondre à GdR par dessus la jambe, pour vous j'attendrai d'avoir retrouvé le centre de mon inspiration pour coucher les mots.

Par ailleurs si j'ai répondu sur le nihilisme c'est aussi parce que j'ai justement eu une discussion houleuse récemment à ce sujet, où une rupture avec mes interlocuteurs est apparue : leur position consiste à décréter le nihilisme universel. Ils ont pris l'exemple des réseaux sociaux, de la vanité, de la marchandisation de soi qui infuse tous les comportements, des fausses occupations des individus, de l'aliénation de masse, de l'industrie culturelle etc. Et je m'efforçais contre eux de revenir à des choses plus simples. Non, tout le monde n'est pas nihiliste. Mes collègues ont des familles et pour ces familles ils se battent tous les jours, tous les jours ils sont au travail, tous les jours ils font le taf. Ils se tuent à la tâche. Donc non, ils ne se battent pas contre l'ordre établi mais ils composent avec ce qu'ils ont. Et leur projeter un nihilisme est une malhonnêteté intellectuelle. 'Les gens' veulent vivre. Le nihilisme affecte beaucoup plus les élites intellectuelles. Mais je garde une option sur ce sujet, car quoi que ma position me paraisse justifiée dans ce débat en particulier, j'ai le sentiment qu'il faudra aller plus loin. Votre distinction entre nihilisme passif/actif ne me satisfait pas à ce titre, quoi qu'elle soit sans doute très pertinente.

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Membre, 65ans Posté(e)
mstone Membre 67 messages
Baby Forumeur‚ 65ans‚
Posté(e)

Rien a faire avec la politique. C'est  q'un stupidité qui cherche la pouvoir.

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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 592 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)

Sur l'imaginaire apocalyptique. Il ne faut pas seulement retenir la dimension "fin du monde". C'est aussi le jugement. Au lieu que celui-ci soit différé dans le temps, le jugement "tombe", le présent est au jugement. Il faut réfléchir au rapport au temps d'un accusé au moment de son procès, au moment du jugement. Il n'est pas dans une continuité, le monde n'est pas tendu vers un avenir selon un plan stable : il vit un ramassement du temps, un présent beaucoup plus intense et l'avenir est éclaté selon des directions divergentes et même opposées. Ou bien la prison, peut-être même la mort, l'exécution ; ou bien la liberté s'il est innocenté. De la même façon, dans l'imaginaire apocalyptique, il n'y a plus d'échappatoire, il n'y a plus cette projection stable possible suivant une courbe linéaire, il n'y a plus de retardement possible. C'est maintenant. Le présent est à l'effondrement. Dès lors la perception s'active différemment, l'action s'organise autrement. Il s'agit de distinguer ce qui est voué à disparaître de ce qu'il faut préserver. C'est là je crois l'enjeu contemporain essentiel pour la gauche radicale, pour son organisation. Laisser tomber (et même aider..) ce qui est mort, ce qui tend à la mort et œuvrer au maintien de ce qui 'se tient', qui peut résister au 'jugement'.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Je reviens sur ce sujet. La question de Louffiat m’intéresse.

Que veut et que peut la gauche radicale ? Va t elle précipiter le destin ? et si oui quand, où, comment, etc.

La gauche radicale affirme l'insoutenabilité complète du système, elle ne vise pas un horizon de réformes, elle pense que l'ordre existant va s'effondrer inévitablement. Elle emprunte à un imaginaire apocalyptique.

Ce qui explique qu'ils ne se constituent pas en mouvement politique.

Exemple de gauche radicale : les black-blocs, sans doute les Gilets jaunes, sans doute les zadistes, sans doute ceux qui ont soutenu la manif contre l'islamophobie.

 

Il faut ici faire une distinction entre la gauche révolutionnaire et la gauche radicale. En effet lors de la manif contre l'islamophobie il y avait des représentants de la gauche révolutionnaire : parti communiste (quelques figures) , le mouvement de Besancenot, lutte ouvrière... Bon ceux-là c'est la gauche révolutionnaire. Celle-là a des réponses pour construire l’après effondrement. Personne ne croit en ses solutions mais sait on jamais. Non la gauche radicale n'a pas de scenario pour l’après effondrement.

La gauche radicale a peut être toujours existé. Il suffit de lire l'histoire. Parsemée de révoltes brutales. Des paysans qui se mettent à massacrer leurs maitres, des ouvriers qui font de même avec leurs patrons...

Problème, c'est qu'aujourd'hui nous ne vivons plus dans la même condition que celle des paysans et des ouvriers de jadis. Alors pourquoi ce sentiment de désespoir, ce sentiment que le futur n'existe pas ?

 

Quand je lis le manifeste du comité invisible, l'insurrection qui vient (julien Coupat) je cherche à le comprendre. J'ai déjà cité des extraits. D'autres extraits "l’Europe est un continent désargenté qui va faire en cachette ses courses chez Lidl et voyage en low-cost pour encore voyager"

"La question des retraites, celle de la précarité, des jeunes et de leur violence ne peuvent que rester en suspens pendant que l'on gère policièrement les passages à l'acte toujours plus saisissants"

"la rage de jouir des retraités ne supportera pas à plat ventre des coupes sombres dans ses rentes mensuelles."

"En fait de solution la pression pour que rien ne se passe et avec elle la quadrillage policier des territoires ne vont cesser de s’accentuer." "Le territoire sera découpé en zones toujours plus étanches. Quoiqu'en pense les bonnes âmes républicaines la gestion des quartiers par communauté est de notoriété la plus opérante"

"Les portions purement métropolitaines du territoire éclaireront toute la planète de leur lumière de bordel pendant que les patrouilles de la BAC et les milices se multiplieront à l'infini."

Est ce que cet état des lieux est vrai ? est ce que nous allons vers cette situation ?

Il me semble que beaucoup de personnes pensent que nous sommes en train d'évoluer vers cette situation.

Or si l'on croit que l'on va vers une telle situation alors il me semble qu'il est fatal que nombre de personnes glissent vers la gauche radicale. Vers la violence.

Question : est ce qu'il est vrai que nous allons vers une telle situation ? et si oui comment l'éviter cette situation ?

 

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Membre, 42ans Posté(e)
Crève Membre 3 592 messages
Forumeur vétéran‚ 42ans‚
Posté(e)

j'ai l'impression que les extrêmes, gauche et droite, finalement se réunissent dans ce qu'ils attendent cet effondrement, et qu'au fond, tout au fond de leur âme qui s'ennuient, ils la guettent, ils l'espèrent même. au bout, tout au bout de cette mouvance, il y a le survivalisme, et ces romans qui racontent la survie

La-route.jpg

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Le problème quand on lit l’insurrection qui vient c’est que les activistes de la gauche radicale souffle surtout sur toutes les braises du mécontentement et des frustrations. J’ai déjà critiqué ici une personne qui passe son temps à dénoncer tout ce qui ne va pas dans la politique et l’économie actuelles. Mais sans jamais donner de solution. La seule solution donnée par le collectif de l’insurrection qui vient c’est de mettre le bordel partout.

Les activistes de la gauche radicale cherchent le chaos grâce auquel ils pensent pouvoir imposer leur ordre. Cela rappelle le mouvement terroriste des années 70. Provoquer l’anarchie pour construire des mouvements de reforme sociale radicale.

Mais le problème n’est pas là. Le problème c’est qu’il y a des personnes en nombre me semble t il grandissant qui vraiment ressentent un désespoir réel devant l’avenir. C’est sur ceux là que s’appuient les activistes de la gauche radicale.

D’où vient ce desespoir, ce nihilisme ressenti, vécu ?

Par exemple une jeune fille vient de s’immoler par le feu dans un lycée, tout de même ce n’est pas rien. Comment ce genre de chose est il possible ?

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Il me semble et je retombe toujours sur ce même constat depuis des décennies : nous ne formons pas une communauté, les Français ne parviennent pas à se fonder comme un peuple, ils n’ont pas ce sentiment de former une communauté d’histoire et de destin entre eux. C’est étonnant. Il y a seulement des communautés revendicatives. Pas de communauté  positive.

Les seules communautés positives sont construites autour de noyaux familiaux, autour de communautés particulières ( le peuple corse, le peuple juif, les arabes, les communautés noires etc).

C’est cette absence de sentiment de communauté  transcendante qui engendre le nihilisme.  
 

Pas de destin commun. C’est comme ça en France. Tant pis. Il reste les destins fondés sur les familles, sur les religions ou sur les histoires spécifiques. C’est déjà ça.

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