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Annalevine

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Il y trois questions majeures à élucider :

Qu'entend-on par conscience ?

Que penser des deux versants mental-cérébral ?

Le sentiment est-il une information sur des réalités qui nous sont extérieures, indépendantes de nous ?

A la première question je dirai que la conscience est une faculté de...faire quelque chose, à préciser. 

A la deuxième question je dirai qu’il est possible d’associer matériel et immatériel comme deux modalités d’être d’une même réalité.

A la troisième  question je réponds : oui, le sentiment informe de quelque chose... à préciser.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Réflexions sur la première question (conscience).

La conscience est le nom donné à une certaine activité, une certaine faculté de…Il est au préalable nécessaire de sortir de cet idéalisme qui consiste à donner l’existence réelle à des concepts abstraits. La marche par exemple est un concept abstrait qui ne désigne pas une réalité observable. Je peux observer une personne en train de marcher, je ne peux pas observer la marche en soi. Cela ne paraît pas mais à force de donner l’existence réelle à des concepts nous nous égarons dans des considérations stériles car nous cherchons en vain un objet identifiable là où il n’ y pas même d’objet (confer les concepts de conscient et d’inconscient).

La conscience est donc un acte » psychique. Quel acte précisément ?

« Pour devenir conscient un concept devra être temporalisé » commentaire de Jacques Rivelaygue sur Kant (Leçons de métaphysique allemande). En prenant ce commentaire pour piste de recherche, en remontant du concept à la perception originelle, il est possible d’estimer qu’une perception devient consciente lorsqu’elle est fixée temporellement. En essayant d’être plus concret, c’est l’acte de retenir une image en soi qui est qualifié d’acte conscient et c’est cet acte qui provoque le sentiment particulier de se sentir conscient. A une perception brute donnée est associée une image répliquée de cette perception qui est retenue en soi. Il y a duplication selon Kant par l’intermédiaire d’une autre faculté en action : l’imagination (réplique de la perception par l’imagination reproductrice). Husserl adopte un autre vocabulaire pour signifier le même chose : il y a « rétention » dans l’esprit d’une perception originelle.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Mon analyse précédente n’est pas exacte. Il n’ y a pas duplication d’une image brute. Il y a rassemblement de moments infinitésimaux de temps tous porteurs de diversités dans une opération de construction du présent. Ce travail de rassemblement est un travail inconscient. Prenons l’exemple d’une image mentale, par exemple un arbre, celui que je vois face à moi. Le flux ininterrompu de photons (en reprenant ce modèle comme étant vrai) est traité par des mécanismes inconscients de manière à construire une structure stable dans le temps malgré la variation continue des impulsions photoniques : c’est la construction du présent.

Ce qui est dupliqué (Kant, par l'intermédiaire de l'imagination reproductrice) ou retenu (Husserl) ce sont ces moments infinitésimaux porteurs de diversités en vue de construire une structure stabilisée, laquelle, ensuite, selon Dehaene, est « autorisée » à passer par un chenal contrôlé par des mécanismes inconscients avant d’être saisie par l’activité consciente. C’est dans le cadre de cette activité-là que la structure stabilisée par l’inconscient prend forme, prend l’image d’un arbre.

Cette activité consciente ne stoppe pas l’activité inconsciente, laquelle tient toujours stable la structure concernée (par le mécanisme de l’attention). Elle surajoute à la structure stabilisée inconsciente une image, celle de l’arbre. C’est au moment où l’image de l’arbre est surajoutée qu’il est possible de dire : j’ai conscience de l’arbre.

Il en est de même pour le son. Ce sont d’abord des ondes mécaniques (à supposer que ce modèle soit vrai) qui sont stabilisées par l’activité inconsciente avant d’être livrées sous forme stabilisée, à l’activité consciente qui lui surajoute le son. Le son est une construction consciente, tout comme l’image. Le son comme l’image n’existent pas dans la réalité. Ce qui existe, dans la réalité, encore qu’il s’agit là plutôt de modèles de la réalité, ce sont des ondes mécaniques ou électromagnétiques (ou photons). Nous n’observerons jamais une image de l’arbre se balader dans le cerveau, nous n’enregistrerons jamais, en collant un micro sur les neurones, une chanson.

Nous appelons en l’occurrence « conscience » la faculté de construire l’image ou celle de construire le son dans un champ que nous appellerons : le mental (certains disent l'esprit).

(Tout qui est écrit là est bien sûr hypothèse de travail)

 

 

 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Reprenons la réflexion sur la conscience. J’en suis resté à l’idée que l’image qui advient là, l’image de l’arbre par exemple, est une création d’une activité que j’appelle conscience. Cette création ne résulte pas d’une réflexion. Elle est posée au point de jonction de l’activé inconsciente et de l’activé consciente.

 

Au moment même où l’image apparaît, apparaît aussi un observateur de l’image, que nous appelons en général le moi. L’observateur surgit avec l’apparition de l’image. Ou encore l’apparition d’un son, d’un ressenti, d’une pensée.

 

Tous ces événements mentaux ne préexistent pas ainsi qu’ils apparaissent à l’observateur, ou, s’ils préexistent, ce ne sont pas en tant qu’ image, son, ressenti, pensée, c’est en tant que « quelque chose » dont nous n’avons pas conscience, « quelque chose » que nous ne pouvons pas observer.

 

L’opération de cette faculté, la conscience, c’est donc de faire apparaître dans un même mouvement un observateur et un observé. Cette faculté engendre le « moi » et la « chose »observée. Il n’ y a pas de « moi » sans rien qui lui soit corrélé. [Nous avons toujours conscience de quelque chose].

 

Ce n’est pas le « moi » qui engendre la conscience (le moi n’existe pas comme objet indépendant de l’activité consciente) c’est la conscience, en tant que faculté de l’esprit (ou du cerveau), qui engendre le moi simultanément à la chose observée, la chose qui apparaît, le phénomène ou le ressenti.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Il est nécessaire de corriger mes réflexions du texte précédent. La conscience est bien la faculté qui enfante l’apparition de la chose observée. Mais l’observateur, dans ce premier moment d’enfantement, n’est pas créé par cette faculté. Il n’existe pas encore. Il agit en revanche, il est en action : il observe la chose observée.

Un second mouvement de la conscience va faire apparaître un nouvel observé : celui qui observe la chose observée.

Prenons le premier mouvement et signifions-le par écrit :  « j’observe l’arbre » (ou : j’observe une image et j’appelle cette image : arbre ; pour le moment je n’ai pas encore fait l’expérience de l’arbre en allant me cogner dessus). Dans ce premier mouvement de la conscience ce qui apparaît c’est l’arbre. L’arbre existe parce qu’il est observé, il accède même ainsi à l’existence, alors qu’avant d’être observé il n’existait pas, mais la scène s’arrête là. Dans le second mouvement apparaît le « je ». Cette apparition est inscrite dans la phrase « j’observe l’arbre » car pour écrire une telle phrase il a fallu que je sache que j’observais l’arbre, que je me vois en train de regarder l’arbre. Le « je » du « j »’observe l’arbre, devient observé. Il accède alors à l’existence quand le second mouvement de la conscience oriente l’attention sur le « je » et non sur l’arbre. C’est à ce moment-là que le « je » devient le « moi » quand le « je » passe du statut d’observateur à celui d’observé. Je peux alors écrire : je me (me = moi observé) regarde en train de regarder l’arbre. Les philosophes et les psychologues appellent ce second mouvement de la conscience  : la conscience de soi.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Si je regarde l’intention qui meut ma recherche sur le « je » et la conscience, alors je distingue le lieu où je veux arriver. Je veux rendre compte de ce sentiment si particulier, ce sentiment parfois éprouvé d’une présence.

Je suis dans une pièce, seul, et soudain je sens une présence. Je me tourne, il n’ y a rien.

Ou encore je suis seul dans une pièce, je sens soudain en moi une souffrance, je souffre d’une absence.

Dans un cas comme dans l’autre un être est présent ou un être est absent.

J’ai pensé un moment, puisque le « je » n’est jamais qu’un concept, qu’il est impossible de prendre conscience du « je » qui toujours tiendra la position finale de l’observateur, jamais la position finale d’observé (donc il est impossible de prendre conscience de ce "je" observateur) que parfois le « je » se manifestait à moi par sa présence.

Mais non ce n’est pas le « je » qui manifeste sa présence. Le « je » reste un concept, engendré de manière automatique, sans que je n’y puisse rien, par le principe de causalité. Ce que le principe de causalité engendre existe-t-il ou pas ? C’est une autre question (question au demeurant importante, base de la métaphysique, question traitée par Descartes ; mais ce n’est pas le sujet).

Ce sentiment de présence est étrange. Il ouvre sur un fantastique.

Hier je reçois Ashour, à qui je demande de me poser un carrelage sur une dalle de béton qu’il a lui-même avec son frère, récemment venu d’Algérie, couler en septembre le long du mur Nord, pour le stabiliser.

Je parle avec lui, je le connais depuis longtemps et toujours avec lui né ce sentiment étrange : quand il me parle, quand il me regarde je perçois une présence dans laquelle il se meut.

Il y a ainsi des êtres qui font le pont entre une présence et moi. Ces êtres me paraissent toujours doucement lumineux. Une lueur discrète les éclaire, venue derrière eux.

 

 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Je ressens fréquemment un sentiment d’avilissement quand je viens sur le forum. Si je tiens tout sentiment pour une information et non pour un état d’âme, alors cet avilissement est une information.

Si je tiens tout sentiment pour une information sur la nature des relations affectives avec l’autre, avec les autres, alors je me sens avili ici par certain(e)s autres.

La question qui se pose est alors celle-ci : pourquoi venir dans un lieu social où je suis affronté à l’avilissement possible?

Il est possible que je sois habité par un désir, une intention qui me conduit à revivre certaine défaite pour la transformer en victoire.

Mais je ne parviens pas à faire de cette défaite une victoire, sauf à prendre partie contre moi-même, pour l‘agresseur.

Le sujet vit dans ce dilemme : lutter contre l’avilissement et pourtant le désirer aussi.

Prendre partie pour soi puis prendre partie pour l’agresseur. La puissance de l’agresseur, quand il a autorité, est que sa proie tend à vivre en s’opposant à lui, mais elle tend aussi à mourir pour épouser sa puissance.

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Invité Jane Doe.
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Invité Jane Doe.
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@Annalevine ce pourrait-il que ce lieu soit l'outil médiateur d'une colère interne que l'on retourne contre soi faute de pouvoir la retourner vers cet autre qui hante 

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Invité Groenland
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Invité Groenland
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Posté(e)
il y a 15 minutes, Annalevine a dit :

Je ressens fréquemment un sentiment d’avilissement quand je viens sur le forum. Si je tiens tout sentiment pour une information et non pour un état d’âme, alors cet avilissement est une information.

Si je tiens tout sentiment pour une information sur la nature des relations affectives avec l’autre, avec les autres, alors je me sens avili ici par certain(e)s autres.

La question qui se pose est alors celle-ci : pourquoi venir dans un lieu social où je suis affronté à l’avilissement possible?

Il est possible que je sois habité par un désir, une intention qui me conduit à revivre certaine défaite pour la transformer en victoire.

Mais je ne parviens pas à faire de cette défaite une victoire, sauf à prendre partie contre moi-même, pour l‘agresseur.

Le sujet vit dans ce dilemme : lutter contre l’avilissement et pourtant le désirer aussi.

Prendre partie pour soi puis prendre partie pour l’agresseur. La puissance de l’agresseur, quand il a autorité, est que sa proie tend à vivre en s’opposant à lui, mais elle tend aussi à mourir pour épouser sa puissance.

Bonjour Annalevine, 

Je ne suis pas psychologue mais mon intuition et ma connaissance de vos différentes interventions sur ce forum me dit que vous désirez cet avilissement parce que vous êtes vous même méprisant envers les autres. En fait, inconsciemment vous désirez ressentir un sentiment de mépris sur vous-même pour corriger votre attitude méprisante envers les autres. Et je vais vous le dire ceci n'a rien de honteux car c'est en effet expliqué par la théorie de l'évolution et le darwinisme. 

Bonne journée. 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
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il y a 14 minutes, Jane Doe. a dit :

@Annalevine ce pourrait-il que ce lieu soit l'outil médiateur d'une colère interne que l'on retourne contre soi faute de pouvoir la retourner vers cet autre qui hante 

Je ne sais pas. Mais vous comme moi nous utilisons le forum comme un outil, parmi d’autres, pour ouvrir à coups de serpe, un chemin. 
Si ce que vous dites est vrai, alors le dilemme est qu’il m’est impossible de tourner la violence contre cet autre, parce que je l’aimais. 
 

il y a 3 minutes, Groenland a dit :

Bonjour Annalevine, 

Je ne suis pas psychologue mais mon intuition et ma connaissance de vos différentes interventions sur ce forum me dit que vous désirez cet avilissement parce que vous êtes vous même méprisant envers les autres. En fait, inconsciemment vous désirez ressentir un sentiment de mépris sur vous-même pour corriger votre attitude méprisante envers les autres. Et je vais vous le dire ceci n'a rien de honteux car c'est en effet expliqué par la théorie de l'évolution et le darwinisme. 

Bonne journée. 

Encore un qui est conscient de l’inconscient des autres. Encore un prêtre.

Modifié par Annalevine
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Invité Jane Doe.
Invités, Posté(e)
Invité Jane Doe.
Invité Jane Doe. Invités 0 message
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@Annalevine, oui lorsque nous ne pouvons tourner la colère contre l'autre parce que nous l'aimons, c'est contre nous-même que nous la retournons et pour cela tous les moyens sont bons, mais l'apaisement n'est que de courtes durées, je crois qu'il s'en suit alors un cercle vicieux, un peu comme une addiction, on sait.. mais comment y échapper, la colère doit trouver une voie sinon elle détruit tout sur son passage. 

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
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Le 15/02/2021 à 13:10, Groenland a dit :

Et je vais vous le dire ceci n'a rien de honteux car c'est en effet expliqué par la théorie de l'évolution et le darwinisme. 

Bonne journée. 

Le darwinisme n'est ni une science, ni une philosophie. Ceux qui y ont recours se plantent irrévocablement lorsqu'ils sont contraints à des explications. En l'occurrence, le darwinisme social est une tare. 

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Invité Groenland
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Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
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il y a 22 minutes, Maroudiji a dit :

Le darwinisme n'est ni une science, ni une philosophie. Ceux qui y ont recours se plantent irrévocablement lorsqu'ils sont contraints à des explications. En l'occurrence, le darwinisme social est une tare. 

Le darwinisme social est une stupidité c'est d'accord. Par contre pour moi toute tentative auto-correctionnelle même dans nos comportements relève du théorie de l'évolution et du darwinisme. Ainsi une personne méprisante envers les autres souffrira à tous les coups en société, la tentative inconsciente d'auto-correction se met alors en place et essaie de corriger le tir, pourquoi ? Pour justement que la personne souffre moins psychologiquement. Cela concorde avec le modèle évolutionniste de Darwin.

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
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Il y a 3 heures, Groenland a dit :

Le darwinisme social est une stupidité c'est d'accord. Par contre pour moi toute tentative auto-correctionnelle même dans nos comportements relève du théorie de l'évolution et du darwinisme. Ainsi une personne méprisante envers les autres souffrira à tous les coups en société, la tentative inconsciente d'auto-correction se met alors en place et essaie de corriger le tir, pourquoi ? Pour justement que la personne souffre moins psychologiquement. Cela concorde avec le modèle évolutionniste de Darwin.

Ce que tu décris là c'est du darwinisme social. Sans compter que Darwinisme fait partie d'une histoire qu'il serait bon de la connaître... 

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Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
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Il y a 2 heures, Maroudiji a dit :

Ce que tu décris là c'est du darwinisme social. Sans compter que Darwinisme fait partie d'une histoire qu'il serait bon de la connaître... 

OK Merci pour ton explication. En effet ma connaissance du Darwinisme c'est vraiment très "grand public".

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Qui j’observe en train d’écrire, quand j’écris ? Il me faut là introduire le concept « moi » nous verrons par la suite si je dois le conserver ou pas, ce concept. Apparaît toujours le « je » qui observe et donc maintenant « moi » qui est observé.

Nous avons maintenant trois plans distincts : le fait mental observé, le moi qui observe le fait mental (donc est introduit ici un tiers entre le je et le fait mental), et le je qui m’observe, moi.

Je viens d’introduire subrepticement un nouveau plan, celui qui est occupé par « nous ». Qui est nous ? Nous c’est la communauté dont je fais partie, l’espèce humaine. Le nous synthétise l’autre et moi.

Séparons l’autre de moi. Qu’est-ce que l’autre observe quand il me voit écrire  ? « Moi » ou « je »? Si je me réfère à mes fils, si j’écoute ce qu’ils rapportent à mon épouse quand ils me voient écrire, alors je suis toujours étonné : leur récit a toujours quelque chose pour moi de fantastique, leur récit de ce qu’ils voient. C’est bien« je » qu’ils voient écrire, pas moi. Ils ont conscience de « je », pas de moi. Il y a un décalage entre la conscience qu’ils ont de « je », leur père, et la conscience que j‘ai de moi. De même qu’il y a un décalage entre la conscience que j’ai d’eux, en tant que « je » et la conscience qu’ils ont d’eux-mêmes. Ce décalage produit un mouvement relationnel permanent, de même probablement qu’il produit un mouvement relationnel permanent dans la société des hommes.

Je note au passage cette complexité: parfois je désigne je, parfois moi.

Quand j’observe l’autre je ne suis pas conscient du « je » qui observe mais je suis conscient de l’autre, qui est un « je » en action. Est-ce que je peux observer le « je » tel qu’il se manifeste en l’autre lors même que je ne peux pas observer le « je » qui m’anime ? Oui. Je peux observer ce « je » qui en moi m’échappe, mais qui ne m’échappe pas en ce qu’il anime l’autre, du moins si je lui porte attention.

« Je » ne peux pas exister sans l’autre. Ou plus exactement sans un(e) autre. Je n’existe que dans le regard d’un(e) autre. Le « je » n’apparaît que dans le regard d’un(e) autre. Et l’autre, en ce qu’il est « je » n’apparaît que dans mon regard, ou le regard d’un(e) autre, pas dans le sien, puisqu’il est impossible pour « moi » d’observer le « je ».

Exister c’est exister dans le regard d’un(e) autre. Même si cet autre est « mythique » comme il arrive chez l’anachorète ou chez l’ermite. Il n’est pas nécessaire d’exister dans le regard de tous les autres. Il suffit d’exister dans le regard d’un seul ou d’une seule autre. Ainsi commence, continue et s’affirme l’existence.

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Membre, 57ans Posté(e)
landbourg Membre 2 074 messages
Forumeur expérimenté‚ 57ans‚
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Impromptu. ( je me permet) 

Je -  est dans le regard de mon aimée. J'aime lui dire tu, entrouvrir son elle. 

Moi- je voudrais exploser, m' annihiler d' amour pour je, pour moi, pour elle, pour nous. Et vous. 

Me donner des ailes.... 

 

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Membre, 39ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 39ans‚
Posté(e)

Ayla n'existait plus dans le regard des seuls humains qui constituaient son monde et les seuls au monde croyait-elle: elle avait été maudite par eux tous: elle avait désobéi. Elle savait qu'elle allait mourir, car tous ceux qui sont maudits n'existent plus pour ceux qui constituaient son existence et meurent d'inexistence et d'abandon. Mais la vie pulse sans le regard des autres, et vivre est plus fort qu'exister dans le regard des autres. Ainsi Ayla dût accepter de vivre sans exister pour personne. Elle accepta son sort et pût vivre au-delà de l'existence de sa propre espèce. Ainsi commence, continue et s'affirme la vie.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Tamar Hanna a dit :

Ayla n'existait plus dans le regard des seuls humains qui constituaient son monde et les seuls au monde croyait-elle: elle avait été maudite par eux tous: elle avait désobéi. Elle savait qu'elle allait mourir, car tous ceux qui sont maudits n'existent plus pour ceux qui constituaient son existence et meurent d'inexistence et d'abandon. Mais la vie pulse sans le regard des autres, et vivre est plus fort qu'exister dans le regard des autres. Ainsi Ayla dût accepter de vivre sans exister pour personne. Elle accepta son sort et pût vivre au-delà de l'existence de sa propre espèce. Ainsi commence, continue et s'affirme la vie.

Votre discours est incantatoire. C’est votre marque déposée. Mais un enfant qui n’est pas élevé par un être humain ne parvient pas à devenir humain. Il reste dans un état sauvage, animal. Et vous le savez. Ayla, si aucun humain ne l’avait élevée, quand elle venait de naître,  n’aurait même pas pu parler, elle n’aurait eu aucun mot dans lequel s’exprimer.

Votre affirmation est une affirmation de votre volonté de puissance. Vous ne supportez pas que votre puissance puisse être limitée par l’autre.

Mais vous savez que vous avez tort. Le seul fait d’écrire ici exprime votre recherche de l’autre : être lue, même dans votre affirmation de toute puissance dans laquelle l’autre vous désirez  le tuer.

Votre défi : « nul autre que moi n’existe » est ce vertigineux péché d’orgueil dans lequel nous sommes  si nombreux à désirer choir, moi y compris.

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Invité Jane Doe.
Invités, Posté(e)
Invité Jane Doe.
Invité Jane Doe. Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 5 heures, Annalevine a dit :

Exister c’est exister dans le regard d’un(e) autre. Même si cet autre est « mythique » comme il arrive chez l’anachorète ou chez l’ermite. Il n’est pas nécessaire d’exister dans le regard de tous les autres. Il suffit d’exister dans le regard d’un seul ou d’une seule autre. Ainsi commence, continue et s’affirme l’existence.

Est ce que nous n'existons pas par différence de l'Autre, L'autre cet être différent de moi prouve que je ne suis pas unique. 

 

D'autre part, lorsque l'Autre observe le "je", s'agit-il toujours ou vraiment de la réalité de ce "je" ou s'agit-il d'une projection de ce que cet Autre voudrait que ce "je" soit ?

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