Le film "Joker" est-il dangereux ?

Tiens , je sors du visionnage du film: mes impressions à chaud.

L'action se passe dans  un environnement artificialisé et dégradé à des kilomètres à la ronde, envahi par les ordures et les rats à cause de la  grève des éboueurs : là le décorateur ne s'est pas trop foulé sacs poubelles et environnement grisouille ont fait l'affaire.

On assiste à la  vie urbaine de  quelques petites gens qui luttent pour survivre,  et surtout à celle  d'un homme , un clown célibataire handicapé assez dérangé , sous psychotropes(= médicaments) et psychothérapie qui vit avec sa vieille maman et qui va sombrer dans la violence et les voies de fait parce qu'il est entouré de méchants très violents, de moqueurs, de gens sinistres et mal embouchés, de personnes qui l'arment, de soigneurs indifférents, de gens imperméables à son talent qui freinent son ascension sociale.

En pleine révolte contre la société des riches depuis qu'il a appris que le maire de Gotham serait le père qui l'aurait abandonné, il finit par être le héros d'une révolte urbaine où son prétendu père déponent sera exécuté sous les yeux mêmes de son garçonnet..

Créé au vingtième siècle Batman convoie les idées politiques de l'époque de manière caricaturale: lutte des classes, pouvoir arbitraire et arrogance des riches (patron et maire -peut-être adepte des amours ancillaires?-), soumission  et modestie des pauvres qui n'ont d'autre recours à opposer que la révolte sociale ou la violence individuelle lorsqu'ils sont opprimés.

Le film est glauque à souhait: meurtres bien sanglants, morale à deux balles (dans la tête, surtout), décors miséreux, ambiance  d'hôpital, moyens de transports crasseux, violence  aussi omniprésente que le jeu de scène de Joachin Phoenix qui monopolise un peu trop l'écran ce qui au bout d'un moment irrite et donne à l'ensemble beaucoup de lourdeur et d'ennui. Seul, le jeu de Robert De Niro parvient à distraire un peu de la présence écrasante  et lassante de l'acteur principal qui est indéniablement talentueux.

 A mon sens, l'inquiétude sur les incels est hors de propos.

Ce film est un film social qui interpelle  le public sur le droit des opprimés de la société. Notamment celui des handicapés mentaux.

Des personnes plus haut font allusion à Nicholson qui a joué un fou dans vol au dessus de nid de coucous. L'approche envers la folie des personnages  y est  totalement différente:

-le médecin psychiatre, seul dépositaire de l'autorité en la matière décide de manière arbitraire de  neutraliser le fou joué par Nicholson en le lobotomisant, parce qu'il chamboule l'ordre au sein de l'asile psychiatrique et de la société. Il est seul juge. Il tranche dans le vif et fait de ce fou un légume.

Dans Joker, le psychiatre met  (ou pas, tout dépend des moyens) le patient ou camisole chimique et le réintroduit dans une société malade et le drame  sanglant éclate, le fou parvient même à mettre à feu et à sang la société civile dans laquelle il est même applaudi.

Il est même fait allusion dans l'histoire de la folie supposée de la mère du Joker à des dossiers maquillés pour étouffer des scandales impliquant des personnes riches et importantes. 

Il pose en outre le droit au recours à la légitime défense lorsqu'on est mentalement déficient face aux violences physiques ou morales auxquelles on peut-être exposé.

Ils l'ont remis à l'affiche, ce soir j'y retourne   

@Adras t'as peur que je finisse par tuer quelqu'un ?  

Au départ les comics étaient très appréciés des adolescents et des jeunes adultes. Il ne faut donc pas leur contester un certain aspect pédagogique vis à vis de la jeunesse qui est souvent à la recherche de repères et de limites.

Justement, tous ces superhéros posent la question de la justice et de l'injustice, du bien et du mal, de l'intervention de la justice ou de sa non-intervention. Vu du côté du Vilain, le sujet traité montre les failles d'un personnalité qui le poussent à commettre des actes irréparables.

Au mieux une personnalité équilibrée aura  envie que cela ne se passe pas et cela suscitera des vocations d'aidants psychologiques, de justiciers (avocats, policiers, gendarmes, juges…)

Au pire on s'identifiera au Vilain et la violence devient un solution à tous les problèmes...ce qui en définitive fait marcher les affaires de la première catégorie de personnes.

Mais quel genre de personne s'identifie à un personnage de fiction ? Enfant et ado ça arrive souvent, plus tard ça reste du jeu pour un adulte digne de ce nom. 

il y a 1 minute, Out of Paprika a dit :

Mais quel genre de personne s'identifie à un personnage de fiction ? Enfant et ado ça arrive souvent, plus tard ça reste du jeu pour un adulte digne de ce nom. 

Personnage de fiction ou pas, quand on voit certains "fans", et comment ils modèlent leur vie en fonction de leur idole, c'est au mieux, intriguant, au pire flippant.

Il y a 11 heures, January a dit :

@Adras t'as peur que je finisse par tuer quelqu'un ?  

Non je t'envie tellement 

Plus ça va plus je le trouve dérangeant sur bien des aspects... Me fait penser à la Chute sur Hitler 

J'ai trouvé vos réponses à ce sujet pourtant très important un peu trop légère: on ne peut dissocier l'art de la réalité. Non seulement car même un monde totalement fictif est toujours très largement inspiré de la réalité; que l'artiste, consciemment ou non, livre toujours sa vision du monde dans son oeuvre; mais surtout j'ai la conviction profonde(qu'on peut bien sûr discuter) que rien n'influence plus le monde que l'Art. Et je suis certain que ce film dévoile beaucoup de chose sur notre société, qu'il contient des idées essentielles, et qu'il aura sur le long terme, dans l'inconscient des individus et des sociétés, un incalculable impact. J'ai écris une (longue) analyse sur les idées du Joker si vous êtes intéressé par un point de vue original, et probablement un peu baroque, voire bizarre. 

Il y a 13 heures, Adras a dit :

Non je t'envie tellement 

Je viens de rentrer après séance de 18h00 et resto. Alors du coup j'ai vu les deux versions. VO et VF. La VF est complètement à la hauteur, aucun problème ! Ce film est ma pépite de l'année, en le voyant une seconde fois, j'ai été époustouflée de certains plans qui m'avaient échappés la première fois, de cette couleur verte qui s'installe petit à petit, tout un tas de petits trucs que j'avais pas vu, le petit saupoudrage d'esprit comics quand même.

Comme la première fois j'ai été époustouflée par le langage du corps de Phoenix, ce pantin désarticulé, tout est langage dans ce film, les couleurs, les décors, les costumes, au deuxième visionnage je n'ai rien vu qui soit laissé au hasard.

Il y a 12 heures, Christ-Roy a dit :

J'ai trouvé vos réponses à ce sujet pourtant très important un peu trop légère

 

On en dit le moins possible pour ne pas spoiler !! Si on se met à décortiquer toutes les scènes c'est plus la peine pour les autres de voir le film. 

Ah oui euh... Gary Glitter, j'avais pas fait le rapprochement.  

Aïe. 

Une séquence du film est accompagnée d'une chanson emblématique de la culture pop américaine : « Rock and Roll Part 2 » du Britannique Gary Glitter. Et ça fait beaucoup causer... 

[...]

Gary Glitter été condamné à 16 ans de prison en 2015 pour pédophilie en Grande-Bretagne, dans le cadre de l'affaire Jimmy Saville. Gary Glitter est un récidiviste. Dans les années 90, déjà, il avait été condamné à quatre mois de prison pour téléchargement de pédopornographie. Il a ensuite passé deux ans derrière les barreaux au Viêt Nam, où il avait été condamné pour abus sexuel sur deux mineures, âgées de 10 et 11 ans.

ATTENTION spoilers dans l'article complet : http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/joker-pourquoi-la-chanson-rock-and-roll-part-2-fait-polemique-02-11-2019-8185167.php

Le film pulvérise un nouveau record 

Les dollars pleuvent sur le film de Todd Phillips et Joaquin Phoenix

Il a désormais officiellement franchi le cap du milliard de dollars engrangé en salles obscures, mais il est le seul à y être parvenu dans la catégorie des films interdits aux plus jeunes.

https://www.melty.fr/le-joker-le-film-vient-de-pulveriser-un-nouveau-record-a698609.html

Le 13/10/2019 à 10:12, January a dit :

Lis l'article, ...

C'est quoi le mouvement des “incels”?

il y a 9 minutes, riad** a dit :

C'est quoi le mouvement des “incels”?

J'ai trouvé cette définition sur le wikitionnaire :

(Argot) Personne célibataire malgré le désir d’être en couple.

Mais ce n'est pas de ça que l'article parle, le mouvement "incels" c'est quoi au juste?

Merci de m'aider à comprendre.

.

il y a 47 minutes, Tequila Moor a dit :

A prendre avec des pincettes, mais au moins ça donne une idée :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Incel

Merci, j'ai lu l'article et je comprends maintenant l'approche de @January.

il y a 1 minute, riad** a dit :

Merci, j'ai lu l'article et je comprends maintenant l'approche de @January.

C'était mon post de départ mais tout a énormément changé ensuite. 

il y a 2 minutes, January a dit :

C'était mon post de départ mais tout a énormément changé ensuite. 

Ça veut dire que je dois me taper les sept pages?

Le problème c'est que j'ai même pas pu voir le film, je l'ai arrêté au bout de 10 secondes, je l'ai trouvé angoissant.
 

il y a 9 minutes, riad** a dit :

Ça veut dire que je dois me taper les sept pages?

Le problème c'est que j'ai même pas pu voir le film, je l'ai arrêté au bout de 10 secondes, je l'ai trouvé angoissant.
 

Le parallèle qui avait été fait dans la presse avec les incels n'a pas trouvé droit de cité ici après que la plupart des intervenants aient vu le film (j'ai posté ça le matin mais je suis allée le voir l'après-midi). 

il y a 3 minutes, January a dit :

Le parallèle qui avait été fait dans la presse avec les incels n'a pas trouvé droit de cité ici après que la plupart des intervenants aient vu le film (j'ai posté ça le matin mais je suis allée le voir l'après-midi). 

Oui, le film ne m"intéresse pas, je ne peux rien dire à son sujet, par contre grâce à ton sujet, j'ai fait une découverte que j"ignorais : le mouvement incel, Merci Janvier.