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Le "plaisir" de pleurer


Blaquière

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Je vois les italiens un an après l'effondrement de leur pont, à Gènes...

Ils se sont réunis pour pleurer ensemble.

Bien sûr tout cela est tragique, mais j'ai comme l'impression qu'il y a là comme un "plaisir" à pleurer, et à pleurer ensemble... Comme un soulagement...

La douleur, le mal qui fait du bien...

Vous en pensez quoi ?

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Animatrice, Fille infréquentable, 84ans Posté(e)
Kira Animatrice 28 720 messages
84ans‚ Fille infréquentable,
Posté(e)
il y a 30 minutes, Blaquière a dit :

Je vois les italiens un an après l'effondrement de leur pont, à Gènes...

Ils se sont réunis pour pleurer ensemble.

Bien sûr tout cela est tragique, mais j'ai comme l'impression qu'il y a là comme un "plaisir" à pleurer, et à pleurer ensemble... Comme un soulagement...

La douleur, le mal qui fait du bien...

Vous en pensez quoi ?

Comme un "plaisir" à pleurer.... comme un soulagement..... C'est sûr, 43 personnes sont mortes dans cet effondrement, ils viennent prendre du "plaisir" à pleurer 

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 323 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
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il y a une heure, Blaquière a dit :

Je vois les italiens un an après l'effondrement de leur pont, à Gènes...

Ils se sont réunis pour pleurer ensemble.

Bien sûr tout cela est tragique, mais j'ai comme l'impression qu'il y a là comme un "plaisir" à pleurer, et à pleurer ensemble... Comme un soulagement...

La douleur, le mal qui fait du bien...

Vous en pensez quoi ?

Il paraît que pleurer est très bon pour la santé, ça élimine les toxines.

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Membre, 43ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 43ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

Je vois les italiens un an après l'effondrement de leur pont, à Gènes...

Ils se sont réunis pour pleurer ensemble.

Bien sûr tout cela est tragique, mais j'ai comme l'impression qu'il y a là comme un "plaisir" à pleurer, et à pleurer ensemble... Comme un soulagement...

La douleur, le mal qui fait du bien...

Vous en pensez quoi ?

La recette contre la détresse serait-elle réellement la détresse elle-même ? 

Je me le demande de plus en plus sérieusement, qu'est-ce qui se cache derrière ce truc ??? 

:ninja:

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 163 messages
79ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Comme tous ceux qui participent aux cérémonies, ils se sentent plus forts car ils ressentent la même chose. "Aux chiottes l'arbitre." Ca c'est dans les stades.

La foule a un degré de conscience inférieur car ce qui  relie ses membres, c'est uniquement l'instinct qui est commun.

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Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 815 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
Il y a 7 heures, Blaquière a dit :

Je vois les italiens un an après l'effondrement de leur pont, à Gènes...

Ils se sont réunis pour pleurer ensemble.

Bien sûr tout cela est tragique, mais j'ai comme l'impression qu'il y a là comme un "plaisir" à pleurer, et à pleurer ensemble... Comme un soulagement...

La douleur, le mal qui fait du bien...

Vous en pensez quoi ?

Bonsoir,

Les larmes signifient une régression, une baisse transitoire du niveau d'énergie affective.

On passe d'un niveau d'énergie à un autre, plus faible et plus désespéré, en pleurant, en faisant son deuil.

Comme disait Léo Ferré : avec le temps, on n'aime plus.

Passé 40 ans, la vie vous reprend peu à peu ce qu'elle ne vous a jamais donné.

 

Mais il y a une vie après le désespoir.

L'espoir infantile n'a qu'un temps.

La publicité nous dit que tout est possible, pour nous motoriser, mais la vie nous dit le contraire.

"L'espoir est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre.", dixit Matrix

 

Nous sommes en guerre, et notre ennemi est incréé, car notre ennemi c'est nous-même, parce qu'il transite par nous, par notre manque à être : c'est notre ombre.

Les lendemains ne chanteront pas, nous sommes voués à une précarité et à une violence qui nous conditionneront tant que nous ne saurons pas nous discipliner.

Et la mère des hygiènes c'est l'hygiène mentale : l'optimisme du jugement est un devoir.

Un militaire performant sait rendre le drame de sa fonction ludique, il nargue la mort insolemment.

Cordialement, Fraction

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Il y a 11 heures, Blaquière a dit :

Je vois les italiens un an après l'effondrement de leur pont, à Gènes...

Ils se sont réunis pour pleurer ensemble.

Bien sûr tout cela est tragique, mais j'ai comme l'impression qu'il y a là comme un "plaisir" à pleurer, et à pleurer ensemble... Comme un soulagement...

La douleur, le mal qui fait du bien...

Vous en pensez quoi ?

"je songe à une herméneutique des larmes, qui tenterait de découvrir leur origine ainsi que toutes leurs interprétations possibles. Afin d'aboutir à quoi ? À comprendre les sommets de l'histoire et à nous dispenser d'"événements", puisque nous saurions à quels moments et dans quelle mesure l'homme a réussi à s'élever au-dessus de lui-même. Les larmes prêtent un caractère d'éternité au devenir; elles le sauvent. Ainsi, que serait la guerre sans elles ? Les larmes transfigurent le crime et justifient tout. Les peser et les comprendre, c'est trouver la clé du processus universel. Le sens d'un tel approfondissement serait de nous guider dans l'espace qui relie l'extase à la malédiction."

- Cioran, Des Larmes et des Saints.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Pleurer exprime la souffrance.

Citron pressé en espagnol se dit "exprimida de limon".

Une fois pressé, le citron est vide. Une fois "exprimée" la souffrance est vide, disparue. En parti seulement sans doute.

Dans un sens psy, la baisse de tension ou de... pression est en soi le plaisir. Le retour à une excitation moindre.

Ce serait oublier la mémoire ou la souffrance resterait toujours d'actualité (?) Alors on rejoint un peu le Cioran de @Dompteur de mots : l'extase. La souffrance exprimée, oui, mais en une sorte d’œuvre d'art. Une esthétique. Et l'art en un sens est là pour exagérer la nature, la rendre mieux "lisible". Il s'agira alors d'un peu surjouer les larmes. La souffrance en soi, la souffrance vraie, insoluble, ne peut se dissoudre dans les larmes, ou alors elle se transforme en comédie tragique, en tragi-comédie...

Poussé trop loin, il risquerait de ne rester que la comédie... Comediante, tragediante !...

Mais pourquoi au fond une "vraie douleur" devrait-elle rester profonde, insurmontable ? Il faut un peu pleurer...

(Je crois, mais pas trop ?)

Est-ce que "trop" pleurer signifie que la douleur est trop grande ou qu'on fait du cinéma ?

Pour revenir au italiens de hier matin, ils n'ont pas trop pleuré il me semble. Il faut le dire... C'est peut-être çà le mérite dune cérémonie officielle : ne pas trop pleurer... Sans maniérisme, c'était une œuvre d'art classique...

 

Merci en tout cas pour vos réponses.

Eh ! @Kâli, j'avais pris soin de mettre "plaisir" entre guillemets !:)

J'oubliais : il y a aussi la communion qui est un "plaisir" (grégaire) en soi.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Je crois me souvenir que Montaigne a parlé de cette expression de la douleur 'psychologique ) par les pleurs...

Il prenait l'exemple d'un grand personnage antique qui à la mort de son fils au combat était resté de marbre mais qui à quelque temps de là s'était effondré en pleur à l'annonce de la mort d'un de ses serviteurs. Je crois aussi qu'il interprétait ce comportement  comme si la perte de son fils pourtant terrible était resté dans des limites acceptables pour lui, mais que la mort moins importante pour lui de ce serviteur, se rajoutant à la première avait rendu la somme des deux cette fois, insupportable.

J'aurais plutôt tendance à penser qu'une trop grande douleur est inexprimable (dans ce cas) et au delà de toute expression possible. Elle pétrifie, paralyse. Tandis qu'une moins grande peut encore être exprimées (évacué?) par des pleurs.

Ça m'étonnerait quand même que Montaigne n'en soit pas venu à cette conclusion ! Il faudra que je le relise !

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Bien sûr, Montaigne est Montaigne : il dit les deux !

 

3. On pourrait comparer cela avec ce que l'on a pu voir récemment chez un de nos princes. Ayant appris à Trente, où il se trouvait, la mort de son frère aîné, sur qui reposait l'honneur de sa maison, et sitôt après celle d'un autre de ses frères plus jeune, il soutint ces deux épreuves avec une constance exemplaire ; mais quelques jours après, comme un de ses gens venait de mourir, il se laissa emporter par ce dernier malheur, et abandonnant sa résolution, succomba à la douleur et aux regrets. Si bien qu'il y eut des gens pour dire qu'il n'avait été touché que par ce dernier coup du sort : mais c'est qu'en vérité, il était déjà tellement plein de chagrin, qu'à la moindre peine nouvelle, sa résistance s'effondra d'un coup.

 

4. Cette histoire, me semble-t-il, pourrait donc ^être comparée à la précédente, si ce n'est qu'elle y  joute ceci : Cambyse ayant demandé à Psammenite pourquoi il ne s'était guère ému du sort de sa fille  et de son fils, alors qu'il n'avait pu supporter celui qui était fait à ses amis, ce dernier répondit : « Seule cette dernière peine peut se manifester par des larmes, les deux premières étant bien au-delà de tout  ce qui se peut exprimer. »

A ce sujet, il faudrait peut-être évoquer aussi l'invention de ce peintre antique qui, pour représenter la douleur de ceux qui assistèrent au sacrifice d'Iphigénie en fonction de l'importance que revêtait pour  chacun d'eux la mort de cette belle jeune fille innocente, ayant épuisé les dernières ressources de son art, au moment de peindre le père de la jeune fille, le représenta le visage couvert - comme si nulle expression n'était capable de représenter ce degré de la douleur.

 

5. Et voila pourquoi les poètes imaginent que la malheureuse Niobé, ayant perdu d'abord ses sept fils, et sitôt après autant de filles, incapable de supporter une telle perte, fut finalement transformée en rocher,

 

     pétrifiée de douleur

 

pour exprimer cette morne, muette et sourde stupidité qui nous saisit, lorsque les accidents qui nous surviennent nous accablent au-delà de ce que nous pouvons endurer.

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Membre, Directeur, Administrateur, 42ans Posté(e)
Fuck Them All Membre 12 661 messages
42ans‚ Directeur, Administrateur,
Posté(e)
Il y a 22 heures, Gouderien a dit :

Il paraît que pleurer est très bon pour la santé, ça élimine les toxines.

Sinon  on peut faire pipi. 

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Membre, Posté(e)
g.champion Membre 700 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 4 minutes, Fuck Them All a dit :

Sinon  on peut faire pipi. 

c'est plutôt quand on rit que l'on fait pipi ? on peut pleurer en riant aussi.

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